1-800-his-loss [rené]

BARBIE
[dans l'exagération]

Des vêtements thématiques et coordonnés, choisis et réfléchis avec attention ; les couleurs sont pensées, la peau dénudée est là pour exposer. La jupe dérange et les escarpins coincent dans les crevasses du bitume. // Une voix toujours plus forte que les autres, dérangeante plus souvent qu'autrement. Un rire qui brise les tympans. // L'indécence des commentaires placés, les clins d'oeil qui dérangent, la sexualisation beaucoup trop présente // Des verres, des verres et encore des verres. Barbie paie des tournées de shooters sans s'arrêter, d'une générosité qui porte les gens à se noyer. // Toujours partant pour te voler ton petit ami. //Le numéro d'un fournisseur toujours au bout des doigts. // Longue et blonde, rousse et frisée, courte et arc-en-ciel. Les perruques se mélangent et se coordonnent avec ses accoutrements. // Amitié ? Quoi ? Ça dure deux mois et c'est terminé. //Un petit mot toujours au bout des lèvres ; le commentaire qui revient surnom, nom. René vous appelle mon petit chou à la crème, ma chérie, ma beauté, ma queen, giiiiiirl et compagnie. Peu importe le sexe. // un scandale par semaine, une sextape par mois, une ITSS un peu aléatoire au travers de tout ça mais surtout, du plaisir constant. // Un regard trop appuyé sur ton père ou ton frère quand tu lui montres tes photos de vacance en famille. // La tête dans la cuvette en fin de soirée ( ou sur ton ex )  // Champion des one night stand. Ton ex ? Il se l'est tapé. Ton copain ? Juste une fois, hier, dans la soirée oops. Ton père ? Faut pas demander. Ton frère ? Vaut mieux pas en discuter. //  

RENÉ.
[sous le masque]

Incapacité totale à posséder un quelconque style. René est le plus grand des mensonges ; il se perd trop souvent sur pinterest, choisit un outfit qui fait indécent et achète les vêtements. Il ne fait pas les assemblages lui-même, ne sait pas quelle couleur va bien avec une autre, ne s'y intéresse tout simplement pas. De toute manière, ses goûts sont terriblement basiques ; un jogging ample et un hoodie, un t-shirt et le voilà comblé. C'est ainsi que la diva s'habille dans l'intimidité. // Verres de contact qui irritent les yeux  ; sensation détestée. René les retire une fois chez lui, les abandonne quelque part et enfile ses lunettes immenses, encore trop épaisses, qui l'aident à ne pas être aveugle. // Aphantasie ; incapable de voir les yeux fermés. Incapable d'imaginer et de recréer. René voit les 1 et les 0, les numéros sans problème. Son imaginaire, quant à lui, est d'un vide sans fin. Il recrée ce qui existe déjà. Ne crée rien d'original. // Un verre et ça suffit ; René n'apprécie pas l'alcool. Dans les soirées, il paie les shooters pour qu'on oublie que le sien n'a jamais changé. // Il préfère le silence à n'importe quelle musique, n'apprécie pas danser. René a grandi dans une demeure où la musique jouait constamment mais où les mots manquaient. Il préfère le silence que d'écouter ce qui ne veut rien dire. // René disparait avant la fin d'une soirée, toujours. Épuisé, les batteries vidées, on le voit au bar discuter avec des gens plus posés et on le devine déjà dans des draps à supplier. C'est l'illusion qui est créée. Il part plus souvent seul qu'accompagné. // Coeur vide. Coeur apeuré. René ne croit pas en l'amour car l'amour ne croit pas en lui. // Le ton est calme, morne et plat ; l'enthousiasme prend forme quand il a raison d'être. Les yeux brillent par moment. René possède un certain ennui dans sa voix, un air las qui contraste. // Cadeaux faits main plutôt qu'achetés ; aucun talent entre les doigts pour créer et pourtant, René est fasciné. Les plus chanceux ont droit à ses créations maladroites. La plus réussie - et encore - reste un bracelet d'amitié au poignet de Chad. Il possède le même ; le seul rose - et noir, merci - qu'il ne retire jamais. //