(malenia) ⬪ baby i'll see you in hell

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La création de Comtesse a été longue, douloureuse, et fut un entraînement de chaque instant. Mes premiers lives, mes premiers commentaires (gentils comme méchants), m'ont beaucoup forgée, aidée à manipuler une réalité que je ne pensais pas si friable. Le monde est extrêmement manichéen, en réalité ; et affreusement décevant. J'étais une petite fille pleine d'énergie, de curiosité, d'engouement. Je voulais tout, tout de suite, impatiente petite princesse, élevée par ma mère avec une seule loi, une seule Bible. Une citation. « On s'attire la haine en faisant le bien, comme en faisant le mal. » Sous-entendu ; autant faire ce qui rapporte. J'ai été élevée avec des dizaines de citations du genre. J'ai réalisé bien plus tard, qu'elles étaient toutes tirées de Machiavel. Je me suis parfois demandé si c'était une bonne façon d'éduquer un enfant.
(Ne répondez pas.)

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On m'a collé tellement de noms. Arrogante, narcissique, perverse, manipulatrice, opportuniste... Ouais, peut-être que je suis un peu tout ça. Parce que je savais pas quoi faire d'autre, parce que mes parents sont comme ça, parce que le monde m'a façonnée à son image - imparfaite.
Mais j'ai espoir, derrière tout ça, derrière les couches de maquillage, les fringues hors de prix, les soirées Argoable pour le plaisir de tous ceux qui n'ont pas grand-chose... se cache autre chose, un petit monstre, un petit monstre hideux que mes parents ont essayé de tuer, à grands coups de fongicide et de javel. Un petit monstre tout doux, tout gentil, qui offre son cœur sans peur et sans relâche, loyal et câlin, empathique et à l'écoute.
(Ce petit monstre, c'est Leni.)

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J'ai été voir un psy, une fois, pour faire plaisir à mes parents - c'était après « l'épisode » (le fameux cliffhanger de la saison 2 de ma vie, faut suivre un peu). Elle a cru pouvoir me comprendre mieux que moi-même. Mais j'ai quelques points de QI, quand même, et je n'ai pas besoin d'un diplôme pour comprendre les failles de mon âme. Je suis née avec tout, sauf la seule chose que je voulais ; un foyer. L'amour de mes parents, leur attention. Ouais, pathétique, la petite fille qui n'a pas assez reçu d'amour et qui devient une garce ensuite. J'aurais pu survivre sans amour. Comme une plante apprend à pousser dans une région aride. Mais elle m'en a offert. Assez pour que je réalise combien j'en manquais cruellement. Assez pour faire exploser toutes mes certitudes en éclat. Assez pour remettre en question tout ce que j'étais. Alors ouais, j'suis une fille casse-burnes, paradoxales, parfois un peu vulgaire, parfois un peu trop, trop tout, intense, menteuse, voleuse, honnête, passionnée, froide, généreuse, égoïste. Je suis une boule d'énergie qui retient tout ce qu'elle est face caméra, c'est-à-dire très souvent. Je suis une enfant qui avait un rêve, un grand rêve, celui d'aider les gens et de sauver le monde, avant qu'on me fasse comprendre que le monde ne me méritait pas. Je suis une faille et une faiblesse, un poids et une malédiction.
(Alors Comtesse est là. Pour colmater les failles. Et réparer mon cœur.)

Déchirure 1 : Invocation des enfants d'Echidna

— Niveau 1 : Chimère
Créature possédant un corps de lion, une tête de chèvre sur son dos, ainsi qu'une queue de serpent.

— Niveau 2 : Sphinx
Créature possédant une tête de chat, un corps de lion, et des ailes d'aigle.

— Niveau 3 : (à débloquer en RP) Cerbère
Chien à trois tête gardant l'entrée des Enfers.

— Niveau 4 : (à débloquer en RP) Hydre
Créature possédant un corps de serpent à cinq têtes.

LIMITES

NOMBRE & DURÉE : Une seule créature peut être invoquée à la fois, et ce, pendant un court laps de temps (une trentaine de minutes maximum).

ÉNERGIVORE : Chaque créature demande une énergie colossale et Malenia ne peut pas les invoquer les unes à la suite des autres. Elles demandent d'ailleurs un don de sang pour apparaître, et Malenia possède une bague avec un pic tranchant pour pouvoir se couper au besoin.

DÉDOUBLEMENT : Quand Malenia invoque une créature, des pans de sa perception sont perturbés. En effet, la connexion mentale qu'elle doit maintenir pour que la créature lui obéisse est très gourmande en énergie, et lui provoque parfois des problèmes de vision ou d'équilibre. Ces perturbations peuvent durer même une fois la créature repartie dans les limbes.

Déchirure 2 : Modification du corps d'Echidna

— Niveau 1 : Peau de serpent
Malenia peut recouvrir une partie de son corps d'écailles pour se protéger. Cela ne peut durer que quelques minutes et pas plus de la moitié de son corps.

— Niveau 2 : (à débloquer en RP) Regard de la méduse
Malenia peut, en croisant le regard de quelqu'un, le figer pendant quelques secondes. Cela ne provoque aucune douleur ni violence physique, et tout revient à la normale après quelques secondes, ou quand Malenia rompt le contact oculaire.

LIMITES

PERCEPTION : La modification de son physique provoque des problèmes sensoriels. Sa peau une fois découverte de ses écailles lui semble ultra-sensible, et il lui arrive de saigner des yeux après l'utilisation du regard de la méduse. On lui a d'ailleurs conseillé de ne pas trop s'en servir, car sa vue est en train de baisser.

La chose qu’on me demande le plus souvent en interview, et à laquelle je n’ai jamais répondu jusque-là, c’est ce qui s’est produit dans l’Underapple. Pendant cette année où j’ai été perdue. Je me souviens avec une netteté désarmante du moment exact où j’ai quitté le giron pourtant extrêmement protecteur de mes parents. Je ne sais même pas comment, techniquement, j’ai fait pour éviter les gardes du corps. Mon père aidait à la reconstruction de New Blossom, il voulait voir les décombres, regarder tous ceux qui finiraient par rester pourrir sous Terre. Quand on m’a retrouvée, il m’a dit « J'étais certains que tu étais le prix à payer pour avoir une ville bâtie à mon nom ; le prix du sang, tu devais périr. » Je ne sais pas s'il est déçu que ce ne soit pas le cas. L'histoire aurait été d'autant plus tragique pour un biopic.

Qu'est-ce qui m'a poussée à m'échapper ? Une voix, un chuchotement, un appel à l’aide. Je ne parviens toujours pas vraiment à savoir s’il s’agit d’un rêve ou d’une réalité, et certaines choses qui se sont passées sous-terre doivent y rester. Mais elles m’ont appelée, les voix, et m’ont perdue.

Il y a autre chose, cachée, en bas, que je tairai pour toujours. Un fantôme, une ombre, un souvenir. Une silhouette famélique qui hante encore souvent mes cauchemars – bien souvent anéantis par une soirée trop arrosée. Claire. Dans toute cette noirceur, cela semblait si ironique. C’est elle qui s’est dressée devant la première chimère que j’ai invoqué. Neuf ans, perdue dans l’Underapple, le génome bousillé ; la mutation s’exprime, l’esprit se déchire, et voilà que je révèle les dons qui coulent dans mes veines. C’est à ce moment-là que Chimère est arrivée. Paniquée, perdue, en pleurs, c’est Claire qui m’a sauvée.

Et tant de fois encore par la suite.

Beaucoup se sont demandés comment j’ai fait pour survivre seule pendant près d’un an sous terre. J’ai parfois envie de leur dire que je n’ai pas survécu, bien au contraire ; j’ai découvert la vie, la vraie, celle qui n’avait rien d’aseptisé.

Pour finalement revenir dans ma petite prison dorée.

J’ai hurlé, craché, griffé, j’étais devenue une sauvageonne pour mes parents qui avaient perdus une princesse dans l’Underapple. Qu’une chose à faire ; m’envoyer dans un pensionnat pour me rappeler les bonnes manières. Et surtout, pour m’apprendre à maîtriser mes dons.

Je cherche à lutter, à retrouver l’enfant perdu dans les décombres, celle qui m’avait ouvert son foyer alors qu’elle possédait si peu, prête à lui tendre la main, la rétribuer, l’aider. Mais envoyée à l’autre bout du pays… bien façonnée par mes parents… retrouvant le confort d’une vie que j’avais quitté pendant quelques mois… Je suis redevenue moi-même. J’ai plié. Succombé. Accepté. Courbé l’échine.

Cherché un sens dans ce second départ. Alors, quand ma petite popularité me propulse du côté des apprentis d’Icarus, j’imagine pouvoir trouver un sens à ma vie. Revenir à New Blossom – en dehors des quelques réceptions mondaines auxquelles mes parents me forcent à participer –, peut-être la retrouver elle ? Mais le monde est vaste, si vaste, et puis…

Peut-être qu’à la manière de Gatsby, m’étaler sur tous les réseaux était un moyen pour elle de me retrouver. Car pour moi, ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais quand je fais les gros titres partout, quand je suis étalée dans la presse à scandale dans l’espoir d’attirer son attention, je ne peux que me résoudre à une seule conclusion : elle s’en fiche de ce que je suis devenue.

Et elle aurait bien raison.

Alors je me plonge dans cette nouvelle aventure en espérant trouver un sens pour cette vie. Aider les autres, les plus démunis, protéger les plus faibles. Une vocation qui me plaît plutôt bien – je crois.  Certains trouvent ça paradoxal face à mon égoïsme crasse et à ces haters je leur réponds que si j’aide les autres, c’est pour m’aider moi-même. À me sentir mieux, à pouvoir me regarder dans un miroir, moi qui me mouche dans des billets de cent dollars.

Parfois quand j’y réfléchis un peu, j’imagine que je cherche juste un sens à tout ça. À ce sang, à ces gênes, à cette manière dont on m’a élevée.

Sens arraché quelques années plus tard, quand le rêve se brise ; je ne suis plus une apprentie. Parce que je ne suis pas assez bien ? Parce que mes parents détestent que je me batte (ce ne serait pas digne d’une jeune femme) ? Parce que mes parents s’attendaient à autre chose pour moi – quelque chose de moins violent, de moins dangereux. La seule perle qui hériterait finalement de leur empire. (Ma mère avait réalisé qu’un mini-elle criant maman toutes les cinq minutes n’était pas foncièrement le rêve de sa vie…) Elle aimait l’argent, mon père, la célébrité… mais pas trop les enfants, en fin de compte.

Pour conclure : bye bye le rôle d’apprentie.

Aujourd’hui il ne reste que les statistiques. Qui se continuent d’augmenter à mesure que je sors des séries, des films, que je dévoile les dessous d’Icarus (en des images parfaitement choisies et orchestrées), la musique, le mannequinat… Et le nombre augmente, encore et toujours, malgré les scandales, malgré les gros titres dans la presse… 10 millions, 20 millions, 50 millions, 100 millions, 200 millions… le nombre de followers s’emballe, encore et toujours, vitrine rassurante et erroné d’un amour que je n’ai eu de cesse de chercher.
Ailleurs que dans mon foyer.