kill(ss)ing the memory of you in my mind - maeve

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: alcool, drogue

Rapha ne sait même pas pour quelle occasion se tient cette fête très privative dans un étage de l’aérium, s’en moque éperdument. Elle s’est laissée trainée par quelques connaissances chez qui elle s’est réfugiée depuis deux jours. Toute excuse est bonne pour fuir ce qui porte son nom (sa mère, son appartement, ses souvenirs).
Rapha n’est pas au sommet de sa forme.
Ce n’est pas parce qu’elle a rompu avec Niahm il y a quelques jours, ni qu’elle a passé le pire Thanksgiving depuis longtemps (faux, celui de l’année passée était pire), et qu’elle a l’impression de toucher un nouveau fond.
Rapha n’a juste pas le moral.
Alors, elle cope comme celleux autour d’elle lui ont appris à le faire depuis plusieurs années maintenant: un verre à la fois, une pilule à la fois.
Elle écoute une conversation, assise dans l’un des grand canapé de l’appartement. Une discussion qui ne fait pas vraiment de sens, ni n’est intéressante, sur le taux de change de la crypto monnaie et l’idée qu’iels vivent dans un monde plus d’essence que de matière. Le tout verse sur un débat philosophique qui désintéresse Rapha au plus haut point.
Mais elle préfère le bruit au vide, remplir sa tête d’autre chose, jusqu’à ce que la sensation poisseuse de la semaine lui passe et que son coeur brisé se fasse oublié.
Une main se pose sur son épaule, et lui fait relever la tête. “Maeve.” Le sourire se fait, creuse ses traits, ses joues, pour reposer en quelque chose d’un peu fatigué, définitivement sloppy. “Watcha doing here?” Rapha ne devrait pas être aussi heureuse de revoir Maeve.
Parce qu’elle est une des raisons pour laquelle la rupture s’est faite.
Alors que, vraiment, Rapha n’a rien fait de mal.
A juste aider Maeve à dormir paisiblement, une fois ou deux.
Et Rapha, jamais, ne lui en voudra.
Elle ne peut en vouloir à personne.
Maeve lui donne la raison de sa présence. “What?” Le brouhaha, la musique, l’état de Rapha fait qu’elle entend mal. “Wait.” Elle se redresse avec une certaine élégance pour son niveau de consommation, contourne le canapé. Elle attrapa Maeve par la main. “Come here.” Et elle la guide jusqu’à un endroit calme du salon, une alcôve de la riche bibliothèque, où les sons sont moins abrutissants. “I’m happy to see you.” Le néon mauve projette ses lumières sur le visage de Rapha, qui reflète sa joie, soudainement plus éveillée qu’elle ne l’a été depuis plusieurs heures. Elle relache enfin la main de Maeve, s’appuie contre le mur, croise les bras.
Et pourtant, c’est comme si son aura entière embrassait Maeve.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

send for meI bet she could never make you cry ‘cause the scars on your heart are still mine. Tell me that she couldn't get this deep, she can almost be the worst of me. Too bad she's just eating off your dreams. Let me know when you're ready to bleed, baby you just need to send for me ♫
tw: consommation de drogues

Il n’y a plus de headlines sur elle depuis bien longtemps, mais quelques comptes de tabloïd et petits malins sur Argo continuent d’alimenter la machine à rumeurs en rapportant ses faits et gestes et surtout les moins dignes. La période de grace est terminée, il y a désormais prescription sur son statut de victime, qu’elle s’est infligée à elle-même en faisant quelques apparences publiques controversées. Comprenez, she was drunk in the club.
Maeve aimerait bien les y voir. Pour quelle raison perpétuerait-elle un standard d’exemplarité pour une entreprise qui n’a finalement que peu de considération pour sa vie ? Elle teste les limites, cherche à savoir ce qu’elle peut faire sans s’attirer quelques foudres plus haut. Et puis, elle a besoin d’échappatoire. Ce n’est pas un constat de thérapeuthe, mais celui de l’inconnue avec qui elle a partagé une clope et un rail de coke dans les toilettes, et tout le monde sait que pour une femme de sa génération qui n’a pas encore la trentaine, c’est le plus haut lieu de sororité et d’épanouissement.
Sans jugement, elles se racontent à tour de rôle les dernières semaines agitées de leur vie et c’est la première fois que Maeve se livre autant. Elle raconte G.IA, elle raconte Arden, elle raconte Bigby et surtout elle raconte Rapha et les quelques nuits qu’elles passent innocemment ensemble, quand le coeur est lourd et le sommeil léger. Rapha, dont elle grignote les émotions comme le met le plus délicat, son calme légendaire qui repose tranquillement dans l’estomac de l’empathe jusqu’à ce qu’elle en fasse une indigestion.

L’inconnue s’appelle en fait Ophelia, c’est une jet setteuse, une héritière qui n’a jamais eu à lever le petit doigt et les souffrances qu’elle compte ont l’air futiles, pourtant la présentatrice les écoute religieusement, avec une moue de compassion. Parce que pendant les minutes qui les enferment dans cet endroit, elles sont meilleures amies.
Et parce que ça ne fait jamais de mal de connaître des gens très riches.
La concernée commence d’ailleurs à parler d’une soirée que des amis à elle organisent et de fil en aiguille, elles se retrouvent dans le taxi volant qui les mène vers l’Aerium. Maeve n’aime pas particulièrement cet endroit, le symbolisme peu subtile de l’élévation sociale, l’idée qu’il faille lever la tête depuis Solaris pour observer l’élite. Pourtant, elle tuerait pour pouvoir y habiter. Un jour elle y habitera. Elle ne pense pas au fait qu’elle aurait pu, si elle n’avait pas vrillé et laissé ses sentiments prendre le dessus, elle aurait pu avoir sa place dans l’entre-soi ultra privilégié grâce à une bague et à un nom.

“Rapha?” Elle n’est qu’à demi surprise. Posa sa main sur l’épaule bien trop familière, se laisse emporter par le sourire qui lui est rendu, béat et léger. “Watcha doing here? - A friend invited me.” Ophelia observe de loin avec un sourire triomphant avant de s’éloigner vers un groupe dans lequel elle disparaît.
Elle s’apprête à répéter quand d’autorité, la Rapha lui prend la main et elles commencent à s’éloigner du coeur de la soirée vers une alcôve plus tranquille. La lumière renvoie l’air éclairé sur le visage de la blonde, ses pupilles dilatées ne laissent aucun doute. Elle est sous l’effet de quelque chose. Maeve sourit. Il y a longtemps, elles se permettaient tout, consommaient des pilules qui passaient puis rentraient dans son appartement de Solaris pour succomber sous le poids rassurant de la pierre et ses baisers avides.
“It’s good to see you too. I didn't know you were there, I just got asked by my friend.” Elle s’en veut de se justifier, comme si elle faisait quelque chose de mal en entrant dans cette sphère du monde. Peu importe les portes qu’elle enfonce, elle se sentira toujours comme une étrangère. “Well a friend… More like a girl I met an hour ago during the afterwork but we had like, a really good talk.” Elle rigole d’elle-même, des circonstances réelles qui ont enfanté cette amitié éphémère. Se demande si l’amitié avec Rapha est plus solide, ou si elles seront à jamais hantées par le fantôme de leur relation. “How have you been?” Voilà un moment qu’elle n’a pas envoyé le message fatidique à une heure trop tardive pour être sans ambiguité.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: alcool, drogue

C’est un entre-deux bienvenu, rassurant, comme si le monde devant la bibliothèque n’était qu’un filtre d’une autre réalité qui ne lui appartenait plus (mais à laquelle Rapha appartiendra toujours, héritière d’une fortune tellement grande que c’est une essence, plus qu’un montant). Les basses sont moins fortes ici, le sifflement de son oreille amoindri, son oeil gauche qui ne voit que la tare de sa vie, pendant que l’oeil droit se concentre définitivement sur Maeve. “I always knew you were good at making friends.” Ca parait très gauche, et il y a un peu ce jeu, de savoir ce qu’il en est, et quel type d’ami Maeve se fait.
Vraiment, ce n’est qu’une plaisanterie innocente. “Who is it?” Elle jette un coup d'œil au-delà de leur capsule hors du temps et de la fête. Mais elle ne voit pas jusqu’à un certain point, le reste de la foule floue et inintéressante.
Quand elle revient s’installer à sa place, la question la tacle sans remords. Elle a une moue, une vrai, ses lèvres plissées en quelque chose d’ennuyé, de fatigué. “Shitty?” Elle n’est pas sûre. Elle a le souvenir de ses humeurs, mais c’est comme s’il y avait un voil sur son cerveau et qu’elle était incapable de trouver son coeur.
Ca l’arrange bien.
Peut-être que quelqu’un finira bien par trouver les morceaux et les recoller ensemble. Rapha en est incapable. “But meh, how cares?” Elle sait que Maeve s’en inquiétera et c’est ce qu’il lui fait peur. Cet espoir que Maeve, justement, s’inquiète pour elle. “You know, thanksgiving, being dumped, all that stuff.” Elle secoue la tête, passe une main agitée dans ses cheveux. “Nothing new, really.” Sa jambe s’agite, fait rare. “I need a smoke. Do you want a smoke?” Elle n’attend pas la réponse, s’extirpe à nouveau de l’espace cozy pour piquer la clope de la première personne qu’elle croise, revient dans l’ilot de sûreté. Elle inhale, tousse, crache. “What the.” C’est une cigarette électronique. “Do you know what taste it is?” Elle la tend à Maeve, incapable de mettre le doigt sur ce que ça éveille sur ses papilles gustatives.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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tw: consommation de drogues

Elle s’installe sur la banquette, tire le bout de sa robe pour éviter de trop révéler malencontreusement puis fait un geste vague vers la foule au-delà de leur bulle de tranquillité. “A girl named Ophelia? She’s from some wealthy British family too, maybe you know her.” L’élite est un monde remarquablement petit, qu’elle observe et dissèque avec dédain et envie. Elle a été préparée toute sa vie à devenir une célébrité, comme s’il s’agissait de l’élévation ultime, maintenant qu’elle a atteint ce stade, elle se rend compte qu’il y a un autre plafond de verre et c’est ce qui séparera Rapha et Maeve pour toujours. Ou bien…

“You know, thanksgiving, being dumped, all that stuff. - Oh.” Elle commente simplement, dans une fluctuation qui laisse entendre qu’elle compatit. Dans sa tête, c’est une toute autre histoire, un tout autre “oh” beaucoup plus intéressé, à en juger par son regard qui s’aiguise comme si elle s’apprêtait à passer à l’attaque. L’instinct de prédatrice.
Cela explique l’état de Rapha, la nervosité qui gagne ses jambes, la fuite qu’elle adopte. Maeve a la décence de ne pas demander si c’est à cause d’elle. Son égo est gonflé, elle est persuadée que oui car le timing est pour le moins cohérent avec leurs retrouvailles. Elle ne le dira certainement pas à voix haute, mais ça l’enchante. Il y a quelque chose dans la destruction qui fait ronronner son noyau chaotique intérieur. Encore plus quand c’est de sa main.

Sans mot dire, elle observe le manège de Rapha, ne bouge pas d’un poil si ce n’est l’intensité dans son regard. “Raphael,” elle commence en prenant la cigarette électronique de ses doigts, sa main agrippe celle de la jeune femme. “I may not be the right person for this but if you need to talk about it, I’m there. Be it now or whenever, I’m there for you.” Elle laisse ses yeux accrocher l’âme de Rapha l’espace d’une seconde. “However, if you want to party and forget about it. I’m also down bad!” Et faire la fête, elles savent faire, elles ont vécu des nuits insensées, à défaut d’être des partenaires présentes et attentionnées l’une pour l’autre.
Puis elle rompt l’instant solennel, porte la machine à sa bouche et aspire une bouffée qu’elle laisse trainer dans sa bouche. “Wow, this is somehow fruity and spicy? It’s like a weird mix of mangoes and red pepper. People be smoking the wildest shit.”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: alcool, drogue

Maeve ne la laisse pas dans ses explications vagues, superficielles. Elles ont dépassé cette étape il y a longtemps, maintenant, où elles se satisfaisaient des mensonges de l’autre, de l’indifférence planifiée, calculée.
Rapha a du mal à se concentrer, ne veut pas se concentrer et elle jette un regard suppliant et silencieux vers Maeve. “I don’t want to talk about it, Maeve. – However, if you want to party and forget about it. I’m also down bad!” Elle ne la savait pas si diplomate, mais elle apprécie le répit qui lui est offert ce soir. Ca se voit dans ses yeux qui brillent de ce soulagement, en plus des drogues et de l’alcool consommé. “Thanks.” Rapha ne recule pas sa main de celle de Maeve, la garde contre elle, profite de la sensation de la main froide contre la sienne.
Elle reste peut-être un peu trop concentrée à regarder leurs mains, ainsi jointe, sans être entrelacées pour autant. Une belle image de leur relation.
Rapha lève les yeux quand Maeve reprend la parole. Il y a ce sourire franc, un peu sloppy. “I’m ready to bet we can find an even weirder taste tonight.” Elle récupère l’appareil électronique, tire, tousse encore. “Ugh.” Pas vraiment sa came, mais c’est ce qu’il y a de mieux, pour s’occuper les doigts, la bouche, la fumée qui aveugle ses yeux, et pas seulement celui de gauche.
Elle soupire, s'allonge un peu plus sur la table, son bras qui suit le mouvement, abandonne la main de Maeve, pour se rapprocher différemment, le bout de ses doigts qui dépassent de la petite table de l’alcove, effleurerait presque la taille de Maeve.
Elle sent sa fraicheur de là où elle se trouve.
Rapha tourne le cou, regarde le profil de Maeve. “It’s good to see back in the real world.” Elle se répète, elle n’en a même pas confiance. “What would you like to do, to celebrate?”
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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tw: consommation de drogues

Elles ne sont pas si loin du centre de la fête et pourtant elle a l’impression que leur alcôve est une dimension parallèle, aux enjeux différents. Et elles aussi sont différentes. Elles ne sont plus sur le même orbite qu’il y a quelques années, jeune héroïne optimiste et sa copine petite influenceuse d’Argo ont bien évolué, mais pas à travers la sagesse, à travers les traumatismes.
Elles ne sont toujours pas sur un pied d’égalité, il y a toujours la mutation de Maeve qui brouille toute perception réelle des émotions, il y a des mots et des actes dans leur passé qu’elles ne pourront jamais reprendre ou annuler - 90% sont du fait de la présentatrice. Alors pourquoi est-ce que ça lui traverse encore l’esprit, cette folie de vouloir faire fonctionner quelque chose entre elles ?
Maeve sait cependant que ce n’est pas l’amour de Rapha qu’elle chasse, c’est la sécurité qui vient avec la gargouille. La sécurité dans son nom de famille et dans ses bras de pierre. C’est aussi le train de dépendance mutuelle qui la transporte dans des fantaisies impossibles. “I’m ready to bet we can find an even weirder taste tonight.” Il y a un fin sourire sur les lèvres de la mutante. Dans les lumières qui dansent sur la plafond, elle voit les flashs des nuits passées contre Rapha, à grignoter son calme pour tuer les angoisses. Ca le goût et la texture d’un smoothie à la fraise et au lait de coco. “Bet.”

“It’s good to see back in the real world.” Le champagne qui lui monte au cerveau projette d’autres images sur les flash, des formes abstraites qui dansent au rythme de la musique. Les discussions projetées n’ont rien du quotidien des autres humains, placement en bourse, gala de charité, session de celui qui a rencontré le plus de Sept, l’augmentation des frais de mouillage dans un port méditérannéen ou encore le mariage le plus en vue de la saison. “Is this the real world though?” Les dernières semaines à tomber dans la spirale infernale de la dépression sur son canapé lui paraissent réelles également, tout comme les 48 heures dans un sous-sol, attachée à une chaise à pleurer devant la caméra.

“I guess we should just drink until we pass out and dance until sunrise.” Mais ça ne lui inspire absolument rien. “But you know what I really want to do ?” Un sourire espiègle habille ses lèvres alors que son regard s’intensifie. Rapha est habituée à l’entendre dire des choses insensées maintenant, parce que Maeve n’a plus le coeur à mentir sur ce que son coeur cache vraiment. “I want to lie. But not like, tell everyone I’m fine when I’m obviously not. I want to lie about everything.”
Elle se redresse un peu, ne fait plus attention à sa posture, à sa robe qui remonte sur ses cuisses, à ses cheveux qui collent à sa nuque, à la bretelle qui menace de glisser sur son épaule. “I want to go somewhere else, where nobody knows me and lie about my life, my job, my background and make up new things as I go.” En fait, elle voudrait être quelqu’un d’autre, juste pour une nuit, se libérer des attentes que le monde a pour elle. Elle veut pouvoir se comporter de façon inappropriée sans avoir à craindre de retombées dans les médias, elle voudrait perdre son souffle entre les lèvres d’un étranger et s’enfuir en ne lui laissant que le parfum de ses cheveux en souvenir. Elle veut vivre une romance d’une nuit, comme dans un film sur la découverte de soi. “But I think dancing is easier to do right now.” Et puis, elle aime bien cette chanson qui passe.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: alcool, drogue

Maeve doit le savoir, non? Ce magnétisme qui naît chez elle et qui la transforme en flamme, fait du monde des papillons de nuits, inéluctablement attirés vers elle, vers leur triste sort, mais sort flamboyant néanmoins.
Elle doit le savoir, parce que, pour Rapha, il n’y a rien qui fasse plus de sens que ça, d’écouter la femme si proche d’elle (mais à une distance impossible, protégée par cette table et cette aura, justement). Rapha, elle, ne peut détourner le regard, la tête tournée vers la droite, pour la voir plus clairement encore, derrière l’éclat d'émeraude dans l’oeil et de drogues dans le sang.
Elle tend ses doigts, pour la toucher, juste à peine, l’effleurer, se rassurer qu’elle est bien là.
Parce que, même si c’est le vrai monde, leur réalité, dans cet espace entre leur réalité, c’est comme si elles n’étaient qu’un soupir. “I don’t know if it would be possible.” Elle se recule, après avoir été rassurée, ses doigts qui ont tout juste froissé la robe de Maeve. “I can’t picture a world where people wouldn’t know of you.” Ce n’est pas juste parce que Maeve est sur tous les écrans au lever du jour.
Mais c’est parce que Rapha ne peut imaginer un monde sans elle (ne survivrait pas, à un monde sans elle). “The world would be a less beautiful place.” C’est le genre de compliment qui est rare, chez Rapha, parce qu’il est évident que Maeve est une femme fatale, a été reconnue par l’Amérique comme la plus belle femme de l’année 2017. Rapha n’apporterait rien de nouveau, à Maeve, en la faisant femme trophée, femme désirée.
Elle regarde un point dans le vide, souffle la fumée de cette mauvaise cigarette électronique. Puis, elle se redresse soudainement, motivation sans pareille. “OK, let’s do this!” Elle étire un peu son dos. “There might be a place, just for you, just for tonight.” La paresse et le repos est chassé, elle regarde sur son téléphone, qu’elle arrive à peine à lire, plisse les yeux devant la soudaine luminosité de l’écran (qui n’est pas si lumineux, elle est juste devenue photosensible, irait se bruler à la première flamme qu’elle voit). “Let’s ditch this place. They all know who you are, and they are assholes.” Elle aussi, elle se comprend dans le lot.
Sans un mot de plus, elle attrape la main de Maeve, et l’extirpe de cet entre deux où elles se sont réfugiée. Rapha, sans aucun scrupule, demande du cash - pas des lions coins, ni des M$, mais quelques billets qui se perdent dans sa main, sans aucun regard de cette richesse qui ne connait pas de limite. Pour les âmes ici présentes, quelques centaines de dollars n’est rien. Elle pique une nouvelle clope de vapeur, tire dessus. “Watermelon.” Elle le tend à Maeve, récupère un petit sac de pillules qui traine sur une des tables basses.
Rapha s’échoue contre l’une des grandes fenêtres, se tourne vers Maeve. Elle lui offre un sourire rayonnant, range dans ses poches les billets de 100 et la substance illégale. “Ready to do this?” Et c’est une dernière mesure de sécurité, une demande, aussi.
Savoir si Maeve la suivrait dans l’inconnu, sans battre des cils.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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tw: consommation de drogues

C’est certainement l’alcool qui tord sa perception de la réalité mais elle a l’impression que tout bouge au ralenti. Le geste initié par Rapha avait l’air d’avoir duré de très longues et vibrantes secondes, quand ça n’avait été finalement qu’un toucher timide, à peine avait-elle effleuré le tissu de sa robe. Maeve soupire profondément, pour chasser toutes les émotions traitresses qui serpentent sous sa peau. Il y a une vague de désir indéniable, parce qu’elle n’est pas insensible à la flatterie et encore moins à la voix mi-rêveuse mi-shootée de sa sauveuse.
Et puis il y a son regard…
Elle se laisse prendre dans ces yeux qui n’ont l’air de voir qu’elle, pas comme on voit quelqu'un juste devant soi, mais plutôt comme on regarde un bel objet hors de prix. Pendant quelques secondes, Maeve est tentée d’y croire. Mais elle sait très bien
Le monde ne changerait pas d’un poil si elle n’était plus là. Il n’y aurait qu’une poignée de personnes avec du chagrin au coeur pour retenir son image, pour les autres elle ne serait même plus un souvenir.
Alors il faut qu’elle se reprenne. This is drunk people talk. Quand bien même tous les mots alcoolisés ont plus de vérité en eux que leurs homologues sobres, elle serait mal avisée de se laisser avoir par le momentum. Ici ou ailleurs et même dans un endroit où personne ne la connaît, Rapha et Maeve ne fonctionnent pas. Elles ne communiquent qu’en co-dépendance malsaine et sentiments désoeuvrés et plus elle y réfléchit, plus proche elle est de la réalisation que son ex compagne ne l’a jamais vu au meilleur d’elle-même. Quand elles se sont rencontré, la brune venait de traverser un burn out et n’était parvenue à combattre les idées noires qu’à la perspective de gagner en qualité de vie en sortant avec l’héritière. Maintenant, elles se rapprochent à nouveau après avoir respectivement passé les pires moments de leur vie. Il y a quelque chose de fondamentalement déséquilibré et pourtant…

Elle se laisse entraîner, coeur en avant, dans une exclamation de surprise. “And go where?” Sa demande est éclipsée par le regain d’énergie de Rapha qui l’entraîne en la tenant fermement par la main et ne lâche que lorsqu’elle est sûre que la présentatrice ne va pas se défiler.
L’amusement est évident sur son visage alors qu’elle observe le manège de la milliardaire qui fraie son chemin entre ses pairs et leur racket un billet par ci et une autre cigarette électronique par là que Maeve tend à nouveau vers son propriétaire surpris avec un petit sourire poli. Elle est toujours sur la ligne, tentée par l’idée de se laisser aller complètement, se faire ravir dans un carpe diem qui la plongerait dans une version passée d’elle, une version qui n’a pas connu le sous sol et les bras mécaniques. Et si elle n’était pas dans le monde réel, comme elle l’avait précédemment établi, quel mal y avait-il vraiment à céder à de la fantaisie ?

Elle est jeune, elle a bu beaucoup de champagne et ce soir elle a envie de se laisser surprendre. Alors quand Rapha lui demande si elle est prête, elle hoche la tête. “Yes! As long as I’m with you.” Comme pour sceller le pacte, sa main va chercher à nouveau celle de la blonde. C’était plus rassurant.
L’autre trouve aussi du réconfort, autour d’une bouteille de champagne dont il reste un fond qu’elle porte à ses lèvres pour la siffler sans la moindre élégance. Du courage pour la route.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: alcool, drogue

“Yes! As long as I’m with you.” La réponse aurait fait rayonner n’importe qui.
Rapha ne sait pas si elle pourra un jour rayonner, pour de vrai, sincèrement, pleinement.
Sait, aussi, que Maeve peut voir à travers tout le bullshit qu’elle vend au monde, comme Rapha a été habituée à vendre au monde.
Alors, elle n’a qu’un faible sourire, qui contient toute la douceur du monde, hoche la tête. “Don’t get used to it.” Ca sonne comme une plaisanterie, un peu de flirt, aussi, peut-être. “Or we’ll all be doomed.”
La drogue tait les voix parasites qui lui auraient dit qu’elles le sont déjà.
Il n’y a que la chaleur et la réassurance d’avoir la main de Maeve dans la sienne. Elles embarquent une nouvelle bouteille de champagne, et le taxi aérien arrive sur le balcon indiqué. “That’s our ride.” Rapha, comme toujours, est trop proche de Maeve, son nez qui s’écrase dans les cheveux au-dessus de l'oreille, blâme une perte d’équilibre, le parfum de son ex dans le nez.
Le meilleur des mondes.
“Let’s go.” Rapha l’embarque sans un mot, lui ouvre la portière et s’engouffre dans l’habitacle. “You got the address, right?” demande l’enfant de la richesse et sans un mot, le véhicule s’envole. Les yeux de Rapha restent fixés un instant contre la vue de l’immeuble qu’elles quittent. Après seulement s’autorise-t-elle à s’affaler correctement contre le siège confortable en cuir, sa figure qui s’écroule centimètre par centimètre vers l’épaule de Maeve. “Ain’t telling you where we going.” Mais iels s’éloignent déjà du centre doré de Solaris, loin de ce monde qu’aucune ne supporte vraiment.
Ca lui fait du bien, d’être loin du bruit et de tout ce monde, un espace entre les deux, le temps de remettre ses tympans et ses idées en place.
Rapha tourne un peu la tête, réalise tout juste qu’à nouveau, elle est terriblement proche de Maeve.
N’arrive pas à trouver une excuse pour se redresser. Son nez effleurait presque l’épaule à peine couvert, son regard qui se pose sur le creux du cou qu’elle a un jour connu par coeur. “Who would you pretend to be?” Dans un monde où elles ne sont ni Maeve, ni Rapha.
Dans un monde où rien n’a été écrit de la sorte, des étoiles contraires, destinées à briller l’une vers l’autre.
Sans jamais se toucher.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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tw: //

“Don’t get used to it. Or we’ll all be doomed.” Et la malédiction qui se cache dans ses mots lancés dans la vapeur de l’alcool et des substances illicites prend une forme concrète dans le sourire carnassier qu’arbore Maeve. Parce qu’elle a Rapha dans la paume de sa main et ça peut vouloir dire tant de choses. Leur proximité, leur désinhibition, leurs sourires complices dans cette aventure qu’elles entament en pleine nuit, ça ressemble à quelque chose qu’elles regretteront le lendemain. La culpabilité mangera le coeur de Rapha, face à l’ego meurtri de Maeve de n’être finalement qu’un rebond après une mauvaise rupture.
Mais c’est un problème du lendemain.
Pour une fois, la présentatrice décide de couper le fil de la manipulation, de ne pas motiver ses décisions par ce qu’elle pourrait gagner en retour, mais plutôt de laisser libre cour à ses envies. Elle a l’inavouable en tête, des idées exaltées par tout le mystère autour de leur destination, et ne pas savoir où elles vont la force à ne se concentrer que sur ce qui se passe : le souffle chaud de Rapha sur son épaule de laquelle son manteau glisse malencontreusement. Elle est cruellement consciente de chaque centimètre carré de son épiderme et ses joues rosissent d’un fantasme qui commence à naître dans l’arrière de son esprit. Qui prétendrait-elle être ? Elle était déjà quelqu’un d’autre, dans sa décontraction à l’arrière d’un taxi volant, à jeter par la fenêtre toutes les normes rigides auxquelles elle obéit au quotidien.

Mais finalement, c’est dans un accent britannique un poil exagéré et sur un ton théâtral qu’elle répond. “I’m an aspiring British singer trying to make it big in the city.” Elle passe ses doigts dans ses cheveux pour les remettre en place, puis sert un sourire charmeur qui se reflète dans le rétroviseur et le conducteur détourne le regard rapidement, comme pris en faute. “I’m looking for a speakeasy to make my debut.” Et son personnage floute les frontières temporelles, parce que toutes ses aspirations ont un goût du passé. Sûrement parce que l’avenir est trop incontrôlable et c’est quelque chose que Maeve ne supporte pas.
“I want to be on Broadway and be spotted by a rich benefactor who will spoil me but whom I would never love. Because my heart belongs to a sad broke pianist from London who died in the war.” Dans l’imitation de la langueur, elle se laisse couler sur le siège, une main dramatiquement posée sur son front. “After he left, I got engaged to a producer but ran away from him with the ring.” Elle agite devant elles sa main et transfère une bague de son majeur à son annulaire pour imiter une alliance. “He’s looking for me as we speak.” Sur son visage passe momentanément un trouble, comme si elle s’inquiétait d’être suivie à l’instant par un ennemi imaginaire.
Enfin, elle se penche vers Rapha, épaules bien droites, la poitrine en avant, la moue implorante. “So I need to find myself a strong bodyguard, with big arms -” elle pose sa main sur le bras gauche de l’héroïne, ses doigts entourent son biceps et son coeur se serre en repensant à ces mêmes bras qui la serrent le soir pour la secourir ou l’aider à dormir. Elle crève d’envie de les sentir encore autour de sa taille. “- who can protect me. Will you help me?” Maeve se rapproche dangereusement. Leur visage est encore à une distance raisonnable, mais le haut de son corps presse contre la gargouille et son autre main se pose sur son genou.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: alcool, drogue

Rapha regarde Maeve s’inventer un personnage, une question de secondes pour qu’une vie (très hétéronormée) soit toute faite, s’empare des traits, de la langue, de la mécanique du corps de Maeve.
Elle est fascinée.
Non pas parce que dans son état il en faut peu pour la subjuguer.
Mais parce que Maeve a cette aisance de jouer, prétendre être quelqu’un d’autre là où Rapha a toujours été une mauvaise actrice, incapable de se faire passer pour ce qu’elle n’est pas. Les seuls cours d’Icarus qu’elle ratait constamment.
La seule raison qui lui a donné envie de partir.
La proximité de Maeve l’arrache au souvenir, elle sent le rouge lui monter sur l'entièreté de son visage, balbutie un “I’ve always been bad at this.” Mais elle regarde Maeve dans les yeux, se rapproche un peu, sa main qui se pose sur celle qui enferme sa cuisse et fait radier une chaleur dans la profondeur de sa chair. “But you know I’ll always protect you.” C’est dit sans accent, sans jeu, sans paraître. C’est dit dans les yeux de Maeve, ne regarde pas l’aspirante chanteuse d’un temps qui n’existe plus.
She totally misses the cue.
Oui, Rapha a toujours été très mauvaise à ça.
Son regard glisse sur les lèvres dont elle sent le souffle contre elle. Rapha inspire, il y a cette contraction dans son diaphragme et surtout il n’y a rien.
Elle ne trouve aucune raison pour ne pas le faire.
Aucun voix qui lui rappelle l’âpre réalité de la vie.
Et puis, si elles sont là pour prétendre à une autre vie.
Autant jouer celle qu’elles ont raté à deux.
Rapha l’embrasse, trouve doucement la bouche de Maeve, sa main libre qui s’applique sur son cou, abandonne la douceur, fait attention à sa force, même si elle aimerait la serrer de toutes ses forces.
Ne peut pas se le permettre.
Alors, se permet ce plus infime des écarts.
Le début de la fin.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

send for meI bet she could never make you cry ‘cause the scars on your heart are still mine. Tell me that she couldn't get this deep, she can almost be the worst of me. Too bad she's just eating off your dreams. Let me know when you're ready to bleed, baby you just need to send for me ♫
cw: nsfw

Les mots de Rapha brisent instantanément le mensonge et coupent court à la mise en scène. La promesse de protection trouve directement le chemin vers le coeur de Maeve et elle enferme ces paroles dans sa cage thoracique comme on cache un trésor qu’on contemplera et chérira des années durant. Ainsi donc, peu importe les voies qu’elles prendront, peu importe les blessures qu’elles s’infligeront, il y aura toujours le rempart de la pierre pour garder la brune de tout danger. Et elle n’a pas d’autre choix que de lui faire entièrement confiance, parce que Rapha l’a déjà prouvé en étant la seule personne à la tirer de l’enfer.
Alors ça devient une évidence.
Elles.
Pas dans cette vie, mais peut-être dans les autres, peut-être avec d’autres circonstances, avec un autre passif et sans une certaine mutation. En fait, quand elles sont d’autres personnes, tout fonctionne, alors elles seront autre pour une nuit au moins.
Après l’évidence, il y a l’inévitable. Sa manœuvre a fait mouche et le frisson d’excitation qui traverse son corps repart pour un tour de manège quand le baiser est initié.

Sur les lèvres de Rapha, Maeve goûte la familiarité, le réconfort, la sécurité et la nostalgie. Elle se demande quel goût elle a en retour, celui de l’absolution, de l’oubli, de l’interdit ? Il y a de la curiosité mais pas de surprise, comme si elles avaient toutes les deux fait la paix avec ce que leurs corps voulaient se dire. C’est tendre, c’est un peu sucré à cause du champagne et de la cigarette électronique goût pastèque. C’est timide aussi, parce qu’elles se laissent le temps de savoir si c’est comme avant ou si elles découvrent quelque chose de nouveau.
Puis la pression dans son cou la rapproche davantage, elles s’impatientent, elle perdent leur souffle l’une dans l’autre. Maeve guide la main de Rapha le long de sa cuisse, jusqu’à la limite de ce que sa robe couvre encore. Elle est affamée, elle veut du contact, elle veut des émotions, elle veut le monde et surtout elle veut s'effacer complètement sous le corps de son ex, noyée par le plaisir.
Elle a chaud, un peu à cause de l’alcool, beaucoup à cause de la situation et quand elle brise momentanément l’étreinte, c’est pour accrocher plus intensément encore le regard de la blonde. Elle laisse son manteau glisser lentement de ses épaules, observe avec un sourire fin les lèvres de sa vis-à-vis maintenant rosies par le transfert de rouge à lèvres.
Ses bras libérés vont à la conquête de Rapha, entourent son cou, glisse le long de l’encolure de son chemisier. Maeve se rapproche à nouveau, sa bouche murmure contre le coin des lèvres adverses : “Do you still want to go to that place?” Parce que même dans la folie, elle ne peut se résoudre de couler volontairement et pleinement celle qui lui a tendu la main trop de fois déjà. Elle lui offre une porte de sortie. Même si elle barre cette sortie par un obstacle, sa jambe qui frotte lentement celle plus couverte de l’héritière.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: alcool, drogue

Rapha ne savait pas à quel point elle en avait besoin.
Ou plutot.
Rapha s’est longtemps convaincue qu’elle n’en avait pas besoin.
Maeve contre elle.
Sa peau directement sur la sienne, un contact vaguement oublié, qui revient avec la fureur de la foudre, active chaque centimètres carré où se posent les mains, le souffle, les lèvres de Maeve. Et c’est diffus, toujours, depuis le retour de la pierre dans son sang, Vitae qui brouille les pistes et se laisse volontairement contaminer par le pouvoir de Maeve qu’elle embrasse, cycle sans fin de l’appel de l’autre.
Sa main arpente la jambe de Maeve, s’enfuit et se dissimule sous les pans de la robe, disparaît dans les remous du tissus. Elle n’effleure pas, parce qu’elles ne sont pas fragiles comme ça, ses doigts qui s’enfoncent doucement contre la peau, sent la tension des muscles de la cuisse qu’elle serre un peu plus contre elle. La tête de Maeve, elle, se recule, bouffée d’air.
“Do you still want to go to that place? – Fuck it.” Rapha asphyxie doucement, agréablement sous les doigts de Maeve. Sa main quitte le cou de Maeve, pour se poser dans sa chute des reins, la garder précieusement contre elle. Rapha se penche vers la vitre du taxi volant, toque dessus. “Change of plan, we going to the Wayne tower.” Comme s’il ne suffisait pas d’avoir son nom dans l’application, il y aura son nom dans le ciel, signature de l’acte public. “Can’t do, m’am. You have to put it in the app.” Rapha ferme les yeux une seconde, se réfugie dans son calme familier, pour ne pas s’emporter. “Do it now.”
Elle sonne comme son père.
Ne s’entend pas, mais le taxi change doucement de trajectoire dans l’air “Alright…” Déjà, les cinq lettres brilles derrière les vitres.
Rapha ne les voit pas.
Elle n’a d’yeux que pour Maeve, l’intoxication plus douce que toutes ces pilules qu’elle a pris aujourd’hui. Elle l’embrasse à nouveau, avant que les questions ne viennent, les doutes, les reality check.
Elles n’auront jamais de vie à deux.
Etoiles contraires, trajectoire opposée.
Trop cabossées pour que leurs pièces s’imbriquent correctement.
Mais elles peuvent prétendre, juste pour un soir.
Avoir ces sentiments, cette faim, ce besoin de l’autre.

(Rapha n’a jamais su prétendre).
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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cw: nsfw, intimité physique ++

“That was so hot.” Elle glisse dans l’oreille de Rapha après son élan d’autorité. Elle a rarement vu l’héritière faire usage de son nom et de son pouvoir, toujours préoccupée à courir après l’idée de sa propre personne sans avoir jamais trouvé qui cela pouvait être. Maeve au contraire, avait toujours espéré la voir entrer un peu plus dans un rôle plus assertif. Elle avait toute cette idée en tête de ce que serait leur vie à deux, de ce qu’elles feraient, de qui elles seraient, surtout aux yeux des autres. Toute une destinée tracée puis jetée aux oubliettes, qu’elle n’envisage pas une seconde de reprendre à l’instant. Quoi que, peut-être un peu, peut-être que ce pouvoir est encore à sa portée, parce que la passion est encore là.
Ca ne fait que mettre un peu plus de feu dans son corps, la fièvre l’agrippe quand elle replonge dans un baiser plus passionné que le précédent et la faim se fait sentir. Maeve est un monstre d’envie, l’appétit insatiable pour toute sorte de chose sauf la nourriture. N’avait-elle pas déjà menacé Rapha de manger son coeur ? Un baiser à la fois, sur la bouche, le long de la mâchoire, dans le creux de son cou qu’elle mordille tendrement, elle met sa menace à exécution. Elle veut goûter à sa peau, toute sa peau, explorer tout son corps, se fondre contre Rapha, oublier qu’elle existe dans son étreinte puissance. Et elle n’est pas patiente.

Elle n’attend pas que le taxi arrive proche de la plateforme de dépôt, ses mains s’aventurent déjà à défaire les boutons du chemisier et se calent sur sa taille qu’elle presse avec avidité. Elle s’appuie sur elle pour se redresser puis se positionner à califourchon sur Rapha. Ses cheveux en désordre frôlent le plafond de la voiture, sa robe remonte entièrement sur ses cuisses et l’intimité n’est pas garantie dans l’habitacle du véhicule mais elle s’en fiche. Elle s’en fiche éperdument, possédée par le besoin de perdre son souffle dans leurs baisers.
Elle a des frissons tout le long du corps, à cause de l’émoi, à cause du froid extérieur qu’elle ne parvient pas à chasser complètement malgré la chaleur de leur désir. Et puis à cet instant précis, elle a un élan d’orgueil alors qu’elle se détache et contemple le visage de son amante. Elle passe un doigt le long de ses lèvres, contemple sa passion en miroir, un léger sourire pointe. “Did you miss me?”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: nsfw, intimité physique

Ca lui échappe, à Rapha, n’a jamais considéré le pouvoir comme un turn on. Elle a grandi dedans, avec les personnes qui s’écrasaient à ses moindres envies, ses moindres caprices. Il n’y a rien d’attirant, là-dedans, pour elle.
Se serait sentie sale, si elle n’était pas droguée.
Si elle n’avait pas Maeve contre les lèvres pour la détourner habillement de la question identitaire.
& tout pulse en elle, son sang dans ses veines, son souffle dans sa gorge, le frémissement de ses neurones dans sa boite crânienne, sa faim pour Maeve. C’est une douce douleur, celle du contrôle, d’effleurer de moins en moins Maeve, ses empreintes digitales qui s’enfoncent de plus en plus contre la peau douce, sent les os, contre ses paumes, se recule, inspire, expire, le parfum de Maeve dans le fond de sa gorge, le goût de son rouge-à-lèvre contre sa langue. Et ses mains qui ont abandonné la notion de robe, faufilée sous la soie joliment décorée et qui dissimulent où ses mains s’aventurent.
Il y un doigt contre ses lèvres, recule sa tête contre l’appui en cuir, tourne autour de l'index, le lèche, le mord, ses yeux plongés dans ceux de Maeve. Et cette faim, toujours, accompagnée de la drogue et cet éclat d'émeraude qui ne la quittera jamais.
“Did you miss me?” Rapha embrasserait le sourire de Maeve, se contente de rester là, dominée (enfin) physiquement.
Dominée émotionnellement depuis longtemps.
“No.” Mensonge. “Knew I’d see you again.” Son index et majeur se glissent sous la ligne du sous-vêtements au niveau la hanche, tirent dessus. Lentement. Delicieusement. “Would have done anything to.” Et elle la pousse contre elle, l’embrasse avec une fureur rare. “Hold on to me.” Les quelques billets sont abandonnés là, la porte s’ouvre, les alarmes fusent, trop haut pour l’appareil de bord.
En réalité, il n’y a qu’une différence d’un mètre, et les genoux de Rapha ne crient même pas quand elle atterri tranquillement. Elle ne regarde pas le chauffeur de taxi, ni le téléphone qui se rapproche du bord de la vitre. Elle est trop occupée à maintenir Maeve fermement contre elle et s’enfoncer dans l’ascenseur. Elle glisse sa carte magnétique d’un oeil, soulève Maeve contre la rampe en métal, enroule les jambes autour de sa taille, explore son cou, une boucle d’oreille qui lui chatouille le visage.
La pierre la regarde.
Emeraude.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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cw: nsfw, intimité physique, nudité partielle

“No.” No? C’est une pique qui s’enfonce dans son égo. Même si Rapha se rattrape dans les déclarations suivantes, les mots dévient trop du scénario qu’elle avait en tête. Maeve n’est pas du genre à se contenter de l’affection des autres, elle veut être adorée, elle veut être dans chaque bouffée d’air qu’ils respirent et dans chaque soupir qu’ils exhalent avant de s’endormir. Elle a besoin qu’on manque d’elle, qu’on se languisse d’elle, qu’on la garde dans une pensée à chaque petite expérience positive. L’obsession n’est jamais saine, mais c’est exaltant. Et si ses pensées sont hantées par les autres, alors assurément ils doivent vivre le même calvaire.
Elle laisse passer cependant, toute protestation tue dans le baiser qui est échangé. A l’instruction de Rapha, elle resserre ses bras autour du cou de la gargouille et ferme les yeux pour ne pas voir le vide. La sensation de chute ne dure qu’une seconde à peine, l’air frais soulève une colonie de frissons le long de ses bras exposés, son estomac et son coeur s’envolent et retombent sur le sol et elle laisse échapper une exclamation - de surprise, d’extase. Elle n’y pensera que plus tard, mais dans l’euphorie du moment elle a oublié de prendre son manteau de la banquette arrière. C’est pas grave, Rapha lui en achètera un plus beau et plus cher pour se faire pardonner.

Le soupir de soulagement que relâche tout son corps ressemble à un “enfin” étouffé. Elle pense à elles depuis la tragédie et plus particulièrement, depuis le sauvetage. La force des bras de pierre est restée imprimée sur ses hanches et elle a eu beau se saouler et s’abandonner à d’autres, rien n’a pu chasser le souvenir, le réconfort instantané, la délivrance.
Ses cuisses serrent la taille, elle s’agrippe, elle s’infiltre, elle intoxique, elle se laisse embrasser, elle se laisse regarder, la tête basculée en arrière, la nuque dégagée pour laisser le champs libres aux lèvres. Peut-être que c’est elle qui va se faire dévorer finalement, et non l’inverse. L’amour est une denrée comme une autre, elles sont toutes les deux à la même table à se battre pour avoir le dernier morceau, le seul rempart avant que ça ne soit l’une d’elle qui passe sous les crocs de l’autre. Maeve a une petite idée de celle qui va l’emporter. Elle a toute la cruauté pour y parvenir.

Ca la prend presque comme un vertige, la certitude qu’elle peut dominer le monde à l’instant, parce que le monde obéit à Rapha et Rapha ne peut pas lui résister. En cela, elle rejoint enfin le panthéon de ses icônes, les sweetheart de l’Amérique, Hélène de Troyes et les guerres qu’on mène pour sa beauté, les maîtresses de président, les putains qui arrachent les têtes plus que les coeurs, elle prend à travers ce que tout le monde veut obtenir d’elle. Elle n’y trouve pourtant ni accomplissement, ni justice poétique. C’est juste de la chair.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent directement sur le luxueux penthouse de l’héritière, identique à son souvenir, comme si les années qui les a séparées ne signifiaient rien. Elle sait que Rapha reste dans cet endroit le moins possible. A l’époque, elle se faufilait chaque nuit dans l’appartement de Maeve, boudant la tour qui porte son nom pour le duplex en comparaison plus modeste de l’ancienne reine de beauté.
Mais elle n’a pas vraiment le temps de porter toute son attention aux pièces immenses, elle replonge dans un baiser, met à l’épreuve la force de la gargouille qui la porte sans le moindre signe d’effort, comme si elle ne pesait rien. Maeve adore ça. Ca lui monte à la tête plus efficacement que le champagne. “We forgot the champagne in the cab!” Elle s’exclame avant de se mettre à rire de leur empressement, de leur envie qui leur fait perdre la tête. Elle rit, le front collé contre celui de Rapha, les bras autour de son cou qui s’accrochent désespérément, comm si le moment allait s’évanouir comme une hallucination si elles se séparent. En vérité, ça n’a plus d’importance. Elle a oublié la bouteille, elle veut autre chose. “But it’s fine, I’ll quench your thirst.” Le ton a drastiquement changé, elle entre pleinement dans le jeu de la séduction, Vénus descendue dans le plan des mortels.

D’autorité, elle se défait de l’emprise, Rapha la redépose et elle fait immédiatement un pas en arrière, pose sa main sur la poitrine de son amante pour l’intimer de rester là.
Il y a un autre pas, puis un autre, puis une distance suffisante pour forcer la blonde à quitter son regard et à l’observer en entier. Maeve se retourne, la laisse contempler le dos nu de sa robe, une bretelle qui glisse d’une épaule, l’autre qui la suit presque immédiatement, et elle a à peine besoin de tirer pour que le tissu satiné glisse sur sa peau et échoue au sol. Il y a un miroir sur le mur en face, dans lequel Rapha peut attraper un aperçu qui lui est presque aussitôt dissimulé parce que la présentatrice pose ses mains sur ses seins, comme pour lui dire d’attendre encore un peu. Elle s’adresse alors au reflet dans le miroir, le menton haut, impériale. “I will ask again. Are you sure you didn’t miss me?” La moue joueuse laisse entendre qu’il n’y a qu’une réponse acceptable.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: nsfw, intimité physique, chantage émotionnel

Plus rien ne compte.
Ni les coeurs brisés, ni les faux plans, ni tout ce qui appartient au passé.
La notion même du temps n’existe plus pour Rapha.
Parce que chaque seconde est une asphyxie, jusqu’à ce que Maeve l’embrasse à nouveau.
Et tout est délicieux, pour quelques secondes.
Le poids plume de Maeve entre ses bras, la cambrure de sa nuque pour l’embrasser, ses cheveux qui lui chatouillent doucement le visage, son nouveau parfum, le rire dans ses oreilles, le monde qui tourne à ses pieds, Rapha qui bouscule son frigo dans le passage (le frigo qui tressaute, pas elle). Ses bras son refermés autour des jambes de Maeve, et elle navigue à l’aveugle, désorientiée dans la nuit noir dans laquelle Maeve la fait plonger.
Apnée, à court de souffle, respirer contre les lèvres malmenées, retrouver sa peau, sa chaleur.
La fragilité.
Se retenir de la dévorer, de la briser. Une douceur sous la force de ses gestes que personne ne peut lui connaitre.
Fardeau individuel, secret.
Et Maeve s’arrache, et c’est familier, terriblement. Comme toutes les fois où elles se sont arrachées entre elles, ces dernières semaines. Rapha tend la bras pour la rattraper, Maeve l’évite par jeu et il n’y a pas vraiment de sourire sur les lèvres de Rapha.
Elle retient son souffle, obéit, mais marque un pas néanmoins, Maeve qui l’imite, garde cette distance entre elles.
Un jeu cent fois joué.
Rapha n’a pas la place pour la patience ce soir.
Leurs regards se croisent dans le miroir, les paupières de Rapha s’abaissent un peu à la question répétée. Les yeux sont courroucés, mais pas de colère.
Elle s’approche d’un pas, puis tend les bras de chaque côté de son corps, les paumes, en avant, pour prouver qu’elle ne prépare aucun larcin, range les mains dans son dos, les joints là.
Rapha n’a pas quitté Maeve du regard, se rapproche presque à l’aveugle, s’arrête dans le dos de Maeve, ne sait pas par quel miracle ses mains restent dans son propre dos.
Des années de retenue.
Qu’est-ce que deux minutes de plus?
(un doux supplice)
(le meilleur)
Elle est à présent presque collée contre Maeve, ses vêtements défaits qui effleurent les parcelles de peau, sans que la chaleur ne puisse être transmise à Rapha. Elle se glisse sur la pointe des pieds, son menton se pose sur l’épaule nu de Maeve, sa tempe appuyée contre l’oreille de la femme la plus belle du monde.
Ce n’est pas pour ça que Rapha la veut.
Elle ne l’a toujours pas touchée, ses doigts qui s’entortillent discrètement derrière elle, seule preuve de son courroux. Elle garde le silence encore de longues secondes, pour offrir en retour un supplice similaire à Maeve.
Rapha inspire. “I did.” Elle n’utilise qu’un murmure, persuadée que Maeve peut sentir ses mots à travers son corps. Ses doigts effleurent doucement les cuisses de Maeve, remontent lentement jusqu’à ses hanches. “Does it matter to you?” Son menton se recule, sa bouche effleure à présent le sommet de l’épaule, les lèvres tout juste ouvertes pour laisser courir la pointe de sa langue contre la peau juste là. Ses pouces s’invitent en miroir sous la lanière du string, mais ne s’aventurent pas plus loin, les doigts accrochés aux hanches de Maeve. “Does it matter that I” de sa prise, elle plaque Maeve contre elle, son cul contre son bassin “missed you?” Elle, plutôt qu’un.e autre.
Rapha, aussi, ne retourne pas la question.
Combien elle en a envie.
Il y a des questions qui vaut mieux ne pas poser.
Alors, à la place, elle plante doucement ses incisives contre le haut de l’omoplate.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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cw: nsfw, intimité physique, nudité

Le frisson qui traverse son corps n’a rien à avoir avec la température, qui est évidemment maintenue au degré parfait dans l’environnement parfait autour d’elles. L’appartement est figé comme sur du papier glacé de magazine, sans personnalité et sans saveur, mais pour une fois, il y règne un chaleur intense qui irradie là où elles se tiennent toutes les deux.
Rapha est un monstre de patience, la frustration à peine visible sur son visage angélique qui se perche sur l’épaule de Maeve, délivrant son souffle maîtrisé contre sa nuque. “I did.” Elle ne se rend compte qu’alors qu’elle ne respirait plus, tendue, accrochée aux lèvres de l’héroïne en attendant sa réponse. Et alors qu’elle est submergée d’émotions, elle est aussi saisie par la retenue dans la caresse sur sa peau nue. Puis la charge s’inverse, c’est son amante qui se transforme en inquisitrice et elle se laisse interroger, dans les mots et dans les gestes.

Quand Rapha la presse de ses mains, elle laisse sa tête aller en arrière, s’offre à la morsure avec un vague sourire aux lèvres et un petit gémissement. “It does matter.” Finalement, ses mains découvrent sa poitrine et s’aventurent à la recherche de leurs comparses. Elle s’empare de la main droite de la blonde qu’elle guide le long de son ventre, trace un chemin de désir jusqu’à son sein gauche, se laisse emprisonner dans la poigne, là où il ne peut rien lui arriver. L’autre main est encouragée à explorer plus loin sous la dentelle, invitation évidente, accord tacite. A l’instant, c’est à se demander qui a vraiment le dessus, mais Maeve ne s’inquiète pas de la tendance qui s’inverse, elle n’a pas de mal à laisser son corps se faire prendre parce qu’elle sait que sa prise à elle est plus profonde.
“You’re the only one who’s allowed to miss me.” Les autres sont des hypocrites, qui ne s’inquiètent pour elle qu’en surface. Elle n’a vu aucun d’eux braver l’enfer pour la retrouver. Ils ne méritent pas de la pleurer car ils ne comprennent pas qui elle ni ce qu’elle est - une personne à l’abysse vertigineux et dont elle ne parvient pas à revenir.
“And I missed you.” Elle soupire entre deux vagues de stimulation, rendue docile par le contact physique, la voix pleine d'une affection insoupçonnée. Et tout le monde sait que ce qu’elle ressent doit être réciproque, sinon à quoi bon ? Elle ne comprend que le donnant-donnant : Rapha lui donne une certaine stabilité d’esprit et elle se donne en retour.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

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cw: nsfw, intimité physique, chantage émotionnel

Rapha aime le goût de la peau de Maeve, l’odeur délicate des produits dont s’embaume la présentatrice, la mémoire olfactive agréablement stimulée. Elle aime la douceur de ce derme, le dos de ses phalanges qui effleurent l’abdomen, pour prendre en coupe le sein. Rapha la maintient contre elle avec le reste de son bras, son nez qui effleure l’arrière des cheveux de Maeve, “You’re the only one who’s allowed to miss me. And I missed you.” Quelqu’un de raisonnable serait méfiant des paroles de Maeve. Mais Rapha n’a aucune raison de se méfier de Maeve, n’est-ce pas? Même s’il y a la vague émotionnelle qui l’embaume parfaitement, le calme de la Gargouille atténué par sa consommation chimique.
Rapha la croit, le sent, et c’est fort. A cette image, elle serre Maeve un peu plus fort contre elle, Et Rapha ne la quitte pas des yeux pendant qu’elle la baise devant le miroir, puis contre, les traces de leurs mains en décalcomanie de leur désir.
Dans la suite de leurs retrouvailles, au goût de ces flash-backs de ce qui a déjà été cent fois (et qui n’a pas fonctionné sur le long terme), elle atterrissent dans le lit trop grand de Rapha.
Et peut-être, par peur de la perdre à nouveau, Rapha ne la lâchera pas, jamais.
Même quand le sommeil la cueille.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

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cw: nsfw, intimité physique, nudité

Elle pourrait fondre entièrement, entre ses bras, contre sa langue, sous ses doigts. Elle pourrait mourir à l’instant et être heureuse, pour une fois dans sa putain de vie. Ce serait de courte durée évidemment, parce que le lendemain aurait tôt fait de les rattraper et de les confronter à la réalité sobre. Elle s’en soucierait exactement à ce moment-là, le lendemain. Pour l’instant, elle préfère se laisser mener par l’autorité naturelle de Rapha, par ses gestes assurés et par sa poigne forte.
Elles s’accordent sur une harmonie familière, qui vient de leur passé tumultueux et elles s’exercent avec une ferveur en plus, la fièvre de s’être perdues et de se retrouver, retrouver sa peau, ses caresses, son odeur, son goût… Maeve n’a pas menti, tout ça lui a manqué, à la fois comme on manque d’un fix et comme on se languit d’un bon souvenir. C’est facile aussi de se convaincre que c’est l’effet de Rapha, qu’il n’y a rien d’autre qui puisse la mettre dans cet état, mais ça, ce serait mentir. Au moins un peu. Bien sûr qu’elle a des sentiments profonds pour la blonde, une affection qui n’a jamais fané avec le temps. Mais l’attachement ne justifie pas tout, il y a la fantaisie, elle ne le fait pas seulement par passion, elle le fait aussi pour le film, celui de sa vie, qui se joue à guichet fermé dans sa tête.

Dans le lit, elle meurt et renaît plusieurs fois, avec un sourire béat aux lèvres à chaque fois, jusqu’à oublier qui elle est. Quand elle regarde Rapha dans les yeux, il ne lui reste que la retenue de ne pas dire des mots qu’elle regretterait le lendemain. Et quand le lendemain vient, il les trouve enlacées, aux prises l’une avec l’autre, dans le sommeil comateux qui suit une trop bonne soirée.

C’est la sonnerie de son téléphone qui la réveille et si l’appareil fait autant de bruit en jour off, c’est que c’est un appel important, soit sa mère, soit son agent. Elle rampe difficilement hors du lit, la gorge sèche, l’estomac retourné par l’alcool et le corps engourdi. D’un pas lourd, elle part à la recherche de son sac qu’elle ne se souvenait pas avoir ramené dans la chambre. L’appel cesse avant qu’elle ne puisse mettre la main sur son téléphone et elle soupire sous l’effort dès le réveil.
Ses mouvements ont extirpé Rapha du sommeil également, quoiqu’à bien y réfléchir, Maeve se dit que la blonde était sûrement réveillée avant elle, à en juger par ses yeux qui n’accusent pas la fatigue. “Morning.” Elle lance avec un sourire avant de jeter un oeil sur son écran. “Oh shit.” Sous ses yeux qui s’ouvrent maintenant en grand, une centaine de notifications apparaissent, des messages, des mentions, des appels manqués de numéros qu’elle ne connaît et d’autres de contacts qu’elle ne connaît que trop bien. Ca ne peut présager que quelque chose de mal. “Shit!” Elle balaie les notifications sans s’attarder sur leur contenu, remarque simplement le deuxième nom associé au sien dans beaucoup des messages et un sentiment de panique s’installe dans sa poitrine. Quand elle ouvre Argo, elle trouve exactement ce qu’elle craignait : des photos d’elle et Rapha, à la soirée, puis sur le pad d’atterrissage de la Wayne Tower. Elle fait les comptes : la rumeur a mis à peine quelques heures à prendre et sept heures plus tard, tous les comptes de gossips s’en sont emparé. “The driver must have snapped a picture of us and sold it to the paps.”

Elle est soudainement consciente de tout : de là où elle est, de ce qu’elle a fait, ce qu’elles ont fait… Elle pense à sa carrière, au buzz qu’elle s’est déjà mangé dans la gueule ces derniers temps et dont l’intensité perce l’arrière de son crâne en un début de migraine. Elle sent le surplus d’émotions qu’elle a grignotés avant de dormir, elle sent le regard de centaines de personnes se poser sur elle de l’autre côté de l’écran. Une bouffée de chaleur s’empare de son corps et elle se relève brusquement, en emportant un oreiller avec elle pour se couvrir, comme Rapha ne savait pas déjà à quoi elle ressemblait.
L’angoisse saisit son corps, pèse sur elle, la pousse à prendre de profondes inspirations pour chasser toutes les pensées négatives. Mais la sonnerie l’interrompt à nouveau, elle voit la photo de sa mère s’afficher et c’est de trop. "Fuck!" L’appel est décliné instantanément et elle balance le téléphone par terre. Heureusement, le tapis épais amortit la chute. Elle est à deux doigts de se laisser tomber pour en tester les limites. “I feel sick.” Elle parvient à lâcher, sans préciser si c’est l’alcool, le surplus d’émotions dans son ventre, la situation, ou tous les facteurs réunis.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: nudité, angoisse

On ne va pas se mentir, ce genre de réveil n'existait pas avant, pour elles. Avec Rapha qui était souvent appelée à des heures impossibles, il n’y avait pas cette image des matins tranquilles, toujours un réveil ou un appel pour les extirper du peu de tranquillité qu’elles arrivaient à glaner.
Ainsi, quand Rapha se réveille dans un semblant de sursaut, arrachée d’un rêve moyennement agréable, elle ne s’extirpe pas du lit. Non, elle garde son front appuyé contre l’omoplate de Maeve, ses bras qui se nouent un peu plus tendrement contre le ventre de Maeve, joue avec la pointe particulièrement seyante de la hanche.
Ce n’est pas compliqué de prétendre qu’elle dort encore.
Parce que tant qu’elles ne sortent pas de sa chambre, c’est comme si le monde extérieur n’existait pas.
Mais la monde, justement, n’a jamais été clément avec elles (à travers leurs privilèges).
La sonnerie du téléphone finit par réveiller enfin Maeve et tout a un goût d’avant.
Rapha enterre sa petite moue dans l’oreiller de Maeve, cherche son odeur à défaut d’avoir son corps. Il y a la vision du sourire de Maeve au matin qui lui soulève agréablement le coeur. “Oh shit.” Avant qu’il ne fasse un bond dans l’autre sens.
Saut de la foi.
Rapha se redresse sur son coude. “What’s happening?” L’attention de Maeve est captée par le téléphone et elle se glisse sur le côté de son amante retrouvée, observe l’écran. “Oh.” C’est tout ce qu’elle trouve à dire, zoom sur une des photos qui passe, se recule, sa main qui reste sur le poignet de Maeve.
Est-elle surprise, Rapha?
Pas vraiment.
Déçue, oui, que tout soit allé aussi vite. La veille est un relent flou de souvenirs et d’émotions.
Et de Maeve.
(la meilleure partie de sa soirée).
Une vague bien connue lui pique le nez, une panique qu’elle identifie comme étrangère, et pourtant de plus en plus familière. “Hey.” Elle se redresse à son tour, attrape Maeve par la main qui retient l’oreiller. “It’s okay, I got you. Come on.” Elle reprend le téléphone de Maeve, qu’elle met sur silencieux, pour que l’anxiété ne prenne pas une dimension sonore en plus. “Come on.” Elle tire doucement Maeve jusqu'à la salle de bain adjacente, des tuiles vertes foncées, des petites lumières led qui s'illuminent dans les coins, sans agresser les yeux. Elle installe Maeve contre la porcelaine de la baignoire qui n’est jamais utilisée. Rapha se place à genoux devant elle, une main tranquillement sur sa cuisse.
Des flash-backs d’il y a quelques heures qui envahissent son esprit.
Et toujours l’angoisse qui lui pique le nez. “What can I do for you?” Elle lève les yeux vers Maeve, le gauche toujours en manque de focus, mais le droit qui la perce de cette douce inquiétude. “You just have to ask.” & c’est dit de la manière la plus douce au monde.
Alors qu’elle aurait le pouvoir de mettre le monde à genoux.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

send for meI bet she could never make you cry ‘cause the scars on your heart are still mine. Tell me that she couldn't get this deep, she can almost be the worst of me. Too bad she's just eating off your dreams. Let me know when you're ready to bleed, baby you just need to send for me ♫
tw: nudité, angoisse, trouble du comportement alimentaire, boulimie

Ses yeux se ferment dès qu’elle sent la main de Rapha se poser sur elle. Les choses sont prises en main, elle est prise en main, guidée jusqu’à la salle de bains et elle n’a qu’à se concentrer sur sa respiration. Depuis ces derniers mois, l’angoisse serpente bien trop aisément dans ses veines et se répand comme le feu sur une traînée de poudre. C’est que tout son équilibre émotionnel est constamment dérangé, entre ses émotions et celles qu’elle consomme jusqu’à satiété, il y a trop de choses dans son corps. La sollicitude de Rapha ne fait qu’ajouter un peu plus dans le marasme.
Elle a la tête qui tourne, un premier haut le coeur et elle lève la main pour faire signe d’attendre. Le froid du carrelage sous elle l’aide à se maintenir à la réalité, tout comme la chaleur diffuse des doigts sur sa cuisse. “Can you look away for a minute? I don’t want you to see me like this.” Elle n’a pas la force la renvoyer et balaie toute tentative de la rassurer sur le sujet, il ne s’agit pas que de son apparence, il s’agit de la voir dans les secondes les plus vulnérables et les plus honteuses qu’elle conserve d’ordinaire pour elle. Quand Rapha lui fait la grâce de détourner le regard, Maeve se redresse, fébrile, se penche au-dessus de la baignoire et attend quelques secondes un rejet qui ne vient pas. Après une autre inspiration, elle se résout à refaire le geste tant redouté : l’index et le majeur dans le fond de sa gorge pour provoquer le réflexe nauséeux.
Tout ressort d’un coup, une bile d’euphorie, de joie, de sérénité, de peine, de colère, d’inconfort, de ravissement et de surprise. Quand elle a l’impression que c’est fini, elle se racle la gorge, crache le goût acide qu’il y a sur sa langue, puis ouvre le robinet pour laisser sa charge émotionnelle évacuer.

Elle est alors terrassée par une impression de vide, fatiguée par les contrecoups de sa mutation, les yeux humides, mais il n’y a aucune tristesse à laisser couler. Ca aide aussi à faire partir l’angoisse, maintenant qu’elle y voit plus clair.
Ses genoux sont ramenés contre sa poitrine, elle pose son menton dans le creux qui se forme alors. “I must look awful.” Sa voix est cassée, son regard fuit, elle passe une main sur son visage et essuie la trace de son mascara qui a coulé. Et cette fois il s’agit bien de son apparence, sa hantise, son atout premier et sa peine la plus grande.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

ki**ing you in my head, in my heart
cw: nudité, angoisse

“Don’t worry, you won’t be the first person I see puke.” Loin de là, au contraire. Mais Maeve n’accepte pas l’argument et Rapha ne presse pas, sent l’urgence dans la gestuelle. “Alright, I’ll wait outside.” Elle laisse la porte ouverte, tend l’oreille pendant qu’elle occupe ses mains, enjambe le téléphone de Maeve qui vibre encore son insulte au monde. Le bruit d’une glotte malmenée se fait entendre, et elle attend encore de longues secondes, Rapha, aux aguets.
Quand il est clair que l’effort ne se reproduira plus, elle revient dans la salle de bain, la compassion qui lui pince les lèvres. Elle met à nouveau un genou à terre, tend vers Maeve un de ses t-shirt de sport - propre - flanqué du logo d’Icarus.
Iels tombent tous du ciel, un jour ou l’autre.
“I must look awful. – Let me have a look.” C’est une excuse, glisse sa main contre la joue de Maeve, lui fait redresser un peu la tête, son autre main contre le genou recroquevillé. Rapha observe, de son oeil bon, et de son oeil mauvais, la trace de l’oreiller qui ne s’est pas effacée, le maquillage abîmé, les cernes, l’odeur de bile. “Ravishing as ever.”
Rapha ne sourcille même pas.
Elle le pense.
“I’ll get you a glass of water.” L’annonce est faite, et le geste suit, immédiatement. A nouveau (trop) proche de Maeve, Rapha continue. “Are you feeling a tad better?” L’angoisse partagée ne la prend plus à la gorge, qu’un sentiment diffus et gris. “Don’t worry about that, it happens.” Rapha, juste, ne sait pas à quelle fréquence ça arrive pour Maeve. “We will figure things out. It’s gossips. Not our first rodeo.” Il y a un doux sourire sur son visage, qui dégringole rapidement de ses lèvres quand, d’une partie peu précise de l’appartement se fait entendre une voix bien connue. “Raphael, where are you?”
Rapha n’a pas le luxe de pouvoir mettre sa mère on mute.
ft. @Maeve McAdams

08/08/2023

send for meI bet she could never make you cry ‘cause the scars on your heart are still mine. Tell me that she couldn't get this deep, she can almost be the worst of me. Too bad she's just eating off your dreams. Let me know when you're ready to bleed, baby you just need to send for me ♫
tw: angoisse, dysmorphophobie

C’est doux et réconfortant d’avoir quelqu’un qui s’occupe d’elle. Surtout quand ce quelqu’un a la même patience bienveillante que Rapha, dont la voix apaise les inquiétudes et désamorce les peurs. Elle se sent loin d’être ravishing as ever, mais ça fait du bien à son coeur de l’entendre. Ca aide à digérer le reste.
Maeve boit chaque gorgée d’eau lentement, pour ne pas perturber son estomac fragile, puis elle repose le verre à côté d’elle. “Thank you.” Elle chuchote dans le calme qui leur appartient encore quelques secondes. Elle hoche la tête pour confirmer qu’elle se sent mieux. Elle se sent légère, le malaise est dissipé, la surcharge en émotions a disparu et peut appréhender les événements avec plus de calme. Elle se sent creuse aussi, à peine plus consistante qu’une enveloppe, sans le contenu qui lui donne tout son but. Au moins, elle ne panique plus. Elle acquiesce quand Rapha lui dit que ça ira, qu’elles s’en sortiront, le pluriel ne lui échappe pas. Elles existent encore, dans tout ce qu’il y a de meilleur (Rapha) et tout ce qu’il y a de pire (Maeve).

Ce ne sont pas tant les gossips qui l’inquiètent, parce que les rumeurs vont et viennent et que la viralité d’une information à l’ère de l’hyper numérique n’a pas de valeur. Le facteur choc est toujours temporaire et même si internet n’oublie jamais, les gens si. Ce qui agite réellement la présentatrice, c’est l’impact que ça aura sur sa vie privée et surtout sur sa famille, à qui elle vient de passer deux mois à dire qu’il ne se passait rien avec Rapha et qu’il était temps de tuer leurs espoirs. Sa mère devait surfer sur une vague euphorique, ce qui ne serait sûrement pas le cas de… “Raphael, where are you?” Mrs Wayne.
Maeve se redresse, se pince les lèvres, échange un long regard avec la blonde qui la rassure à nouveau d’un geste et se lève pour partir à la recherche de vêtements et à la rencontre de sa mère. La tension reprend possession des épaules de la présentatrice, elle souffle péniblement en se relevant, s’empare d’un peignoir dans un placard et se prépare mentalement à affronter son reflet.

Il lui faut deux longues secondes pour assimiler que l’image renvoyée est la sienne, avec le mascara qui coule et le rouge à lèvres qui a laissé des traces dans les plissures de ses lèvres et des paillettes qui maculent encore ses paupières. Elle se sent sale, extérieurement et intérieurement et plus elle fixe le reflet, plus les traits se tordent et se déforment.
Au loin, elle entend des éclats de voix, le ton monte, mais elle est figée dans son image. Comme les étagères de Rapha ne débordent pas de produits comme chez elle, Maeve travaille avec peu pour se redonner figure humaine et remettre de l’hydratation dans sa peau tiraillée. La scène est absurde, avec le fond de dispute. C’est la colère de l’héritière Wayne qui la surprend le plus, elle qui d’ordinaire a le calme pour seconde peau élève la voix pour défendre, ses choix. Et dans la véhémence que manifeste son amante pour la défendre, Maeve trouve un réconfort, le sentiment d’être appréciés. Immédiatement, sa perception d’elle change, ses traits ne s’étirent plus, son image se radoucit.

C’est avec un visage frais qu’elle revient dans la chambre, en même temps que Rapha. Leur regard accuse le début de matinée chaotique, la fatigue dans les pupilles et sous les yeux. Et surtout, l'air grave laisse supposer que tout a été entendu, elles n'ont pas besoin de revenir sur la dispute qu'il vient d'y avoir. “You know what? We deserve a normal morning. Just once.”
Elle glisse donc dans le lit, décide de laisser tous les problèmes à la porte et en silencieux et elle ouvre les bras pour y inviter sa comparse. “Come here. Let me take this anger away.”

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

mother-daughter talk:

ki**ing you in my head, in my heart
cw: mauvaise relation parentale

Les colères sont rares chez Rapha, conséquence directe du V qui court dans ses veines. Ce n’est pas qu’il en faut beaucoup, pour sortir la Gargouille de sa stupeur de pierre.
Il faut que ça soit particulièrement vicieux.
Sa mère est une femme vicieuse.
En venant chez Rapha à une telle heure, Mara Wayne sait parfaitement que sa fille s’y trouve. Sait parfaitement que Maeve est dans les parages. C’est la même technique utilisée depuis la nuit des temps, et les mots s’échangent. Le venin et la bile de sa mère lui tombent directement dans les veines, et la réponse est immédiate.
Furieuse.
Son plan de travail en marbre n’y survit pas entièrement.
Mais elle n’a rien cassé d’autre. Même si elle regardera plus tard son bout de décoration de manière honteuse, de vieux souvenir de son manque de contrôle après sa première transfusion de Vitae.
Maintenant, ce n’est plus une question de maladresse.
Et finalement, sur désaccord officiellement reconnu entre la mère et la fille, Rapha se débarrasse de la présence désagréable. Il y a toujours la vibration de sa colère qui se dissipe, un pas après l’autre. Quand elle ferme la porte de sa chambre pour s’appuyer contre celle-ci, Rapha est déçue, plus qu’autre chose.
Maeve est toujours là, et le soulagement est remplacé par ce même embarras quand elle réalise que son amante d’un soir à tout entendu. Rapha rougit légèrement, détourne le regard. “I’m sorry you had to hear this.” Parce qu’elle se rappelle des propos de sa mère, qui n’acceptera jamais Maeve.
Jamais personne.
Déçue.
Blessée.
Rapha ferme les yeux, se concentre sur la chaleur de la tasse entre ses mains. “You know what?” Elle ouvre un œil, curieuse, surtout par le ton faussement enjoué que prend Maeve. “Hm? – We deserve a normal morning. Just once.” Un rire lui échappe, un mince filet d’air qui pourfend la barrière de ses lèvres pincées. Maeve est déjà à nouveau dans le lit, Rapha hausse un sourcil.
Elle ne sait pas quoi espérer.
“Hungry already?” Même si Rapha a la force du monde, il lui en faut encore plus pour se détacher de la porte, comme si les émotions lourdes voulaient la garder à distance de Maeve.
Mais rien ne sera jamais assez fort pour les séparer.
Pas ses parents.
Ni Georg.IA.
Ni la société.
“I’m not angry.” Ses tibias touchent le bord du lit. Contre le pied en bois luxueux, elle dépose sa tasse intouchée, profite d’être penchée en avant pour avancer à quatre pattes lentement. “Not anymore.” Surtout pas quand elle domine ainsi Maeve, les corps que des ombres dans la réalité de leurs péchés. Rapha, pourtant, ne se fait pas prédatrice (combien est-ce tentant, la peau qui se dévoile tendrement sous le peignoir, l’envie d’aller voir si elle se souvient parfaitement d’où elle a marqué le corps de Maeve, de la retourner, plaquer son ventre contre le matelas et la prendre dix fois entre ses draps).
Non.
Rapha glisse, certes, sagement un de ses bras dans l’ouverture du peignoir, pour sentir la peau de Maeve, les os qui se dessinent en des montagnes de souvenirs. Mais elle se contente de la serrer contre elle, comme une personne en besoin de réconfort.
Ce n’est pas si étrange, de se dire que Maeve peut lui apporter ça, aujourd’hui.
Rapha refuse de penser à ce que ça veut dire.
Sa tête se pose tranquillement contre le ventre de Maeve, et elle s’allonge parfaitement. Son autre main joue avec le bord du pan du peignoir, passe plus de temps à effleurer le haut de la cuisse de Maeve, que le tissu agréable.
Ce n’est qu’une question de temps.
Bientôt, elle relève les yeux, trouve le regard de Maeve.
Et elle l’observe, silencieusement, sans rien dire.
Parce qu’aucun mot ne ferait justice.
A la place, elle demande un droit d’action. “Can I kiss you?”
Ca ne leur fera pas justice non plus.
Mais elles appartiennent à ce monde qui s’élève au-dessus des lois.
ft. @Maeve McAdams