Give me a reason - Ernest

05/05/2023

Ernest "Shapeshifter" Morrow

TW : Mort d'un enfant, veuvage, personnage croyant (catholique), gore (mutation), seconde guerre mondiale (meurtres/morts liés)

FT. Jimmi Simpson

CARTE D'IDENTITÉ Nom et surnom(s) : Nommé Ernest Ailithir Hopkins-Morrow, a navigué entre beaucoup d'identités sans chercher à renier la première. Mais il a fallu, pour survivre tout ce temps. Dû à sa mutation, on le surnomme Shapeshifter ; et ses quelques fans le connaissent sous le pseudonyme de Steve Bailey - auteur prolifique mais très secret.
Genre et Pronom(s) : Ernest use des pronoms masculins quand il est lui-même mais parfois, il prend l'apparence d'une dame et use d'autres pronoms, se demandant alors ce que ça veut dire de lui... D'elle ? Compliqué cette affaire.
Âge et lieu de naissance : Le village de Malahide a connu les premiers cris des jumeaux ; né le premier, en 1863, ce qui leur fait déjà 162 ans à leur effectif.
Origines et nationalité : Des origines du Royaume-Uni, produit anglais et irlandais ; possède cette seconde nationalité, enfin, possédait ; c'est qu'il est depuis longtemps censé être mort. Mais ses papiers actuels le font toujours être irlandais pour garder la maison familiale dans leur giron ; et d'autres, encore plus faux, le présente comme États-Unien.
Statut marital : Veuf depuis terriblement longtemps et depuis il ne s'est jamais remarié. Le deuil de madame a été fait, mais toujours est-il que c'est trop compliqué civilement... Même quand le coeur est retombé amoureux, qu'il avait de nouveau les papillons dans l'estomac ; et donc civilement célibataire sur son identité actuelle pour s'éviter toute complication... Mais il n'est pas à l'abri d'être à nouveau charmé par une belle âme.
Occupation : Écrivain de seconde zone qui pourtant a son petit succès apparemment, s'est lancé dans une série de livres érotiques historiques en se basant sur cet autrefois qu'il frôle ainsi encore du bout des doigts. Il en a beaucoup à son actif, a parfois enchaîné les années à ne faire qu'écrire pour échapper à ses pensées.
Situation financière : Disons qu'elle n'est pas encore regrettable pour le moment mais que quand elle le devient - et ça adviendra à nouveau - monsieur se fait un brin voleur pour renflouer les caisses.
Lieu d'habitation : Recueilli dans le triplex de son jumeau, dans le Nexus.

L'esprit Le corps L'âme La mémoire

L'ESPRIT Il n'a plus l'âge, pour toutes ces bêtises là.

C'est qu'il est vieux, Ernest ; si vieux, même. Une âme mal faite, qui n'a pas su évoluer d'avec ce nouveau temps, qui voudrait pourtant même pas revenir à l'ancien, qui dit pas que c'était mieux avant... Juste qu'il comprend plus grand-chose, que le temps s'étire dans une torture singulière, qu'il voit les années passer d'avec une force propre à ceux qui perdent sans arrêt. Le temps grapille, ci-et-là, des bouts de lui et en font des nids ; dans lequel est pondu les incertitudes, les incompréhensions, les peines aussi. Les émotions sont vécues autrement quand elles ont toutes étaient vues et revues, qu'il ne sait plus même où vraiment les situer. Ses valeurs d'autrefois se sont diluées et ne tiennent plus que dans un mince filet à présent, là où il se serait rêvé chevalier quand il n'était encore qu'un gosse, un perdu dans les jupons de sa mère. Mais quand bien même il l'avait aimé de tout son coeur, aujourd'hui il ne la pleure plus, ne la regrette pas.

Il aurait aimé être un souvenir ; un vivace au départ puis qui se serait oublié avec le temps, un nom sur un arbre généalogique sur lequel s'interroger, qu'on aurait pu fantasmer et à qui on aurait inventé mille et une vies qui, sans doute, auraient été toujours plus belles que celle qu'il vit finalement. Pourtant Ernest reste une trace du passé, le désuet, le triste ; celui qui sent un peu la poussière même quand on se tente à le rafraichir. Il voudrait ; il ne peut. Et sans doute est-ce là que sa malédiction se situe, parce qu'Ernest n'a jamais été particulièrement courageux avec lui-même, qu'il a offert trop de fois au destin l'occasion d'enfin l'effacer de sa surface et qui, à ne pas l'avoir fait, lui a ôté toute envie de s'y risquer. C'est qu'Ernest croit au mystique sans savoir où situer vraiment cette balance étrange, sur laquelle les hommes pèsent si lourd et contre lequel même les Cieux ne peuvent rien faire. Et si par le passé il savait lier ses mains entre elles pour prier cette Force Supérieure, voici désormais qu'il ne sait plus bien à qui il jette ses pensées quand elles viennent à le saturer ; et alors, doucement mais sûrement, il change ; mais ce n'est jamais assez vite, jamais comme il faudrait.

Alors il est vieux, Ernest ; sent la poussière.

LE CORPS LE CORPS MUTANT
Type de mutant : True blood
Âge lors de la première déchirure : 31 ans

Mutation :
Métamorphe

Déchirures :

○ Changement d'apparence temporaire.
Ses os craquent, se déforment, se reforment ; sa peau se détache et se recompose ; l'homme devient tout autre et Ernest n'est plus pour quelques heures.
Niveau 1 : Capacité de changer littéralement d'apparence. Le mutant imite le physique d'une personne et la lui vole temporairement, que ce soit dans ses capacités physiques (sauf les mutations s'il y en a) à son ADN. Il n'existe pas de différence entre la copie et le modèle d'origine ; la transformation peut durer un maximum de quatre heures.
Niveau 2 : La transformation peut s'étendre jusqu'à huit heures à la suite.
Niveau 3 : La transformation peut s'étendre jusqu'à quatorze heures à la suite.
Niveau 4 : La transformation peut s'étendre jusqu'à vingt heures à la suite.
Niveau 5 : La transformation peut s'étendre jusqu'à vingt-cinq heures à la suite.

Limites :
La transformation est particulièrement douloureuse, parce que ce sont jusqu'à ses cellules qui changent pour correspondre au corps copié - et se régénèrent ensuite à l'inverse, rendant son vieillissement quasi impossible depuis son avant dernier niveau. Il sent le sien se rompre et se reformer selon le but visé et il lui a fallu de très nombreuses années pour parvenir à maîtriser sa mutation et ne pas ressortir d'avec des transformations ratés. Et pour couronner le tout, il doit avoir au moins eu un contact physique, même fugace, avec la personne pour que son épiderme s'imprègne de cette apparence à voler. Si le contact remonte à trop longtemps, Ernest ne pourra plus reprendre ce physique ; et celle-ci se limite purement et simplement aux êtres humains.

LE CORPS HUMAIN
Particularités physiques :
Il n'y a pas grand-chose qui le distingue, dans cette foule si dense. Les cicatrices d'antan se sont résorbées depuis longtemps, sa tignasse pousse parfois à l'occasion et il la coupe d'avant qu'on la remarque ; et même le grain de beauté à sa joue est désormais un atout de charme d'après certaines personnes. Vraiment, il n'y a pas grand-chose pour retenir ses traits et se dire qu'on aurait déjà pu le croiser - ou si, en le confondant. Ceci dit, on peut noter qu'il porte en permanence un médaillon avec Saint-George gravé dessus, précieux trésor qu'il ne voudrait perdre pour rien au monde.
Aptitudes particulières :
Son âge aurait pu lui apporter bien des compétences ; mais Ernest ne fait pas parti des gens qui mémorisent sur le long terme, se contente de ce qu'il a eu comme acquis lors de son enfance, maitriser quatre langues (navigue entre anglais, allemand, mandarin et français) et cela lui semble bien déjà assez au vu du monde actuel. Il a bien du mal à comprendre le vocabulaire des jeunes générations, s'accroche parfois aux mots d'antan même s'il fait bien des efforts pour ne pas se griller en moins de temps qu'il faut pour le dire. Rien de notable, rien qui vaille le coup de s'arrêter dessus ; si ce n'est, à ce stade, une faculté à ne pas savoir maitriser la technologie moderne qui frôle le talent même à force.

L'ÂME LES MUTANTSSa condition a été très mal vécue ; une malédiction qu'il a longtemps subi avant de décider d'en prendre parti, de s'y faire pour enfin tenter d'en faire une force. Pour autant, la découverte que sa descendance aussi était héritière de talents dépassant l'Humain a été vécu d'avec cette même violence qu'à son apparition et il s'est considéré à nouveau maudit. La démocratisation du Vitae est ainsi vu d'avec un regard méfiant, celui d'un homme qui ne comprend pas qu'on puisse s'infliger ça volontairement ; une recherche d'éternité dont il se passerait bien de son côté. L'Humain court après une force qu'il n'aurait jamais fallu réveiller et qui coûtera sans doute la vie à bien trop de monde, bientôt.
LES ALTÉRÉSLa limite de sa mutation ; parce qu'il ne peut pas imiter leurs altérations, qu'il se retrouve alors à se transformer en des êtres qui ne sont plus viables et d'avec lesquels il souffre doublement. Ainsi il n'aime pas les altérés, pas ceux qui font cela volontairement ; comment ne peuvent-ils pas mesurés qu'ils ont la chance d'avoir un corps qui n'a pas besoin de tout ça ? Comment peut-on se rendre dépendant volontairement d'un pareil poison ? Et l'âme, dans tout ça ? Si Ernest a évolué sur bien des choses à force de bien trop d'années passées sur Terre, il ne saurait jamais comprendre les altérés ; ou bien si, dans trois décennies quand ça sera banalisés au possible. Pour l'heure, il est de ces gens qui considèrent les moddés volontaires comme une aberration et peine à leur donner de l'attention.
LA TECHNOLOGIE"L'Enfer s'est invité sur Terre." Outre l'exagération de prime abord, il faut reconnaître que les cellulaires sont un outil qu'il ne maitrise absolument pas. Et, soit, il n'irait pas jusqu'à réclamer le retour des pigeons voyageurs (c'était pas si pratique au final, vraiment) mais il doit reconnaître qu'à peine il arrive à percevoir les contours d'une technologie qu'une nouvelle apparaît ! Pourquoi tout doit aller si (trop !) vite ?! Ernest est désespéré et a décidé qu'il s'y intéressera une fois qu'ils se seront décidés sur une durable.
L'APPARTENANCETomorrow's Disaster ; hier n'était pas forcément mieux mais au moins était-il compréhensible.

LA MÉMOIRE Ils sont deux ; merveilles combinées sous des cris qui n'aident pas tant à les distinguer. La mère caresse le front des bambins, les nomment, donne déjà l'amour qui poursuivra toute leur vie. À l'oreille de celui qu'elle décide être l'ainé, elle murmure de toujours prendre soin de son faux jumeau. Aucun ne sait s'il l'avait entendu ou non, si ce tout petit bébé aurait pu déjà comprendre cet amour maternel ; la seconde d'après, il remue dans le berceau, cherche de son poing fermé sa moitié d'âme. Ils sont en bonne santé, elle n'a pas besoin de se lier à leur père ; tout semble bien aller.

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Ernest est un calme qui apprend difficilement ses leçons de français et d'allemand, mais cherche à faire au mieux... Mais la distraction est toujours forte, surtout quand Timothy court partout dans le navire, qu'il cherche l'attention de son jumeau pour l'entraîner dans moult aventures que les remous de la mer leur permet d'inventer. Ils sont à la fois pirates et matelots ; s'inventent une vie pleine de magie et puis retombe sur le cul l'instant d'après. Ernest en revient à ses leçons, ou va en apprendre d'autres, avec les marins qui acceptent de lui apprendre comment faire les noeuds et qui lui parlent des autres pays qui, pour le jeune enfant, lui paraissent être littéralement d'autres mondes. Alors il sourit à chaque fois Ernest, avec la hâte de rapporter à son jumeau toute la science qu'on a voulu lui infuser qui devient alors juste un peu plus d'imaginaire à exploiter.

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Dès lors qu'on l'éloigne de Timothy, Ernest redevient plus calme ; mais aussi plus distant, comme si on le privait d'une part de lui-même que son frère aurait en lui. Ernest à tendance à se dire, déjà jeune, que lui aussi possède une part de Law que la nature lui a donné à sa place. On les dit faux jumeaux, mais Ernest n'entend pas ce mot qui fait tâche, au milieu ; même si les différences physiques sont là, il est persuadé enfant que c'est dans le coeur qu'ils sont vrais, parce qu'ils se complètent. Qui d'autre peut affirmer appartenir ainsi à quelqu'un d'autre ? Être un tout qui, pourtant, peut vivre sans être toujours réunis ? Ernest est sûr de lui, une fois adulte : ils sont justement de vrais jumeaux.

Mais avant d'affirmer de telles choses, il faut apprendre la vie, les leçons, le fait de devenir un homme dans ce monde qui ne veut pas vraiment de lui. Il apprend les codes d'une bourgeoisie qui lui pisse dessus dès qu'ils ont le dos tourné, parce que leur mère les a eu hors mariage, parce qu'ils sont irlandais, parce qu'on juge les choix des ancêtres plutôt que de prendre ce dont ils sont capables. Ernest n'aime pas, mais veut jouer d'autant plus le jeu, comme pour les infiltrer, comme pour en tordre le noyau et permettre à son jumeau de ne pas se sentir à part, quand ils ne sont pas ensembles. C'est naïf, idiot, pathétique même sans doute... Mais Ernest a toujours été ainsi, à tout prendre trop à coeur, d'avec ce froncement de sourcils spécifiques à chaque fois qu'il se met une idée en tête qui, à n'en point douter, connaît souvent une mauvaise tournure à un moment.

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Son frère les quitte pour l'université ; et Ernest ne sait pas vraiment quoi faire. Alors finalement il s'engage dans la Royal Navy parce qu'il se rappelle les temps en mer d'autrefois. Ernest n'a pas vraiment l'étoffe d'un soldat - trop tendre, trop mou, trop sentimental - mais embarque tout de même sur un navire qui, heureusement, ne connaît pas de bataille. C'est à la sortie qu'il rencontre celle qui devient sa première femme ; au détour d'une fête organisée et elle est aussi belle qu'intelligente ; séduit Ernest avec ses mots et ses idées ; et lui, fort heureusement, parvient à la faire rire et se présente comme finalement un bon parti aux yeux du père de la jeune femme. Alors bien assez vite, les fiançailles sont annoncées et son frère est requis pour le futur mariage, parce qu'Ernest ne s'imagine personne d'autre comme son témoin.

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Elle avait été si difficile à avoir ; mais voilà enfin que la demeure, les cris de la petite résonne ; la première ils espèrent ; et les parents en sont très fiers, même si Mathilda est une enfant bougonne, à la limite de balancer toutes ses affaires au plus loin du berceau juste pour exprimer son mécontentement... Mais elle est un trésor précieux qui gonfle le coeur du paternel d'un amour qu'il n'aurait jamais cru possible ; lui dire qu'il l'aime ne lui coûte pas le moins du monde. Mathilda est une magnifique petite fille qui bien assez vite démontre avoir hérité du gêne rempli de curiosité qui semble caractériser depuis leurs plus jeunes âges les jumeaux Morrow.

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Dans le journal, l'affaire Dreyfus s'étale ; et il le lit avec attention, concentré ce qui agitera pour douze années les différentes presses, se renseignant au mieux sur les actualités de ce bas-monde. Madame Worgan vient à déposer un baiser sur le coin des lèvres, avant de lui signifier qu'elles allaient sortir un peu, faire un tour, parce que la petite voulait d'un nouveau poney et qu'il ne saurait lui refuser cela, n'est-ce pas ? Un soupir ; et il accepte, parce que c'est sa princesse et que rien ne serait jamais trop beau pour elle.

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Elle avait les yeux clairs et la robe en velours
À côté de sa mère et la famille autour
Elle pose un peu distraite au doux soleil

Elle s'appelait Sarah elle n'avait pas huit ans
Sa vie, c'était douceur, rêves et nuages blancs
Mais d'autres gens en avaient décidé autrement
Goldman, comme toi.

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La peine est incommensurable ; elle est une épine qu'on lui enfonce au plus profond de la peau, en commençant par sous les ongles d'avant d'atteindre le coeur et le lui fustiger d'avec une hargne impossible à décrire, parce qu'elle n'est pas tout de suite colérique. C'est un amas de poussière qui s'accumule et qui étouffe les poumons, donnant cette impression de suffoquer alors qu'on ne peut faire autrement que de continuer à l'avaler ; les remparts sont tous brisés et on ne peut que subir cette peine, empreinte de toutes les roses qu'on se force à avaler ; la peau se lacère, la peau ne s'en remettra jamais.
Celle que les gens ne voient pas ; celle qui gardent le gosier, le coeur, les organes internes.

Sans doute est-ce pour ça qu'elle tombe, la sienne. Qu'elle s'écroule en des lambeaux qui gravent un peu plus encore ce sentiment terrible qu'il est en train de mourir ; mais peut-être est-ce rassurant qu'aux larmes se mélangent ce sang dont il ne veut plus sans s'ôter la vie lui-même, parce que Dieu le priverait du paradis et qu'il souhaite rejoindre sa famille tout là-haut... Mais n'est-ce pas ce même Dieu qui vient à le condamner à une damnation éternelle, en lui infligeant ce châtiment ?

A ce coeur déjà meurtri s'ajoute la terreur, quand enfin il parvient à se relever mais que c'est un autre visage dans le miroir ; Ernest voit un fantôme qu'il pleurait déjà.

Le destin avait su être cruel, une nouvelle fois.
Ou bien était-ce les Hommes qui l'avaient été.

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Il s'est retiré dans une propriété dans le fin fond de la campagne allemande, où même Timothy ne trouvera pas le monstre qu'il a pu devenir, où il ne pourra plus voler l'apparence des vivants ou des défunts ; il n'y a personne à toucher ici, personne pour voir comme Dieu l'a puni d'un crime qu'il ne se sait pas avoir commis mais qui doit être bien terrible ; sa mémoire avait-elle effacé le souvenir de cette ignominie commise ? Est-ce pour ça qu'ils avaient tant lutté pour avoir Mathilda, déjà ? Avait-il provoqué les Cieux en ayant tout fait pour avoir cette tendre enfant ?

Sans doute que oui ; sans doute pour ça qu'elle avait été reprise par Dieu ; sans doute pour cela aussi que sa femme avait emportée au passage ; qu'il ne recommence plus.

Et à présent, il devait en supporter la preuve, définitivement seul.

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Sans qu'il ne sache comment - sans doute que leur mère savait où il était, finalement - un message de Timothy lui parvient alors qu'il est dans sa retraite, à espérer mourir encore et encore. La peine a tanné ses traits, lui donne l'air d'un vieillard un peu. Tout est creusé, alors qu'il espère juste disparaître ; mais son frère aussi a connu un évènement étrange - parle d'eau. Ernest ne donne pas suite à cet appel, se dit que son jumeau n'a pas besoin de lui à cet instant.

Pourtant son message lui reste en tête et petit à petit, Ernest se relève, sait qu'il ne peut abandonner Law comme il a pu laisser sa femme et sa fille seules face à leur destin. C'est dur, c'est terrible ; il doit apprendre à gérer le monstre qu'il est, parce que si quelque chose de positif doit être tiré de tout ça, il faut au moins que ce soit pour Timothy ; comme si le murmure lors de sa naissance avait été enfin entendu.

• • •

De retour en Irlande depuis de nombreuses années, il y rencontre Ingrid - dont les tâches de rousseur qui ravirait n'importe quel coeur et un sourire qui ferait rougir même le soleil - en attendant de revoir son frère. Lui qui est endeuillé depuis très nombreuses années retrouve enfin un peu de douceur, dans ce monde, au travers de ce visage qui vient doucement apaiser les cauchemars. Ernest sourit avec bien plus de timidité qu'elle, mais ça semble lui plaire à cette femme qui éclaire même les âmes les plus blessées visiblement. Il ne lui faut pas si longtemps pour finalement en tomber amoureux. Quand le premier enfant vient à naître, Ernest s'en retrouve tremblant avant d'embrasser doucement le front de l'enfant et de le serrer fort, tout en pleurant à chaudes larmes, toutes discrètes ; même s'il ne pourra jamais oublier Mathilda, il est temps d'accepter de se pardonner un peu les erreurs qu'il n'a pourtant pas commises.

Puis vient Deirdre ; et encore un fils après elle.

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Malgré tout son bonheur, Ernest ne peut s'empêcher de se transformer parfois, autant par sa propre volonté que parce qu'il ne maîtrise pas encore ces émotions et que, trop vives, il se change... Et il y a ce jour où Ingrid le découvre, voit cette mutation agir et que l'effroi qu'elle ressent brise le coeur d'Ernest, obligé de fuir ce foyer qu'ils avaient construit ensembles, d'avec leurs enfants.

Et parce qu'il ne sait où aller, c'est la France qui le recueille cette fois. Des années qu'il n'a plus causé le moindre mot de cette maudite langue mais il fera d'avec, se posant à Paris avec un premier changement d'identité plus que souhaité au vu du fiasco de sa vie entière.

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La seconde guerre mondiale éclate ; et si à la première il n'avait pas souhaité ce mêler, celle-ci le heurte davantage, étant en plein dans le feu de ces trahisons trop multiples, qu'il voit prospérer à une vitesse qui le terrifie. Les visages s'affaissent un peu plus chaque mois qui passent et il n'y tient plus, parce qu'il sait qu'il a cette... Capacité, qui pourrait aider la résistance... Alors Ernest cède à cette pulsion une bonne fois pour toute, sans forcément en informer ses camarades de comment il parvient parfois à obtenir certaines informations ou réussir quelques opérations ; il parle juste d'avoir des contacts dans les force allemandes, profitant du fait de se rappeler parfaitement de cette langue appris enfant et adolescent, pour parvenir à infiltrer les rangs en volant les apparences des officiers qui l'intéressent.

Il ne peut pas faire grand-chose de plus, n'est-ce pas ?

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Du sang sur ses mains ; du sang ; du putain de sang.
Un tremblement, le long de la mâchoire ; et ce cadavre qui témoigne de ce qu'il a pu faire.

"Frank !" Il ne réagit pas. "Faut pas rester là, allez !"

Mais il a du sang, sur les mains.

"FRANK !" Ah ; on le tire par le bras ; et ils courent, au plus loin de ce crime qu'il a commis, au nom d'une Humanité qu'il n'a pourtant plus depuis longtemps.

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Dieu l'a puni, de ce meurtre qui hante ses nuits ; les autres lui avaient dit que ce n'était rien, que les allemands faisaient bien pire, qu'on ne sait pas ce qu'ils font de tout ces juifs qu'ils déportent ; et c'est vrai qu'ils ne savaient pas, qu'ils ne les voyaient juste jamais revenir et que ça aussi, ça hantait. Mais il y a cet officier allemand qu'il a poignardé pour fuir ; une mort qu'on ne pouvait pas pardonner, malgré tout le monde qu'il a pu sauver, cet acte terrible.

Il ne peut prendre le temps de se changer ; tant pis, il fera croire qu'il est ce soldat allemand qui veut aider. Ernest fait fi de la fatigue immense qu'il ressent ; il doit rentrer à la planque, parce que les allemands savent où ils se trouvent et ils n'ont pas beaucoup de temps pour réagir et fuir, qu'il do-...

La fumée s'échappaient depuis les fenêtres pourtant bloquées.

• • •

Mais l'homme moderne est arrivé
La bataille fut rude et les eaux agitées
Et malgré les efforts l'ile a capitulé
(...)
Dis MC, pourquoi on peut pas sauver le monde ?
Car la Terre vit dans l'ère de l'éther délétère
Car l'Homme est minéral et son coeur est fait de pierre
(...)
Parce que j'ai vu la nuit, estomper la clarté
Et le monde devint pénombre par fondu enchainée
Quand il pleut je vois plein d'espoir devenir plat
Mc Solaar, sauver le monde.

• • •

L'horreur de cette guerre a été découverte, alors que les Alliés ont enfin libérer les camps ; la honte pèse sur ce peuple qui la portera toujours des décennies plus tard.
Ernest n'a pas été lâche durant ce conflit, alors, tout devrait bien aller... Face au miroir, une mine détruite ; mais bien la sienne.

Alors il a fui le reflet du miroir, pour fuir d'avec l'image des fenêtres enfumées.

• • •

Timothy s'est éloigné, si loin de lui ; et peut-être pour la première fois de sa vie, Ernest ressent ce fameux faux qu'on avait tant pu leur dire.

Peut-être Law s'est enfin rendu compte du monstre qu'il est.
La guerre lui aurait-elle fait ouvrir les yeux ?

Ernest se décide à rentrer en Irlande, évitant soigneusement le coin où Ingrid doit encore vivre d'avec les enfants et part s'enfermer dans la demeure familiale, usé par cette vie ; la faucheuse l'évite encore et encore. Dans la demeure vide, Ernest revit certains de ses traumatismes et reprend l'apparence des camarades morts au combat ; sa santé mentale prend un grand coup.

• • •

Les années soixante sont belles ; étranges, veulent se libérer des empreintes que la guerre a laissé. Ernest observe ce monde qu'il ne reconnaît déjà plus mais tente de sécher ses yeux, à regarder toutes les couleurs que les âmes de ce nouveau monde souhaitent mettre dans le coeur des gens. Ernest bouge enfin de la maison familiale, abandonne l'écriture des livres qu'il avait pu entamer et qui ne seront jamais partagés à qui que ce soit - il s'en est assuré en brûlant tout - et entame enfin quelques voyages à nouveau. Juste dans le Royaume-Uni, n'ayant plus à coeur de parler allemand ou français ; veut juste se contenter de l'anglais.

Ses pas le mènent à Londres ; et bien trop vite, il découvre que sa fille Deirdre est toujours là, d'avec une jeunesse loin d'être passée comme elle aurait dû l'être. L'estomac s'est broyé en comprenant que la malédiction familiale s'est transmise aussi à ses enfants. Il lui demande pardon ; ne dit pas que s'il avait su, sans doute ne l'aurait-il jamais imposé ça ; Ernest raconte aussi ce qu'il avait pu se passer avec Ingrid, la transformation sous ses yeux, infâme et terrible ; les raisons pour laquelle elle l'avait traité de démon. Mais le mal est sans doute fait ; et Deirdre est déjà si grande ; Ernest lui donne simplement l'adresse d'où elle pourra toujours le trouver, si elle en avait un jour envie.

• • •

Llewhelyn revient dans sa vie ; ils ont beaucoup à se dire. Les cartes sont mises sur la table, même si elles sont peu reluisantes. Ils ont ce besoin de se confier l'un à l'autre, de s'avouer tout ce qu'ils ne diront jamais à quiconque d'autre. Peut-être est-ce pour retrouver ce lien qui s'est brisé il y a un moment, pour redevenir ces pièces qui s'emboitent et permettent de faire tenir l'un et l'autre. Ce n'est pas beau, c'est même douloureux ; mais à la fin, les frères redeviennent enfin des jumeaux.

Et quand Law lui propose de partir en Asie ensemble, Ernest accepte, pour ne plus être séparé de l'autre part de son âme.

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Cette vie loin de tout ce qu'il a connu jusqu'ici lui fait du bien. Il parvient à accepter un peu mieux ce tourbillon d'émotions qui lui bouffe l'estomac ; parvient même l'exploit qu'il finisse par maîtriser totalement sa mutation. Coupé du reste du monde, il ne sait même pas ce qui peut se passer dans celui-ci et ça lui va, d'ignorer tout ça. Ernest préfère apprendre des gens qui vivent autour d'eux ; le mandarin s'impose bien assez vite comme une langue à connaître, parce qu'ils passent beaucoup de temps en Chine, dans ce périple en Asie ; il laisse le reste des langues à Law et même qu'il fini par rencontrer quelqu'un sur place et décide de rester pour être avec lui, laissant son jumeau continuer ses aventures. À chaque passage de l'autre Morrow, le couple l'accueille ; et puis un jour, ils se séparent et Ernest part retrouver son frère, l'impression d'avoir découvert tout de même des choses sur lui-même.

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C'est très à retardement qu'Ernest découvre la vente du sérum, les mutants (et le terme qui va avec aussi), la destruction de New-York... Une certaine contrariété qui le convainc d'autant plus de ne jamais mettre les pieds en Amérique, parce que ça ne l'attire pas, malgré toutes les histoires merveilleuses qu'il peut entendre depuis longtemps.

L'Humanité se perd.

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Il retourne en Irlande ; s'enferme pas mal à nouveau, blasé par l'évolution qui le déprime. Au fur et à mesure des années, à force de parler avec une femme de la ville à côté de la baraque familiale, qui devient une amie, il se décide à accorder un peu plus d'attention à ce nouveau monde. Ernest se lance dans de multiples recherches pour retracer l'arbre généalogique, parce qu'il est curieux du parcours de ses enfants au fur et à mesure du temps passé. Il apprend ainsi que les racines familiales sont allées jusqu'à l'étranger et à force de fouiner... C'est toujours la même conclusion : les États-Unis.

À chaque fois, un soupir de lassitude.

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Bientôt vingt ans que New York a été détruite ; Law est parti pour sa remplaçante depuis un long moment, maintenant... Ernest s'ennuie de son jumeau ; puis de sa fille aussi, qui lui écrit de temps à autres. Et c'est en regardant l'arbre généalogique retracé qu'il se décide enfin à bouger vers ce pays qu'il n'aime pourtant pas, qu'il méprise même souvent ; mais le vieux continent ne contient plus aucun de ses piliers pour l'heure... Alors Ernest se décide à partir, alors que le printemps se pointe ; et découvre ainsi New Blossom tout en se disant qu'il a étrangement bien choisi son moment. Retrouve ainsi son frère, apprend le succès de ses livres ici bas (mais ne saisit pas encore qu'il s'est largement fait arnaquer sur l'argent qu'il touche sur les ventes) et surtout se retrouve propulsé dans un monde où ici, les mutants sont adulés.

Et c'est étrange ; il repense à Ingrid qui avait été effrayée.

Ernest se place dans le regard des vieilles personnes pour découvrir la ville ; à écouter le son qu'elle fait quand personne ne prête attention à vous ; et il ne l'aime pas beaucoup, cette mélodie.

DERRIÈRE L'ÉCRAN

Pseudo : Bones, encore et toujours. Give me a reason - Ernest 139611567

Genre et Pronom(s) : Transmasc agenre, il/they. Âge : 31 ans... Give me a reason - Ernest 745618963

Région/pays : France. Comment avez-vous connu le forum ? Refont d'Ernest, la troisième sera la bonne Give me a reason - Ernest 139611567

Autres commentaires ? J'espère que la v3 vous plaira encore !Crédits : A Devious Route pour l'avatar, seramyun pour les icons.

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Your blood, what matter is it made of ? Do you feel it travel in and out your heart ? Needles, stitching up the big holes, Do you hear the echo begging you to let go ?

22/12/2022

IT IS HE, LE BRO.
I feel like je radote, mais je suis fort heureux de ta proposition et tout ce que nous avons concocté en backstage.
On retrousse nos manches pour la fin de nos fiches et let's go la team ~~rocket~~ Morrow est là!

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the shape of water ✧ If you put water into a cup, it becomes the cup. You put water into a bottle and it becomes the bottle. You put it in a teapot, it becomes the teapot. Now, water can flow or it can crash. Be water, my friend.

04/04/2023

Je sais pas si je dois poster avec Lucero ou Arden ????
ON VA DIRE AVEC L'AMOUREUSE.
Je l'aime, je t'aime Give me a reason - Ernest 139611567

bien heureuse de cette jolie refonte qui rattache Llew' à la petite famille (qui s'agrandit mine de rien)
Je l'adore toujours autant, quelle douceur que ce bicentenaire qui sent la poussière Give me a reason - Ernest 4131681464

hâte de relire cette nouvelle mouture de bby Ernest Give me a reason - Ernest 3483261708

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( highway to the dark )

there's only two ways to make it in this town; one is to be brilliant, the other is to drown. are you lost or are you found, are there too many mirrors in this house?

26/02/2023

la seconde moitié du meilleur bro huhu

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i was born to tell stories

05/05/2023

@Llewhelyn Morrow Ah non mais c'est moi qui suis trop heureux omg, j'ai proposé tellement sans être certain que ça pourrait te plaire comme idée, ça me rend trop trop HAPPY de ce lien Give me a reason - Ernest 3471008882

Et déjà les bouts de chronos qu'on a vu ensembles me rende trop heureux, genre réellement, j'suis trop motivé et enthousiaste, hâte de leurs aventures !! Give me a reason - Ernest 325400817

Merci encore et ouaiiiis, je termine vite Ernest aussi !! Give me a reason - Ernest 4278576280

@Lucero Cortes Merci de tout tes encouragements bby, grâce à toi que j'ai eu le courage de faire cet Ernest 2.0 et j'ai très hâte de reprendre nos rps et tout !! (Et qu'il aille enfin dire bonjour à sa fifille Give me a reason - Ernest 3202747195

) Alors let's go, allez, on se motive pour finir la fiche !! Give me a reason - Ernest 4195895010

@Ruben Hopkins Du coup ça fait un giga meilleur bro, à eux deux ? Give me a reason - Ernest 3202747195

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Your blood, what matter is it made of ? Do you feel it travel in and out your heart ? Needles, stitching up the big holes, Do you hear the echo begging you to let go ?

28/12/2022

BIENVENUE OFFICIELLEMENT

Félicitations, tu es validé.e ! ces jumeaux et leur histoire Give me a reason - Ernest 139611567

Mon pauvre coeur. Ernest était sublime avant et il l'est encore plus maintenant. j'ai hâte que Ruben les rencontre enfin huhu

Quoi faire maintenant ? Maintenant que les portes de Spring of Power te sont grandes ouvertes, tu es libre d'aller t'amuser ! Voici nos recommandations pour faire tes premiers pas et bien t'installer :

○ Tu peux ajouter ton personnage au répertoire pour obtenir davantage de visibilité. Parcourir le répertoire te permettra aussi d'avoir une vision d'ensemble sur la population du forum !

○ Tu peux également créer ton carnet de bord et visiter ceux des autres afin de trouver des idées de liens intéressants. Le carnet de bord sert à la fois de fiche de liens, fiche de RPs, moodboard et autres.

○ Ton personnage est fan des réseaux sociaux ? N'hésite pas à lui créer un profil sur l'ARGO Space, qui est un peu comme l'Instagram de Spring of Power !

○ Tu as également la possibilité de rejoindre le groupe argossip pour recevoir une notification lorsque des rumeurs croustillantes sont postées sur le forum. Il te suffit de faire une demande d'adhésion !

○ Ton personnage attend d'autres personnages liés à son histoire ? Tu peux dès maintenant créer un scénario ou proposer des pré-liens.

○ Si tu as :
— Ajouté ton personnage au répertoire comme suggéré plus haut
— Pris un poste vacant, scénario ou pré-lien affiché
— Été référé.e par un.e autre membre ;
Tu peux déjà réclamer de l'argent qui te permettra d'acheter des articles à la boutique !

○ Enfin, si tu es prêt.e à te lancer pleinement dans l'aventure SoP, nous te souhaitons de bons RPs Give me a reason - Ernest 3865144472

Et si tu as besoin de te détendre autrement, la salle d'arcade t'est ouverte pour jouer ou discuter !

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gangster of love

I'm a joker I'm a smoker I'm a midnight toker I sure don't want to hurt no one
I'm a picker I'm a grinner I'm a lover And I'm a sinner I play my music in the sun