gone cold (osmond)

FLEGMATIQUE, IMPÉRIEUX, NÉFASTE, ÉRUDIT, PRAGMATIQUE, CRUEL, CHARISMATIQUE, DÉPHASÉ, MALVEILLANT, GÉNÉREUX, MANIPULATEUR, ACCOMMODANT, IMMORAL, OBSERVATEUR, DÉDIÉ
/// Porte des lunettes de soleil pitch black quand il remonte à la surface.
/// Se déplace beaucoup à pied ou en transports en commun, mais aussi et surtout grâce à Bobby qui le téléporte opportunément.
/// Dur au mal, haute tolérance à la douleur physique.
/// Ne supporte pas la moindre altération esthétique sur sa personne.
/// Est hanté par sa fille Carmen mais c'est une longue histoire (de famille).
/// Ne s’est pas complètement remis de son long enfermement ; souffre de plusieurs troubles (dissociation, insomnies, sentiment claustrophobique imprévisible - liste non exhaustive). Ni de l’influence que ses pouvoirs ont sur lui (insensibilité à la violence observée ou commise).
/// L'énergie résiduelle de son fils Angelo est restée sur lui à un pourcentage infime mais suffisant pour brouiller les signaux, affoler les capteurs, et provoquer des lésions internes radiques qui vont et viennent.
/// Boit en conséquence beaucoup de lait froid, une habitude qu'il a prise pour calmer ses brûlures d'estomac et les nausées liées.
/// Des larmes de sang (haemolacria) coulent parfois de son orbite mutilée.
 

LE CORPS MUTANTType de mutant : Originel.
Âge du personnage : 236 ans.
Années d'utilisation de la mutation : 210 ans.
Points à répartir : 6.
Points utilisés : 6.

Thème de la mutation :
Apophis (de l’égyptien Apep signifiant serpent géant) est l’ancien dieu des forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos primordial cherchant à anéantir la création divine. Il réside dans la Duât, inframonde des morts où il combat perpétuellement son ennemi juré, le dieu solaire Rê ; on attribue les éclipses à ses victoires, et l’apparition du soleil levant à ses défaites. Dieu détesté et craint, on multipliait les rites dans l’espoir de le repousser et plusieurs récits font état d’une coalition entre dieux pour parvenir à le battre. Aucun temple n’a jamais été érigé en son honneur, les prières le mentionnant souhaitant unanimement conjurer sa présence.

déchirure I. : mue

(Niv.1) Renouvellement des téguments et des cellules vivantes. Les tissus épidermiques s’assèchent tandis que ceux dermiques sécrètent une substance visqueuse régénératrice qui facilite la perte de l’ancienne peau mais aussi soigne en profondeur d’éventuelles lésions internes et externes. Une fois la mue terminée, les cicatrices et les rides se sont estompés, et le corps d’Osmond retrouve une bonne santé. La peau morte abandonnée dans le processus est quant à elle une abomination poisseuse et lourde de résidus organiques qu’il fait en général incinérer.

Limites : La mue ne permet pas à Osmond d’être immortel, simplement de vieillir à un rythme beaucoup plus lent. C’est un procédé douloureux d’environ 4h dont le sensation s’apparente à moindre mesure à un écorchement vif. À ce moment-là, Osmond est vulnérable et il lui est difficile de se déplacer. En outre, il ne choisit pas quand intervient sa mue ; a priori elle a son propre cycle, à hauteur de deux fois par an, mais il arrive en cas de traumatisme physique important qu’elle se déclenche instinctivement. C’est à ce jour le seul moyen qu’a trouvé Osmond pour soigner les stigmates de la malédiction (voir Corruption, limite du niv.2).

Déchirure II. : corruption

(Niv.1) Récepteur passif, Osmond se nourrit des transgressions commises par l’Homme et alimente ainsi son énergie vitale. Le nuancier est vaste, allant de la petite désobéissance au meurtre, en passant par l’adultère et bien d’autres fautes encore, et offre en conséquence une qualité d’absorption variable (plus c’est mal, meilleur c’est).
(Niv.2) Émetteur actif, Osmond peut décider de la transgression commise. Il doit pour ce faire puiser dans son énergie vitale ; plus il se sera nourri grâce au premier niveau de la déchirure, plus étendue et néfaste pourra être l’influence coercitive de son deuxième niveau.

Limites :
(niv.1) Ne peut se nourrir que s’il voit la transgression, commise à l’instant t ou dans les 72h suivant l’action. La transgression doit être un acte passant par-dessus un ordre, une loi, des convictions personnelles ou religieuse et ne peut être pleinement nourrissante que si l’individu a conscience de transgresser, que cela soit assumé ou non.
(niv.2) Doit formuler à voix haute sa directive et être entendu par sa cible. Néanmoins, s’il était autrefois capable de corrompre des foules entières, depuis 1933, une malédiction a ôté au Serpent le choix de la démesure : en effet et plus il utilise ce deuxième niveau, plus il s’expose au risque de voir sa chair être rongée par un mal cuisant et laid. Le phénomène n’est pas létal mais permanent, obligeant Osmond à muer s’il veut se débarrasser de ses allures repoussantes. Il est également rare qu’il puisse manipuler plus de 4 personnes simultanément, 6 individuellement, le tout dans un cycle approximatif de 24h, car la malédiction agit aussi et surtout comme une entrave à la pleine puissance de son emprise coercitive.

N.B : La malédiction n’as pas vocation a être levée en jeu. A la rigueur, des alternatives très temporaires pourront être trouvées, mais c’est une limitation qui continuera de contraindre Osmond quelle que soit son évolution.

Déchirure III. : ténèbres

(Niv.1) Obscuration des lumières artificielles. Une chape noire s’abat sur la moindre source lumineuse et réduit à 0 le niveau de visibilité pour tout œil ou appareil, plongeant l’environnement dans les ténèbres originelles.
(Niv.2) Obscuration des lumières naturelles. La noirceur est ici concentrée dans une sorte de dôme dont Osmond est l’épicentre. Tout individu se situant sous ce dôme est plongé avec lui dans les ténèbres où le niveau de visibilité continue d’être réduit à un 0 universel.
(Niv.3) Les ténèbres se matérialisent en une fumée noire et sinueuse qui ondule au-dessus du sol à la manière d’un long serpent brumeux, affectueusement nommé "Jo" (pour Jawbreaker). Bien que son état semble gazeux à l’œil nu et soit de fait insaisissable, Jo possède une force physique réelle et proportionnelle à sa taille qui peut atteindre sept mètres de long pour une force égale à celle de sept hommes. Jo est capable de toucher d’autres matières solides, s’enrouler autour ou les saisir et produit des sons terrifiants semblables à des grognements stridents agrémentés de gargouillis moqueurs.

Limites :
(Niv.1) Le périmètre d’action est d’environ 20 mètres pour une durée maximale d’environ 10 minutes.
(Niv.2) Le périmètre d’action est d’environ 30 mètres de large et de haut, et pour une durée maximale d’environ 5 minutes.
(Niv.3) Jo ne sort que de sous terre et il n’y a aucune exception à cette règle. Son arrivée peut d’ailleurs provoquer des tremblements plus ou moins sentis (max 3 sur l’échelle de Richter) selon le niveau et la nature des strates qu’il doit traverser, mais il semble bizarrement incapable de pouvoir traverser les revêtements routiers (macadam, asphalte, bitume, goudron). Quand c’est le cas, ce frein à sa progression le frustre et provoque d’autres tremblements qui sont eux souvent dommageables (max 6 sur l’échelle de Richter), jusqu’à ce qu’il s’ennuie et retourne dans les profondeurs. Invoquer Jo est par ailleurs épuisant, car il s’agit d’une entité féroce et incoercible qui demande à son maître beaucoup d’énergie pour la contrôler et la maintenir à ses côtés ; son record est de 15 minutes mais sa moyenne est véritablement de 9 minutes.

LE CORPS HUMAINParticularités physiques :
Osmond a une apparence très lisse. Il prend un soin particulier à bien s’habiller, toujours en noir ou dans un dégradé de couleurs sombres, et à sentir bon, sans que son parfum boisé ne soit envahissant. Cette ordinaritié sans aucun doute étudiée s’étend jusque sous l’étoffe, où son corps est entretenu pour être normalement massif sans non plus être athlétique. Parce qu’il est grand et se tient droit, son port est plutôt altier et démontre une maîtrise du geste et de l’allure qu’on imagine constante. Tous ces éléments combinés font d’Osmond un homme qui a du charme et un certain sens de l’élégance. L’appréciation peut cependant buter contre certains détails troublants. A commencer par sa peau, si parfaite qu’on la croirait artificielle - ce qui n’est jamais aussi vrai qu’au lendemain d’une mue. Ou la pâleur de cette peau qui lui donne des airs morbides à la lueur des néons. Son regard intense vacillant du vert d’eau à l’ambre s’affadit quant à lui du côté de son orbite droite où il n’y a plus qu’un œil de verre, et son visage taillé à la serpe lui donne des airs sévères, incisifs, qu’un flegme déshumanisant couronne bien trop souvent.

Aptitudes particulières :
Il est un tacticien éprouvé, et est très à l'aise avec ses pouvoirs. Mais sa plus grande aptitude reste d’exploiter celles des autres : il est capable de déceler des potentiels très enfouis et les faire grandir quoique toujours à son avantage. Par ailleurs véritable puits de connaissances il est érudit sans être savant et sait s’adapter à autant de situations que de profils. Tout est cependant très obsolète chez lui, car en plus d’être vieux il a aussi raté quarante ans d’évolutions et progrès à des périodes charnières ; c'est un retard qu'il n'arrivera jamais vraiment à rattraper quand bien même il produise beaucoup d'efforts pour comprendre le monde d'aujourd'hui.

LES MUTANTSSon avis sur sa nature mutante a longtemps été labile ; d’abord persuadé d’être une aberration, il a ensuite cru être l’Evolution avec un grand E, puis il s’est carrément pris pour un dieu, jusqu’à se voir pour ce qu’il est réellement : une simple expérience scientifique. Par conséquent, il n’a aucun mal à adapter son discours auprès des mutant.e.s qu’il croise et plus spécifiquement qu’il cherche à rallier à sa cause car toutes ces logiques ont à un moment donné traversé son esprit ; il est pourtant parmi les rares à connaître la vérité, à savoir qu’il est né, lui mutant, non pas d’un lignage extraordinaire mais d’un savant dosage expérimental. Il en veut naturellement à Icarus pour cela et pour toutes les horreurs commises sur les mutant.e.s, le meurtre monstrueux de sa fille Sophie en tête de liste. En conséquence de quoi Osmond nourrit pour la corporation une haine viscérale qui le mène depuis des siècles à la combattre et chercher toutes les solutions possibles pour l'anéantir. Solutions drastiques et effroyables comprises ; combattre le mal par le mal étant sans doute la devise qui lui sied le mieux.

LES ALTÉRÉS Il n’en pense pas grand-chose. D’une certaine façon, ces êtres-machine lui sont aussi fascinants et laborieux à comprendre que la technologie et il observe parfois avec un intérêt badin certains des implants et prothèses dont ses interlocuteurs.trices sont pourvu.e.s. Ça ne l’empêche cependant pas de les sous-estimer et dédaigner en silence les super-soldats affiliés ou non à CERBER, car ils restent après tout des êtres inférieurs : un mot de sa part et ils se tirent une balle dans le caisson.

LA VILLE Il y a ses profondeurs, celles qu’on s’est mises à appeler l’Underapple, où il y a son fief, ses habitudes, son réseau tentaculaire de contacts et de connaissances. Et il y a le reste, la surface, où il n’est personne sinon le propriétaire d’un petit boui-boui même pas noté sur Meta Maps. Il n’est pas particulièrement nostalgique de l’ancienne New-York City - ou alors, si, peut-être celle des années 20 - et il n’éprouve jamais vraiment l’envie de s’attarder plus que quelques heures à la surface de New Blossom. Quelques fois, néanmoins, il flâne à Solaris. Il parcoure ses grandes avenues bordées de statues des Sept, s’attarde dans des boutiques de souvenirs, sirote son thé glacé sur un banc de Serendipity Garden, observe tranquillement la Tour. Et, quand il rentre de ses balades, il a toujours quelque chose à noter dans ses carnets en cuir.

LA TECHNOLOGIE Ses lacunes en la matière sont réelles et notoires dans son petit cercle, mais il produit un nombre incalculable d’efforts pour les réduire. Il est même un technophile enthousiaste, à ce stade, et ne manque pas de patience quand il faut comprendre une nouvelle mise à jour. C’est sans compter sa logique désuète qui se casse souvent les dents contre ce que le "bon sens" contemporain croit être "user friendly", ni ses vieilles habitudes qui reviennent toujours au galop aussi loin que ses résolutions les aient chassées - cf. les fameux carnets en cuir.

L'APPARTENANCE Tomorrow's Disaster.

now i looked like what i was, a raw wound.
tw: maladie, rejet social, expérimentations, dysfonctionnement familial.
1789 Cecil naît malade. Son visage se couvre de lésions cutanées rugueuses et suintantes qui font grimacer les Worgan. Sa mère refuse de l’allaiter, mais une paysanne qui vient d'accoucher accepte de livrer son sein à la petite bouche sèche contre quelques pièces par jour.

1792 Cecil se familiarise très tôt à la douleur physique. Elle vient avec des traitements que le siècle d’après qualifiera de barbares et d’horribles mains gantées œuvrant sur son corps où la maladie continue de le ronger.

1803 L’adolescence est solitaire. À une ère où les maladies courent encore les rues, suivies de près par les superstitions, on évite le petit noble que la laideur saccage tous les ans un peu plus. Réservé et craintif, Cecil est aussi un garçon curieux qui fait de cet ostracisme une opportunité ; lui qu’on ignore et évite se glisse derrières les rideaux, à l’angle des murs ou à l’ombre des arbres. Il assiste à l’interdit, s'habitue aux vices et fautes secrètes de la maisonnée, parfois embarrassé, parfois sidéré, mais toujours soucieux d’y assister jusqu’au bout.

1814 En société, on ne parle plus de Cecil. Lord Worgan a des fils, qu’il veut présenter, envoyer à la guerre ou marier, mais il semble n’en avoir plus que cinq. On suppose, dans l'aristocratie britannique, que le sixième a succombé et qu’on l’a, comme tout embarras, discrètement enterré.
En vérité Cecil est à Londres depuis des années, dans un hôpital où il suit pléthore de traitements expérimentaux.

1815 Icarus Incorporation, une jeune entreprise londonienne paraîtrait-il prometteuse, cherche des sujets pour un essai clinique. Sur conseil de son médecin traitant, étroitement lié à un scientifique d’Icarus Inc., Cecil se porte naïvement volontaire en pensant que cet essai a trait aux maladies comme la sienne. Sempiternel échec. Au terme de deux mois d’isolement et d'une kyrielle d'autres expérimentations lourdes, Cecil revient à l’hôpital tout aussi malade qu'il en est parti.
Ses frères l’y accueillent mais ce n’est pas pour le ramener chez eux à Colchester, dans l'Essex. Ils veulent le transférer au Bethlem Royal Hospital, un asile.
Cecil fuit dans la nuit.

if i'm filthy, let me be filthy.
tw: mention de travail du sexe, recel de cadavres, violence physique, body horror.
CONT'D 1815 Erre et mendie pendant plusieurs jours, puis trouve refuge dans les bras magnanimes des filles de Mrs. Quinn. La maquerelle le trouve laid à mourir mais il n’est pas la seule créature à se blottir dans le giron crade de Whitechapel ; il peut garder son pucier dans son bordel, à condition d’aider ses associés dans leur entreprise commune de trafic de cadavres. Cecil se met à hanter les cimetières en compagnie des fossoyeurs clandestins, passe de la grimace au rictus, pour finir par en rire, adapté au détachement de ses pairs qui font joyeusement sonner leurs shillings après chaque transaction. Il s’habitue vite à l’horreur et à la compagnie des malfrats, découvre dans les bas-fonds de Londres un monde taillé pour lui.

1817 Cecil est attrapé avec deux autres résurrectionnistes puis lynché par la justice populaire. Il est laissé pour mort au milieu des autres crapules, leurs yeux vitreux et exorbités interrogeant son agonie. Sa première déchirure survient sans qu’il soit conscient, une mue grouillante qui fait fuir les charognards et trouble dans leur vol les dizaines de mouches nécrophages. Au petit matin Cecil est réveillé par le bruit des sabots équins et humains qui passent indifféremment près de lui. On ne remarque pas ses nippes rouges et moites d’on ne sait trop quoi, ni l’immonde peau morte gisant à ses pieds dans la boue londonienne. Il est devenu parfaitement normal - a priori.

even a worm will turn.
tw: parricide implicite.
CONT'D 1817 Cecil rentre au manoir familial. Son retour provoque un choc ; toustes le pensaient ou l'espéraient mort. Le même mois, Cecil traîne ses frères en justice.

1818 Après un long procès dont la presse a raffolé les condamnations tombent : ce sera le gibet pour l’aîné des Worgan, le bagne pour les trois autres, et la prison pour le dernier - Cecil ira le visiter une fois.
Épargne son père pour la simple raison qu'il est mourant. Les domestiques ont pour ordre de le laisser tranquille dans sa chambre, et les visites du médecin sont poliment éconduites. Cecil reste souvent à son chevet en l’écoutant le supplier de lui venir en aide.
Sa mère, une femme peureuse, effacée et bien élevée, est la seule dont il s’occupe consciencieusement. Quelques fois il serre trop fort son bras, lui retire brusquement son verre d’eau ou l’humilie, car il se souvient momentanément qu’elle n’a jamais rien fait pour lui, mais Cecil veille sur elle et ce jusqu’à ce qu’elle s’éteigne à son tour.

but in all chaos there is calculation.
tw: terrorisme, violence, meurtres.
1819 Captain Lion suscite un intérêt maniaque chez le jeune aristocrate car il n'a pas encore croisé d'autres "mutants" comme lui. Il approche le Héros de la nation avec l'intention d'en savoir plus et, surtout, de trouver un égal avec qui découvrir cet étrange et nouvel état. Captain Lion accueille cette démarche avec hospitalité et se montre amical. Cecil est encore très naïf et rendu stupide par l'espoir : il n'échappe qu'in extremis au piège de Captain Lion qui voulait le renvoyer dans les laboratoires de la corporation.

1820 Cecil est extrêmement méfiant quand Darla l'approche. Il a appris de ses erreurs et vit à nouveau reclus dans son manoir avec l'appréhension d'être retrouvé. La perspective de pouvoir se venger de Captain Lion le convainc cependant de rejoindre les Nightbringers. Il n'a aucun pouvoir spécifique ni aucun atout majeur sinon son sens aigu de l’observation et ses nombreuses connaissances théoriques en génie militaire - engrangées par des milliers d'heures de lecture dans sa jeunesse. Il devient le stratège du groupe, aux côtés de leur leader Darla et de son bras droit Darius.

1821 Les exactions de la milice d'Icare et la marginalisation puis la traque des "originels" touche chez Cecil une corde sensible. Son combat devient moins égoïste. Il augmente l’aide financière qu’il apportait déjà au groupe et se plonge avec un dévouement singulier dans la Cause. Plusieurs de ses plans sont un succès et plusieurs mutant.e.s lui doivent bientôt la vie.
Tout cela n’empêche pas qu’il fait des choix terribles pendant sa période d'activité, démontrant un pragmatisme froid et calculateur qui n'hésite pas à sacrifier des pions quand il le juge nécessaire. Se voulant péjoratif, le surnom de Shylock apparaît à son insu ; il se le réapproprie.

1822 Recontacte Mrs. Quinn et consorts. Il paie grassement une première part, qu'il considère être l'expression de sa gratitude, puis propose que le reste soit le fruit d'une nouvelle association. A lui de poser cette fois les conditions : les prostituées de Mrs. Quinn seront ses yeux et ses oreilles, et les résurrectionnistes ses messagers discrets.

1823 Commet son premier meurtre sur la personne d'un milicien. Il garde l'un de ses boutons d'uniforme, tâché de sang jusque dans les interstices de l'objet, et s'en fait une chevalière qu'il portera à vie.

1835 Cecil orchestre l'assassinat de Captain Lion, que les Nightbringers exhibent sur la Tour de Londres - une exhibition qu'il contemple très longuement, soucieux d’assister jusqu’au bout au travail des autorités qui peinent à détacher le cadavre.
Son archnemesis mort, Cecil s'abandonne à une exaltation cruelle de la victoire, décisivement persuadé d'ouvrir la voie à une nouvelle ère dans laquelle ses semblables pourront bientôt marcher librement et sans plus rien avoir à craindre. Une position qui le conduit à instrumenter plusieurs représailles violentes contre la population rangée selon lui du côté d'Icarus.

1836 Jugé radical, Darla le destitue de son rôle au sein des Nightbringers. Le stratège se sent trahi, mais pas autant qu'il se sent incompris. Il quitte le groupuscule la rancune chevillée au corps, désagrège les alliances forgées par ses soins et retire tout apport financier venant de ses coffres.

i want rough, wild, heartache, I want sins.
tw: auto-mutilation, manipulation, violence psychologique, comportement borderline, suicide.
1837 Cecil s’ennuie. Son manoir est vide, ses domestiques inintéressants. L’absurdité de son existence lui tenaille les tripes ; il boit beaucoup, s’isole beaucoup, délire beaucoup. Ses mues sont un enfer et pourtant il les provoque, repousse les limites, s’épluche dans l’espoir d’arrêter sa mutation. Cecil prévoit de se marier et faire quelques travaux de rénovation dans le manoir ; bientôt tout rentrera dans l’ordre.
Mais rien ne rentre dans l’ordre. Quelque chose de nouveau est apparu, s’est déchiré en lui. Il a maintenant faim de péchés, soif d’infractions. Le lord s’exerce d’abord sur ses domestiques, soudain moins inintéressants. La maisonnée devient folle, chaotique, amorale. L’aristocratie s’inquiète et puis s’en mêle. Cecil se sent à nouveau incompris et, à nouveau, fuit dans la nuit. Il emporte cette fois de quoi largement subvenir à ses besoins, ainsi que son plus fidèle serviteur, Edwin.

1837 - 1843 Edwin fait le tour du monde avec lui et le garde-fou aussi. Cecil est de tous les excès et de tous les crimes possibles. Edwin s’en lamente beaucoup, très affecté par l’évolution du lord et les sacrilèges auxquels il assiste. Cecil est triste de le décevoir, agacé aussi de le voir dans ces états. Il est comme un père, pour lui, un père qu’il aime timidement.
Edwin se tire une balle dans la tête.
Il a laissé un mot à côté de lui, tâché de deux gouttes rouges sur une encre baveuse : your love (…) a poison, may (…) forgive you. Dans le pli de ce mot, Edwin a laissé sa petite croix huguenote. Cecil la récupère, les doigts tremblants malgré lui d’un contentement irrépressible.

you are what you surrender to.
tw: dissociation, fausse couche, cruauté animale, mention explicite, adultère.
1843 Retour dans le comté d’Essex. Edwin est enterré sur le domaine avec tous les égards usuellement réservés aux membres de la famille. Cecil y fait graver "to my father". Il sait qu’Edwin ne partageait pas ce sentiment mais il a besoin de ce mensonge pour retrouver pied.
Le lord se range, s’assagit, devient à son tour très inintéressant et très ennuyant, et chaque fois que sa mutation se met à pulser Cecil lit la Bible en manipulant minutieusement la petite croix huguenote d’Edwin.

1844 C’est de cet homme dont Agnès s’éprend. Il est à Berlin pour affaires ; il y reste par amour - c’est faux, mais il a besoin de ce mensonge pour continuer sur sa lancée. Ils se marient la même année et Cecil fait un époux parfait, dévoué, conciliant et doux - il se sent crever de l’intérieur. Il reste beaucoup dans leur château bavarois et le temps s’étire avec lenteur. Quoiqu’en dise son teint de trentenaire il a plus de cinquante ans maintenant et l’absurdité de son existence revient lui tenailler les tripes. Quelques fois, en cachette, il commet des petits actes cruels comme un enfant las et très seul. La chasse devient un exutoire.

1845 Agnès perd leur premier enfant. Cecil se rend compte dans son manque total de chagrin qu’il n’en voulait de toute façon pas. Il conforte sa pauvre petite femme et repart à la chasse.

1846 Le château est saturé de trophées, si bien que les domestiques ne savent bientôt plus quoi faire de tous ces animaux empaillés. Cecil fait construire une dépendance dans la forêt de son domaine. Il invite Agnès à venir le visiter mais l’idée d’y retrouver toutes ces bêtes mortes lui passe l’envie. Sa sœur aînée Katharina, en visite au château, veut bien.
Katharina est orgueilleuse, piquante et indisciplinée, et quand ils chassent ensemble elle lui rafle souvent ses proies. Cecil est très tenté de lui tirer une balle dans le crâne lors de ce duel qu’ils improvisent, mais ils finissent plutôt par baiser à même la terre meuble de la forêt sans avoir attendu de retourner à la dépendance.
Cecil se souvient longtemps du parfum de Katharina.
Floral, musqué, humide, adultérin.
Il aura tenu trois ans.

the very touch of you corrupts.
tw: manipulation, violence, mort, corruption, fausse couche, mention explicite, adultère, suicide.
1847 Cecil est à Paris depuis quelques temps. Économe en lettres quand il s’agit d’écrire à sa femme, il entretient une relation épistolaire bouillonnante avec sa maîtresse. Entre certaines phrases à l’érotisme là précieux là cru, ils débattent avec fièvre sur la politique française ; Katharina défend dans ses idées le régime aristocratique ; Cecil se passionne pour la révolte du peuple. Partout des émeutes éclatent et les barricades resurgissent, inspirant l’homme mais pas autant qu’elles enfièvrent le mutant.
Il se lie d’amitié avec Lamartine, le dévoie de ses aspirations républicaines, le pousse à écrire, à s’indigner ; bien qu’il soit un amant ennuyeux, il croit beaucoup en son potentiel insurrectionniste.

1848 La révolution de Février éclate. Deux jours de protestations et de tensions populaires. Tout est plutôt pacifiste ce qui est heureux ; Lamartine s’en réjouit, Cecil un peu moins. Le soir du deuxième jour, dans le quartier des Capucines, Cecil est au milieu des manifestants quand il provoque un soldat. Le coup de feu part, et bientôt d’autres encore. C’est un massacre : l’insurrection s’embrase. Ouvriers, étudiants, et bourgeois prennent les armes, envahissent le Palais-Bourbon et renversent le Roi. Quand Lamartine proclame la deuxième république il cherche dans l’assistance son précieux ami.
En vain.

CONT’D 1848 Porte encore sur lui l’odeur de la poudre quand il retourne à Berlin. La révolution française a fait parler d’elle et insuffle au peuple germanique l’envie de se soulever : ce que Cecil encourage fortement. L’Histoire se répète et il invite cette fois Katharina à le rejoindre. Leur deuxième vie à Berlin bat au rythme des tribulations politiques et des coups que leur lit donne contre le mur mitoyen.

1849 La révolution s’essouffle pour le plus grand déplaisir de Cecil.
Quelques rumeurs commencent aussi à courir à propos de sa liaison. Cecil s’en moque ; Katharina craint pour sa réputation. La paranoïa la gagne définitivement quand elle tue par accident un petit laitier qui, pensait-elle, les espionnait dans leur maison de ville. Cecil tire certaines de ses ficelles légales et illégales pour maquiller le meurtre en légitime défense. Quand l’affaire est enterrée avec le petit laitier Cecil serre Katharina dans ses bras et lui dit que tout va bien. Elle opine doucement contre son buste et sanglote longtemps. Elle se sent devenir folle.
Ils quittent Berlin.

1850 Agnès perd leur second enfant. Katharina mène quant à elle sa grossesse à terme. Wilhelmina est une fille aux cheveux noirs de jais et aux yeux clairs. Étonnement de Phillip le mari, blond comme les blés, qui regarde sa femme brune aux yeux noirs d’un air suspicieux. Wilhelmina tient sûrement de grand-papa.

1853 Cecil convainc Katharina de reprendre leur liaison et ils se revoient plusieurs fois à Hambourg. Ils côtoient ensemble la bourgeoisie noceuse et s’abandonnent à des soirées orgiaques. Aveuglé par sa propre exaltation, Cecil ne voit pas que Katharina sombre à ses côtés ; il aime au contraire ses caprices d’un nouveau genre, sa versatilité naissante et sa soif d’excès soudaine : les encourage et les aggrave.  

1855 Agnès met au monde un garçon qu’elle prénomme Oskar. Cecil ne ressent rien. Ses absences s’allongent, au contraire d'Agnès qui choie leur fils comme un trésor.

1860 Wilhelmina est emportée par la tuberculose. Katharina ne s’en remet pas. Elle parle de châtiment divin et fustige Cecil pour leur péché commun. Agnès insiste pourtant : sa sœur a besoin d’aide et doit venir habiter avec eux - bien que dubitatif, Cecil est touché par cette loyauté adelphique. Il a un mot auprès de Philip et les bagages de sa femme sont préparés. Dans le fiacre, Katharina et Cecil s'observent longtemps en silence. Quelque chose est mort entre eux. Et ce n'est pas uniquement leur fille Wilhelmina.

1862 Agnès passe beaucoup de temps avec Katharina. Cecil passe quant à lui plus de temps avec Oskar, qu’il ose enfin regarder comme son fils, et toucher sans plus redouter de lui transmettre son mal. Il lui apprend l’anglais et les rudiments de la chasse et se sent quelques fois sourire malgré lui quand le garçon s’exalte en racontant leurs balades en forêt. Katharina sourit elle aussi à la mention de la dépendance, mais c’est un sourire pâle et fiévreux.

1866 Katharina est retrouvée dans le lac en contrebas de la dépendance. Lors des obsèques Cecil dit quelques mots en sa mémoire. Il serre la petite croix huguenote d’Edwin si fort entre ses doigts qu’un filet de sang finit par couler sur sa manche. C’est Oskar qui le lui fait remarquer.

CONT'D 1866 Simule sa mort et quitte la Bavière.

I, whom loneliness destroys, let silence fall.
tw: violence, morts, chasse aux sorcières.
1882 Les années se sont enchaînées aussi rapidement que ses ravages. Il a incité, poussé, forcé ; s'est détesté, pour aussitôt rechuter, aussitôt dégrader, infecter, dépraver. Et puis soudain : plus rien. Une fatigue immense, lasse, ennuyée. Il retourne à Colchester à la recherche d'il ne sait trop quoi. Son manoir est toujours là, vieux, en ruine, abandonné. Un peu comme Cecil. Il s'y sent très bien et s'y réinstalle.

1884 Moult rumeurs et légendes sont nées depuis son retour.
Des aïeuls affirment l'avoir connu quand ils étaient enfants et les notables s'échinent à retracer plusieurs fois la lignée éteinte sans comprendre d'où ce Worgan sort. Des accusations sordides tombent peu à peu, certaines vraies, d'autres fausses, et on finit par sortir fourches et torches pour s'en aller demander des comptes à l'inquiétant lord. Cecil n'est pas très impressionné par le grabuge ; c'est qu'il doit être le diable, en conclue-t-on. Ses mots provoquent la cohue mais aussi un incendie qui ravage bientôt tout son manoir. Et son jardin, où se trouve la tombe d'Edwin. Cecil est fou de rage. Il provoque un massacre entre les villageois.es et invoque sans le faire exprès une entité souterraine.
Première apparition de Jo.
Colchester souffre un tremblent de terre sans précédent qui gravera la légende du serpent de l'Essex dans les mémoires. Lord Worgan, quant à lui, disparaît à jamais.  

last year i abstained, this year i devour.
tw: mention d'occultisme, corruption, criminalité.
1900-1918 Cecil est pris d'une certitude étrange et vivace qu'il doit se rendre en Égypte. Il s'installe quelques semaines plus tard au Caire, dans une petite chambre d'hôtel où il compulse tous les livres qu'il peut trouver sur le polythéisme antique et ses croyances. Grâce à quelques traducteurs et guides il arpente ensuite les sites et les vestiges, noircissant ses cahiers de notes. Puis il n'a bientôt plus besoin ni de traducteurs ni de guides et étudie seul une religion datée qui le fascine. Ses recherches le mènent vers des découvertes insolites, occultes, qui nourrissent toujours plus son appétence intellectuelle et spirituelle, et son désir profond de mieux comprendre ce qu'il est devenu. Pourtant les questions s'enchaînent sans jamais réellement trouver de réponses ; est-il un dieu ? est-il un mal ? est-il un piètre pastiche européen ? la conséquence de la folie scientifique seule ?
Aussi érudit soit-il et d'un tempérament solitaire, les nuits le voient traîner partout où la lie humaine se rassemble. Il continue d'empirer la morale et réduire à néant toute inhibition - un sang-froid à toute épreuve et un pragmatisme nécessaire l'empêchent cependant de s'abhorrer complètement. Il s'étudie comme un cobaye, contemple ses capacités, décèle ses limites ; des limites ténues, poreuses, infimes par rapport à ce dont il est capable. Un sentiment de toute-puissance finit par germer de ses dix-huit années d'étude et de recherches. Il repart dans ses voyages interminables avec le désir de faire croître ses capacités.

1920 - 1933 Survole les années folles avec un désintérêt souverain ; il a goûté à des poisons plus puissants que la gentille révolution culturelle et sociale agitant l’Europe. S’il désinhibe et pervertit artistes, écrivains, mécènes et penseurs sur son sillage, c’est en Amérique qu’il préfère établir ses quartiers. La prohibition y fait rage, mais les Dry States, en apparence purifiés, pourrissent sous les racines où la contrebande opère.
Il est aux anges. Il s’installe comme toujours en spectateur, comme toujours au premier rang où il souffle leur texte aux figurants ; il chaperonne les Johnny Torrio, encourage les Eliot Ness, compromet les Jimmy Walker, brasse comme jamais le malt du chaos.
C'est au plus fort de cette apogée qu'il est foudroyé.
Une diseuse de bonne aventure qu'il consulte par goguenardise sur le Boardwalk d'Atlantic City lui prend ses cinq dollars et lui rend deux pièces. L'échange est anodin. Il ne réalise pas tout de suite qu'il vient d'être maudit pour son arrogance.

the wounded recognized the wounded.
tw: régime nazi, expérimentations scientifiques sur enfants, mort. 
1936 Sous la fausse identité de Friedrich Baum, officier du Troisième Reich, il infiltre la SS et ses rangs de scientifiques. Les expérimentations de Dachau se font sur des adolescent.e.s dont on ne s’explique pour certain.e.s pas les aptitudes (ce sont des mutant.e.s qu’on qualifiera des décennies plus tard de True Bloods). Parmi elleux, Sophie. Il est là pour elle et pour ses capacités de briseuse de sorts. Au terme de six mois d’espionnage méthodique et imperturbable Friedrich parvient enfin à exfiltrer Sophie ; et quatre autres orphelin.e.s qu’il a libéré.e.s de leur cage de laboratoire.

1936 - 1945 Adopte Sophie, Angelo, Helmina, Izak et Carmen. Il les éduque bien, quoi que cela veuille dire. Ce clan singulier s’installe au plus loin de la guerre, en Floride où il fait bon vivre les pieds dans le sable et la tête au vent, dans un confort qui ne refuse jamais rien aux enfants. Surtout pas à sa très chère Sophie, dont il se sent infiniment proche et avec qui il entretient sciemment une relation fusionnelle.
Se refait aussi et par nécessité une santé financière. L’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale redresse le pays post Grande Dépression et dès 1942 Henry Lewis devient un investisseur connu de la côte Est. La vie est luxueuse et particulièrement agréable pour les Lewis.

1945 Au procès de Nuremberg des témoignages évoquent ces enfants hors du commun étudiés à Dachau. L'information arrive jusqu’aux oreilles d’une certaine corporation new-yorkaise et, des mois plus tard, Sophie est séquestrée sous les yeux de son adelphie. Izak tue l’un des hommes. Sur lui, le père adoptif retrouve le même symbole qu’il porte, usé, à sa chevalière. Contraints de brouiller les pistes, les Lewis fuient la Floride.

if we burn you burn with us.
tw: dysfonctionnement familial, deuil.  
1945 - 1960 Vendetta des Lewis.
Au contraire de modérer leur grogne Henry les encourage à la haine et les embarque avec lui dans quinze ans de combats et de ruses pour tenter de libérer Sophie. La corporation, pourtant, s'en relève à chaque fois, même assez peu atteinte par les coups qu'ils lui portent.

1960 Sophie est venue voir Carmen dans ses rêves pour lui raconter son trépas ; trois ans déjà qu'elle est morte dans les laboratoires d'Icarus et ils n'en avaient pas la moindre idée.
L'absurdité cruelle de ce dénouement essouffle les Lewis.
Plusieurs mois d'inaction s'ensuivent lors desquels le père rachète un ranch dans lequel il s'installe. Il lit, écrit, travaille la terre et emmène Angelo dans les champs pour perfectionner son pouvoir. Bientôt, la ville voisine alerte sur des taux de radiation élevés et des gamins viennent voir ce qu'ils croient être des crop circles au milieu des maïs.

1961 NYC. Tout est millimétré : Hel a trafiqué les probabilités, Carmen leur a obtenu les codes de sécurité, Ike fera diversion à plusieurs blocks de là et Angelo doit faire exploser le building d'Icarus en compagnie de son père qui le seconde et le guide.
Mais les probabilités ne sont pas si bien trafiquées : la sécurité est alertée et envoie des hommes armés dans les souterrains où les deux suspects ont été repérés. L'altercation dérape, des premiers coups de feu partent, Angelo panique et son pouvoir implose.
Disparition des radars.
La sécurité renvoie une nouvelle équipe qui leur signifie : RAS. C'est à peine si dans la ville le tremblement de terre a inquiété les habitants.

my rot is as hungry as me.
tw: détresse physique et psychologique, mention de guerre civile.
1961 - 2005 Le noir. Le silence. L'éther le plus lourd et oppressant qui soit. Si le fils n'est plus, le père survit dans un entre-deux cauchemardesque mais stagnant. Il est enfermé sous terre, prisonnier de son propre enfer, douloureusement conscient de chaque seconde qui passe sans tout à fait être là non plus. Conservé par une énergie atomique qui l'englobe comme une sphère matricielle et sombre, il souffre ses mues répétées mais, plus que tout, la solitude abyssale.

2005 Se réveille au son des combats. Resurgit alors que NYC sombre.
Le désastre de la guerre civile le libère de ses chaînes, comme si le chaos venait retrouver son maître et l'arracher à sa prison. Il est extrêmement faible quand, pour la première fois depuis une éternité, il se relève au milieu des ruines. Il n'y a pas de soleil là où il est, pas de ciel non plus, et peut-être que le monde n'est plus celui qu'il connaissait. Mais une chose le console : il y a toujours autant d'âmes à bouffer.

well fed devils behave better than famished saints.
tw: mention de vol, corruption et meurtres, spoliation, travail du sexe, occultisme, mutilation.
2005 - 2008 Erre et rôde dans l’Underapple. Il a beaucoup de mal à se remettre de ses quarante années de captivité souterraine ; sa psyché est encore très brouillonne, son corps le fait souffrir, et la nuit éternelle de la ville fantôme le renvoie constamment à l’angoisse des abysses. Pourtant il ne sort pas à l’air libre, préfère survivre de larcins et de corruptions au beau milieu de la crasse de l'undeground.
Une petite clique de vermines se greffe à lui. Certain.e.s sont envoûté.e.s, d’autres intéressé.e.s par l'aura de protection dont iels jouissent en s'alliant à cet être calme, taiseux et surtout dangereux.
Ernö est de celleux-là quand il décide d'arracher au Serpent l'enfant qu'il a trouvé.e dans des gravats et qui ne quitte plus ses flancs. Sa trahison est punie par la mort.

2009 Monte le Nocturnal Animals (Noctal) avec Augustina, une maison close de peu de prétention qui trouve ses premiers clients parmi les raclures de l'Underapple.

2012 Laudna Dee rejoint le petit groupe de survivant.e.s / criminel.le.s. Elle est volontaire et zélé mais le Serpent la garde à l’œil.

2018 Inauguration de New Blossom. C’est la première fois en soixante ans qu’il sort de sous terre : tout est très nouveau, très propre aussi. Il décide quasi instantanément qu’il n’aime pas cette surface. Pourtant il déambule, un peu ici, et un peu là ; Neo Arcadia est fantastique quoiqu’importunément stimulante - il découvre la technologie dans son plus complexe appareil - et Solaris est une parodie d’Olympe où les Sept sont glorifié.e.s. Une colère ancienne remonte en lui en lisant les lettres de feu couronnant la Tour : Icarus Inc. Il a un combat à continuer. Des créateurs à démolir.
Avant de retourner le soir-même sous terre il fait une petite halte dans un boui-boui aux fortes odeurs d’huile et de poisson qui lui remémorent le port d'Hambourg. Sur la devanture rouillée et noircie est écrit Red Chips. Dedans, il y fait la rencontre du cuisinier et propriétaire, Mr. Armstrong, qui insiste pour qu’il l’appelle Amy. Il reviendra plusieurs fois et continuera de l’appeler Mr. Armstrong. C’est un nom qui lui sied.

CONT'D 2018 Parmi la poignée de nouvelles qui lui parviennent de la surface, il y a un journal, et cet article élogieux à propos d'une médium. Le père reconnaît sa fille Carmen, même alors qu'elle a vieilli et qu'elle porte à présent le nom de Rose. Bobby l'accompagne momentanément à Baltimore pour des retrouvailles émues et troublantes.
Carmen est maintenant une dame de quatre-vingt-dix ans à la tête d’un petit empire familial sensiblement usurpé. Son père la remercie sincèrement d’avoir pris autant soin de sa fortune, bien qu'il s'étonne qu'elle n'en ait jamais fait profiter ses frères et soeurs, et lui demande de la lui restituer - il en aura besoin.
Carmen y consent, le regard un peu fuyant.
Grâce à ses informations, il retrouve également Hel et Ike. Des retrouvailles autrement plus amères qui soulignent l'absence du père et la distance sentimentale que cette absence a provoquée.

2019 Carmen décède un soir de janvier. Son père regrette de ne pas avoir été là pour lui tenir la main. Aux funérailles il fait la rencontre des fils et filles de Carmen, des individus relativement ennuyeux qu'il est pourtant heureux d'avoir croisé au moins une fois.
A la lecture du testament il déchante pourtant ; Carmen n'a pas respecté sa promesse et a tout légué à ses enfants.

CONT'D 2019 Les Rose sont frappés de malchance. Beaucoup d’accidents surviennent dans la famille et on organise bientôt plus de funérailles que de mariages. Un arrière-grand-oncle, un certain Osmond Rose, finit par se greffer aux branches et hériter bizarrement quoique successivement de chacun d'elleux.

2020 L'inauguration de New Blossom a apporté avec elle une activié humaine et industrielle particulièrement riche dont l'Underapple profite par extension. Osmond ouvre un petit commerce sans prétention non loin du Noctal, un pawnshop qui lui sert de vitrine et de prétexte pour deviser avec tous les individus de l'underground, sans distinction. Il y receuille aussi tout objet pouvant l'aider dans ses recherches parallèles de levée de malédiction, jusqu'à tomber par hasard sur un opuscule sobrement nommé le Traité des Mondes. La science occulte s'ouvre davantage à lui et il l'envisage peu à peu comme une solution secondaire pour renverser Icarus.

CONT'D 2020 Une expérience avec le Traité et une amulette incompatible tourne à la catastrophe. Osmond y perd son oeil droit.

2021 Mr. Armstrong a dévoilé des capacités mutantes qui vont au-delà d’une simple puissance physique. Il est invité à se confier sur ses pouvoirs et son histoire et Mr. Rose se montre très à l’écoute.
Quelques tracas financiers sont également abordés : la générosité de Mr. Rose lui fait racheter le Red Chips pour tranquilliser l’esprit du cuisinier. Il est convenu que le Red Chips pourra désormais accueillir des réunions en petit comité et servir de point de chute pour certain.e.s protégé.e.s de Mr. Rose.

2022 Laudna réapparaît après deux ans de silence radio. Les soupçons et la colère froide d’Osmond se dissipent peu à peu alors qu’elle lui avoue tout, enfin : elle est la fille de Luther, feu camarade Nightbringer. Beaucoup de choses qu’il a épiées d’elle font désormais sens, et malgré quelques zones d’ombre restées sans réponses Osmond l’accueille à nouveau à ses côtés sans plus ne lui vouer que son entière confiance.

you want blood and i promised.
tw: terrorisme.
2025 Après plusieurs années à utiliser toutes ses ressources disponibles pour rassembler des mutant.e.s anti-Icarus, Osmond crée le groupe terroriste des Orphans.