mend us with gold - maeve

18/06/2023

kintsugi
cw: combat, blessure, sang, nausée

Le trajet est fait en mode automatique, l’attention portée sur ce qu’il se passe derrière elle et sur tous les côtés. S’assurer que Georg.IA ne la poursuit pas, n’est pas sur le point de lui sauter dessus au détour d’une ruelle. La psyché de la Gargouille n’est jamais loin, Rapha prête à revêtir son pouvoir au moindre instant.
Elle ne se détend que quand elle est dans le metro qui la mène à la surface.
L’avantage d’avoir la gueule qu’elle a, actuellement, est que personne ne vient s’intéresser à elle.
Iels évitent son regard.
Ca la rassure dans sa solitude.
Elle sourit un peu, en repensant à l’inquiétude de Maeve, dans les relents de ce que son cerveau peut encore produire. Le taxi l’attend déjà devant le moma et elle embarque dedans sans demander son reste, n’a pas besoin de donner l’adresse non plus. La compagnie de taxi essaie de récupérer les bonnes grâces de la jeune Wayne, depuis que l’insatisfaction a été pointée du doigt face au comportement du dernier chauffeur, qui s’est cru paparazzi.
Ce n’est pas parce que Rapha n’est pas rancunière, qu’elle ne demande pas des comptes.
Ce n’est pas le genre de faiblesse qu’elle s’autorise.
Maeve, c’est tout une autre histoire.
Elle s’annonce au parlophone d’un “c’est moi” groggy, s’appuie plus que de raison contre la paroie de l'ascenseur, ignore le reflet que lui renvoie le miroir. Parce qu’il n’y a pas que sa pommette qui a en a bavé, encore rouge du sang essuyé, de la plaie évidente qu’elle n’a pas pris la peine de pansée (n’avait pas de matériel sous la main).
Il est évident que Rapha a vécu un passage à tabac en bonne et due forme. Georg.IA avait vraiment quelque chose à rattraper. Ses vêtements de travail ont été déchiré à plusieurs endroit, là où les doigts de métal se sont renfermés. Il y a de la poussière sur une bonne partie de sa tenue aussi, aussi bien des rapides travaux qu’elle avait abandonné, que le propre résidus de sa pierre, éraflée et malmenée par le cyborg.
Et il y a cette gueule de déterrée, la manière dont ses sourcils se froncent, ses paupières s’abaissent à la lumière plus vive. La vibration qui part de sa joue, pour s’enfoncer dans son crâne. La démarche cabossée.
Les gueules de bois sont moins pénibles.
La porte est déjà ouverte quand elle arrive à l’appartement de Maeve. “Hey”, commence-t-elle en un murmure. Elle n’a pas l’habitude de se montrer comme ça, devant Maeve (n’a plus l’habitude non plus de se faire malmener de la sorte). Elle ne sait pas où se mettre, ne sait pas si elle peut prendre Maeve dans ses bras, s’en voudrait de la salir. “It’s not as bad as I look.” Toujours essayé de rassurer, même si elle sent les émotions de Maeve jusque dans sa moëlle.
Ses traits se tordent un peu plus à l'invasion. “I just need a shower and painkillers.” Et une bonne nuit de sommeil et probablement de quoi manger, même s’il y a ce relent de nausée à l’arrière de son crâne.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: blessure, sang

Ce n’est que lorsque le chaos s’invite dans sa vie qu’elle réalise pleinement qu’elle n’aime pas quand ses plans déraillent. Elle répond à la situation d’un plissement du nez que son reflet lui renvoie pleinement, et elle pourrait presque lire des lettres s’éclairer au-dessus de son visage pour former le mot “hypocrite”. C’est quelque chose de désirer le désordre total, la fin de tout, le néant, c’est autre chose que d’y être exposé.
Maeve passe un coup de pinceau sur son visage pour déloger la poudre qui reposait sagement en attendant la fin de son appel. Malgré l’urgence, elle s’attache à finir de s’apprêter, passe du mascara sur ses longs cils et un coup de rouge à lèvres. Elle aura au moins le contrôle de son apparence, quand bien même sa robe restera sagement sur le cintre et qu’elle lui préfèrera quelque chose de plus casual.

Après une profonde inspiration, elle pianote calmement quelques mots qui partent à Dime, à Joy et à Penny, demandant le numéro de Pallabi ainsi que son éventuelle disponibilité pour une consultation d’urgence. Malgré la situation, elle se sentait étrangement mesurée, comme si la tournure des événements était une fatalité à laquelle elle avait été préparée plutôt qu’une surprise qui la rendrait propice à la panique. Depuis le sauvetage, elle a nourri l’intime conviction que son chemin allait se nouer à nouveau à celui de la vilaine, tout comme sa route était à nouveau superposée à celle de la milliardaire. C’était inévitable et ça arrivait maintenant et elle avait suffisamment réfléchi à chaque scénario en s’endormant pour ne pas étouffer dans l’angoisse le moment venu. Après tout, la gestion de crise n’avait pas été sa spécialité pendant un temps ?
Les étapes qui suivent sont méthodiques. Au téléphone avec Pallabi, elle explique avec clarté et précision la situation, lui donne une estimation de l’heure à laquelle Rapha devrait la rejoindre, promet de la tenir au courant dès qu’elle a plus d’informations, la remercie de prendre le temps de s’en occuper, puis quand elle raccroche, elle se laisse absorber par le silence.

Maeve s’interroge sur les partisans du “tout arrive pour une raison”, se demande si leur croyance est fondée ou si elle ne consiste qu’à se raccrocher aux branches pour nier ce qui leur déplaît. Elle ne peut qu’attendre pour trouver la réponse, qu’attendre le buzz de l’interphone.
La voix de Rapha l’ancre finalement dans la réalité. Le retour caméra sur le hall lui donne une autre idée de l’état de la mutante : cassée, trainant des pieds, visiblement en souffrance. Alors elle se précipite à la porte, l’ouvre en grand, attend dans l’encadrement de la porte avec le début d’un sentiment d’inquiétude écrasant. Le calme s’effondre dès qu’elle peut constater de ses propres yeux l’état réel de la blessée : le sang sur sa joue, sur ses vêtements, le teint affreusement pâle, la peau qui enfle déjà là où elle a été frappée, le regard voilé sous la douleur.

Le choc fracasse toute quiétude et coule dans l’estomac de Maeve, elle est prise d’un vertige terrible alors que les émotions tenues loin d’elle la rattrapent avec force. Elle laisse échapper une exclamation, porte sa main à sa bouche, et malgré la tentative de la rassurer ne passe pas les vagues d’émois qui s’écrasent sur elle. Sur elles. “Oh my God!” Quand bien même la gargouille est dix fois plus solide qu’elle ne le sera jamais, Maeve craint de toucher l’épiderme diaphane, comme si le toucher le plus délicat aurait finalement raison de l’héroïne après ses péripéties jusqu’à la surface.
“Come in.” Elle laisse la blonde passer l’encadrement puis referme derrière elle. Timidement, elle s’empare de la main de Rapha, puis entoure son bras, dans la vaine idée de l’aider jusqu’au salon.
“I called Pallabi, she should be here any minute.” Elle ne reconnaît pas la douceur infinie dans sa voix, elle qui n’a de ton mielleux que pour la séduction. Mais la situation l’empêche d’y réfléchir, elle est figée par cette image maladive et fatiguée, qu’elle aide à s’installer sur le canapé. Avec la plus grande précaution, Maeve écarte les mèches de cheveux collées à son visage, puis l’aide à se débarrasser de son blouson. Elle disparaît l’espace d’une minute, revient avec une serviette, un bol d’eau et plusieurs boites de médicaments qu’elle dispose sur la table.

Les gestes sont lents et hésitants, alors qu’elle passe la serviette humidifiée sur le visage pour nettoyer la poussière et le sang, d’abord autour de la plaie, puis sur tout le visage. “I’m not going to lie, it looks awful, Raphael.” C’est dit doucement, d’un ton conciliant, comme si elle essayait de négocier avec la mutante pour lui faire admettre que c’est pire qu’elles ne le pensent. “Are you sure we shouldn’t go to the ER instead?”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

kintsugi
cw: blessure

Rapha sent les émotions de Maeve avant de sentir sa chaleur.
Ca a toujours été une présence réconfortante pour la Gargouille, son paysage émotionnel plus tranquille, conséquences de sa mutation. Terrain parfait pour Maeve.
Aujourd’hui, cependant, c’est moins bienvenu. Rapha sait, que Maeve en tant qu’empathe ne peut pas empêcher l’influence qu’elle a sur les autres. Alors, elle marque un temps d’arrêt, prend une brève inspiration qu’elle préfère placer sur une lecture de douleur plutôt qu’acclimatation nécessaire. Un sourire coupable lui échappe devant l’attention de Maeve, incapable de la rassurer.
Les mains de Maeve sont sur elle, sur son bras et elle s’arrête, dépose doucement son front contre l’épaule de Maeve, contact précieux. “I called Pallabi, she should be here any minute.” Rapha retient un soupir, ne peut pas dire à Maeve qu’elle s’inquiète de trop (sent l’inquiétude jusque dans ses tripes et elle se force à se calmer, ne pas réagir à ce qui la traverse et ne lui appartient pas).
Le moment de répit terminé, elle suit Maeve jusque dans le salon, s’installe en faisant attention à ses pas, ses pieds. “You sure you don’t want me to do it?” Elle tend son bras vers le nécéssaire de nettoyage. Mais Maeve est plus rapide et commence à s’approcher de son visage. Rapha ne la quitte pas des yeux, suit avec attention (et une pointe de flou) la concentration de Maeve, la précaution qu’elle utilise sur son propre visage. Rapha ne se plaint jamais, même quand le tissu humide passe directement sur la plaie. Elle ne sursaute pas et s’empêche de montrer si Maeve lui fait mal au non.
Elle ne veut pas qu’elle culpabilise pour ça. “I’m not going to lie, it looks awful, Raphael.” Au sérieux de Maeve, Rapha temporise. “You always look the best.” Le sourire est là, terne et fatigué, mais présent. Elle est réprimandée par un regard sévère, quelque chose sur les urgences. “I’m sure, Maeve.” Sa main encore plus rocailleuse qu’à l’accoutumée attrape celle de Maeve, qu’elle sert doucement. “I’m used to it.” A la migraine qui lui traverse le crâne, l'écartèlement de sa pommette, le léger sentiment de fin de son existence. “That was part of my job.” Elle a une expression coupable, dans le regard.
Rapha n’en parlait que peu avec Maeve auparavant. Parce qu’elle voulait lui épargner tout ce que Maeve peut voir aujourd’hui en un crash course de ce que fut la vie de Rapha. “It’s nothing.” Mensonge, elle se rattrape. “It’s bearable.” Elle marche encore, sait se tenir debout. Il n’y a qu’une douleur sans destination qui voyage dans ses veines, dans son corps.
Elle a connu pire.
Bien pire.
S’interdit de le dire, de penser à tout ça.
“Pallabi’s going to say the same.” Rapha n’est pas médecin, mais elle a été assez formée sur les premiers secours. Elle a, surtout, accusé beaucoup de coups par le passé. Sa mémoire à court terme n’a pas de problème et son oreille interne fonctionne. Rien d’inquiétant. “Thank you for worrying, though.” Elle porte la main jusqu’à sa bouche, embrasse doucement les phalanges immaculées. “It matters more than anything else.” Et vraiment, c’est le seul argument qu’elle pourrait accepter pour ne plus se jeter à corps perdu dans le danger.
Mais Rapha a toujours eu un goût pour l’action.
Avoir quitté Icarus n’a rien changé là-dedans.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: /

“I’m used to it.” Maeve doit contrôler son expression pour ne pas afficher la petite pointe de contrariété qui tord son esprit. Elle n’est pas sûr d’aimer cette idée, que Rapha soit accoutumée à la douleur, que toute cette violence soit un business as usual. Et plus la gargouille parle, plus la brune sent l’inconfort grandir dans sa poitrine. En fait, ce qu’elle n’aime pas, c’est le fait que tout un pan de la vie de son ancienne partenaire lui ait entièrement été caché. Ce n’était qu’une preuve de plus que leur relation passée manquait en profondeur, qu’elle n’était qu’une collection de “presque là” et d’actes manqués. Elles n’ont jamais été aussi sincères l’une envers l’autre que depuis qu’elles ne sont plus ensemble.
“It’s nothing. - It’s not nothing. - It’s bearable. - Hmm.” Son scepticisme parle pour elle, à peine étouffé par l’affirmation que Pallabi ne trouvera rien à redire de l’état de sa patiente. Elle se doute bien que la pierre est plus que solide, qu’il en faut beaucoup plus pour venir à bout de Rapha, et c’est ce qui faisait d’elle une milicienne aussi appréciée. Mais elle n’est pas indestructible. Maeve contemple l’éclat d’émeraude qui est un rappel évident.
Il n’y a pas suffisamment de baisers sur le dos de sa faim qui saurait calmer ce qu’elle ressent à l’instant. L’empathie est transpercée de part en part, réceptive à la peine, et il y a plein d’autres émotions qui s’ajoutent. Un soupçon de peur sous le torrent d’inquiétude, une pointe de culpabilité, un peu d’aigreur, un peu de colère et surtout, beaucoup d’affection. De l’affection qui déborde de ses yeux qui ne quittent pas le visage de Rapha, de l’affection qui encourage son pouce à caresser les doigts qui enferment les siens, de l’affection dans sa voix quand elle conclut : “What matters is that you’re safe now.”

Elle ne peut pas s’empêcher, dépose un baiser tendre sur le coin des lèvres qu’elle vient de nettoyer de toute trace de sang. C’est délicat, plein de retenue, bien loin des longues make out sessions qui ont lieu à chaque occasion possible depuis quelques semaines : cage d’ascenseur, chambre d’hôtel, douche, son canapé, son lit, son bureau, on ne les reprendra cependant plus à l’arrière d’un taxi.
Ca ressemble un peu à tournant dans leur relation retrouvée, qui arrive un peu tôt au goût de Maeve, mais qu’elle est incapable de rejeter parce qu’elle sent Rapha jusque dans ses veines. Encore plus étrangement quand elle est dans cet état. Vulnérable. Humaine. Accessible. Ca rétablit une forme d’équilibre. Maintenant elles se sont toutes les deux vues dans le pire état possible. A cause de la même personne.
Ca froisse l’empathe de penser à la figure menaçante et aux bras mécaniques, mais elle est aussi curieusement soulagée que la riposte qu’elle avait tant redouté à sa porte se soit produite bien loin d’elle. “What happened?”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

kintsugi
cw: combat, blessure

& quand Maeve regarde l’émeraude directement, elle disparaît du champ de vision de Rapha.
Là sans l’être.
C’est infime, inconscient maintenant après plus d’un an avec le souvenir de sa (presque) mort, et de la perte de son équipe entière. L’oeil bouge automatique, pour que Maeve réaparraisse devant elle. Parce qu’il y a touché Maeve, et la voir.
Et qu’à défaut d’avoir pu la toucher pendant des années après la rupture, Rapha a tellement été habituée à la voir et l’entendre sur les écran télé, que c’est tout aussi nécessaire que de l’avoir dans sa vie. “What matters is that you’re safe now.” Rapha ne peut retenir ce petit sourire coupable, de celleux qui s’en sont sortis. “Yes. I feel safe with you.” Et c’est tellement étrange, pour Rapha, qui n’a jamais eu ce besoin d’être en sécurité, parce que le monde ne peut pas l’atteindre.
Sauf Maeve, qui arrive à s’infiltrer sous sa peau de pierre et lui faire ressentir tout ce qui s’est émoussé sous le Vitae.
Elle papillonne des paupières quand Maeve s’approche, et le geste en lui-même éveille une douleur latente derrière ses yeux. Mais Rapha se laisse faire, sourit contre les lèvres de Maeve. “That’s nice.” C’est murmuré, sans qu’elle ne poursuive l’affection. Rapha ne se sent pas en état, la sagesse forcée par une couverture de douleur qui recouvre son corps. Alors, ses doigts effleurent tranquillement le genou de Maeve, où sa main y repose. “What happened? – That’s not so nice.” Mais Rapha se plie à la demande. Elle étire sa nuque, la tension dans ses muscles qui la reprend alors qu’elle suit le chemin de ses souvenirs. Sa main libre gratte les cheveux à l’arrière de sa nuque.
Son regard glisse sur la cuisse de Maeve, suit le mouvement de ses doigts. “She appeared out of nowhere. I was in the street, down there and…” Elle fronce les sourcils. Tout est arrivé si vite. “I think she was as surprised as I was. Or maybe not…” Vraiment, Rapha n’a pas pris le temps de faire la causette avec Georg.IA. “She knew I started working with DUA. She said something about --.” Elle ne se souvient pas… “You don’t belong here...?” Elle ne hausse pas les épaules, plisse le nez aux émotions de Maeve qu’elle ressent au récit.
Rapha décide de fermer les yeux, effleure la surface de son pouvoir, retrouve ce calme qui la constitue autant que la Pierre. “Regardless, given that she took me by surprise, she had an advantage.” Rapha a la décence de ne pas donner les détails de sa rencontre avec G.IA. Ne parle pas de comment elle a mordu le béton, des doigts mécaniques dans ses cheveux, juste avant qu’elle ne se transforme. De comment Georg.IA l’a maintenue au sol pendant qu’elle la battait, encore et encore. De la sensation du granit qui s’effrite et qui craque, de l’effet direct que ça a, sur sa personne. “I managed to get away, but I wouldn’t call that a victory.” Mais Rapha n’a pas besoin de victoire, de succès, de bataille rondement menée.
Parce qu’elle a vaincu Georg.IA une fois, que ça ne l’a pas faite disparaitre de sa vie.
Et maintenant, elle se pose la question de savoir si la super-villain sera un problème pour son projet dans l’Underapple.
“I might run into her again.”
C’est la triste vérité.
“But I’m not afraid. She can’t hurt me.” Dit celle avec le visage abimé.
Mais pour Rapha, ce n’est rien. Que de la peau, de la chair, de la pierre.
Georg.IA ne pourra jamais lui faire autant de mal qu’elle en a fait à Maeve.
Et c’est le plus important. “I’ll be alright.” Le sourire qui est sur ses lèvres est sincère.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: /

Alors que Rapha se livre dans le récit sommaire de son altercation contre G.IA, Maeve fait l’acte conscient de reprendre ses émotions pour elle, de garder en elle les vagues de pouvoir afin de ne pas incommoder d’avantage l’héroïne. C’est aussi un moyen de cacher ce qu’elle en pense vraiment. Sous les couches successives d’une inquiétude perçante, il y a un fond de contrariété. Le projet associatif et ses implications ne lui plaisent pas, elle n’aime pas vraiment l’idée de savoir Rapha six pieds sous terre, dans ces vestiges lugubres. Elle fait toujours au mieux pour ne jamais y penser et les mentions de l’Underapple dans ses cercles sont moindres, à part quand il y a des nouvelles à rapporter. C’est la bulle de leur privilège, c’est injuste, c’est cruel, mais c’est le genre de quiétude qu’elle peut se payer. Alors elle en profite.
L’idée qu’en plus, G.IA puisse rôder, quatre bras prêts à faire pleuvoir une apocalypse de coups… Elle même sent l’angoisse et l’inconfort remonter à la surface, alors que les souvenirs d’un traumatisme encore trop récent se disputent jusqu’à jouer sous ses yeux. Elle craint l’altérée, pas seulement parce qu’elle en a été la victime, mais parce qu’elle a vu toutes les vidéos impressionnantes des ravages qu’elle cause. Rapha lui ment quand elle lui dit qu’elle ne peut pas être blessée. Il n’y a pas de pierre assez solide pour résister aux alliages pour toujours.

Son expression fermée étudie ce qu’il convient de répondre. “I don’t like any of this.” Et elle choisit l’honnêteté. “I know you’re tough-” Il y a un mais qui traîne déjà dans l’air et elle se retient de justesse, reformule dans sa tête. “- I’m still scared for you.” Elle se tiendra là, parce que ce n’est pas sa place de donner remettre en question les choix de vie de Rapha, surtout après avoir été celle à l’avoir encouragée à retrouver du sens. Pourquoi ses conseils lui reviennent toujours en pleine tête ? “You’ve always had a thing for danger.” Il y a un vague sourire, rappel du passé, quand cette chasse de l’action était une intruse dans leur relation avant même que Maeve ne commette l’irréparable.
Heureusement pour elles, l’interphone sonne et les empêche de s'appesantir dans des conversations désagréables. La présentatrice se relève rapidement. “This must be Pallabi.” Et elle se hâte jusqu’à l’entrée et d’un coup d’oeil au retour caméra confirme qu’il s’agit bien de la docteure. A travers l’appareil, elle lui indique à nouveau l’étage et la porte et attend nerveusement dans l’encadrement. Elle ne pensait pas la revoir aussitôt après Thanksgiving.

Le sourire qui l’accueille se crispe de manière imperceptible quand elle est rappelée à la condition de la mutante. “Thank you so so much for coming on such short notice.” L’odeur de bonbon lui passe sous le nez alors qu’elle se décale pour inviter la mutante à entrer. Son estomac se tord immédiatement, la pensée du sucre ronge presque immédiatement son esprit. “I’m sorry I bothered you, I wouldn’t have if I didn’t it was bad.” Elle lance, tout en jetant un dernier coup d’oeil dans le couloir, comme si elle s’attendait à trouver la silhouette de Penny, d’une Penny, dans le sillage.
“She’s in the living room, on your left after the hallway.” Elle indique avant de prendre le temps de refermer la porte et de secouer le léger malaise de ses épaules. Elle lui emboîte ensuite le pas jusqu’au salon, afin d’assister à l’examen. “Do you need anything?”

ft. @Rapha Wayne

22/09/2023

mend with candy
tw: blessure

C’est un changement d’idée comme un autre, une excuse pour s’éloigner de chez elle, et d’elles. Même si elle ne s’imaginait pas revoir Maeve McAdams comme ça, Pallabi ne la considère pas comme une amie, ni même une connaissance.
Mais elles s’étaient bien amusées à Thanksgiving.
Tout lui paraît tellement loin, maintenant.
Encore plus loin que Rapha Wayne qu’elle s’apprête à revoir, se souvient encore de quand ce n’était qu’une enfant. Le monde passe et évolue.
Pallabi, elle, est éternelle(ment rose).
“It’s only me”, annonce-t-elle calmement à Maeve, au regard qu’elle jette au reste du couloir. Le ton est un peu plus froid qu’elle ne le voudrait. La tension est réelle dans le cluster ces jours-ci. Que Maeve cherche Penny ou Penny l’irrite légèrement. Elle expire, retrouve son calme de bonbec légendaire. “I don’t mix personal life and work.” Elle l’a fait une fois, l’a regretté assez.
Ne pas penser à Neelam.
Ne pas penser à Pens.
“I’ll just wash my hands. Hello troubles.” Pallabi s’adresse calmement à Rapha qu’elle aperçoit dans l’autre pièce. “I’ll be a minute.” Une fois les mesures sanitaires de bases prises, elle vient s’installer devant Rapha, sa sacoche de médecin déposée sur le canapé. “Let me check.” Ses doigts de bonbec froid se posent sur le menton de Rapha, soulève sa figure vers la lumière. Ses yeux roses inspectent la blessure, estime la force en Newton qu’il a fallu pour faire un tel coup chez Rapha. Sa tête se secoue à l’indienne. “And who am I to congratulate for this? Your own stupidity?” La blessure est mieux inspectée, touche doucement la plaie. “You were under the shift, right? You’re lucky. That ought to kill you.” Son pouce caresse doucement la pommette de Rapha.
Comme quoi, il n’y a pas qu’elle qui est difficile à tuer.
Un doux rappel.
ft. @Maeve McAdams

18/06/2023

kintsugi
cw: blessure

“I’m still scared for you.” Rapha blâmera sa pommette, pour cette sensation profonde de quelque chose qui se fendille en elle. “I know, you’re right. I’m sorry I scared you.” C’est dit tout bas, et Rapha n’a qu’une envie, embrasser Maeve pour la rassurer. Mais son corps est lourd, les pensées tout autant et elle se contente de serrer doucement la main de Maeve. “You’ve always had a thing for danger.” Le rire est coupable et si sourire lui fait mal, elle accepte son châtiment avec joie. “Why do you think I liked you in the first place? Because you’re beautiful? pfff. I’m not that shallow.” She is.
Maeve paraissait une option sûre, safe, facile. Jusqu’à ce que Maeve ne soit plus une option.
Et qu’elle la perde.
Le moment de la réminiscence est coupé court et Rapha attend tranquillement dans le fauteuil, la fatigue qui la rend bien incapable de jouer la parfaite hôte. Maeve a l’air d’apprécier prendre soin d’elle et Rapha, pour une fois, ne s’en plaindra pas.
Elle a surtout peur de se faire remettre en place par Pallabi. “Hello troubles. – Doc!” Pallabi l’a vu grandir, a suivi son dossier de près quand elle a décidé de commencer le Vitae, inconsciente (et toujours ignorante) de la connaissance approfondie qu’a son médecin de famille sur la question. Rapha, simplement, suppose que Pallabi, en tant que mutant, en connait beaucoup sur les autres mutants. Prendre pour acquis ce qui ne l’est pas.
Rapha se laisse manipuler avec la confiance des médecins de famille, ne montre aucun signe de douleur, alors que les sensations pulsent sous le toucher de Pallabi. A la manière dont les pupilles de Pallabi la suivent, Rapha sait que la femme en face d’elle n’est pas dupe.
Elle détourne le regard, trouve la figure de Maeve à laquelle elle adresse un clin d’oeil, ne prend pas la peine de répondre sur la personne fautive de son propre état. “That ought to kill you.” Ca, par contre, ça lui fait piqueur un fard. Elle jette un regard vers Maeve, puis se recule des doigts de Pallabi. “Could you please be a bit more considerate?” Un sourcil rose se lève. Pallabi n’a jamais été connue pour sa douceur, quand elle est dans sa pratique.
Même en dehors de sa pratique.
“I mean, for Maeve?” Rapha sait qu’elle aurait pu y laisser la peau, si elle n’avait pas la résistance de la Gargouille toujours discrète sous sa peau, si elle ne s’était pas changée pour sa peau de pierre rapidement.
Elle veut éviter ce genre de réalité à Maeve. “I’m going to be alright. I’ve seen worse.” Il lui faut de longues secondes pour réaliser ce qu’elle a dit. La fatigue la prend, et elle porte sa tête en arrière. “I walked right into this one…”
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: /

Figure silencieuse et air anxieux, elle observe la consultation, attend le verdict qui tombe dans le ton contrarié de la médecin. C’est exactement ce qu’elle soupçonnait : Rapha minimise son état pour ne pas l’inquiéter, mais les faits sont graves. Ca plombe son estomac immédiatement, elle ne quitte pas des yeux la gargouille qui déjà cherche à alléger la situation.
Autrefois, elle n’avait aucun mal à se laisser berner par les discours de l’ancienne milicienne, que rien de grave ne se passait, que les blessures étaient banales, qu’il n’y avait rien de dangereux à ce train de vie. Mais autrefois, elle n’avait pas eu autant de rappels brutaux à la réalité que ces derniers mois. Les attaques terroristes ont réinstauré un climat de peur dans la ville, l’enlèvement par G.IA a été sa tragédie personnelle, et tous les jours elle était confrontée à l’actualité terrifiante de ce monde… Il n’existait plus d’insouciance à alimenter avec des mots rassurants. D’autant plus que ça finit par échapper à Rapha, l’aveu que sa peau de pierre a connu des fissures plus profondes.

Maeve se crispe, le regard sévère évalue les faits, et il y a un léger silence gêné qu’elle casse. “No need to spare me. I’m not upset.” Mais c’est impossible pour Rapha d’y démêler un vrai ou un faux, parce que les émotions sont gardées au corps, muselées, laissant planer dans la pièce l’étrange atmosphère d’un calme avant la tempête.
En réalité, elle est furieuse. Plus au fond encore, elle est morte d’inquiétude. Elle sent le malaise qui passe en elle, la crainte qui ceint ses jambes, l’envie de se blottir contre la blessée et guérir sa peau sous plein de caresses. Les sentiments de la veille reviennent la mordre en pleine face, et puis il y a une petite pointe d’égoïsme qui se fait sentir : si elle perd Rapha, qui restera-t-il pour la protéger ?
“You can’t ‘I’m going to be okay’ your way out of this one.” Pas quand les conséquences sont sous ses yeux et que le sang tâche encore la serviette humide sur la table. Son ton est ferme, mais dans son souffle on peut entendre une mise en garde : stop lying to my face now.

“So, what is it? And what do you recommend?” Cette fois la question s’adresse à Pallabi directement, elle n’hésite pas à s’intégrer à la narrative, pour prouver encore plus à la patiente que rien ne sert de lui cacher les choses.

ft. @Rapha Wayne

22/09/2023

mend with candy
cw: blessure

"Could you please be a bit more considerate? I mean, for Maeve?” Un sourcil de Gum se hausse, sceptique, cryptique. “What, do you think she is a frail thing you need to protect?” Rapha détourne le regard et la docteure échappe un soupir désapprobateur. “No need to spare me. I’m not upset.” Pallabi observe Maeve un instant, la satisfaction évidente qui plie ses traits de bonbec. “See, give her more credits. At least she doesn’t try to do all this…” elle détaille Rapha d’un geste de la main “all by herself. I swear to the gods, I don’t know where you picked that up.” Il y a toujours eu cette résolution trop bonne chez Rapha, qui étrangement n’aurait jamais dû être là, puisqu’elle a grandi dans cet univers qui n’a pas besoin des faux espoirs.
Et pourtant.
Pourtant Rapha se retrouve à se faire battre, alors qu’elle n’a ni cape, ni Icarus pour la protéger.
Elle abaisse le menton de Rapha, ouvre sa mallette de médecin. “So, what is it? And what do you recommend? – She’ll be fine.” C’est aussi la vérité. Rapha est solide, trop pour son propre bien, mais Pallabi n’est pas psychologue. Ce n’est pas le genre de maux qu’elle peut soigner. Elle sort un peu de désinfectant, des gauze stériles. “You might have a contusion, so I’ll advise a 48h observation. If she gets nausea, dizziness, confusion, better go to the ER. But I doubt it. You’re your usual stupid.” Sourire de bonbon acidulé.
La plaie est nettoyée rapidement, la trace rouge de l'isobétadine sur la peau. “It will fix by itself, compliment of the vitae. What I’m most worried about is your eye. You still haven't fixed it, right?” Regard de trahison, à nouveau, de la part de Rapha. “Come on, I don’t remember you being such a moodkill. You used to be proud of your injuries.” Le nécessaire est rangé et elle s’empare d’une petite lampe de poche pour étudier l’oeil prudemment.
ft. @Maeve McAdams

18/06/2023

kintsugi
cw: blessure

Rapha a juste envie d’abandonner sous les regards de Maeve et de Pallabi. Si ce n’était pas pour la main rose qui la retenait (et le mal de crâne), elle serait repartie la tête en arrière dans un élan faussement dramatique. Elle ne comprend pas pourquoi c’est sa faute, alors que c’est elle qui s’est fait sauter dessus.
Rapha veut juste protéger ce qui lui est cher.
Oublie de demande à ce qui lui est cher si elle veut être protégée, prend pour acquis ses actions sous la bannière de pseudo-bonnes-actions.
“You can’t ‘I’m going to be okay’ your way out of this one.” Elle ferme les yeux un instant, aimerait embrasser Maeve jusqu’à ce que le moment passe. Mais elle est clouée sur place et il n’y a que les mots qui peuvent la sortir de cette situation. “You’re right. I’m sorry.” Son père dirait qu’elle demande trop facilement le pardon, qu’elle fait partie de cette classe sociale qui n’a pas besoin de se plier aux demandes des autres.
Une des raisons pour laquelle elle reste persuadée qu’elle n’est pas faite pour reprendre la tête de la société familiale. Elle est trop douce, gargouille à la peau de pierre. “Let her take care of you. That’s nice, once in a while”, pourtant, il y a quelque chose de terriblement distante dans la voix de Pallabi. Rapha n’a pas l’occasion de l’interroger, la suite lui tombe dessus.
Elle frémit à peine au désinfectant, se retient de dire qu’elle l’a déjà fait.
Rapha n’ose pas trop contredire Pallabi. Il y a quelque chose au fait que son médecin de famille soit une boule rose qui ne vieillit pas, mais qui continue d’avoir une emprise terrible sur sa vie et sa santé. Rien à cacher. “That’s called growing up”, répond platement Rapha à l’adjectif moodkill.
Ca s'appelle surtout des PTSD et avoir vu sa vie défiler devant ses yeux.
Rester sur le carreau.
Seule.
Et peut-être que c’est ça, le problème, Rapha qui reste recluse dans ce style de pensée, qu’elle est la seule survivante de son équipe et que dès lors, il n’y a plus personne qui ne pourra jamais la comprendre. (des)équilibre entre vouloir Maeve, sans lui laisser la possibilité de comprendre pleinement Rapha.
C’est à son tour de pousser un soupir, l’oeil gauche temporairement pleinement aveugle. “The shard is still here, if’s that the question. I don’t feel any more inconvenience.” La lumière s’éteint devant sa rétine et elle cligne des yeux, se masse au-dessus de la paupière pour faire disparaitre le flash fantôme devant sa pupille.
Pallabi reste encore quelques minutes, lui fait avaler deux cachets d’antidouleurs, rappelle à Maeve de l’appeler s’il y a quoi que ce soit de suspect. Et aussi vite qu’est venue la docteure, elle est repartie.
Rapha profite des quelques secondes de silence pour fermer les yeux, un goût amer à l’arrière de la gorge. “I didn’t mean to worry you”, commence-t-elle, vaseuse. “It’s so strange to me. I mean, I’m used to people worrying about me, but it’s been for so long and their worry didn’t make anything better…” Ses mains se portent à son visage, s’enfonce dans ses cheveux. “I’m just a mess.”
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: /

Maeve se gargarise d’avantage quand Pallabi prend son parti, elle retient à peine un regard appuyé qui crie : told you so! Et ça ne lui fait pas particulièrement plaisir d’avoir raison non plus, parce que ça se fait au détriment de Rapha et de son état déplorable.
Elle dissèque chaque geste effectué par la médecin, tente de retenir les bonnes habitudes médicales qu’elle serait amenée à reproduire, dans les prochains jours, ou à d’autres reprises si la gargouille s’évertue à affronter le monde entier pour tester la résistance de ses fondations en pierre. Et comme rien n’échappe à Pallabi, rien n’échappe à l’empathe non plus, à ceci près qu’elles se concentrent sur des détails différents, l’aspect médical pour l’une, la fuite émotionnelle pour l’autre. L’émeraude est passée sous observation également, Maeve se fait une note mentale d’aborder le sujet plus tard, au moment opportun.

Les recommendations sont bien prises en compte, elle hoche la tête à chaque instruction, note les antidouleurs qu’elle peut lui donner et elle apprécie d’autant plus le silence poli de la médecin sur l’abondance de médicaments qui traîne sur la table. Quand elle raccompagne Pallabi à la porte, elle se fend encore de nombreux remerciements mais ne fait aucun commentaire sur Penny. Il lui semblait avoir senti une légère tension et elle a mordu la frustration à pleine dent quand sa mutation a rencontré la paroi mentale lisse du gum. Qu’à cela ne tienne, se dit-elle, s’il y a quelque chose à savoir elle l’apprendrait de sa soeur. Moins de résistance mentale.

Ses pas la ramènent au salon, à la mine déconfite de Rapha, à son désarroi qui désarme aussitôt la brune. Toute colère se dissout presque immédiatement puis est balayée par un vent de compassion, un élan de se donner entièrement à la tâche d’effacer le trouble sur le visage angélique. “Hey, hey, it’s alright.” Elle s’approche, pose un genou sur le canapé pour l’appui et elle laisse ses doigts caresser avec délicatesse le front puis la joue de la blonde. Elle retrouve le miel de sa personnalité, le laisse couler dans ses mots, dans sa voix, dans son sourire, c’est à son tour d’être rassurante. "She said you would be fine so that’s putting my mind to ease. I know you’re tough.”
Mais Maeve sent les émotions en ébullition sous la peau, des émotions qu’elle pourrait saisir pour remplir son ventre vide, des émotions qu’elle pourrait tirer jusqu’à lire tous les souvenirs qui y sont liés. “Something is working you up, isn’t it?” Ce n’est pas vraiment une question. “Let me draw you a nice bath and get you cleaned up, then you’ll tell me about it okay?” Elle-même reconnaît à peine la patience infinie qu’elle parvient à déployer pour entourer Rapha d’un cocon propice à son rétablissement.

Du bout du bras, elle récupère son téléphone sur la table, ouvre l’application qui l’aide à gérer sa maison et lance un programme de bain qui sera prêt en cinq minutes. Puis elle se redresse, attrape la main de Rapha pour l’aider à se relever et ensemble elles grimpent les escaliers jusqu’à la chambre et enfin la salle de bains qui se réchauffe déjà de l’eau qui coule.
Sur le rebord de la baignoire trônent une dizaine de bouteilles de produits en tout genre et un panier plein de boule de bains et de senteurs. Elle pioche parmi les huiles à la recherche de celles aux propriétés apaisantes et les verse dans l’eau. “You need to get under the shower first, you’re covered in dust.” Même patience dans les mots, puis dans les gestes, quand elle se tourne vers Rapha et entreprend de l’aider à retirer les couches de vêtements. L’intimité qui les lie prend une autre tournure, parce que ces derniers temps, elles ne se donnaient ce genre d’attention que si la finalité était sexuelle. Or, il y a quelque chose de plus profond dans le moment, dans l’acte d’aider, dans le besoin même de le faire. Ca les rapproche plus que n’importe quelle étreinte physique et çe la projette des mois en arrière, dans l’habitacle de la camionnette que Rapha conduisait après l’avoir secourue. Elle se rappelle avoir commencé à sombrer jusqu’à ce que les bras solides se referment sur elle, et ce réconfort-là avait touché une partie de son coeur et de son esprit qu’on ne peut atteindre par le contact. Elle veut lui retourner la faveur. Elle veut être là pour Rapha. Là, dans cet endroit hors de portée vers lequel la culpabilité et les pensées de la gargouille s’enfuient pour ne pas importuner les autres. Elle veut être son refuge.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

kintsugi
cw: blessure

Rapha ne sait pas à quoi s’attendre de la part de Maeve. Elle ne s’est jamais autorisée à apparaître faible devant Maeve, qui n’aime que le luxe, la folie des grandeurs, ce qu’il y a de meilleur.
Parce que c’est ce dont il est question, Rapha Wayne conditionnée à l’excellence, jusqu’à ce qu’elle craque et qu’elle ne puisse plus jamais revenir à qui elle était avant, l’éclat dans l’oeil la preuve, la longue historique d’antidépresseurs depuis l’accident dans la mine d’émeraude. Les pressions sur cette idéal des riches, faire des enfants diamants, qui s’effritent pourtant si facilement que du graphite. “I know you’re tough. – I don’t feel tough at this moment.” Battue par du métal meilleur qu’elle, qui a réussi à blesser Maeve, réussi à s’en prendre à elle encore.
Doit-elle retrouver Georg.IA, mettre les points sur les I et les poings sur la gueule?
Et la douleur est là, au-dessus de ses molaires et sous l’oeil, le médicament qui tarde encore à se faire sentir. Elle appuie sa tête contre l’épaule de Maeve, soupire un “alright” à la notion du bain, alors que Rapha n’a pas envie d’être dans une pièce chaude et pleine de vapeur.
Elle a assez suffoqué aujourd’hui.
Mais elle s’est trop battue.
A perdu.
Autant continuer à perdre.
Surtout si c’est face à Maeve.
Les marches lui paraissent interminables et elle s’assied silencieusement sur le bord de la baignoire, laisses ses doigts naviguer tranquillement dans l’eau chaud. Elle écoute Maeve et enlève les vêtements qui seront bons à jeter, abimé par la poigne de chrome. Elle lève ses bras pour que Maeve lui enlève les deux couches du haut, prend doucement appui sur l’empathe pour enlever son pantalon de travail sans tomber.
La douche est un bon exercice pour se centrer, se raccrocher à la réalité. Dans le sillon part l’eau grise et le restant de sang. Elle compte les hématomes à présents découverts - trois - et prend un soin particulier à nettoyer ses cheveux, poisseux. Fraîche et nue comme un ver, elle passe directement dans la baignoire. “You know what it makes me think of?” Elle s’appuie tranquillement contre le bord, repousse une des bouteilles du coude. “We should have a spa day.” Elle appuie sa tête contre ses bras, prend soin de s’appuyer sur la joue qui n’est pas blessée. “I’m seeing so much dust these days, I have the feeling I’m turning into it.” Un sac de sable bon à se faire taper dessus.
Rapha tend un peu son bras, attrape la main de Maeve. “Thank you for taking care of me. It’s…” new? nice? comforting?
Rapha ne trouve pas le bon mot, alors elle soupire simplement. “Just, thank you.”
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: /

Pendant que Rapha est sous la douche, Maeve plie avec soin les vêtements abîmés et les dépose sur la console près de la porte. Elle ne s’attarde ni sur les déchirures, ni sur le sang séché, repoussant toute image mentale de l’altercation, parce que penser à l’altérée, c’était replonger dans son propre cauchemar. D’une certaine manière, c’est de sa faute si tout ça est arrivé, même si elle ne doute pas que G.IA avait déjà des griefs contre le nom Wayne avant leur premier combat.
C’était aussi de sa faute si Rapha avait rompu avec la fille de l’aquarium, et peu importe tous les discours rassurant et le flirt évident, l’empathe ne peut pas s’empêcher de se voir comme l’instigatrice de son malheur. Une entité de destruction, qui nécrosait tout ce qui passait sous la pulpe de ses doigts. Combien de temps avant que ce soit au tour de Rapha elle-même de fâner ? De se vider d’émotion une à une jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un reflet du coeur de Maeve ? La perspective assombrit sa mine et ses pensées, elle avait plongé dans les mêmes spirales de tourmente lors de leur première relation… Pourquoi retenter le coup alors qu’elle savait que ses démons n’avaient pas disparu ?
Que dit-on de l’erreur : elle est humaine, oui. Mais persévérer dans l’erreur…

La présentatrice se compose un air allégé quand Rapha réapparait, avec une meilleure mine maintenant qu’elle n’est plus ensanglanté et poussiéreuse, mais aussi avec la vérité nue de son corps meurtri. Maeve se pince les lèvres, observe traces de violence, les trouve tellement plus impressionantes que les bleus qu’elle a hérités de la même ennemie… G.IA n’a certainement pas ménagé ses coups, et si elle avait frappé son otage avec une fraction de la force qui s’est abattue sur la gargouille, l’empathe ne serait plus de ce monde pour en témoigner.
“We should have a spa day. - I’d love that.” La réponse est automatique, elle est distraite par les scénarios catastrophe sui se répètent dans son esprit. Mais quand la bras de Rapha se tend vers elle pour s’emparer de sa main, son attention se concentre à nouveau entièrement sur la blonde. Elle porte la paume chaude à ses lèvres, embrasse le creux, puis décide de chasser tout ce qui ne va pa de son esprit. Elles sont vivantes, est-ce que ce n’est pas quelque chose à célébrer juste là, maintenant ? “I”m actually glad I get to do this for once.”
Le regard qu’elles s’échangent est plein de chaleur, plein d’intentions, plein d’envie de faire durer ce genre de moment hors du temps. La vapeur qui les alourdit les ancre dans ce mirage : celui de leur histoire, de leur couple, de leur avenir.

Sous la surface de la peau, Maeve sent les émotions en ébullition et elle ne résiste pas à l’envie d’y plonger la main. Sa poigne agrippe divers sentiments, la culpabilité, l’inquiétude, la résignation, le calme, et tous s’endorment petit à petit sous celui bien plus lumineux et bourgeonnant de l’affection. Non, ça touche encore plus profondément que l’affection, plus que la tendresse encore, ça l’enveloppe entièrement, ça trouve son chemin jusqu’à son coeur…
Elle presse la main de Rapha puis la relâche doucement, ne voulant pas la brusquer et lui mettre la puce à l’oreille de son excursion empathique impromptue. Elle craint trop de tirer sur le fil, de dérouler des souvenirs qui la mêleraient à la fille de l’aquarium… Elle craint surtout de constater quelque chose qu’elle ne pourra pas rendre à l’identique. Alors elle change de sujet. “Do you hate being seen like that? You’ve seen me at much worse.”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

kintsugi
cw: blessure, self-hatred, autodestruction

Il n’y a que le léger bruit de l’eau à chaque fois que Rapha fait un mouvement, pendant un long moment. La présence et la chaleur apaisent les émois de Rapha, plus rapidement que n’aurait pu le faire aucun médicament. Elle finit par échapper un soupir, ferme doucement les yeux.
“Do you hate being seen like that? You’ve seen me at much worse.” Les paupières ne sourcillent pas, à contrario son front se plisse, se décide s’il est judicieux de diminuer ses affres, alors qu’elle vient de se faire remonter les bretelles par sa médecin et Maeve.
Elle replie les jambes, se redresse un peu. “I’m used to it, being injured.” Elle étire un peu son dos, ses muscles qui roulent sur sa peau. “I mean, I have been training since I’m twelve. I hurt myself a lot back then. Too brazen.” L’explication lui tire un sourire au souvenir de l’innocence. “Impatient, I wanted to prove myself too fast.” Elle rouvre les yeux, regarde le mouvement de ses doigts dans l’eau, comme s’ils retenaient le poids de ses souvenirs. “The Vitae changed that, changed me.” Rapha a conscience du changement opéré, qui n’est pas que l’apparence de la gargouille, qu’elle revêt. “I lost touch with people, literally.” Parce que si Rapha prend la peine de les toucher pleinement, elle sait qu’elle les briserait. “So, I kept pushing when I could. In the kind of training I followed, you look to get injured, to learn your limits. You learn the pain.” Celle qu’elle inflige, celle qu’on lui a infligée. Elle ne regarde pas Maeve, pas volontairement. “At some point, all I could feel was that.” Elle étire sa nuque, la douleur qui s'immisce dans son crâne, dans sa gueule. “Or the calm of the chimera. Nothing in between.” Il est facile de prétendre à l’équilibre, dans le rythme de vie qu’avait Rapha. “It didn’t change, even when I lost my team.” Et ces jours n’étaient que de la douleur. Psychologique. Physique. Sentimentale. “I got mad with it. I couldn’t take it anymore and I stopped taking the Vitae. But all the people I wanted to connect with were gone.” Elle fronce les sourcils. “And when I met people I was ready to connect with again, I got forced to take Vitae, again.” Rapha ne fait pas dans la colère, car le liquide bleu est trop profondément ancré dans ses veines pour porter le rouge de l’ire. “All of this to say, I don't hate being seen like that. I hate being like that, being what I am.” La désapprobation reste sur ses traits, des mots qu’elle n’a jamais dit à personne.
Mais avec Maeve, elle se sent en sécurité.
Elle lui confierait ses pires secrets.
Elle ne sait juste pas si Maeve arriverait à la supporter tout entier.
“But I can’t go back.” Dos au mur, éternellement.
Rapha a réussi à s’en sortir une fois.
Pas deux.
“And I feel like I don’t have the right to complain. So, I don’t.” Logique imparable, infaillible.
Comme sa peau de pierre.
En devenir coeur de pierre.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw:

Pour une fois, Maeve est penchée aux lèvres de Rapha pour faire autre chose que les embrasser longuement. Elle écoute avec révérence la longue confession faite d’une voix monotone, comme si les faits décrits étaient anodins. Le calme de la chimère est toujours prévalent. Pourtant, le tourment intérieur n’échappe pas à l’empathe et elle reconnaît ces vallées de souffrance pour les avoir arpentés mille fois.
Il n’y a pas sentiment de plus familier à Maeve que la haine de soi. Chaque mot que Rapha ajoute pour expliquer ce malaise profond est un reflet de tout ce à quoi la brune est habituée depuis toujours. Elle aussi connaît la peine, peut-être pas à un degré physique aussi élevé, mais c’est quelque chose auquel elle a toujours été confrontée. Pretty hurts. Les mots lui brûlent la chair comme une marque qu’on lui aurait faite. Le parallèle évident entre leurs mutations et la punition qui leur est infligé ne lui échappe pas non plus. La pierre ne saurait caresser les autres sans les briser, tout comme l’empathe ne saurait pleinement aimer sans écraser ses proches par le poids de ses émotions.
Elle comprend aussi que Rapha parle aussi peu de ce qu’elle ressent, parce que le monde a du mal à pleurer pour celles et ceux qui sont du côté privilégié de la classe sociale. Maeve a tendance parfois à leur donner raison, parce que c’est effectivement plus facile de pleurer dans un ensemble Prada à l’arrière d’une limousine que d’être au casse-pipe dans les bureaux jusqu’à pas d’heure. Il n’en demeure pas moins qu’ils sont tous de la chair dans la machine et la souffrance ne fait pas de discrimination.

Evidemment, elle ne dit rien de tout ça. Au contraire, elle est même particulièrement émue, la gorge nouée, le coeur serré, elle déteste voir la lumière s’éteindre dans les beaux yeux de Rapha.
“I had no idea you felt like that.” Maeve glisse sur le carreau froid, s’appuie sur la paroi de la baignoire et pose sa tête sur le rebord, au plus près de la gargouille. La pointe de ses cheveux trempe dans l’eau, mais elle s’en fiche à l’instant, entièrement dévouée à tout ce qui lui est confié. “Do you remember what you told me when we were in the car before you drove to the hospital ? You said I didn’t have to be beautiful and perfect and strong. Well, you should also know that too. Give yourself some grace. You don’t have to be strong and you don’t have to feel pain.” Elle relève la tête aussitôt, comme si l’idée lui avait traversé l’esprit en même temps que les mots ont été dits. “You don’t have to feel pain.” Elle répète, cette fois avec énormément d’intention dans le regard. “I can take it away.” De la même façon qu’elle a pu prendre le calme de Rapha au fil des dernières semaines : en lui dévorant le coeur.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

kintsugi
cw: blessure, self-hatred, autodestruction

Maeve se penche au-dessus de l’eau et un instant, la vision la rappelle celle d’Ophélie, avant qu’elle ne plonge dans l’eau et ne soit emportée jusqu’au diable. Sa main, elle, sort des flots, et passe doucement dans les mèches de Maeve, la mouille un peu plus. Elle la trainerait dans le bain pour l’emmener dans les tréfonds de son malheur, si elle le pouvait.
Mais Rapha n’est pas comme ça.
Jamais.
Guerrière solitaire.
“Well, you should also know that too.” La réponse est facile, instinctive. “I’m none of that.” Rapha ne se sent pas belle, ni parfaite, ni forte. Elle peut être l’un ou l’autre, parfois. Jamais les trois en même temps, enfant qui ne rencontrera jamais les attentes de ses parents, de la société.
De Maeve.
“Give yourself some grace.” Ca lui arrache un petit rire, et elle détourne le regard. L’amusement n’est que de courte durée, à ses traits détendues vient un froncement de sourcil, qui se cintre sur l'entièreté de son cerveau et de sa boîte crânienne, couronne de courroux. “You don’t have to feel pain. I can take it away. – No.” Sa main revient d’entre ses jambes où elle s’était réfugiée, attrape Maeve par le poignet. Doucement. “I don’t want you to do that.” Sa voix, elle, n’hésite pas à utiliser cette force qui, autrement, briserait leur monde. “I’m not sharing about it so you can take it away, Maeve.” La dureté de son existence s’est construite autour de cette douleur.
La douleur qui est tout ce qu’elle connaît, réellement, intimement, depuis un an et demi, maintenant. Elle ne veut pas que Maeve la prenne.
C’est la sienne.
“I don’t want you to hurt, because of me.”
Surtout ça.
Rapha ne pourrait jamais se pardonner, si elle blessait Maeve.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: trouble du comportement alimentaire,

La réaction vive de Rapha surprend l’empathe. Elle baisse les yeux sur son poignet entouré de la main mouillée de la gargouille, pression légère, mais l’urgence dans sa voix ne masque pas son désarroi quant à l’idée. Il y a beaucoup de personnes qui sont attachées à leur douleur, qui l’utilisent même comme définition, comme point de comparaison pour tout ce qui arrive dans leur vie. Maeve la première. C’est pour ça qu’elle ne prendrait jamais la peine des autres d’autorité, parce qu’ils ne sont peut-être rien sans elle.
Mais Rapha… Si Rapha pouvait se voir comme Maeve la voit, elle saurait que les fissures sont colmatées, qu’elle ne s’écroulera pas si de temps à autre elle se déleste de ce poids émotionnel. “But I wouldn’t feel it.” Elle réplique, avec de la fermeté dans sa voix, mais sans être brusque. Puis la douceur s’insinue à nouveau dans ses mots, miel tiré de ses sentiments, de ses pensées, de sa volonté pour une fois d’alléger quelqu’un d’autre plutôt que de l’accabler. “I don’t have to feel the emotions I eat. It just sits in my stomach.” Si le secret sur cette capacité est depuis longtemps levé entre elles, l’empathe n’a jamais fait part de la façon dont elle devait se débarrasser du surplus, les doigts dans la gorge, titillant la glotte et les traumas.

“If you wand to hold onto the pain because you feel like you have to, I won’t do anything.” Elle hésite tout de même, les mots suivants sont moins doux à entendre, malgré les efforts pour être diplomate. “But do not use me as an excuse.”
L’ancienne milicienne avait bien des choses à confronter et son altruisme était peut-être finalement le frein qui l’empêchait de faire le pas en avant. Peut-être que la pierre pouvait porter le monde sur ses épaules, mais ça ne resterait toujours que du physique. Les émotions pèsent toujours plus lourds. Il y avait autre chose au fond, que Maeve pouvait sentir s’agiter entre ses doigts, profondément ancré entre les côtes de Rapha. Si ça ne tenait qu’à elle, elle aurait plongé au coeur de l’amas émotionnel pour y faire le tri, les supprimer une à une, les croquer à pleines dents comme une bête affamée, jusqu’à ne lui laisser qu’un état de grâce. “What are you really scared of?”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

impurities in gold
cw: blessure, self-hatred, autodestruction, choc émotionnel, suicide (mention), crise d'angoisse

Rapha est vulnérable.
Ca fait longtemps, qu’elle ne l’a plus été, à nu, aussi bien littéral que figuré.
Rapha est vulnérable, dans ces rares moment où elle oublie qu’elle a une peau de Pierre, et que presque rien ne peut l’atteindre.
Mais aujourd’hui n’est qu’un jour où tous les presques du monde l’attaquent en plein coeur, en pleine gueule.
Maeve n’accepte pas son refus (?), insiste, trouve les failles d’un pouvoir que Rapha a déjà vu à l’oeuvre. Mais il y a une différence, entre lui offrir son calme et son amour (pour une tierce), que de se laisser prendre ce qui n’est beau, pas sain. “But do not use me as an excuse.” Rapha a un mouvement de recul, sent la peine, sans comprendre la raison.
C’est une claque.
Elle qui s’en est déjà pris plein la gueule aujourd’hui, aussi bien littéral que figuré.
“What…? – What are you really scared of?” Et peut-être qu’elle s’en est trop pris à la figure pour une seule journée. Le regard qu’elle jette à Maeve est cristallisé par cette douleur, frappée par la main dont elle faisait confiance.
Le sentiment est là. Celui d’une pente glissante, les pieds pris dans la boue, la chute, le désaccord. Rapha pourrait ne pas le prendre mal, elle adore, normalement, quand Maeve à ce ton, cette intelligence, cette cruauté émotionnelle.
Pas aujourd’hui.
Parce que Rapha est déjà déséquilibrée, fatiguée, battue, saignée, soignée, médicamentée. Que les sentiments sont là, sous sa peau, sous ses yeux et les larmes coulent. Au début, elle pense que c’est l’eau du bain, puis éventuellement que sa blessure s’est rouverte.
Il n’y a rien d’aussi glorieux.
Pleurs silencieux.
Elle chasse les larmes lentes avec son poignet, échappe un sifflement quand elle martyrise à nouveau sa joue blessée. Elle n’est plus qu’un amas d’émotions brouillons en elle, incapable de les raisonner comme elle a l’habitude de le faire. “I…” Elle bégaye légèrement. “I don’t know.” L’eau est de trop autour d’elle, et elle se redresse d’un geste, attrape la serviette de bain, enjambe la faïence, fait tomber deux tubes de gel ou de shampoing, elle ne sait pas.
Elle ruisselle dans la salle de bain, et c’est son corps entier qui pleure, avant qu’elle ne s’enroule dans le tissu molletonné.
fight or flight, & Rapha s’est trop battue aujourd’hui.
Elle ouvre la porte, laisse l’air nocturne respirer pour elle.
Elle voudrait disparaitre dans la nuit.
Ca fait longtemps, qu’elle veut disparaitre.
Mais elle n’est bonne qu’à laisser ses traces, poignée de la salle de bain pliée, rampe de l’escalier décalqué par ses doigts, contre laquelle elle est appuyée, pour tenter de reprendre son souffle, se rappeler comme faire pour respirer, vivre.
Tenter de trouver autre chose.
Autre chose que,
souffrir.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw: manipulation des émotions

Parfois elle va trop loin. Elle s’en rend compte toujours trop tard.
Maeve est abonnée aux émotions qui submergent, elle a appris à se plier face au vent pour ne pas être arraché. C’est une pratique du quotidien pour elle, de la même façon que Rapha peut encaisser les coups avec sa peau de pierre, elle peut essuyer les montagnes russes du coeur avec aisance avant d’atteindre son point de non retour. Mais ce n’est pas le cas de sa compagne. Son regard se fissure immédiatement, prolonge la plaie sur sa joue. C’est comme voir une montagne s’effondrer. D’abord sa posture s’écroule, ensuite ses yeux qui se mouillent de larmes et enfin sa voix craque… La première pensée que l’empathe a est pour elle-même : n’y a-t-il donc personne qu’elle ne pousse pas à bout ? “Rapha-” sa voix retrouve de la sollicitude qui lui avait manqué à peine quelques secondes plus tôt. “I’m sorry, I shouldn’t have said that.”
Ça n’y fait rien, la montagne tangue, se relève précipitamment, dérive. Maeve glisse sur le côté pour ne pas gêner. Son expression contrite observe la blonde s’enrouler dans la serviette, et elle pense que la précipitation va s’arrêter là, mais non, la gargouille fait fit de son état et fuit. Elle fuit les émotions, elle fuit le questionnement intempestif, elle fuit Maeve… Elle serait capable de le prendre personnellement.

“Raphael!” C’est une exclamation affolée. Elle est moins rapide à se lever, à combler la distance, retenue à distance par ce champ de mines d’émotions qu’elle traverse en grimaçant. Elle ne constate pas les dégats du métal pliée, de la rambarde qui menace de céder, elle passe sa chambre, puis le couloir et trouve Rapha haletante, le regard dans le vide, en proie avec des démons qui n’existent que dans son coeur.
“Hey, I’m sorry.” Maeve fait un pas prudent, comme si elle s’apprêtait à amadouer un animal farouche. Elle active à nouveau les tréfonds de sa mutation, part chercher au fond de son ventre des émotions qui pourraient l’aider à désamorcer la situation et l’ironie veut qu’il lui reste de ce calme olympien qu’elle peut rendre à sa propriétaire. Alors les tentacules empathiques enlacent Rapha, caresse l’arrière de son dos, souffle du calme et de la sérénité à travers son corps en proie à la panique.
Et elle approche toujours. “Take a deep breath. Let it in.” Let me in. Un dernier pas et elle peut toucher le visage encore humide de sa main droite, tandis que la main gauche défait les doigts destructeurs de la rambarde pour glisser sa chair à la place. “This was out of line, I won’t do it again.” Pourtant elle ne promet pas, parce qu’elle se sait capable de recommencer, elle se sait même capable de pire. Elle fait déjà preuve d’une retenue extrême pour ne pas dépouiller Rapha de cette douleur qui l’évide.
Il y a également bien d’autres aspects de sa mutation dont elle peut abuser, comme l’incitation, un écho qu’elle suscite dans les entrailles emmêlées en espérant attirer à elle des sentiments positifs. “Let’s get some rest. You will feel better tomorrow, I promise.” Et si elle doit user d’autorité émotionnelle pour que ce soit vrai, elle le fera. Voilà pourquoi elle n’a pas promis plus tôt.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

impurities in gold
cw: blessure, self-hatred, autodestruction, choc émotionnel, suicide (mention), crise d'angoisse, manipulation émotionnelle, maltraitance émotionnelle

Le cerveau n’enregistre pas que Maeve la suit.
C’est un champ de bataille, sa réflexion, ses émotions, sa préhension de la réalité. Ce n’est qu’un flou, les yeux fermés, le bruit de ses larmes sur sa peau, le son du passé dans ses oreilles. Il y a la voix de Geoerg.IA qui lui vomit son venin, le rire de SPECTROV qui lui martèle dans les entrailles, les commentaires récalcitrants de sa mère.
Une partie de Rapha sait ce qu’il se passe, qu’elle devrait se concentrer sur sa respiration, ou dire cinq chose qu’elle voit/entend/sent.
Mais elle ne sent que la nuit, le reste du monde trop fragile contre elle, pour elle.
Elle a blessé Maeve, d’une manière ou d’une autre, et elle la blessera encore, d’une manière ou d’une autre.
L’important n’est pas de savoir comment.
L’important est qu’elle l’a fait.
Rapha n’est pas assez, ne serait jamais assez, et même sa peau de Pierre n’a pas été assez contre Georg.IA, ni contre SPECTROV. Elle ne peut arrêter le mal du monde et elle se demande si elle fait aussi parti, de ce mal du monde.
Elle voudrait casser quelque chose, pour voir ce que ça fait.
Elle voudrait, surtout, se casser, pour voir ce que ça fait.
La dernière fois, elle s’est jetée du 23 ème étage avec SPECTROV.
Devrait-elle viser plus haut, plus fort?
La meilleure.
L’ironie.
L’air à le goût de jasmin et de richesse, pourtant elle ne goûte que la poussière des bâtiments qu’elle détruit et elle les envie. La possibilité de garder les apparences, cette révérence qu’on offre au mot rénovation, mais qui n’est jamais attribuée aux humains.
Le calme vient, application chirurgicale et la Gargouille s’en empare, l’appel du shift, la Pierre qui se forme depuis la nuque, enroule sa gorge, remonte sur sa mâchoire, descend sur ses épaules, enserre son cœur.
Ca s’arrête là.
Peau humaine qui reprend son apparence normale.
Mais la Pierre est toujours là, en elle, et elle sent ce poids qui coule, en elle.
Réalise que c’est une partie d’elle.
Trop tard.
Le calme est plat, soudain, et Rapha ne se souvient pas pourquoi elle s’est mise dans ces états. “Alright.” Les larmes coulent encore, mais Rapha ne les sent plus. Elle se creverait les yeux, pour ne plus pleurer. Peut-être qu’elle ne le sentira pas non plus.
Elle sait respirer, elle le fait, et quand elle inspire, il y a l’odeur de la terre et des tunnels. Le flash-back est vivide, réaliste et la panique ne dure qu’une fraction de seconde, parce que la réalité a repris le dessus et la réflexion avec.
C’est tout ce qu’il lui reste.
Elle se concentre sur la main de Maeve, et elle se répète en un mantra déchirant don’t hurt her. La crispation sur ses doigts se défait lentement, et c’est mécanique maintenant, de laisser ses émotions derrière. La chimère n’en a pas besoin.
La Pierre n’a pas besoin de ressentir.
Elle inspire.
Le bruit de fond de son cœur se calme. “I’m sorry, it was out of line.” La phrase fait echo avec son passé, ses heures d'entraînement où les débordements étaient nombreux. Parce que même un putain de soir où elle s’est faite ramasser la gueule sur le trotoire de l’Underapple, Rapha n’a pas droit à ses émotions.
Elle expire.
Vide.
“I’m tired.” Pas que de ce soir, mais ça donne l’illusion. Elle se redresse lentement, sa tête qui la lance doucement, fronce les sourcils, qui augmentent aussi au léger mal. “Yeah, tomorrow.” Son bras passe autour des épaules de Maeve, l’attire, lui colle un baiser sur la tempe. “Thank you.” Elle la voit à peine, comme si le son angle mort derrière l'émeraude s’était étendu.
Car, si Rapha n’a pas droit à ses émotions,
a-t-elle seulement droit à Maeve?
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

mend us with goldMy heart keeps pulling in the wrong direction I'm about to cross the line. Looking for the wrong affection night after night. Trying to find a new distraction wanna make it last all night. Everything that I've been mixin' all mixed up inside ♫
cw:

Avec toute l’appréhension du monde, Maeve est fixée sur la gargouille dont la peau de pierre se manifeste brièvement avant de disparaître, de céder au calme qui est lui insufflé.
C’est un peu comme si elle regardait son oeuvre, scientifique folle et ambitieuse qui décortique les émotions et les réorganisent jusqu’à créer la créature qu’elle veut. L’image lui reste dans la gorge, terrible à concevoir et en même, le pouvoir que ça implique est grisant. Une personne à la fois, elle pourrait refaire le monde à son image, mais il n’y a pas d’intérêt d’être seule dans une pièce avec uniquement des reflets d’elle. Ils ne feraient qu’amplifier ses larmes. Elle n’a pas la particularité de Penny, qui lègue à chaque image une caractéristique distincte… Maeve assomme les autres avec ses émotions, elle transformerait le monde en milliards d’échos, son cri de détresse serait infini.

Mais à l’instant, elle est calme, et son calme se communique à Rapha qui reprend sa respiration normale et lui retourne une expression plate. Toute trace de panique a disparu, si ce n’est les larmes qui brillent toujours au coin des yeux. D’un ton égal, elle s’excuse, et ça fend le coeur de l’empathe. C’est injuste en partie, parce que c’est elle qui a dépassé les bornes et elle ne mérite pas que Rapha prenne tout sur ses épaules encore une fois. Pourtant elle n’ajoute rien, se laisse attraper par l’épaule, presse sa tempe contre les lèvres pour maintenir le contact plus que de raison.
Maeve les guide à nouveau vers sa chambre, un dernier regard vers la rampe d’escalier malmenée la convainc qu’elle n’avait pas d’autre choix que de les forcer au calme. Qui sait quels autres dommages sa crise d’angoisse aurait pu causer ? Et ce n’est pas au matériel qu’elle pense, c’est à Rapha, et puis à elle, qui est à peine plus solide que du verre sous la force de la pierre.

Elles prennent leur temps. Maeve lui donne des vêtements dans lesquels dormir, elle lui sèche les cheveux, lui prépare un plateau avec des médicaments, de l’eau, et tout ce qui peut se manger dans son frigo - pas grand chose. Elle lisse les draps dans lesquels elles vont dormir, laisse son amante poser sa tête sur sa poitrine, caresse distraitement son dos. La culpabilité lui ronge les os.
“Promise me you will really listen to what Pallabi said and you will rest.” Elle murmure presque, pour ne pas dérange la calme sacralisé. “Stay here. I’ll take care of you.” Elle aimerait aussi lui faire promettre de ne jamais retourner dans ce monde souterrain maudit, parce que l’inquiétude l’écraserait plus sûrement qu’une étreinte sans retenue de la gargouille. C’est peine perdue, elle en a bien conscience, c’est pour ça que ses lèvres restent scellées sur ce point, mais s’étirent en un sourire vague sur un autre. “I’ll even dress as a nurse if that can convince you.”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

impurities in gold
cw: blessure, manipulation émotionnelle, maltraitance émotionnelle

Rapha se laisse guider, en auto-pilote.
Ses larmes, éventuellement, se sèchent.
Se tarissent.
A l’image de sa personnalité.
Elle a l’impression, à nouveau, d’avancer dans ce tunnel qui s’est écrasé sur elle.
A l’époque, personne n’était venu la retrouver. Elle s’était extirpée des entrailles d’émeraude seule.
Le sentiment est le même, même s’il y a Maeve qui prend soin d’elle, lui donne les médicaments qu’elle avale machinalement, se laisse tomber dans le lit, se laisse être blottie, se laisser être.
Manipulée.
Malmenée.
Malléable.
Il n’y a plus de fight, plus de flight. Résignation assommante. Rapha est incapable de mettre les évènements bouts à bouts, les liées avec son corps pourtant liant. Elle n’est plus vraiment là, dans la chambre, enlacée par Maeve. Le mental est en charpie et Rapha, calmement, se détourne de ce sentiment de heurt qu’elle ressent encore, qui palpite jusque dans sa joue blessée.
Elle trouve le confort dans l’alourdissement médicamenté qui la prend petit à petit, bercée par les gestes de Maeve, le filtre émotionnel stérilisé et aseptisé.
La nuit est sans rêve.
Sommeil de plomb, sommeil de pierre.
ft. @Maeve McAdams