murder on the dancefloor (law)

cw  sang, blessure
Curtis est encore très surpris de la tournure de son après-midi, peut habitué à recevoir les coups qu'il donne. Cest compréhensible. Il a voulu régler son compte à un type et il s'est avéré qu'il n'était pas le seul à se balader avec un objet long, fin et tranchant dans sa poche. Celui de son adversaire est directement sorti de son bras et est venu se loger quelques part où ça fait mal.
Ce n'est vraiment pas une bonne journée.

Elle a très mal commencé quand il s'est fait planter par son client qui, finalement n'avait plus besoin d'une course car il a largué sa copine et n'ira pas la rejoindre aujourd'hui àl'Aerium et n'ira pas non plus à ce restaurant très cher qu'il lui avait promis. S'en est suivi une conversation téléphonique interminable que Curtis aurait facturé s'il en avait eu l'occasion, à écouter son client se plaindre de sa vie sentimentale tandis qu'il cherchait un moyen de lui raccrocher au nez sans perdre le portefeuille sur pattes (Il s'en remettre et d'ici quelques jours suppliera Curtis de l'emmener pour son nouveau date, rich people). Un détail que Curtis n'avait pas étudié de manière assez approfondie en créant sa page ARGO, c'est qu'une grande majorité des personnes qui font des trajets dans sa voiture s'attendent a avoir une conversation, apprécient la "chaleur du contact humain" qui différencie son travail d'une voiture autonome.
La plupart du temps, il reste silencieux, très silencieux, la musique à un volume raisonnable et reçoit des avis agréables sur la qualité du trajet et le calme qu'il propose. Les choses se gâtent quand il doit feindre s'intéresser à la cousine ou la petite nièce d'une personne qu'il ne reverra jamais.
Exception cependant pour les animaux de compagnie qui trouvent grâce à ses yeux. Il veut bien voir les photos des petites mamies riches.

Il a décidé d'aller faire des courses pour la peine, puisqu'il était dans le quartier et a manqué de se prendre la tête avec le caissier qui s'est trompé sur une promotion. Curtis était d'humeur bagarreuse. On lui a sapé sa journée, hors de question que d'autres en passent une bonne. C'est une juste rétribution. Après un bras de fer inutile pour à peine un dollar, il a continué sa route.  
De fil en aiguille les évènements ont empirés jusqu'à ce qu'il se fasse poignarder dans une ruelle sombre. Il a réussi à repousser son assaillant qui voulait lui voler les clefs de sa voiture et le mettre en déroute, mais maintenant il saigne et il ne va pas tâcher ses fauteuils en cuir. Ce n'est pas raisonnable de prendre la route dans son état.
Ce n'est pas envisageable d'appeler une ambulance, la famille ou quelqu'un d'autre de son répertoire. Il peut se débrouiller seul.

Curtis rentre dans la première boutique qui s'offre à lui et qui est encore ouverte. Une boutique d'antiquité avec des objets tantôt laids, tantôts moches, tantôts inutiles et certains qui auraient bien leur place dans la coloc de Robin, pour aller avec la déco dans le jus de la bâtisse. Il faudra qu'il revienne faire des emplètes ici s'il en a l'occasion. Sauf s'il se fait mettre à la porte. Il n'a pas besoin de grand chose et suppose que ce qu'il cherche se trouve partout.« Bonjour. Poliment, il appuie sur sa plaie et prend une grande inspiration, essayant de cacher son malaise. Déjà son teint pâle est devenu encore plus fantomatique. Même s'il enlevait ses lunettes il serait incapable d'utiliser son pouvoir pour convaincre et forcer la personne à lui donner ce qu'il veut. « Vous vendez un kit de couture.. par hasard ? J'en ai fortement besoin. Peu importe le prix » Sont les derniers mots qu'il se souvient avoir prononcé avant que son menton ne rencontre le comptoir.

cw  sang, blessure, opération sauvage

Llewhelyn n'eut pas le temps de poursuivre la conversation, ni de répondre à l'étranger, qui venait de s'écraser contre le comptoir avant de s'écrouler sur le sol dans un bruit de sac d'équipement militaire. L'ancien médecin se levait pour faire le tour et regarder l'étendue des dégâts après s'être assuré que son visiteur nocturne ne venait pas de mourir dans sa boutique, ils seraient tous les deux très embarrassés par cette situation.

Le menton n'avait pas supporter la rencontre avec le pin du comptoir, contraignant le propriétaire des lieux d'improviser une compresse avec des mouchoirs le temps de fermer la boutique et de ramener son blessé à l'étage. Une personne dites avec un peu de bon sens, prompt à ne pas vouloir d'ennuis aurait appelé une ambulance, peut-être même la police, mais Law avait lui aussi du bon sens, et pour lui un homme blessé qui demandait un kit de couture en fin de soirée, ne voulait certainement pas avoir la mauvaise surprise de se réveiller menotté à un lit d'hôpital. Le médecin n'aurait eu aucun scrupule à lui proposer le kit de couture le plus ancien de sa boutique qui avait appartenu à une courtière célèbre en Argentine, mais l'homme s'était évanoui avant. Il avait de la chance que le gérant de la boutique fut un médecin dans une autre vie, et surtout un peu d'ethos, chose qui manquait cruellement dans ce monde de brutes.

La lumière close, Llewhelyn ramassait l'homme qui était en train de se vider lentement de son sang sur son sol, pour l'amener à l'étage et l'installer dans un lit. Sa gourde posée sur la table de chevet, il observait l'inconnu, vérifiant son pouls, puis les blessures. Le menton avait rougi les mouchoirs, quant au flanc, la blessure était impressionnante, et le mutant était curieux de savoir combien de mètre avait marché le blessé avant d'atteindre sa boutique. Une fois son équipement récupéré, il s'assura d'anesthésier localement son patient afin de ne pas le réveiller au milieu de sa mission couture. Calmement, et en musique, il s'attelait à désinfecter la plaie et la recoudre, avent de s'attaquer au menton. Une fois qu'il avait terminé son œuvre, il mettait son patient sous perfusion intraveineuse, déposant un verre d'eau et quelques biscuits pour quand l'homme se serait réveillé.

L'inconnu pouvait être n'importe qui. Un espion, un meurtrier, un criminel recherché, un terroriste, humain ou mutant, peu importait pour Law, son rôle pour le moment était de s'assurer qu'il n'allait pas lui claquer entre les doigts et il était donc partit pour passer une nuit blanche loin de son chez lui habituel. Ça tombait bien, il avait un peu de rangement à faire.

Lorsque le soleil pointé de nouveau le bout de son nez, Law avait quitté son point d'observation (la baignoire au fond de la pièce) pour se changer et préparer un petit-déjeuner digne de ce nom. Il n'avait pas fait une nuit blanche depuis quelque temps, mais ce n'était pas rare, il venait de terminer son assiette lorsqu'il entendit du mouvement et des bruits de froissement venant de la chambre. L'homme s'appuyait alors contre l'encadrement de la porte, une tasse de thé fumante à la main, observant un instant l'inconnu dans le silence.

« Bonjour. Le saluait-il, prenant le temps de boire une gorgée de son thé, je vois que vous êtes déjà sur vos deux pieds, et je comprends que vous devez être pressé. Néanmoins, en tant que votre docteur, je vous conseillerai de retourner vous coucher, les sutures sont encore fraîches et... » Il regardait l'inconnu manquant de s'étaler de nouveau de tout son plat, se rattrapant de justesse au lit, se glissant alors sur celui-ci afin de reprendre la position initiale dans laquelle Llewhelyn l'avait laissé une heure plus tôt. « Ne vous inquiétez pas, vous êtes en sécurité ici. » Est-ce que l'ancien botaniste l'était lui ? Pour le moment, même un adolescent de quinze ans pourrait faire un croche-patte au blessé, lui donnant assez de temps pour s'enfuir. Law venait s'installer sur le tabouret au chevet de l'inconnu, lui tendant le verre d'eau. « Buvez un coup, doucement. Précisez t-il avant d'ajouter. Vous devriez grignoter un peu, je pourrai vous préparer quelques chose un peu plus tard. Mes amis m'appellent Law, sinon pour les autres je suis Doc Morrow ou Magpie. » Au choix de son interlocuteur.

Lorsque Curtis ouvre les yeux, il constate avec un soulagement très humain qu'il n'est pas mort. S'il prétend ne pas avoir peur du dernier tunnel, il est toutefois difficile de se plaindre d'être encore en vie... Néanmoins, son corps est douloureux et il est tenté d'arracher sa perfusion pour fuir à toute vitesse. Peu importe ce qui s'est passé, il a eu la mort au trousse et désormais il souhaite l'éloigner le plus possible de sa personne. Les sutures sont fraîches, Curtis peut encore goûter quelque chose de métallique dans sa bouche - son propre sang. Ah, c'est vrai qu'il ne s'est pas raté quand il s'est effondré. Il pense à tous ceux pour qui la mauvaise chute a été plus mortelle que la lame.
Passé quelques secondes à analyser son environnement et s'assurer qu'il n'est pas en cellule, Curtis se redresse.
Cette pièce est une chambre et il est confortablement alité. Il ne sait pas où il se trouve, bien que la logique le pousse à croire qu'il est toujours dans la boutique d'antiquité et que le gérant a trouvé le moyen de le mettre en sécurité. Mais pour combien de temps ?
Curtis n'a pas envie de s'expliquer auprès de la police. Il se lève - douloureusement - et tangue. Il lui faut prendre appui contre le mur pour retrouver son équilibre. Une fois cette étape passée, le plus dur est fait. Il peut s'atteler à récupérer ses affaires et réfléchir à comment il peut sortir d'ici sans se faire remarquer. La fenêtre est trop haute et il risquerait de rouvrir ses plaies. Ce qui est dommage.  La personne qui a prit soin de le soigner s'y connait en "couture". C'est un travail professionnel, Curtis le reconnaît.
Finalement, il n'a pas le temps d'exposer ses autres options. L'homme se tient dans l'encadrement de la porte. C'est bien le vendeur qu'il a vu hier.

Curtis l'écoute et ne proteste pas car déjà la sensation de vertige reprend de plus belle et sans l'aide se bon samaritain, il se serait de nouveau retrouvé face contre terre. Un ange tombé du ciel, voilà comment il le voit dans un halo blanc et sa vision qui devient subitement noire. « Gnk-Uh.. » Sa tentative de communication échoue lamentablement.
Il va falloir le croire sur parole. Ici, il est en sécurité.
« Je suis Curtis.  Juste Curtis. » Il ne s'est jamais trouvé d'alias faisant trembler les genoux et pâlir les ombres. Curtis ne s'est jamais caché derrière l'armure d'un personnage quelconque. Sa vie dédiée au crime et à l'indécence, il l'assume à visage découvert. S'il met un point d'honneur à ne pas regarder Gael dans les yeux, c'est pour un aspect plus pratique. « Pouvez-vous me rendre mes lunettes, s'il vous plaît. » Avant que Curtis ne le pétrifie par accident.

Curtis ne sait pas quoi faire de toute cette générosité. Il s'étonne de l'absence de questions. Soit il est tombé sur un doc qui a l'habitude de s'occuper de type de son genre, soit il est profondément stupide, suicidaire, fou même, d'avoir accueilli sur son toit un étranger ensanglanté. Il soupire et se laisse aller au confort de l'oreiller derrière sa tête. C'est quand la dernière fois qu'il s'est vraiment reposé ? « Je ne sais pas comment vous remercier. L'argent n'est pas un problème pour moi, sachez le. Il ricane, un peu nerveux. Curtis ne sait quoi faire de son corps ou de ses mains. Forcé d'être au repas, il est réduit à sa condition humaine. Mortelle. Ne vous embêtez pas trop pour moi. » Il n'en vaut vraiment pas la peine.
Ce Gael a l'air d'être un homme honnête...
Ils ne sont pas du même monde.
« Merci. Il souffle, conscient qu'il n'a toujours pas abordé l'essentiel. Pour... tout ça. Des geste vagues désignent la pièce, son corps et la promesse d'un repas. Boire est déjà réconfortant, il ne s'était pas rendu compte qu'il était complètement déshydraté. C'est donc vous qui avez fait tout ça... Doc... On peut dire que j'ai eu de la chance. » C'est nouveau ça.

« Curtis. Répétait Law en hochant la tête, la main prise par sa tasse de thé, haussant un sourcil à la requête de son invité. Elles sont à votre gauche, sur la table de nuit. » Indiquait-il en se redressant, laissant l’homme s’en saisir et les remettre pour (enfin) le regarder face à face. Law était curieux de savoir ce qui se cachait derrière les verres, mais il soupçonnait des lasers comme Cyclops, ou alors un pouvoir du style pétrification comme Medusa ou Midas (même si techniquement, c’était au toucher que les choses se changeaient en or). Il était aussi possible que Curtis soit aveugle et plus à l’aise à cacher son regard derrière des lunettes de soleil. Le botaniste continuait néanmoins à chercher dans sa mémoire à qui d’autre, il pourrait comparer l’inconnu. Il n’était pas du genre à poser trop de questions, surtout que pour le moment, il avait mis Curtis, dans la catégorie personne à qui il faut poser le moins de question possible. Daredevil aussi, d’ailleurs le jeune homme avait une petite vibe du genre. Il y avait le serpent Basilisks aussi….

« Je ne fais que mon travail. Le plus important, c’est que vous partiez en meilleure forme que vous êtes arrivé. » Law tenait à son éthique de travail, peu importait si elle était naïve, ni compatible avec le monde dans lequel il vivait. Il avait fait un sermon en devenant médecin et il y tenait, encore plus depuis les soixante dix dernières années. Quant à Curtis, il n’était pas possible qu’il reparte pire, à moins qu’il ne décide de prendre le médecin à un combat au corps-à-corps, mais il avait peu de chances de s’en sortir vu son état. « Vous ne m’embêtez pas, vous êtes un imprévu, rien de plus. » Law n'était pas attendu à la boutique, et il pourra toujours trouver des solutions.

« De rien, il n’allait pas se répéter, mais oui, c’était tout lui et ses habitudes d’être toujours prêt, que ce soit partir sur la route, un incendie, un accident plus grave ou même tout quitter pour retourner sur les routes. Oui, ce n’est pas tous les jours qu'un gérant de boutique d’antiquité peut transformer une chambre en petit hôpital de fortune. Il attrapait le tabouret pour se rapprocher du lit et s’installer à ses côtés. Je préférais quand même vous faire un truc à manger, sauf si vous voulez rester coincé au lit. Vous permettez ? Demandait-il avant de prendre le poignet de Curtis pour vérifier que tout allait bien, puis de vérifier ses sutures. Bon, il semblerait que je n’aie pas trop perdu la main, disait-il avec humour, je vais pouvoir vous libérer de la perfusion. Je vais aussi vous donner quelque chose pour la douleur et est-ce que j’ai besoin de vous rappeler l’importance de faire attention à vos points de suture ? »

Curtis s'empare de ses binocles avec empressement et les remet sur son nez, s'autorisant enfin à fixer son interlocuteur dans les yeux sans risquer des désagréments. Il mérite au moins cette politesse, qu'il est libre de prendre pour un affront car il se cache derrière les verres fumés. C'est mieux pour eux, Doc n'a pas besoin de découvrir ce qui se cache derrière son regard. Merci. Evidemment, un médecin est sous sermont et se doit de venir en aide à toute personne dans le besoin, peu importe qu'elle soit bonne ou mauvaise, ce n'est pas à lui d'en décider.  Pourtant, Curtis est loin d'ignorer que la plupart des docteurs sont biaisés et ne respectent pas les règles à la lettre, tout comme on peut trouver un homme de loi en train de la transgresser sans remords. C'est bien parce que ces individus connaissent les codes qu'il est facile de les contourner, être tenté de jouer les justiciers ou les dieux, choisir qui est digne de vivre ou mourrir. En général, ils n'aiment pas les types comme lui, ce qui est bien dommage. Curtis voudrait entendre leur version des faits.  Curtis connait certaines règles sur le bout des doigts et sait faire saigner un homme comme on fait saigner les porcs. Il a du respect pour ces derniers et de la pitié car s'il était un porc, il ne voudrait pas être associé à des ordures qui s'adonnent à toutes sortes d'atrocités.  Curtis ne tuerait pas un animal, ce serait immoral, en revanche il a déjà tué des hommes. Pas des hommes comme le Doc'.
Des hommes aussi sale qu'il l'est, ayant répandu sang et vermine, Curtis chasse parmi ses sembables, traitre à sa propre espèce.

Tout le monde n'accueille pas les imprévus avec autant de calme. Curtis est charmé par son savoir être et son savoir vivre. C'est un peu comme à la maison. Il est un White après tout, sa mère l'a bien apprit. Un gérant d'antiquité que l'on appelle Doc. Vous avez eu plusieurs vies pas vrai ? Un peu comme vos objets. Si on pourrait croire qu'il vient de le traiter d'antiquité, c'est tout le contraire de son intention. On oublie souvent que ces objets poussiéreux ont traversé des siècles là où les hommes qui refermés leurs doigts dessus pourrissent dans le sol. Ils ont vu de nombreuses choses et y ont survécu. Une antquité est un trésor, un vétéran est un homme dangereux. Savoir sauver c'est aussi savoir tuer, tout dépend d'où se situe la limite.Curtis fait un mouvement de recul avant de lui laisser son poignet, peu habitué à être touché sans qu'on lui demande. Très bien, je dois toutefois vous préciser que je ne consomme rien qui vienne d'un animal. Un régime et un mode de vie stricte. Curtis s'y tient et écorcherait le premier qui manquerait de respect à ses valeurs. Il a menacé des cuistots pour moi que ça dans l'UA. Ils tendent à tenir à leurs doigts, suffisament pour ne pas provoquer sa colère.

La douleur ? C'est donc de là que vient la sensation qui l'habite, la tête qui tourne et ses tripes qui se soulèvent au moindre mouvement involontaire. Curtis ne prend pas d'antidouleur. Ici-bas les médicaments sont rares et il préfère que mère et enfants puissent se soigner. Souffrir c'estêtre toujours vivant, alors il l'accepte. Il laisse son corps se déchirer, agoniser et son esprit gliser parce qu'il s'agit de la punition divine. Ce n'est pas nécéssaire. Curtis ment, un sourire forcé sur les lèvres. Il récupère son poignet, s'arrachant brutalement au contact. Pour le reste vous avez vu mon corps, je ne suis pas à ma première fois. Lui non plus et c'est rasurant d'être entre les mains d'un professionnel, savoir que le matériel devait être propre, ses gestes précis. Mon repas devra t-il avoir lieu au lit également ? Ou puis-je me joindre à vous aux cuisines. Histoire de garder un oeil sur le process également.

Les imprévus étaient monnaie courante dans la vie de Law, depuis qu’il était à New Blossom, il semblait même avoir repris une carte de membre, ça mettait un peu de piment dans sa vie et l’homme qu’il était avait toujours eu besoin que la vie vienne à coup de vagues plus ou moins hautes secouer son quotidien. C’était un mode de vie qui avait failli lui coûter la vie plusieurs fois, et il avait tenté de mener une vie un peu plus prévisible, laissant même le quotidien s’installer, mais finalement l’inconnu était beaucoup plus stimulant et amusant. Il fallait au moins cela pour le garder ici, sinon il partirait, valises aux poings pour un autre environnement.

« Je n’ai jamais voulu faire comme tout le monde. Un sourire amusé s’étirant sur ses lèvres, hochant la tête. Plus d’une vie oui, c'est un euphémisme, je dirais même. » Confirmait Llewhelyn en riant doucement, le gérant de la boutique était même plus âgé que la plupart des objets de sa boutique. Il avait exercé un peu pendant leur temps en Asie, mais au final, la dernière fois qu’il avait aidé un inconnu remontait à un temps que son interlocuteur ne pouvait pas connaître. À moins bien sûr que comme lui, son interlocuteur soit plus vieux qu’il n’y paraissait, ça ne serait pas la première fois.

Curtis ignorait aussi qu’il y a quelques années, Llewhelyn l’aurait certainement laisser aux soins de quelqu’un d’autre. Il semblerait qu’après avoir vécu en ermite avec son frère son temps passé avec Lachlan, les clients de la boutique, les personnes chez lui, tout était venu chambouler l’attitude de misanthrope qu’il avait tenté d’avoir. Comme s’il était incapable de rester totalement indifférent, et ce n'était pas faute d’avoir essayé, presque tout essayer. Il devait se faire une raison, il était bien trop curieux, bien trop attaché à ce monde, malgré tout le chaos et les horreurs. Un luxe, un privilège de voir le monde ainsi, et peut-être même naïf, idéaliste sans aucun doute.

« Ça devrait être dans mes cordes. » Répondait Llewhelyn, alors qu’il retirait l’aiguille du derme de Curtis, le libérant de sa perfusion, appliquant un coton à la place avec l’aide d’un sparadrap. « Je vous ferai une ordonnance si vous avez besoin. » Il se redressait, récupérant la tasse de thé pour se diriger vers la cuisine. « Si vous vous sentez assez solide pour tenir sur vos deux pieds évidemment. »

Law quittait la chambre pour laisser son invité prendre le temps de retrouver son équilibre et ses affaires, afin de regarder ce qu’il avait dans le frigidaire. Pas grand-chose, mais il avait bien les scones véganes de la boutique, et il préparait donc une assiette avec un scone salé, un scone sucré, accompagné de marmelade à l’abricot et de la crème fraîche. Pendant qu’il faisait réchauffer les scones, il dégageait l’îlot, des boîtes qu’il avait montés pour les mettre dans un coin de la pièce. Calant les livres de botanique et géographie aux côtés des plantes. Ces dernières envahissaient toute la pièce principale de l'appartement, une cuisine ouverte sur le salon, au milieu duquel trônait une autre baignoire identique à celle dans la chambre. Comme le reste de la boutique, tout était de bois, brique rouge avec des touches de noir, un style industriel moderne où la nature semblait libre de s'éparpiller.

« Ah Curtis, vous êtes plutôt thé ou café ? » Ni l’un ni l’autre, peut-être que son interlocuteur était un adepte des chocolat chaud, ou simplement un jus de fruit fraîchement pressé. Law avait l’option de lui faire un smoothie à la rigueur, à moins qu’il ne reste quelques oranges fraîches. « Installez-vous, votre petit-déjeuner sera prêt dans quelques instants et vous pourrez prendre la fuite. »