she's the giggle at the funeral

10/10/2024

ASANO MIWAKO

TW : maladie chronique pulmonaire, hospitalisations répétées, veuvage, dépression, difficultés financières

FT. komatsu nana

CARTE D'IDENTITÉ Nom et surnom(s) :

浅野美和子 - Asano Miwako, nom signé en bas de chaque article. La signification de son prénom lui semble sans intérêt, quand bien même chaque personne qu'elle croise, ou presque, se charge de la lui demander. Beautiful peace, child. Aucun alias, si ce n'est celui qui marque son identité dans le Metaworld. Miichan, que ses ami.e.s les plus proches utilisent en lieu et place de prénom.

Genre et Pronom(s) :

Femme cisgenre, pronoms féminins.

Âge et lieu de naissance :

Née le 28 avril 1998, elle a aujourd'hui 28 ans. Un âge qui, il y a quelques années encore, tenait presque du miracle. C'est à Tokyo qu'elle a vu le jour.

Origines et nationalité :

Les papiers s'accordent avec l'ascendance. Japonaise, elle a cependant reçu une carte de séjour permanent grâce à son employeur.

Statut marital :

Veuve depuis plus d'un an et demi désormais. Leni est morte en mission, trahissant ainsi la promesse faite à Miwako. Depuis, elle ne sait plus bien qui, de la culpabilité, de la colère ou du chagrin, la force à se lever le matin.

Occupation :

Elle coiffe plusieurs casquettes, se fait agente artistique au sein de l'agence The Good Angle, ambitionne de devenir bloggeuse. Le premier est un emploi gagne-pain, à défaut de trouver un poste de journaliste. Le second alimente sa passion.

Situation financière :

Avec la mort de son épouse, et sans le salaire qu'elle touchait, sa situation est devenue précaire. Elle vit de paye en paye, ne pouvant pas se permettre de mettre de côté. Elle saute plus de repas qu'elle ne le devrait, c'est certain.

Lieu d'habitation :

Après Leni, et avoir quitté l'appartement qui avait abrité leur histoire pendant quelques années, Miwako a bénéficié du tuyau d'une connaissance, la recommandant pour une chambre dans le nexus. La maison, dite hantée, est une colocation vivante et bruyante - tout ce qui lui plaît.

Groupe :

Tomorow's disaster

L'esprit Le corps La mémoire

L'ESPRIT

dispersée  envahissante  "is there some cake?"  maladroite  pile électrique  rancunière  "miwako no!"  touche-à-tout contrariée  se met facilement en colère  "good morning i have already made one (1) bad decision and i show no signs of stopping"  a du mal avec la hiérarchie  refuse de se voir crever  prend des décisions précipitées de manière chronique

Selon à qui la question est adressée, les réponses varient drastiquement d'un pays à l'autre. Elle est solaire, joyeuse, avec un humour un peu piquant, pour certains. Dissolue, outrancière, déshonorante, pour d'autres. Miwako navigue entre ces étiquettes et s'en amuse parce qu'après tout, elle n'a pas de raison d'en pleurer. Elle l'a déjà trop fait, se dit-elle. A trop pleuré de rage, de contrariété, de chagrin, pour une vie entière, et une autre encore. C'est pas sa faute, pourtant, si elle ne rentre pas dans le moule qu'on a prévu pour elle. Si elle ne remplie pas les attentes d'une société toute entière. Si le formatage ne prend pas, si elle retrouve inlassablement ses contours flous, insaisissables. C'est ce qu'elle disait d'elle, Leni. Qu'elle était insaisissable, intangible. Un nuage de fumée qu'on essaie d'enlacer, uniquement pour le voir s'envoler, se disperser. Ça lui plaisait, cette impression de chasser des nuées. Miwako, elle, elle savait pas trop quoi en penser. Elle aurait peut-être aimé avoir plus de substance, de matérialité. Être autre chose qu'un rêve. Être plus qu'un peu de vapeur d'eau, vaguement parfumée à la fraise.

Elle paraît inconstante, inconsistante, c'est vrai. Pas digne de confiance, le genre à poser un post-it, se retourner pour prendre un stylo, et ne jamais remettre la main sur le bout de papier. C'est à se demander comment elle a eu son diplôme, décroché son premier poste. À se demander comment elle a survécu jusque-là, après avoir pris son envol loin du Japon. Partir a probablement été la meilleure décision qu'elle ait jamais prise, et la plus facile, aussi. Quitter son pays natal pour conquérir une liberté qu'elle n'avait jamais connu jusque-là lui a permis de se rencontrer, de se découvrir véritablement. Il n'y a désormais plus personne pour lui interdire quoi que ce soit, pour superviser la moindre minute de ses journées. Ça veut dire plus d'accidents, de visites à l'hôpital, mais aussi plus de joie, de bonheur. Miwaki ne supporte pas qu'on essaie de l'entraver, et préférera toujours couper les liens plutôt que de connaître une nouvelle cage. Le temps qu'il lui reste est précieux, trop pour être gâché entre les mailles d'un filet doré.

LE CORPS LE CORPS HUMAINParticularités physiques :
Un petit peu plus grande que la moyenne japonaise, Miwako se fond en revanche très bien dans la masse américaine. On ne s'étonne pas de son apparence, et si certains plissent le nez en essayant de deviner what flavor of asian she is, l'immense majorité n'y fait pas attention, ne prend même pas la peine de le lui demander. La ville est tellement cosmopolite, tellement hétéroclite, qu'elle ne sort pas du lot. Ou peut-être que si, mais pas pour les raisons qu'on pense.

Toujours le nez en l'air, sans jamais regarder où elle marche, il arrive souvent qu'elle tombe tête la première dans des escaliers, ou trébuche dans un trou, ou... Les occasions de se blesser sont - trop - nombreuses et elle arbore régulièrement des pansements à des endroits improbables. Si possible, dans des couleurs et motifs enfantins. On s'inquiète peut-être un peu trop pour elle, pour sa maladresse, son étourderie, mais Miwako préfère en rire, et surtout, continuer. Il y a tellement plus grave dans la vie que des genoux écorchés.

En conséquences, elle ne compte plus les petites cicatrices, certaines insignifiantes, d'autres un peu plus marquées, qui constellent son corps. Elle a cependant réussi à éviter, jusqu'à maintenant, celles qui l'effraient véritablement : les traces d'une chirurgie qui devrait la rendre plus-qu'humaine, et lui permettre de vivre une vie plus confortable. Le remplacement de ses poumons est un pas qu'elle se refuse encore à franchir, et pas uniquement par peur de l'opération. Pour l'heure, son corps reste encore le sien, plein et entier. Elle l'aime tel qu'il est, malgré ses défaillances. Ou justement, grâce à ses défaillances.

Aptitudes particulières :
La maladie s'est déclarée assez tôt, lui interdisant d'office toutes les activités sportives ou d'extérieures auxquelles elle pouvait prétendre. Condamnée à une vie de recluse dans l'asepsie de l'appartement familial, Miwako a été gentiment poussée vers les pratiques musicales, en particulier le piano. Si elle joue bien, elle a aujourd'hui développé une sainte horreur de l'instrument et grince des dents rien qu'à l'entendre. Elle déteste ses longs doigts affinés par les années d'exercice, et plus encore qu'on lui en fasse la remarque, qu'on l'interroge ou qu'on lui demande de jouer. Elle trouve toujours une excuse pour esquiver, et personne ne l'a entendue depuis des années.

Comme tous les malades pulmonaires chroniques, elle craint le tabac, la poussière, les animaux à fourrure. Ou plutôt, ses parents craignent toutes ces choses pour elle. Miwako a appris à ne pas laisser la peur d'une crise dicter sa vie et elle n'est pas vraiment attentive à tout cela, malgré l'habitude, malgré les années. On lui dit souvent de faire plus attention, de prendre plus soin d'elle. Mais à part porter un masque - et encore, avec récalcitrance - elle n'écoute pas les recommendations, et en paye souvent le prix. Les maladies habituellement bénignes sont fréquentes et peuvent la conduire à l'hôpital si elle n'y fait pas attention.

LA MÉMOIRE
2004 (6 ans)
Elle n'en retient pas le nom ; seulement qu'à partir de maintenant, elle n'a plus le droit de courir, de sauter, de jouer avec les autres enfants. Malade, c'est ce qu'elle est. Pas un bête rhume qui traîne un peu en longueur. Plutôt un monstre qui la ronge lentement de l'intérieur, qui freine chacun de ses mouvements, entrave sa joie de vivre. Mais au lieu de se laisser entraîner vers le fond, Miwako se débat, pique des colères. On la croit trop jeune pour comprendre vraiment ce qui lui arrive, pour comprendre la menace qui plane désormais sur ses jours. Mais elle comprend très bien, la gosse. Elle comprend très bien que maintenant, les adultes de son entourage craignent de la briser, de la blesser, et qu'ils se tiennent à l'écart. Se comportent différemment avec elle. Et elle, la gamine qui rit, c'est pas de ça dont elle a envie. Elle, elle veut qu'on la bouscule, qu'on la chahute. Elle veut que papa la prenne sur ses épaules et joue au cow-boy avec elle. Elle veut hurler, rire à gorge déployée, profiter du printemps, courir avec le chien de la famille - il faudra s'en débarrasser, le donner à des amis. Pas s'esquinter la gorge et les poumons à l'arrivée des pollens, pas sentir cette pression dans sa poitrine, cette impression d'étouffer de l'intérieur. Pas rester enfermée des heures avec le piano pour seule compagnie, parce qu'on lui interdit l'extérieur. Elle veut pas voir les autres gosses, à la récré, se détourner d'elle, parce que les adultes leur ont dit qu'il fallait faire attention avec Miwako, qu'elle pouvait mourir si elle se mettait à courir. Alors elle leur prouve le contraire, tape un sprint d'un bout à l'autre, et, inévitablement, termine à genoux, le souffle court, la poitrine comprimée. Mais c'est pas grave, elle recommence, elle continue. Parce qu'elle refuse de laisser un nom tout pourri mettre un terme à sa vie.
2016 (18 ans)
Elle sait, pour les avoir entendus, que ses parents s'attendent pas vraiment à la voir vieillir. Depuis des années déjà, ils fixent l'horloge avec anxiété, s'attendant presque à la voir tomber raide morte d'un moment à l'autre. Parce que sa maladie, là, les gens vivent pas longtemps avec. Pas parce qu'ils finissent par s'en débarrasser, par en guérir. Parce que la maladie se débarrasse d'eux. Parce qu'elle triomphe du corps, parce qu'elle le transforme en champ de bataille pour lequel ça vaut plus la peine de se battre. Alors c'est l'âme qui cède, qui tombe à genoux, et c'est la vie qui s'en va. Miwako, elle refuse ça. Elle refuse de devenir un champ de ruine, de voir son existence s'étioler de jour en jour. Refuse de vivre dans une cage de verre, protégée de tout et de tous. Elle se cogne aux barreaux, et quand elle peut, elle passe au travers. Se glisse hors de la prison, pour vivre, vivre, vivre. Elle cherche pas le frisson, se drogue pas non plus. Elle veut juste enlever son masque, marcher dans les rues polluées de la ville. Comme n'importe qui.

Sans faire d'étincelles, elle termine le lycée et entre à l'université pour étudier le journalisme. Elle sait pas vraiment ce qu'elle va faire de ça. Ses parents, eux, ont l'air de se dire qu'elle aura jamais le temps de finir, d'aller jusqu'au bout. C'est pas grave, c'est pas grave. Elle s'accroche, elle étudie, et, quelque part en chemin, se prend de passion pour le métier. Pour y arriver, la gosse dort peu, se fatigue, fait quelques séjours à l'hôpital. C'est pas grave, c'est pas grave. Elle agite la main en répétant son mantra, comme si ça allait miraculeusement la sauver. Effacer les cernes, lui rendre des poumons tout neuf. Ses médecins commencent à dire des noms barbares, comme transplantation, greffe, immunosuppresseurs. Miwako, elle, elle fait la sourde oreille. Parce qu'elle veut pas penser à tout ça. Parce qu'elle veut pas se penser malade. Veut pas laisser sa vie toute entière être dirigée par ce nom pourri. Pour l'instant, elle vit encore chez ses parents, supporte sans faiblir leurs exigences quant à sa santé. Elle continue le piano, mais son estomac se révolte chaque fois qu'elle prend place sur le banc, chaque fois qu'elle joue. D'abord son estomac, puis sa tête. Elle en est sûre, elle pourrait foutre le feu à cet instrument de malheur, là, comme ça, sur une impulsion. Elle ferait tout cramer - le piano, la maison, ses parents, et elle au milieu.
2020 (22 ans)
L'obtention de son diplôme signe le moment du grand départ. Ses parents ont tempêté, crié, hurlé, rien n'y a fait. Miwako a pris sa décision, et iel est pas encore né.e cellui qui la fera changer d'avis. Alors elle plie bagages et s'envole pour les Etats-Unis, avec la ferme intention de plus jamais remettre un pied au Japon. En refermant pour la dernière fois le capot du piano, elle imagine à nouveau le grand feu de joie qu'elle pourrait faire avec. Elle pourrait presque sentir la chaleur du brasier sous ses doigts. Plus jamais, plus jamais, elle touchera un piano de sa vie. Dans l'avion, le personnel lui porte une attention toute particulière - dernier cadeau de ses parents, qui se sont assurés que tout l'aéroport soit au courant de sa condition. Malade. Leur sollicitation ne la touche même plus. Leur inquiétude l'étouffe, l'angoisse. Ils lui font plus de mal que le nom pourri. Ceux qui auraient dû l'encourager, la soutenir, n'ont fait que l'enfermer, l'étrangler, la priver peu à peu de cet oxygène vital. Ironie douce-amère. En quittant le cocon familial, Miwako respire pour la première fois.

L'arrivée à New Blossom est une bouffée d'air. Des amis d'amis de ses parents lui ont décroché un stage dans un journal local. Elle vit dans l'Underapple, à défaut de pouvoir se payer un studio à la surface. C'est pas grave, c'est pas grave. La pulsation de la ville souterraine fait battre son coeur plus vite, anime son corps d'une passion nouvelle. Ici, tout semble plus vif, les couleurs plus lumineuses, les sons plus forts. Elle-même paraît plus vivante que jamais. Pourtant, ici comme là-bas, elle échappe pas au nom pourri. Elle échappe pas à la maladie. Peut-être même que l'air vicié, jamais vraiment renouvelé, de la ville du dessous accélère un peu le processus. Précipite le pied dans la tombe - pas comme si elle glissait à chaque pas, de toute façon. Une fois de trop, elle se retrouve à l'hôpital, avec pour seul interlocuteur un docteur qui lui pose un ultimatum. Vivre ou mourir. Accepter la réalité, regarder les choses en face, faire les choix qui s'impose, ou rester sur le carreau. Elle ressort de là le bide en vrac, le coeur tordu. Ebranlée, peut-être pour la première fois de sa vie. Comme si le diagnostic posé des années auparavant la percutait enfin, avec la force d'un train lancé à pleine vitesse. Le choc est rude. Miwako, fidèle à elle-même, refuse le choix. Elle tiendra bien encore quelques années.
2021 (23 ans)
Ça fait plus d'un an qu'elle est là, et elle se lasse pas. Continue de sortir chaque soir, pour sentir le coeur de la ville battre dans sa poitrine. Elle fait des rencontres, a des ami.e.s, bien plus qu'elle n'en avait au Japon. Ici, les gens se préoccupent moins de savoir s'ils vont la briser. Ici, les gens craignent pas de la bousculer. Après tout, iels sont tous un peu cassé.e.s, à leur manière. Ici, les mutations, les altérations, façonnent un monde étrange, un paysage urbain auquel elle ne prêtait plus attention au Japon, mais qui prend un sens nouveau. Elle est un peu fascinée, faut bien l'avouer. Presque attirée par cette transcendence du corps, de l'âme. Mais, elle sait pas pourquoi, elle reste attachée à cette stupide humanité. Sait aussi qu'elle a pas les moyens de se payer l'un ou l'autre, même au marché noir. Elle a juste de quoi pour ses médocs, pour le loyer, la bouffe, et c'est tout. Pas d'extra, jamais. Ouais, la vie est plus dure ici qu'elle ne l'était à Tokyo, mais quelque part, elle est aussi plus belle. Parce que c'est la sienne.

Un soir, elle fait la rencontre de Leni. Leni, elle a l'air de briller plus fort que tous les autres. Elle a l'air de parler plus fort, de rire plus fort. Quand elle parle, on l'écoute avec attention, parce qu'on voudrait bien pouvoir se baigner dans l'attention qu'elle nous porte en retour. On voudrait se réchauffer au soleil de son sourire, on voudrait se lover dans la douceur de ses éclats de rire. Miwako, elle, elle voudrait juste s'assurer que Leni regarde qu'elle, qu'elle, qu'elle. Très vite, les deux se lient, passent des heures à discuter, s'endorment tard dans les bras l'une de l'autre. Ce qui a commencé comme une amitié éclair devient une tornade amoureuse. Leni ne peut plus se passer très longtemps de Miwako, et inversement. Elle en oublie même de manger, de travailler, de respirer parfois. Sa vie toute entière tourne désormais autour de cette passion ; de l'astre céleste qu'est Leni. Leni, Leni, Leni. Même son prénom, ça résonne comme de la musique.

Leni vit à New Blossom et très vite, elle propose à Miwako de s'installer chez elle. De partager les frais, pour que la vie pèse un peu moins cher. Miwako accepte, déménage sans états d'âme. L'appartement lui plaît, elle s'y sent chez elle. L'existence, avec Leni à ses côtés, est facile, légère. Elle respire un tout petit peu mieux qu'en bas, mais le spectre de la greffe ne s'éloigne pas. Jamais. Elle sait qu'elle devra y passer. Des fois, Leni essaie de lui en parler, de la convaincre d'accepter. Lui propose même de l'aider à payer pour dépasser ce corps déjà fatigué. Elle dit que Miwako a encore de belles années devant elle, pour peu qu'elle veuille bien consentir à ce sacrifice. Miwako, elle, dit que c'est de la merde. Que même sans les prothèses, les belles années s'en iront pas. Parce que ce qui les rend belles, c'est ce qu'elle en fait, elle. Elle, et pas des appareils en métal insérés dans sa poitrine, tout contre les barreaux de sa cage thoracique. Alors Leni soupire, Leni baisse les bras. Laisse-toi crever, qu'elle murmure, en soufflant comme un ballon de baudruche qu'on vide de son air. Un peu le même son que Miwako fait, quand elle respire.
2025 (27 ans)
Ça ressemblait plus à un pari qu'une demande en mariage. Alors elle l'a relevé, comme elle le fait toujours. Comme si on l'avait mise au défi de courir un marathon. Leni y a pas cru, au début. Elle, elle était sérieuse, elle voulait vraiment se marier. Fonder une famille, partager son nom avec Miwako. Elle voulait vieillir ensemble, voir la gosse accepter enfin l'inéluctable, passer sur le billard, et profiter d'une longue, très longue vie à ses côtés. En rigolant, Miwako a dit qu'elle le ferait, si Leni promettait de jamais mourir, ou en tout cas, pas avant elle. Parce qu'après tout, c'était elle, la malade. C'était normal qu'elle y passe la première, même avec ces bouts de métal dans le corps. Comme d'habitude, Leni a froncé le nez, les sourcils, tordu la bouche. Elle aime pas trop quand Miwako rigole avec ça. Avec sa propre mort. Alors elle arrête, elle l'embrasse, et Leni promet. Parce que c'est un serment en l'air, parce que ça l'engage à rien. C'est pas comme si elle pouvait vraiment contrôler ça, si ?

Le mariage arrive, et du côté de Miwako, à la mairie, y a que ses ami.e.s. Elle a pas prévenu ses parents. Leur a jamais parlé de Leni. Et de son côté à elle, c'est pareil. Les géniteurs absents du tableau, tout entier occupé par une soeur, Rain. Elles s'en foutent. Elles ont tout l'entourage dont elles ont besoin, et font la fête jusqu'à tomber d'épuisement. Les mois qui suivent ressemblent à ceux qui ont précédé - la seule différence, c'est cet anneau à son doigt. La preuve qu'elle est aimée de quelqu'un. La preuve qu'elle appartient à quelqu'un. Parfois, cette idée la dérange, et malgré le bonheur, elle fixe la bague comme si elle pouvait la faire fondre juste avec ses yeux. Comme si elle pouvait la faire disparaître. Elle est heureuse, faut pas croire. Transportée. Sérieusement. Mais peut-être que le mariage, c'était pas une bonne idée. Peut-être qu'il y avait d'autres moyens, de se montrer leur amour. Elle sait pas bien, à vrai dire. Et toutes ses pensées volent en éclats quand le téléphone sonne pour lui annoncer qu'elle a plus besoin d'y réfléchir.

Leni est morte.
Leni a menti.
Leni.
Leni.
Leni.
Ça hurle dans sa tête.
Ça serre dans sa poitrine.
Lentement, elle croit mourir.

2026 (28 ans) Le calme est revenu.
Elle s'accroche au souvenir parce que c'est ce qu'on attend d'elle, de son statut de veuve. Bien sûr, elle est triste. Bien sûr, elle a passé des semaines dans le noir - ses vêtements, son appartement -, ne quittant les lieux que pour se rendre au travail. Mais après quelques temps, les choses ont commencé à s'arranger. Elle a pu traverser la ville sans voir le sourire de Leni à chaque coin de rue. Elle a recommencé à voir leurs ami.e.s - pas tous, certain.e.s ont pris leurs distances. Faire son travail est devenu plus facile, aussi, mais le mal était fait. Les mois de deuil, à broyer du noir, avaient fait leur ouvrage, et le journal qui l'employait depuis son arrivée à New Blossom l'a laissée partir. Pour changer d'air, qu'ils ont dit, avec un pauvre sourire désolé. Elle n'a même pas rigolé.

Après ça, les choses ont commencé à se désarranger. L'appartement, que Leni aimait voir propre et rangé, est devenu un foutoir sans nom. Enfermée toute la journée, les rideaux clos, l'air vicié l'asphyxiant peu à peu, Miwako s'est lentement laissée pourrir. Elle a cherché du travail, occupant des postes sans jamais dépasser la période d'essai. Pendant des mois, les appels de la banque se sont accumulés, soigneusement ignorés. La plupart de ses ami.e.s se sont relayé.e.s pour la maintenir en vie, invoquant le nom de Leni. Comme si elle pouvait s'accrocher au nom d'une menteuse, d'une tricheuse.

Un jour, quelqu'un laisse tomber un nom, là, comme ça, comme une pierre trop lourde à porter. CERBER. Elle l'a déjà entendu, sait que c'est pour eux que Leni travaillait. Ce boulot qui avait l'air dangereux, dont elle ne voulait pas entendre parler - pour lequel elle était morte. Un nom, lâché comme un secret. Un nom, avec trop d'ombres, trop de casseroles, pour qu'on le laisse tranquille. Alors Miwako fait ce qu'elle sait faire de mieux. Elle commence à fureter, à soulever les coins de tapis, dans l'espoir de tomber sur des squelettes. Elle pose des questions, à qui veut bien les entendre, à qui veut bien y répondre. Seul le silence lui a répondu. Ça lui a foutu la haine.

Du coin de l'oeil, Rain continue à la surveiller. A s'assurer qu'elle laisse pas la pourriture gagner trop de terrain. Mais même elle peut pas faire grand-chose, quand la situation devient critique. Quand la banque la prévient que cette fois, ça y est : l'argent est épuisé. Qu'il va falloir trouver une solution, ou retourner au Japon. La menace de l'éviction, qui planait sur elle depuis des mois, se concrétise. Péniblement, Miwako se secoue. Décroche un job, en mentant un peu sur son CV. Manque de finir à la rue, pour se rattraper aux branches juste avant la chute. Sa santé, négligée depuis la mort de Leni, se dégrade chaque jour un peu plus.

Au moins, dans la maison, les fantômes n'ont pas des gueules de souvenirs.

DERRIÈRE L'ÉCRAN

Pseudo : greywaren Genre et Pronom(s) : féminin, pronoms féminins Âge : je compte les mois jusqu'à la prochaine dizaine. Région/pays : france Comment avez-vous connu le forum ? j'envisage de payer un loyer Autres commentaires ? cachez vos gâteaux Crédits : skate vibe (av), soeurdelune (icons)

28/12/2022

MY QUEEN
MON SOLEIL
MA RAISON DE VIVRE
kiss bunny

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

gangster of love

I'm a joker I'm a smoker I'm a midnight toker I sure don't want to hurt no one
I'm a picker I'm a grinner I'm a lover And I'm a sinner I play my music in the sun

10/10/2024

~~LE COLOC CHELOU~~
ROBAE
MY KING
ILYSM
coeur bunny

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

EYES SO BLUE I DROWN.

09/06/2023

J'attendais du coup d'avoir Lennox pour te dire rebienvenue, vu qu'ils vivent au même endroit héhé ! chat coeur

Bon je l'aime déjà très fort, j'ai très hâte de voir ce que vous allez faire avec Robae et puis de lire toute ta fiche parce que déjà je meurs intérieurement, ma vie pour elle, vite vite la suite stp !! tear

Bon courage pour ta fiche ! huggie

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

UC UC UC

18/05/2024

Miwako a écrit:Elle vit de paye en paye, ne pouvant pas se permettre de mettre de côté. Elle saute plus de repas qu'elle ne le devrait, c'est certain.

A croire que son patron la paye mal....... she's the giggle at the funeral 4154655440

Elle aura droit au 13e mois promis gimme

Elle me fait déjà trop de peine autant qu'elle fait du bien au petit coeur ?! J'ai trop hâte de la voir évoluer she's the giggle at the funeral 1045265584

Bon courage pour la fiche, rebienvenue chez toii she's the giggle at the funeral 4131681464

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Cosmos ✧ The colors of the rainbow are also on the faces of people. I see them bloom for me and you and I think to myself : what a wonderful world.

10/10/2024

@Nox Pope des bisous mais chuuuut hiiiiiiiii Nox she's the giggle at the funeral 1553461418

je suis sûre qu'ils vont s'entendre ces deux là, bizzarement she's the giggle at the funeral 2243471627

merci merci, je me dépêche de faire cette fiche pour venir m'amuser avec vous kiss bunny

@Arlow Darling j'espère qu'au moins le repas de midi est fourni par l'entreprise grizzly

(make it 14ème mois aussi)
merci pour les compliments, à moi aussi elle me brise le coeur she's the giggle at the funeral 3917839045

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

EYES SO BLUE I DROWN.

19/12/2022

gnniiiii elle est trop jolie et choupi je suis fan cute bear

les prémices de son histoire me brisent déjà le coeur, je sens que la suite va finir le travail she's the giggle at the funeral 3917839045

re-bienvenue chez toi et bonne rédactioooon !! coeur fixe

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

oh, show me a map of your soul, every second from now, I'm gonna love you completely.

28/09/2024

Elle est trop miiiims ! J'adore déjà ce qui se dégage d'elle, la pauvrette, on a envie de la prendre dans ses bras quand même avec tout ça she's the giggle at the funeral 3917839045

she's the giggle at the funeral 3781716902

! ~~(Seth est encore désolé ->)~~
Rebienvenue avec cette mimi, bon courage pour le reste de ta fiche qui sera forcément une masterclass, I know it ! she's the giggle at the funeral 139611567

she's the giggle at the funeral 139611567

she's the giggle at the funeral 1429850214

10/01/2023

Ji-Ho veut être pote avec elle paws

Elle est classe, j'ai très hâte de voir ce qui est prévu avec Robae she's the giggle at the funeral 1f440

Bon courage pour la fin de la fiche !

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

He coos happily, with a soft, thirsty look.
You get the impression that he's strawberry flavored, and he wants you to know it.

19/07/2023

Miwako a écrit:Toujours le nez en l'air, sans jamais regarder où elle marche, il arrive souvent qu'elle tombe tête la première dans des escaliers, ou trébuche dans un trou, ou... Les occasions de se blesser sont - trop - nombreuses et elle arbore régulièrement des pansements à des endroits improbables.

Je crois que Miwako et Link sont des âmes sœurs, futurs bff je dis. she's the giggle at the funeral 3714939836

Mais interdiction de se laisser mourir hein. she's the giggle at the funeral 222382020

Rebienvenue et courage pour terminer. she's the giggle at the funeral 3483261708

12/06/2024

@Kimura Rintarō she's the giggle at the funeral 1045265584

merciiiii, je vais essayer de pas trop te briser le coeur quand même, t'en as besoin je suis sûre kiss bunny

@Faye Wresling mais vlà la pression she's the giggle at the funeral 4154655440

masterclass jpp, faut pas balancer des grands mots comme ça she's the giggle at the funeral 3917839045

@Moon Jeong yes please she's the giggle at the funeral 3134486888

mais faut s'attendre à des unsollicited opinions et du bruit she's the giggle at the funeral 4131681464

@Link Kowalski yes please² she's the giggle at the funeral 3134486888

et un gros câlin pour lui parce que jpp she's the giggle at the funeral 3917839045

merci pour tout vous êtes des anges je chiale too much

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

21/09/2023

Hola chica paw

La fiche est super, j'aurais juste besoin d'un changement sur un petit détail dans son histoire : dans la partie 2021 (23 ans), il est écrit qu'elle n'est pas habituée aux altérations/mutations hors ça existe mondialement, il y en a également au Japon, Theseus & Icarus sont des firmes multinationales genre Apple Google.
Je te laisse corriger ça et je reviens à la vitesse de l'éclair ~

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Hit machine j'suis une hit machine
J'suis pas si facile
J'me mets 10/10
♛ by wiise

10/10/2024

@Nessie Yang Holaa paws

je sais pas à quoi je pensais en vrai, désolée pour la bourde she's the giggle at the funeral 2054377266

j'ai modifié :

Code:: Ici, les mutations, les altérations, façonnent un monde étrange, un paysage urbain auquel elle ne prêtait plus attention au Japon, mais qui prend un sens nouveau.

est-ce que c'est mieux comme ça ? kiss bunny

21/09/2023

BIENVENUE OFFICIELLEMENT

Félicitations, tu es validé.e ! Elle est parfaite, si tragique, si malade, je veux vraiiiment qu'elle soit pote avec Ji-Ho (même si elle va l'obliger à ralentir sur la clope et que c'est scandaleux parce que la cigarette c'est au moins un tiers de son look cool)
J'ai beaucoup aimé ta fiche et ta façon d'écrire ce personnage, j'ai très hâte de voir ce que tu vas en faire chat

rebienvenue dans le coin, avec grand plaisir ! Quoi faire maintenant ? Maintenant que les portes de Spring of Power te sont grandes ouvertes, tu es libre d'aller t'amuser ! Voici nos recommandations pour faire tes premiers pas et bien t'installer :

○ Tu peux créer ton carnet de bord et visiter ceux des autres afin de trouver des idées de liens intéressants. Le carnet de bord sert à la fois de fiche de liens, fiche de RPs, moodboard et autres.

○ Ton personnage est fan des réseaux sociaux ? N'hésite pas à lui créer un profil sur l'ARGO Space, qui est un peu comme l'Instagram de Spring of Power !

○ Tu as également la possibilité de rejoindre le groupe argossip pour recevoir une notification lorsque des rumeurs croustillantes sont postées sur le forum. Il te suffit de faire une demande d'adhésion !

○ Ton personnage attend d'autres personnages liés à son histoire ? Tu peux dès maintenant créer un scénario ou proposer des pré-liens.

○ Si tu as :
— Pris un poste vacant, scénario ou pré-lien affiché
— Été référé.e par un.e autre membre ;
Tu peux déjà réclamer de l'argent qui te permettra d'acheter des articles à la boutique !

○ Enfin, si tu es prêt.e à te lancer pleinement dans l'aventure SoP, nous te souhaitons de bons RPs Et si tu as besoin de te détendre autrement, la salle d'arcade t'est ouverte pour jouer ou discuter !

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Hit machine j'suis une hit machine
J'suis pas si facile
J'me mets 10/10
♛ by wiise