i am under no obligation to make sense to you. (leopold)

20/07/2023

Leopold yeoh

TW : maladie dégénérative, trouble alimentaire, accident, mort

FT. Emile Woon

CARTE D'IDENTITÉ Nom et surnom(s) : Certains disent qu'à la naissance, l'enfant prend une part de chacun de ses parents. Je n'en possède aucun, à l'heure actuelle. Toute ma vie, je n'en ai possédé qu'un, par contre. D'ellui, j'ai eu l'horreur d'hériter de leo, trois lettres se trouvant dans son prénom comme dans le mien, une appellation aussi précise que dérangeante. Je n'y réponds tout simplement pas. Je suis entier et dans mon entièreté, je suis Leopold Yeoh, fils de Leonor Yeoh, décédé. Le surnom effleurant les lèvres de plusieurs est un fantôme qui n'a jamais existé. Les morts meurent, et ne reviennent pas. Ne l'appelez pas.
Genre et Pronom(s) : Certaines questions sont sans réponses. Celle-ci en possède une : il a toujours été une fatalité sans la moindre hésitation.
Âge et lieu de naissance : C'est du ventre d'un spectre que je suis sorti il y a de cela vingt-six ans, dans une ville toute aussi hantée aujourd'hui. New York City est tombée et nous vivons de ses poussières et de ses cendres sans la moindre tristesse. Pour l'un comme pour l'autre, mes yeux sont secs, mes peines muettes.
Origines et nationalité : Le passeport américain se mérite parfois des oeillades intriguées et lourdement non désirées. Selon les récits trop nombreux venant des lèvres de ce cher Leonor, une part de ma personne est caucasienne tandis que l'autre, plus apparente et à son image - son reflet, sa hantise, son miroir - est malaisienne. Une telle information est un silence entre mes lèvres, une noirceur dans mon iris ; nul est mon désir de partager mes origines à chaque nouvelle rencontre.

Statut marital : Schéma de vie imposé dans la vie de tout enfant ayant grandi avec les horreurs disneys. La grimace se pose sur mes lèvres d'une manière très peu discrète lorsque l'on me parle de mariage, d'enfants et de couples. Les problèmes de coeur me font lever les yeux au ciel tandis que les jeunes amoureux me donnent de l'urticère. En ai-je déjà eu l'envie ? Non, aucunement. Ce genre de chose ne m'intéresse pas et l'idée même qu'on puisse m'approcher avec cette intention fait monter un goût de bile dans ma gorge. Très peu pour moi.
Occupation : Regards curieux à l'occasion; on se permet de s'approcher par moment et de demander : étiez-vous dans un ballet par tout hasard ? La réponse est aussi coupante qu'une lame : Non. Le passé n'existe plus. Mort est celui qui était danseur de ballet. Ses os ne sont plus, ses ligaments souffrent fort et les bouts de métal mis sous sa peau ne l'ont pas aidé à garder un souffle de vie. Je ne suis qu'un terrible héritier aux trésors moindres. Ma seule propriété est une pharmacie délabrée dans un quartier peu fréquentable qui me ferait perdre encore plus d'argent à la vendre qu'en la gardant ouverte, actuellement. La clinique clandestine a l'arrière aura raison de moi, et la prison m'attend. La chose est presque attrayante. Être propriétaire de cette boutique ainsi que de logements au dessus de celle-ci est pénible.
Situation financière : Si le testament venait avec un certain montant d'argent et des bien conséquents, les dépenses sont nombreuses et bateau ne cesse de couler. La petite fortune flambe à une vitesse lassante et mon agacement ne cesse d'accroître au fil des semaines. L'idée de mettre le feu à cette boutique est intéressante. L'assurance pourrait offrir beaucoup.
Lieu d'habitation : L'odeur des usines est aussi permanente que dérangeante, les nuages gris venant de celles-ci sont très peu plaisants. Crimson Bay possède des airs de tombeau ou plutôt, de crématorium.

L'esprit Le corps L'âme La mémoire

L'ESPRIT

mot de classe pour leopold, six ans.
Cher Parent,
Le petit Leopold peine à s'entendre avec ses camarades de classe. La notion du partage semble lui échapper et l'idée du mérite bien ancrée dans son esprit. Est-ce là un apprentissage de votre part ? Il est important d'apprendre aux enfants en bas âge que chacun mérite du temps avec les jouets lors des heures de jeu. Tout autant, le petit Leopold refuse de jouer avec ses camarades. Souvent isolé dans un coin, il préfère jouer avec lui-même sans un bruit, et refuse bien souvent de m'expliquer ses jeux. Lorsqu'il accepte, ses explications sont difficiles à extraire et son discours peut sembler insultant. Serais-ce possible de vous rencontrer au courant de la semaine pour parler de la problématique ? Un éducateur spécialisé sera également présent lors de la rencontre pour voir les options disponibles.

Je n'ai pas besoin des autres, ni de leur présence, ni de leur aide. Les explications des choses peuvent aisément se trouver sur internet et le monde a inventé, au cours des siècles, de multiples manières de s'occuper sans nécessiter la présence constante de gens autour de soi. Moins ils sont nombreux et plus je suis comblé. Avec la présence des autres vient un inconfort et une mensonge dans la manière dont je me porte, une restreinte que je m'impose pour ne pas attirer les regards et les commentaires. Je ne les écoute plus depuis bien des années, mais le murmure reste malgré tout dérangeant ; il s'accorde avec la mélodie émanant d'eux. La solitude est plus agréable. Ma simple personne me suffit.

Lettre de Maisie, 14 ans, pour Leopold, 14 ans.
Leo, depuis notre rencontre, mon coeur ne cesse de s'affoler lorsque mon regard se pose sur toi. Tu me rends toute chose ! Mes doigts tremblent à écrire ces mots, mais je prends mon courage à deux mains pour te partager mes sentiments. Je t'aime de tout mon coeur ! S'il te plait, réponds moi rapidement. Je meurs à l'idée de tenir ta main.
Lettre de Leopold, 14 ans, pour Maisie, 14 ans.
Je ne connais aucun Leo. Va voir un médecin pour ton coeur, c'est inquiétant.

Je n'ai pas besoin d'amour. L'amour n'est pas une nécessité. Les chansons écrites à ce sujet sont trop nombreuses, comme les poèmes et les livres. Je m'en passerais avec aisance, sans le moindre manque, aucun. Mon coeur ne réclame pas cette chose. Mon coeur réclame le silence. Je n'ai pas besoin des mélodies mélancoliques ou ridiculement mielleuse d'une foule entière en permanence, dans mes oreilles. Je n'ai pas besoin d'une caresse contre ma main ou dans ma chevelure, encore moins des regards trop insistants. Je les vois, les intentions. Je les entends, les invitations et les soupirs. Mon choix est de les ignorer. De fermer la porte brusquement, sans douceur, pour faire cesser ces bêtises que je refuse. Aimer autant que vous le désirez. Aimer à en pleurer, je m'en fiche absolument. Faites le simplement hors de ma vie. Ne le faites pas dans ma direction. Je ne saurais quoi en faire.

Message vocal de Leonor pour Leopold, dix-neuf ans.
leo !!! lapin !!! ça fait des jours et des jours que j'essaie de t'appeler et que tu réponds pas, petit démon ! tu m'oublies déjà ?? je le savais que partir de la ville et quitter la maison allait faire ça. toujours indépendant, hein ??? pire que - ah, peu importe. écris moi, oui ??? envoie moi un message, une photo, une insulte, peu importe. j'attends de tes nouvelles, des vrais, pas des articles venant de ta grande école ou peu importe. je t'ai porté dans mon ventre c'est la moindre des choses, non ? prends un peu à moi, le coeur brisé, si loin d'une part de mon être. mon pauvre petit lapin sauvage, si loin de moi brusquement. comment j'suis censé faire, maintenant ?? attends de tes nouvelles ? ha ! je vais mourir avant ça, oui. réponds moi rapidement !
Message vocal de Leopold pour Leonor, deux jours plus tard.
... Allo. Ça va. Je suis occupé et fatigué, tout va bien, je t'appelle dans quelques jours. Bye.
Message vocal de Leonor pour Leopold, 10 jours plus tard
tu m'oublie encore ?????? APPELLE MOI LEO !

Les gens importants sont là. Je sais qu'ils sont là. C'est ancré, en moi. Je ne le communique pas, par contre. Le ressentir suffit, j'ai l'impression. Le ressentir est déjà beaucoup, souvent. Savoir qu'ils existent quelque part me suffit. Je n'ai pas besoin de les voir, je ne ressens pas le manque. L'envie de leur parler, de prendre de leurs nouvelles et de communiquer, comme de les voir, est très faible. Ce n'est pas quelque chose de vital, pour moi. Ce n'est pas un besoin. Les jours et les mois passent et rien ne se creuse. Pour beaucoup, ce n'est pas suffisant. Ils ne comprennent pas que le sentiment est quand même là.

Lettre de Rudolf Baryshnikov pour Leopold Yeoh, 23 ans
Repose toi, veux-tu ? Les derniers événements sont assez difficiles. Ta blessure guérira, ils l'ont assuré. Alors, assis-toi, bon sang. Prends du temps pour guérir. L'esprit doit rester plus fort que le corps, souviens-toi. Ton corps doit récupérer et il le fera, au moment venu. Assis toi, Leopold. Assis toi et écoute moi, pour une fois. Il y aura d'autres auditions, d'autres danses, d'autres ballets.
Lettre de Rudolf Baryshnikov pour Leopold Yeoh, 25 ans
J'ai appris la nouvelle. D'un autre, pas de toi. Évidemment pas de toi, hein. Ne sais-tu pas écouter les gens ? Leopold... Qu'as-tu fait ? Certaines blessures ne guérissent pas.

Je ne demande pas l'avis des gens. Je ne demande pas leur opinion et, encore moins je les écoute. Qu'ils disent ce qu'ils désirent, ce qui leur plait. Je n'en ferais qu'à ma tête. Je suivrais mes plans, mes objectifs. Si je dois en vouloir à quelqu'un, ce sera à moi-même. Si je dois détester une personne, ça sera mon propre reflet. Mais je refuse d'abandonner sans avoir donner mon maximum, sans avoir pousser mes limites et tout donner. Peu importe les sacrifices, peu importe ce qui finit en sang et en larmes, au bout du compte.

Lettre de Leonor Yeoh pour Ezekiel Moriarty, jamais envoyée.
J'aimerais te parler de lui en profondeur, si souvent. À l'occasion, mon regard se pose sur lui et je ne vois qu'une bête inconnue, si différente et difficile à comprendre. Comment peut-il être ainsi ? Il est si particulier. Si unique. M'as-tu offert un trésor ? J'en ai le sentiment, si souvent. Leopold est différent des autres. Je sais que plusieurs le jugent distant et que, moi aussi à l'occasion, je suis habité par cette pensée. Mais il ressent les choses différemment. Sa mutation est puissante, il faut dire. Si souvent bousculé par les émotions des autres, sans avoir de mots pour les définir, il peine à comprendre ce qu'il ressent, je crois. Ou alors, peut-être réduit-il ses propres maux car, toujours, il est chamboulé par d'autres plus vifs, plus puissants ? Oh, je ne saurais dire ... Mais il y a des choses que je peux dire, par contre. Leo déteste le ménage et la vaisselle, et possède une certaine agressivité lorsqu'il met la main à la tâche car, tout autant, il déteste le désordre. Il n'aime pas expliquer les choses aux gens, le fait comme s'ils étaient profondément idiots mais s'acharne et continue jusqu'à ce que la chose soit comprise. Il n'aime pas les débordements d'émotions trop puissants car il ne sait pas comment y réagir, par retenue et par gêne, maladresse aussi. Il quitte souvent la pièce quand les émotions sont trop fortes pour lui, autour ou à l'intérieur de lui. Il n'aime pas les gens mangeant la bouche ouverte, ni ceux se rongeant les ongles ou encore, le terrible dernier, ceux qui tapent du pied. Son visage peut sembler froid mais son regard trahit chacun de ses sentiments, comme le mouvement de ses sourcils. Il aime ce qui est salé, ce qui est épicé, mais ses repas sont toujours trop maigres à mes yeux. Il préfère le silence à la musique, mais il possède une voix très douce que j'aimerais entendre chanter, comme lorsqu'il était petit. Il a peur des animaux depuis une visite à la ferme, petit, quand il s'est fait mordre par un chat errant sur la joue. Il en possède la cicatrice, au travers de ses tâches de rousseurs trop nombreuses. Il déteste le surnom Leo, l'attribut à son enfance et le gamin qu'il n'est plus, refuse d'y répondre sauf dans mon cas. Il est dur envers les autres, terriblement dur, mais la vérité est qu'il l'est encore plus envers lui-même, constamment. Il devrait s'autoriser un peu de douceur, par moment.

LE CORPS LE CORPS MUTANT
Type de mutant : True blood
Années d'utilisation de la mutation : 13 ans

Ialémos
Parfois décrit comme un chant de lamentation - ou funèbre - dans la Grèce Antique, il est perçu comme une divinité mineure. Il est aussi vu comme le fils d'Apollon et Calliope, bien que cette information altère d'un texte à un autre. Il est associé à une poésie froide et lugubre, voire glaciale. Devenu peu populaire au fils des siècles, le nom ialémos devient alors proverbial pour désigner ce qui inspire la pitié ou bien dans l'expression « plus nu qu'un Ialémos. »

déchirure un ; la mélodie des coeurs
Niveau 1 ; perception de la lamentation : Capacité de percevoir et d'entendre les lamentations et les maux des gens sous l'aspect d'une mélodie faible, similaire à un marmonnement, un fredonnement.
Limites : Quelques minutes en présence de l'individu sont demandées pour que Leopold puisse entendre un fredonnement venant d'eux. La puissance du fredonnement est associé aux lamentations et aux tourments de la personne. Plus celle-ci est triste - ou autre - plus le fredonnement est puissant. Peu importe la puissance, aucune parole est présente, et Leopold ne comprend pas la profondeur du mal.Niveau 2 ; approfondissement des maux En se concentrant, il est apte à saisir l'ensemble de la mélodie provenant d'une personne, ainsi que d'en comprendre le sens et les maux.
Limites : Même si Leopold comprend l'essence du sentiment, il est incapable de verbaliser la chose car le sentiment lui vient sous une forme musicale et artistique. Il lui est impossible d'apaiser l'individu avec des mots et de l'aider ou simplement d'avoir une conversation sur la chose.
déchirure deux apaisement des maux
Niveau 1 ; soulagement temporaire Capacité de fredonner la mélodie entendue pour apaiser temporairement les maux perçus.
Limites : Il peut apaiser une seule personne à la fois. Si Leopold fredonne une autre mélodie, la première perd alors de son effet. Plus il fredonne de mélodies et plus son humeur est atteint par la chose. En contraste, ne pas fredonner une mélodie le démange terriblement de l'intérieur. Il est souvent obligé de quitter un endroit pour ne plus entendre l'air.

LE CORPS HUMAIN
Particularités physiques :
Un corps trop grand, trop maigre. Un corps trop marqué par la vie ; les tâches de rousseurs parcourant mon derme ne suffisent pas. Il y a les côtes trop prononcées, les os qui se dessinent trop par moment, les cicatrices. Les traces de mes fautes, de mes échecs. De ma faiblesse. Trois opérations au genou droit laissant des marques encore plus blanches que ma peau laiteuse. Deux traces sur ma pommette gauche, souvenir d'un morsure de chat lorsque j'étais enfant. Aucun tatouage contre ma peau, qu'importe les demandes lassantes de Leonor pour partager une arabesque. Aucun piercing outre le fantôme de ceux de mes oreilles, faits lorsque j'étais bambin. Les habits sont sobres, neutres, souvent repassés, qu'importe si la chose est affreusement désagréable que longue.

Aptitudes particulières :
Les plaintes venant de mes muscles et de mes os sont plus présentes qu'autrefois, mais cela ne me refuse pas mon talent. Le ballet a été ma vie. Le ballet reste ma vie. Je briserais ma terrible carcasse autant de fois qu'il le faudra pour satisfaire mon désir de danser. D'autres danses sont connus, bien que moins aimés. Je les exécute malgré tout à la perfection, loin de moi l'envie d'être inadéquat sous cette forme d'art. Leonor se plaisait à dire que ma voix était mélodieuse, mais je doute encore de ses dires. Les paroles d'un parent sont souvent faussés par l'amour porté. Je suppose que mes mots peuvent être acceptables, une fois mis sur papier. Je parle couramment le français pour avoir passé une grande partie de ma vie en France, et quelques dialogues en Russe, bien que je préfère ne pas m'y aventurer en longueur.

L'ÂME LES MUTANTS
La stupidité se porte sur la peau comme elle coule dans les veines. Un sérum n'y change rien, ni des gènes. Quand on est con, on est con. Mutant ou non.
LES ALTÉRÉS
Peu impressionné. À voir les publicités pour certains mods, on pourrait croire que plusieurs seraient moins bêtes. Ce n'est pas le cas.
LA TECHNOLOGIE
Mon téléphone me suffit, merci.
LA VILLE
Cendres et fantômes.
L'APPARTENANCE
Tomorrow's Disaster

LA MÉMOIRE

“Nothing can wear you out like caring for people.”

[Journaux de Leonor Yeoh, mutant.e]

[1972] Nos regards se croisent pour la première fois ; nos voix, nos instruments aussi. Il y a quelque chose dans l'air, en Nouvelles-Orléans. Ta venue était écrite dans chacune des mélodies que je fredonnais, les jours passés. La chanson a cessé de circuler dans mon esprit lorsque nos regards se sont rencontrés. Ah, Ezekiel... Te souviens-tu du début de notre histoire ? Elle est si simple. Si vraie. Mon coeur en bat encore. Veux-tu danser avec moi encore une fois, Ezekiel ? Pendant que je chante à ton oreille, doucement. Pendant que je ris, à l'occasion.
[1980] Les lueurs m'appellent ; les lumières brillent dans mes yeux et dans mon coeur, dans ma gorge. Broadway, le rêve. La musique, Ezekiel ! Notre musique. Veux-tu me suivre ? Oui, suis moi. Il y a des rêves qui sont faits pour être poursuivis. Partage mes draps ou ceux d'un autre, qu'importe, fais ce que tu veux, mais reviens une fois sur deux, veux-tu ? Et accompagne moi. Accompagne moi dans les mélodies, dans les notes qui portent les échos de ton être. Il y a quelque chose qui nous attend, si loin, si proche. J'en entends la mélodie, parfois. Un faible fredonnement qui ressemble presque à un pleur d'enfant. Je ne m'imagine pas porter la vie mais oh, celle-là. Celle-là, je veux bien la porter.
[02 novembre 1998] Il ne possède pas tes traits, Ezekiel. Il ne possède pas ton regard, ni même la couleur exacte de ta peau. La sienne est parcellée de traces ; on dirait des notes. Mais sa chanson ... Sa chanson, Ezekiel. Si seulement tu pouvais l'entendre. Elle ressemble à la tienne, à l'occasion. Les notes se bousculent et s'étirent, se tordent et se lamentent. Il est autant tien qu'il est mien.
[1999] La chanson tire à sa fin, le savais-tu ? Évidemment que tu le sais... te voilà déjà loin. Tu n'entends plus les notes. Plus les nôtres. Nos partitions sont différentes maintenant, mon bel artiste. Peu importe, au final ; tu m'as offert le plus beau des cadeaux. Nul besoin de te le dire ; je sais que tu n'en veux pas. Je ne te l'impose pas. Il est mien, tout simplement. Je délaisse nos chansons pour en écrire de nouvelles, avec lui. J'ai le sentiment qu'il aimera danser, à défaut de chanter.
[2000-2005] Petit bout de vie. Tendre mélodie. Il est amer, comme un café que l'on boit par obligation. Il pleure si bas, si peu souvent. Les lèvres pincées, le menton plissé par les sanglots contenus. On dirait qu'il possède la rage du monde en lui, parfois. Vient-elle de toi ? Ah, je dis n'importe quoi. Elle vient de moi, aussi. Tu as seulement décidé de la suivre. Moi, je l'ignore. Je me cache dans les notes de l'amour que je porte pour lui. Il est devenu mon monde, mon univers, car celui-ci qui nous entoure est terriblement laid. Les cendres de New York ne me dérangent pas ; je les laisse derrière nous, adieu. Adieu, Ezekiel.

“we stayed there at the hospital until the doctor could talk to us.”

Journaux de Leopold Yeoh

[2007] Pama est malade. Le docteur l'a dit, très clairement. Il a dit "Reposez-vous" alors à la maison, parfois, je dis à Pama de se reposer. Juste pour qu'iel se souvienne. C'est important. C'est moins important l'attaque de bisous qui vient après, beurk. Iel dit que la danse, c'est plus important. L'Opéra de Paris, c'est du sérieux. L'école, elle est même pas à Paris, d'abord.
[2010] Je ne comprends pas les filles. Je ne comprends pas les garçons. Ils délaissent la danse, se concentrent sur les uns, sur les autres. C'est dérangeant. Iels parlent de problèmes de coeur et d'histoires dramatiques alors qu'iels devraient pratiquer plus sérieusement. C'est lassant. Leo dit que je vais comprendre, un jour. J'espère que non.
[2012] Leo ne va pas bien. Pas du tout bien. Iel dit que tout va bien, mais y'a un bruit. Y'a un bruit qui vient d'ellui, très lourd et très laid. Ça me fait mal à la tête. Iel continue d'insister et je lui ai dit non, et iel a dit oui, et j'ai hurlé, et iel m'a dit de pas hurler et le bruit est devenu plus fort, très fort et je suis tombé. Leo dit que je m'entraine trop fort, que je suis épuisé. Sauf qu'iel l'est, ellui-aussi. Le bruit est encore là, même après deux jours au lit.
[2018] Je quitte Nanterre. Je quitte Leo; avec ellui reste son horrible mélodie. Ce murmure dérangeant. Vaganova Academy m'attend, en Russie. Je préfère la peine des inconnus. Elle pèse moins.

“You know what the crummiest feeling you can have is? To hate the person you love best in the world.”

[2019] Le niveau est plus élevé, ici. L'atmosphère est différente, aussi. Il nait en moi le sentiment d'avoir manqué quelque chose pendant longtemps, loin de cette compétition. La perfection de mes mouvements est ébranlée et mon désir de m'améliorer ne cesse d'accroître. Les repas manquent, parfois. L'entrainement est plus important. Rudolf me dit de ralentir. Il ne comprend pas. Son niveau est au dessus du mien. Je ne lui dis pas, bien évidemment. Il n'a pas besoin de savoir cela.
[2020] Rudolf est intéressé par une relation. Je lui ai dit que ce genre de choses ne m'intéressait pas. Il n'est pas parti, ne s'est pas éloigné, n'a pas cessé de me parler. Je lui ai spécifié, quelques jours plus tard, que je n'allais pas changer d'avis. Il a dit que la chose ne le dérangeait pas. Qu'il appréciait être mon ami s'il ne pouvait pas être plus. Quelle horrible mensonge. Peu importe ; j'ai réussi mes auditions. Un grand ballet m'attend en Suisse. L'oiseau de Feu m'attend. Il me tarde de commencer les pratiques.
[2022] La faute n'est pas mienne. Mon corps ne devrait pas être aussi fragile. Le médecin a dit de ralentir. De me reposer quelques semaines. L'idée est aussi dérangeante que folle. Il reste des représentations et je me refuse à arrêter. À quoi peut-il bien servir si ce n'est pour danser ? Il lui faut tenir. Il n'a pas d'autres missions, de raisons d'être que cela. Mon corps devra tenir.
[2024] Quelle pathétique chose qu'est un corps. Ne peut-il pas faire ce à quoi il est destiné ? Pitoyable. Lamentable. Si seulement je n'avais pas cette mutation. Je pourrais m'arracher cette jambe et la remplacer par une autre ; mais non. Il y a une centaine de mélodies autour de moi, et ma jambe m'empêche de danser pleinement. Mon rêve est brisé ; il traine dans la saleté des rues de Genève. Enseigner aux enfants devient un fatalité ; si je ne peux vivre de mon rêve, je peux alimenter les leurs.
[Mai 2025] Près de trois ans sans entendre le son de ta voix. Que des mots égarés par ci et par là et voilà que tu oses, soudainement, me ramener à toi. Quelle hypocrisie.

“that was strange too : in the past i thought in terms of 'we', now i was thinking in terms of 'me'”

[24 mai 2025] Es-tu fier ? Ah, je t'entends déjà. Je suis revenu à la maison. Si un tel endroit peut être appelé la maison. Je n'y ai jamais mis les pieds, après tout. Je ne reconnais pas les murs, les meubles, les souvenirs. Tout est étranger. Qui es-tu ? Un fantôme, un silence. Ton Assitant est terrible. Je ne l'apprécie pas. Il y a un chat, dans l'appartement. Je déteste les chats, tu le sais. Comment peux-tu me faire ça ?
[27 mai 2025] La bête s'est enfin approchée. J'en ai profité pour la mettre à la porte. Elle est revenue, le lendemain. Quelle horrible créature.
[1er juin 2025] L'un des locataires est venu me parler. Il semblait sur le bord des larmes ; une situation très désagréable. De ce que j'ai pu comprendre, il a été celui à te retrouver, sans vie, sans rien. Vide de tout. Un tragique événement, vraiment. S'il cherchait de la compassion ou du réconfort, je ne lui ai offert aucun des deux. J'ai un chat à chasser et une boutique à faire tourner.
[4 juin 2025] Un autre locataire. Les salutations ont été brèves ; il mangeait une banane en montant les escaliers. Une vision d'horreur. Il ne savait pas fermer la bouche.
[6 juin 2025] Je suppose que Rintarō est acceptable. Par contre, Julia ? Est-ce là une punition de ta part ? Il n'y a rien d'amusant.
[13 juin 2025] Ce chat est ... acceptable, peut-être. Peu importe, au final. Qu'il reste dans l'appartement, si cela l'enchante. Je l'ai nommé Miss Tigri. Il ne semble pas insulté. Bête créature, vraiment.
[31 juin 2025] Mes vêtements disparaissent. Y a-t-il un problème avec la machine ? L'un des locataires est-il un voleur ?
[12 juillet 2025] Charlie n'est certainement pas le voleur. Il ne semble pas avoir la notion de ce qu'est un chandail.
[23 juin 2025] Je suppose que l'Assistant fait un travail convenable, par moment. Il sait maintenir la caisse, tout au moins, et faire l'inventaire ainsi que nettoyer les rangées. Il peut rester un moment, encore.

DERRIÈRE L'ÉCRAN

Pseudo : fern/mel Genre et Pronom(s) : she/her Âge : 30 Région/pays : QC Comment avez-vous connu le forum ? ouhla. Autres commentaires ? je ne dirais rien. rien pour me défendre. Crédits : a devious route

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songbird

come on ; dance with me ; the earth is spinning ; we can't just stand on it

26/01/2023

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the knight Fell for you quicker than I could catch myself and I'm holdin' on to all of my doubts and I'm afraid to let you in Yeah, I don't wanna fall again, yeah

27/02/2023

Re-bienvenue ! heart

J'ai dévoré les quelques lignes déjà présentes, où est la suite svp ? i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 3917839045

Bon courage pour ta fiche, hâte hâte i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 1429850214

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I done did things that I regret, I done said things I can't take back

19/07/2023

14/10/2022

Rebienvenue i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 2243471627

Vu les TW et ces premières lignes j'ai l'impression que son histoire va me briser le coeur i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 3781716902

i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 3781716902

Bonne rédaction pour la suite i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 4084237613

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Humanity isn't a species

it's a state of mind

17/12/2022

Ouuuh ce dédoublement i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 3865144472

tes personnages sont toujours si intéressants et profonds, j'ai hâte de voir ce que tu nous réserves avec celui-ci ! Amuse-toi bien avec, surtout i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 1338913558

i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 1338913558

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HAUNTED
BY THE
GHOST
OF YOU /

Take me back to the night we met. And then I can tell myself Not to ride along with you.

Rebienvenue et bon courage pour la fiche ! I love you

16/07/2023

20/07/2023

@Ezekiel Moriarty le pire père i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 139611567

@Rosendo Cortes la suite est là huhu

garde tes larmes pour plus tard, il les mérite pas
@Link Kowalski ferme la bouche, merci.
@Darius Sinclair je préfère fermer les yeux sur son histoire, les choses vont mieux ainsi pour moi i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 427107405

i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 427107405

merci
@Elizabeth Merrow merci !
@Charlie Yun non mais ça suffit les gifs géants, oui i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 1220833213

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songbird

come on ; dance with me ; the earth is spinning ; we can't just stand on it

Il a l'air tellement chou i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 3471008882

Et puis ces déchirures uniques, j'adore ! i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 3483261708

Rebienvenue avec ce personnage si cool i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 139611567

20/07/2023

@Taylor Khan awww merci c'est adorable huhu

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songbird

come on ; dance with me ; the earth is spinning ; we can't just stand on it

17/12/2022

BIENVENUE OFFICIELLEMENT

Félicitations, tu es validé.e ! J'aime si fort ton petit Leopold et son caractère complètement détaché de tout, sa fragilité aussi malgré tout ! i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 139611567

Lire ta fiche a été un délice, et je suis ravie de voir ce bibou rejoindre ton roaster de persos parfaits i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 3483261708

Et très hâte de lire la rencontre (ou retrouvailles ? i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 737227058

) avec papa Moriarty huhu

Rebienvenue chez toiiii ! i am under no obligation to make sense to you. (leopold) 2243471627

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○ Tu peux ajouter ton personnage au répertoire pour obtenir davantage de visibilité. Parcourir le répertoire te permettra aussi d'avoir une vision d'ensemble sur la population du forum !

○ Tu peux également créer ton carnet de bord et visiter ceux des autres afin de trouver des idées de liens intéressants. Le carnet de bord sert à la fois de fiche de liens, fiche de RPs, moodboard et autres.

○ Tu as également la possibilité de créer la fiche de destin de ton personnage afin de le soumettre aux aléas de la vie de New Blossom. Cette fiche est facultative, elle te permet d'avoir des interventions Mj dans la vie de ton personnage.

○ Ton personnage est fan des réseaux sociaux ? N'hésite pas à lui créer un profil sur l'ARGO Space, qui est un peu comme l'Instagram de Spring of Power !

○ Ton personnage attend d'autres personnages liés à son histoire ? Tu peux dès maintenant créer un scénario ou proposer des pré-liens.

○ Si tu as :
— Ajouté ton personnage au répertoire comme suggéré plus haut
— Pris un poste vacant, scénario ou pré-lien affiché
— Été référé.e par un.e autre membre ;
Tu peux déjà réclamer de l'argent qui te permettra d'acheter des articles à la boutique !

○ Enfin, si tu es prêt.e à te lancer pleinement dans l'aventure SoP, nous te souhaitons de bons RPs Et si tu as besoin de te détendre autrement, la salle d'arcade t'est ouverte pour jouer ou discuter !