Butterfly effect | NEAL

12/01/2023

butterfly effect

Small shifts in your thinking, and small changes in your energy, can lead to massive alterations of your end result.

Un dernier repas dans l'anonymat et le mensonge de la mémoire absente ; Aurea avait rougit face à la confiance étonnamment aveugle de Neal en sa capacité à œuvrer justement dans la conception de Merise. Elle s'était également émerveillée de l'âge de son cuisinier, puis pour ses capacités mutantes. Ensemble, ils avaient partagé un nouveau moment de complicité alors que la brèche s'était creusée.

Et finalement, c'était un peu plus tôt que d'ordinaire qu'Aurea s'était montrée fatiguée ; parfois pensive ou perdue. Et ce fut ainsi que son esprit avait préparé le terrain au retour de sa mémoire.

Il fallut cependant attendre la soirée pour que la mutante sente avec plus de virulence les prémices de son malaise intérieur. Et cela l'avait mené à se rappeler. D'un père absent jouant un rôle à une mère tuée des mains de son autre père adopté.

L'esprit lui avait alors fait mal à en crever.
Jusqu'à la déchirer de part en part intérieurement.
Jusqu'à la réduire en lambeau.

Au bout du chemin, Aurea avait révélé son potentiel sous le regard inquiet de Darius et Willow qui l'avait vu pour la première fois user différemment de sa mutation. A l'issu de cette énième expérience qui avait brutalisé sa psyché et son corps, Ascii avait eu besoin de repos.

De beaucoup de repos.
Et de quelques ratés pour parvenir à comprendre les contours de sa nouvelle évolution.

Aux côtés de Merise, elle s'était échinée pendant des heures à faire des tests ; jusqu'à s'essouffler, jusqu'à s’épuiser. Comme si, tout à fait inconsciemment, elle avait cherché à noyer ses souvenirs encore douloureux dans une marée de travail intérieur.

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Quelques jours plus tard, Aurea se sentait encore bousculée par ses souvenirs qui lui revenaient dans ses cauchemars, par la voix de cette mère qui la hantait avec mépris et haine. Pour autant, désormais, elle savait où trouver son père biologique ; celui qu'elle avait longtemps espéré entre les murs lugubres du sous-sol de sa maison familiale.

Et si elle vouait une affection sans borne à Darius qui l'avait accepté comme sa fille, Ascii était de ceux possédant un cœur assez gros pour avoir deux pères. Plus timide dans son affection à l’égard de son géniteur, elle avait désormais conscience de ne pas le connaitre autant qu'elle l'aurait voulu ; pour autant, elle était tout de même bouleversée à l’idée de le revoir tandis qu'elle se rendait jusqu'aux portes de son duplex.

Arrêtée devant chez lui, elle resta là avec un sac regroupant quelques paquets de chips et des boissons. Le regard brun fixé sur le vide et l'autre main libre dans la poche de sa veste où elle tenait fermement son portable, elle hésitait.

Désormais, elle comprenait les tentatives de Neal.
Elle comprenait ses messages cachés.
Ses mots à double sens.

Elle comprenait enfin combien il avait dû souffrir de devoir jouer un rôle distant avec elle pendant son amnésie, simplement pour la préserver. A sa manière, il ne l'avait pas abandonné ; il avait toujours été là également. Et pour cela, elle voulait le remercier.

Gonflant les joues, elle expira longuement – afin de chasser (tant bien que mal) son anxiété – avant de frapper à la porte de l'appartement. Evidemment, toutes les autres sécurités permettant d'accéder à l'entrée de Neal avait été passée sans grand mal par Ascii et finalement, c'était une simple porte qui lui causait bien plus d'inquiétude.

Alors que Neal ouvrait la porte, elle n'avait pas bougé d'un iota ; elle était là, figée sur place, le rouge monté aux joues réhaussant ses tâches de rousseurs. Habillée d'une veste qui dissimulait un débardeur blanc et d’un jean brut, ses longs cheveux bruns encadraient son visage.

« Bonjour.. En.. Enfin, bonsoir. » Oui, puisqu'il était dix-huit heures passées. « J-j'ai apporté des chips. » Lâcha-t-elle en tendant le sac plastique, consciente que Darius avait prévenu Neal du retour de sa mémoire. « Je.. Sais que je débarque à l'improviste, m-mais enfin, je voulais te faire une surprise. » Rougit-elle alors que les mots se bousculaient au bord de ses lèvres. « J'espère que je ne te dérange pas ? » Demanda finalement Aurea, prête à disposer si cela était le cas, bien évidemment.

@Neal A. Callaghan

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28/02/2023

BUTTERFLY EFFECT
@Aurea Sinclair & @"Neal"

TW : Alcool, signes de dépressions...

Le « tic-tac » de l’horloge accroché au mur du salon était le seul bruit qui brisait le silence de l’appartement. Un bruit, certes peu audible, mais qui insupportait de plus en plus Neal, dont le tressaillement de sa jambe trahissait son stress et son anxiété. Sa main droite s’agitait légèrement au-dessus de la flamme de sa bougie, manipulant la flamme avec précaution et maîtrise. Après une centaine d’années à vieillir avec sa mutation, il la maîtrisait à la perfection. Ou presque. Le dernier dérapage incontrôlable remontait à 2024, lorsqu’il a appris que Lucy était morte. Il observa un instant le phénix qu’il venait de créer s’envoler dans son salon avant de le faire disparaître d’un claquement de doigts. Penser à Lucy lui fit inévitablement penser à Cara. Sa voisine à la chevelure de feu. Il hésita un instant à aller toquer chez elle avec une bouteille de vin, pour penser à autre chose. Pour lui changer les idées. Pour penser à autre chose qu’au message que Darius lui avait envoyé il y a quelques jours : Aurora avait retrouvé la mémoire. Le stress et l’angoisse ne le quittaient plus depuis cette annonce.

Comment allait réagir sa fille vis-à-vis de lui ? Voudrait-elle continuer à lui parler ? Il ne savait pas. Il avait peur. Peur de la perdre de manière définitive. Il n’avait pas osé lui téléphoner ou à minima lui envoyer un message. Plus d’une fois, il avait commencé à écrire quelque chose avant de se raviser et d’effacer le message. Par peur. Par lâcheté. Par honte, peut-être. Un cocktail de sentiments à l’intérieur duquel il se perdait depuis ces fameux quelques jours.

Ses yeux bleus se posèrent sur son smartphone posé sur sa table basse, il hésita une fraction de seconde à téléphoner à Leta. Elle qui avait sûrement remarqué la détresse qu’il essayait de cacher derrière ses faux airs enjoués, sans parler de ses cernes qui bordaient ses yeux à cause du manque de sommeil qui le hantait depuis le message de Darius. Un manque de sommeil qui influait sur ses actions au sein des Riders. Oui, il devait téléphoner à Leta. Lui expliquer, lui dire qu’il avait besoin de temps, car un nettoyeur dans cet état pourrait faire des erreurs, compromettre leur sécurité à tous et c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait.

Son doigt fit défiler son répertoire jusqu’à la lettre « L ». Nouvelle hésitation. Voulait-il vraiment tout lui dire ? Se dévoiler de la sorte ? Un grognement s’échappa de ses lèvres. Oui. Il fallait qu’il en parle. Ce n’était pas si compliqué de parler à cœur ouvert, si ? Les légers coups contre la porte le sortirent de son dilemme intérieur, surpris, il releva la tête, observant sa porte d’entrée comme s’il avait rêvé. Qui pouvait se tenir derrière la porte ? Personne n’avait sonné à l’interphone, ce ne pouvait être personne de l’extérieur. Un voisin ou une voisine, peut-être ? Il soupira et se leva de son canapé d’angle pour aller ouvrir la porte, le pas traînant. Il croisa son reflet dans le miroir à l’entrée et grogna de nouveau en passant une main dans ses cheveux pour les arranger un peu, déjà qu’il ne s’était pas rasé depuis deux ou trois jours, il ne voulait pas totalement ressembler à un dépravé en ouvrant la porte. Lui qui d'habitude mettait un point d'honneur a rester classe en toute circonstance...

Et la porte, Neal l’ouvrit et il resta figé devant le visage qui apparaissait devant ses iris. Sa fille, en chair et en os. Il observa son visage emplit de douceur, ses joues rougies parsemées de tache de rousseurs, sa voix parvenait à peine à ses oreilles tant il avait l’impression d’avancer dans du coton. Néanmoins, il avait compris ce qu’elle lui disait, qu’elle avait apporté des chips. Qu’elle voulait lui faire une surprise. La plus belle aux yeux du mutant. Et enfin sa question finale, cet espoir de ne pas le déranger.

Il ne parla pas, aucun mot ne parvenait à passer la barrière de ses lèvres. Non. Le torrent d’émotions qu’il ressentait l’en empêchait, toute l’inquiétude qu’il avait ressentie, tout ce stress et cette angoisse semblaient disparaître, le libérant de son poids étouffant. Et finalement, il esquissa un mouvement. Un mouvement paternel, d’une douceur sans équivoque. Il prit Aurea dans ses bras, la tenant contre lui, respirant son parfum. « Je suis tellement désolé » Murmura-t-il enfin. « Désolé pour tout. Je ne savais pas. Je ne savais pas qu’elle était enceinte, je serais resté sinon, je ne t’aurais jamais laissé entre ses griffes. Je… Je... » Sa voix se brisa. Il lutta contre les larmes salées qui envahissaient ses yeux, ne les laissant pas couler.

Il lâcha finalement sa fille, s’effaçant par la même occasion du pas de la porte pour la laisser entrer, lui signifiant ainsi que non, elle ne le dérangeait aucunement. Refermant la porte derrière eux, Neal enfonça une main dans la poche de son survêtement. « Bienvenue chez moi. Assieds-toi sur le canapé, je t’en prie, je vais nous chercher à boire. Qu’est-ce qui te ferrait plaisir ? » Il se dirigea vers son bar, ce soir, pas de soft, il avait besoin d’un verre un peu plus fort pour se remettre de ses émotions, c’est pourquoi il se servit un verre de whisky. « J’ai du coca au frigo si tu veux. Ou de la bière ou du vin ou… Ce que tu veux »

Neal attrapa un récipient pour les chips avant de revenir dans le salon pour déposer le tout sur la table basse et s’installea sur son canapé, non loin d’Aurea qu’il observa comme si elle était la plus belle chose qui existait sur terre. Ce qu’elle était, à ses yeux. « Je ne sais pas trop par quoi ou par où commencer… Mais je te propose de commencer par le début, à savoir comment tu te sens ? Darius m’a prévenu que tu avais retrouvé la mémoire, que ça n’avait pas été facile. Je… Suis tellement désolé » Encore des excuses, oui. Probablement qu’il finirait par agacer la brune avec ces mots. Mais elle devrait s’y habituer, car il n’était pas près d’arrêter. De son point de vue, 25 ans d’absence valaient bien des milliers d’excuses.

12/01/2023

butterfly effect

Small shifts in your thinking, and small changes in your energy, can lead to massive alterations of your end result.

Figée sur le pas de la porte de Neal, Aurea ne se rendit compte qu'elle avait retenu son souffle que lorsqu'il la prit dans ses bras et commença à s'excuser. Là, elle eut l'impression qu'un trop plein d'air se bousculait dans sa gorge. La panique de la proximité soudaine mêlée à des excuses qu'elle ne comprenait pas tout à fait, firent qu'Aurea se focalisa tant bien que mal sur son souffle, afin de ne pas montrer qu'elle paniquait. Son regard brun se zébra d'un éclair violine tandis qu'elle invita silencieusement Merise à demeurer muette.

Finalement, en quelques battements de cils, la lueur violette avait quitté ses iris tandis que Neal relâchait la mutante. Alors même que son attention se fixait sur les traits de son père biologique, elle l'observa avec une pointe de tristesse ; parce qu'elle avait capté son désarroi et s'en sentait paradoxalement responsable.

Ainsi, par honte, elle ne répondit rien et avança plutôt en s'accrochant à son sac de paquets de chips. Un maigre sourire passa sur ses lèvres alors qu'elle le remercia silencieusement pour l'invitation. Entrant alors dans l'appartement, elle s'arrêta au niveau du salon et observa les alentours un instant.

Tandis que ses souvenirs n'étaient qu'un brouillon, Aurea avait la sensation de redécouvrir les lieux qu'elle avait dû arpenter une fois ou deux. Il fallait dire qu'elle se souvenait de leurs retrouvailles ; elle se souvenait qu'ils n'avaient eu guère eu le temps de se découvrir, d'apprendre à se connaitre.

« Je.. Un coca, s'il te plait. » Se hâta-t-elle de répondre, parce que.. « Je ne bois pas d'alcool. » Justifia la jeune fille, une moue venant retrousser le bout de son nez.

Son esprit était tout pour elle.
Absolument tout.

Et l'idée même de l'altérer via une substance – quel que soit sa forme – l'angoissait davantage encore. Alors, elle s'était promit de tenir en respect toute forme de drogue ou d'alcool.. De plus, pour l'alcool, elle n'en appréciait guère le goût.

S'installant dans le canapé, elle déposa soigneusement le sac de chips sur la table basse et attrapa son portable dans la poche de sa veste. Geste mécanique trahissant sa nervosité, elle jouait avec l'appareil en regardant Neal revenir et s'occuper des chips.

Lorsqu'il entama la conversation, Aurea était encore muette.. Mais cette fois-ci, elle sembla davantage pensive ; comme pour trouver les mots justes, comme pour partager convenablement sa pensée.

« Je crois que je vais.. Plutôt bien. » Avoua-t-elle, d'un timbre hésitant en scrutant un moment son père avant de pincer les lèvres. « Tu n'as pas à t'excuser. » Tenta-t-elle tandis que le rouge lui montait aux joues. « Je ne t'en veux pas. » Confia Clover avec un peu plus de confiance tandis qu'un léger sourire ourlait ses lèvres. « La seule responsable de .. » Ses malheurs ? « .. De tout ça, est morte. » Lâcha-t-elle avec pragmatisme tandis que son sourire se flétrissait. « S.. S'il y a une personne à qui j'en veux, c'est un peu à moi-même. Je n'ai pas l'impression d'être assez forte. » Le regard se baissait et la honte se devinait dans son timbre.

Tout cela parce qu'elle songeait à toute l'inquiétude qu'elle avait suscité.
A ce qu'ils avaient dû faire pour la libérer.
Pour l'aider.

« C'est à moi d'être.. Désolée. » Souffla-t-elle en évitant son regard. « T.. Tu ne savais pas que j'existais et j'ai pourtant été un fardeau. » Cette éducation que sa mère lui avait inculquée demeurait gravé dans son esprit ; celle-là même qui tentait désespérément de l'effacer de ce monde. Comme si Aurea n'aurait jamais dû exister.. Quel que soit son nom ou sa vie.

Le visage signant légèrement à la négative, elle redressa le menton ; son regard brun revint ensuite croiser celui de Neal alors qu'elle tentait d'esquisser un sourire tendre. « Merci de t'être inquiété pour moi. Tu as tenté de prendre soin de moi, même si je ne me souvenais de rien.. Ça n'a pas dû être facile pour toi. »

Finalement, Aurea avait de qui tenir lorsqu'il était question d'être désolée.
C'était un fait.

@Neal A. Callaghan

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28/02/2023

BUTTERFLY EFFECT
@Aurea Sinclair & @"Neal"

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« Pas de substances pour venir altérer ton esprit de génie ? Tu as raison » Dit-il dans un sourire en réponse à sa fille tout en la rejoignant dans le salon, déposant sur la table les verres contenant leurs boissons respectives et le saladier dans lequel il mit les chips. Les premiers mots d’Aurea rassurèrent le père inquiet qu’il était, elle allait bien, enfin autant qu’on le pouvait après ce genre d’expérience, supposait-il.

Un sourire rassuré étira les lèvres de Neal lorsqu’elle lui assura qu’elle ne lui en voulait pas, ça ne suffirait certainement pas à apaiser son sentiment de culpabilité, mais c’était un bon début. Il savait très bien que la responsable de tout ce drame était enfin morte, il avait vu le corps de ses yeux, mais une petite partie de son cerveau, une petite partie de lui ne pouvait s’empêcher de penser qu’il aurait dû faire plus. Qu’il aurait dû savoir. Et c’est pour cela qu’il s’en voulait à ce point. Tout comme il s’en voulait pour la mort de Lucy. Il fronça soudainement les sourcils lorsqu’il l’entendit dire qu’elle avait l’impression de ne pas être assez forte. Foutaises. À ses yeux, elle l’était plus que n’importe qui parce que plus d’une personne ne se serait pas relevé d’une telle expérience. Le mutant balaya donc le commentaire de sa fille d’un mouvement de la main « Pas assez forte ? Tu rigoles ? Peu de personnes auraient réussi à avancer après avoir vécu tout ça. Toi, tu as trouvé la force de le faire, même si c’est difficile. Tu es une personne forte Aurea, même si tu ne t’en rends pas encore compte. Garde bien ça en tête. Ils n’ont pas réussi à te détruire, tu t’es relevée. C’est la plus belle des victoires. »

Il porte son verre à ses lèvres pour goûter au nectar alcoolisé alors qu’elle continuait sur sa lancée, s’excusant à son tour, lâchant qu’elle était un fardeau, ce qui eût pour conséquence d’un nouveau froncement de sourcils de la part de Neal qui lui laissa pourtant le temps de finir par ses remerciements, avant de commencer à parler. « Je voudrais déjà que tu t’enlèves de ta tête cette idée stupide. Tu n’es pas un fardeau, bien au contraire. » Il posa son verre sur la table tout en la regardant de son regard qui mêlait sérieux et tendresse. Qu’est-ce que Malia avait bien pu lui dire pour qu’elle pense ça ? C’était inconcevable à ses yeux de traiter de la sorte ton propre enfant. « Malia était une personne affreuse. Gangrénée par la haine. Elle avait peur, tout simplement de cette chose qu’elle ne connaissait pas, de cette mutation. Et la peur entraîne bien souvent la haine, j’ai pu le voir à de nombreuses reprises » Il soupira, passa une main dans ses cheveux, « J’aurais dû continuer à la surveiller… Je savais bien son point de vue sur les mutants. J’aurais dû être plus… Professionnel et garder un œil sur elle » Et tout ça ne serait jamais arrivé, se retint-il de lui dire. « Quant aux inquiétudes, je m’inquiéterais toujours pour toi, je suis ton père. Tu n’as pas à me remercier, c’est ce que sont censés faire les parents… Et même si ça n’a pas été facile, ce serait mentir de prétendre le contraire, j’étais heureux de t’avoir avec moi, surtout lors de nos petits rituels repas. J’espère, d’ailleurs que tu accepteras qu’on en fasse d’autres ? » Il posa une main sur son épaule dans un geste de tendresse « Mais même si ce n’était pas facile, ce n’était pas de ta faute, d’accord ? »

Sa main piocha quelques chips dans le saladier, lui rappelant le dernier repas qu’ils avaient fait, quand Aurea lui avait dit qu’elle avait acheté une dizaine de kilos de pommes de terre, ça lui avait fait rire ce petit souci de proportion. Ce qui lui donnait une idée de repas pour ce soir, il possédait des pommes de terre, alors, comment ignorer l’appel des frites maison ? « Comment va Merise ? » Demanda-t-il en se levant du canapé pour aller chercher dans sa cuisine ouverte le sachet de tubercules, un économe, une planche à découper, un saladier qu’il remplit d’eau et un couteau pour confectionner les frites. Revenant auprès de la demoiselle, il posa le tout sur la table, un petit sourire amusé au coin des lèvres « Il me semble que je t’avais promis une fournée du frite maison la dernière fois. Enfin, si tu veux rester manger, bien entendu » Il dégusta de nouveau une gorgée de whisky, il sentait qu’il allait mieux, que plus la soirée passait, plus le poids qui pesait sur son cœur depuis des jours s’effaçait doucement. « Tu as peut-être des questions sur moi ? Sur ce que j’ai fait de ma vie, tu es peut-être curieuse d’en savoir plus ? Enfin, je sais qu’on en a déjà discuté, mais, si tu as d’autres questions, je serais un véritable livre ouvert » Ou presque. Il était hors de question qu’il lui parle des Riders, ce point serait le seul chapitre de son histoire qu’il n’allait pas développer.

12/01/2023

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Small shifts in your thinking, and small changes in your energy, can lead to massive alterations of your end result.

Un sourire amusé arqua les lèvres d'Aurea au sujet de l'alcool ; si l’argument de la substance pouvant altérer son esprit était une excuse parfaite, ce n'était pourtant pas la première siégeant au sommet de sa liste de raison. « En fait, je n'aime juste pas le goût. » Grimaça-t-elle avec une pointe de malice avant de retourner à un sérieux plus timide. Parce que sous la surface rougeoyante de la demoiselle hésitante, demeurait une jeune femme à l'humour innocent et rafraichissant. Du moins, c'était plus ou moins ainsi qu'elle tentait de concevoir les choses.. Lorsqu'elle ne considérait pas simplement que son humour était décalé.

Oubliant sa capacité à faire rire, la Sinclair pinça plutôt les lèvres concernant sa force hypothétique et les épreuves qu'elle avait vu passer durant sa vie. Entendre son père biologique louer ses louages lui fit crisper sensiblement les mains entre elles tandis qu'elle baissait les yeux vers ses genoux. « J'ai souvent triché.. » Confessa-t-elle, persuadée que son isolement répété et son refuge dans le virtuel n'avaient été qu'une façon de contourner le problème bien réel de ses traumatismes. « Et puis, j'ai eu de la chance, aussi. » Aurea était tombée sur les bonnes personnes, au bon moment ; peut-être était-ce ainsi que le karma avait voulu équilibrer la balance de ses malheurs. Elle n'en savait trop rien.. Et elle ne cherchait pas réellement à savoir. Tout ce qui comptait, c'était que ses proches demeuraient dans sa vie, parce qu'ils comptaient plus que tout. Ils étaient sa famille ; celle qu'elle s'était façonnée.

« M-.. Mais, enfin.. Je ne dis pas que tu as tort. Juste que je crois que j'ai eu de la chance dans mon malheur. » Se hasarda-t-elle à souffler en reposant son regard sur Neal alors qu'un sourire plus léger revint étirer ses lèvres.

Le doux rictus se changea finalement en moue tandis que son père démentait le fait qu'elle soit un fardeau. Une part d'elle aurait voulue lui dire que son idée n'était pas stupide parce qu'elle était bien trop intelligente pour avoir des idées stupides mais elle se retint. D'abord parce que c'était affreusement arrogeant, ensuite parce que c'était un humour un peu trop décalé, voir mal placé, au vu des circonstances.

Au nom de sa mère, elle zappa toutes ses pensées teintées d'humour et se sentie happée vers un trou noir émotionnel. Une ombre l'enveloppa avec froideur alors qu'elle se crispait, sur la défensive. C'était instinctif, animé par une peur viscérale. « Je.. Elle n'est plus là. » Murmura Aurea, plus pour elle-même que pour Neal avant de finalement froncer les sourcils. Son esprit s'était arrêté sur une pensée. Un mot. Une parole. « Professionnel ? » Oui, c'était ce qu'il avait dit. « Je sais que.. 'fin, je sais que je suis un accident. » Ce mot était terrible.. Et surtout, terriblement rôdé dans l'esprit d'Aurea. « Mais tout ça, c'était pour le travail ? » Tout ça ? Oui, sa venue au monde.

Et si d'autres auraient pu s'en offusquer ; Aurea, elle, cherchait plutôt à comprendre.
C'était ce qui lui permettait de garder la tête hors de l'eau.
Depuis toujours.

« Oui.. Oui bien sur, on va continuer nos repas. » Acquiesça-t-elle distraitement. « .. Ce sont un peu mes seuls repas équilibrés de la semaine alors.. » Marmonna-t-elle ensuite, tout aussi distraitement avant d'ouvrir grand les yeux. « Enfin, je veux dire que .. Enfin, la cuisine, ce n'est pas ma spécialité. » Ça, on s'en serait douté.

Aurea regarda ensuite son père se lever tandis qu'il l'interrogeait concernant Merise. Elle réfléchit un moment avant de répondre, plus détendue. « Bien.. Je crois qu'elle développe son caractère. Du moins, ce qu'on pourrait assimiler à un générateur d'humeur basé sur ce qu'elle a pu récolter d'informations. » Etrange mais vrai. Enfin.. C'était ce que se disait Aurea. « Et de ce que je comprends, elle n'aime pas trop Dad.. Darius. Quand je n'allais pas bien, Merise et lui se sont.. Enfin, je crois qu'ils ont eu un différend. » Grimaça la mutante alors que Merise se manifestait en utilisant la domotique de Neal.

« Monsieur Sinclair a été tout à fait désagréable. Je le suspecte de me prendre pour Clippy. »
« Clippy ? »
« Oui, le petit trombone dans le logiciel de texte datant du siècle dernier. »
« Oh !! » Réalisa Aurea avant de rire un moment jusqu'à reporter son regard sur les pommes de terre et cligner des yeux. « Ah ! Bonne idée ! »

Comment pouvait-elle refuser des frites ?
C'était inconcevable.

« Tu veux de l'aide.. ? » Tout dans sa voix laissait présager qu'elle n'avait pas envie d'aider mais qu'elle était trop bien élevée pour ne pas se proposer.

Attrapant une chip, elle se focalisa un instant sur le fait de la déguster tandis qu'elle songeait aux questions qu'elle pouvait poser à son père. Ce fut, évidemment, ce moment-là que choisit Merise pour balancer sa créatrice..

« Aurea a déjà fouillé votre dossier classé confidentiel au FBI. »
« Merise ! » Gronda Aurea, rouge comme une pivoine. « Je.. Enfin, j'étais curieuse et.. Merise, silence ! »

Bonne idée.
Merise était mieux silencieuse.
Ahem.

« Mh.. Je me demande juste.. Quel âge tu as ? Et ta mutation, elle est comment ? Comment tu l'as découvert ? Et tu la maitrises bien ? Elle continue d'évoluer ? Ça s'arrête peut-être un jour ? » C'était censé être une question, ça ? Ascii attrapa son coca pour se noyer dedans tandis qu'elle se rendait compte qu'elle y avait surement été trop fort. Oups.

@Neal A. Callaghan

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