like father, like daughter (love)

13/02/2023

like father, like daughter
@osmond rose & @love craft

cw: mention travail du sexe, paranormal.

Un tremblement secoue les murs épais du Noctal, remue les lourdes tentures rouges comme rien ne les a jamais remuées avant ; un peu de poussière tombe du plafond, dérangeant les corps alanguis dans les alcôves et les boudoirs. L’atmosphère décadente et lascive de la maison close se trouble d’un peu de murmures et de questions inquiètes, que les filles calment immédiatement. Au milieu de cet océan sombre, chaud, et traversé de coursives, la silhouette altière d’Augustina marche d’un pas sûr. Elle cajole certaines de ses pouliches, félicite les plus diligentes pour avoir immédiatement distrait les client.e.s de leur petit affolement ; c’est que le Noctal a sa réputation et tout le monde y entre avec au moins autant d’excitation que d’appréhension.
En d’autres circonstances Augustina se serait délectée de ces petites moues tracassées que tirent les animaux de sa jungle - parce qu’ils ont raison d’avoir peur - mais cette nuit l’effroi ne vient pas tout à fait des activités de son négoce.

“Love!” scande-t-elle après avoir atteint le second étage où l’enfant maudite aime se percher. Quand Augustina, parée de ses belles étoffes satinées et brûlantes, rencontre enfin la silhouette de celle qu’elle est venue chercher, il y a dans son expression un mélange de soulagement et d’agacement, comme quand une mère retrouve son garnement après des heures de cache-cache non sollicitées.
“Love.” Augustina se plante sur ses appuis, une main balayant théâtralement l’air chargé d’une odeur d’encens. “Stop whatever you're doing and go tell your father to stop—well! whatever he's doing.” Sous son ton rauque de fumeuse de cigares, et malgré le ronronnant habituel de sa voix, il y a l’ordre ; ce n’est pas une suggestion. Il en coûte à la madone de devoir demander à ce mouton noir et gringalet de l’aide mais si elle se rend elle-même dans les souterrains du Noctal elle n’est pas sûre d’en revenir entière - ou de pouvoir s’empêcher d’arracher le seul œil qu’il reste à Osmond.
Augustina replace d’un geste royal l’une de ses longues tresses démises à cause de sa course, se réarme de panache et calme sa respiration saccadée. Elle entame déjà une volte-face pour laisser là Love, mais l’inspecte intensément d’un dernier coup d’œil critique - secrètement concerné. “And while you're at it, get some food from the kitchen. You look like shit.” Un claquement de langue désapprouve (comme toujours) le régime alimentaire de Love, qu’elle garnirait de plats riches et nourrissants si ça ne tenait qu’à elle. Sur ces paroles dénuées de fard, elle s’éclipse et retourne à son royaume.

Quand Love sera descendue de ses deux étages, puis encore d’un étage en passant par des longs escaliers privés et creusés dans la roche, un nouveau grondement l’accueille derrière la porte blindée qui marque les appartements d’Osmond.
Une lumière anormalement forte et irisée peut être infiniment visible par les minuscules interstices. En ouvrant la porte, une énergie brillante inondant la pièce aveugle instantanément Love. “Close the damn door!” Un vent crayeux fait s’envoler feuilles et schémas dont certains se plaquent contre la carrure de Love ; du mobilier a été renversé, brisé, cassé, d’immenses traces de griffures couvrent les murs en pierre et les tapisseries anciennes. Quelque chose passe près de Love, la frôle et la brûle légèrement comme si une kyrielle de tisons traînait dans le blanc immaculé continuant de les aveugler ; le mouvement est pesant, et s’il est impossible de deviner la stature que peut avoir cette chose, on la devine sans peine plus grosse qu'un cheval.

Un bam retentit brusquement derrière Love.
Osmond a refermé la porte de ses appartements qui font tout autant office de bureau d’étude et la lumière aveuglante s’est elle aussi brusquement éteinte. Le vent est retombé. Plus rien ne bouge dans la salle. Les feuilles et schémas retombent comme une nuée de feuilles automnales. Ses mèches grises en désordre, le verre droit de ses lunettes fissuré, Osmond continue de s’appuyer contre la porte comme si leur vie en dépendait (possiblement). Ses allures sombres et orageuses s’illuminent d’une certaine indulgence en considérant la présence de sa fille. Comme si rien ne venait de se passer et que Love ne pouvait pas voir l'état de la pièce, il demande, de sa voix calme et feutrée à l'accent sophistiqué. “What are you doing here my darling?”

06/04/2023

only if we rewrite history, would we be happy
cw:

“Dad’s awake.” La terre tremble et les yeux de Love se décollent paresseusement de son écran, écoute et profite des vibrations. “Maybe he’s bringing me an adlephe.” Rire feutré à la créature d’ombre qui l’accompagne. Les deux longues pattes se plantent devant la figure monstrueuse, des rire aigus qui imitent ceux de Love. Pourtant, Love ne bouge pas de son royaume de couvertures et de coussins, chantonne la berceuse de son enfance au rythme des ondes de choc. “Baaaah baaah, black sheep.” Elle tombe un peu sur le côté, pose sa tête contre l'abdomen de ce qui ressemble à une araignée (l’anatomie est plus inspirées des créatures maritimes, cependant), envoie un message à son pater. anything fun?. On la coupe dans son amour de la technologie quand on s’égosille sur son nom.
“Love!” et pourtant, il y a si peu d’amour, dans la voix d’Augustina. Love tend la tête en arrière, le corps définitivement renversé, sens-dessus-dessous. Ses yeux brillent dans l’obscurité, renvoient les rayons de lumière qu’apportent la présence d’Augustina. “Why don’t you go tell him? I’m their child, not your messenger.” Augustina appuie son autorité et le soupire est là. “Alright.” Momo, sous elle, disparait soudainement, Love tourne sur son ventre, et l’aignée de mer ressurgit, l’aide à sortir de son royaume de plushies. La créature d’ombre grimpe sur l’arrière de ses jambes, se loge dans le dos de Love, et prend l'apparence d’un sac à dos. “You look like shit. – Thanks for the compliment.” Elle lui colle un smack sur les lèvres et s’en va dans un rire rauque, qui démontre le peu d’heures que Love a accumulé sur les derniers jours.
Trois étages en dessous, quelques cercles des enfers plus tard, les rayons de lumière au sol attirent son attention. Momo, dans son dos, hisse sa désapprobation. L’ombre apparaît devant les yeux de Love, protège ses rétines. “Daaaad? – Close the damn door! – You have to say please.” Le ton est las, et elle tréssaute à peine à la brulure sur son bras. Le tout s’arrête aussi brusquement et Momo descend de son dos, se secoue, va explorer l’espace à la recherche de Joffrey. Elle ramasse quelques feuilles, jette un coup d’oeil vers celui qui l’a élevé.e. “You were making everything shake upstairs. Auggie is pissed.” Elle met un point d’honneur à l’appuyer. “Were you fucking Amy again?” Depuis que Love l’a appris, elle ne laisse jamais l’occasion à Osmond de s’en sortir sans un commentaire à ce propos. Elle redresse une chaise, dépose les feuilles, va chercher une nouvelle paire de lunettes dans un des tiroirs du bureau, les glisses sur le nez d’Osmond pour remplacer la paire brisée. “There, handsome.” Elle regarde les lieux, sans surprise. La description est usuelle, autour de Osmond.
Une des raisons pour laquelle elle l’aime vraiment.
“Whatcha doing?" Ses doigts suivent le sillon qui ont creuser la roche. “Can I help? Fuck Auggie.”
Heureusement qu'Osmond lui a appris l'importance de la ponctuation.
ft. @Osmond Rose

13/02/2023

like father, like daughter
@osmond rose & @love craft

cw: occultisme, bad parenting.

“You were making everything shake upstairs. Auggie is pissed. - Is she?” Osmond paraît concerné mais il ne l’est de toute évidence pas. Son petit air vaguement innocent est vite balayé par le haussement de sourcil las que la question d’après lui évoque. “Why, no.” Il passe outre le caractère intrusif et parfaitement malséant de ladite question tant sa fille l’y a habitué. “He's been at the ranch; for five days now.” Le ton détaché d’Osmond ne dit rien de la contrariété ressentie depuis que son amant s’en est allé faire la gueule, dans ce qui ressemble maintenait à leur maison de villégiature. Ces enfantillages sont parfaitement ridicules et Osmond n’a plus l’âge d’y jouer ; il a décidé d’ignorer le caprice d’Amy, d’attendre tout simplement qu’il lui revienne la queue entre les jambes une fois sa petite crise passée. Le fait qu’Osmond se soit doublement plongé dans ses recherches n’a évidemment rien à voir avec le fait de devoir s’occuper l’esprit et les mains en attendant que cet idiot aux yeux bleus et larmoyants lui revienne.

“There, handsome.” Osmond tend légèrement la nuque pour se pencher et laisser Love lui changer ses lunettes. Il ne réalise qu’alors l’état lamentable dans lequel était le verre droit. Que ferait-il sans elle. “Thank you my love.” A force de le lui dire, ça a fini gravé comme une identité. “Whatcha doing? - Mmh?” Osmond continue de s’appuyer contre la porte blindée, fermant un à un les dix verrous. Il ne pourra pas feindre l’innocence bien longtemps ; sa fille n’est jamais dupe. Et il ne lui a jamais demandé de l’être. “Can I help?” Le père esquisse une petite moue hésitante (il est ravi, il n’attendait que ça). “Fuck Auggie. - Ha!” Son rire court et sonore éclate comme un coup de fusil. Un sourire plein de dents se met à illuminer ses airs funèbres, triomphant et fier. “That’s the spirit.” Son index donne une pichenette sur le nez de Love. Dans son éducation somme toute bien faite, il lui a également toujours appris à aller contre les règles et les principes - un apprentissage paradoxal, dirions-nous chaotique, avec lequel Love jongle pourtant brillamment.

“I think I've finally managed to understand chapter four,” dit-il alors qu’il s’éloigne de la porte, passant devant Love pour rejoindre un épais bureau dans l’une des pièces attenantes. Il leur faut enjamber des tonnes de livres renversées par le récent incident pour arriver devant le grimoire qui accapare l’occultiste depuis des années. Il est religieusement posé sur un support en fer forgé et ouvragé, qui ne se renverse jamais et le retient de toutes les autres mains que celles d’Osmond. “I asked Laudna if she could bring me an Ajawa translator, but you know how your aunt is ...” Il referme et range quelques livres avant d’en revenir au grimoire. “She's probably lost in her limbo again,” conclue-t-il d’un air sombre et morose. De là à savoir s’il s’inquiète pour Laudna, ou regrette qu’elle ne lui ait jamais ramené un traducteur… “Anyway. I managed to translate the basics, as Ajawa is very similar to Muskum. And—” Il échappe un regard distrait vers la droite, où la créature de sa fille s’en prend aux livres renversés. “Can you tell Momo not to eat the books? Kssss!” siffle-t-il entre ses dents, secouant la main comme pour le chasser. Il sait la mesure vaine, puisque Momo ne répond qu’à Love, et revient à son grimoire sur lequel son index continue de parcourir le parchemin manuscrit.

“And it turns out that the third paragraph is an incantation. I was halfway through when ... well, you interrupted me.” Le père adresse derrière ses lunettes un petit regard désapprobateur à sa fille. Regard qui dévie vers les légères traces de brûlure couvrant le bras de Love. “It opened a breach and something came out.” Tout parent digne de ce statut aurait vu aux marques de brûlures un mauvais présage, le signe que cette créature peut être dangereuse. Mais Osmond n’est pas ce que l’on peut qualifier d'un parent digne. “Would you like to stay while I try again?”

06/04/2023

only if we rewrite history, would we be happy
cw: expériences, créatures, langages

"Five days?! Are you sure he’s not dead?" Love a longtemps observé le jeu relationnel entre Amy et son père, trouve leur rapprochement fascinant. Surtout, elle est captivé.e par l’homme que devient Osmond, en présent de son amant. Elle découvre une facette jusque là inconnue de celui qui l’a élevé.e. "Is that why you’ve been such in a sour mood ?” Pause. “Well, more than the usual.” Ce n’est, techniquement, pas vrai. Mais Love adore tout particulièrement agacer Osmond sur le peu de fibre humain qu’il lui reste.
Le mutant voit ça comme une faiblesse.
Love voit ça comme une couche en plus dans la personnalité multiple que peut avoir Osmond, pareil à ces serpents qu’il affectionne tant. Ce n’est pas parce que la mue part, que l’avant n’existe plus.
Bref, une philosophie qu’elle partagera peut-être un jour.
Iels ont toute la vie devant elleux.
Et surtout, la science occulte n’attend pas.
Petite moue à l’évocation de Laudna, dont l’absence s’est faite ressentir pour Love. L’éternelle a étrangement fait office de figure maternelle et il y a des sujets dont elle ne peut parler qu’avec Dee. Ou alors juste la faire rougir furieusement quand elle demande comment Amy et Osmond font l’amour.
Love est bien au courant, en vivant dans une maison close.
Mais elle est là fille de son père. Elle aime la perversion de l’esprit.
"Momo’s just helping with the book. Not his fault he got claw instead of hands.” La remarque est chassée aussi vite que ça, offre un thumbs up rassurant à son familier. "You’re doing a very good job !" Clairement, elle n’a pas la même fibre éducationnelle que son père.
Son regard se pose sur le grimoire qui obsède Osmond depuis des années. Gamin.e, elle a été pris.e la main dans le sac, quand elle ne savait pas gérer ses émotions, une allumette au-dessus du livre. Un éclat de jalousie, face au temps que passait Osmond sur ses recherches.
Elle pensait qu’elle n’intéressait plus son père.
Ce qui a mené à des décisions bancales et radicales, pour glaner du mieux possible les yeux d’Osmond sur elle.
La science appelle ça une crise d’adolescence.
Love se penche vers le livre sacré, les mains fermées dans le dos, pour ne pas être tentée de le toucher, puis de se faire enguirlander par son père pour trop de curiosité. (les limites des règles et principes ne valent rien face à la possessivité de cet homme). "Something came out. – How queer was it ?" Coup d’œil amusé, ses yeux sombres survolent le-dit troisième paragraphe. "You know I could help with the translation ?" Ca fait des mois qu’elle travaille – en secret – sur une algorithme qui permettrait de traduire les langues occultes. Elle attend juste qu’Osmond s’extirpe de son vieux modèle de penser, pour accepter.
Love a toujours obtenu ce qu’elle voulait en allant contre son père : ses pouvoirs, son genre, son prénom, ses études.
Elle est persuadée qu’il attend le jour où elle s’emparera du grimoire personnellement pour invoquer une quelconque calamité, pour prouver à Osmond qu’elle sait le faire.
En attendant, elle accepte le rôle de l’assistante.
Peu d’hommes blancs aiment avoir leur rôle de leader fauchés sous leurs pieds.
Et elle aime autant qu’elle déteste un Osmond en colère.
Aujourd’hui, heureusement pour tous les deux, elle est de bonne humeur.
"Auggie’s going to be pissed.” Le sourire est long sur ses lèvres. "Momo ?" La créature d’ombre tourne ses nombreux yeux vers saon propriétaire, le livre couvert d’un bave étrangement noire. L’ordre n’a pas besoin d’être donné, que le familier perd sa forme, ne devient plus qu’on ombre sur le sol, qui remonte jusqu’aux pieds de Love. La mémoire de sa chose lui revient et elle retient un petit rire. Osmond Junior mangeait bien les livres (si quelqu’un en doutait).
De ses pieds, s’extirpe et s’étend une nouvelle ombre, qui ne prend pas de forme et se contente de recouvrit les murs, le sol, le plafond. Consolidation de l’espace. "That ought to absorb some of the vibrations.” La voix de Love est tordue par l’usage de son pouvoir, un grain grave, sombre, surnaturel.
Vraiment, la fille de son père.
ft. @Osmond Rose

13/02/2023

like father, like daughter
@osmond rose & @love craft

cw: occultisme, bad parenting.

Il y a toujours quelque chose de fondamentalement excitant à expérimenter avec sa fille quand bien même le visage calme et sévère d’Osmond ne le montre pas nécessairement. C’est une chose d’être assisté par lae premier.ère auxiliaire venu.e, c’en est une autre d’être assisté par quelqu’un qui s’enthousiasme à pareille mesure que lui à propos de phénomènes pourtant redoutables et par conséquent terrifiants. Osmond n’a jamais été particulièrement doué avec la partie relationnelle dans ses différentes éducations ; principalement parce qu’il est né à une époque où on s’attachait peu aux enfants puisqu’il y avait de fortes chances pour qu’ils n’atteignent jamais la vie d’adulte ; aussi parce qu’il a toujours été impacté (entre autres choses) par l’éducation stricte et austère dispensée dans l’aristocratie britannique, protestante de surcroît. Trouver un domaine d’échange en dehors de la discipline et de l’apprentissage a toujours été pour lui une embûche dont il ne voyait pas l’intérêt de surmonter la difficulté. Love, avec ses questions incessantes, son appétence pour la science occulte et un degré flagrant de témérité inconsciente, a fragilisé ces fondations archaïques ; quand Osmond l’observe à la dérobée, il voit une jeune personne brûlante de curiosité (souvent morbide) et prompte à braver l’inconnu (sans mentionner les règles). Il voit ce qu’il y a, si ce n’est de beau, d’émouvant dans l’aventure parentale : guider son enfant par la main sur le chemin de l’existence et le doter d’assez de clés de compréhension pour qu’il puisse continuer seul.

Quand bien même cette guidance soit extrêmement discutable.
Et lesdites clés de compréhension sorties tout droit d’une obscure pédagogie maléfique.
At least they spend some quality time together.

“Auggie’s going to be pissed.” Un haussement de sourcil répond au long sourire. “I will take that as a yes.” L’oeil gauche et organique brille de bonheur derrière le verre des lunettes. Osmond déploie ses mains sur l’épais bureau pour rassembler ses notes éparpillées dessus, tout en observant discrètement Momo revenir vers Love et se transformer en son éternel sac à dos. Augustina lui fait souvent la remarque que sa fille devrait avoir des ami.e.s, une vie sociale - cela même si, dans leur monde, ami.e.s et vie sociale se résument en une poignée de scélérat.e.s et des activités peu recommandables. Osmond argue toujours en retour qu’il n’y a aucun mal à vouloir passer le plus clair de son temps avec ses propres ténèbres, ajoutant que Momo est sans doute plus intéressant et fascinant à fréquenter que n’importe quelle autre vermine de l’underground (Osmond est finalement comme n’importe quel autre père : s’il pouvait garder sa fille chéri.e toute sa vie auprès de lui, et empêcher quiconque de la lui enlever pour quelque obscure idylle, il le ferait) (il regardait souvent d’un oeil terrible et sévère le moindre garçon avec qui Love échangeait quelques mots, et depuis que sa fille a essayé de lui expliquer des sujets comme l’hétéronormativité, l’identité de genre et la non-binarité, Osmond a arrêté d’être discriminant : il adresse dorénavant ce même regard à quiconque a l’air de plaire à sa fille).

Les notes rassemblées autour du Traité il redresse à présent le sablier renversé dont le liquide rubicond reste pour l’instant au fond, puis s’éloigne subrepticement pour aller récupérer deux paires de lunettes noires avec protection latérale, dont il en tend une à Love. La luminosité de la pièce décroît en même temps, obligeant Osmond à relever ses yeux pour distinguer les ténèbres de Love s’épandre autour d’elleux. “That ought to absorb some of the vibrations.” Il n’y a pas de commentaire à ce sujet mais la façon dont le père opine signe son approbation. Love a bien travaillé la maîtrise sur son pouvoir ; il attend de voir si les ténèbres absorberont réellement les vibrations occultes pour se laisser impressionner. Aidé de ses notes où des phrases traduites l’aident à réciter le texte, Osmond recommence l’incantation dans un sérieux sombre et appliqué. Les premières secondes, la langue morte tchadienne ainsi récitée n’a aucun effet sur l’environnement. Jusqu’à ce que le contenu du sablier liquide se mette à couler à l’envers, comme si l’objet avait été retourné pour lancer un décompte. Osmond ne détache pas son regard de la lecture mais voit le phénomène se produire dans sa vision périphérique ; il étire alors l’un de ses bras dont la main vient se poser sur l’épaule de Love pour y exercer une légère pression et l’inciter à se rapprocher de lui.

Le phénomène se reproduit. Une lumière pure et aveuglante apparaît devant elleux, sortie de ce qui ressemble être une brèche d’un mètre de long dans le voile de (leur) la réalité ; la lumière croît de plus en plus, jusqu’à inonder complètement les souterrains, toutes pièces confondues. Osmond change sa paire de lunettes de vue par celle aux verres noirs. Il ignore si les vibrations sont bel et bien retenues malgré tout, car il demeure absorbé par sa lecture. Le vent crayeux se lève à son tour, remplissant l’air de particules difficilement respirables, tournoyant de plus en plus violemment (le peu de choses qui n’étaient pas déjà renversées finissent à leur tour renversées). Seul le socle du Traité et le Traité lui-même demeurent immobiles. Osmond doit tenir ses lunettes pour qu’elles ne s’envolent pas et il est tenté de faire la même chose avec sa fille. Un grognement épais ricoche au milieu du vent, puis il semble soudain limpide qu’une tierce présence les a rejoints, sans compter les vibrations de pas qui font trembler la pierre du sol. Grâce aux lunettes, il est possible de voir un minimum dans la luminescence surnaturelle : la créature passe devant elleux, piétinant les livres, hagarde. Quant à la brèche, elle reste ouverte même après qu’Osmond ait terminé l’incantation.

Un sourire léger germe sur les lippes de l’occultiste.
Avant de s’éteindre d’un coup ; en même temps que la puissante lumière s’est éteinte - encore. La brèche s’est refermée elle aussi et le vent est retombé.

“Darn it.” Osmond retire sèchement ses lunettes noires pour remettre ses lunettes de vue. Il remarque que le liquide du sablier ne coule plus qu’à l’endroit, signifiant l’absence totale de phénomène paranormal dans la pièce (ou peut-être voit-il mal, une goutte a possiblement échappé à son attention). Il relit ses notes calmement sans trahir sa frustration. “I must have mistranslated something in the last line ...”

06/04/2023

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cw: expériences, créatures, langages, peur de l'abandon

“Oh, wait!” Parce que Love a une série d’albums photos qu’elle planque dans sa chambre, et qu’elle doit donc entretenir, elle attrape Osmond par le bras, sort son téléphone à la vitesse de l’éclair, prend un selfie avec son père. “With the glasses now.” Parce qu’il est hors de question qu’elle rate ça dans ses souvenirs.
Elle sait déjà ce qu’elle mettra en légende: Experimenting with the old one et une série d’émojis maisons.
Quand elle glisse son téléphone dans la poche arrière de son jeans troué et abandonné, elle ne manque pas de lancer l’enregistrement sonore.
Important pour la recherche.
& commence l’expérimentation, qui fait vibrer au plus haut point son pouvoir. Elle serre les dents, s’appuie un peu plus que nécéssaire contre le torse d’Osmond. Mais elle ne veut pas lui donner matière (ni raison) de croire qu’elle n’est pas à la hauteur, le moindre écart pourrait être une raison pour qu’elle ne soit plus invité.e aux expérimentations de l’occulte. Alors Love se concentre sur son monde intérieur, là où réside ses propres ténèbres, au goût de sang et de ciment.
Sa résolution gronde et grandit.
Mais elle ne peut empêcher son ombre de se briser face à l’ennemi naturel, les rayons de lumières qui lui irritent l’âme, la brûlure à son bras qui se fait soudainement ressentir.
Elle n’enregistre pas la fin de l’expérimentation, les points lumineux directement dans ses pupilles, un souffle de l’outre-monde en simple souvenir.
Osmond ne la retient plus et elle s’effondre.
Ses genoux la rattrapent au sol, ses bras tendus s’assurent qu’elle ne tombe pas totalement. Elle a le souffle court, ses ombres qui lui reviennent.
Le contre-coup est plus fort encore, sent la violence de la lumière contre son pouvoir.
Elle est à bout, ferme les yeux, les lunettes glissent sur la sueur qui perle de son nez.
QUand elle sent l’attention d’Osmond sur elle, plus qu’elle ne le voit, elle lève un bras. “I’m alright.” Mais il n’y a que la souffrance dans ses cordes vocale et elle s’assied au sol, le dos appuyé contre les jambes de son père. “Just need a minute.”
ft. @Osmond Rose

13/02/2023

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@osmond rose & @love craft

cw: occultisme, bad parenting.

L’extrême concentration d’Osmond ne se rompt que trop en retard. Love est déjà affaissé.e, épuisé.e au milieu des piles de livres renversés, quand il cille, fronce ses sourcils sombres, et vrille la nuque dans la direction où il pense trouver sa fille. Avant de devoir baisser le menton. “Love … - I’m alright. - You’re not.” La sévérité perce le ton d’Osmond comme la pointe d’un couteau, vouée non pas à trancher le verbe éprouvé de sa fille, mais son propre tort : il s’en veut instantanément de l’avoir encouragé.e à rester pour la seconde tentative. Elle n’était pas prêt.e. “Just need a minute.” Osmond se penche, se plie même, afin que ses mains pâles viennent trouver les épaules avachies contre ses jambes. Ses larges paumes s’appliquent doucement sur les trapèzes, avec une bienveillance désolée. “You did well.” Il ne prétendra pas avoir tout vu de l’acharnement de Love à tenir bon dans la lumière, mais il suffit de contempler la salle pour remarquer que les dégâts ont été cette fois moindres. Osmond ne feint cependant pas une fierté soudaine et disproportionnée ; il n’insultera pas l’intelligence de sa fille. Ils savent tous les deux qu’elle fera mieux la prochaine fois.

Le dos se redresse quelque peu, soulageant ses lombaires (il est somme toute vieux, comme Love et Amy ne cessent de l’astiquer à ce sujet), et ses mains se déplacent elles aussi, venant trouver la tête de sa fille sur laquelle elles s’apposent. Il sent distinctement les nattes de Love courir de la racine de ses cheveux pour se jeter dans son dos, se rappelle la première fois qu’elle s’est coiffé.e de la sorte ; il lui semble que c’était hier ou il y a des années de ça. Le temps s’étire différemment dans la mémoire de l’Originel, mais une chose est certaine : il voudrait qu’il s’arrête cent ans au moins pour les passer avec Love, sans redouter que sa mortalité ne la lui arrache à tout moment et à tout jamais (il a dévoué l’une de ses recherches à trouver une solution à ce sujet, secret égoïste et controversable, mais bien gardé).

“Get up my darling. Let's go sit on something more comfortable than a pile of old books, shall we?” La tendresse de ses mains se dissipe en même temps qu’il les retire pour aider cette fois sa fille à se remettre sur pieds. Osmond se détourne uniquement pour refermer religieusement le Traité, puis il accompagne Love jusqu’au salon. Cheminement quelque peu complexe, au vu du chaos qui règne dans chacune des pièces. “Bloody hell,” ponctue l’occultiste, d’un ton mi-amusé mi-las, ”it's going to take ages to tidy everything up.” Il guide Love jusqu’au chesterfield étonnamment sauvé des griffures surnaturelles bien que couvert de toute la poussière tombée durant le premier cataclysme. “I'll make us some tea.” Les priorités du britannique, alors même qu’il enjambe mobilier renversé et lourdes tentures déchiquetées. Quand il revient quelques minutes plus tard il dépose la théière où il peut, avant de tendre une tasse à Love, la servir, puis se servir à son tour. Il s’assoit à côté d’elle sur le canapé quand, pourtant, il a davantage l’habitude de s’assoir à son siège de prédilection. “How are you feeling now?”

06/04/2023

only if we rewrite history, would we be happy
cw: expériences, créatures, langages, peur de l'abandon

Love a la fierté de son père.
Elle l’a admiré, avant de la faire sienne. Même si du haut de ses vingts ans (de vie avec Osmond), elle a encore tant à faire, avant d’arriver à son niveau. L’épuisement en est une preuve, un cruel rappel qui lui donne le tourni et l’empêche de se relever tout de suite.
Elle ne peut pas prétendre que tout va bien.
Love baisse la tête sous la caresse d’Osmond, échappe un maigre “thanks” au compliment.
C’est ce qui la construit, plus que tout ce que les employés dans les étages supérieures pourraient dire. La présence et les mots de son père.
“Get up my darling. Let's go sit on something more comfortable than a pile of old books, shall we? – I’m too old to sit on your lap.” Bien que ça reste toujours à déterminer d’où elle tient son humour.
Love prend appui sur Osmond, ferme ses bras autour du cou de l’originel, souvenirs de son enfance où elle pouvait passer des heures accroché.e à Osmond, animal féral retiré des décombres. “Feels like the good old days.” Où il n’y avait qu’elleux et une poignée de suiveurs d’Osmond en plus.
Un feulement de fatigue lui échappe, alors qu’elle se laisse guider difficilement entre un autre type de décombre, s’affale plus que de raison contre le chestefield. Ses doigts retrouvent déjà ses aspérités préférées dans le cuir, sa tête repose en arrière, dans un angle qui serait inconfortable pour tout le monde, sauf elle.
Elle ferme les yeux un instant et quand Osmond revient avec le thé, le cuir est chaud sous elle. Elle se redresse du mieux possible, tend les bras vers la boisson, avec son nuage de lait et trois sucres. “Next time, bubble tea’s on me.” Elle sourit de ce sourire de sale gosse, Osmond n’échappe pas à toutes les découvertes culinaires étranges de son époque. Plus que d’étendre leur palettes de goût, ce sont des moments chéris, entre un père et son enfant. “I feel like I’ve been shredded from the inside.” Elle étire sa nuque, une grimace qu’elle ne cache même pas. “I’ll roam at dawn.” Là où les ombres sont les plus longues, les plus délicieuses. Love tient son pouvoir des ombres, des siennes, mais surtout de celle qu’elle dévore sous le soleil.
Enfant des Ténèbres.
Elle appuie sa tête sur l’épaule d’Osmond, ferme les yeux un instant. “I think your tone is wrong, in the last part. That’s why the opening weakened.” Elle avance ça avec la plus grande prudence. Elle prend son téléphone abandonné sur le sol, rejoue l’enchantement tout juste enregistré.
Le monde autour d’elleux reste stable.
“That part.” Celle où elle n’a que de vagues souvenirs. “You can hear it. Like you have a british accent.” Douce moquerie.
ft. @Osmond Rose