i miss us (tidragon#2)

Tiny, il peut le sentir danser contre sa langue, dans sa bouche. Il peut le sentir se languir et s’agiter sur ses doigts, aussi. La sensation crée un monstre dans ses entrailles ; nourrit le monstre et lui donne encore plus faim. Il pourrait le dévorer tout entier ; ne rien laisser de lui. Son appétit est immense et Komo a toujours été le seul repas envisageable, le seul existant et parvenant à le rassasier. Sans lui, Tiny a ce creux en lui. Une faim immense qui gronde et gronde et gronde. Il pourrait en entendre les pensées ; incapable de réfléchir à quoique ce soit d’autre.
En lui, la bête gronde, ronronne. La sensation dans sa bouche le rend ivre. La manière dont Komo danse sous ses doigts le fait ronronner ; lui donne envie de le dévorer, de le détruire encore plus fort. Tiny n’est pas tendre ; il ne sait pas l’être vraiment. Il est vorace dans son appétit, toujours décidé à ne rien laisser dans son assiette. Il mange comme si chaque seconde était importante, comme si quelqu’un pouvait arriver à tout moment et voler ce qui lui appartient.
Personne ne peut voler Komo. Tiny ne le permettrait pas.
Pas même Komo peut voler Komo ; il est parti et il est revenu. Tiny a envie de l’attacher, de le regarder séquestrer par peur qu’il s’en veuille de nouveau.
Il l’épuise plusieurs avec sa bouche, ses mains, ses doigts ; l’épuise et le fait jouir et ne s’arrête pas, le lèche le boit et le dévore, qu’importe la prise contre ses cheveux, qu’importe le coup de rein.
C’est un regard noir qui est levé sur Komo, la bouche quittant enfin son sexe. Tiny passe sa langue sur ses lèvres et cherche les miettes de lui qui restent. Sans retenue aucune, il retire ses doigts et les porte à sa bouche ; les nettoie.
Il ne le lâche pas du regard.
- C’est mal ?, qu’il demande, le ton plat. Tiny reste à ses jambes, si près de son sexe. Il passe sa langue contre ses lèvres et se rapproche de nouveau ; s’approche et entame un nettoyage lent, tortueux, avec sa langue, sa bouche. Je ralentis. qu’il dit, gentil, clément, ne cessant pas de le toucher, le goûter pour autant. Il nettoie chaque trace de leur ébauche ; s’égare contre sa sueur trop souvent. Komo goûte bon. Je veux te sentir sur ma langue pendant une semaine..

Chaque frisson de Komo lui appartient ; chaque soupir est le sien. Tiny veut tout posséder de lui; tout veut marquer, griffer, embrasser et toucher. Komo est son coeur, son âme, chacun de ses organes. Il veut le sentir contre sa chair, dans sa chair, pendant des jours durant.
Il doit ralentir, Tiny. Il doit ralentir ; sa faim est immense depuis des jours, des semaines, des mois. Il doit ralentir car le temps ne manque pas ; mais il a envie de rattraper le passé. De rattraper pour toutes les fois où il a eu envie de le toucher, de le caresser, de l’embrasser et de l’aimer.
Komo l’en a privé.
Komo l’a quitté et ne l’a pas touché pendant des mois.
Ne l’a pas regardé, n’a pas respiré dans sa direction.
Tiny est en manque ; Tiny a cette faim qui ravage ses entrailles.
Komo lui demande de ralentir, d’y aller doucement ; Tiny n’en a pas envie. Il veut le dévorer tout entier. Il veut le manger, en faire son repas et le garder en lui, contre lui, et ne plus s’en détacher.
- Juste un peu, qu’il accepte, concède. Tiny ne veut pas tout lui donner ; ne veut pas écouter les désirs de Komo et ignore les siens. Il ralentit un peu, à peine ; cherche malgré tout les profondeurs de Komo, le dévore et le lèche, cherche toute trace de lui, ne laisse rien abandonner.
Komo a jouit combien de fois, sans lui ? Komo a couché avec combien de personnes ? Tiny ne veut pas savoir. Il veut les effacer, les écraser, les détruire.
Il ne veut pas que Komo se souvienne d’eux.
Le regard est aiguisé ; se lève et caresse les traits de Komo. Tiny se nourrit de ses soupirs, ses gémissements. Tiny dévore ses expressions et le pénètre encore plus de ses doigts, lent et vorace en même temps, la langue allant le caresser avec une lenteur affamée.
- Sur mon visage, qu’il demande, réclame. Jouis sur mon visage, Komo, qu’il exige, entièrement. Lente torture ; ses doigts cherchent à le briser, le détruire et le reconstruire.

Komo est un besoin ; un besoin vital. Tiny a besoin de lui ; ne sait pas ce qu’il a fait dans les derniers mois, vraiment. Tiny, il aimerait bien savoir. Maintenant que Komo est face à lui, il ne sait plus. Les derniers mois sont vides ; vides de Komo, vides de son coeur, vides d’ambition. Pourtant, il sait qu’il a exigé. Tiny sait qu’il mangé, respiré, dormir. Il sait le nombre de jours qui se sont écoulés ; 325 jours. Tiny se souvient ; l’a gravé dans sa peau, dans son âme.
Tiny respire enfin ; pour la première fois depuis longtemps, il respire. Pourtant, il veut étouffer ; il veut que Komo l’étouffe avec son membre, avec ses mains, avec son poids. Il veut être étouffé par son amour, sa présence, par son affection dévorante.
Il veut tout ; tout et encore plus.
Dévisager Komo est un extase ; un plaisir qui enfle en lui ; qui résonne. Tiny se sent bandé de nouveau ; contre ses draps usés, son sexe réclame une attention particulière. Il pourrait se toucher ; il est trop occupé à observer Komo et le manger du regard.
- Non, qu’il répond ; Tiny n’a pas envie de fermer les yeux. De ne plus le voir. Il finit par le faire pourtant ; Tiny sait écouter, un peu, par moment. Il hume à sentir la pression contre ses cheveux, la bague au travers de sa crinière. Tiny veut la mettre à son doigt ; il veut goûter Komo aussi. Alors il ouvre la bouche, le sent et le respire ; sent sa jouissance se poser sur ses traits. La langue passe contre ses lèvres et Tiny peut le sentir ; le goûter. Il ouvre les yeux et papillonne des paupières, observe la manière dont le torse de Komo se soulève et s’abaisse et cherche les traces déposés contre son visage. Tiny ramène ses doigts à sa bouche, les lèche et les nettoie. fini ? Il penche sa tête, l’observe et le dévisage. Tiny, il voudrait le dévorer tout entier. Continuer encore et encore ; ils ont une éternité à rattraper.
Un soupir et il retire ses doigts, lentement. Le quitte et veut déjà retourner en lui. Son sexe quémande une attention mais Tiny, il ne lui accorde pas. Plutôt, il glisse sur Komo, pose son poids sur lui et l’embrasse ; moins fort, plus fort ; le baiser est lent et tendre, doux et fragile.
Contre lui, il est confortable.
Contre lui, il est bien.
Tiny, il respire enfin sur Komo, confortable.
- Je t'aime. Reste avec moi. ; il exige et demande. Il supplie, au travers des mots.

Tiny n’a de place nulle part. Le plus creux de l’Under est encore trop à la surface, pour lui.
Tiny a une place, quelque part.
Au creux de Komo ; son nid est juste là. Le plus proche de son coeur ; de son âme. Une tanière à l’intérieur de l’homme qu’il aime. Un logis duquel il ne peut pas se passer.
Komo lui offre le confort de son intérieur et Tiny, il ne refuse pas. Qui refuserait d’être à la maison ? Un meilleur endroit au monde ?
Tiny est Tiny juste là, en lui, même sans mouvement, même sans soupir. Bandé et sans mouvement contre et en Komo, Tiny caresse les cheveux de son amant, de son amoureux, de son coeur, sa vie. Il hume et l’observe, pose un baiser contre les paupières qui se ferment.
- Dors Son cœur bat dans sa poitrine et dans sa bite. Il bat partout ; surtout dans ses bras.
Tiny observe Komo pendant près d’une heure, bien en lui, juste comme ça, avant de fermer les yeux aussi. Il les ouvre très souvent pendant deux heures, encore, pour observer Komo, le dévisager, le graver à sa mémoire.
Après trois heures, il finit par s’endormir aussi. Le tout, sans lâcher Komo. Sans le quitter.
Jamais le quitter.
Plus jamais.