Mateo – I can do it.

Polygotte à l'ancienne ;; Anglais, Espagnol, Hébreu, quelques notions d'Arabe... – Porte de temps à autre des lunettes, pas pour corriger sa vue au contraire, mais pour le protéger des écrans bleus, les lunettes sont également des petits écrans – Faux calme (qui a appris à canaliser son côté sanguin et impulsif), peut partir au quart de tour sans qu'on s'y attende et contradictoire à son aura – Méticuleux, ne prend pas les choses à la légère – Dépressif depuis des années, se soigne sans les médicaments depuis quelques mois – Ne voyage plus, trop fatigué de chercher après une maison qui a été finalement détruite à tout jamais depuis la destruction et préfère se reposer au mieux – Dactylographe, il sait écrire sur le clavier de n'importe quelle machine à la vitesse supérieure de la normale avec 97,8% de précision. – Collectionneur de livres, films (surtout ça, une pièce uniquement remplie de dvd), tableaux, de tout objet d'art, tout a une importance par rapport à l'histoire personnelle – Excellent cuisinier, s'improvisait commis de cuisine aux restaurants quand il était étudiant – Anxiété, toujours à imaginer le pire – Maitrise le Kapap pour permettre de maintenir son calme intérieur et aussi pour se défendre, ne pas toujours compter sur sa mutation. – Fumeur régulier, si c'est pas le monde qui le tue, la cigarette le fera – Mal à l'aise avec les souris, très handicapant pour le scientifique qui aime les recherches – Lit sur les lèvres, perte de l'audition légère dû à des explosions, souvent sujet à des acouphènes (vit dans un bruit constant, le silence il ne connaît pas).

Il n'a qu'un rêve maintenant; trouver la paix.

Tu es un true blood, mais tu ne le hurles pas sous les toits non plus. Tu fais attention à toi comme on t'a toujours dit de faire.

Tu avais 12 ans (1993), quand tu as appris le décès de ton père. Tu l'as très mal vécu et tu as mis hors service tous les appareils électroniques autour de toi avant de perdre connaissance qui t'a plongé dans le coma de plusieurs jours.

Tu l'appelles la Technokinésie.
Cette mutation te permet de contrôler les appareils électroniques en les touchant.

Déchirures :

○ Main de création/destruction.
Niveau 1 : Avec tes mains, tu touches l'appareil électronique et tu comprends comment il fonctionne et comment il doit être construit. Tu entres dans une sorte de transe où rien autour de toi te perturbe. Tu te mets à le construire même les appareils les plus complexes, sans avoir besoin de notice ou de diplôme, avec les outils que tu peux trouver sous la main.  

Niveau 2 : Tu touches l'appareil électronique pour lui retirer la vie, faire en sorte qu'il ne soit plus fonctionnel jusqu'à que tu le veuilles. Mais malheureusement, c'est bien trop rare pour toi de le vouloir, car ça te demande trop d'énergie. Tu détestes cette capacité qui annonce la mort de l'appareil que tu n'as pas forcément voulu.

○ Communication.
Niveau 1 : Tu comprends tout de suite comment l'appareil fonctionne, sans avoir besoin de passer par une formation ou des explications.
Niveau 2 : Tu touches l'appareil en marche et tu fouilles pour trouver des informations que tu cherches et qui ne sont pas forcément sur le méta ou sur le net. Tu peux donc trouver des identifiants et les mots de passe régulièrement mis sur l'ordinateur ou le téléphone, ou même détraquer les portes qui ont une reconnaissance faciales.

Limites :
Seulement l'utilisation des déchirures sont dangereuses pour toi, parce que même si ça fait 33 ans que tu les contrôles, tu n'es pas à l'abri des contre-coups qui sont très violents. Cela dit, les contrecoups que tu perçois sont des saignements au nez, une migraine ophtalmique qui pourraient te faire perdre l'équilibre, suivi des acouphènes qui s'intensifient. Tu préfères passer ta journée dans la pièce noire, qu'on te laisse tranquille dans ton lit... On pourrait croire que tu as une énorme gueule de bois alors que non. Avec une utilisation trop intensive sur le long terme, tu pourrais tomber dans les pommes voire être dans le coma, ça t'est déjà arrivé quand tu étais plus jeune et tu ne veux pas recommencer.

Dormir ? Tu ne peux pas.
Regarder un film ? Tu ne peux pas.
Sortir ? Tu ne peux pas.
Écrire ? Tu ne peux pas.

Est-ce qu’il y a une chose que tu peux faire concrètement ?

Tu aimerais bien être en paix, pouvoir dormir sans que ce Cri ne t’en empêche. Il est toujours là, bien trop présent dans toutes les étapes de ta vie et ce depuis des années. Ce Cri ne fait pas bourdonner ton oreille, non, il se contente d’être juste là et te dire qu’il existe. Tu auras beau faire le Kapap, te détendre, travailler, tout pour vivre: tu ne seras pas concentré trop longtemps. Le seul remède pour ce bruit continu, c’est d’écouter la musique et battre ton record de minutes d’écoute annuel lors de tes rétrospectives Spotify. Souvent tu écoutes la même musique en boucle, souvent tout une playlist Spotify que tu as réglé en fonction de l’intensité du Cri.

Tu écoutes la musique en attendant que la fatigue l’emporte et tu peux dormir juste quelques minutes, tout au plus trois heures parce que les rêves sont récurrents, tu es bouffé par la culpabilité d’avoir perdu tes deux femmes de la vie. Tu es bouffé par la solitude que tu te punis toi-même inconsciemment et durement.

Tu as appris à vivre avec, mais à chaque nouvelle épreuve de ta vie, ça devient toujours aussi insurmontable. Quand tu avais 12 ans, après ton coma, tu as fait la rencontre du Cri. Tu ne savais pas d’où ça venait, ça te faisait peur et tu demandais à arrêter ça, mais personne ne savait quoi faire parce que ça venait de ton cerveau. Pas d’un traumatisme auditif, pas d’une maladie, juste de tes émotions que tu ressens trop et de ta première déchirure.

Tu avais perdu ton père à cette époque-là, c’était assez difficile pour toi. Tu étais fils unique avec ta mère qui travaillait dans le milieu médical dans le service de traumatologie, elle avait des gardes assez conséquentes et rentrait tard les nuits pour mieux subvenir à vos besoins. Tu avais commencé à travailler dans le restaurant de ton oncle à l’époque, en tant que commis de cuisine, tout en gérant l’école en même temps pour aider et soutenir ta mère à partir de tes seize ans. Le capharnaüm musical qui a su taire le Cri pendant la journée, la soirée entière avec la musique.

Les circonstances de la mort de ton père te sont inconnues malheureusement, tu auras beau chercher, tenter d’avoir une information, tu ne l’auras jamais. C’est devenu une part sombre dans ton histoire personnelle que tu ne voudras jamais ouvrir, mentionner et que tu passerais directement à autre chose. Pourtant, c’est là que tu aurais dû t’alerter, sur les prémices de la dépression qui pointait son nez. Tu contrôlais ta mutation et apprenais tes limites tout seul, dans ta chambre avec les objets technologiques mais tout ce que tu savais, c’est que tu ne devais en parler à personne. Tu ne devais faire confiance à personne à part les membres les plus proches de ta famille et puis c’est tout.

Alors, tu n’en as jamais parlé à Johanna, malgré tout l’amour que tu ressentais pour elle au lycée. Tu ne pouvais pas lui dire que tu étais un de ces mutants qu’on entend parler aux informations, qui font des bonnes choses, tout comme les mauvaises.

Tu étais juste une personne qui voulait vivre sa vie.
Tranquille comme tout le monde.
Avec une famille et dans le bonheur.
Tout allait bien.

Par moment, tu avais le Cri qui venait te bouffer l’énergie, mais tu utilisais des stratégies pour l’oublier au plus vite. Mais tu étais heureux. Tu avais Johanna, que tu n’as jamais quitté après le lycée, que vous êtes toujours ensemble. Tu as commencé les études en biologie moléculaire, un domaine assez pointu mais qui t’a toujours attiré et dont la bourse te permettait d’ouvrir les portes. Johanna avait ses propres études à côté aussi, vous étiez tous les deux boursiers et tous les deux, vous bossiez malgré tout. À vingt ans, tu étais marié, à vingt-deux ans, tu étais papa. Tu étais tellement heureux Mateo, rien ne pouvait te rendre malheureux, même pas ta déchirure qui pouvait se manifester d’un moment ou un autre quand tu ressentais de trop fortes d’émotions.

Mais en 2005, tu affrontais des gens qui voulaient s’en prendre à ta famille, à toi et tu ne comprenais pas sur le moment ce qui se passait. Tu as perdu de vu tes femmes de ta vie, parce que tu leur as demandé de partir devant, que tu les rejoindrais, car toi même tu peux te défendre avec ton art martial que tu as appris de ton oncle durant tout l’adolescence mais ça ne suffisait pas, face à des armes où tu n’as pas eu le choix d’utiliser ta déchirure.

Puis plus rien.

Ce fut le noir complet

Tu auras beau taper contre les murs invisibles, tu auras beau hurler, tu auras beau te retrouver face à la forme de ton Cri, de ce gribouillis noir animé qui t’observe sans dire un mot si ce n’est que te crier dans les oreilles, tu ne t’en sortiras pas et ça te paraitra une éternité absolue.

100 ans pour deux mois.
Deux mois de coma, que tu ne connais que trop bien, l’ayant déjà vécu plus jeune. Ayant perdu deux mois de vie, mais le réveil était différent. Tu t’es réveillé avec une impossibilité de marcher, de te relever, mais surtout…

Tu t’es réveillé seul.
Encore une fois.

La solitude, avec le Cri pour compagne;
Les déchirures comme soutien.
Le travail et la musique pour t’y perdre davantage.

Refusant leurs décès, tu as cherché auprès d’elles, mais tu n’as rien trouvé, tu étais comme tout le monde, à chercher des gens qui ont disparu lors de cet affrontement qui a détruit toute la ville. Tu ne retrouvais plus ta maison, tu peinais à récupérer vos affaires et tu devais partir loin de New York. Tu devais faire ta rééducation, tu devais gérer surtout ta dépression qui t’a frappé de plein fouet. Tu n’étais plus capable d’entendre ce qui t’entourait, tu étais devenu sourd pendant trois mois, noyé dans le Cri et les bourdonnements dû aux bombardements.

Tu étais sous l’eau, littéralement et tu n’avais plus personne non plus de la famille Avila. Tous ont péri, sans pouvoir se défendre. Tu t’es senti coupable d’être le survivant. Tu es parti à Boston, où tu termines tes études et enchaine tes recherches en tant que doctorant, alternant entre les visites médicales et… Rien. Tu n’avais rien d’autre que de devoir fonctionner par automatisme, te repliant dans les machines qui ont été tes amies, dans le travail qui était ton réconfort, la musique qui t’aidait à tenir bon.

Tu deviens professeur à Boston, chercheur dans un laboratoire indépendant avant d’être racheté par Icarus Inc. Tu as attiré leur attention, bien que tu n’approuves pas leur idéologie, tu t’en fiches Mateo. Tu es perdu, plus rien ne compte vraiment pour toi. Tu es là, sans vraiment être là, même que tu te demandes certains jours pourquoi tu es vivant. Y a des moments où tu avais vraiment envie d’en finir avec toi même, des moments où tu avais envie de crever ton oreille. Des moments où tu voulais juste avoir la paix. Rien que ça. La putain de paix.

La paix n’existe pas,
Le silence non plus.
La joie encore moins.
Tout n’est que vide.

Alors que tu t’es plus ou moins stabilisé dans ta vie, te raccrochant avec les vestiges du passé qui te permet de voyager et d’aller un peu mieux, tu te retrouves avec une proposition de rejoindre New Blossom. Tu as mis du temps à prendre ta décision, parce qu’elle n’est pas facile pour toi, qui doit renouer avec le passé, tout en allant au devant. Mais tu as fini par accepter. En 2018, tu t’installes à New Blossom et tu travailles pour Icarus Inc dans le plus grand des secrets, tout en étant un professeur doctorant dans la recherche biologique mutante.

Tu as pu te racheter des choses du passé, les DVD, les musiques, les oeuvres d’art qui n’ont plus aucune valeur pour certains, d’autres qui valent un peu plus cher. Ça te faisait plaisir sur le moment, d’autant plus que tes achats sont réfléchis et pas fait sur un coup de tête. Tu restes discret, sur tes gardes, mais tu es toujours aussi insomniaque, hanté par les démons et cette peur de dormir sans jamais te réveiller.

Tu devrais vivre ta vie tranquillement, mais tu survis et tu continues jusqu’au jour où tu te retrouves face à une fâcheuse situation qui t’agace profondément: le vol d’un de tes objets précieux, le tableau de Johanna (c’est ainsi que tu as renommé ce tableau de Klimt). Tu te réveilles un peu, sortant de ton train-train quotidien et de tes journées types, bien cadrés pour retrouver ce tableau, peu importe les moyens, quitte à utiliser ta mutation.

Sans te douter à quel point ce destin te fait jouer un jeu bien vicieux.