it took thomas edison 99 times to find how not to make a lightbulb (luciel)

26/01/2023

IT TOOK THOMAS EDISON 99 TIMES TO FIND HOW NOT TO MAKE A LIGHTBULB
@Ezekiel Moriarty & Lucian Holmes

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Lucian était resté devant son écran depuis plusieurs heures afin de réparer les dégâts causés sur l’ordinateur d’un de ses clients. La personne en question était un grand ponte d’Icarus, qui avait subit une cyberattaque. Pas de menace. Pas de demande d’argent. Pas de demande. Simplement un écran fixe bloquant l’accès à sa propre machine, pendant que le hacker responsable de l’attaque avait accès à son ordinateur. Il avait trouvé l’auteur de l’attaque, ou plutôt, mais Lucian n’arrivait pas à savoir si ce dernier (ou dernière) avait trouvé ce qu’iel cherchait et s’il avait pu finir par récupérer l’accès pour le rendre à son client, Lucian était resté derrière pour tenter de trouver une trace du hacker, sans succès, comme toujours, quand il se retrouvait confronté à SkullKnight.

Une notification du Metaworld clignotait dans sa barre de tâche depuis une bonne heure, mais Lucian n’avait pas envie d’ouvrir le message, il savait pertinemment ce qu’il y trouverait. Un soupir de frustration s’échappait de ses lèvres, refermant les fenêtres et laissant un message au client. Lucian s’étirait, reposant ses lunettes, et se massant les tempes, avant de vérifier l’heure. Cinq heures du matin, calcul mental rapide pour compter les heures avant son prochain rendez-vous, il aurait le temps de dormir un peu, mais il était réveillé, la tête trop pleine des questions permanentes sur ses choix de vie, de mandats et beaucoup trop de choses. Il remarquait que Victor avait laissé un message sur son portable, et il avait manqué un appel un peu plus tôt dans la soirée.

Quittant son bureau, il rejoignait la mezzanine. Le Cats and Cup ouvrait dans une heure, ce qui lui donnait le temps de prendre une petite douche, faire une sieste express avant d’aller au café à pied. Une quarante minutes plus tard, il récupérait son carnet de dessin, un fruit (instruction des membres de son club de trois d’avoir d’au moins avoir quelques fruits frais pour le côté santé, ou sinon s’exercer en nature morte) et son portable avant de quitter l’appartement, s’enveloppant dans une veste. L’air en cette matinée était doux, et il décida de profiter de sa petite ballade, prenant le risque de se perdre en chemin.

Lorsqu’il poussait enfin la porte de l’établissement, il était presque sept heures (oui, il s'était perdu en flânant dans le quartier). Il n’y avait pas encore trop de monde, la plupart des clients venant prendre leur café avant de filer à leur lieu de travail. Lucian fit un signe au propriétaire derrière le comptoir, avant d’aller s’installer à une table pas loin de la fenêtre prenant la place sur la chaise, la banquette étant déjà occupée par un petit chat noir, avec une tache blanche sur le ventre et une moustache de la même couleur sous le nez, qui lui donnait un air de petit pingouin du début du siècle dernier. Lucian venait lui gratter doucement la tête, alors qu’il posait sa veste et sacoche à côté du félin, avant de commencer à dessiner sur son carnet sans but.

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26/01/2023

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Ezekiel Moriarty & @Lucian Holmes

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Sam et lui ne parlent jamais des nuits debout, passées derrière son écran. Lorsqu'elle rentre, il est déjà assis derrière son ordinateur, lorsqu'elle se lève, elle vient simplement lui apporter son café. Il y a beaucoup de choses qu'il ne se disent pas, c'est une règle d'or chez eux. Moins ils en savent, moins le peu de choses qu'ils connaissent l'un sur l'autre pourra être utilisé contre eux. Aujourd'hui, Sam sait plus de choses qu'elle ne le devrait. Il est difficile de rester cacher quand on élève un enfant. Un défi qu'il a su relever, loin d'être le meilleur père, il a bon espoir de ne pas avoir été le pire. Elle part avant lui, très tôt avant l'aube pour aller s'occuper des pâtisseries, ce sans demander son reste. Elle n'a plus l'âge de lui faire un compte rendu de ses activités, il s'estime heureux qu'ils se fréquentent toujours autant et qu'elle daigne passé quelques nuits dans l'appartement de sa jeunesse.

Lui espère pouvoir se reposer avant de commencer sa journée. Le sommeil ne vient jamais quand il a le plus besoin. Il passe des heures à fixer le plafond et à réfléchir sur tout un tas de sujets, existentiels la plupart du temps. La solitude lui creuse le ventre, il a pourtant des dizaines de numéros dans son répertoires qui ne diraient pas non à un petit déjeuner digne de ce nom. Zeke n'a pas envie d'appeler lorsqu'il se sent mal. Il voudrait aussi pouvoir être là dans les bons moments. Le problème c'est qu'il n'est jamais vraiment là, il y a toujours une part de lui qui vagabonde. Toujours un épais tissu de mensonge, de mystère et d'omissions qui rend les relations impossibles. Comment pourrait-il gérer avec un compagnon ? Son existence même est basée sur la dissimulation. Même s'il en avait envie, il ne pourrait pas se lier à quelqu'un sur le long terme. Même si le court terme, il est naïf de croire qu'il est possible d'éviter certaines interrogations. On ne peut pas rentrer chez les gens et prendre sans donner un minimum, on ne peut pas traiter les personnes comme des remèdes au blues.

Comme toutes les fois où il ne parvient pas à se laisser guider par morphée, il se lève et laisse l'émotion le transporter. Il joue un morceau ou deux -pour garder le rythme- et se laisse porter jusqu'à l'heure de prendre son poste. Jamais il n'accorde une pensée à ses méfaits nocturnes. Skullknight cesse d'exister lorsque le soleil se lève. Il passe un peu d'eau froide (gelée) sur son visage, enfile un autre café serré et emprunte le sérum anti-poches que Sam laissé toujours sur le bord de l'évier. Puis il laisse la chaleur du matin l'envelopper, au coeur de l'hiver et quand il descend au café, ses amis sont là pour le réconforter. Poilus et affamés. « Oui j'arrive ! » Il grogne et leur parle pour chasser la voix endormie. Prépare sa caisse, check si Sam s'en sort au labo, et c'est l'heure.

Même heure, tous les matins. Un flot familier de visages qui ont besoin de leur remontant pour affronter la journée. Il connaît certaines commandes par coeur, certains prénoms, sur qui il est aisé de mettre un visage. « Tuxedo t'aime bien. Il a remarqué que le chat vient à chaque fois voir Lucian. Chocolat chaud, comme d'habitude je n'ai rien changé à la recette et un biscuit au matcha. Sam teste la recette. Je ne peux pas te dire s'ils sont bon, je n'ai pas eu le temps d'y goûter. Je t'en ai gardé un de coté. » Lucian est un client curieux, rien de particulier n'émane de lui, mais il n'a pas besoin de son pouvoir pour savoir qu'il se traine une sorte de mélancolie qui fait doucement écho à la sienne. Il vient toujours gribouiller, ou travailler. Zeke ne sait pas grand chose de sa vie non plus, sinon qu'il mène quelques enquêtes qui parfois lui font la vie dure. « Tu as de petits yeux aujourd'hui »

26/01/2023

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La voix d’Ezechiel le sortait de ses pensées, des dessins de son carnet, il y avait quelques visages qu’il n’avait pas terminé, mais aussi les sketches de quelques chats du café et du fameux Tuxedo sur qui Lucian posait un instant son regard, esquissant brièvement un sourire amusé. Il aimait bien Tuxedo aussi, et c’était peut-être pour cela que le chat venait le voir, ils avaient peut-être une connexion tous les deux. Ou alors, c’était l’un des rares clients qui n’embêtait pas l’animal en tentant constamment de le caresser ou de le prendre en photo. Après, le chat était photogénique et comme la plupart des habitants du café d’Ezechiel, ces derniers s’étaient accoutumés au client, peu importe ce qu’ils étaient ou voulaient d’eux. Les chats, s’ils ne voulaient pas être emmerdés, avaient leur propre espace quand ils en avaient assez d'être l'attention de tout le monde (ou les indésirables).

Ezechiel déposé la tasse de chocolat chaud devant Lucian qui, plus par politesse qu'envie, lever les yeux et apporter son attention sur ce que raconter le patron, en précisant que le biscuit au matcha était une nouvelle recette de Sam et donc tentative de cette dernière de continuer à innover et, par la même occasion, faire plaisir aux papilles gustatives du bec sucré qu’était le détective. « C’est gentil, merci. » Parvenait-il à articuler avec un semblant de sourire, bien qu’il n’était pas convaincu par son sourire et clairement, il n’avait pas convaincu son interlocuteur non plus qui faisait remarquer qu’il avait des petits yeux.

Il riait doucement, prenant le biscuit pour le découper en deux avec sa cuillère qu’il tendait à Ezechiel, heureux de partager un morceau avec lui, avant de briser en deux son morceau. « Tu as l’art et la manière de mettre les deux pieds dans le plat. Ses petits yeux pétillaient d’amusement alors qu’il le trempait dans son chocolat chaud un des morceau du biscuit, c’est certainement le résultat d'une absence de repos, ou alors d’une nuit passée devant les écrans… Peut-être un peu les deux, il croquait dans son biscuit, le goût du thé vert explosant dans sa bouche, c'était bon. Il attrapait sa tasse, « ne t’en fait pas pour moi, et tu pourras dire à Sam qu’elle se débrouille très bien avec ses biscuits, tu devrais vraiment le goûter. Il prenait une gorgée de son chocolat chaud avant de regarder un instant Ezechiel par-dessus ses lunettes, et toi ? Ça va ? » Il ne voulait pas retenir trop longtemps, l'homme, conscient qu'il avait autre chose à faire que de lui tenir compagnie et discuter, de plus Lucian ne pensait pas être de bonne compagnie compte tenu de son mood exécrable.

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26/01/2023

Lucian est un mur, à des lieux de ce qui attire son attention en général. S'ils n'avaient pas conversés par le passé, Zeke aurait évité de s'en approcher. Il y a des personnes qu'il ne vaut mieux pas emmerder le matin avant qu'ils aient prit leur petit déjeuner. Il faut voir ça comme l'inverse de ceux à ne pas nourrir après minuit. Au contraire, nourrissez cet homme, donnez lui un chocolat chaud et un biscuit et laissez le s'acclimater doucement au brouahaha du quotidien. Il faut le laisser venir à soit. Lucian doit être apprivoisé, il ne parle que si il a envie et Zeke admire sa capacité à rester de marbre en toute situation. Zeke apprécie son intellect alors il prend la peine de le connaître un mieux et ne pas se fier aux apparences. Il a ce petit quelque chose qui le pousse à toujours revenir à l'attaque, percer l'armure pour voir ce qui se cache en dessous. Derrière ses beaux yeux clairs et les rares sourires... Des trésors dont il capture l'image un bref instant et il a déjà disparu. C'est la mission dont il s'est investi. « Qui suis-je pour juger, nous sommes tous accros aux écrans, mais nous ne sommes pas tous des agents du bien. » Il a cru comprendre au fil du temps que Lucian œuvrait pour le bien commun. Il sait qu'il mène quelques fois des enquêtes et qu'il passe beaucoup de temps sur un pc. Il pense à AKLovelace qui a du passer une seule nuit également.

Zeke hésite avant de prendre le morceau que Lucian lui a laissé, touché. Il ne s'y attendait pas, mais ne refuse pas. Les pâtisseries de Sam sont délicieuses, elle lui interdit d'en prendre trop sinon il risque de grossir de ses dires. Ezekiel s'en fiche totalement, la vie est bien trop courte pour ne pas reprendre une part de gâteau au chocolat. « La routine, tu sais. Ma vie est terriblement monotone ces dernières semaines. Un énorme mensonge. Hier soir, il était concentré sur ses projets. Il y a toujours quelque chose à faire la nuit, des secrets à dénicher. Zeke rêve de trouver la clé qui lui permettra de faire tomber Icarus ou l'amocher. As-tu besoin d'aide pour quelque chose ? Tes aventures me manquent, je vis par procuration à travers ce que me racontent mes fidèles clients. Son établissement est fréquenté par des étudiants, qui parfois se laissent aller à quelques confidences. Peines de coeur, scandales, colère justifié envers une mauvaise note. Il a des travailleurs qui lui parlent de plans foireux, de propriétaire aux projets délirants, de malfaçons qu'ils doivent rattraper. Un peu de tout, beaucoup de rien, des bobos du quotidien. Lucian c'est sa dose de mystère qui lui rappelle qu'il a sans doute rêvé d'être un inspecteur un jour. J'imagine que de ton coté c'est tout sauf amusant. Si tu as besoin que quoi que ce soit, sache que je suis là pour toi. » Il mérite de se détendre un peu, comme il le fait maintenant. Tuxedo est déjà venu lui offrir une séance de ronronthérapie (ils vont bien ensemble ces deux là).

26/01/2023

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@Ezekiel Moriarty & Lucian Holmes

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Un haussement de sourcil à l’affirmation d’Ezekiel, « Hmm, est-ce qu’on peut réellement définir le bien objectivement ? » Une lueur de malice accompagnant un rictus amusé sur le coin de ses lèvres alors qu’il observait le propriétaire du café. La question n’était pas innocente, c’était une question qu’il se posait depuis longtemps, bien avant son travail pour Theseus, bien avant l’arrestation de son père, de CERBER ou même Interpol. Peut-être lors de sa première vraie bêtise, celle qu’il avait faite en sachant pertinemment que par certains standard, certaines règles imposées, ce n’était pas bien. Non, mais si c’était la bonne chose à faire, à ce moment précis ? Peu importe les dominos et les conséquences derrière. Il n’avait pas l’attention de plonger Ezekiel dans un débat philosophique, ajoutant en riant, « Question rhétorique. » Évidemment, alors qu’il poussait de nouveau l’assiette vers son interlocuteur.

La routine, lui répondait son interlocuteur, affirmant que sa vie était monotone, voir ennuyant compte tenu du ton, et Lucian, habituellement vif pour déceler le moindre mensonge, ce contente de la réponse, l’accueillant en hochant la tête. Une vie simple, et monotone, le détective pourrait argumenter qu’un bel homme comme Ezekiel devait avoir son lot de petite anecdote de la vie courante, notamment dans un café qui voyait du monde passer, entre les habitués comme lui, et les visiteurs de passage. Lucian avait pu observer, comme s’imaginer, des vies simples dans des peintures, même une simple journée, pouvait être une histoire à raconter.

D’ailleurs, Ezekiel ajoutait avec humour qu’il vivait à travers les récits de ses clients. Des clients comme lui, avec ses enquêtes notamment. Si Lucian n’avait jamais divulgué les noms, ou même les détails, mais il avait pu demander à un autre cerveau de participer à quelques casse tête, lorsqu’il avait perdu tout objectivité ou qu’il se retrouvait face à un mur. Le propriétaire du café s’était révélé être un partenaire inattendu, avec une approche et des perspectives qui lui avait permis, non de résoudre des enquêtes, mais de trouver de nouvelles pistes qui avaient fini par porter leur fruit. Le détective riait doucement, alors qu’il reprenait sa tasse entre ses doigts.

« Oh, je m’amuse, même quand cela m’empêche de dormir, affirmait-il, déjà prêt à relativiser sur sa nuit. Et je ne recule jamais devant un challenge. S’il n’y avait pas eu de réponse, c’était que son adversaire (ou rival·e) de l’autre côté de l’écran commençait aussi à le connaître, ou en tout cas son fonctionnement, comme le type d’employeur qui le contacterait. Je suis venu ici pour me changer un peu les idées, tu sais ce qu’on dit, il vaut mieux s’abstenir de poursuivre le lapin blanc, on ne sait jamais ce qu’on pourrait trouver. » Il prenait une gorgée de son café, pensif. Oui, Skullknight était une épine dans son pied, mais en même temps, Lucian aimait bien se mesurer à lui, il n’opérait pas comme les autres et c’était certainement ce qui le fascinait le plus. L’inconnu le poussait à revoir ses méthodes et à penser en dehors des astuces classiques. Un peu comme les programmes que lui faisait tester Theseus, sauf que pour le moment Lucian n’avait pas trouvé la faille. « Hmm, peut-être, que tu pourrais m’aider à élaborer quelques théories. Enfin, l’exercice pourrait prendre un peu de temps et tu es au milieu d’un service, mais plus tard, si tu veux toujours m’aider ? »

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26/01/2023

Heureusement, la question (rhétorique) restera sans réponse. Il est trop tôt pour se prêter à ce genre de débats. Sur ce sujet, Ezekiel a un avis ferme qu'il défend bec et ongle. Définir le bien est beaucoup plus simple quand on a une idée très précise de ce qu'est le mal, c'est par la comparaison qu'il fixe ses limites. Ce qu'il fait n'est pas légal, il n'irait pas dire qu'il agit de manière mauvaise. A quelques détails prêts. L'idée étant que le bien commun à plus de valeur que des actions bénéfiques individuelles. Il est très loin d'être objectif, surtout avec les corporations dans le viseur. « Nous ne serions pas d'accord sur le sujet. » Une affirmation qu'il n'a pas peur d'émettre. Non, ce Lucian doit être de ces hommes qui ne comprennent pas ses objectifs, ses méthodes. Même s'il lui expliquait, il peut presque imaginer ses sourcils se froncer, son visage se fermer et tout son sérieux prendre le contrôle de son corps. Ce qui serait esthétiquement plaisant, mais dur à l'oreille. Il ne veut pas de remontrances, Ezekiel a passé l'âge qu'on lui fasse la morale. Il a peut-être une mauvaise image de son client et ami, une drôle de façon de parler de lui. Il y a projette peut-être le fantôme d'une homme insaisissable qui ne se lasse jamais de relever les différentes challenges.
Il a un vague sourire en coin. Lui aussi, s'amuse même s'il en perd le sommeil. Hanté par un spectre bien présent qui se pourrait se cacher dans l'ombre de n'importe qui. De quoi lui donner le tournis. L'homme qu'il hait le plus au moins, sa némésis, pourrait être proche. Il ne le saura peut-être jamais. Ezekiel rêve de le débusquer, ôter son masque et plonger ses yeux dans les siens. Il a envie de gagner, comme à sa première compétition de jeux vidéos.« Dois-je m'inquiéter de ta santé mentale ? Il ricane, le prenant pour un fou. Je ne voudrais pas t'avoir comme adversaire. Il aurait intérêt à être à la hauteur de ses attentes. Tu commences à me faire peur, j'espère que tu n'es pas en train de te mettre en danger. »

Sam lui glisserait dans l'oreille is it a date ? mais Ezekiel n'est pas dupe. Il ne tient pas à s'avancer sur ce terrain, certainement pas avant d'avoir le coeur net sur quelques détails troublants qui entourent Lucian. La vie du détective est nimbé de mystère, voilà tout ce qu'il en sait ; qu'il est détective et qu'il semble suffisamment coriace pour se démarquer dans un milieu qui rivalise de concurrence ; qu'il est suffisamment routinier pour revenir dans son café, quitte à prendre le risque d'être repéré. Ezekiel lui sourit, charmeur : « Très certainement, je serai ravi d'apporter un coup de pouce à tes réflexions. Puis, une main ferme sur son épaule « Entre nous, tu peux passer un coup de fil quand tu le souhaites et rester après les heures d'ouvertures. Il me vient toujours des idées fabuleuses quand je passe le balais. » Il espère ainsi se donner l'image d'un bon vivant, simplet, qui en dehors de son activité professionnelle jouit d'une vie normale.
Si on ne peut pas définir le bien, c'est encore moins le cas de la normalité. Est-ce de toujours commander la même chose et suivre une routine bien huilée ? Est-ce entretenir un peu de mystère pour ne pas dévoiler que la vie est d'une affligeante banalité ? Tout le monde n'est pas super-héros, la grande majorité des gens ne sauvent activement la vie de personne. Les gens s'entraident en cohabitant et en s'aimant de manière passive et instinctive, les héros sur les grandes affiches sont d'un autre acabit. La normalité n'est certainement pas usurper l'identité d'un homme mort, élever sa fille à sa place par solidarité - et amour - ni flirter avec un énigmatique personnage qui lui rappelle parfois quelqu'un d'autre.
Des échos, infimes, de ce qu'un autre hacker pourrait balancer dans leur univers de pixels.

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26/01/2023

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@Ezekiel Moriarty & Lucian Holmes

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Sa santé mentale ? Lucian éclatait de rire à l’unisson avec son interlocuteur, haussant un sourcil amusé. Ezekiel ne devrait vraiment pas s’inquiéter pour lui, même si la tentation de poursuivre ce fameux lapin blanc était forte. Il essayait de ne pas se mettre en danger, c’était pour cela qu’il était prudent, parfois un peu à la limite de la paranoïa, préférant parler de ses aventures derrière l’écran à travers l’exemple du roman de Lewis Carroll.

Le problème, le seul moyen dans cette ville pour ne pas se mettre en danger, selon sa théorie, était de ne rien faire, rien dire et à la limite faire le mort (ou alors mourir, mais c'est un peu trop permanent). Il aurait pu choisir un métier comme celui d’Ezekiel, mais même au Cats & Cups les ennuis pouvaient tomber. Être detective, c’était vivre avec le danger permanent, d’un client mal intentionné qui n’aurait pas de scrupule à le faire chante, un client pas satisfait de sa réponse qui s’en prends à lui sous la colère, une personne qu’il a filer, qui l’a retrouvé, une personne qui s’est vu déposséder d’un bien qui ne lui appartenait pas qui le tenait pour responsable. La liste était longue, et finalement, tenir un café avec des chats toute la journée semblait beaucoup moins dangereux. Et s’il ajoutait son cheval de troie au sein de Theseus, Lucian pouvait affirmer qu’il n’était plus question de se mettre en danger, mais quand est-ce que ça lui péterait à la figure.

Lucian rendait à Ezekiel un sourire tout aussi charmeur lorsqu’il acceptait qu’ils se voient plus tard dans la soirée pour discuter de ce qui le tourmentait et lui offrir un avis extérieur. Chose qu’il prenait toujours, le détective avait besoin de quelqu’un pour tester ses théories. Lucero et Clemente étaient souvent ses interlocuteurs lorsqu’il s’agissait de casse-tête, notamment autour des enquêtes lié à l’art. Pour le reste, Ezekiel c’était avéré comme un excellent partenaire pour résoudre des enquêtes ou lui proposer des solutions. Lucian ne voulait cependant pas entraîner ses amis dans ses histoires, s’il avait choisi sa profession, en connaissant les dangers qu’il pourrait rencontrer, ce n’était pas forcément leur cas.

« Le ménage m’aide parfois à me vider la tête. Répondait Lucian avec un sourire, en tout cas, je passerai un coup de fil avant d’arriver avec mes grands sabots. » Il caressait le chat qui venait s'installer sur lui, avant de saluer son interlocuteur qui le laissait, avec sa boisson et la fin de son biscuit.

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Quelques heures plus tard, c’est à la bibliothèque que Lucian attendait Ezekiel, un lieu rare et souvent deserté, car plus personne ne lisait vraiment, Clemente et lui étaient certain que c’était le signe d’une civilisation clairement dans le déclin pour ne pas donner l’amour à ces objets, portails vers d’autres monde et d’univers, tout aussi merveilleux que ce que pouvait offrir le Metaworld, mais en beaucoup mieux. Hot take du détective bien entendu, mais il était un spécialiste d’histoire de l’art, difficile de ne pas avoir une appréciation pour le format papier de romans et autre ouvrages de non-fiction. Et c’était dans le même esprit, celui de s’éloigner des écrans, que Lucian avait appelé Ezekiel pour lui proposer de le rejoindre à la bibliothèque, plutôt que d’envahir une fois de plus son café.

Levant les yeux de ses notes une fois de plus, le visage de Lucian s’illumina d’un sourire lorsqu’il vit Ezekiel arriver, il se levait de sa chaise pour l’accueillir, lui offrant une tasse de sa boisson préférée qu’il était allé récupérer juste à côté quand l’homme lui avait dit qu’il était en chemin. « Je nous ai aussi pris quelques beignets, rien à voir avec ceux de ta fille évidemment, mais j’espère que tu les aimeras, ils viennent de la boutique japonaise. Il montrait la table et les chaises, installe-toi. Ta fin de journée s’est bien passée ? Tu as encore quelques cellules grises pour mon casse-tête ? »

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26/01/2023

Ainsi, sur ces belles paroles. Ezekiel a passé le reste de sa journée à entretenir le café. Nettoyer assidument les théières exposée dans les vitrines, faire la poussière sur la étagères, se débarrasser des poils de chats qui envahissent quotidiennement les lieux. Tout ça en alternant avec la caisse et le service au rythme des allées et venues des clients. Moins de conseils apportés par la séance attentive de ménage, plus de questionnements sur la nature de sa relation avec Lucian et l'étrange pressentiment qui ne le quitte pas. Les sens en éveil, il ne saurait déterminer s'il doit fuir ou continuer à jouer avec le feu, chercher à découvrir ce que trame le détective. Ezekiel ne l'explique pas et pourtant, il n'est pas quelqu'un qui se fie facilement à sa première impression. L'habit ne fait pas le moine, voilà quelque chose que des années à travailler dans le commerce lui a apprit.
Lui même, joue tous les jours à prétendre. Il prétend vivre une vie banale, normale.

Quelque chose cloche avec Lucian, dans son attitude, dans les secrets qu'il garde précieusement. Le détective doit bien avoir quelques squelettes dans son placard. A raison, Sam lui a demandé cet après midi pourquoi il tient tant à connaître la vérité. « T'es obsédé ma parole, t'as un date ou quoi ? - Je n'ai pas de date. Je l'aide dans son travail. - Ah, je vois comment tu comptes "l'aider" à mieux réfléchir. » Sam! Elle n'aurait pas tort. Ezekiel a la réputation (justifiée) d'un coureur et sa propre vision de la "détente". « Il y a quelque chose qui m'intrigue. - Hm, hm, donc ça n'a rien à voir avec la manière dont tu le mates ? - C'est du harcèlement Sam, lâche l'affaire. Il n'y a rien. - C'est alors. - Il cache quelque chose. - On a tous quelque chose à cacher. Admet-le, ça te fait chier parce qu'il te plaît. »

Non, il n'y a rien.

Il n'y a pas, plusieurs heures plus tard, son coeur qui s'emballe alors qu'il traverse les allées de la bibliothèque pour le retrouver. Il n'y a pas de frisson qui remonte le long de son échine quand il accepte la boisson et que leurs doigts se frôlent brièvement. Peut-être Zeke est belle est bien aussi fasciné qu'il est obsédée par cette "impression" que laisse Lucian. Ses cellules grises sont en déficit, sauf que ça n'a rien à voir avec la journée qu'il a passé et tout à voir avec le sourire charmeur de Lucian. « J'ai fait beaucoup de ménage, je n'ai jamais eu l'esprit aussi clair. » Il sourit. « Merci pour les beignets, je suis venu directement à la fin de mon service je n'ai pas encore mangé. » Difficile de faire meilleur que les beignets et pâtisseries de Sam. « J'avais hâte que la journée se termine. Il admet avec sincérité et jette, dans l'univers, une intention. Il n'y a rien. Il pourrait y avoir tout avoir. Zeke veut continuer de flirter avec ce vice, cet inconnue qui les relie sans qu'il ne sache pourquoi. Il a pensé à Lucian toute la journée. « Rien de particulier, juste, je n'arrivais pas à me sortir un truc de ma tête. » Toi. Par exemple.
Pourquoi tu me hantes.
Pourquoi il n'arrive pas à comprendre, à savoir ?
Et Zeke sait, au fond, il a peur de savoir.

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« Tu peux remercier ma gourmandise, répondait Lucian l’œil pétillant avant de s’installer de nouveau sur sa chaise, se décalant un peu dépendamment où Ezekiel décidait de s’installer. Oh ? Journée difficile au boulot ou quelque chose d’autre ? » Demandait le détective en prenant un beignet entre les doigts, l’attention toujours tournée sur l’homme qui le répondait que ce n’était rien en particulier, mais qu’il n’arrivait pas à le sortir de sa tête. « Ce n’est généralement pas rien quand on n’arrive pas à le sortir de sa tête, faisait-il remarquer avec un léger sourire malicieux, avec un peu de chance, mon casse-tête t’aidera à te changer les idées. »

Le fameux casse-tête, qui n’avait rien avoir avec les livres sur la table ou les dessins gribouillés dans son carnet. Il avait choisi la bibliothèque parce qu’il avait besoin de changer d’environnement, de se mettre au contact du papier, dessiner était une manière comme une autre de se vider la tête pour Lucian, l'équivalent de flâner dans un musée. Un moyen pour lui de se déconnecter de l'ordinateur, du Metaworld et de Skullknight. Le détective ne voulait pas en parler directement, pour la bonne raison que leurs identités sur le web seraient en jeu, que ce soit pour lui et son rival, il préférait garder leurs identités anonymes. Il refermait les livres et son carnet afin de faire un peu de place.

« Mon casse-tête est en vérité plus une question philosophique qu'une enquête à proprement parler. On va donc nommer le suspect, Arsène. Il m’arrive de croiser Arsène lors d’enquêtes ces dernières années. Au départ, il était le responsable direct des crimes sur lesquels j'enquêtais, mais ces dernières années, il est arrivé d'accepter des enquêtes parce que j'ai reconnu sa patte. Lucian avait toujours eu une dent contre Skullknight pour lui avoir glissé entre les doigts plus d’une fois lorsqu'il était encore à CERBER. Une fierté mal placée de sa part, certainement. Il m’échappe toujours, et quand il le peut, il me nargue. Ce matin, tu m’as dit qu’on ne serait pas d’accord dans notre définition du bien, et outre le fait qu'il faudra d’où viens cette assurance, ça m’a fait réfléchir aux motivations d’Arsène, mais aussi les miennes. Les clients qui me contactent pour régler les problèmes qu’il a créés sont exactement à ce que tu penses : des vols de bijoux à de riches propriétaires et la seule raison pour laquelle je continue à accepter ces boulots, c’est afin de pouvoir l’attraper. Il marquait une pause, un rire nerveux s’échappant de ses lèvres. Le dire à voix haute, me donne vraiment l’impression de vivre Un Scandale en Bohême, où j’ai le mauvais rôle de Sherlock et Arsène celui d’Adler. » Dans la fameuse nouvelle d’Arthur Conan Doyle, où Sherlock Holmes tente d’aider un comte à récupérer une image qui pourrait compromettre son union. Enquête marquée par l’échec du célèbre détective, qui n’avait pas le beau rôle dans cette affaire. Lucian ne prenait pas la peine de le préciser, avec un nom de famille tel que Moriarty, Ezekiel avait dû lire au moins une fois l’œuvre de Conan Doyle. « Trop de références littéraires d’un coup ? Il s’était perdu dans son histoire et dans ses réflexions. Toujours avec moi ? »

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26/01/2023

Ezekiel s'installe confortablement sur une chaise, prêt à tout entendre. « Je dirais seulement que tu as occupé mes pensées aujourd'hui, mais rassure toi ça n'avait rien d'insupportable. » Il joue volontairement avec les limites, difficile de dire s'il fait référence à leur conversation et la promesse d'adrénaline ou l'homme dans tout son ensemble. Rien ne sert de mentir, ici. Zeke a pensé à lui, en long, en large et en travers. Aussi, lorsqu'il se lance dans son long monologue philosophique, les pièces du puzzle s'emboitent naturellement et son intuition s'avère correcte. Il y avait bien quelque chose avec Lucian Holmes.
Qui aurait dû l'interpeler plus tôt, mais mieux vaut tard que jamais. Mieux vaut maintenant.
Il n'écoute plus que d'une oreille indiscrète. Pour être honnête, il ne s'attendait pas à avoir si rapidement le coeur net sur l'identité de Lucian. Il ne s'était pas préparé à devoir le considérer comme une épine dans le ~~coeur~~ pied - une très belle épine.

Le récit qu'il lui fait, c'est leur histoire commune. La métaphore est poétique. Holmes et Moriarty réunis autour d'une table, à deux doigts de réaliser qui ils sont l'un pour l'autre. Sauf que AKLovelace ignore que sa némésis est assis en face de lui, il ignore que son masque est tombé. Quelle ironie. Pendant tout ce temps ils s’échangeaient des banalités autour d'un café. Ezekiel lui a fait la conversation à chacune de ses visites. L'homme qui le fascine le plus est celui qu'il hait le plus. Zeke sourit, les bras croisés sur sa poitrine. C'est lui qui va mener la partie maintenant.

« Tu déconnes, je suis très familier avec l'oeuvre, pour des raisons qui te sont probablement évidentes. Il se demande si le véritable Ezekiel à reçu des commentaires à l'égard de son nom. L'avantage c'est qu'il ne prête pas à la moquerie. Alors c'est ça, ton grand dilemme ? Il se moque gentiment. Tu te demandes si finalement, Arsène n'a pas raison de faire ce qu'il fait ? Mais tu as tes principes. La loi, c'est la loi. Qu'importe les intentions... Tu te poses quand même la question » Il en connait un grand nombre qui pense ainsi. La loi définit ce qui est juste. Ezekiel préfère suivre sa morale. Alors, il n'est pas question de mettre des vies en jeu, des individus en dangers. En revanche... il est prêt à enfreindre pas mal de lois pour parvenir à ses fins. L'ennemi qu'il affronte ne jouera pas fairplay, quoi qu'il arrive. Jusqu'où peut-on aller avec ces discours ? Aucune révolution n'a été menée à bien de manière pacifique. Zeke connait les gens comme Lucian. Comme AKLovelace. « Voyons Lucian, as-tu peur d'avoir commit une erreur de jugement ? Il sourit en coin. Arsène t'obsède au point que tu remets ton monde en question ? » Les motivations d'Arsène sont fondamentalement bonnes.
Et ça, Zeke tiendra tête à quiconque jusqu'à la fin. Il ne présentera aucune excuse, encore moins de remords. Ce qu'il a fait, ce qu'il fait, il le fait afin qu'un jour New Blossom se réveille de ce rêve que Icarus et Theseus vendent aux imbéciles heureux. On oublie ceux qui vivent sous terre, sous leurs pas à l'instant même où ils parlent. Ceux que l'on a plongé dans l'oubli parce qu'ils se sont rapproché de vérités qui dérangent. Les corporations sont opaques, elles ne jouent pas le franc jeu. Les victimes méritent qu'un jour leur nom soit connu. « Arsène doit avoir ses raisons, c'est vrai. Mais... un voleur reste un voleur, pas vrai ? » Alors, Lucian. Est-ce qu'il est finalement comme les autres ? AKLovelace n'est pas si spécial. Juste un autre toutou employé par une corporation, l'égo froissé d'avoir été éconduit tant de fois.

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@Ezekiel Moriarty & Lucian Holmes

TW : doutes, anxiété

« Oh. » Onomatopée échappée, soufflée et accompagnée d’un sourire et un rire nerveux. S’excuser aurait été certainement plus poli, d’avoir préoccupé Ezekiel toute la journée pour quelque chose qui finalement ne le regardait pas vraiment. Lucian s’était enfoncé dans son monologue, les pensées se bousculant, et il oublie de prendre un instant pour marquer une pause, pour s’assurer qu’il ne s’enfonçait pas dans un sujet auquel il connaissait déjà la réponse (et dont il préférait nier le fruit du dilemme). C’est qu’il est à la fois le nerd qui préfère faire cavalier seul parce qu’il était insupportable lorsqu’il avait une obsession, mais aussi cette âme solitaire qui avait besoin qu’on lui rappel que la vie rien n’est tout blanc, ni tout noir. Lui rappeler que tout était plus complexe, et que sa vision binaire des choses était trop simpliste. Lucian le savait tout cela, mais il l’oubliait souvent, lorsqu’il avait le nez trop longtemps dans ses enquêtes, dans ses poursuites. Rien n’était aussi simple.

« Évidemment. » Lucian riait doucement, attrapant un stylo entre ses doigts, les probabilités qu’un Holmes et un Moriarty se croisent, n’étaient pas nulles, mais il n’aurait jamais pensé que cela arriverait un jour. Et pendant l’espace d’un instant, il eut l’impression qu’ils se comprenaient sans dire un mot. Il riait, parce que même encore aujourd’hui, on lui sortait un fameux “Sher-lock”. Il comprenait la tentation de le faire, loin d’être la blague ou l’insulte, la plus originale, elle avait toujours son petit effet. Peut-être qu'Ezekiel l’avait moins vécu, il n’y avait que les férus pour connaître ce nom de famille, ou alors par accident lors d’un énième téléfilm ou adaptation. Lucian se retenu de lâcher une remarque bien salée au sujet de la loi, c’était bien parce qu'elle ne s’appliquait pas de manière juste qu’il avait quittée CERBER. « Voyons Lucian, as-tu peur d'avoir commit une erreur de jugement ? La question le prit à la gorge plus fort qu’elle ne l’aurait dû, compte tenu du ton taquin de son interlocuteur. Arsène t'obsède au point que tu remets ton monde en question ? » La désagréable impression de déjà-vu le frappa de plein fouet, alors que la voix d’Ezekiel se mêle l’espace d’un instant avec celle de son paternel. Il se revoyait à passer les menottes, et si sa poker face qu’il avait réussi à porter ce jour-là avait pu tromper ses collègues, la lueur de réticence dans son regard lui avait valu un sourire en coin de son père et une question similaire. Une question qui était revenue dans leur conversation à chaque visite de prison. « Un jour, je te raconterai une histoire. » Soufflait-il, baissant le nez vers le gribouillage qu’il avait produit dans sa nervosité.

L’enfer, c’est le doute pour Lucian.

Si Janus y était pour beaucoup, il ne pouvait pas constamment blâmer sa nature pour l’alimenter. Il n’avait qu’à choisir un autre métier, où le doute n’existe pas, ou en tout cas n’est pas la base même de son exercice. Le problème, c’est que le doute, c’est une petite voix au fond de son esprit, c’est celui qui lui permet d’être l’un des meilleurs dans son domaine, mais aussi l’obstacle pour son compas moral dont l’aiguille ne cesse de gigoter. Le doute, qui efface toutes les nuances et qui n’offre souvent plus que deux possibilités.

Bien sûr qu'Arsène avait ses raisons. Ils ont toujours tous des bonnes raisons. Cool story bro, still a crime. Le problème, c’est que Lucian a vu beaucoup de choses être mis sous le tapis, ou dans des placards, pour de bonnes raisons. Son père avait peut-être de bonnes raisons, Lucian ne lui a jamais demandé. Il avait trop honte de l’avoir attrapé. Il aurait préféré se tromper. Il aurait préféré le confronter avant de lui tomber dessus.

Son regard se reposait sur Ezekiel, une vaine tentative de faire taire la tempête de son esprit, un nouvelle éclair frappant son ciel avec la question de son interlocuteur. Lucian éclatait de rire. « Je pense que nous savons tous les deux que ce n’est pas aussi simple. Et l’homme en face de lui certainement mieux que lui. Il baissait de nouveau les yeux, il reprenait le croquis, dégageant une silhouette du gribouillis de départ. On a tendance à aimer les histoires où le voleur s’échappe au nez et à la barbe du détective, moi y compris. » Admettait-il en souriant, en pensant encore à son père qui aurait certainement pu s’échapper, mais qui ne l’a pas fait et peut-être que c’était pour cela que Lucian lui en voulait. S’il s’était fait attraper, c'est qu’il était en tort, non ? Il levait les yeux vers Ezekiel. « Je ne voudrais pas prendre le risque d’arrêter un autre robin des bois. »

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26/01/2023

Maintenant, Ezekiel va devoir se l'avouer. AKLovelace n'est pas comme il l'avait imaginé. Il visualisait plutôt un jeune génie de l'informatique, le golden boy de Theseus, qui s'est donné pour mission d'anéantir tout pirate du web et du Metaworld. Il aurait prit en grippe Skullknight car il est la preuve que la corporation n'est pas intouchable. Ce ne sont finalement que des humains qui orchestrent ses plans maléfiques, avec leurs failles et leurs capacités limitées. Encore heureux qu'ils ne se décident pas à employer des intelligences artificielles pour faire le ménage. En soit, le genre de bon petit soldat à la barbe bien rasée, semblable à tous ses semblables. Finalement, il est aussi vieux et fatigué que lui. Il veut pouvoir faire son travail. S'ils étaient dans le même camp, Zeke et lui s'entendraient sans doute bien. Ils pourraient être invincibles. Zeke envie autant son génie qu'il le déteste, car il est à sa hauteur et ça lui cause des ennuis. Oui, s'ils étaient côtes à cotes plutôt que l'un contre l'autre... « J'aime les histoires. Ezekiel pose un coude sur la table et pique dans le sachet de beignets. Préférant mettre un terme maintenant au fil de ses pensées. La douceur sucrée parvient à faire passer le goût amer sur sa langue. Je croyais que tu étais en train de m'en raconte une, justement. Il hausse un sourcil, amusé. Laisse moi émettre une hypothèse, seulement. Cette histoire dont tu ne veux pas me parler maintenant est en lien avec celle qui s'écrit sous nos yeux aujourd'hui. Elle t'es douloureusement familière. Car l'histoire se répète, c'est la règle immuable de l'existence. Les cycles s'enchainent tant qu'ils ne sont pas brisés.

La détresse soudaine de Lucian est palpable. Ezekiel s'y raccroche et instantanément, il lui envoie des ondes apaisantes. Les émotions de Lucian lui sont inaccessible, il sait uniquement sa réponse à déclenché une réaction émotionnelle intense. Lucian aurait déjà vécu cette situation et si il se met dans cet état, c'est que la fin de l'histoire n'est pas de son goût. Il n'est pas toujours possible de prendre les bonnes décisions.
Lucian hésite à l'arrêter. Incroyable. Il risque de vite changer d'avis, quand il saura tout ce qu'il a prévu d'autres. Il finira par craquer à un moment. Ezekiel ne peut pas lui faire confiance. Même s'il a la preuve que Lucian n'est pas un chasseur de primes sans morale. « Crois-tu qu'Arsène répondrait à tes questions si tu pouvais les lui poser ? » Il sourit avec tendresse, tenté de saisir la main de son ami pour le rassurer. Il ne doit pas être évident de vivre avec ce dilemme, cette obsession. Il ressent une immense compassion pour cet homme qui n'a rien demandé. Skullknight voudrait faire le moins de dommage collatéral, mais c'est impossible. En se lançant dans son activité, il savait que les petites mains se feraient taper sur les doigts. Qu'il ferait du mal, indirectement. « Peut-être que tu devrais prendre du recul sur cette affaire. Tu m'as l'air... émotionnellement impliqué. Oh oui, s'il pouvait se détourner de lui une bonne fois pour toute... Ça lui ferait moins d'ennuis. Comment pourrais-tu faire le bon choix si tu n'as pas une vue d'ensemble sur la situation ? » Oublie moi.
Ezekiel prend une grande inspiration. « Il y a longtemps que je ne lis plus d'histoire. Je n'ai plus l'âge de croire aux héros. Les gentils et les méchants n'existent pas. Le monde n'est pas aussi manichéen qu'on nous fait croire. Il est juste plus simple de vivre en se pensant du bon coté de l'histoire. C'est compréhensible.

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@Ezekiel Moriarty & Lucian Holmes

TW : none je crois

Ezekiel aimait les histoires. Lucian souriait, tout en continuant son sketch, une main couvrant ce qu’il faisait, avant de s’interrompre. Son interlocuteur tapait juste, Lucian se sentant à découvert se refermait presque aussitôt comme une huître, baissant les yeux vers ce qu’il dessinait, reprenant machinalement. Oui, il en racontait une, mais celle de Skullknight et lui, pas celle de son père et lui. L’histoire se répète, oui, mais Lucian espérait que cette fois, il n’aurait pas à faire un choix qui pourrait lui demander de choisir entre la loi et son cœur. Ou alors il pourrait en vouloir à l’univers et à son sens de l’humour pervers. Le détective aurait ri, s’il n’était pas le dindon de la farce.

Lucian s’interrompait une fois de plus, cette fois, il posait son crayon, et retournait la feuille de papier. Est-ce que Skullknight répondait à ses questions ? Lucian aurait certainement serré la mâchoire s’il n’avait pas eu envie de retourner un sourire gêné à celui beaucoup plus tendre d’Ezekiel, surpris du contact sur sa main. « Ah, j’ai un peu honte d’avouer qu’il y a une possibilité qu’il ait tenté à plusieurs reprises qu’on ait une conversation et… Je n’ai pas été particulièrement coopératif. Admettait-il, un léger soupire s’échappant de ses lèvres. Je pense qu’il serait content d’y répondre, je pense même que cela l’amuserait que j’accepte de l’entendre. Au moins, j’aurai une raison de ne pas être d’accord avec lui, au-delà de ce que je suspect. » Et Skullknight l’avait à plusieurs reprises invité dans son antre, il n’avait pas peur de discuter, de partager ses motivations et Lucian l’aimait bien. Pour son style, le challenge qu’il apportait, le forçant à progresser et vice-versa. Il haussait un sourcil à la suggestion d’Ezekiel, riant doucement, alors qu’il retirait sa main pour se saisir d’un beignet.

« Rooting for Arsene Ezekiel ? Le taquinait-il, avant de croquer un morceau. Je cherche des réponses, prendre du recul n’est pas vraiment possible à ce stade, j’essaye de ne pas être émotionnellement impliqué, mais parfois, il me rappelle… Son père. Quelqu’un. Comme je te l’ai dit, une autre histoire, pour une autre fois. » Il gobait son beignet, écoutant son interlocuteur, encore une fois, il riait doucement, manquant d'avaler de travers un peu de sucre. Lucian se redressait, observant Ezekiel avec curiosité. « J’ai fait mon métier assez longtemps pour le savoir tout cela, mais je dois admettre pour un gérant de cats café, c’est une vision un peu morose du monde. Il marquait une pause, pensif, tapotant la table de son doigt encore plein de sucre. Je ne pense pas être toujours du bon côté, en tout cas certainement pas quand je travaille pour les corporations en tant que consultant, le détective souriait à Ezekiel, heureusement, il y a quelques histoires qui finissent bien, et je suppose que c’est pour ces histoires que je continue mon travail pour le moment. Un jour, peut-être, je rangerai mon imperméable pour tenter autre chose. »

Il avait bien été capable de s’adapter à l’évolution technologique qu’il avait manquée après avoir passée presque vingt ans dans un tableau. Lucian aurait certainement un avenir dans la cybersécurité, mais le monopole de Theseus rendait les choses peu intéressantes dans le privé, la plupart des compagnie dépendant de leurs serveurs. Tous les entrepreneurs téméraires développant de nouvelles technologies ou logiciels voyaient leur compagnie être rapidement gobée par la corporation, il suffisait de le voir avec Starlight qui fut racheté en 2019. Quant à Icarus Inc. malgré leur guerre ouverte avec Theseus, leurs réseaux aussi dépendait de Theseus et tout piratage serait via le Metaworld. C’était plus intéressant d’être un blue hat pour Theseus directement ou alors un opposant dans l’ombre, difficile de trouver un entre deux qui pourraient stimuler le détective.

Lucian restait old school, et surtout, il voulait retourner aux sources, le job de consultant était temporaire, deux années, c’était long, pour un plan temporaire, mais il espérait que dans quelques mois, il pourrait tourner la page, s’il était capable de lâcher l’affaire Skullknight, qui n’avait rien à voir avec ce qu’il recherchait.

« Je pense que je lui manquerais un peu, si du jour au lendemain, je me retirai. Affirmait-il en riant doucement. J’ai l’impression qu’il aime un peu le challenge lui aussi. Lucian regardait de nouveau Ezekiel avec un léger sourire amusé. Tu ne lis vraiment plus d’histoire ? Pourtant, tu m’as dit que tu aimais cela. Est-ce que tu vas voir des films parfois ? Ou… Est-ce que tu vas au musée ? Il me semblait que le goût des histoires était dans notre ADN, donc, où les cherches-tu ? Au travail, tu dois en entendre quelques-unes, en dehors des miennes, évidemment. »

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26/01/2023

Toutes ses requêtes de rencontres sont restées sans réponse. Pour Ezekiel, le message a toujours été clair, le grand et fier AKLovelace avait autre chose à faire qu'écouter ce qu'il avait à dire. Skullknight aurait pu faire l'effort de se mettre à place, essayer de voir le monde à travers ses yeux de bon petit soldat à la solde de Theseus. L'autre se refusait à l'exercice, n'osait pas l'affronter. Un comportement qui a contribué à dresser un portrait défavorable, Zeke détestait cette attitude chez un adversaire. Tous les deux, même cachés derrière un masque, ne pouvaient donc pas se faire face ? Alors aucune des motivations de cette Némésis n'étaient à la hauteur. Juste un lâche derrière son clavier, protégé par la loi. Servant un plus grand que lui, pour quoi ? Pour l'argent, évidemment. Dans ce monde, rien n'est plus puissant que l'argent, même les Septs ne peuvent pas grand chose contre les intérêts d'Icarus et leur marketing agressif. Même les héros et sauveurs de l'humanité sont esclaves de l'argent.
Sauf qu'AKLovelace est enfin face à lui, qu'ils peuvent se toucher et parler, échanger comme Zeke aurait tant de fois voulu. Il n'est pas avide de Metacoins. Ezekiel ne comprend pas pourquoi un homme comme lui fait tout ça, comment on peut gâcher autant de charmisme et de génie dans une sale besogne. Il peut comprendre son point de vue et peut-être qu'il pourrait faire entendre raison au détective. Ce n'est pas dans sa direction qu'il faut creuser. Il n'a qu'à regarder par dessus son épaule, le mal qui ronge le monde est le même qui tire les ficelles. « De quoi as-tu peur, alors ? Je te vois tel que tu es Lucian, tu peux l'affronter. Après tout on mesure la grandeur d'un héros à celle de son adversaire. » Tout héros à peur d'affronter son reflet maléfique, de crainte d'y voir que finalement, c'est lui qui a raison. Ezekiel n'ose pas imaginer ce qu'ils pourraient faire à deux, s'ils avaient été dans le même camp. Sam aurait peut-être été vengé. Seulement, ce ne sera jamais le cas.

« La manière dont tu m'en parles... difficile de ne pas lui trouver un coté séduisant. Tu ne trouves pas ? Allez, c'est pour son ego, parce qu'il se trouve franchement séduisant en Arsène. Lucian devrait prendre garde aux mots qu'il emploi ou ses chevilles ne passeront pas quand il quittera la bibliothèque. Les gens aiment les méchants dans les histoires. Je crois que je n'y dérobe pas. » Zeke observe, toutes ses mimiques, comme il semble parfois être si proche et puis il se renferme sur lui même. Il peut presque palper les blessures de son âme. Lucian a probablement vécu un grand drame dans son vie, sans doute une trahison qui lui fait passer l'envie de se trop se confier. Lucian est précautionneux et il a raison de l'être.
Ezekiel se retient de l'écraser et utiliser tout ce qu'il sait contre lui maintenant, uniquement parce qu'il est fasciné. Parce qu'il a passé des mois à le haïr plus que tout pour ne plus en avoir la force au pire moment. Il est juste là. Ironie du sort, Ezekiel voudrait plutôt le protéger de la catastrophe qui se présage.

« Un autre te remplacerai aussitôt. Et Zeke détesterait ce scénario. Cet affrontement c'est entre eux, doit se régler entre eux. Pour chaque démissionnaire tu as le double de prétendants qui se pressent aux portes des grandes institutions. Tu n'auras aucune médaille, ni reconnaissance. Je ne sais pas Lucian... Ma vie est simple et ennuyeuse, mais ce n'est pas une mauvaise vie. Il ne pourrait pas être meilleur menteur là dessus. (Enfin, vraiment ?). Ne voudrais-tu pas d'une vie comme celle-ci ? Loin des risques, loin de Theseus. Une vie banale. Des histoires, j'en ai des dizaines et malheureusement, elles connaissent une fin tragique pour la majorité. Les gens viennent me déposer ces poids qu'ils ne peuvent plus porter. Ezekiel ne tente pas une autre approche, il se contente de jouer avec un crayon entre ses doigts et fixer la table. S'il croise le regard de Lucian une fois de plus, il s'y perdra. Je cherche les histoires dans le concret. Là où on pourrait les croire sorties d'un film et pourtant... elles sont bien réelles. Sam. Son regard effrayé, ses fringues tâchées d'un mélange de sang, de poussière et de larmes. New-York en ruine. Un passeport entre ses doigts et une décision. Nous pourrions aller ou musée un de ces jours et je pourrais t'en raconter une. » Celle d'une enfant dont la vie à été brisée par les corporations. Celle d'un homme qui n'a pas eu le courage de tracer sa route. L'histoire d'un cat café, tout ce qu'il y a de plus normal. Sauf que normaux, ils ne le sont plus.

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TW : ras

De quoi avait-il peur ? Lucian eut un rire nerveux à la question, haussant un sourcil alors qu'Ezekiel lui disait qu'il le voyait comme il était et qu'un héros se mesurait à son adversaire. Le gérant du café avait une vision des choses beaucoup plus romancée qu'il ne le prétendait pas. Le détective ne se voyait pas comme un héro, Skullknight, certes, était un adversaire de taille, mais il n'avait jamais eu l'impression qu'il se mesurait contre lui dans l'espoir de gagner quelque chose. La satisfaction d'avoir mis un autre hacker hors d'état de nuire ? Pas vraiment, la figure du chevalier se trouvait plutôt dans le spectre des gray hat, pénible parce qu'il n'était pas du côté de la loi, du statu quo, des corporations, mais loin, très loin des cybercriminels qui peuplaient le dark web, d'où la comparaison avec Arsène Lupin. La reconnaissance de ses pairs, Lucian n'était pas le meilleur, ni le plus mauvais hacker qui existait, il n'avait pas d'altération pouvant faire son travail certainement mieux, ni de pouvoir qui lui permettait de parler avec sa machine, très humain face à la technologie, il n'avait que sa réputation, mais même celle-ci il la cachait derrière plusieurs alias, peu à l'aise avec les projecteurs. Skullknight lui ressemblait certainement plus qu'il ne voulait l'admettre, c'était peut-être cela qui le fascinait dans les face-à-face qui les affrontaient, la même raison pour laquelle il avait refusé de le rencontrer.

« Peut-être que lui ai-je donné une figure un peu trop flatteuse. Taquinait Lucian, inclinant sa tête sur le côté. Il ne manque pas de charisme, donc, finalement ce n'est pas vraiment une surprise qu'il te plaise aussi. La comparaison est presque trop bonne. » Il riait doucement, s'inclinant contre le dossier de sa chaise, croisant les bras contre lui, écoutant Ezekiel qui lui rappelait l'évidence, qu'il serait remplacé s'il lâchait l'affaire, et évidemment, Lucian n'était pas irremplaçable. Il n'est pas prêteur non plus, le détective n'avait pas vraiment envie que Skullknight soit pris par quelqu'un d'autre, peut-être qu'au fond, il n'avait pas envie qu'il soit arrêté, mais l'admettre serait... Contre tout ce qu'il avait fait ces dernières années. Il pourrait essayer de parler avec son nemesis, il avait laissé son dernier message sans réponse, peut-être, il pourrait le surprendre en y répondant, pour changer.

« Tu exagères, je suis certain que ta vie n'est pas aussi simple, et encore moins ennuyeuse. Tu as un Cats' café, tu es père d'une super jeune femme, qui en plus es une excellente pâtissière, et je suis certain qu'il n'y a pas que les histoires tristes ou lourdes que tes clients te confie. » Lucian enviait un peu Ezekiel, de cette vie simple, qui devait certainement avoir son lot de drames, de haut et de bas, peut-être même de mauvaise surprise, mais qui semblait, en effet, un peu plus simple que la sienne. Juste un peu. Il en doutait. Rien n'est simple dans la vie. Même dans le portrait le plus simple et paisible, la vie pouvait rapidement le rendre un peu plus complexe, un peu plus animé. Ils avaient besoin d'action, de challenge, sinon à quoi servait-il de vivre ? « Par contre, je crois aux joies des plaisirs simples, j'essaye parfois, le dessin, un chocolat chaud, la pluie qui tombe, les fleurs qui éclosent au printemps... Il souriait amusé, son interlocuteur lui confiant qu'il cherchait des histoires dans le concret. Généralement, les artistes insufflent un peu de poésie et d'émotion au concret pour offrir leur vision du monde. » Plus positive ou sombre en fonction des personnes. Lucian n'était plus certain de sa vision du monde depuis sa déchirure, s'il voyait le monde d'une manière, puis d'une autre, ou un peu de tout à la fois.

« Au musée ? Écho du mot, trahissant sa surprise. J'adorerai que tu me racontes une histoire. Surtout après celle qu'il venait de partager avec lui, pour le connaitre un peu mieux aussi. Es-tu certain de vouloir aller au musée avec un spécialiste en art ? Je peux vite me perdre dans des explications, surtout en fonctions des salles et des périodes. Il récupérait un autre beignet, avant de pousser la boîte vers Ezekiel, parce qu'il ne voulait pas les finir seul. Tu as des préférences de ton côté ? As-tu déjà rêvé de te perdre à l'intérieur d'un tableau ? Le regard de Lucian brillait, alors qu'il posait le beignet sur la pile de livres. Quand penses-tu pouvoir te libérer ? »

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26/01/2023

« J'aime les hommes charismatiques » C'est peu dire. Ezekiel aurait pu s'arrêter à "J'aime les hommes" et on ne lui aurait pas demandé d'élaborer. C'est bien la seule chose qui trahit l'escroc de l'homme dont il a usurpé l'identité. « Ainsi qu'un peu de danger... Je ne peux pas m'en empêcher. » De tentation et d'interdit. Toujours adolescent à la recherche de sensation forte, il aborde chacun de ses amours éphémères avec la même candeur et le même appétit. Ezekiel a très vite élucidé le mystère de son homosexualité et ne s'est pas gêné pour explorer ses désirs, croquer la vie à pleine dent. Qu'importe les risques, le goût du danger, il l'a toujours sur le bout de la langue. Son franc parler, ses belles paroles. Il a fallu se cacher et puis, quand la parole s'est libérée, Zeke n'a plus jamais su taire ses désirs. C'est ainsi. Personne ne peut le maintenir en cage, pas même la bienpensance. Il a toujours voulu la secouer, y mettre de grands coups de pieds. Il est qui il est, personne ne peut l'empêcher d'exister entièrement. C'est tout naturel qu'il soit révolté par l'attitude des corporations. Elles se croient au dessus de tout, capable d'agir en tout impunité. Skullknight est à l'image de ce qu'il admire, un personnage secret, mystérieux, attirant, s'opposant à un Titan contre qui il ne peut que perdre. Parce qu'il est martyr, sacrifié, parce qu'il doit se battre.AKLovelace peut-il seulement prétendre être son miroir ? Quels sont ses motivations à lui ? Et Lucian, beautiful Lucian.

« Non effectivement. Il n'y a pas que ça, mais c'est toute la magie. » Pour le commun des mortels, il doit rester Ezekiel. Il leur apporte un réconfort temporaire, il le fait avec son coeur. Il le fait dans toute sa simplicité. Lucian est évidement délicat, sensible à toutes ces petites choses qui peuplent le monde. Lucian est en finesse dans le moindre de ses traits, même avec son imposante carrure. On ne peut que s'intéresser à l'art quand on semble avoir été sculpté à même le marbre. Il devrait cesse tout de suite le train de ses pensées. Ce n'est pas sérieux, encore moins maintenant qu'il sait à qui il a réellement affaire. Stop jouer avec le feu. Et s'il se brûlait ? (Et s'il brûlaient ensemble ?)« Tu parles comme un artiste, je confirme. Zeke sourit de toutes ses dents. Affalé nonchalamment sur la chaise, les yeux perdus partout où Lucian ne regarde pas. Tu en es un, n'est-ce pas ? Ce n'est vraiment pas étonnant. Plus je te connais et plus c'est évident. » Que vient faire une âme créative au milieu de ces duels technologiques, quel genre de talent gâche t-on en l'essayant derrière un ordinateur et en lui demandant d'accomplir la besogne de Theseus. Ô pourquoi un être aussi charmant doit-il être son adversaire ?

Zeke ricane, surpris que l'homme en face de lui paraisse plus timide qu'autre chose. « Il me semble qu'au contraire, tu es le candidat parfait. Ah, voilà qu'on parle d'art et que son oeil brille d'intérêt. Lucian n'est donc pas un être unidimensionnel, qui n'existe qu'au travers d'AKLovelace. Sa question le surprend autant qu'elle est pertinente et fait sourire Ezekiel. Il prend un beignet à nouveau et se surprend à penser que leurs doigts auraient pu s'effleurer. (Not a crush, uh?). Il doit son pesant d'enchiladas à Sam. Elle a peut-être mit le doigt sur le problème. Ezekiel peut bien se l'admettre, le génie de Lucian désormais dévoilé, il n'a pas la force de le haïr. Pas quand sa curiosité se mêle à un appétit non déguisé. Il y croquerait bien comme il le fait dans le beignet. Assurément que ses lèvres sont aussi sucrées. « J'ai un faible pour le romantisme. Déguise à peine les sous-entendus "Le Voyageur contemplant une mer de nuages" est un tableau que j'apprécie, de là à m'y perdre je ne saurais dire. Peut-être dans certaines peintures de Turner. Une question bien pointue que tu me poses. » Je me perds déjà dans tes yeux. « Dis moi plutôt quand je peux passer te chercher. Il m'est facile de me libérer. Sam n'a pas l'habitude de me voir sortir. Elle hurlerait au mensonge si elle était présente. Je suis curieux de découvrir ton univers. » La peinture, évidement. L'art. Ses longues tirades, ses connaissances pointues, tous les petits détails qui façonnent son être jusqu'au dernier recoin de son âme.

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26/01/2023

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TW : ras

Ezekiel aimait les hommes charismatiques. Il aimait aussi le danger. Lucian souriait amusé, le danger avait toujours quelque chose de grisant, lui-même ne pouvait pas nier l’attrait pour les situations qui faisaient monter un peu l’adrénaline. Si ça le dérangeait tant que cela, il n'aurait pas choisi le métier de détective, même si chaque jour, il s’en éloignait, il se cherchait un peu. Depuis quand, il ne pourrait pas l’affirmer. Il avait passé tellement de temps avec sa propre personne, coincé dans un tableau, que depuis sa sortie, il avait complètement négligé ses besoins au profit de ses envies. Celles de rattraper son retard, celles de retourner au travail, celles d’oublier tout ce temps à refaire le monde, et à constater qu’il pourrait se contenter d’une vie simple, au cœur d’un tableau. Seul. Il avait troqué une vie de solitude pour celle du bruit constant, et s’ils faisaient parfois l’effort de prendre le temps, ce n’était jamais assez longtemps pour se poser les vraies questions. Lucian aussi aimait les personnes charismatiques. Il aimait les gens tout courts.

Il n’y avait pas que cette vie simple admettait Ezekiel. Ce qui ne surprenait pas Lucian qui s’en doutait. Il était même persuadé qu’il y avait beaucoup plus, derrière les yeux clairs de son interlocuteur. Lucian savait que les gens n’étaient jamais aussi simples, tout le monde avait leur bagage, leur secret et aspirait à une vie simple, mais aucune ne l’était vraiment. À quel point celle du propriétaire du café était compliquée, il n’en avait aucune idée, elle pouvait être rythmée par la complexité d’élever une enfant seul, de gérer une douzaine d’animaux ayant leur propre caractère et les problèmes classique d’un propriétaire d'un café, mais ça pouvait ne pas s’arrêter là et il suspectait que ça ne s’arrêtait pas là.

Lucian riait doucement, « Le fait que je griffonne frénétiquement à intervalles irréguliers sous ton nez depuis le début de notre conversation ne t’aurait-il pas mis la puce à l’oreille ? » Taquinait-il, avant de reprendre son beignet pour le terminer. Il était né dans une famille d’artiste, de musicien, de passionné de l’art et il ne pouvait qu’être animé par cela. Son choix, de se tourner vers la cybersécurité, venait certainement par une envie de ne plus jamais avoir un contact avec l’art, que ce soient les années passées dans le tableau, son père qui s’avérait être un voleur d’art. Seule sa déchirure maintenait cette connexion, et finalement plus il avait tenté de s’en éloigner, plus l’inévitable l’avait rattrapé. Lucian avait retrouvé le plaisir de dessiner, de peindre, et peut-être qu’il finira par rejouer du violoncelle, au lieu de le fixé sans raison. Il voudrait prendre de la distance avec Theseus, avec Skullknight, et il avait envie de traîner du côté des galeries d’art, des expositions et des artisans dans le métier. Ça lui aurait plût d’être un artiste tout simplement, ça lui plairait de travailler aux côtés de son père. C’était si simple quand il y pensait, mais beaucoup plus difficile à mettre en place.

Le beignet était terminé, il reprenait le stylo entre ses doigts, croisant les bras sur la table, les yeux brillants alors que son interlocuteur avait dévié la conversation sur un sujet qui l’intéressait. « Un homme de goût donc. Approuvait Lucian, heureux d’entendre qu’ils partageaient un goût pour ce genre de travail, même si le détective aimait aussi beaucoup le travail des artistes post-impressionnistes. Oh~ Les peintures de Turner, cette Angleterre, ce Londres qu’il affectionnait particulièrement, décidément Ezekiel savait lui parler. Pointue, mais tu sembles t’y connaître un peu. Une promenade le long des quais de la tamise… C’est tentant. Après, il y a aussi les jardins de Monet. » Et pour le coup, y rester ne serait peut-être pas si désagréable. Ezekiel lui répondait que c’était à lui de lui donner un horaire, alors Lucian réfléchissait aux habitudes et aux horaires de son interlocuteur. « Si on veut être un peu tranquille, un matin, en semaine ? Proposait-il, en riant doucement. Je te montrerai ce que je peux. Ce qu’il voulait aussi, mais ça ne le dérangeait pas de partager un peu plus avec Ezekiel. J’ai étudié l’art, et les relations internationales, je voulais être interprète pour les Nations unies, j’ai fini à Interpol. Il souriait, pour répondre à l’une de tes questions muettes. La cybersécurité, c’est plus récent, une petite obsession passagère… »

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26/01/2023

Ça ne lui a pas échappé que depuis le début de leurs échanges, Lucian continue de noircir sa feuille blanche. « J'ai pour habitude de ne pas me fier aux apparences. Elles sont trompeuses, la preuve en est. Tu me montreras, quand tu auras fini ? » Il lui demande sans chercher à lui mettre la pression. Un artiste ne veut pas toujours montrer son oeuvre, pas à n'importe qui.

Ils ont tout intérêt à être tranquille. C'est du moins ce que pense le diable sur son épaule, tandis que l'ange qui prendrait la forme de Sam lui rappellerait qu'il planifie ce qu'il ne peut plus nier être un date avec le fameux ennemi ultime dont il la bassine tous les soirs. Ezekiel a élaboré de nombreux stratagèmes pour coincer AKLovelace, toujours avec la détermination de rendre son identité publique et griller mémorablement sa carrière. Le faire plonger, le décrédibiliser, révéler ses vices les plus intimes au grand monde. Seulement, les plans ont changé depuis qu'il l'a enfin rencontré, qu'il s'est rendu compte que ce bon vieux adversaire prenait tous les jours - ou presque - son chocolat chaud dans son café. Le principal vice d'AkLovelace est d'être beau, intelligent. Pire, une connaissance qui devient un ami au fil des confidences. Il n'est pas le génie de l'information imbu de lui même dont il avait tracé le portrait.

Ezekiel a presque envie de lui dire de se taire, de ne pas en dire plus, car en l'espace de quelques secondes, il vient confirmer tous les doutes possibles. « A l'heure de la technologie, tu ne dois pas chômer, effectivement. C'est vraiment grisant de dire qu'il est là. Il pourrait tout lui dire et le menace sans avoir à configurer une mise en scène sur le metaworld. Ils pourraient enfin avoir cet échange philosophique que ce dernier lui refuse. Là, maintenant, ils pourraient même fin à cet affrontement, quelle que soit l'issue. Ezekiel aime trop sa liberté pour se livrer à cet homme qu'il ne connait pas. Lucian est très gentil, il pourrait tout aussi bien le livrer à ses supérieurs au petit matin.

« Tu as toujours eu ce goût pour la justice, on dirait. » De son coté, lui n'a pas toujours été obsédé par l'anéantissement de géants capitaliste, le vol de données et le hacking. C'est venu sur le tard, comme la seule solution pour mener une guerre ouverte, des actions concrètes, sans avoir à faire couler une seule goutte de sang. Je suis parti de chez moi à peine majeur parcourir le monde. Je n'ai pas été bien loin, j'ai atterrit à la Nouvelle Orléans et j'ai fondé un groupe de jazz. » C'était la partie la plus fun de son existence, à un moment où il ne cachait plus son identité. Officiellement, il est mort, disparu, comme de très nombreuses personnes, lorsque de la destruction de New-York. Et le fameux Ezekiel Moriarty qui aurait dû disparaître à son tour s'est relevé de ses cendres. Plus ou moins authentique.
Encore un imprévu. Zeke s'était imaginé que Sam quitterait tôt le cocon familial pour aller retrouver une famille éloignée ou tout simplement se débarrasser de lui. Qu'il s'agisse de l'affection ou la promesse qu'il lui a faite, elle est restée et lui aussi. Ce qui devait être temporaire est devenu sa vie.

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cw/tw; ras je pense

« Tu as bien raison. » Ezekiel était un homme intelligent, il n’en avait jamais douté. Dans son métier, c’était presque naturel de se méfier des apparences, Lucian avait d’ailleurs eu des remarques de potentiel clients, comme de clients, qu’il était quand même “vachement parano pour un détective”. Oui, mais c’était parce que le détective en question ne vivait pas dans un monde où il n’y avait que des humains puisqu’il y avait des super-héros, des super-vilains et des altérés et malgré son entraînement et son pouvoir, il ne faisait généralement pas le poids physiquement. Plus cérébrale, que dans le muscle, plus prudent lorsqu’il choisissait ses mandats, que de dire oui à chaque fois qu’on faisait l’effort de le contacter. Ce n’était pas le but de son métier de mettre des poings dans la figure ou mettre des personnes, innocent ou non, dans plus de galères. S’il avait voulu mettre des pins, il aurait choisi l’armée, plutôt que des études, la gendarmerie ou la police, plutôt qu'Interpol, l’Elimation Squad plutôt que la Cyber Squad chez CERBER. Et de toute façon, dans les deux ans qui avaient suivi son renvoi (enfin départ), il avait petit à petit ciblé ses mandats afin de construire ses contacts dans la scène des amateurs d’art de New Blossom, tout en gardant la cybersécurité comme filet de sécurité.

C’était une obsession passagère. Ces mots à lui, et Ezekiel avait raison, depuis que Theseus avait tout avalé sur son chemin, imposant sa technologie au monde globalisé, c’était la base de tout ce qui les entourait, plus le temps passait, plus tout le monde étaient devenus plus ou moins dépendant de celle-ci. Les pirates pouvaient s’en donner à cœur joie sans jamais quitter le confort de leur maison qui devait certainement avoir une serrure old shool. Lucian était l’un de ses hackers qui jurait par le moins de technologie possible. Il ne fallait pas le lancer sur le sujet, malgré ses skills et son intérêt pour la technologie et Internet en particulier. Lucian était un papi, qui trouvait que tout allait trop vite, et que les freins de la locomotive technologique avaient clairement lâché depuis longtemps et que c’était un miracle que New York soit la seule ville qui avait disparu et pas la moitié de la côte est.

Lucian ne voulait pas rebondir sur cette affirmation. Il préférait parler d’art, et même de Skullknight à la rigueur, tant qu’il restait Arsène.

« Tu as toujours eu ce goût pour la justice, on dirait. - Hmm, peut-être… Lucian trouvait le monde profondément injuste, et c’est vrai qu’en tant que diplomate ou interprète, il aurait pu changer quelque chose, mais il était trop sensible pour ces couloirs où tout le monde n’avait pas son éthique, sa vision du monde et ses espoirs. Je n’ai que l’éducation d’un diplomate, certainement pas l’étoffe d’un politicien. » Il riait doucement il n’aurait jamais tenu dans cet environnement. Lucian pensait au chaos du monde qu’il avait quitté, ce monde qui avait vécu de nombreuses transformations, mais il était toujours aussi injuste, voir plus s’il pensait au pouvoir des corpo, au simple fait que New Blossom écrasait littéralement les ruines de New York et les habitant qui vivait sous celle-ci. « J’ai peut-être un goût pour la justice, mais j’ai toujours préféré l’art. » Lucian continuait à être optimiste, malgré tout ce qu’il avait vu, entendu, il était encore capable de voir la beauté du monde, surtout grâce à l’art.

Ezekiel partageait à son tour un peu de lui, l’œil de Lucian pétillait de nouveau à l'évocation de son groupe, « Vraiment ? Mon père à passé du temps à la Nouvelle-Orléans, c’était une ville que Victor aimait beaucoup. Quel genre d’instrument est-ce que tu joues ? Est-ce que je connais ce groupe ? » Il ressortait la feuille sur laquelle il avait griffonné, pour vérifier qu’il pouvait le montrer à son interlocuteur, apportant quelques touches pour l’arranger. « Tu as eu combien de vie exactement ? Parce qu'entre ta jeunesse sur les routes en jazzman, puis survivant de l’explosion, père d’une cheffe de la pâtisserie et gérant d’un café… Sacré CV. Il hésite un instant. Je joue du violoncelle. » Il n’y jouait plus beaucoup depuis la mort de sa mère, sa disparition du tableau, mais quand il était pris d’une certaine nostalgie, mélancolie ou tristesse, c’est vers l’instrument qu’il se tournait.

Lucian glissait le dessin vers Ezekiel, révélant un sketch de Tuxedo allongé sur l’une des banquettes du Cats & Cup, le chat semblait heureux dans ce décor au stylo-bille.

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26/01/2023

Ezekiel garde son sourire charmeur, mais au fond de lui, il ne rigole plus. Alors comme ça, le père de Lucan a vécu là bas ? Voilà qui n'est pas bon pour ses affaires. S'ils venaient à se rencontrer, il aurait du mal à expliquer une éventuelle ressemblance avec un artiste de son époque, sans dévoiler le subterfuge ou admettre qu'il n'est pas celui qu'il prétend être. Le mutant s'inquiète alors qu'il y a peu de chances qu'il ait croisé cet homme à la même époque. Si c'était le cas, il se surprend à prier de ne jamais avoir tenté de le séduire. L'idée le met profondément mal à l'aise, surtout depuis qu'il a découvert qu'il avait des vues sur son flis, qui est aussi son ennemi juré. Il se réconforte en se rappelant qu'il a entretenu une relation charnelle avec Leonor pendant la majeure partie de son séjour. Entre leurs concerts et les nuits blanches il est resté fidèle à son amant sans jamas être tenté d'aller voir ailleurs.
Leonor, Ruben, deux personnes qui partagent un statut particulier dans sa vie, sans qu'il ne puisse les identifier dans son coeur comme des partenaires.

Effectivement, Zeke a eu plusieurs vies. Ce n'est pas par choix. Si il avait eu une vie normale, impossible de dire à quoi elle aurait ressemblé. Il n'arrive pas à s'imaginer aux bras de la même personne pendant des années, se cotoyer et se supporter jusqu'à l'overdose. Dans une autre vie, peut-être, pas dans une vie rallongée. Il admet être fatigué parfois, c'est un sentiment solitaire car son corps n'exprime pas son âge. Ses articulatios répondent encore assez bien, il le voit sur son visage. Il devrait avoir l'air beaucoup plus vieux. Ezekiel est fatigué du monde et de la spirale violente dans laquelle il se retrouve embarqué, qu'il le veuille ou non. De part ses méthodes il cherche à s'en prendre aux symboles, aux réputations, et faire tomber les géants selon ses propres règles qu'il espère un minimum humaines. Son mode opératoire n'est pas dénué de violence, non, elle est nécéssaire. Les révolutions ne sont pas pacifistes. En revanche, il se sait incapable de tuer de sang froid des innocents, de provquer la mort et la désolation autour de lui au nom de ses convictions. Zeke est parfois las de ce monde qui n'a jamais su régler ses conflits autrement qu'en faisant souffrir les mêmes personnes ; celles qui n'ont rien demandé, celles qui ne méritent pas leur courroux. Le sang qui coule aujourd'hui au nom d'une idée de ce qu'est la justice tâchera toujours le sol demain.

Lucian est une lumière dans un tunnel sombre, même s'il lutte contre SKULLKNIGHT et refuse de le confronter directement. Ils ont au moins cela en comment, se désire de régler les choses, même entre eux, en adoptant une voie loyale. Est-ce stupide d'espérer que Lucian soit bon, dans le fond ? Caché derrière son écran et à l'abri d'actes qui le ferait basculer. Je vois. Tu as grandi dans un cadre particulier. Je t'aurai peut-être jugé si tu m'avais dit que toute ta famile était flic. Mais tu m'as l'air de ne pas venir de ce genre de millieux où tous les hommes ne sont pas égaux. En bon révolutionaire et anti système, Zeke ne porte décidement pas les forces de l'ordre dans son ceur. Il n'a pas l'impression qu'elles participent à la désescalade des conflits. A croire que ça arrange toujours quelqu'un quand des groupes violents émergent. Un ennemi commun pour détourner le regard du monde et écrire l'histoire à sa façon.

Zeke bouge sur son siège à la recherche d'une position confortable pour répondre aux questions toutes plus délicates de l'autre homme. Nul doute que son attitude trahit un certain malaise. J'étais jeune, c'était avant de rencontrer ma femme, avant d'avoir Samantha. Quel mensonge est plus odieux ? Mentir sur son âge réel ou insinuer qu'il est intéressé par les femmes ? N'importe qui le connaissant exploserait de rire. La plus grande faille de Zeke c'est son incapacité à penser autrement qu'avec ce qui se trouve entre ses jambes. Preuve en est, il dévore toujours autant sa némésis du regard. Ton père a de bon goûts. J'ai adoré mon séjour là bas. Sans nul doute les meilleures années de sa vie d'avant. Je joue du saxophone. Il m'arrive de jouer quelques morceaux au café quand il n'y a pas de jeunes artistes disponibles pour les soirées. Et quitte à pousser le vice... Tu pourrais jouer chez moi. Si tu as envie. J'écouterai avec plaisir, c'est un instrument que j'aime particulièrement. Toi qui est artiste dans l'âme. Il a l'intime conviction que Lucian refusera, la mention de l'instrument a éveillé la déchirure de Zeke. Il a ressenti quelques choses chez lui, ce qu'il suppose être une grande douleur.

Le dessin enfin entre les mains, le regard d'Ezekiel s'addoucit, attendri. Tuxedo, cet adorable chat, un brin maladroit, qui aime tant rejoindre Lucian quand il vient s'installer à sa table. On peut en être certain, si le détéctive vient au Cats & Cup, le matou ne visitera aucun autre client tant qu'il sera présent. Tu es doué... C'est ressemblant, même sur le papier, ce petit père me fait rire. Il lui prêterait bien son corps pour un croquis. Difficile de te laisser tranquille avec cette histoire d'adoption quand je vous vois tous les deux. Si le chat pouvait parler, il y a de fortes chances qu'il serait bavard à propos du beau Lucian.
Il y a de quoi... Songe Ezekiel, rêveur, sa tete appuyée contre la paume de sa main.

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« Non, pas de flic dans ma famille, et je dirais que je suis devenu flic par accident. » Lucian voulait être musicien, concertiste, comme sa mère, mais quand sa déchirure est venue se mettre en travers de son chemin et ses ambitions, il avait fait un virage à 180 degrés. À tort ou à raison, il aimait son travail à Interpol, notamment lorsqu'ils travaillent avec l'office central de lutte contre le trafic de biens culturels, il s'agissait plus d'obtenir des informations, que de courir après des criminels, c'étaient les agents de la police qui prenaient le relais une fois son expertise en art et ses informations récupérées. Par contre, il n'était pas devenu un hacker par accident, lorsqu'il est sorti de son tableau pour découvrir la cybersécurité, c'était d'abord une occupation, un hobby, qui s'est étiré au fil de conversation et de rencontre fortuite. Il aurait suffi d'un autre supérieur, d'une autre époque et il serait certainement retourné dans l'art, pour tenir une galerie, peut-être peindre un peu plus sérieusement. Si un jour il en a marre du monde, il pourra toujours aller se réfugier dans une peinture et faire ce qu'il le souhaite. La solitude par contre, restait quelque chose qu'il ne supportait pas, qu'il ne supportait plus.

Lucian notait, qu'il avait mentionné son père sans amertume, ce qu'il regrettait aussitôt, il n'était pas censé lui faire de la pub et le compliment d'Ezekiel au sujet des goûts de son paternel confirmait qu'il n'était pas encore prêt à entendre des compliments à son sujet. Oui, Victor avait du goût, Lucian ne pouvait pas lui retirer cela et il espérait que ce soit de famille, quitte à ressembler à son père, autant que ce soit pour les bonnes choses plutôt que les mauvaises. Le détective laissait échapper un discret soupir, ne voulant pas repartir dans une spirale de pensées qui le mèneront à ce qu'il savait déjà.

Ezekiel avait vécu à la Nouvelle-Orléans, musicien dans un groupe, un saxophoniste et Lucian était surpris, agréablement surpris. « Je n'ai jamais eu la chance de t'entendre jouer, faisait-il remarquer avec un léger sourire, mais je ne passe vraiment pas les jours où il y a ce genre d'événement. Il secouait la tête. C'est gentil, mais je ne joue plus pour un public, et c'était une autre vie. » Car lui aussi, il en avait eu d'autres, malgré son âge physique. Lucian devrait être plus vieux, mais ils auraient eu le même genre de conversation sans aucun doute, son interlocuteur semblait lui aussi avoir une vieille âme derrière ces traits. Lucian se souvenait du choc de découvrir son père plus vieux et il se demandait toujours à quoi il ressemblerait dans quelques années, s'il cessait d'aller gratter des années de vie dans les tableaux. Il ne savait pas s'il avait envie de vieillir. Il ne s'était jamais vraiment posé la question. « Le saxophone est un choix original, j'ai plus souvent croisé des pianistes ou des guitaristes. » Pour faire craquer les cœurs, c'était bien connu, ce genre d'instrument était parfait, mais un saxophone ce n'était pas particulièrement sexy, sauf lorsqu'on s'y connaissait, sauf lorsqu'on savait en jouer et pas uniquement Careless Whisper.

« Merci, répondait-il touché par le compliment, Tuxedo est un excellent modèle, il me fait rire aussi. » Avec son pelage qui lui donnait des airs de pingouin distingué, et ses grands yeux qu'il trouvait si expressif et puis Lucian craquait toujours lorsqu'il venait le voir pour un peu d'attention. « Tu n'as pas peur qu'il soit malheureux avec ma seule présence ? Il a l'habitude de voir du monde et d'avoir ses compagnons félins. Mais... » Il ne dirait pas non d'adopter l'animal, s'il était certain qu'il ne serait pas malheureux dans son appartement, avec pour toute compagnie Lucian, le nez collé à l'écran ou dans un livre d'art. Il pouvait déjà s'imaginer en train de chercher le crayon ou le pinceau qui aurait disparu sous la table ou le canapé à cause de l'animal. « Si un jour, il a vraiment besoin d'une maison, pourquoi pas. Tu peux garder le dessin si tu le souhaites, je te l'offre. Il commençait à rassembler ses affaires, le temps était passé plus vite qu'il ne l'aurait cru et le lieu ne tarderait pas à fermer. Je pense qu'il serait temps de te libérer, je te remercie encore d'être venu, ça m'a ouvert les yeux sur certaines choses. » Et réaliser à quel point il était paumé, et il ne pouvait pas tout mettre sur le dos de sa mutation.

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