there's a knife under my pillow (des/cease)

VULGAIRE
« Putain, c’est la première chose que tu veux dire de moi, c’est une blague ou pas ? » Pour Kali, ce sont les autres qui sont vulgaires – avec leurs âmes noires, qui se permettent de la juger, elle Elle a souvent de belles phrases ponctuées de jurons fleuris, même si évidemment, c’est pas tout c’qu’elle est. Je crois qu’elle aime juste être extravagante à sa manière, apporter un peu de couleur dans son monde qu’elle voit de noir et de gris. Car l’Underapple, c’est ça, pour elle : une succession d’âmes dévorées, d’une ambiance sombre de métro abandonné. En tout cas, elle est franche et ne se laisse jamais marcher sur les pieds, quitte parfois peut-être un peu à choquer… « J’suis franche et les gens prennent ça pour des insultes. Regardez-vous dans un miroir avant de venir me parler. » Ouais, Kali donne toujours sa vision des faits. Une vision biaisée, tarabiscotée, torturée, un peu. Elle voit toujours le mal partout, dans les gens et dans la vie. Parce qu’elle sait. Elle sait comment ils sont. Elle aime pas trop les humains, tout simplement. « J’leur demande pas de m’aimer. Encore moins de me côtoyer. Mais leurs jugements à la con, vous savez où ils peuvent se les mettre ?! » Un peu vulgaire, ouais. Mais c’est très souvent dans sa tête, promis.

SOLITAIRE
Elle préfère même qu’on la déteste. Les choses sont plus simples comme ça. Elle veut être sans filtre, elle veut pouvoir être cash, dire tout ce qui lui passe par la tête. Et bazar, elle est bav… quoi, je peux même pas dire que t’es bavarde sans que tu me censures ? « On avait juste promis de pas leur mentir, mais d’accord. » Kali, tu mens comme tu respires, me fais pas chier. « Tu vois, c’est toi qui es vulgaire en fait. » Bref, Kali aime parler. Pas pour dire des gentillesses ou des banalités. Elle est plutôt amère et critique. Mais entre deux saletés, elle peut dire aussi quelque chose d’intéressant. Car elle est cérébrale. Elle veut pas le dire, mais elle aime bouquiner, s’instruire, même qu’elle chipe des rapports scientifiques en ligne pour se tenir informée. Elle aime pas trop montrer ce versant de sa personnalité, comme si c’était une honte de vouloir briller, dans ce royaume de noirceur qu’elle a appris à dompter.

SOMBRE
J’irais même jusqu’à dire renfermée, parce qu’elle ne laisse personne approcher. Elle se donne un genre bavard et revanchard, pour masquer un peu que son cœur est profondément caché. Dans un coffre-fort, derrière une armure, dans l’enceinte du donjon, lui-même dans un château imprenable, lui-même… bref, vous avez compris. « T’es un peu dramatique sur les bords, toi, non ? » Elle met pas souvent son cœur ou son âme sur la table. Elle préfèrerait brûler le monde que se brûler elle-même. Et ce serait pareil pour sa famille, son deuxième cœur, sa seule constante dans la vie. Elle n’est pas loyale, loin de là, mais sa famille, c’est autre chose. C’est comme une partie d’elle-même. Et elle ne se laisserait jamais tomber.

Comme toute ado qui sort de sa crise, elle est pleine de maximes, de phrases toutes faites, de proverbes qu’elle aime bien reprendre à sa sauce un peu quand même. La manière importe peu, seul le résultat prime. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Donne la main, on te dévore le bras. Elle se donne des grands airs, peut-être parce qu’au fond, elle a surtout la trouille. « J’suis pas une trouillarde. » Ça non, je dirais même qu’elle est un peu trop téméraire ou tête brûlée pour son propre bien. S’il y a une connerie à faire, elle la fera. Elle se croit invincible et inarrêtable, la princesse d’un royaume déchu qu’elle peut mener à la baguette. « T’es en train de dire que je suis narcissique ? » Ah je l’avais oublié celui-ci, mais ouais, on peut le dire. T’aimes bien regarder ton petit nombril, même si tu évites touts les glaces possibles. « Eh bah super, ça donne envie de me côtoyer, même moi je me supporterais pas. »

LUNATIQUE
« Ça, j’en parle pas à tout le monde, parce que ça me fait flipper. » Kali déteste parler de ses faiblesses. Et c’en est définitivement une : il lui manque un bout. C’est comme ça qu’elle l’exprime. Elle a constamment des sensations de déjà-vu, l’impression de radoter, ou de se souvenir de choses qui n’existent pas. Elle a des flashs, elle fait des cauchemars, qui semblent briser sa psyché. Elle n’ose pas en parler, mais ça la ronge, comme tout le reste. Kali est bavarde, mais jamais des vraies choses, en réalité. Et ça… ce truc qui grossit en elle, qui commence à prendre toute la place… « On peut changer de sujet ?

C'que j'ai oublié

Impatiente ○ Farouche ○ Curieuse ○ Déterminée ○ Volatile ○ Futée ○ Perturbée ○ Gourmande ○ Colérique ○ Orgueilleuse ○ Jalouse ○ Capricieuse ○ Instable ○ Rancunière ○ Revancharde ○ Insatiable ○ Sarcastique ○ Tout un poème, en résumé

LE CORPS MUTANT
Mutante, originelle issue des expériences de 1985 sur la seconde version du vitae. Elle avait vingt-cinq ans lors de sa première déchirure.

Faucheuse d'âmes

Déchirure 1 : Âme-sensible

— Niveau 1 : Kali peut sentir l’énergie vitale des êtres humains, comme une ombre auréolant leur corps. Elle a décidé de rebaptiser cette vision, l’âme de la personne. L’âme la renseigne sur l’alignement moral, mais aussi sur la santé physique. Elle peut ainsi déterminer, approximativement, si la personne a une longue espérance de vie ou non.

Déchirure 2 : Âme-nihilation

— Niveau 1 : Quand Kali touche quelqu’un suffisamment longtemps, elle est en mesure d’abîmer l’âme de la personne. Elle peut implanter des idées noires (cauchemars, tristesse…) ou un problème physique (vomissements, saignements, aveuglement temporaire…), avec peu de gravité.

— Niveau 2 : Quand Kali touche régulièrement quelqu'un et ce, suffisamment longtemps, elle peut abîmer définitivement l'âme de la personne, en lui implantant une maladie physique (cellules cancéreuses, tumeurs, dégénérescence...) ou psychologique (dépression, hallucinations...). Si les maladies sont prises à temps, elles sont encore réversibles.

Déchirure 3 : Âme-nivore

— Niveau 1 : Quand Kali touche quelqu’un suffisamment longtemps, elle peut « manger » l’énergie vitale de la personne pour la récupérer. Ainsi, Kali guérit la sienne, augmente son espérance de vie et si elle mange plus qu'escompté, elle peut rajeunir... quitte à tuer l'être touché.

Limites :

— MAUVAISE MAÎTRISE : Son don s'active parfois sans qu'elle ne l'ai décidé, elle évite donc de toucher qui que ce soit. Elle porte constamment des gants et fait attention à s'habiller le plus possible. Ce manque de relations physiques et de tendresse ont impacté durablement sa psyché, tout comme la peur que son don n’évolue encore et que bientôt, elle soit même toxique si quelqu’un ose s’approcher.

— ATTIRANCES MALSAINES : Kali est constamment attirée par les énergies vitales amoindries. Elle aime fréquenter les âmes pourries, les corps en manque et les névrosés insolites. Elle se sent plus à l’aise avec eux. Au contraire, les âmes pures lui donnent une terrible envie de manger et elle préfère les éviter, de peur de leur faire du mal.

— AUTODESTRUCTION : Kali voit constamment sa propre âme comme détériorée et sur le point de s’effondrer. Elle évite donc tous les miroirs. Heureusement, l'appareil photo de son téléphone en mode selfie lui permet de garder son maquillage parfait. A force de croiser toutes ces âmes flétries, elle a peur de s'attacher. De découvrir une once de maladie dans l'âme de l'être aimé...

LE CORPS HUMAIN

Particularités physiques

« Parle-leur de mes tattoo. Stp. » Tatouée jusqu'au bout des ongles, Kali prend son corps pour une œuvre d'art en perpétuel mouvement. Son seul regret ? Qu'elle soit une mutante et donc qu'elle ne puisse pas les agrémenter des derniers mods illégaux à la mode. Elle a aussi un piercing au nez et trop de trous au oreilles pour que ce soit autorisé. Sinon c'est juste une jeune femme sortie récemment de l'adolescence, qui aime un peu trop attirer l'attention, un peu du style tu peux regarder mais pas toucher, d'un autre côté, c'est un peu risqué... Elle se sent invincible grâce à sa mutation. Moi je crois surtout qu'elle essaye de se cacher derrière ses cheveux et sa peau colorés, mais qu'au fond d'elle, elle est juste blessée. « J'suis pas blessée, j'dis juste que si l'idiot qui nous a créés nous a dotés de fibres C tactiles sur tout le putain de corps, c'est bien parce que c'était utile à quelque chose ! » OK Kali.

Aptitudes particulières

« J'sais pas vraiment me battre, non, par contre j'sais bien danser. Ça compte ou pas ? » Même si elle ne veut pas se l'avouer, c'est plutôt une cérébrale ; dans une autre vie, elle aurait aimé être scientifique. Et en tout cas, elle apprend très vite et très bien... (Certainement parce qu'il reste, quelque part dans un coin ébréché de son cerveau, des réminiscences de ses capacités de sa première vie. Qui sait si ses elles pourraient pleinement se rappeler à elle ?)

avant
1960 Naissance de Kali. Orpheline, elle est abandonnée dans une église, qui la confiera ensuite aux bons soins d’un orphelinat tenu par des Sœurs. Elle est rapidement prise sous l’aile de Delirium, qui a plusieurs années de plus qu’elle et qu’elle considère comme sa grande-sœur.

1975 Déjà particulièrement caractérielle, Kali aspire à d’autres choses et finit par s’échapper de l’orphelinat. Elle fait alors la rencontre d’une scientifique d’Icarus, Faith, qui s’occupe d’elle comme de sa fille. Elle lui apprend à bien se comporter, à passer inaperçue et à apprécier la bonne musique (et surtout Skeeter Davis).

1976 Kali est capricieuse, tête brûlée, revêche et un brin manipulatrice ; des qualités qui semblent particulièrement intéressantes pour Faith, qui décide d’étudier l’adolescente face à cette étrange fascination qu’elle développe, non seulement pour sa « sauveuse » mais aussi pour Icarus. Kali est avide d’apprendre, de découvrir, de faire bouger les choses et le monde. Elle veut apporter son empreinte et fait aveuglément confiance à Faith.

1985 Kali est volontaire pour l’expérience d’un nouveau Vitae. Elle a toujours senti qu’elle était différente et digne de faire de grandes choses ; quoi de mieux que de devenir une nouvelle Originelle ? Surpuissante.

1985 Naissance de Des/cease, à l’éveil de sa mutation. Kali aurait peut-être aimé autre chose, mais c’est un don comme un autre. Placée en binôme avec Destiny, elles développent rapidement une puissante relation et Kali la considère comme sa jumelle, tout en la plaçant tout en haut de sa liste de priorité. C’est grâce à sa présence que Kali parvient à faire un genre de paix avec ce don particulièrement violent sur sa psyché.

1986-2004 Kali a été bien éduquée, et est donc envoyée en dehors du laboratoire, pour remplir des missions à la demande de Faith. Elles lui permettent  de mieux appréhender son don, d’en saisir les nuances et surtout, de l’utiliser en touches discrètes pour se débarrasser discrètement des bonnes personnes. Elle prend du galon et devient un membre important au sein de son unité.

2005 La destruction de New York surprend tout le monde. C’est sa très proche amie Despair qui trouve finalement Kali et l’aide à s’échapper des décombres du laboratoire dans lequel elle est enfermée. Mais Kali comprend que son monde s’effondre, que plus rien ne sera jamais pareil et que sa mutation ne pourra pas l’aider à sauver les rares personnes qu’elle aime. À nouveau, elle est impuissante. Et une nouvelle déchirure détruit son esprit.

après

« Tu sais, parfois on me demande c’que c’est, mon premier souvenir. Je réponds que c’est un ciel en feu, des bâtiments en flamme et un monde de ruines. Mais on est d’accord que c’est pas possible, hein ? »

2005 Le troisième niveau de déchirure de Kali s’active. « Âme-nivore » dévore celle qui est venue l’aider. Et sous ses yeux, Despair s’efface, toute son énergie vitale absorbée par la mort devenue Kali. Elle aspire toute cette énergie et sans pouvoir le contrôler, se met à perdre des années… et encore, et encore, et encore, jusqu’à ne devenir qu’un nourrisson. Une mémoire effacée. Enfin… pas tout à fait. Mais une nouvelle personnalité façonnée, et surtout, qui ne naît pas sur les mêmes bases. Destiny prend Des/cease sous son aile, comme sa propre fille, et Kali obtient une mère. Même si elle sent que quelque chose cloche, que cette grande famille lui cache des choses, elle grandit dans un cocon de loyauté et d’amour, bouleversant son ADN d’une manière particulière. Une nouvelle Kali est née, protégée par une nouvelle famille, les Deadcrows. Kali n'est plus du tout à fait la même. Mais pas tout à fait singulière non plus.

« Il paraît que si elle touche quelqu’un, elle peut le dévorer vivant ! — Tu crois qu’si on l’embrasse, elle nous boufferait la langue ? — Fais pas l’con, sa chatte pourrait te grailler la bite. »

2005-2020 Kali n’arrive pas à maîtriser son don. Ses émotions d’enfant l’empêchent d’en comprendre les tenants et aboutissants, la période d’adolescence ne l'aide pas plus. Les sentiments en yo-yo, l’école dans l’Underapple, tous ces débiles qui n’ont pas peur d’elle alors qu’elle devrait être leur déesse. N’est-elle pas capable de tuer des gens ? S’ensuivent de longues années de détresse psychologique en comprenant que toucher quelqu’un revenait parfois à le blesser à son insu… et surtout, de longues discussions avec sa famille de cœur pour comprendre pourquoi elle ne peut pas simplement distiller la mort partout où elle passe. « Parce que c’est mal » ne semble pas être une leçon qu’elle arrive à retenir, comme si quelque chose, au fond d’elle, était en totale contradiction avec cet état de fait. « C’était mal ce qu’ils me disaient. Et personne ne leur indiquait d’arrêter. Alors je l’ai fait. J’ai juste appris à être discrète. » Connard n°3 n’a pas eu « la bite graillée », par contre il s’est chopé un violent cancer. Bon courage pour le soigner dans l’Underapple. « Call me Karma, bitch. » Ces années furent émaillées de cauchemars, de terreurs nocturnes ainsi que d’anxiété sociale. On se demande pourquoi.

2021 Quand Desire trahit les Deadcrows pour rejoindre les Maëlstrom, un gang adverse, c'est une nouvelle trahison pour Kali. Même si Desire lui a toujours voué une animosité certaine, Kali n'a jamais rien fat pour la titiller... à sa connaissance. Son abandon est comme un couteau planté dans le dos de Kali - alors ainsi, même l'amour d'une famille n'est pas immuable. Même ça, peut mourir. Mais le pire étant qu'elle sent qu'on lui cache des choses, et que cette trahison pourrait être de sa faute alors qu'elle n'a rien fait. Elle cherche des réponses mais se heurte à des non-dits qui font enfler ce sentiment de dédoublement de personnalité qu’elle ressent. La confiance sans faille qu'elle portait à sa famille s'émaille, l'inquiétude reprend le dessus. L'impuissance grignote son esprit. Et si elle n'était pas vraiment qui elle pensait être ? En effet, Desire n'a jamais supporté ce que Kali a fait à Despair. Et certainement que Kali ne pourrait pas vivre avec ça sur la conscience non plus...

« Parfois, j'me demande à quoi ça sert de se lever. Tous les matins, je croise des corps ambulants, des hommes sur le point de faner. »

2023 Kali accepte de donner un coup de main au Crowclub, où elle est désormais serveuse. Mais elle déteste tous ces gens qui se pressent dans ce lieu de dépravation. Elle sent leurs âmes s'étioler sous la drogue et les médocs, s'iriser d'alcool pour finir par mourir de leur petite mort à l'aube, quand les corps trempés de sueur rentrent chez eux. Des morts qui marchent. Voilà comment elle les voit. Elle en profite pour soutirer quelques billets à ceux qui veulent bien entendre la mauvaise fortune qu'elle leur promet... et le reste du temps, elle s'échappe auprès de Soulbreaker dans son refuge, le seul qui, ironiquement, ne peut pas la comprendre mais pourtant l'apaise.

« C'est bon, t'es rassasié ? T'as obtenu tout ce que tu voulais ? Ou tu veux encore creuser ? »