The beginning of the end ;; Rhea

14/02/2024

TW tout le rp : expérimentations scientifiques, violence, blessures, sang.

Il est comme un lion en cage ; a envie de griffer les murs, de les réduire en poussière ; et frappe plusieurs fois dessus, parce qu'ils ne l'ont pas attaché et que c'est suspect, qu'il a envie de fuir cette pièce bien trop faite pour résister à ses coups, alors que déjà les ecchymoses apparaissent sous sa peau ; mais il y a autant de la colère que de l'angoisse chez Amos à cet instant, parce qu'il souhaite juste tout briser ; s'enfuir ; oublier le laboratoire et se libérer de ces chaînes qu'ils ont lui mises, même quand elles ne sont pas là. Et c'est alors qu'il est à tenter de planter ses doigts dans le mur pour parvenir à le creuser, que ses empreintes saignent et qu'il continue d'utiliser sa force à mauvais escient que la porte derrière lui s'ouvre ; et qu'il réagit immédiatement, à se retourner vivement pour aviser le danger.

L'allure d'une bête prête à attaquer, fondre sur sa cible, la déchiqueter et lui faire regretter de ne pas l'avoir attaché.

Mais y'a pas de blouse de médecin, face à lui ; rien qu'un bout de femme qu'il surplombe d'avec sa taille, même en étant un peu voûté ; la belle et la bête ; mauvais remake, alors que toutes ses veines sont gonflées, que ça saigne même un peu par endroit tant la pression les a fait finalement éclatées à l'extérieur aussi. Sa respiration est lourde, hachée par les tressauts de haine qui coule de ses yeux ; même pas humides, pourtant, de peur qu'un clignement d'oeil lui fasse perdre cette femme qu'on vient de faire rentrer là, à la merci du monstre.

Même ses yeux lui donnent l'allure d'un fou ; à aller vivement de droite à gauche, de haut en bas ; et ses doigts tremblants, saignants, qui semblent hésiter à se refermer sur son cou pour lui faire payer ce qu'ils font, ceux en blouse ; mais elle en porte pas ; et faut pas long, pas long du tout, pour repérer une trace de piqûre sur elle ; l'inconnue ; et il pourrait presque flairer le poison qui coule à elle aussi, dans ses veines - pourtant elles n'ont pas d'ecchymoses comme les siennes. "T'es qui ?!" Qu'il gronde, quand il a remarqué le détail qui le tend un peu moins, mais le laisse sur ses aguets ; parce que si c'est pour un combat à mort qu'elle a été mise là, sans qu'il le sache, faut qu'il s'y prépare.

Pas parce qu'il saigne déjà qu'il est affaibli.
En témoigne les murs, éborgnés, par sa férocité.

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Is the cyclops struck with guilt when he kills ? Or does he end my men to avenge his friend and then sleep knowing he has done him right ?

06/04/2024

Depuis combien de temps est-elle là ? En vérité, elle ne sait pas.

Les secondes se changent en minutes qui se changent en heures qui se changent en jours qui se changent en semaines qui se changent en mois qui se changent en années qui

Elle ne sait plus. Plus qui elle est, hier, aujourd’hui, et demain. Qu’est-ce qui la différencie encore de la bête, de l’animal. Un nom ? Même les animaux de compagnie en ont un. La parole ? Il y a si longtemps qu’elle n’a plus émis qu’un croassement éraillé qu’elle n’est plus sûre d’être encore capable de parler. Les vêtements qu’elle a sur le dos ? La lueur à peine humaine qui brille dans son regard ?

Pff.

Elle n’a plus rien d’humain. N’est qu’un numéro, un dossier, une expérience. Ça, elle l’a compris très vite. Remplaçable, dommageable. Si ce n’est pas elle, dans cette cage, ça sera quelqu’un d’autre. N’importe qui, avec un nouveau numéro, un nouveau dossier, une nouvelle expérience. Eux s’en moquent. Ils ont l’argent, ils ont le temps. Elle s’accroche à chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour de chaque

Depuis combien de temps est-elle là ?

La question tourne en boucle, se heurte aux barreaux de la cage, cogne, rebondi, la renverse. Tremblante sur ses jambes, X014 peine à se maintenir debout. Affamée, affaiblie, le corps douloureux, exsangue. Ils ont tellement pris, sans rien donner en retour. Ou plutôt, si.
Ces fils, qui relient chacun d’entre eux.

Longtemps, elle a cherché à en comprendre l’origine. Pourquoi ils étaient apparus, comme ça, du jour au lendemain. Sans raison autre que les injections, les tests, qu’ils pratiquent quotidiennement sur elle.

Ils.

Les blouses. Elle ne les distinguent plus pour ce qu’ils sont. Médecins, scientifiques. Ils ne sont que ces tâches blanches, stériles, indissociables. Ils sont ils et elles, parfois iels, souvent eux.

Ils et elles sont là.

L’empoignent doucement par le bras, la guide à travers un dédale de couloirs qu’elle ne reconnaît pas.
Elle n’est jamais venue ici. Ou elle ne s’en souvient pas ?
Lentement, la panique enfle, enfle, enfle
Elle se débat un peu, quand ils s’arrêtent devant une porte qu’elle n’a jamais rencontrée.

De l’autre côté, une bête.
Un colosse, un titan. Avec des doigts en sang, un air fou sur le visage.

Trop vite, trop tard, la porte se referme derrière elle, la laisse tremblante face à l’homme brûlant. Terrifiée, elle se plaque contre le mur, observe le sang qui goutte lentement de ses doigts, ses veines qui éclosent comme des galaxies au creux de ses bras. Sa voix rocailleuse, effrayante comme un tremblement de terre, résonne dans la pièce, alors qu’il darde ses yeux rougis sur elle.

X014, qu’elle croasse, ânonnant la réponse tant de fois répétée, pour effacer toute identité. Mabel. Le prénom exhumé des limbes, après quelques secondes. Arraché à l’oubli, endossé comme une couverture. Qui est-elle qui est-elle qui est-elle

Qui est-il

Et toi ? demande-t-elle, sans détacher les yeux de ses poings serrés. Là pour la punir ? Là pour la tuer, la réduire en poussière ? Pourquoi pourquoi pourquoi
Qu’est-ce qu’elle a fait de mal ? Ils ne sont pas contents d’elle ? N’ont pas le courage de se débarrasser d’elle eux-mêmes ?

Le palpitant en cavale, une sueur froide qui lui empoigne le corps, elle parvient à regarder autour d’elle, à embrasser la pièce vide, nue. A étudier, curieuse, le mur où s’entrecroisent les coups d’un pinceau humain, ensanglanté. Ses yeux naviguent des poings au mur, du mur aux poings. Qu’est-ce que tu fais ?

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14/02/2024

Le coeur est en proie à une activité élevée ; accompli son travail à merveille, même au-delà ; et la bête observe l'adversaire, d'avec l'oeil fou de ceux qu'on a trop maltraité. Il a envie de lui hurler de dégager, mais il a bien remarqué que la porte a été refermée derrière elle ; et elle a cet avantage de ne pas avancer vers lui, ne pas donner l'impression d'attaquer - mais la méfiance, non la parano, elle continue de pulser tout en lui, de lui hurler de se méfier ! Et si elle avait une arme sur elle, une à feu, du feu qui brûle, et, et, et...

X014.

C'est étrange ; les yeux, pas humides, viennent à l'être de nouveau un peu, quand il les clignent, quand il s'offre cette seconde d'incrédulité et surtout, surtout, d'humanité. Il est sur le point de dégueuler son coeur, le même qui bat trop, trop bien, trop fort, trop trop trop. Y'a un sursaut d'épouvante, quant au fait qu'elle ce soit présentée d'abord par cette identité qu'il leur colle pour renier l'autre, celle qu'elle a donné ensuite ; Mabel, Mabel, Mabel ; comme un écho qui se joue tout en lui, pour retrouver le sien. "Amos." Et s'il a toujours détesté son prénom, parce qu'il était celui que sa mère lui avait donné, à cet instant il s'y raccroche avec férocité ; prêt à le défendre encore contre ceux qui l'appellent juste par un foutu nombre - X015. Et il se demande, se questionne, sur depuis combien de temps est-elle là, Mabel.

Elle, pendant ce temps, interroge sur ce qu'il fait. Et il s'accorde une seconde, juste une, pour regarder ce qu'elle regarde et comprendre le sens de sa question. "J'essaye..." La lèvre tremble - le mention entier, à vrai dire ! La mâchoire semble vouloir se décrocher de là, tant le tout s'agite ; et on le voit les serrer alors, comme s'il était de nouveau purement en colère.

Et si, et si, et si elle demande ça pour eux ?

Regard sur Mabel à nouveau ; sur la porte derrière ; sur les alentours, à la recherche vivace d'une fenêtre par laquelle on les observe - forcément qu'on doit le faire ! Ils sont des putains d'animaux, des rats de laboratoires auxquels on injecte des produits jusqu'à ce qu'il devienne inoffensif pour les humains, parce qu'ils n'en sont plus, qu'il n'est plus qu'un chiffre, plus qu'une bête qui veut s'enfuir ! "Je veux briser le mur et... Et partir." Qu'il avoue alors, parce qu'en vérité, la sienne, c'est qu'il veut pas se soumettre, qu'il veut se barrer, qu'il leur hurlera et qu'il y parviendra !! La bête a mal, la bête est ivre de liberté ; en témoigne son corps, vestige de tout les contre coups ; de ses tentatives déraisonnées de s'en aller ; ou, à défaut, de leur faire autant de mal qu'ils peuvent lui en faire.

Leur ?

Mabel, Mabel. "... T-toi aussi, ils... Ils t'ont fait quelque chose... ?" Ses doigts s'agitent ; et finalement, il se détourne juste un peu ; un pas de côté, juste pour poser à nouveau une paume sur le mur où il avait déjà essayé de passer au travers, dans l'espoir de pouvoir l'arracher par pan entier ensuite.

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06/04/2024

tw : idéations suicidaires

Attentive, elle l’observe. Chacun de ses mouvements, chaque tressaillement de sa peau, chaque changement de son regard. Ses yeux écarquillés englobent tout entier cet homme qui n’en a que le nom – à défaut de l’allure.

Lui fait de même, la toise, la mesure. Estime probablement à quelle vitesse il pourra la rejoindre, la rattraper, si elle tente de s’évader.

Mabel ne se fait pas d’illusion.
Il court plus vite qu’elle.
Elle vit ses derniers instants.

Alors elle tente de le distraire. L’interroge, pour détourner son attention. Pour, peut-être, donner une chance aux blouses de regretter. De revenir sur leur décision. De se dire que la punition a assez duré, de la sortir de là.
De la ramener dans sa cage.
A l’abri.

Ses yeux brûlants toujours pointés sur elle, il ne la lâche pas du regard. Nerveuse, elle mord sa lèvre inférieure, fort, très fort, trop fort. Le sang perle, goût de rouille, goût de rouge, peint ses lippes de carmin. Elle n’ose pas bouger pour l’essuyer, de peur de déclencher la fureur du géant.

Amos.

Le nom est craché avec la férocité du désespéré, comme si ce mot était une ancre à laquelle se raccrocher au milieu de la tempête. Ses yeux perdent leur focus un instant, le retrouve, se posent à nouveau sur son visage ravagé. Labouré par la haine, semé d’une horreur glacée, fertilisé par le sang.

Ce monstre va la tuer.
Pourquoi essaie-t-elle de retarder l’échéance ?
Il est trop tard trop tard trop tard trop tard

Pourtant, elle recommence, et il répond. Evasif, d’abord, le visage se déformant comme celui d’un enfant qui va chialer.

La vision lui fout un coup au cœur, lui tord les entrailles. Non, non, non, ne pleure pas. Elle veut tendre la main, la décolle à peine du mur froid, mais se ravise.

La rage remplace la peine.

La mâchoire et les poings se serrent à nouveau, le titan se crispe en la fixant. Imagine-t-il une nouvelle manière de l’attraper, de la déchirer en deux ? Elle est aussi forte qu’une feuille de papier, il ne fera qu’une bouchée d’elle.

La réponse la prend de court et un hoquet lui échappe. Briser le mur. Partir. Combien de fois a-t-elle rêvé de faire pareil. De se jeter tête la première contre les barreaux de sa cage, de sentir son crâne s’ouvrir, s’ouvrir, sa vie s’échapper, loin d’ici.

Les tremblements la reprennent, les cils papillonnent. Elle l’étudie, note les cicatrices, la peau marbrée, les bleus, les mauves, les jaunes, les verts. C’est un tableau. Un tableau qui bouge, un tableau qui brûle.

Elle relève les yeux sur son visage, affronte son regard. Les retirent aussitôt, craignant encore une fois de déclencher sa colère. De précipiter sa fin.

La question jaillit, hésitante, trébuchante. Lentement, les yeux se baisse sur le creux de son bras où, là aussi, s’étale une constellation. Traces d’injection mal cicatrisées, infections enrayées qui ont laissé leur marque sur la peau trop fine. Là, sous l’épiderme, les veines ont éclaté, comme les siennes.

Elle hoche la tête, remarque les doigts, inspire par à-coups, s’efforce de contrôler ses expirations. Inutile de mentir.

De toute façon, c’est bientôt la fin.

Oui, répond-t-elle simplement, comme une évidence. Ils m’ont changée. Je vois des… des fils. La voix baisse, naturellement teintée d’inflexions paranoïaques. L’espace d’un instant, le regard se perd aux angles des murs, tente de repérer des caméras, des micros. Comme si ils ne devaient pas l’apprendre. Un secret entre eux.

Elle baisse les yeux sur son torse, là où se trouve son cœur. Et, sûr comme deux et deux, le fil. Le fil d’Amos, pointé dans sa direction à elle.

Qu’est-ce que ça veut dire
Elle n’en sait rien.
N’aura jamais le temps de l’apprendre.
Doucement, elle pose la question

Est-ce qu’ils t’ont demandé de me tuer ?

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14/02/2024

Oui, oui.
Soufflé du bout des lèvres ; l'allure d'une brise, mais pas marine, pas douce, pas fraîche ; rien de plus qu'un oui usé, fatigué, maltraité. Il devine déjà ce qu'il veut dire de plus, de moins ; ce oui veut dire malheureusement aussi. Il comprend, oui, il comprend plus que de raison, plus qu'il ne le voudrait ; les murs, les murs, ils les retiennent là, à subir toutes ses choses, à entendre des chiffres et des lettres ; à se faire traiter ainsi, comme des rats,
des bêtes,
des ombres...

Envie de, de, de...

La question résout en partie l'équation.
Il a envie de tout, mais pas de la tuer.
"Non." Qu'il répond, presque trop vite, comme un besoin de cracher cette vérité. "Mais peut-être qu'ils l'espèrent..." Regard à nouveau sur les alentours, alors que soudain, soudain, il se sent encore plus en danger - mais ce n'est plus elle qui le menace.

Envie de, de, de...

H
U
R
L
E
R

Monstre. "JE LA TUERAIS PAS !" Cri déchirant ; et le poing qui retourne frapper le mur, avec rage, férocité, bestialité ! Il voudrait leur dire d'aller se faire foutre, eux, les familles qui les attend, leurs bonnes pensées et avancées de merde ! Qu'ils aillent au Diable !

Qu'ils l'emporte avec eux, parce qu'il est devenu un démon.

Ses ongles glissent encore sur le mur, s'abîment ; et puis, enfin, une toute petite fissure ! Alors il frappe encore, encore, ENCORE ! De toute ses forces, si bien que ça explose tout en lui, que ça fait mal, tellement mal, même...

Alors il s'arrête, alors qu'un impact de la taille d'un oeuf a fini par se former.
Mais l'homme s'écroule, les muscles épuisés ; le corps saignant, tout comme le corps paniqué. Un bref claquement dans l'air, quand il se réceptionne au sol ; son poids, il semble lourd, mais est-ce juste ça ? C'est comme si, comme si, il était tombé de bien plus haut que ça !

Il a mal, de partout ; tremble de l'abus ; mais il ne peut pas, pas s'arrêter, pas encore.

Merde, merde, merde. "... Relève moi, faut... Faut que je continue..." Qu'il supplie, dans la voix, le ton, de ses épaules affaissés et son corps qui a lâché, qui reste à présent au sol, sur ses genoux fatigués de le ramasser quand il retombe d'épuisement.

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06/04/2024

La montagne a le souffle coupé.
Et elle arrête de respirer.

Retient son souffle en même temps que lui, porte nerveusement son pouce à ses lèvres pour en dévorer l’ongle, la chair, jusqu’à l’os.

L’attente, l’attente, implacable, alors qu’il la regarde avec un air de compréhension sur le visage.

Un air d’animal blessé qui en contemple un autre.
Qui comprend que ses souffrances sont les mêmes, sont partagées.

Qu’il n’est pas seule.

La réponse vient, précipitée, presque comme pour la rassurer. L’apaiser, avant de la passer par le fil de l’épée.

Est-ce qu’elle y croit ? Peut-être. Peut-être non.
Même s’il dit le contraire, même s’il pense que c’est ce que eux voudraient.

La punir la punir la punir
Comme son père le faisait.

Qu’est-ce qu’elle a fait de mal
Qu’est-ce qu’elle a fait de mal
Qu’est-ce qu’elle a fait de mal

Le cri la fait sursauter, la jette au sol. Un gargouillis étranglé, terrifié, s’échappe de sa gorge, alors qu’elle se prend la tête entre les mains, ferme les yeux fort fort fort fort se couvre les oreilles fort fort fort fort

Les poings s’abattent contre le mur, le bruit est assourdissant, empli toute la pièce, fait résonner ses os

Elle tremble, ne bouge que pour mieux se coller contre le mur, tétanisée

Une biche dans les phares d’une voiture, prête à l’impact
Qui ne vient pas.

Ou plutôt
Au lieu de ça, l’impact d’un corps qui tombe au sol.

Pas le sien.

Amos.

Ecroulé, effondré, le géant.

Le corps comme écorché, sanguinolent. Le carmin teinte les vêtements, la peau.
Il ne bouge pas.

Est-ce qu’il est mort ?

Partagée entre la crainte et l’envie, effrayée de la réponse, elle geint de terreur quand sa voix résonne à nouveau.

Pas mort.
Pas vivant non plus.
Brisé, comme elle.

Non… non… Sa voix s’enraille, déraille, et elle hésite à avancer. A le rejoindre.

Et s’il recommençait
Et s’il recommençait

Petite souris, musaraigne, elle risque un œil dans sa direction, observe ce grand corps éclaté, martyrisé.

Menton tremblant, membres instables, elle avance finalement à quatre pattes
Pour rejoindre le colosse aux pieds d’argile.

Se penche sur le corps inerte, cherche des yeux la confirmation qu’il est vivant.
Que la voix qu’elle a entendue n’est pas d’outre-tombe.

Cherche ses yeux
Trouve ses yeux
Plonge dans ses yeux

Non, elle répète. Secoue la tête, comme si ça donnait du poids à son refus. Tu vas t’crever… tu vas crever… Une légère trace d’accent irlandais, qu’elle n’avait plus entendu depuis des années.

Une main posée, précautionneusement, sur l’épaule. Comme si elle craignait qu’il ne lui saute au visage. Comme si tout ça n’était qu’une ruse, pour mieux l’attraper

Elle

La petite souris entre les mains du colosse aux pieds d’argile.

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14/02/2024

La fatigue qui inonde ; calme le palpitant, pourtant toujours affolé ; juste plus de la même manière. Il voudrait, veut, s'enfuir de là ; et lorgne vers la fissure, l'impression de voir un soleil brûlant ; Icarus.

Il comprend mieux le surnom.
Et ça le ferait presque chialer.

Alors, au pire, qu'elle l'achève ; il est épuisé à cet instant, mais si elle l'aide, alors, alors, peut-être bien qu'il pourrait réussir, enfoncer ses doigts dans la brèche et puis, et puis, les libérer. Ils pourraient fuir, c'est à peine à quelques, quelques, battements de coeur, d'ailes, de peine ; il pourrait tout donner, pour parvenir à goûter à l'air frais de nouveau ; à une brise qui ne soit pas un oui soufflé face à l'horreur.

Et dans toutes les palpitations d'un corps déchiqueté, une inconnue vient à les bercer.

D'une paume, là ; d'avec juste son coeur affolé à elle ; mais qui semble battre si peu, en comparaison.

Elle a trouvé ses yeux ; ils ne sont plus aussi écarquillés ; même, même, quasi fermé ; la fatigue qui s'est abattue, d'avec toute sa douleur et ce sublime que le rouge peut bien offrir à ses cils. "... Ils m'ont changé aussi..." Qu'il lui murmure ; une brise ; comme si même sa gorge n'avait plus de force de produire autre chose.

Alors qu'il a toujours envie d'hurler.

"Mais j'vois pas de fils, moi..." Ferme finalement les yeux ; la parano calmée, juste pour quelques secondes, minutes ; jamais plus. "Mabel..." Un bras se mouve, juste à peine ; la pogne s'écrase au sol, tente de se redresser ; mais le géant s'est écroulé.

Mabel.

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06/04/2024

Les yeux s’agitent, passent de sa main sur son épaule, au visage du géant terrassé. Pour s’assurer qu’il vit, qu’il respire
Qu’il ne va pas se redresser
Recommencer.

Les yeux brûlants de fatigue, de terreur, qui hurlent de se fermer ; de rester ouverts.

Sa main aux ongles rongés sur la peau éreintée, luisante de sang, de transpiration.

Comment peut-il être vivant

Elle voudrait poser la question, observe le visage aux traits tirés, exsangues. Epuisé, comme elle. Usé, comme elle.

Doucement, le pouce frotte sur la peau.
Une caresse timide, un encouragement.

N’abandonne pas
Reste là
Avec moi.

Elle sent, sous sa paume, les muscles tressaillir, encore agités d’impulsions électriques, du feu dans les veines. Elle sent son corps se tendre, irrémédiablement, vers cette brèche qu’il a ouverte dans le mur.

On n’y passerait pas le poing.

Mais elle sentirait presque un vent frais souffler sur son visage.

Alors c’est pour ça
Qu’il se bat.

Elle s’agenouille, une main toujours posée sur son épaule.
Le pouce en va et vient lent, rassurant.
A la voix, elle sursaute légèrement. Trop faible, trop douce, trop

Reste !

Qu’est-ce qu’ils t’ont fait… La question n’en est pas une, n’appelle pas de réponse. Même pas sûre qu’il l’ait entendue.

La gorge se serre, la main se crispe.

C’est eux qui lui ont fait ça
Pas une question.

A nouveau, la voix. A nouveau, les yeux se croisent.
Un sourire, esquissé.
La main se déplace, se cale à la verticale du cœur.
Sent son battement puissant sous la peau. Trop fort trop fort trop fort trop
Il est juste là… Amos…
La saveur de son nom sur ses lèvres.

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14/02/2024

Il y a cette part, affreuse, de lui. Celle qui voudrait encore un peu de leur poison, parce qu'il sait que ça le renforce, qu'il sait qu'à chaque piqûre, un peu plus, il perd de lui-même pour cette bête capable de briser un mur à force de taper dessus. S'ils continuent, alors, il pourra recommencer, plus fort encore, plus longtemps aussi ! Et ce trou d'oeuf deviendra une faille entière par laquelle passer ; et regoûter, rien qu'un instant, à la lumière du soleil et l'air frais de la nuit.

Revoir une lune et se demander où elle en est, dans son cycle.

Avoir ce luxe d'observer le ciel un fugace instant et se dire qu'il pourra demain encore l'ignorer.
Parce que ce n'est qu'à présent qu'ils n'y ont plus accès qu'il lui manque, de pouvoir le faire.

Il donnerait tout à présent, pour y retourner, dans ce quotidien harassant.

Voilà ce qu'ils lui ont fait ; ils lui ont volé son Humanité.
Mais il ne deviendra pas la bête qu'ils espèrent peut-être.

Alors, il ne cherche plus à lutter quand elle pose plus encore sa main sur lui, quand il sent les caresses sur sa peau, quand il y a cette sonnette d'alarme qui lui claironne qu'elle pourrait l'achever là, Mabel.
Mais la colère est retombée avec lui.
Un soufflée d'émotions quand le corps est à l'agonie d'avoir voulu tout donner, pour retrouver le ciel, la nuit, l'air, son petit frère.

Rouvre les yeux ; la retrouve ; et ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas vu quelqu'un sourire.
Et ça vaut bien comme un rayon de soleil sur sa peau.

Une seconde d'incompréhension, à ses paroles ; avant de comprendre. Sans doute que par-delà les murs, on s'étonne de le voir accepter le contact sans s'en dégager ; mais ils peuvent pas comprendre.
Y voient le soleil.
Y voient la lune.

Y voient le ciel, et toutes ses variations.

Eux, ils n'ont qu'eux.
Lui, il n'a que ce sourire.
Cette main contre son poitrail.

Alors il lève encore sa lourde ~~patte~~ main pour venir juste la poser, avec une douceur qu'il ne se connaissait plus, par-dessus celle de l'autre.
Un simple geste ; pourtant, Amos pourrait jurer qu'il a tout de puissant.

Parce que c'est la première fois, depuis des mois, peut-être même des années ! La première depuis longtemps qu'il n'y a pas de violence, ici, entre les murs de leurs cages.

Mabel lui a rappelé qu'il avait un coeur, juste à côté de son fil.
"Et le tien ?"
Avec un maigre sourire, cassé par son état, par les heures précédentes.
Les mois.
Les années.

Mais vivant ; putain, tellement vivant.

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06/04/2024

Le souffle s’apaise, ralenti.
Lentement, si lentement.

Le regard semble s’éclair, à peine
A grand peine.

Fouille le plafond, le ciel, comme s’il pouvait y voir les millions d’étoiles qu’elle ne voit plus. Fixe cette faille dans le mur, qu’il a créée de ses poings brisés.
Comme s’il pouvait s’échapper, s’évader
L’emmener avec lui
Loin.

Avant de se poser sur elle
De la fixer
De la voir
Comme s’il la voyait pour la première fois.
Comme s’il n’avait plus peur de la broyer.

La pogne se pose sur la sienne, couvre la main menue, fine, tellement fine contre le sang.

Elle frissonne à ce contact poisseux, à la puissance de cette unique main, celle d’un ours, d’un lion, qui pourrait réduire en miettes les os délicats de la sienne.
Qui pourrait la détruire, comme il a détruit le mur, s’il le décidait.
Sa vie dans le creux de sa main.

Elle tremble
Tremble, et pourtant
Son sourire timide s’élargit un peu.
A peine.

Tristement, elle secoue la tête.
La réponse se passe de mots.
Elle ne voit pas le sien.
Soit qu’il n’existe pas, soit qu’elle ne peut tout simplement pas.
Mais au milieu de sa poitrine à elle
Il n’y a rien.
Pas de fil, pas de cœur.
Pas d’avenir, pas de Destin.

Lentement, sans lâcher la main
Mabel s’allonge à ses côtés
Un bras replié sous la tête pour continuer à le voir
A le contempler.

Depuis combien de temps t’es là ?
A t’esquinter la couenne contre les murs
Contre ta colère
Contre eux.

Est-ce que, comme elle
Il a oublié jusqu’à qui il était avant ici
Avant les quatre murs de leurs cages
Avant les injections
Avant les larmes, avant le sang
Avant la bête féroce, avant la bête blessée.

Silencieuse, elle l’observe, détaille ce nez qu’on dirait brisé (comme eux), ces yeux qu’on dirait éteints (comme eux), cette bouche qu’on dirait amère (comme eux)
Cette allure de bête
Et voit l’homme en dessous.

Ses yeux trouvent les siens, le sourire, encore.
Elle n’a plus peur.
Plus autant.

Elle pourrait rester là des heures, à le regarder, à mémoriser chaque détail
Emerveillée par sa seule présence
Un autre un autre un autre un autre un autre dans la cage
Elle n’est pas seule.
Le cœur s’affole, les doigts se nouent
Tant pis pour le sang.

Qu’est-ce qu’il y a, derrière le mur ?

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14/02/2024

Il n'y a pas de réponse pour elle,
peut-être ne voit-elle que celui des autres,
peut-être que lui aurait pu le voir pour elle,
s'il n'était pas plutôt voué à détruire le monde.

Mais sa main contre la sienne ne semble pas la casser toute entière.
Ils l'ont déjà fait, eux, derrière les murs ; sous la lumière des néons.

Elle s'allonge, à ses côtés ; semble elle aussi baisser les défenses ; il voudrait lui dire de ne pas le faire, qu'ils sont toujours là sans doute, à regarder... Mais il observe plutôt comme ses cheveux tombent en cascade sur ses épaules et viennent à former une marée noire rassurante, sur ce sol trop blanc - plus autant qu'avant, ceci dit. "Je ne sais pas." Trop longtemps ; trop trop trop ; et il a cette impression tenace que ça ne sera pas avant un moment encore, la liberté. "Peut-être seulement quelques semaines..." La bouche est un peu sèche ; le force à murmurer, après ses hurlements. "Ou bien déjà des années..." Ils étaient... Ils étaient en 1985.

Hier, ils l'étaient.
Mais aujourd'hui ?

Il ne sait plus, Amos.

Ce qu'il sait, en revanche, ce dont il est persuadé... C'est ce qu'il cherche, derrière le béton. "Le ciel." Il lui manque chaque jour. "Mon frère." Il lui manque terriblement plus à chaque seconde. "Et surtout, pas Eux." Et à les mentionner, un éclat de colère revient ; jamais longtemps, la paix ; mais il n'a pas la force de se relever, d'en finir avec ces murs.

Avec les chaînes.

Et bientôt, on viendrait leur remettre ; lui ; en a-t-elle besoin, cette femme aux fils ?
Est-ce qu'ils ne lui entravent pas déjà suffisamment les poignées pour Eux ?

"Mabel..." Un souffle ; comme s'il s'endormait ; mais ce n'est pas le cas, parce qu'Amos pense ne plus savoir dormir depuis qu'il est ici, parce que les cauchemars n'ont de cesse et que parfois, il a les yeux ouverts et qu'il en fait tout de même. "Oublie jamais, Mabel..." Une inspiration ; un acte de rebellion, ça demande toujours du courage, alors il prend une gorgée d'air avant. "Oublie jamais que t'es humaine, Mabel."

A dit trois fois son prénom,
Mabel, Mabel, Mabel,
pour réinvoquer l'Humanité.

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Is the cyclops struck with guilt when he kills ? Or does he end my men to avenge his friend and then sleep knowing he has done him right ?

06/04/2024

Elle lui pose la question, et réfléchit en même temps à sa propre réponse. Réfléchit au temps écoulé depuis la dernière fois qu’elle a respiré l’air frais, senti le soleil sur sa peau.

Depuis combien de temps est-elle là ? En vérité, elle ne sait pas.

Les secondes qui se changent en minutes qui se changent en heures qui se changent en jours qui se changent en semaines qui se changent en mois qui se changent en années qui

Elle ne se souvient plus. A perdu tous ses repères, probablement dès le premier mois. Elle se rappelle d’avoir essayé de tenir le compte des jours, des nuits, du sommeil. Des repas.

Sans succès.

Elle ne sait plus.
Amos non plus.

Des années, elle soupire. Mais combien ?

Elle ne sait plus.

Est-ce que ça a vraiment de l’importance, désormais ? Mabel en est persuadée, elle va crever ici. Ne respirera plus jamais l’air frais, ne sentira plus jamais le soleil sur sa peau.
Ce labo sera son tombeau.

Amos reprend la parole, et ses yeux à elle se fixent sur ces lèvres qui bougent, qui hésitent.
La réponse vient, à laquelle elle ne s’attendait pas.

Un frère.

Il y a donc quelqu’un qui l’attend, derrière le mur.
Elle sent le pouls s’accélérer à l’évocation des blouses blanches, ancre un peu plus sa main sur le plexus, comme pour l’apaiser. Comme pour l’empêcher de se redresser.

De recommencer.

Puis elle pense. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui l’attend, elle ?
Un ex-mari. Des parents, dont elle n’a pas eu de nouvelles depuis vingt ans.
Plus, se corrige-t-elle. Vingt ans, quand tu es arrivée ici. Mais maintenant ?

Elle ne sait plus.

L’homme l’implore de ne jamais oublier son humanité.

Prononce trois fois son prénom, comme pour conjurer un mauvais sort. Comme pour briser les barreaux de la cage.

Mabel. Pas X014. Pas toi, pas hé, viens là. Mabel. Elle.

Avec un mélange d’espoir et de désillusion, ses yeux se posent sur le mur, immuable.

Le sort n’a pas fonctionné. Alors elle le regarde à nouveau, lui. Ses billes remontent jusqu’aux siennes. Sa respiration se fait plus profonde. Elle se détend, un peu. Rien qu’un tout petit peu.

A quoi il ressemble, ton frère ? Comment il est ?

Le faire parler, pour lui faire oublier le mur. Lui faire oublier la fissure qu’il a réussi à creuser ; au prix de ses phalanges ensanglantées. A nouveau, les yeux se baissent, détaillent les plaies de ses mains, déjà couturées de cicatrices, vieilles et nouvelles. Une vie de violence, résumée à ces deux pognes démesurées sur sa main de poupée.

Ils vont te soigner ? demande-t-elle. Puis, plus doucement – rêveusement : moi aussi, j’ai envie de revoir le ciel…

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fate ✧ wield her, use and yield her. Show her what she can't conceal, for true nature will be revealed.

14/02/2024

Le petit frère évoqué ; et l'envie de fermer les yeux, pour repenser à lui, pour revoir ses traits auquel il s'accrochent envers et contre tout, pour être sûr de le reconnaître lorsqu'il parviendra à sortir de là. "Une grande tige... Avec une voix qui porte, comme s'il avait trop murmuré avant, tu vois ?" Il l'entend rire ; il le revoit là, proche, à lui parler de son monde pour faire oublier à Amos la galère du quotidien, pour survivre. "Trop vieux avant l'âge. Il voulait déjà être grand, petit..." La faute à leur mère ; la faute aux angoisses quotidiennes ; la faute à l'enfance qu'on avait poignardé d'avec les mots, les gestes ; la faute au monde. "Et maintenant qu'il l'est, l'est trop vieux... Se soucie de tout, toujours... Incapable de se reposer... Se croit redevable, alors que... Que..." La gorge se noue, un peu. "Son existence rend la mienne meilleure." Rouvre les yeux ; ceux un brin humides ; moins meurtriers.

Ceux d'un frère meurtri.

Alors il tentera, à chaque fois qu'il pourra, de partir de là ; de revoir le ciel et puis son frère aussi. Dévaster le béton, le creuser, au prix de sa propre vie s'il le fallait ; juste pour qu'on retrouve son corps et que son petit frère sache que jamais il ne serait parti sans lui.

"Sans doute." Et il recommencera. "Ils ont pas fini leur tests." De la cendre, sur la langue ; celle de poison qu'on dépose toujours là, à le nourrir ; le goût de la captivité.
Un peu rance, ferreux ; celui de son propre sang.

Respiration sifflante, quand il reprend une gorgée d'air. Il voudrait lui jurer, Amos, qu'elle le reverra. Mais l'espoir est maigre ici ; et ne doit être distillé que par micro dose, pour ne pas tuer d'un seul coup tout ce qu'il peut rester chez eux, elle, de rêve ; sans mesurer qu'elle a déjà perdu les siens. "Le jour où je perce le mur... J'viens t'chercher, ok ?" Un peu de chaleur, dans sa voix.

Les traits qui se sont détendus un peu.

Une promesse qui ne tiendra que s'il y arrive ; s'il termine de déposer sa peau contre le béton, alors, il ira la retrouver pour la ramener là-bas ; sous le ciel.

D'ici-là, il pourra bien s'épuiser à essayer.

Écorcher encore et encore ses phalanges ; écraser sa colère ; éclater sa haine ; souffrir pour ne jamais cesser de vivre.
Ne jamais se résigner à son sort ; combattre, longtemps ; telle la bête qu'ils ont créé, avec leur venin bleu.
Juste pour constater que son sang reste rouge, malgré ça. "Tiens toi prête." Sans savoir que ça sera que lorsqu'il pleuvra des immeubles qu'il parviendra à tenir la promesse.

Sans savoir qu'avant ça, un jour, il cessera de frapper les murs.

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Is the cyclops struck with guilt when he kills ? Or does he end my men to avenge his friend and then sleep knowing he has done him right ?

06/04/2024

L’expression sur le visage d’Amos fait peine à voir.
Lui tord les entrailles, comme si c’était à elle qu’on avait arraché cette grande tige.
Comme si ce petit frère était le sien, et en même temps l’incarnation de tous les êtres chers qu’on lui a pris.
Dont on l’a privée en l’enfermant ici.

Elle sait qu’elle est venue de son plein gré, qu’elle a signé de son nom le contrat. Elle ne peut blâmer personne d’autre qu’elle.

Mais est-ce que ce contrat tient encore, quand Mabel Hubbard est morte quelque part en chemin, et que seule reste X014 ? Sont-elles la même personne, malgré tout ? Est-elle toujours la femme qu’elle était, hier, il y a une semaine, un mois, un an, vingt ?

Depuis combien de temps est-elle ici ?

Un petit rire agite ses épaules à la description du cadet. Se reconnaît un peu, peut-être. Elle aussi n’avait qu’un rêve, enfant. Être adulte, quitter Hell’s Kitchen, la misère crasse de leur appartement, de sa vie de famille en morceau.

Quelque part, les désillusions du petit frère sont aussi les siennes.

La vie rêvée a perdu ses dorures trop vite pour qu’elle ait vraiment eu le temps d’en profiter. Et elle est restée sur le carreau, avec un constat amer.

Être adulte, c’est dégueulasse.

En voyant les yeux s’humecter, sa main grimpe à la rencontre de l’eau, des larmes ; comme pour tester leur réalité. Leur humanité. L’homme sous sa paume n’est pas une machine. N’est pas un monstre. Du pouce, Mabel efface les traces de la tristesse. Sait très bien qu’elle ne peut rien faire pour celle de l’âme.

Lentement, elle baisse la main jusqu’à son cœur ; ses doigts s’enroulent autour du fil. Elle ne regarde pas en arrière – seulement en avant. Jusqu’à trouver deux hommes.

Tu le reverras un jour, promet-t-elle. Pas un serment en l’air, non. Une vérité. Elle n’a pas l’esprit assez clair pour dire quand, ni dans quelles circonstances. Seulement que ça arrivera.

Un soupir, alors qu’elle sait aussi bien que lui que les blouses n’en ont pas finis avec eux. Je voudrais tellement qu’ils arrêtent… ça fait mal. Elle grimace au souvenir de la déchirure. Le nom est approprié. A senti son corps, son âme, son être tout entier se déchirer, se modeler sous une forme nouvelle. Devenir une autre. De Mabel, elle n’a que l’apparence. D’X014… elle ne sait pas encore. La crainte, l’angoisse. La peur des coups. Petite souris de laboratoire.

Sourcils froncés, alors qu’elle fait taire le nœud au creux du ventre. Que la main se crispe sur la blouse dévastée que porte Amos. Avant de trouver à nouveau celle du géant, de crocheter ses doigts aux siens.

Tu promets ? elle demande, la voix chargée d’espoirs déjà morts ; tués dans l’œuf.

Elle pourrait regarder, s’assurer qu’il y arrivera. Se raccrocher à cette certitude, pour les années à venir. L’assurance de sortir d’ici, un jour ou l’autre. Mais elle n’a pas la force d’assassiner un peu plus ses désirs de liberté.

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14/02/2024

Elle est partie chercher dans le fil ; il ne le devine pas, n'en sait finalement rien. Juste ces mots, ceux remplis d'un espoir dont il avait besoin, pour ne pas se crever face aux murs. Il le reverra ; quand, où, comment ? Il n'en sait rien ; et peut-être ne vaut-il mieux pas le savoir, pour ne pas crever de désespoir, pour se dire que ça ira.

Ne pas savoir que ça ne sera pas avant quarante ans le sauve.

"Un jour, on aura plus mal..." Ca, ça, c'est une promesse. Une qu'il peut faire, parce que de toute, ça sera soit la mort, soit réussir à s'échapper. Et morts, plus personne ne souffrira ; ils cesseront enfin de subir les lubies de ces gens-là.

Mais il préfère la fuite.
Préfère dire qu'il abattra les murs de leur prison.

Et ses doigts emmêlés au sien, il promet. "Ouais." S'arme d'un sourire, alors ; qui détend un peu ses traits ; jamais assez, mais tout de même.

S'il revoit son frère, ça veut dire qu'ils seront dehors, un jour.
Ca veut dire qu'il ira la chercher, au-delà des murs.

Ils tomberont en lambeaux ; il pleuvra du bêton.
Et le sang des tortionnaires coulera,
imbibera le sol, comme leurs larmes.

"Nous aussi, on se reverra, Mabel." Définitivement ; j'viendrais ; il survivra, à tout, pour elle, pour son frère.

Mais déjà, déjà, la porte s'ouvre ; et il entend alors le bruit de leurs pas et le dégoût revient immédiatement. Alors la bête lâche la main de la belle et il tente, il tente vraiment, en vain de se relever ; échoue, grogne, essaye de se débattre alors que des voix disent de l'emporter. "LÂCHEZ NOUS !!!" Hurle, de sa voix cassée, ses veines se remplissant déjà de cet excès de haine, de colère, de désespoir.

Celui-ci même qui s'empare davantage de lui, quand ils les voient attraper Mabel par les bras, pour l'éloigner d'ici, de lui, de la beauté de quelques promesses. "MABEL !" Sa gorge saigne ; il en sent le fer dans sa bouche ; et son coeur pulse si fort qu'il le sent jusqu'à dans ses tempes.

La bête envoie dans le mur un des hommes qui venait l'immobiliser ; mais c'est comme un marée qui s'abat sur lui, qu'une décharge électrique parcourt le corps et qu'il ne s'en relève plus.

Mais même à terre, il semble encore murmurer le prénom de celle qui lui a dit, qu'un jour, il reverrait son frère.
Et à ses fils, il veut croire.

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