Don't be afraid to be one of the best | Judith

Cette prothèse se base sur une prothèse cybernétique de grade civil, mais a été modifiée pour être catégorisée de grade interdit.

De base, la prothèse de grade civil est un simple remplacement du larynx, avec toutes les fonctionnalités basique qu'on lui demande : la respiration, la déglutition et la parole. Tout est fait pour l'intégration soit fidèle à l'original, par exemple des vidéos sont écoutées pour moduler la voix. Si la personne était muette, plusieurs voix de synthèses seraient proposées afin qu'elle choisisse celle qui lui correspond.

Judith a une version modifiée de cette prothèse. Le larynx artificiel a été modifié pour produire des fréquences qui stimulent les ondes cérébrales Alpha, Bêta et Thêta afin de créer un relâchement des inhibitions sur les individus écoutant du chant généré par l'utilisateur de la prothèse. Il n'est pas possible de contrôler l'audience ou de forcer des comportements, par contre, les paroles des chansons mélangées à la diminution de l'inhibition générale pourront causer des comportements un peu plus déraisonnable qu'habituellement.

Une personne qui ne trouve pas d'intérêt dans les relations charnelles n'ira jamais sauter au cou de quelqu'un d'autre. Une personne heureuse de vivre ne pensera pas à se suicider. Une personne au comportement déjà violent pourrait commettre des attaques ou meurtres. Une personne qui a déjà des problèmes de drogue pourrait en prendre plus que de raison et finir en overdose. Une personne phobique pourrait se sentir capable d'affronter une de ses peurs. Cette technologie peut être utilisée à bon ou mauvais escient, mais restera interdite par son influence sur le cerveau humain.

Limites :  Si sa prothèse est désactivée, plusieurs choses désagréables vont se produire, Judith sera incapable d'émettre de son, mais surtout, elle se noiera littéralement dans l'air jusqu'à ce que celle-ci soit rétabli. C'est une limite classique d'un larynx artificiel. Au-delà, Judith n'est pas immunisée à sa musique, elle peut très bien se retrouver influencée par ses propres chansons. Par ailleurs, l'acclimatation à sa musique affecte sensiblement Judith, plus le temps avance, la poussant toujours plus vers les extrêmes. Les fréquences produites par la prothèse ne peuvent être captées qu'avec une présence physique, à moins de posséder du matériel audio visuel de très grande qualité. Ainsi, ces effets n'existeront pas dans le Metaworld ou au travers de rediffusions anodines (tel qu'une vidéo prise avec une caméra ou un téléphone). Les personnes capables de protéger leurs cerveaux d'influences extérieures ne seront pas affectées par le chant de Judith.

Grade : Interdit

Acquisition : Marché noir

C'est un implant qui s'occupera de diminuer l'intensité de votre réponse immunitaire face aux altérations. Les effets secondaires des immunosuppresseurs s'appliquent toujours.

Limites :  Le rechargement manuel doit être effectué tous les mois.

Grade : Civil

Acquisition : Theseus Corp

La vie est vachement simple quand on est qu'une gamine qui pige pas grand-chose. Franchement, les parents n'étaient que des parents aimants comme tous les autres non ? Faux ! Mais j'en savais foutrement rien. Le géniteur levait l'coude un peu trop souvent, M'man dansait pour des inconnus en échange de quelques dollars, le monde commençait à aller mal. Après y avait Jill, ma grande sœur, c'était mon modèle. J'sais pas, mes yeux brillaient quand je la regardais, elle avait douze ans de plus que moi. Invincible. Ma sœur était là, toujours à ouvrir sa gueule, et moi, j'étais bien sagement assise à l'observer. Vous savez c'qui est trop bien ? Vu que M'man voulait pas que j'sois jalouse vu que Jill faisait du soccer, moi j'ai eu le droit de faire de la danse ! Y avait un cours gratuit pour les gamins défavorisés, on va pas cracher dessus ! Surtout après que les parents soient fait virer comme des merdes, la blague, tout ça parce qu'y a eu une gue-guerre à New York et qu'la ville a petée. Bon en vrai, j'en ris, mais les images à la télé reste un peu coincée dans ma tête. Y en a, ils ont ça avec les tours jumelles, les pauvres, avec un peu de malheurs, ils ont vu les deux événements à la télé. Bref, t'façon la merde s'est bien étalée ça sert à rien d'en parler plus. Le géniteur a commencé à cracher encore plus sur les grandes corporations... Blablabla Icarus... Blablabla Theseus... Ouais, ça me passait par-dessus les oreilles, moi, j'voulais juste danser et jouer avec ma seule poupée.

Maintenant, y avait plus qu'moi et les parents. Ouais, s'ayez Jill a pris son grand envol en me laissant derrière. J'comprends pas trop au début, j'suis qu'une gosse de sept ans après tout. Le truc, c'est que vu que maintenant y a plus ma sœur pour faire tampon, c'est quand même beaucoup moins drôle. Quand le géniteur boit trop, bah, c'est sur moi qu'il gueule, ou sur M'man. De toute façon, à part traîner son gros cul du canapé à la table, il fait pas grand-chose. Heureusement qu'il a retrouvé un job minable, au moins, il était moins souvent là. J'vais pas mentir, Jill me manquait. Elle rentrait des fois, quand elle avait des permissions et tout, mais fin, c'est dur de grandir et de se rendre compte qu'en fait, nos parents sont pas normaux. Comment j'allais faire moi, pour me sortir de cette merde profonde ? J'veux dire, quand on réalise qu'on est montré du doigt par les autres parce que notre famille est traitée de déchet, c'est dur. Après, j'étais toujours une bonne gamine en vrai. Je me faisais discrète, je ne répondais pas quand on me hurlait dessus, je baissais les yeux. La danse, c'était mon échappatoire, le kiff total. D'abord de la danse classique, puis quand la prof était trop chère pour l'association, on a fait du jazz, du hip hop, pleins d'autres styles. Toute ma colère, tous les mots blessants qu'on me jetait à la gueule, tout ça, ça sortait là. Puis j'suis bonne, putain ouais ! À mes douze ans, j'ai gagné une petite compétition, rien de fou, mais j'ai ramené 100 $ à la maison. C'était fou ça, moi la gamine à chier qui ramène de l'argent en trémoussant son cul, même pas nu ! Ah ça, l'géniteur, il en revenait pas. Sauf que l'argent, c'est pas moi qui le récupérais et en plus, fallait que j'en rapporte maintenant. Bah oui, si j'avais réussi une fois, je pouvais bien recommencer.

J'ai longtemps cru que j'avais déconné, que tout était ma putain de faute, à moi ! V'savez, la pauvre gamine de quatorze ans qui peine à suivre ses cours, à pas se faire remarquer, à rapporter de l'argent à sa famille. Nan, nan. C'pas la faute de Jill non plus qui l'a ramené à la maison. C'est la faute d'son collègue là, ce Liam qui se croit tout permis. Au début, ça allait, j'étais trop contente que Jill soit là, on sortait, elle m'a même offert des super fringues dont je rêvais ! Le pied, j'vous jure. En fait, comme d'habitude quand Jill était là, j'revivais un peu, j'étais juste une gamine qu'à le droit de l'être. J'sais pas pourquoi elle a ramené un type cette fois-là, mais je m'en fiche, peut-être qu'elle voulait vivre avec, j'sais pas. En tout cas, lui, il avait pas l'intention d'en rester là avec moi. Dès que ma sœur était pas là, occupée, où qu'elle aidait M'man, il était là. La main sur mes fesses, les commentaires déplacés, son énorme paluche qui me tire contre lui. Heureusement qu'Jill s'absentait pas trop longtemps hein. J'ai cru qu'j'allais clamser quand il m'a plaqué contre le mur parce que j'refusais ses avances. On sait tous jusqu'où ça aurait pu déconner, quel dégénéré sérieux. Pourtant, j'ai tellement regretté d'en avoir parlé après leur départ... Mes derniers échanges avec ma sœur avaient du tellement la choquer que... Que Jill s'était faite défoncée par un mutant pendant une enquête à son travail. C'était la seule explication. Elle avait été portée disparue, puis déclarée morte, j'm'en voulais à crever. Microbe, plus jamais je l'entendrais m'appeler comme ça, c'était fini, pour toujours, parce que j'avais ouvert ma gueule que maintenant. Si j'avais ouvert ma gueule pendant le séjour peut-être... Peut-être qu'elle serait encore là. Y a un truc qu'à péter en moi le jour où elle a été déclarée morte. C'était fini la gentille petite fille, de toute façon, pourquoi tout bien faire dans la vie si on était remercié comme ça ?

J'y croyais pas quand on m'a annoncé que Jill était pas morte, qu'elle était vivante ! Putain, comment ? Pourquoi ? Elle m'a jamais vraiment expliqué, puis dans l'fond, j'en avais rien à foutre. J'répondais au géniteur, j'me faisais des copines en dehors de la danse, des copains aussi. C'était une descente dans les tréfonds de l'humanité, très rapide. Même si ma sœur était réapparue, elle partait à nouveau et ma nouvelle façon de penser demeurait, pourquoi tout bien faire dans la vie si on était remercié comme ça ? J'devenais séduisante, en tout cas pour les gamins de mon âge, j'sortais avec des gars pas trop fréquentables, mes copines me poussaient à faire des conneries, tout ce qui me raccrochait à ma vie d'avant, c'était la danse. On m'avait proposé de rentrer dans un lycée spécial à la fin du collègue, bourse complète, le rêve. Je me serais tirée en internat, bye bye la famille. Franchement, ça aurait été une bonne idée de me calmer, mais non, aucune chance. J'enchaînais les fêtes, les drogues, les mecs, les meufs, tout ce qui passait et qui pouvait foutre le géniteur en rogne. Il avait encore perdu son job, M'man commençait à vieillir et à se faire jeter parce que les jeunes voulaient pas s'toucher sur une vieille peau. Dur. Moi, j'vivais ma meilleure vie, libre de cette peur écrasante. Est-ce que Jill serait fière ou déçue ? J'lui disais pas toute la vérité quand elle m'appelait, j'me comportais bien quand elle venait. Après tout, j'étais sa petite sœur et la dernière fois que j'avais vraiment dit un truc, on a vu comment ça a fini.

J'ai merdé big time. J'me suis bousillée la cheville à une rave. On m'a lâché une putain d'enceinte énorme dessus, crac, ouais hein. Complètement écrasée, heureusement, j'étais tellement défoncée que j'ai à peine senti le truc passer. Le lendemain, c'était moins drôle par contre, beauuuucoup moins drôle. Bonjour la douleur, bye bye la bourse, incapable de danser comme avant. Et puis l'école refusaient les prothèses, ouaip, une école à cent pour cent humaine, comme si les gens avec des prothèses ou les mutants étaient des putains d'monstres inhumains. Je faisais comme si je m'en foutais, comme si j'avais pas besoin de ses connards élitistes, mais ça me trouait le cul. Je l'avais en travers de la gorge bien sévère, on va pas s'mentir. Les répercussions ont été tout aussi rapide, le géniteur s'est bourré la gueule, un peu plus chaque jour, jusqu'à ce que l'alcool ne suffise plus à éteindre sa rage.

— T'es encore pire qu'ta sœur, t'es pas mieux que ta mère, t'es qu'une ratée. Y a qu'un pauvre truc minable que tu savais faire et toi tu décides de tout faire foirer ! Comment on va vivre hein, t'as pensé à ta mère ?!
— Va te faire foutre, t'as encore trop bu ! T'as qu'à t'baisser et te laisser enculer, au moins tu gueuleras pour une bonne raison ! On est toutes les trois bien mieux que toi !
— Tu vas ravaler tes mots, sale mioche ! Va bosser au club avec ta mère, rend toi utile ou j'vais t'y traîner !
— Si tu me touches, t'es mort, t'es putain de mort, dégage ! DÉGAGE !

Pour une fois, c'étaient pas que des paroles en l'air. Ouais, ouais, ses mains s'étaient agrippées à ma gorge, il puait l'alcool. Ses doigts s'enfonçaient dans ma chair, la pression s'intensifiait et l'air lui, il rentrait plus dans mes poumons. C'est ça qu'on ressent quand on va crever ? Ouais, rien de fou. J'sais pas pourquoi mes bras, mes jambes s'agitaient comme si ça allait changer un truc. Mes forces se tiraient, j'arrivais plus à respirer, le hurlement de ma mère, puis c'était fini. J'croyais vraiment qu'j'étais morte j'vous jure. Le plus drôle dans l'histoire ? M'man avait fracassé la tête du géniteur, amnésique, incapable de se rappeler de ce qui s'était passé depuis le début du mois. En plus de ça, ma mère avait caché du fric toutes ces années, apparemment, c'était pas la première fois qu'il était violent. Tout cet argent est parti dans l'achat d'une prothèse pour me sauver la vie, qui aurait cru qu'elle aimait ses filles plus que sa propre personne ? Mon larynx était broyé, écrasé entre les mains de l'homme qui aurait dû me protéger. Ouais, j'vous jure, ça m'a fait un choc. J'vais pas cacher le truc, même maintenant, j'pense à deux fois avant de gueuler contre lui. La version officielle qui fut donnée ? J'me suis fait renverser et j'ai eu la chance de ressortir uniquement avec une cheville déglinguée et mon larynx détruit. Finie les rêves de danseuse, j'me suis calmée un moment après ça, pour pas énerver la merde qui me servait de père, histoire qu'il recommence pas. J'restais quand même à la maison, malgré l'envie de me barrer, pour pas laisser M'man toute seule et puis... aussi parce que j'avais la trouille qu'il me retrouve et finisse ce qu'il avait commencé.

Une gentille petite fille qui fait de la merde dès que ses parents regardent pas. Voilà ce que j'étais devenue. J'voulais plus, j'voulais vivre et faire ce que je veux. Pourtant, j'étais encore coincée ici. J'arrivais pas à être celle que j'avais été, bah ouais, c'était tellement chiant. En plus, dès que je voulais danser, je merdais. J'étais quand même obligée de faire ce que mon père voulait, travailler au strip-club pour rapporter de l'argent dégueu. J'me sentais sale, pas en contrôle du tout, j'étais en colère contre le monde, contre lui, contre moi, contre Jill qui m'abandonnait à mon sort. J'ai commencé à chercher comment m'occuper entre deux fêtes, deux mecs, deux cachetons. J'suivais mes cours distraitement et je vivais le plus loin possible de la maison. J'campais sur le canapé de potes, de coup d'un soir ou même dans le club que je fréquentais. J'me suis trouvé un refuge dans le karaoké éclaté de la ville. Là, je pouvais me lâcher, qui aurait cru que je chantais aussi bien ? Je criais, j'crachais mon venin sur le monde et personne pouvait m'arrêter. C'est là-bas que j'ai rencontré Jord, mon agent, en 2018. Du haut de mes dix-neuf ans, fraîchement diplômée, il m'a attiré dans son lit en m'expliquant que je serais la prochaine superstar. Il avait une super combine, mais ça allait prendre du temps. En attendant, il allait me traiter comme une reine et me former. Ses mots pas les miens. En vrai, il a pas menti, j'étais logée loin de chez moi, quelques cours de chants pour m'améliorer, du solfège, de la guitare, du piano. En plus de ça, j'gagnais quelques dollars en participant à des clips minables ou en me donnant en scène pour des petits événements. J'continuais à aller au strip-club de temps en temps et j'refilais l'argent en douce à ma mère. J'pourrais jamais la remercier assez de m'avoir donné ma voix. En 2019, je signe officiellement avec Jord, sous le nom de Poppy, il m'explique que c'est pour mon bien, maintenant que j'arrive à avoir quelques contrats, pour me protéger et tout, quel bâtard. Enfin, j'le savais pas à l'époque et maintenant, je ne peux plus rien y faire. Et puis de toute façon, j'étais trop reconnaissante de ce qu'il m'avait appris pour me rebeller. C'est à cette période qu'il a commencé à me parler d'modifier ma prothèse pour me faire connaître encore plus vite.

J'y croyais pas quand M'man m'a appelé en pleurs. Encore une fois, Jill va crever, c'est sûr. J'pas tout compris, y a eu un accident à son travail et maintenant, y a Theseus qui nous dit qu'ils vont tout prendre en charge pour la sauver ? J'bombarde son téléphone de message pour savoir si c'est vrai, si elle va bien... Aucune réponse, un silence qui me renvoie des années en arrière. J'me sens seule, impuissante. Pourquoi est-ce que je devrais respecter les règles si on m'arrache une de seules personnes que j'aime ? Ouais, ouais ! Y en a marre de ces conneries, j'me rappelle encore d'avoir déboulé vers Jord complètement perchée.

— T'as raison, tu sais mieux que moi ! Vas-y on le fait.
— De quoi tu parles Ju' ?
— De ma prothèse, tu sais, ce que tu m'avais proposé, de la modifier. T'as dis que t'avais trouvé une meuf qui était chaude pour m'bidouiller. On le fait.
— Ouais, OK ! Va falloir partir à New Blossom et ça va pas être drôle, mais tu vas voir... Juste attend, tout le monde sera à tes pieds !
— J'm'en tape, j'veux juste être libre de faire ce que je veux, on part ce soir !

À peine quelques jours après, le 8 février 2021, il m'a traîné dans l'Underapple pour me faire traficoter la gorge, j'ai cru que j'allais y rester. Mais j'avais plus le choix, je devrais réussir. Ma sœur suivait les règles et encore une fois, sans un mot, je la perdais. C'est fini, je prendrais ce qu'on me donne, et même ce qu'on me donnerait pas en fait ! Si je voulais grimper au sommet, je pouvais compter que sur moi. À vingt-deux ans, je signais le vrai début de ma carrière, l'apogée de Poppy, la continuité de ma vie de débauche. Le contrat avec Jord était simple, 80% pour lui, 20% pour moi et il pouvait prendre sur ma part s'il y avait des dépenses imprévues ou en fait, tout ce qu'il voulait, les exclusions étaient beaucoup trop floues. Pourtant j'en avais plus rien à foutre, cette ville immense me souriait, mes apparitions en public étaient de plus en plus incroyables. Et Jill ne donnait toujours aucun signe de vie, du coup, j'continuais à faire taire son absence dans mes conneries.

De plus en plus de chanson, de plus en plus d'argent. J'avais enfin mon appartement à Crimson Bay, juste à moi. J'croyais tout devoir à Jord, mais j'me trompais. J'crois que j'ai été amoureuse pendant un temps, il était là comme un sauveur. Quelle connerie l'amour, ça sert juste à se faire avoir plus profond. Quand j'vois comment il vit, comme un roi. Bon okay, j'suis pauvre, parfois j'ai des mois un peu meilleurs, mais au moins, j'suis libre de faire ce que je veux... À défaut d'être libre. J'ai reçu quelques messages de Jill, mais j'avais du mal à croire que je pouvais me rattacher à nouveau. Après tout, la connaissant, elle va encore aller faire la morte dans son coin non ? Un jour, elle crèvera pour de vrai et je chialerais toutes les larmes de mon corps. En attendant, j'essaie d'être détachée, j'lui ai même pas dit ce qui m'arrivait. Mes concerts, ouais, désormais, je remplis des vraies salles de concert. Vous imaginez pas ma gueule quand ma frangine m'a surprise pendant une séance de dédicaces. L'ascension est fulgurante, elle s'arrête pas et j'adore ça ! Ouais, on me critique, mais mes concerts parlent pour moi. Okay, je sais que je fais un truc sur le cerveau des gens quand je chante et que c'est illégal, mais je m'en tape royalement ! J'suis invitée dans des soirées, j'vis dans le luxe quand Jord doit me montrer au monde, il m'offre des super fringues pour que je ne ressemble pas à une pouilleuse, la bouffe est trop bonne. Après, j'suis en concert, les gens m'idolâtrent, ils se lâchent, ouais, il se passe toujours des trucs de dingues dans mes concerts, tout le monde en parle. Y a pas de mauvaises publicités, juste de la publicité. Des overdoses, des agressions, des mouvements de foule ? Et alors ! Les gens les moins friqués savent qu'ils peuvent venir profiter l'espace d'une soirée et moi, j'm'en mets plein les poches. Enfin, surtout dans celles de Jord, mais bon. Un jour, j'pourrai vivre bien tranquille dans un duplex, quand j'serais une star mondiale. Et le reste du temps, j'le passe à faire ce que bon me semble, soirée, potes, j'me fais des relations dans l'Underapple. Après faut pas déconner, j'continue à envoyer quelques billets à M'man, au moins assez pour repayer ce qu'elle avait du débourser pour moi.

Je continuerai juste à être la meilleure, je brûle toujours plus fort, et j'écraserais quiconque se met sur mon chemin.