Woo Jung-hwa | Starlight, I will be chasing a starlight, Until the end of my life

LE CORPS
LE CORPS HUMAIN
Particularités physiques :
Pratiquant différents sports depuis des années, il a un physique d’athlète que peu de personne entrevoit. Dès qu’il travaille, il porte un costume trois pièces. Il n’y a pas une photographie de lui dans la presse où il ne porte pas une chemise et un costume.
Il lui arrive de quitter cette tenue pour un jean, tee-shirt et baskets lorsqu’il veut passer incognito.
Depuis que son entreprise est entrée en bourse, il paie un garde-du-corps pour veiller à sa sécurité, ne sachant pas du tout se battre. Généralement, il sert plutôt à faire reculer les paparazzis plutôt qu’à le protéger d’éventuels agresseurs.

Aptitudes particulières :
Jung-hwa possède une très bonne mémoire, surtout pour les chiffres. Il est capable de faire des calculs complexes de tête. Faire du codage est arrivé comme une évidence au lycée. Le code lui a toujours permis de prendre du recul sur sa vie.

Depuis 5 ans, Jung-hwa subit des migraines horribles dont l’origine reste un mystère. Il a testé tous les médicaments sur le marché, supportant la moitié sans qu’ils soient efficaces et ne supportant pas l’autre moitié. Il lui arrive de faire des séances d'acupuncture, mais elles ne sont pas infaillibles - tout comme les séances de kinésithérapie et d’ostéothérapie. Il recherche ardemment un remède miracle.

L' ME LES MUTANTS
Je suppose que les personnes qui prennent du Vitae ou du Red savent très bien ce qu’elles font. Bien sûr, certaines n’en ont pas conscience, je ne suis pas à ce point naïf - mais ça serait partir sur une pente glissante. Je pense que chacun doit être libre de ses choix et doit assumer les conséquences de ses choix. Si la personne souhaite être un mutant, pourquoi pas ? A partir du moment où elle ne fait de mal à personne et qu’elle respecte la loi…
LES ALTÉRÉS
J’aurais bien aimé tester une altération, mais avec cette migraine qui va et vient, les médecins le m’ont déconseillé. Ma santé faisant partie de mes priorités, je préfère ne pas tenter le diable. D’autant que le risque d’une cyberpsychose est assez grand… Et l’idée de créer le chaos autour de moi est totalement contraire à mes principes. J’ai créé une IA pour aider autrui, il serait ironique que je leur fasse du mal.
LA TECHNOLOGIE
Je doute que notre monde puisse se passer de technologie. Nous sommes sur le tremplin vers le progrès et il n’y a pas un jour où l’on ne fait une découverte. Je trouve ça profondément fascinant et encourageant. La vie paraît plus belle avec des bâtiments qui bougent, des hologrammes pour faire la publicité, des reconnaissances faciales pour ouvrir des portes, des reconnaissances vocales pour s’amuser…
J’apprécie énormément les voitures volantes, au point que j’en possède une, mais que je sors très rarement du garage.  
L'APPARTENANCE Twilight Zone

LA MÉMOIRE Naissance - 10 ans
Je l'ai su bien plus tard, mais ma naissance était attendue. Très attendue. Cela faisait quelques années que mes parents étaient mariés et bien qu'ils soient heureux, ils désiraient ardemment avoir une descendance. Ils commençaient même à s'éloigner, ne comprenant pas ce qui pouvait coincer.
Je naquis le 27 juin 1989, à l'hôpital de Séoul. Je fus leur fils unique.

Mon enfance fût loin d'être laide. Si mon père était le directeur général de la marque de cosmétique Byeol, ma mère était dans mon ombre. J'ai vécu dans le luxe toute mon enfance, mais j'ai aussi appris très jeune que pour obtenir quelque chose, il fallait que je travaille.
Jusqu'au lycée, je fus dans une école pour garçon élitiste. À cette époque, je n'avais pas eu de difficulté à me faire des copains - j'avais compris qu'ils étaient proches de moi par intérêt. Très vite, j'eus des facilités avec les chiffres, étant très bon en mathématiques. Aimant les jeux vidéo, ce fut ma mère qui me mit sur le chemin de l'informatique. Je m'intéressais alors aux divers composants qui le constituaient.

Aujourd'hui encore, je me demandais si mes parents ne m'avaient pas mis dans cette école pour me cacher le fait que ma mère était malade. Je me demandais aussi si l'informatique, chronophage, n'était pas l'occupation idéale pour ne pas voir son état, pour croire que cette fatigue était liée à leur travail.
Elle nous quitta l'année de mes dix ans.


10 ans - 18 ans
J'aurais pu me rapprocher de mon père, mais ce ne fut pas le cas. Il travailla encore plus au point que je le voyais très peu. Si la raison pouvait être évidente, je ne m'en doutais pas. La vérité était qu’il avait l'impression que ma mère était à ses côtés lorsqu'il travaillait sur l'entreprise, comme si elle possédait son âme.

Au lycée, je commençais les petits boulots afin d'avoir des économies. Je voulais m'émanciper, je voulais vivre ma propre vie, je voulais me rebeller. Pourquoi être sous le même toit qu'un homme qui vous adressait si peu la parole ? J'étais en colère à cette époque, mais je n'ai jamais réussi à discuter avec mon père pour le lui dire.
J'ai fait mon petit bonhomme de chemin. Ce fut durant le lycée que je commençais à m'intéresser au codage. Je me souvins y passer des heures, parfois des nuits même, cherchant des bugs, apprenant des codes, essayant d’en créer.
J'ai choisi mes options au lycée, j'ai continué le tennis que je pratiquais depuis mes huit ans afin de pouvoir demander une bourse pour l'université. J'ai bossé comme un dingue, mais j'ai obtenu tous mes objectifs : mon visa, ma bourse, mon université à Washington.

Je voulais l'annoncer à mon père, organisant un dîner, un soir. Dîner qui avait été reporté deux fois déjà. J'avais donc attendu deux heures avant que notre majordome m’informe que mon père avait été retenu et qu'il était en dîner d'entreprise, qu'il ne pouvait pas venir ce soir.
J'avais écrit une lettre, que j'avais remise à notre majordome pour qu'il lui remette en mains propres. Je ne le vis même pas avant de quitter la Corée du Sud pour les États-Unis.


18 ans - 25 ans
Mon niveau quasi-bilingue en anglais me sauva la vie. Je pus ainsi me débrouiller pour avoir un compte en banque sur le sol américain, remplir les papiers administratifs, avoir des petits boulots. Je ne pouvais pas me reposer sur mes économies. Et la première année universitaire fut très intense en terme de travail. Je me démarquais malgré moi dans la plupart des matières, mais mon côté expatrié entachait mon côté social. Pour être honnête, je n'étais pas vraiment à l'aise non plus. Acharné du boulot que j'étais, fuyant les soirées étudiantes, je n'étais pas spécialement populaire - mais on me connaissait et on venait me voir parce que j'avais de très bonnes notes partout.

Une certaine solitude commença à se faire sentir. Je parlais une fois par mois, voire tous les deux mois, à mon père - et la conversation ne durait pas des heures. Je m'entendais bien avec mon colocataire, mes camarades de classe, ceux du club de tennis et mes employeurs, mais je n'avais pas vraiment d'amis.

Cela m'a suivi en deuxième année. Et en plus de cela, j'appris que mon père fréquentait une femme - cela faisait la Une des tabloïds, et ma colère aveugla mon jugement. Je coupais les ponts avec lui sans même lui laisser une chance de me donner sa version des faits. Je me sentais trahi. J’avais l’impression qu’il trahissait…
Cette solitude m'inspira une intelligence artificielle. Je débutais son code le jour de mes vingt ans.

Trois ans plus tard, je réalisais le premier test : mon programme fonctionnait. Cependant, j'avais une idée bien précise en tête. Je voulais qu'il évolue, mais je ne pouvais pas le faire seul. J'avais réduit mes heures de sommeil, j'avais mes cours, le sport et les petits boulots à côté qui me prenaient énergie et temps.
Je me mis à observer, écouter, rechercher. Trois étudiants, choisis avec pragmatisme, furent tentés par mon projet. Ils devinrent mes premiers amis et les seules personnes qui me connaissent réellement aujourd’hui. Ce fut ainsi que Hologram et Holo and co. purent voir le jour - dans une chambre étudiante avec des chips et des boissons énergisantes.

Avec eux, je découvris la vie étudiante. Je fis mes premières sorties, je bus pour la première fois de l'alcool, j'embrassais une fille pour la première fois. Je ne suis jamais tombé amoureux, bien que j’avais quelques affinités avec certaines personnes. On me disait de ne pas me prendre la tête avec ça, que je devais faire quelques expériences maintenant pour ne pas avoir de regrets. Alors, je le fis, parce que je pensais qu’ils avaient raison.
Un soir d'été, dans un bar huppé de Manhattan, je couchais avec une inconnue. Deux semaines plus tard, j'embrassais pour la première fois un homme. Le mois suivant, j'eus ma première cuite - plus jamais. Ils m'apprenaient à faire en sorte que je me découvre, que je découvre ce qu’était la vie étudiante, et je ne pouvais qu'être reconnaissant de les avoir.

Un soir, nous étions allongés dans un jardin de Georgetown, à quelques rues de notre université. Les lumières nous empêchaient de voir toutes les étoiles, mais on s’en fichait. Les sirènes résonnaient par moment, l'air était doux et nos esprits échauffés par la bière bue. Et pourtant, nous vîmes, tous les quatre, cette étoile filante traverser le ciel nocturne. C'était décidé : notre entreprise se nommerait STARLIGHT.

La fin de mes vingt-cinq ans signa la fin de mes études. J'obtins mon diplôme, major de promotion. Et ainsi commença ma vie de chef d'entreprise.


26 ans - 35 ans
Je concentrais toute mon énergie dans mon entreprise. Au point de ne pas avoir de vie privée. Mes amis pouvaient me dire n'importe quoi, je ne l'entendais pas. C'étaient les débuts de STARLIGHT et je ne voulais rien omettre. Je voulais qu'elle s'élance et qu'elle aille loin. Je ne voulais pas me planter, ayant investi toutes mes économies, plaçant mon IA sous brevet afin de la protéger. Nous essuyâmes plusieurs disputes, mais notre amitié en ressortait plus forte.

J'en oubliais mon père qui avait fait un pas vers moi lorsque j'avais été diplômé. Je l'oubliais encore à mes anniversaires, aux fêtes, alors qu'il pensait à moi. Je le regrettais tellement aujourd'hui.
Mais je comprenais aussi le choix qu'il avait fait lorsque j'étais plus jeune - je croyais le comprendre.

L'inauguration de New Blossom fût un tremplin certain pour STARLIGHT. Les investisseurs cherchaient de nouveaux filons et notre produit était suffisamment attractif pour laisser tenter quelque fortunés.

Trente ans passés, je commençais à avoir des maux de tête. Rien de bien étrange jusque-là. Néanmoins, ils devinrent de plus en plus intenses et les médicaments de moins en moins efficaces. Les maux de tête se transformèrent en migraine et ce fut le déclic pour que je relâche le pied professionnellement.
Je vis un éventail de médecins afin de trouver un traitement et l'origine de ce mal, sans parler des batteries de tests et d'examens. Rien. La moitié des médicaments pouvant être efficaces ne l'étaient pas et l'autre moitié, je ne la supportais pas. Quant à l'origine, elle demeurait inconnue. Je me tournais vers les médecines alternatives (kinésithérapie, ostéopathie et acupuncture), mais elles n'étaient pas toujours fiables.

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16 janvier 2025
Lettre recommandée avec accusé de réception.
Mr Woo Jung-hwa,
J'ai le regret de vous informer que votre père, Woo Kim-soo, est décédé le 14 janvier 2025 des suites d'une crise cardiaque. [... ]
Je me rendis dans mon pays natal. Sur place, je découvris que mon père m'avait tout légué : son entreprise, ses brevets, ses résidences, tout. Malgré toutes ces années sans nouvelle, ces années où nous nous étions perdus de vue, j'honorais sa mémoire dignement et comme il le souhaitait, selon la culture coréenne, avant de rentrer aux États-Unis. Si on désirait que je reste plus longtemps, je fis en sorte que les affaires puissent être gérées à distance.

À la lecture de son testament, j'appris que mon père avait un appartement à New Blossom. Surpris et terriblement curieux, je m'y rendis sans prendre le temps de regarder les papiers. J'avais l'adresse en tête, c'était suffisant. Je sus, dès que je vis le boîtier numérique sur la porte d'entrée, quel était le code. La date de naissance de ma mère. La porte s'ouvrit sur un appartement témoin. Personne n'avait vécu ici, il n'y avait rien dans les placards, rien dans les chambres. L'endroit était propre, entretenu, avec une vue dégagée sur le Nexus.

Sur la table de la salle à manger était posé en évidence un ordinateur portable relié à un lecteur CD, un CD-Rom dans une pochette et la première version de Holo. Sur la pochette, un post-it était collé avec mon prénom en coréen. Je reconnus immédiatement l'écriture de mon père. J'allumais l'ordinateur et insérais le CD dans le lecteur. Un seul fichier : une vidéo. Je la lançais, voyant mon père, à ma place, parlant face à une caméra.

« Jung-hwa. Si tu vois cette vidéo, c'est que je ne suis plus de ce monde et que je n'ai pas eu l'occasion de te dire certaines choses. Je sais bien que ça ne remplacera pas une conversation, une vraie conversation, mais je ne peux pas remonter le temps pour cela. »

Il s'arrêta, cherchant ses mots. Ses mains étaient jointes, sa voix chargée d'émotion, mais le menton haut, fier et déterminé.

« Je suis tellement fier de toi, de ce que tu as créé, de ce que tu as accompli, de ce que tu fais et de ce que tu prévois de faire. Ta mère et moi avons toujours souhaité cela, ta réussite, et lorsque le moment sera venu… lorsque je la rejoindrai… Ensemble, nous continuerons de veiller sur toi. Tu as toujours été et tu resteras notre plus grande réussite. Même si je t'ai tout légué, le plus important se trouve à côté de toi. »

De l'index, il pointa le Holo. Mon regard le suivit, chargé de larmes, avant de revenir sur mon père.

« Il ne sera probablement pas comme l'original, mais j'espère qu'il t'aidera dans les moments difficiles, comme dans les moments plus tranquilles. Ainsi, je resterais un peu avec toi. Je te souhaite le meilleur, mon fils. Ne regrette rien, avance. La vie est devant toi. »

Sur un sourire en coin, légèrement pincé, la vidéo se figea. Les larmes roulèrent sur mes joues. Je reniflais bruyamment, mes pupilles se tournant vers ma création. Je savais ce que je devais faire, je savais ce que je devais dire, mais mon palpitant battait trop rapidement, ma respiration était courte, mes mains moites et mes émotions à fleur de peau. D'une main tremblante, je saisis le boîtier noir, je me levais et le posais au sol. J'inspirais un grand coup, soufflant lentement. Puis, d'une voix claire, j'articulais un mot.

« Abeoji.* »

L'IA s'alluma et l’hologramme de mon père apparut devant moi, un léger sourire étirant les traits de son visage. Un tsunami d’émotions me noya, incapable de définir ce que j’éprouvais. J’eus l’impression d’avoir des années de ressentiments qui me plombèrent les muscles. Je tombais à genoux, pleurant à chaudes larmes, les murs blancs faisant résonner mon chagrin. L'image de mon père s'accroupit et d'une main, il me caressa les cheveux dans un geste réconfortant. Aucun mot ne fut prononcé, car mon père n'aurait rien dit dans cette situation.



* père en coréen.