Standing hollow ;; Maera

Certains estiment que c'est une défaite, ce qu'il a pu se passer ; Jens estime que ce match nul porte bien son nom ; c'est que les adversaires ne portent pas vraiment les stigmates du match qui, pourtant, avait été violent. C'est que de prime abord, à voir les carrures, Jens pouvait comprendre pourquoi ça ricanait dans le public. Maera n'était pas ce qu'on peut appeler un poids lourd, au contraire du kraken ; mais ce dernier avait très vite appris qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences. Jamais quand dans le monde, les petites pilules bleues et rouges existent, qu'il est si aisé de changer sa nature simplement d'un coup de langue ou d'aiguille... Et il avait eu bien raison de rester méfiant, de compter sur sa propre mutation face à la jeune femme ; c'est qu'elle semblait parfaitement encaisser et plus encore, répliquer.

Attaquer, aussi.

En témoigne l'espèce de cocard qu'il se traîne à présent, au bar ; mais c'était bien là la seule preuve du combat passé, parce que l'espèce de seconde peau qu'il se traîne avait su encaisser la majorité des assauts. Alors, le combat trainant, à la fin du premier round, on était venu leur proposer à chacun une liasse de billets pour s'allonger au second ; et Jens, ça fait pas vraiment parti des choses qu'il aime faire ; alors il a refusé... Et face à l'adversaire et la hargne qui avait doublé par rapport à avant - d'où le cocard - Jens avait devinait qu'elle aussi. Alors ça s'était terminé avec beaucoup de frustration de la part des parieurs, parce qu'ils avaient été rares, ceux à parier sur ce résultat ; et que tous les autres criaient au complot.

Plus les affaires de Jens, désormais qu'il avait rangé ses poings.

Avait juste envie d'une bière, désormais ; d'avec l'argent gagné l'instant d'avant. Hey, au moins, il réinvestissait dans le gang directement après. Pas si mal, non ? Sa large pogne vient à se poser sur sa nuque pour la gratter, pensif, jusqu'à réceptionner l'alcool et remercier ; et alors qu'il allait se détourner, il remarque à quelques mètres à peine de là, justement, Maera... Ou du moins "Cham" parce qu'il n'a entendu que le surnom, tout comme lui est surnommé Lucky ici-bas. "Une bière ?" Qu'il propose en levant celle qu'il a en main et faisant, de la tête, un signe pour désigner le bar. "J'te l'offre." Bien entendu ; après tout, c'était un beau match de son point de vue à lui.

Standing Hollow
I've been the archer, I've been the prey

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Match nul. Le résultat est effarant et surtout pire qu'une défaite aux yeux de la Bates, tandis qu'elle quitte le ring, sous les applaudissements de certains spectateurs du combat, les cris de colère d'autres. Ce que la blonde peut comprendre, car elle-même est en colère face à ce résultat. La résistance de son adversaire a rendu folle Maera, qui n'a cessé de redoubler d'effort durant son combat pour le remporter. En vain. Comme si les coups qu'elle portait n'impactaient pas l'homme qu'on lui a fait combattre ce soir. Comme si... Non, ce n'est pas possible. Ou bien si, c'est possible, puisqu'elle même en est la preuve: son adversaire du soir n'a pas réussi à lui faire plus que quelques bleus, et ce malgré les coups qu'il lui a porté. Des coups sans ménagement. Et pourtant, pas grand chose, grâce à sa mutation... Ce qui lui fait se poser des questions, qu'elle ne posera pas à haute voix en tout cas. Mais ça ne l'empêche pas de fulminer un peu alors qu'elle se change et prend une douche rapidement dans les vestiaires. Et de continuer à fulminer alors qu'elle rejoint le bar de la salle, un joli bleu en train d'apparaître au niveau de son zygomatique gauche. Une jolie trace qu'elle arbore avec fierté ce soir en revenant parmi la foule de spectateurs, mais qu'elle cachera très certainement demain.

Dès son entrée dans la salle, Mae est assaillie par quelques parieurs qui viennent la féliciter pour ce combat acharné, même si certains font savoir leur mécontentement face à ce match nul inattendu. Certainement à cause de l'argent qu'ils ont perdu. Mais ça, elle n'y est pour rien. Ce n'est pas comme si elle a tout donné pour terrasser son adversaire du jour. Et puis, elle n'est pas venue ici pour ça: non, ce qu'elle veut c'est atteindre le bar pour se désaltérer le gosier et oublier avec un peu d'alcool son combat.
Enfin, c'est ce qu'elle souhaite quand elle vient se caler contre le bar en bois pour commander. Jusqu'à ce qu'elle entende son surnom être prononcé, attirant son attention. Qui peut bien l'appeler ? La réponse ne lui plaît pas forcément... Lucky. L'homme qu'elle n'a pas réussi à battre ce soir. Comment oublier son combat en tombant sur lui ?

- Lucky.

Siffle-t-elle, perçante, un regard de glace sur le visage. Comment ça, elle lui en veut ? Pas du tout ! Ou alors, un petit peu.

- Une bière pour reconnaître ta défaite ?  

Ne peut-elle s'empêcher de dire, un sourire amusé sur les lèvres, un ton quelque peu narquois et froid, aussi, dans le fond.

- Ou est-ce une tentative de m'acheter pour un futur combat ? Car jamais je ne me coucherai contre quoi que ce soit, je préfère prévenir.

ft. @Jens Peeters

L'adversaire du soir là ; et si elle semble avoir du ressentiment de son côté, Jens ne s'en fait pas plus que ça ; parce qu'il a passé l'âge de se dire que c'est autre chose qu'un jeu étrange. Les combats ne sont qu'une toute petite part de sa réalité, le reste du temps étant complètement autre chose. Alors il l'invite, sans la moindre rancoeur, d'avec même ce petit sourire simple. "J'me souviens pas qu'un de nous ait perdu." Qu'il rappelle, à la plus grande frustration de la majorité des parieurs. Mais bien assez vite, elle appuie sur le point qui pique un peu ; et il apprécie, dans le fond, qu'elle dise ça. "Je préfère encore que tu me détruises la tronche plutôt que tu te couches, Cham." Hausse les épaules et vient poser les deux coudes sur le comptoir, pour s'installer tranquillement.

Commande une seconde bière, qu'il ira pour boire lui-même si l'autre n'en veut pas.

Pour avoir la réponse, il vient à la laisser à côté, reprenant une gorgée de la sienne. Quand il remarque la jeune femme à ses côtés, y'a cette pensée qu'au moins cela semble clair qu'aucun n'irait à tricher dans leurs matchs, s'ils devaient en ravoir un. "Toi aussi, on t'a proposé de la thunes ce soir pour perdre ?" Il en est persuadé, parce qu'elle avait encore plus la hargne ensuite, comme si elle voulait se venger d'un truc. "J'suis content que t'ai pas accepté. C'était un beau match." Il le pense ; ils ont bien sué, ces deux-là, à tenter de remporter cette bataille.

Et puis, avant une nouvelle gorgée : "Santé." Et il lève le coude, pour la boire.

Standing Hollow
I've been the archer, I've been the prey

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Son adversaire du soir qui lui offre une bière. C'est une première pour Maera. Certainement parce que d'ordinaire, elle envoie ses adversaires au tapis, et qu'ils sont trop KO pour venir se boire une pinte après le combat. Ou bien trop en colère pour le faire. Mais ce soir c'est différent, avec ce match qui n'a rien donné, finissant sur un frustrant match nul. Alors, elle sourit, et ne peut s'empêcher de demander de manière narquoise si cette bière offerte est une façon pour lui de reconnaître sa défaite. On ne sait jamais après tout. Ou alors pour l'acheter pour un futur combat ? Mais non. Dans les deux cas.

- Egalité. Une chose qui ne m'est jamais arrivé encore.

Souffle-t-elle, au rappel que fait le brun.

- Je ne me coucherai jamais. Même si on me propose des millions de dollars pour ça. Je préfère perdre que de me coucher. Mais gagner c'est encore mieux.

Elle hausse les épaules en avouant cela. Elle a la gagne dans le sang Mae, et elle a de l'honneur aussi. Jamais elle n'a accepté de l'argent pour truquer un combat, même quand financièrement, elle était au fond du gouffre, et ça ne changerait pas. Alors bien évidemment que quand on lui a proposé de la payer ce soir pour se coucher, au détour d'un round, elle a refusé. Catégoriquement. Pourtant, ils ont insisté les bougres, ce qui n'a fait que la mettre en colère et la rendre plus hargneuse, ce qui visiblement s'est vu.

- Parce qu'à toi aussi ils t'ont proposé de te coucher contre une belle petite somme ?

Siffle-t-elle entre ses lèvres, quand elle entend la question de Lucky. Ils n'ont visiblement aucune limite ici. Enfin, elle s'en doutait déjà Mae, mais là, elle en a la preuve.

- Je te l'ai dit, jamais je ne me coucherai. Je trouve ça insultant que de me proposer de l'argent pour perdre. Surtout quand je vois ce que je peux leur rapporter. Ce qu'on peut tous leur rapporter.

En prononçant ces derniers mots, elle montre Lucky de la main, mais aussi toutes les personnes présentes autour d'elle. Ce club illégal est une vraie mine d'or et rapporte gros à ceux qui le gèrent. Tellement que même un match nul ne peut leur faire perdre de l'argent. Au contraire même.

- Au moins, je sais à quoi m'en tenir si je dois un jour t'affronter à nouveau.  

Dit-elle, tandis qu'on lui sert sa choppe de bière, commandée par son adversaire un instant plus tôt. Un verre bien rempli et mousseux.

- Santé !

Trinque-t-elle avant de boire une longue gorgée rafraîchissante. Que ça fait du bien. Vraiment du bien. Par contre, médicalement, ça ne fera rien contre les courbatures et les bleus dont elle a hérité de son combat.

- Faudra que tu me donnes ton secret Lucky, pour être aussi résistant. C'est bien rare.


ft.  @Jens Peeters

Elle a de la hargne ; et ça amuse Jens, parce qu'il était sans doute ainsi aussi, plus jeune ; mais que l'âge l'a calmé, ou bien est-ce juste la vie, plutôt ? Il a du mal à réaliser qu'il y a vingt ans, ils subissaient la perte de New York et que depuis, depuis, il avait eu le temps de changer tellement de fois. Devrait-il retrouver cette niaque ? Une part de lui avait envie ; une autre, celle tranquille, avait la flemme et préféré payer cette bière à Cham. "Ouais. Rondelette, la somme... Mais visiblement j'coûte trop cher pour eux." Et il se marre, de bon coeur ; parce qu'il avait juste pas eu envie ; que peut-être dans d'autres circonstances il aurait accepté ; mais le combat lui avait plu en l'état, qu'insuffler de la triche lui avait pas donné envie ; parce qu'il avait aimé ce résultat ; les poings et les souffles amochés ; et Cham toujours à tenir debout et lui aussi.

Préfère largement son cocard que la thune, ce soir.

Et en prime, il est d'accord avec elle. "Ils ont un show à tenir, comme ils peuvent dire." Bout de sourire ; et enfin ce verre qui se partage et lui arrache un énième sourire ; alors que déjà il ne pense plus au match ; juste à cet après au goût de bière et d'adversaire redevenant plus humaine. Y'a plus de bataille à présent et le caractère de Jens ressort d'autant plus ; tranquille, avenant envers les gens, aisément amusé. Alors forcément que ça lui arrache un rire, qu'elle revienne un peu sur ça ; il aime bien son énergie. "J'suis né à Brooklyn." Et ça, même ceux nés après la catastrophe de 2005 savent ce que ça peut vouloir dire. "On a tous appris à s'endurcir, quand c'est devenu qu'un tas de ruines." Parce que sans ça, personne n'aurait survécu dans ce champ de poussière.

Finalement, il se mouve un peu, un coude appuyé sur le comptoir pour l'aviser tandis qu'ils discutent. "Et toi, alors ?" Curieux de cette adversaire ; parce que si on l'avait mise en face, c'était pour qu'il la démolisse - mais elle aussi semble avoir ses secrets. Et s'il n'a pas particulièrement envie de lui demander de les dévoiler, il est tout de même curieux de ce qu'elle pourrait bien lui raconter. "Tu fais la vingtaine mais de l'expérience qui f'rait rougir le double." Ou "bleuifier", à l'occurrence ; le cocard trompe pas !

Standing Hollow
I've been the archer, I've been the prey

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Mae n'hésite pas un seul instant à sous-entendre qu'on lui a proposé de se coucher pendant le combat, contre une belle petite somme d'argent. Chose qu'elle n'a pas accepté. Et comme elle s'en doute alors, les organisateurs ont aussi proposé de l'argent à Lucky, son adversaire du soir. Somme qu'il a lui aussi décliné, bien qu'elle soit rondelette, selon ses propres mots. Des paroles qui donnent un petit sourire à la blonde.

- Quand on a de l'honneur, on est trop cher pour eux. Et peu importe la somme qu'ils ont proposé, c'est toujours moins que l'argent qu'ils ont perdu suite à ce match nul. Ils ont certainement dû rembourser tous les parieurs, alors...

Alors, Lucky et elle ont fait perdre pas mal d'argent aux organisateurs ce soir. Ce dont Mae se fout, à vrai dire. Elle sait qu'elle a tellement bien rapporté par le passé, que cet écart lui sera rapidement pardonné. Et si ce n'est pas le cas, elle s'en fiche aussi. Mais bon, un regard jeté autour d'elle lui fait dire que les spectateurs sont déjà passés à autre chose, et ont déjà oublié le résultat du précédent combat. Un vrai show comme le dis si bien son adversaire du soir.

- Ne t'en fais, même avec un match nul, ils le tiennent.

Souffle-t-elle, observant quelques instants le brun avant de revenir à sa bière, pour en boire une longue gorgée qui glisse lentement le long de son gosier, la blonde savourant son délicieux goût après avoir trinqué avec Lucky. Gorgée rafraichissante et divine, qui réconforte à défaut de faire disparaître les douleurs que la jeune femme peut ressentir. Gorgée qui délie aussi un peu les lèvres de Mae.
Né à Brooklyn. Un léger sourire se dessine sur les lèvres de la Bates. Si elle n'a pas vraiment connu le New York d'autrefois, elle a entendu assez d'histoire, et vu assez de vieux films, pour comprendre la signification de cette phrase. Sourire qui s'efface néanmoins à la mention du tas de ruine qu'est devenu la ville quand elle n'avait que trois ans. Ruines qu'elle connaît très bien pour y vivre depuis presque dix ans maintenant. Tout comme elle connaît plutôt bien les habitants de l'Underapple, qui ont, en effet, appris à s'endurcir bien malgré eux, pour survivre et vivre dans ce monde qui les a oublié.

- Ceci explique cela.

Lâche simplement la jeune femme. Oui, cela explique pourquoi son adversaire du soir fut si coriace et redoutable sur le ring. Autant qu'elle. Mais elle, elle est aidée en partie par sa mutation, qu'elle utilise toujours discrètement et à bon escient, afin de surmonter les coups de certains, souvent donnés avec toute leur force pour la faire plier et faire cesser les coups adroits et forts qu'elle porte elle aussi. Chose qu'elle ne peut pas dire, alors que le brun lui retourne la question. Ce qui désarçonne une seconde la blonde. Mais qui lui redonne le sourire quand il rajoute que son expérience est celle de quelqu'un qui a le double de son âge.

- Je dois ça à la vie.

La seule réponse qui lui vient, et qui est on ne peut plus vraie. Une réplique qui reste cependant bien énigmatique, et qui doit soulever plus de questions que de réponses. Alors, elle reprend.

- Mes parents, ma mère surtout, m'ont mis au sport de combat assez jeune, parce qu'il était important pour eux que je sache me défendre. Puis la vie a mis des obstacles sur mon chemin, qui font que je suis devenue celle que je suis aujourd'hui.

La naissance de sa mutation, pour commencer, mais aussi la mort de sa mère, sa fuite à l'âge de quinze ans, son arrivée à New Blossom et surtout au sein de l'Underapple, et les rencontres qu'elle a pu y faire.

- Mais c'est vraiment ici, au coeur de l'Underapple, que je me suis faite. Comme beaucoup. La rage au coeur et le besoin de survivre, ça fait des miracles de ce côté là.

Grâce à ceux qui l'ont aidé à s'entraîner, qui lui ont appris bien des choses, ceux qui lui sont venus en aide, mais aussi et surtout sa propre rage, sa propre envie d'exceller et d'être la meilleure. Sans parler de l'adrénaline que se battre lui apporte. Une adrénaline dont elle a besoin aujourd'hui, pour affronter son histoire toujours aussi compliquée et torturée, qui lui fait plus de mal que de bien la plupart du temps.

- Et puis, je déteste perdre.

Oui, il ne faut pas oublier cela. Elle n'aime pas perdre.

- Encore moins contre des hommes, qui la plupart du temps se trouve plus malin et meilleur qu'une femme.

Bon, ce qui ne s'adresse pas à Lucky pour le coup. Lui, par rapport à nombre de combattants, semble plutôt respectueux des combattantes féminines. Une chose que Mae a noté, et respecte.

ft.  @Jens Peeters

De l'honneur ; drôle de mot ; Jens ne croit pas en avoir déjà particulièrement eu, juste que... Ouais, l'avait pas eu envie de se coucher sur celle-ci. Peut-être qu'il aurait dû, pour faire monter un peu plus encore la côte de Chem ou retrouver la sienne à un niveau plus bas et parier sur une victoire à lui, lors du prochain combat, pour rafler encore un peu plus de thunes... Mais pas cette fois. Il avait aimé la passion qui se dégageait en soi du combat, de cette manière qu'elle avait de se mouvoir avec la ferme intention de le coucher sur place ; et peut-être même de lui faire ravaler ses dents, si elle avait pu.

Mais ça avait été un match nul ; et malgré tout... "Un beau match." Qu'il conclut dans un énième sourire, prenant une gorgée tranquillement.

Alors ça vient naturellement à causer d'autre chose ; du passé qui s'invite, parce que forcément ils ont été forgé par autre chose ; lui, il doit ça à Brooklyn et puis le bêton par-dessus la tête ; aux gangs qu'il a vu naître et mourir, le sien qu'a fini par se faire saigner à force de trop d'ambitions - comme quoi il avait bien fait de le quitter.

Elle aussi, elle doit tout à la vie ; et Jens ne sait jamais si ça sonne positif ou non, dans la tête des gens. Lui dirait bien que oui, après tout ; ils sont vivants, capable de partager une bière, de discuter et de témoigner, surtout. Mais, mais, y'a des gens à qui ça pèse plus lourd qu'à d'autres ; et ça, faut qu'il ne l'oublie pas, jamais.

Des parents qui voulaient qu'elle sache se défendre ; et l'Underapple qu'a fait le reste. Ouais, ici, on est obligés d'apprendre à se battre pour attaquer, plus seulement pour juste parer les coups ; alors il acquiesce, jusqu'à finalement rire un peu, face à cet aveu de celle qui déteste perdre. et ça explique d'autant mieux pourquoi elle s'était battue avec tant de rage - celle au coeur, comme elle avait pu dire. "J'l'ai bien senti, ça, quand tu frappais." Mais pour les autres combattants ; Jens peut rien dire, il sait que y'en a qui supportent pas de se faire battre par lui juste parce qu'il est gay ; mais même à eux, il leur paye une bière, juste pour ne pas perdre non plus sur ce terrain là.

Il sait que les ignorer simplement ne ferait rien de plus ; leur foutre un peu plus le seum, par contre, en se montrant bon joueur, par contre... Un réel plaisir. "J'vois desquels tu parles, tiens." Qu'il dit d'avec un sourire en coin. "Ils ne supportent rien d'autre qu'un mec hétéro, en général." Petite moue, celle pour marquer ce côté m'eh d'incompréhension, mais soit. "Ceci dit, c'est les plus drôles à battre. Ils partent en hurlant de frustration, c'est marrant." Et un autre rire.

Il est de belle humeur ; toujours plus amusant, de causer avec quelqu'un comme elle qu'un idiot du genre. "J'sais sur qui parier, à l'avenir, si j'vois ton nom quelque part." Toujours drôle d'en faire, de son propre avis - non. "C'marrant qu'on soit jamais encore tombé l'un contre l'autre." C'est vrai, ça. "T'es dans l'Under' depuis longtemps ?" Curieux d'elle, désormais.