J'ai scénarisé la vie de mes amis parce que sans ça, ils sont profondément ennuyeux / 2ji#2

L'état de Sol l'inquiète depuis quelques jours et Aeji observe sans un bruit. Les bras sont ouverts quand son adelphe les réclame mais de son côté, l'acteur ne demande pas d'explication. Sol lui dira s'iel le désire, iel n'a pas besoin de préciser quoique ce soit. Aeji tâche de lui accorder sa présence du mieux de ses capacités au travers de la chose en faisant ses questions et ses suppositions. Heureusement, un divertissement bien conséquent l'empêche de spiraliser sur le sujet et de se perdre dans l'inquiétude. Les messages échangés avec Junji ainsi que le brunch de Noel laissent une douceur sur son coeur. Un espoir tendre, vraiment. Il y a aussi une certaine nervosité face à la nouveauté de la chose, mais Aeji se surprend à être confortable avec la situation. Être prêt tout simplement ; à rencontrer une personne l'intéressant en public, à affronter les regards et prendre la main d'un autre homme dans une foule. L'embrasser aussi. Certes, le sentiment a été ressenti et partagé à de nombreuses reprises par le passé, mais Aeji n'a jamais eu l'occasion de le vivre véritablement ; Anton n'était pas prêt pour cela. Anton n'était pas rendu à la même place. Brièvement dans les derniers jours, Aeji s'est demandé s'il l'était vraiment, prêt. Pourtant, chaque interaction avec Junji s'est faite naturellement, et les envies n'ont pas été étouffées par une gêne quelconque, ni par une peur.
Nerveux certes, il l'est. Fébrile, vraiment.
L'homme lui plait terriblement, après tout. Aeji ne s'attendait pas à la chose. Le coeur était en miettes, il y a quelques mois. Anton possède encore sa marque sur son âme. Aeji est persuadé qu'elle restera certainement ; il faut juste l'accepter. La présence que prend Junji attire toute son attention, présentement.
Le sentiment est tendre et chaleureux, en lui.
Aeji est heureux ; heureux de cette nervosité, de cette excitation, de cette anxiété légère. Le tourbillon de sentiments le rend fébrile et impatient.
Confiant en ses habits - un col roulé taupe, un pantalon brun et un manteau porte-feuille gris foncé - il vérifie la présence de son présent dans sa poche avant de lever les yeux ; Junji est là, face à lui. Sur ses lèvres, le sourire fleurit immédiatement. Aeji se redresse de son appui pour aller à sa rencontre. Le regard parcourt l'apparence de Junji un court instant, et le sourire se fait plus doux.
- Quelques minutes à peine rien de très grave. Le regard se fait surpris mais Aeji s'empare du sac. Il fait mine d'observer à l'intérieur, mais continue de parler : C'est attentionné de ta part. L'attente en valait la peine,  mais j'en doutais pas. Le regard se lève vers l'autre, se pose sur ses yeux puis ses lèvres ; le sourire d'Aeji se fait presque embarrassé, les dents s'enfonçant dans sa lèvre avant qu'il n'ouvre entièrement le sac pour en explorer le contenu. Oh - Le verre du parfum est froid contre ses doigts. Aeji le porte à son nez, le sent et sourit. C'est merveilleux. J'adore l'odeur. Et cette marque aussi. Junji a-t-il reconnu l'odeur ? Aeji aime le fait qu'il pense à lui, en la sentant. Elle te fait penser à moi ? La question est demandée sans détour.
Aeji hume et remet le parfum dans le sac pour fouiller dans sa poche. De celle-ci, il sort une unique fleur.
- Je me suis dit qu'un bouquet serait compliqué pour faire du patin alors --- Il la tend à Junji ou plutôt, s'approche. Près de lui - il sent son propre parfum - Aeji glisse la fleur dans la poche de son manteau, contre son torse, de sorte qu'elle soit visible et sécurisé. Sublime. qu'il dicte, levant les yeux vers le visage de son collègue sans faire un pas de recul. Tu sens divinement bon. qu'il commente, sans le lacher des yeux.

Les lèvres se pincent ; un geste nécessaire pour contenir le sourire qui ne cesse de vouloir prendre place sur ses lippes. Pourtant, Aeji ne le fait que brièvement ; n'y parvient qu'un instant. Il suffit de quelques secondes pour que le sourire se forme malgré lui, pour que le regard s'accroche encore plus aux traits magnifiques lui faisant face. Il est surpris ; surpris par la chose, par les sentiments qui cherchent à se créer et qui sont déjà présents. Son attirance pour Junji est une surprise venant de nulle part ; après tout, il cotoie son collègue depuis près de quatre ans maintenant. Son regard s'est posé à plusieurs reprises sur lui sans qu'aucun sentiment ne prenne place. Et pourtant - Pourtant, ils sont là. Quelque chose qui frétille et remue en lui, qui enfle et qui prend de la place, qui lui donne envie de sourire, de rire, de l'observer, passer du temps avec lui, tenir sa main, ses doigts, et poser ses lèvres sur les siennes.
Et encore, la liste ne s'arrête pas là. Les envies sont nombreuses et terriblement indécentes. Aeji est douloureusement torturé depuis que son regard s'est attardé sur la taille fine de son partenaire. La vision a éveillé des idées et des envies nombreuses et précises, dans son esprit. Il y révasse à l'occasion. La chose pose légèrement problème pour la rédaction de son prochain roman.
Peut-être que Aeji s'est permis d'écrire certaines choses dans un dossier sans nom pour évacuer.
Des écrits qui ne finiront jamais dans l'un de ses romans.
La tête se penche légèrement vers l'autre acteur ; il sent l'odeur de son parfum un peu plus, hume son appréciation.
- Vraiment ? La paire parfaite Ses iris suivent le mouvement de son regard  ; la caresse offerte contre ses lèvres. Aeji n'est qu'un homme, vraiment ; Junji, qu'il commente, une plainte légère dans la voix, une réprimande également.
Le nez de l'autre se soulève ; geste léger aussitôt remarqué.
Aeji est traversé d'un rire ; à peine un souffle vraiment, tandis qu'il lève les yeux au ciel, observe brièvement la patinoire et ce qui les entoure. Il n'a jamais embrassé un autre homme en public. Junji lui donne terriblement envie.
- Ne bouge pas., qu'il lui souffle. Le sac est maintenu par l'une de ses mains tandis que l'autre va, avec douceur, s'emparer de la joue de son collègue. Aeji se penche et s'arrête si près, trop près, l'observe une longue seconde et sourit, les yeux se plissant sous le poids de son sourire, avant de poser ses lèvres contre les siennes.
Le contact est doux, léger. À peine un effleurement, d'abord.
- Tu es magnifique., qu'il dit, la pensée lui parcourant l'esprit depuis un moment, déjà. Elle est accompagnée par d'autres qu'il se garde de prononcer en public, sauf peut-être : Tu me rends fou, Junji. Mes pensées sont hantées par ta présence depuis des jours. La confession est suffisamment décente, il suppose. Aeji ne s'arrête pas sur la chose ; il l'embrasse déjà une autre fois, cette fois-ci plus pleinement, à la hauteur des désirs ressentis. Il lui faut, après tout, combler le désir de ses lèvres qu'il porte depuis leur dernier rendez-vous.

Le rire de Junji est doux contre ses oreilles. Presque autant que ses lèvres contre les siennes, oui. Aeji sourit doucement, passe sa langue contre ses lippes pour y chasser la saveur de Junji, encore. S'il est terriblement tenté de s'emparer de ses lèvres pour une troisième fois, Aeji sait faire preuve de contrôle et de décense. Il rit comme son collègue, la tête se penchant légèrement et son front appuyant contre le sien une courte seconde avant qu'il ne se recule d'un demi pas. La gorge est raclée pour chasser le rire, pour chasser les pensées.
Face aux paroles de Junji, il ne peut qu'hocher de la tête et le dévorer du regard.
- C'est une bonne idée, oui. L'une de ses mains se lève, se pose sur la sienne accrochée à son épaule, et Aeji la serre légèrement avant de demander, du regard, s'il peut lui tenir la main.
C'est une chose qui le fait rêver depuis des années ; tenir la main d'un autre homme en public.
Le fait qu'il s'agisse de Junji n'est qu'un bonheur supplémentaire. Une douceur si tendre que Aeji aura des carries au coeur, il en est persuadé.
Qu'importe, il l'accepte.
Ses doigts - petits, si délicats comparés aux siens - restent un court instant au creux des siens. Aeji sait que le regard des autres peuvent se poser sur eux. Certes, l'absence de tatouages le rend plus difficile à reconnaître, mais Junji possède la même beauté que sur l'écran. Son chapeau n'est qu'un bouclier.
Alors, il reste près de lui. Un pas jamais trop rapide, jamais trop lent. Les doigts qui s'effleurent, par moment. Et surtout, son regard qui ne cesse de se perdre sur ses traits malgré lui.
- Tu as déjà fait du patin ? , qu'il demande, une fois rendu dans la file d'attente. Il y a deux personnes devant eux. Aeji ajuste le col de son manteau, jete un regard à Junji pour vérifier s'il est bien protéger du froid, lui aussi. J'en ai fait quelques fois à l'intérieur avec des amis par le passé. Ah - et pour une émission de variété. Un rire, léger. Aeji grimace. Les vidéos doivent se trouver en ligne. S'il te plait, ne les cherche pas. Les émissions coréennes peuvent être particulières, parfois. Surtout celles d'il y a dix ans. Quoique la chose la plus honteuse est certainement la coupe de cheveux qu'il avait, à l'époque.
Le regard posé sur Junji, Aeji pince ses lèvres. Il baisse le regard sur les siennes - si tentatrices - avant de s'avancer d'un pas, une personne étant déjà partie avec ses nouveaux patins. L'invocateur en profite pour regarder la patinoire, au loin. Il observe les gens s'amuser, les enfants apprennent.
- C'est un bel endroit. T'as eu une brillante idée, Junji. , qu'il commente, reportant son regard sur lui. J'suis content qu'on soit ici.

Impossible de détourner son regard de Junji, vraiment. Aeji savait bien pourtant, depuis quelques années, que l'autre homme était charismatique et profondément beau. Lui-même se perdait parfois, sur les tournages, pour l'observer. Un regard ne pose pas problème, après tout. Ce qui est beau est fait pour être regarder avec respect. Sauf que le respect perd sa place depuis quelques semaines tant ses pensées sont indécentes et que son regard est plus lourd. Aeji est surpris ; amoureusement surpris. Le sentiment s'est fait une place avec une vitesse folle, a changé la profondeur de ses pensées. Il est étrange, vraiment, de voir Junji sous un tout autre angle. Avant, il était si loin. Avant, il y avait un monde entre eux.
Maintenant, Aeji a ce désir de voler chacun de ses souffles, chacun de ses baisers, chacun de ses soupirs et de ses gémissements. Les envies sont nombreuses et son calme est immense tout comme son contrôle.
Il veut lui apporter des fleurs, lui faire à manger, lui tenir la main, caresser ses cheveux et lui masser le dos, s'il le désire. Lui acheter des choses simplement car ils lui font penser à l'autre.
Il y a un tourbillon, vraiment, lorsqu'il est question de son parteniare, dans ses pensées. Aeji pourrait se moquer de lui-même s'il n'était pas habitué à de pareils désirs. Il espère seulement que cette fois-ci, il pourra les exprimer entièrement. Qu'il pourra aimer Junji pleinement. Ou du moins, apprendre à l'aimer pleinement. Avoir une chance, une vraie.
Peut-être est-ce la magie des fêtes, mais il y croit.
Pour le moment, tout apprendre de lui suffit. Découvrir son passé, ses passions et l'entendre, surtout, lui raconter de telles choses. Aeji l'observe avec attention et dévore chacun de ses mots comme il aimerait dévorer ses lèvres - et lui tout entier - et hoche de la tête.
- J'ai jamais vu tes autres projets, je crois. Peut-être que je te laisserais voir l'émission si tu me laisses voir de vieux projets. , qu'il dit, un sourire sur les lèvres, le regard attentif posé sur l'autre. Aeji penche sa tête sur le côté, fronce délicatement des sourcils à la question de son collègue.
- Oh - Ça te gêne ? D'un geste délicat, il éloigne ses doigts des siens. Si Aeji ne les tient pas spécialement, la proximité était bien présente.
Il y a un silence tandis que son regard se perd autour d'eux brièvement. Puis, Aeji reporte son attention sur Junji, observe ses traits de son regard intense.
- J'imagine que - un peu, oui ? Il ne sait pas vraiment, Aeji. Il fronce ses sourcils, la tête se penchant sur le côté. C'est compliqué, dans un sens. J'ai très envie d'être avec toi, et le regard des autres ne m'importent plus. Il m'a longtemps dérangé, et j'ai longtemps eu peur mais - Ah. Les patins.
Devant eux, les gens ne sont plus là. Aeji fait un signe à Junji d'avancer, demande sa pointure et comprend assez aisément l'employé, est plutôt fier de lui. Aeji a toujours cette peur de se tromper dans ses mots. Pourtant, il connait bien l'anglais. Il est simplement maladroit. La bonne pointure en main, il attend que Junji ait les siens pour l'entrainer vers un banc.
- Je t'aide ? qu'il demande, avant de grimacer et de sourire. Mais dis moi si je les attache bien, d'accord ? Il laisse l'autre s'asseoir et pose un genou, devant lui. Les bottes sont retirées avant qu'il ne continue. Je l'ai dit à personne vraiment - pour mon orientation. Mon adelphe et ah - le tien Un rire. savent à cause d'une ancienne relation mais sinon. Il hausse des épaules. J'ai juste envie de le vivre pleinement sans me poser de questions. Si des gens - apprennent ou voient hm. Je verrais à ce moment là. Il serre le patin, lève les yeux vers Junji. Mais jamais j'irais contre tes propres envies, sache le. C'est important, même si Aeji espère que Junji n'a pas honte, de son côté.

Aeji garde son attention sur Junji tandis qu'il lui répond ; il y a quelque chose de frais et de nouveau de simplement pouvoir parler. De communiquer et de poser des mots sur la situation, sur les choses en toute honnêteté. Aeji se rend compte que c'est une chose qu'il cherche depuis des années ; qu'il a tenté de faire naître et d'entretenir seul avec Anton, dans leur relation. Mais au final, seul, la chose ne tenait jamais en place. Toujours, il était épuisé, incertain. Avec Junji, les mots sortent et se font entendre et Junji lui répond d'une manière qui lui semlbe profondément honnête. Du moins, Aeji le croit. Les dernières semaines lui ont permis d'apprendre à connaître son partenaire, son collègue et à coup sûr, il y a beaucoup de choses à découvrir encore. L'invocateur ne demande qu'à les apprendre, qu'à savoir. Mais il n'est pas pressé, qu'importe si son assurance à demander des rendez-vous si rapidement pourrait prouver le contraire. Il aime l'idée que chaque nouveau jour lui apprend de nouvelles choses au sujet de l'homme ayant toute son attention.
Il hoche de la tête, Aeji, tandis qu'il s'occupe avec attention des patins de Junji. Comme l'autre lui demande, il les attache suffisamment serré, fait le noeud de sorte à ce qu'il ne soit pas inconfortable pour Junji et remonter ses chaussettes pour protéger les os de sa cheville. Il sait qu'on peut irriter la peau, juste là.
- Une relation solide peut affronter et traverser n'importe quelles conséquences... Enfin. Un léger sourire, levant les yeux vers lui. C'est ce que je pense, en tous cas. Ce qu'il désire dans sa vie, surtout. Quelque chose qui, malgré les larmes et les difficultés, restera en place. Un amour qui se travaille et qui s'entretient, qui grandit et évolue au travers de la vie et des obstacles.
- Je fais attention. Promis. C'est fait. Les lacets sont bien attachés et les patins bien mis. Aeji pose une main contre le mollet de Junji et l'observe un moment. C'est bien ? T'es confortable ? qu'il demande, toujours agenouillé devant l'autre. Il prend un moment à l'observer, attentif à son confort avant d'hocher de la tête et de se redresser pour s'asseoir à ses côtés. Tu peux m'aider, oui. Ça me ferait plaisir, énormément. L'envie de poser un baiser contre ses lèvres est présente, mais l'espace pour enfiler les patins est parti et fermé, et nombreux sont les parents avec leurs enfants. Trop de gens, trop près. Le regard d'Aeji, pourtant, communique bien son envie et son désir de le faire. S'il te plait, Junji., qu'il dit, le ton plus bas, bien élevé.

Le regard est lourd et empli de questions. Ou plutôt, d’une seule. Aeji ne la prononce pas, sait peut-être qu’il demande trop. Il ne saurait dire, en vérité. Après tout, le premier baiser a été échangé quelques minutes plus tôt seulement. Il est habitué à autre chose, à une autre manière d’être. Il faut dire que les désirs d’Aeji sont nombreux et présents depuis bien des années face aux marques d’affection. Que l’homme a non pas un besoin de s’exposer ouvertement mais seulement de vivre pleinement ses émotions et ses envies sans lancer un regard craintif par-dessus son épaule. Si souvent, il a eu envie de poser ses lèvres contre celles d’Anton, de passer un bras autour de sa taille ou de le serrer contre lui. Son ancien partenaire avait pourtant même peur d’une accolade qui aurait été acceptable entre deux hommes, entre deux amis. Le regard implorait alors les envies en silence tandis que Aeji prenait sur lui, toujours. L’amour en valait la peine qu’il se disait, qu’importe si son cœur était serré et qu’il avait déjà pleuré plusieurs fois pour l’autre homme.
L’amour n’en valait pas la peine ; Aeji était simplement trop borné.
Même aujourd’hui, il pourrait se convaincre qu’en communiquant d’une certaine manière, les choses pourraient fonctionner.
Mais pas présentement ; pas tandis que ses yeux sont ancrés à ceux de Junji et d’une douce tendresse vague à l’intérieur de son coeur. Il ne sait pas s’il est amoureux. Il est trop tôt pour l’être, vraiment. Mais Aeji sait qu’il pourrait l’être avec aisément, avec une facilité presque effrayante.
Souffle surpris quittant ses lèvres ; le baiser disparaît aussi vite qu’il est déposé contre ses lippes. Aeji cligne des yeux, ahuri, avant de pincer ses lèvres pour contenir la bêtise qu’est son sourire. Son expression reste niaise malgré ses efforts.
- Vraiment ? qu’il demande, attentif face aux explications de Junji. Il fronce des sourcils légèrement. Est-ce que ça veut dire que j’ai pas assez serré les tiens ? Un léger rire, un poil d’embarras. Aeji cligne des yeux à sentir la tension que Junji met dans les lacets. Ah oui - clairement je l’ai pas assez serré. Heureusement que t’es là pour ça.
Il prend un moment pour l’observer, le laisser terminer la chose et aussi, s’occuper de serrer ses propres patins. Puis, Aeji le suit en direction de la patinoire et reprend.
- Tu sais … En parlant des producteurs. Aeji revient sur le sujet sans vraiment rester dans le même terme. Il attend de croiser le regard de Junji pour continuer. Je veux juste dire - Bien… Je serais pas là avec toi aujourd’hui si j’avais pas envie que ça devienne éventuellement quelque chose de sérieux et si je l’étais pas, à notre sujet. C’est tôt pour voir ces possibilités là encore, on l’a déjà dit toute à l’heure mais - Il s’arrête sur le bord de la patinoire, pince ses lèvres et continue, confiant. C’est déjà des choses que j’ai considéré bien avant de t’inviter le 25. Je tiens à ce que tu saches que je t’ai invité en connaissance de causes. Qu’il ne reculera pas. Il y a sûrement des choses qu’Aeji n’a pas considéré, mais qu’importe. Il affrontera les surprises une à la fois.

Il y a des erreurs nombreuses, dans le passé, le tout accompagné par une contrainte toujours présente. Au final, si Aeji a souvent pensé mériter la chose et devoir être patient, laisser le temps à Anton de se sentir mieux et juste de l'accompagner, l’aimer ; il sait que la chose n’est pas saine. Il sait que les paroles de son ancienne flamme en ligne sont vraies, à ce sujet là. Qu’il a été patient avec Anton comme il aimerait que son premier amour l’ait été avec lui s’il avait partagé son ressenti. Les messages échangés quelques semaines plus tôt ont fait leur chemin dans son esprit ; Aeji a soufflé, s’est éloigné de la culpabilité et du devoir qu’il pensait avoir envers Anton pour ouvrir ses yeux, pour voir plus loin que la relation dans laquelle il se sentait encore présent.
Et ses yeux se sont posés sur Junji, le voyant pour la première fois.
Par moment, Aeji se sent coupable ; de délaisser Anton, de ne pas être compréhensif, de ne pas l’attendre. Parce qu’il l’aime ; il l’a aimé. Il n’est pas certain du sentiment, trop perdu encore face à la chose, mais il sait une chose.
Que Junji lui plait tout autant et que les mystères à son sujet, il veut les découvrir. Il veut passer du temps avec lui et se permettre d’imaginer un futur, un avenir. Il veut lui tenir la main et l’embrasser et cet avenir, il semble beau et doux, et Aeji se permet d’y penser, d’y laisser une chance.
Il sourit alors ; une douceur sur ses lèvres quand Junji confirme posséder le même désir que lui. Le seul fait de l’entendre accentue l’affection qu’il lui porte.
- Je suis content de l’entendre, qu’il dit. Aeji le suit difficilement dans la patinoire et se tient de sa main libre sur le bord de celle-ci, ricanant faiblement de lui-même à sentir ses genoux supporter difficilement son poids et son équilibre.
L’inquiétude de Junji capte son attention, et Aeji tourne son sourire amusé vers lui. Il serre ses doigts.
- Ça dépend. Tu restes là pour me sauver ? Il y a une hésitation presque absence avant qu’il ne lâche le mur de la patinoire pour porter sa main maintenant libre contre le second bras de Junji. D’une poigne ferme, Aeji se tient sur son avant bras, face à lui. Ah - pas vraiment pratique pour patiner, hein ? Il rit encore. Dans la série, le rire d’Aeji est souvent plus grave, forcé. Proche quand même de la réalité, le vrai rire d’Aeji est plus amusant qu’apeurant. montre moi comment Junji, s'il te plait

Les traits d’Aeji se font plus dur ; il suffit qu’il se concentre sur l’apprentissage de quelque chose pour que la douceur de son expression s’envole. Les sourcils sont froncés tandis que l’acteur suit les indications de Junji et essaie de les appliquer ; la chose est difficile, plus qu’il n’aimerait. Il a confiance en ses jambes, pourtant. Aeji les muscle autant que ses bras, que son torse. Il essaie de suivre un programme soutenu pour être en accord avec le personnage qu’est Goblin ; un homme pris en prison depuis des années, qui passe sa rage et sa colère dans l'entraînement quand il n’est pas occupé à fuir. Les dernières années lui ont offertes des épaules plus développées qu’il cache encore sous ses pulls et ses vestes pastels. Ses jambes ont enflé autant ; il devient difficile de s’acheter des pantalons depuis quelques mois. Les cuisses sont devenues trop larges, trop musclées. Plus qu’auparavant, en tout cas.
- Comme ça ? Le regard se lève ; le froncement de concentration diminue alors qu’il observe la grâce de Junji, face à lui. Il est beau, sans grande surprise. Mais Aeji s’abreuve de la vision, charmé par l’ambiance du moment. Ah - D’accord. J’essaie. Il y a une certaine incertitude à lâcher le côté, mais Aeji inspire et le suit, ses mains dans les siennes. Aucune humiliation n'est ressentie face au fait d’être un homme de son âge qui ne sait pas comment patiner, encore. Peu importe, vraiment. Junji est là pour lui apprendre.
Et pour le moment, Aeji ne tombe pas.
Il sourit, fier de lui.
- Je pense que je commence à comprendre. Mais il y a un mouvement à faire pour avancer ; comme pour marcher. L’élan manque, au bout de quelques secondes, et Aeji amorce un mouvement. Il essaie, du moins. L’équilibre lui manque et son corps balance brièvement vers l’avant, puis vers l’arrière. Il y a une seconde de panique qui traverse ses iris, puis il se reprend. Okay, peut-être pas. , qu’il dit, dans un rire. Son coeur bat un peu plus fort dans sa poitrine. Un mélange entre la présence de Junji et le danger dans lequel il se trouve. Faudra tenir ma main plus longtemps, j’en ai bien peur., qu’il ajoute, le rire se faisant douceur au bord de ses lèvres.

Il y a une certaine tension dans ses jambes pour garder son équilibre ; Aeji suit les indications de Junji, lui offre des sourires à l’occasion et a les traits traversés par une panique comique quand d’autres passent un peu trop près d’eux. Malgré tout, Junji reste confiant, patient. Il assure sa sécurité tout en restant énormément gracieux, lui arrachant quelques battements de coeur plus vifs avec ses sourires.
Aeji a les cuisses en feu quand il parvient à freiner convenablement. S’il pense être capable de patiner sans les doigts de Junji au creux des siens, aucun commentaire n'est fait. Il est bien, comme ça, à patiner à ses côtés. Bien que Junji est beaucoup plus talentueux que lui.
- Je commence à avoir faim, et toi ?, qu’il demande, au bout d’un moment. Ils sont là depuis une heure environ. Aeji peut sentir le bout de son nez qui est gelé. La quantité de gens autour d’eux a diminué, aussi. Quelques flocons tombent. Tu voulais sortir Sugar avant de partir ? Sam est quelque part dans un arbre, tout près. Aeji l’a laissé apparaître un peu plus tôt dans la sortie, sans le mentionner. Sa présence l’aide avec son anxiété. Mine de rien, discuter avec Junji de ce qu’ils sont l’un pour l’autre était une certaine source de stress. Aeji a profondément envie que les choses fonctionnent ; que les sentiments soient réciproques.
Un tendre sourire sur les lèvres - comment ne pas sourire en observant Junji ? - l’invocateur ajuste le foulard de son collègue, admirant la beauté de ses traits. Ses joues sont rouges à cause du froid. La couleur le rend profondément adorable.
- Si tu veux … je vais nous chercher quelque chose à boire, de chaud. Pendant ce temps, tu peux patiner encore un peu avec Sugar et peut-être hm… les gobelines ? Si elle veulent bien. Aeji sait qu’elles n’ont jamais vu la neige, encore moins de la glace. Je leur dirais de se cacher. Il vaut mieux qu’elles soient invisibles ; il ne faudrait pas que des fans reconnaissent Junji ainsi que ses invocations.
La proposition faite, il lâche enfin le foulard. Junji est protégé autant que possible, maintenant.

Un hochement de tête et Aeji observe Junji s’éloigner. Sam est une ombre qui les surveille tandis que les gobelines, présentes sans pour autant être apparentes, ricanent et se font un chemin jusqu’à son collègue. Il met un moment, Aeji, avant de quitter le bord de la patinoire. Mine de rien, il y a quelque chose de féérique à voir Junji et son aise sur la glace. Il est enchanteur de pouvoir admirer la chose ; de pouvoir l’observer, là, dans son élément. Les talents de son collègue ne cessent de le surprendre, et Aeji est profondément émerveillé par la vision qu’il lui offre lorsqu’il fait un saut en compagnie de Sugar. Les filles aussi, à coup sûr ; il suffit de porter attention pour entendre leurs excitations folles. Aeji les imagine déjà en train d'exécuter des sauts similaires.
Malgré tout, il ne regarde pas la chose ; il préfère aller retirer ses patins et les retourner, puis aller chercher les breuvages promis. Le froid est encore tendre, mais il reste malgré tout présent. Il peut le sentir tandis qu’il respire, à chaque fois. Un chocolat chaud fera grand bien, oui.
Lorsqu’il revient avec les breuvages, il suffit de quelques secondes à peine pour que Junji patine pour le rejoindre.
- Je bouge pas. Prends ton temps. La main est tendue brièvement pour caresser le pelage de Sugar. Aeji lui adresse un sourire et les laisse disparaître, puis grimace en sentant Hana s’accrocher à sa jambe comme un boulet. Attention, qu’il avertit, sentant déjà les autres faire les pestes et grimper sur son dos. Aeji lance un regard autour de lui, se garde d’un commentaire et s’éloigne plutôt de la patinoire pour accéder à une zone plus tranquille, non sans être loin du kiosque louant les patins. Quand Junji retourne les siens, il lui adresse un signe de la main. Les gobelines ont eu le temps de l’abandonner, jouant plus loin dans un tas de neige.
- On peut y aller avant le restaurant, oui. Les séances sont de courtes durées, de toute manière. Après, ils pourront manger un bon repas et se reposer quelque part. Peut-être chez Aeji ou alors, chez Junji. Sauf si Junji veut mettre fin à leur rendez-vous ; il n’en serait pas insulté. Les sourcils s’haussent comiquement lorsque Junji se presse contre lui, avant qu’un tendre sourire prenne place sur ses lèvres. Tu as froid ?, qu’il demande, frottant son dos. Mine de rien, Junji a bien profité de la patinoire. Les lèvres chaudes par le chocolat chaud, Aeji pose un simple baiser contre la joue de son collègue. Il fera plus chaud à l’intérieur, oui. Malheureusement, Aeji ne possède pas le permis. Du moins, pas encore ; son contrat actuel lui demande d’acquérir les deux, voiture et moto, pour les possibilités associées à la quatrième saison déjà en négociation. Tu es venu en voiture ? Étrange est le fait de ne pas savoir une pareille information. Je nous commande un uber, sinon. Il a l’habitude, de toute manière. Il ne vaut mieux pas marcher dans le froid. Toujours contre le dos de Junji, sa main exécute un mouvement circulaire. Il prend une gorgée de son breuvage pour se réchauffer même si, grâce à Junji, son coeur est bien chaud.

Malgré le calme ressenti par Aeji, il y a toujours cette petite anxiété qui danse dans ses veines. Les suppositions folles qui se glissent dans son esprit, les questions qui naissent et qui demandent des réponses. Mais l’homme reste calme, la présence de Sam aidant comme souvent, et il tâche de profiter du moment. De la présence de Junji, vraiment. Mine de rien, les événements sont surprenants. La présence de sentiments naissants aussi. Aeji ne se doutait pas qu’une telle chose pourrait arriver ; il aime Anton depuis des années, après tout. Anton semblait être, depuis si longtemps, l’homme de ses rêves. Certes, les défis ont toujours été nombreux, les disputes aussi comme les silences, mais Aeji n’a jamais voulu lâcher prise. Pourtant, les pensées se tournent de moins en moins vers son ancien agent. C’est plutôt Junji, son collègue, qui envahit son esprit. Il ne comble pas les vides laissés par Anton ; il prend sa propre place.
Aeji ne s’y attendait pas ; il est surpris, encore. Une surprise tendre, appréciée.
Il est curieux, sincèrement, de voir ce que l’avenir peut leur réserver. Sérieux quant à ses intentions liés à son partenaire. La chose a été pensée devant les pages de son livre lorsque l’inspiration ne venait pas, lorsque son esprit était trop préoccupé par la naissance de certains émois.
Dans l’obscurité du planétarium, Aeji vadrouille en compagnie de J et de Sugar dans la partie exposition de l’endroit. Les bouts de cailloux et les explications scientifiques le troublent plus qu’autre chose ; certes, il trouve les faits intéressants, mais Aeji ne possède pas un anglais assez poussé pour tout comprendre les termes utilisés. Il observe plutôt les images ou les items exposés.
De quelques pas, il rejoint J et Sugar, passant sa main contre sa taille et se penchant près de son oreille.
- T’as trouvé quelque chose d’intéressant ? , qu’il demande. Il y a une courte hésitation, puis il fait pression contre sa taille et pose un baiser derrière son oreiller. J’ai pris des billets pour un spectacle , qu’il annonce. Sur… Pink Floyd ? Le nom lui dit quelque chose. Aeji ne connaît pas spécialement le groupe, par contre ; il ne saurait pas reconnaître une chanson. Ça commence dans cinq minutes. Certainement plus intéressants que quelques cailloux et des explications quelconques. La musique, peu importe la langue ; Aeji l’apprécie.

Aeji fronce un peu des sourcils, légèrement, à la mention des années lumières. Lui-même ne voit pas vraiment comment calculer la chose. Certes, il connaît le terme pour l’avoir lu dans des livres, entendu dans des films ou encore dans la vie de tous les jours, mais il n’a pas vraiment de souvenir associé à l’explication. Il faut dire que Aeji, il a toujours préféré les arts que les sciences. Il a toujours aussi particulièrement perdu lorsqu’il était question de lire de la fiction. Malgré tout, il continuait en faisant mine de comprendre, plus intéressé par le plot du livre que par ses détails scientifiques.
Il y a un léger mouvement de recul dans ses gestes ; assez pour laisser de la place à Sugar qui revient vers eux, contre Junji, et assez pour le cacher de certaines autres personnes visitant l’exposition autour d’eux. Aeji lui offre un sourire quand le regard de l’invocation brille dans la noirceur, cachée dans le manteau de Junji. Il ouvre la bouche pour lui dire quelque chose, désireux de savoir si Sugar est également excité à l’idée de voir la représentation, quand Junji s’empare de son bras. Le coeur s’emballe avec tendresse et les iris coulent vers lui tandis que Aeji se laisse entraîner sagement.
Sous la question, il hume et serre les doigts de Junji, légèrement.
- Je connais.. le nom. Et le logo ; je le reconnais. Mais pour les chansons - j’en connais surement plusieurs, mais comme ça, je peux pas te les nommer. Aeji hausse les épaules, tourne les yeux vers lui et sourit, avant de sortir les billets et de les tendre au responsable. Il y a une petite chaleur dans son ventre, là, à tenir les doigts de Junji face à un inconnu et vivre une activité ordinaire en sa compagnie devant le regard des autres. Aeji remercie l’employé d’un merci parfaitement prononcé - la politesse a été apprise en premier - avant d’entrer dans l’immense salle. Le plafond où se trouve l’écran géant est particulièrement intéressant.
- Et toi ?, qu’il demande, curieux. Le regard se défait de l’écran pour se poser sur Junji. J’ai oublié de demandé. Tu les connais ? Ça doit être plus populaire ici. Il se demande bien des choses, Aeji, sur l’enfance de Junji et le fait de grandir ici. Son passé l'intrigue, autant qu’il a envie de faire partir de son présent et de son futur. Ah - nos sièges sont là. Presque au milieu, mais dans le fond de la salle surtout. Aeji espère qu’ils verront bien. Je vais laisser Imugi apparaître, je crois. Au cours des dernières semaines, le petit dragon a expérimenté beaucoup de premières fois. Aeji veut bien en partager certaines avec lui; il sait qu’Imugi adore les jeux de couleurs, après tout.
Avant de s’asseoir, le manteau est retiré. Aeji aide Junji à en faire de même, laissant Sugar la possibilité de se cacher dans le vêtement malgré tout. Au creux de sa manche, Imugi apparaît et gigote, se glisse et extirpe sa minuscule tête dans l’ouverture de son collet.
- Junji !, qu’il fait, si heureux, avant d’aller contre le cou de l’autre invocateur. Le pelage de Sugar n’est pas épargné en matière de caresses généreuses.