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(#) Jeu 25 Avr - 13:05
Rapha Wayne
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Alias : chimera
Genre : cis femme
Age : 25 ans
Dollars : 1155
Statut : useless célibataire
Occupation : co-fonda de DUA (Dreamt Uppear Apple), association de rénovation de l'UA. Occupée à casser les gueules de la mafia locale, surtout
Habitation : nexus, wayne tower
Déchirures : Gargouille - Corps de Pierre, solidité, gueule de monstre
Pseudo : gan-sha
Comptes : andrea, love, georgie, pallabi, sunday
Genre IRL : elle/she
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(#) Jeu 25 Avr - 20:57
Maeve McAdams
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Alias : Venus, comme la planète qui gouverne les coeurs ou comme une oeuvre d'art qui désespère de marquer les esprits
Genre : femme cisgenre, pronoms féminins
Age : 28 ans et des bagages
Dollars : 914
Statut : Célibataire, forge l'illusion de l'accessibilité pour mieux vendre, les entrailles mêlées à l'entente du nom d'une certaine personne.
Occupation : Machine à propagande, le sourire au service d'Icarus Inc., elle est présentatrice du journal du matin.
Habitation : Solaris
Déchirures : [ Déchirure 1 - influence]
niveau 1 : vague émotionnelle, propage autour d'elle les émotions qu'elle ressent
niveau 2 : écho, lorsqu'elle parle longuement, les personnes autour d'elles sont impactées et développent un sentiment extrême (fascination, terreur, inspiration etc.) qui dépend de leur état émotionnel, de leur empathie ou de leur opinion de Maeve.
[ Déchirure 2 - marque émotionnelle ]
niveau 1 : fil d'Ariane, elle empoigne l'émotion qu'une personne ressent et peut lire d'autres souvenirs qui sont liés à cette émotion (passé récent, quelques mois)
[ Déchirure 3 - anthropophagie émotionnelle]
niveau 1 : mangeuse de coeur, elle peut manger, emmagasiner et ressentir les émotions qu'elle perçoit chez les autres comme s'il s'agissait d'aliments.
niveau 1 : vague émotionnelle, propage autour d'elle les émotions qu'elle ressent
niveau 2 : écho, lorsqu'elle parle longuement, les personnes autour d'elles sont impactées et développent un sentiment extrême (fascination, terreur, inspiration etc.) qui dépend de leur état émotionnel, de leur empathie ou de leur opinion de Maeve.
[ Déchirure 2 - marque émotionnelle ]
niveau 1 : fil d'Ariane, elle empoigne l'émotion qu'une personne ressent et peut lire d'autres souvenirs qui sont liés à cette émotion (passé récent, quelques mois)
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Le réflexe est ancré en elle dès qu’elle pose le pied sur le tapis rouge. Une jambe devant l’autre, une main nonchalamment posée sur la hanche, la courbe accentuée d’un côté, elle offre son meilleur sourire et son plus beau profil aux caméras. Les flashs et les clics sont devenus une habitude, vingt ans de carrière et ce cadre infernal devient une deuxième maison.
On l’appelle d’un côté et puis d’un autre, mais elle se contente d’envoyer un dernier baiser et suit son agent jusqu’au lieu de cérémonie, le New Lincoln, reproduction presque identique du centre culturel bien connu des new yorkais. Maeve connaît bien ce hall, cet événement et tout le gratin qui est honoré à ses côtés lors du Time100 gala. Elle y a déjà été présente, en tant que présentatrice, puis en tant qu’intervenante lors des présentations en journée, puis en tant qu’invitée, et maintenant c’est le point culminant, devoir son portrait au milieu de toutes les autres célébrités. On l’a intronisée dans la catégorie des Icons, elle passe devant son portrait et observe son regard caméra ready qui ne parvient pas à capturer son tumulte intérieur. Most influential people of 2036. Ça ne lui fait rien.
On lui avait dit que la célébrité finissait par lasser. A y repenser, elle se dit que c’était plus une malédiction qu’une prophétie basée sur l’expérience. Mais si elle doit choisir ce qui a vraiment rendu son chemin vers la gloire aussi insipide, elle ne dirait pas que c’est la notoriété en elle-même, mais plutôt l’absence de surprise dans ses accomplissements. Sa route était toute tracée, scriptée à la minute près par une équipe de communication dévouée à son image et surtout à celle du binôme médiatiquement parfait qu’elle forme avec son époux. Il lui a fallu des mois pour ne plus grimacer à cette idée. Le diamant à son doigt aide - taille émeraude, 10 carats, serti sur une bande platine.
Même le titre qu’on lui consacre a été écrit d’avance, assuré par le généreux sponsoring d’Icarus Inc. Dans les couloirs pour plaisanter, on l’appelle la First Lady d’Omnivox, la papesse de l’audiovisuel, qui crée des moments de télévision uniques et plein d’émotions dans son talk show. Cette année, Breakfast with Maeve fête ses dix ans. Elle a fait le tour du monde de toutes les cuisines, a reçu des personnalités de tout bord, divertissement, politique, influence, héroïsme, tout ce qu’Icarus avait besoin de promouvoir atterrissait sur sa banquette autour d’un repas qu’elle fixait avec appréhension.
On s’étonnait des confessions qui tombaient face à elle, on revenait pour le voyeurisme émotionnel de chaque émission, la promesse d’apprendre quelque chose de profond sur des personnes qui paraissent pourtant à des années lumières de tout un chacun. Maeve elle-même avait donné du sien, l’épisode dans lequel elle a parlé de ses troubles du comportement alimentaires a généré des discussions sur l’Argo pendant des jours. Celui dans lequel elle a révélé sa grossesse a cassé des records. She was the hot topic. The lolita of the hour. The most intriguing TV personality you would meet. Tous ces avis sur elle existe, mais ils n’ont été rendus possible que parce qu’elle était montée sur le tremplin le plus inattendu de sa carrière. Le mariage de la décennie. Les journaux en avaient parlé pendant des semaines, l’engagement sur Argo avait relancé tout un business. 21st century Beauty and the Beast: meet the new Mrs Thompson.
La vie de rêve, elle s’entend dire. Perfect job, perfect husband, perfect daughter. Elle tait que c’est précisément l’ordre de ses priorités, mère honteuse qui a mal vécu le don de sa chair et ne sait pas comment nouer avec sa fille autrement qu par la transmission des traumas que Yolanda lui a légués. Mais ça ce n’est pas le genre de sujet qu’elle aborderait dans son talk show, ce serait trop s’éloigner du modèle de girlboss que la corpo lui impose.
Elle écoute distraitement ce qu’un grand reporter raconte de son dernier voyage sur le terrain, mais son attention est ailleurs, obnubilée par une présence qu’elle a aperçue dès son arrivée. Dès lors, personne d’autre ne compte, parce qu’il y a quelque chose de viscéral et d'obsessionnel qui est remué à l’intérieur de son corps. Elle se rappelle le calme de la pierre, immuable et lisse, qui l’a plongée dans le sommeil plus d’une fois. Et voilà un moment qu’elle n’a pas eu une bonne nuit de sommeil, mais on ne pourrait pas le deviner sous les altérations cosmétiques et le maquillage - de sa propre ligne, succès commercial et manigance d’Icarus.
Quand Rapha s’éclipse, laissant sa compagnie se débrouiller seule, Maeve se retire également, prétexte un appel à passer à la baby sitter. On l’excuse sans problème, bien que son agent la suit du regard sans masquer sa suspicion. C’est qu’il a appris à connaître sa cliente au fil des ans, si bien qu’il se considère comme un ami. Le seul qu’elle a.
La présentatrice fait en sorte de rester sur le tapis pour que le moelleux absorbe le claquement de ses talons. Elle attend patiemment quelques minutes avant de s’engouffrer dans la grande salle de réception à son tour, repère de loin la milliardaire qui triture un morceau de carton tout en claquant des ordres monotones au téléphone.
Depuis que Maeve a vu son nom sur la liste, elle s’est imaginée ce moment. Les nuits pendant lesquelles la masse endormie de Jeremiah réchauffait leur lit, elle étudiait son profil et scénarisait un tout autre chemin de vie dans lequel elle disait oui à quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’Icarus ne lui avait pas désigné. Ces dernières nuits, cet autre prenait les traits de son ancienne compagne et les doutes étaient éclipsés par les je t’aime qu’elle n’aurait pas laissé sans réponse.
Elle ne cherche pas à reconquérir Rapha. Elle cherche juste à alimenter son égo, alimenter une flamme sur laquelle Icarus ne peut pas souffler. Tous ces petits moments hors de leur emprise étaient une libération, tous ces petits chaos étaient salvateurs. La relation qu’elle avait entretenue avec l’héritière avait toujours échappé aux filets de la corpo, c’est ce frisson d’indépendance qu’elle souhaite retrouver. Alors elle se rapproche, elle pose sa main sur l’épaule de Rapha. Dix ans les séparent de leur histoire mais les enjeux sont toujours les mêmes. Les complications aussi.
“I’m happy you made it. - Thanks! Congratulations to you as well. I’ve read your portrait, you’ve been working overtime.” Elle empreinte le ton du badinage qui sonne un poil faux, un poil embarrassé, comme si elle ne s’attendait pas à la voir de si près alors même qu’elle est venue à sa rencontre.
Maeve laisse ses yeux courir sur chaque détail qui indique que du temps est passé : les traits plus matures, la tenue soignée, les bagues aux doigts mais toujours pas d’alliance, et ce regard… Il n’y a plus l’éclat d’émeraude dans son oeil gauche, c’est la première chose qu’elle observe. La deuxième, c’est l’absence d’expression dans ses yeux, comme si ses émotions ne montaient pas jusque-là. Comme si ça ne lui faisait rien de revoir celle qui lui a brisé le coeur après tout ce temps.
On dit que le temps guérit tous les chagrins, mais Maeve est une affliction qu’on garde toute sa vie. “What’s new? What have you been up to?” Effrontée face au défi, elle tire une chaise qui ne lui est pas destinée et s’installe-là en biais de Rapha, en prenant le soin de laisser tout de même une place entre elles. “Are you here with someone?” La question se veut nonchalante, la présentatrice se penche légèrement en avant pour lire le nom de la personne supposée les séparer, révèle par la même occasion un peu de son décolleté. Les vieilles habitudes ont la vie dure.
(#) Ven 26 Avr - 9:51
Rapha Wayne
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(#) Dim 28 Avr - 12:11
Maeve McAdams
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“Is this an interview? - I wouldn’t dream of it.” Son rire cristallin en écho, elle apparaît légère, comme si la situation n’était qu’une conversation comme une autre, une formalité. Pourtant ses poumons sont remplis de souvenirs qui l’empêchent de respirer correctement. Non, ce n’est pas une interview, c’est une inquisition.
Elle se retient d’ajouter que ça ferait de l’audience, pour sûr. Le face à face des ex, faussement complices, faussement conciliantes, qui reviennent dix ans plus tard sur l’événement qui a fait couler énormément d’encre dans les médias. Maeve est déjà revenue sur l’affaire de son enlèvement dans son émission, quand l’actualité l’a exigé après l’annonce de la neutralisation de G.IA par nulle autre que Rapha Wayne. Tant de buzzwords qui fourmillaient et exigeaient sa perspective unique sur la situation, selon Icarus. Et elle n’avait pas vraiment le choix que de faire de la bonne télévision. Heureusement, la production n’avait pas poussé le vice jusqu’à inviter l’héritière à l’époque, sachant pertinemment qu’ils rencontreraient un refus obstiné. Rapha avait ouvertement rejeté Icarus Inc. et continuait à parader cette position en tenant le bras de la dernière recrue de la Meute.
“We’ve heard of her, yes. A promising young hero.” Le pronom pluriel est un automatisme dans sa bouche, car en tout temps elle n’est rien de plus que la vitrine d’Icarus. Le sourire plastique pourrait presque être breveté, il n’appartient plus à la mutante et parfois, elle ne se reconnaît pas quand elle le porte. Heureusement, les caméras ne parviennent pas encore à capturer son désintérêt grandissant pour sa propre vie. Ses pensées les plus secrètes sont encore à elle, il existe encore un endroit, au plus profond de son malaise, qui demeure invisible du public.
Rapha non plus n’a pas le droit de le voir, elle ne fait face qu’à la copie papier glacé de Maeve, imperturbable à la moindre nouvelle, toujours la réaction appropriée, l’attention entièrement dévouée à la personne qui lui parle. Elle a toujours eu ce regard particulier, intense, qui place ses interlocuteurs au centre de tout, comme s’il n’y avait rien d’autre au monde que leur échange. C’est rarement le cas, parce qu’elle réfléchit toujours à son coup d’après. Mais elle hoche la tête à chaque phrase de Rapha, arbore un air contrit quand il est question du patriarche Wayne - elle a envoyé des cartes et des fleurs mais n’a pas posé les pieds à l’enterrement, elle n’allait pas faire semblant de soudainement apprécier Peter.
Dix ans ont certainement laissé leurs marques sur la magnat de la Lune. Il ne s’agit pas uniquement de son apparence, il y a le ton dans sa voix, dans le récit de ses accomplissements, égal et sans inflexion, ligne plate comme un électrocardiogramme quand le coeur ne bat plus. Il n’existe personne que cette machine n’écrase pas.
Evidemment, Maeve se demande où elles en seraient si c’était à Rapha qu’elle avait dit oui. Y aurait-il le même empire Wayne à admirer ? Son émission aurait-elle eu le même succès ? Serait-elle heureuse avec une autre marionnette à contrôler ? C’était bien là le coeur de leur séparation, non ? Leur mariage n’aurait été qu’un orchestre qui joue ses émotions à elle uniquement. Elle aurait tenu les rênes de la Rapha, tout comme elle tient celles de Jeremiah. La différence, c’est qu’elle estime que son mari mérite cette punition.
Une pensée coupable vient ombrager les scénarios qu’elle se fait dans son esprit : elle n’aurait pas sa fille si elle avait choisi un autre train de vie. La pauvre enfant ne cessait d’être niée par sa mère. Elle non plus ne mérite pas ça.
Cela n’échappe d’ailleurs pas à la présentatrice que lorsque Rapha s’enquiert de sa famille, elle demande après Yolanda et tait toute mention du Sept et de leur enfant. Ce n’est peut-être rien, mais Maeve était entraînée à tout interpréter et à décortiquer, personnalité des médias avant toute chose. Mais peu importe d’où vienne l’intention, elle saisit l’occasion de parler d’autre chose que de son époux ce soir. Il n’y en a d’ordinaire que pour lui.
“She’s doing great. She still appears on the show from time to time, but she’s not a cast member anymore.” Aussitôt après le mariage et après la naissance de sa fille, Yolanda s’est à nouveau investie entièrement dans la vie de Maeve et dans son image, comme si sa vie publique à elle n’avait plus d’intérêt au regard des opportunités que décrochaient la présentatrice. Les relations entre elles n’avaient jamais été aussi calmes. Elle ne dirait pas qu’elles sont complices, mais le temps des remarques destructrices et des guerres froides est loin derrière elles. Le fait que l’empathe n’a plus de scrupules à jouer avec les émotions de sa mère n’est pas étranger à la situation. Maeve s’octroie un peu de paix comme elle peut. “She’s helping me run my brand so she’s quite busy.”
Maeve laisse son dos s’enfoncer confortablement dans la chaise et croise les jambes. Le tissu satiné glisse et révèle dans un jeu subtile la peau hâlée. Elle fait ça naturellement, comme on respire, chaque souffle est une tentative de séduction, agrémenté d’un charisme surnaturel qui attire l’oeil de tous ceux qui sont à la portée de sa mutation. “She sends her love. She was pleased to see you on the list.” Can’t say the same for me.
Elles avaient réussi jusque-là l’exploit de rester loin l’une de l’autre, malgré leurs milieux similaires. Comme si c’était fait exprès. Son agent avait certainement eu son mot à dire sur la question. Yolanda quant à elle était passée à autre chose depuis longtemps, son obsession pour Rapha avait fané aussitôt que Jeremiah avait fait sa demande. Il n’y avait donc rien pour lui rappeler leur histoire passée et tous les actes manqués, si ce n’est une lointaine fantaisie qui danse derrière ses paupières quand elle s’endort seule. “Are you traveling to the moon anytime soon?”
(#) Lun 29 Avr - 11:42
Rapha Wayne
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(#) Lun 29 Avr - 12:07
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Le ton brusque n’a rien de ce à quoi elle a été habituée et c’est si désarmant que son expression s’assombrit pendant quelques fractions de secondes. Mais elle est une professionnelle en toute circonstance, même dans le personnel, même devant son miroir quand elle se gaslight que tout va bien et qu’elle a la situation en mains. “I didn’t realize we were not even at the casual conversation stage.”
Il y a une pointe d’acidité qui roule sur sa langue. A quelle étape sont-elles exactement ? Elles n’auraient pas pu s’ignorer éternellement comme deux montagnes, encore moins dans le microcosme mondain de New Blossom qui croise tous les destins. Maeve n’était pas non plus sous l’impression qu’elles se détestaient, du moins elle n’a jamais nourri ce genre de sentiment envers Rapha et pour être honnête, envers qui que ce soit. Elle n’a jamais détesté qu’elle-même, ses travers et son obstination à se faire du mal.
Pas découragée pour autant, elle reste fière, balaie en arrière ses boucles qui lui chatouillent l’épaule. Si Rapha regardait son émission justement, elle saurait que les questions que Maeve réservent à ses invités sont tranchantes, remuent plus d’une personne, les poussent à montrer des facettes d’eux qu’ils n’ont parfois jamais exploré eux-mêmes. C’est un tell-all, une conversation comme seuls deux amis ont, comme s’ils n’étaient pas soumis au jugement de millions de personnes. Mais elle n’a pas à se justifier sur son travail, surtout quand elle n’essaie pas de le faire.
“It is not work, it’s just curiosity. Usually that’s how talking goes you know, people ask questions and the others answer.” Elle se fend d’un soupir légèrement dramatique, pour la forme et parce qu’elle se sent repoussée et elle n’aime pas le sentiment. “I was asking about the moon because I wanted a favor. I’m trying to get my hands on a moon rock, for a six-year-old little girl who is a huge fan by the way.” Ce n’est pas parce que son prénom semble être proscrit de la vie de la milliardaire que l’inverse est vrai. Marama sait tout de la Moon Lady, celle qui a terrassé des méchants et sauvé sa mère à une époque lointaine. Where was dad? Et le sourire se crispe bien souvent, ça a longtemps été la question. Ils sont passés à autre chose, heureusement. “But my mistake for trying to be polite, next time I’ll just go straight to business. Or better, let my people handle it.”
L’amertume s’échappe en vapeur et elle retient de justesse les émotions contre elle, préfère les serrer que de laisser son interlocutrice savoir qu’elle a été piquée.
(#) Lun 29 Avr - 12:34
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Le ton est donné, comme un avertissement : Maeve ne doit certainement pas s’attendre à retrouver la même personne qu’il y a dix ans. C’est déconcertant pour la présentatrice, parce que lorsqu’elle dit qu’elle a changé, elle parle des circonstances, elle parle de son quotidien et de ses obligations, mais son coeur bat toujours exactement le même rythme. Elle chante toujours les mêmes mélodies à ses démons, d’une voix plus grave. Mêmes angoisses, même désamour, mêmes désillusions.
Rapha, elle, semble s’être emmurée, froide comme les pierres d’une cathédrale, presque aussi austère si ce n’est sa coupe de cheveux. Maeve se demande ce qui se passerait si elle plongeait la main dans les émotions et remontaient les souvenirs, y aurait-il la même familiarité ? Elle ne s’aventure pas, pas tout de suite. Elle préfère patienter, laisser la soirée s’installer, l’ivresse monter, le monde bourdonner autour d’elle et ragoter sur ces retrouvailles inattendues et pourtant extrêmement anticipées. “I'm sure your team wouldn't have any issue finding some and buying it. - You’re right,” elle commente avec la même distance entre ses propos et elle. Rapha parle comme si elle n’était pas là dans la pièce, projection mécanique d’elle-même. Maeve déteste ça, elle qui vit en se nourrissant de la passion des autres a du mal à s’accorder avec l’indifférence. C’est le pire affront qu’on puisse lui faire.
Puis la milliardaire passe du tout au tout. Le nom de Marama dans sa bouche sonne étrangement, comme la collision de deux mondes. Elle ne s’étonne pas pourtant que Rapha soit au courant, ça fait partie des informations passives de ce monde, des choses que tout le monde sait.
Elle s’apprête à éluder la question mais le mouvement de mains de son interlocutrice retient son attention. Elle hausse un sourcil, surprise et l’expression se mue peu à peu en horreur quand elle comprend avant d’entendre le craquement sinistre.
Toute mutante qu’elle est, qui fréquente au quotidien ses pairs, elle est incapable de rester insensible. Sa posture professionnelle se brise d’un coup, sa bouche arrondie autour d’une exclamation silencieuse. La pierre est déposée avec nonchalance dans un bruit de verre et elle observe avec fascination le doigt calcifié de son ancienne compagne. “Wow. Thank you.” Elle souffle, toujours sous le coup du choc. Avec précaution, elle s’empare de la roche lunaire et l’enroule dans son mouchoir brodé de ses initiales. “She will absolutely love it!” Et il y a finalement une pointe d’excitation dans sa voix, le coeur réchauffé et le sourire sincère à l’idée de faire plaisir à sa fille. Il n’y a pas que de mauvaises choses entre elles.
Bien sûr, elle prendra soin de taire le processus, à Marama comme à son père. “Does it hurt?” Elle demande, avec une inquiétude évidente dans la voix. Elle retient au dernier moment le réflexe d’aller chercher la main de Rapha comme pour mieux l’examiner. Ses doigts se referment à mi-chemin, elle les pose sur la table. Elle se contentera de ça, un demi pas en avant qui montrent bien qu’elle se soucie toujours d’elle. Réflexe maternel, comme excuse toute trouvée pour elle-même. Mais il y a forcément quelque chose en-dessous. Il y a toujours une double intention avec, car si Rapha est la lune, Maeve en est la face cachée.
(#) Lun 29 Avr - 14:16
Rapha Wayne
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(#) Jeu 2 Mai - 11:50
Maeve McAdams
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niveau 1 : vague émotionnelle, propage autour d'elle les émotions qu'elle ressent
niveau 2 : écho, lorsqu'elle parle longuement, les personnes autour d'elles sont impactées et développent un sentiment extrême (fascination, terreur, inspiration etc.) qui dépend de leur état émotionnel, de leur empathie ou de leur opinion de Maeve.
[ Déchirure 2 - marque émotionnelle ]
niveau 1 : fil d'Ariane, elle empoigne l'émotion qu'une personne ressent et peut lire d'autres souvenirs qui sont liés à cette émotion (passé récent, quelques mois)
[ Déchirure 3 - anthropophagie émotionnelle]
niveau 1 : mangeuse de coeur, elle peut manger, emmagasiner et ressentir les émotions qu'elle perçoit chez les autres comme s'il s'agissait d'aliments.
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Ce n’est que de la pierre.
On pourrait dire de même du sol, des murs, de la ville entière, tout ce qui les entoure n’est que du matériel et il n’y a finalement qu’une chose qui compte vraiment pour les gens, ce sont les émotions qu’ils partagent. Maeve sait exactement tout ce que ça représente pour chacun, mais surtout, elle sait comment caresser les émotions, les faire chanter, les harmoniser aux siennes, pour entrer dans les têtes et dans les coeurs.
Mais pas celui de Rapha.
Elle ne s’est jamais sentie aussi distante de la milliardaire. C’était pourtant ce qu’elle lui avait souhaité dix ans auparavant, de passer à autre chose, de trouver du réconfort ailleurs, et de l’amour même… Partout là où Maeve ne serait pas. Parce qu’elle était incapable de le lui donner et les années lui ont donné raison. Si elle donne tout son coeur à quelqu’un, c’est pour l’écraser, l’effacer, le transformer en miroir d’elle. Elle n’est pas narcissique à ce point.
L’appel les interrompt et Maeve écoute attentivement l’échange, preneuse de chaque détail qui lui échappe, étudie le profil de la pierre, chaque nouvelle aspérité. “My lips are sealed,” elle répond tout aussi calmement avec un éclat rieur dans les yeux. Connivence évidente, écho du passé. C’est peut-être leur seule façon de communiquer, en émulant des versions d’elles qui ont été, parce que celles qu’elles sont ne sont plus du tout compatibles. “I see you still have a knack for getting into trouble.” Maeve fait tourner le mouchoir entre ses doigts manucurés avant de le ranger dans son sac. Il était de toute façon hors de question de lui dire exactement comment elle l’avait eue. Si la pierre était pour sa fille, elle sait reconnaître un geste qui est pour elle.
“Her name actually means ‘Moon’. That’s why she loves it. And I’d rather have her fascinated by rocks than by crimefighting.” L’une de ces activités est quand même plus rassurante que l’autre. Mais elle ne doute pas que sa fille voudra suivre les pas de son père, pour peu que sa mutation le lui permette. C’est toujours plus glorifiant de se rêver héros que reine de beauté. “Can I still mention you helped me get it or is your whole involvement the secret?” Comme si leur petite entrevue à un événement hautement médiatisé pourrait réellement être un secret. Ce n'était qu'une question de minutes avant que les autres invités soient guidés vers la pièce et que la machine à ragots s'enclenche.
(#) Jeu 2 Mai - 12:26
Rapha Wayne
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(#) Jeu 2 Mai - 20:10
Maeve McAdams
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“Rocks are very nobles. Sometimes, they even have feelings.” Maeve se contente de hocher la tête en réponse. Elle n’entend pas de reproches dans les mots et elle doit reconnaître qu’il y a une part de soulagement en elle. L’autre part est plutôt intriguée et un peu déçue, parce que l’absence de ressentiments veut dire l’absence de confrontation, et c’est dans la confrontation qu’elle s’illustre. C’est plus facile d’exploiter les émotions des autres quand ils les ressentent pleinement, même si la colère est une voie dangereuse et imprévisible.
Leur moment finit par toucher à sa fin. Bref, comme leur histoire, au regard du nombre d’années qu’elles ont vécu sur Terre - et sur la Lune. Mais l’impact est bien là. Elles ne seront jamais des étrangères l’une pour l’autre, ça rassure Maeve. Anciennes amantes, presque âmes soeurs et maintenant, de vieilles connaissances. C’est mieux que rien.
L’arrivée d’Adelaide, c’est le rappel qu’il y a partout et toujours un public et donc qu’elle est sans cesse dans la performance. Elle reprend son expression avenante de personnalité de télévision. Maeve se relève pour saluer la dernière arrivée, le charisme comme seconde peau, pas au maximum pour ne pas éblouir la profane, mais juste assez pour faire une forte première impression. “Adelaïde, what a great pleasure to meet you. I’m Maeve.” Voilà longtemps qu’elle n’a plus besoin de se présenter, mais elle continue à le faire parce que le soupçon d’humilité est toujours apprécié par le public. Comme un air de she’s just like me for real alors qu’elle est planquée derrière une mise en beauté de deux heures, une robe qui chiffre plus qu’un salaire, des altérations qui lissent sa peau et des années de traitements cosmétiques qui la dénaturent au nom de la performance de féminité.
Elle claque une bise à la dernière conquête de Rapha, l’examine brièvement, sans pouvoir s’empêcher la cruauté de la comparaison. Presque vingt ans de carrière n’auront fait que renforcer le conditionnement social initié par sa mère. “Congratulations on making the team,” elle offre, fair game, quand bien même elle représente le camp adverse et est entouré au quotidien des héros les plus connus et commercialisés de leur temps. “That’s such a big deal.”
La salle commence à se remplir des bruits de conversation et de l’agitation, Maeve devra bientôt gagner sa place, mais elle grappille autant qu’elle peut de ce temps volé au hasard après une décennie à s’éviter. Si elle paraît décontractée et sereine dans son milieu naturel, elle boue de questions à l’intérieur. Son noyau chaotique pulse, remplace les battements de coeur et insuffle de la curiosité malsaine dans ses veines. Les tentacules de l’empathie frétillent d’impatience, pourtant la mutante se retient, bride son voyeurisme émotionnel, garde son pouvoir pour elle, pour l’instant. Elle meurt d’envie de savoir ce qui se passe pourtant dans l’intimité de ce couple qu’elle ne voit pas durer dans le temps compte tenu du palmarès de la milliardaire.
Ce n’est ni par raison, ni par sentiment que ce besoin s’affirme, parce qu’elle n’aime plus Rapha depuis longtemps. C’est par égoïsme, par possessivité, envieuse pathologique qui ne lâche jamais vraiment les personnes dans lesquelles elle a planté ses dents. Parfois littéralement. Ils resteront toujours dans sa toile d’émotions. “You two look really lovely.” Ton enjoué. Petit sourire complice. C’est quand elle l’air aussi sincère qu’il ne faut pas la croire.
(#) Ven 3 Mai - 16:07
Rapha Wayne
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(#) Ven 3 Mai - 17:48
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“I wasn’t aware you two knew each other.” Maeve en société se laisse rarement surprendre, parce qu’elle est maîtresse de toutes les conversations et on ressort toujours de chaque entrevue avec elle avec un sentiment de grâce.
Elle se permet tout de même de couler un long regard vers Rapha, mesure à quel point leur histoire remonte si elle fait déjà partie des mystères de la culture populaire. Tout le monde n’est pas aussi à cheval sur l’information qu’elle, mais elle a depuis longtemps abandonné l’idée que l’amour puisse être spontané et naïf dans leur milieu. Quand on fréquente un profil aussi important que celui de la milliardaire, il faut au moins se renseigner. Il ne lui vient qu’à la dernière seconde à l’esprit que ça puisse être un power move, mais le doute est permis étant donné l’éclat d’admiration qui brille sincèrement dans les yeux d’Adelaïde. Elle est loin d’être immunisée au charisme.
Rapha en revanche… La pensée la froisse, les rouages travaillent, les conclusions ne lui plaisent pas du tout. La pierre a donc fini par enrober son coeur.
“We go way back,” elle élude simplement, préfère laisser le soin à Rapha de préciser ou non, c’est leur histoire, leur relation, elle ne peut pas être vue en train d’attiser le chaos alors qu’elle doit prétendre être une femme accomplie dans sa carrière et dans son mariage. Mais il suffit d’une recherche sur l’argo pour trouver les nombreux articles de leur relation officielle, du sauvetage, des rumeurs de la relation qui ont suivi… Et une fois que les sources officielles seront épuisées, il y aura toutes les autres, les forums qui spéculent sur leur vie, les comptes fans qui postaient toutes leurs opinions dans des fils de conversations nommés Raeve, les quelques fictions écrites, les think piece sur les couples phares de la communauté LGBT+... Adelaïde ne manquerait pas d’informations.
Un photographe s’approche, elle est invitée à poser auprès du couple et elle s’exécute, toujours opérationnelle, chouchou des médias depuis qu’on lui a mis l’écharpe autour du cou et la couronne sur la tête. C’était il y a presque vingt ans. Elle est épuisée mais toujours pliable, toujours enchaînée à la souffrance.
Quand Rapha glisse sa remarque à son oreille, le sourire caméra se fissure pour laisser quelque chose de plus réel prendre place, un air nostalgique, un voile songeur dans le regard. Une fois que le flash a retenti et qu’elles sont remerciées. Elle reste un peu plus longtemps que nécessaire dans sa posture, glisse à son tour dans un souffle. “Our best picture will always remain that one on the landing platform of the Wayne Tower.” Il n’y a aucune pointe de séduction, aucune tension, juste le ton rieur et complice d’une personne qui ne tournera jamais le dos à un moment fort qu’elle a vécue.
Elle se redresse ensuite, balaie la salle et repère son agent qui observe le trio avec un air inquiet. Maeve se contente de lui adresser un signe de main, il lui indique en retour une place à côté de lui, sûrement celle à lequel elle devrait être. “I should get going.” Quand elle se relève, son charisme emprisonne quelques regards et elle balaie l’attention en même temps qu’elle remet ses cheveux en place. “Rapha, I am so glad we could talk again.” Elle dépose une main sur l’épaule de son ancienne compagne, toucher interdit, c’est pour ça qu’elle le fait. “Let’s not be strangers again.” L’expression est volontairement détournée, lourde de (double) sens.
(#) Sam 4 Mai - 12:27
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(#) Lun 6 Mai - 5:09
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Rapha a peut-être raison. Elles font de bien meilleures étrangères que d’amantes, parce qu’elles s’accrochent à ce statut. Chacune pour des raisons différentes.
Et puis, elles ont prospéré l’une sans l’autre. L’héritière Wayne n’aurait peut-être pas étendu un tel empire si elle était toujours occupée à roucouler dans les draps de Maeve. Et Icarus n’aurait pas donné une telle plateforme à la présentatrice si elle ne s’était pas entièrement donnée à la corporation. Elles auraient été retenues l’une par l’autre et n’auraient pas accédé à la réussite.
Mais peut-être qu’elles auraient touché au bonheur.
Même ça, Maeve n’en est pas sûre. Tout ce qu’elle touche, elle le corrompt. Rapha ne s’en serait pas sortie indemne.
Elle n’a pas l’impression d’être malheureuse non plus. Pas plus qu’avant en tout cas. Jeremiah et elle ont leurs moments. Ce n’est pas l’amour fou certes, ça ne l’a jamais été même, mais ils ont toujours nourri une proximité émotionnelle, une connaissance intime des défauts de l’autre, une pleine acceptation de ce qu’ils sont et ont de pire. Ainsi, ils ne peuvent pas se décevoir. Tout le reste repose sur un pacte, la promesse de ne jamais se nuire ouvertement, l’équilibre entre leurs devoirs professionnels et leurs ambitions, le respect qu’ils ont pour l’image de chacun et celle qu’ils ont ensemble, le soutien indéfectible, même quand ça fait mal. Ils savent que s’ils montrent le moindre signe de division, Icarus pourrait s’y infiltrer.
Chez eux, l’histoire se complexifie. Il a dû poser des barrières pour empêcher Maeve d’être la cheffe d’orchestre des émotions de leur famille. Elle ne les respecte pas toujours… et elle regrette à peine. Et puis il y a les moments pendant lesquels ils sont en famille et qu’ils arrivent à avoir un moment de qualité pendant quelques heures sans interruption de la corpo. Ils apprécient l’arrivée du printemps sur le balcon d’une villa à Menton, ils jouent à un jeu de société, Saul gagne et se moque gentiment d’eux, Marama se plaint qu’elle n’y arrive jamais, Maeve lui donne une astuce pour mieux gérer la prochaine partie et Jeremiah promet de faire la guerre à son fils dès qu’ils remettent les pions sur la table. Ils ne sont pas une cause perdue.
Mais aussitôt que le cinéma reprend et qu’ils réinvestissent New Blossom, elle remet le masque, elle coule à nouveau dans ce moule parfait d’elle-même. Comme maintenant.
A sa table, il y a le même parterre de personnalités publiques qu’elle a l’habitude de fréquenter et d’enchanter. Elle a toujours son habit de charisme, juste ce qu’il faut pour flatter son égo mais surtout celui d’Icarus. Riggs, son agent, a promis d’attendre après la soirée pour avoir le détail de ce qui s’est échangé avec Rapha. Elle n’est pas bien sûre d’en avoir fini de toute façon. Si le jeu n’est voué qu’à durer la soirée, alors elle compte bien le pousser.
Elle le pousse déjà quand elle se lève pour monter sur scène, le discours ne dure que quelques minutes, elle est persuadée que personne ne fait attention aux mots quand bien même ils sont tous pendus à ses lèvres. C’est qu’elle déborde de charisme, le pouvoir cascade sur toute la salle, elle est le centre de toute l’attention pendant qu’elle accepte son prix. Mais ses yeux tournent sur une silhouette de dos, imperméable. Les mots se coincent dans la gorge, de surprise et d’agacement, elle feint l’émotion.
Quand elle retourne à sa place, sous une salve d’applaudissements, de personnes qui attrapent ses mains au passage pour la féliciter, de mots gentils pour lui dire à quel point elle brille, on pourrait s’attendre à la voir rayonnante, mais elle a l’expression chiffonnée, les sourcils légèrement froncés. Maeve n’aime pas qu’on lui échappe. Mais elle adore qu’on lui résiste. Les personnes hors de sa portée ont une place particulière, parce qu’ils l’obligent à faire de réels efforts. Parce qu’elle peut s’écrouler sur eux et ils n’en seraient pas affectés, solides sur leurs appuis.
Elle triture son assiette, mange lentement mais sûrement - des années d’accompagnement ont finalement aidé à atténuer ses troubles, répond mollement aux autres personnes à sa table qui ne tarissent pourtant pas d’éloges. Ô comme ils ont hâte de voir la saison 10 de l’émission. C’est fou que Jeremiah n’ait pas pu se libérer pour l’accompagner. Comme sa fille doit être fière de voir sa mère être ainsi honorée. Quel est son secret pour tout réussir ainsi, elle donne l’impression que tout est si facile.
“I need some air.” Une fois l’assiette débarrassée, elle se lève précipitamment, prend son verre de vin avec elle et s’éloigne vers la terrasse. La même silhouette de dos la nargue, mais cette fois elle n’a pas fait exprès de la suivre. Le hasard n’en a pas fini d’elles.
“I’m not hurting anyone.” C’est dit d’un ton léger, mais ce qui se passe réellement, c’est qu’elle agit toujours avec l’impunité de ceux qui sont au sommet. Les lois n’existent pas pour eux de la même manière. C’est injuste. C’est leur monde. Elle ne voit pas pourquoi elle serait la seule à ne pas en profiter.
Elle rejette la proposition de cigarette d’un geste de la main. “No, thank you. I stopped years ago.” Un peu plus de six, pour être exacte. Elle n’a jamais cherché à reprendre, elle a d’autres vices pour compenser. Comme le verre qu’elle porte à ses lèvres avant de s’accouder à la barrière et de contempler les tours qui s’élèvent autour d’elles et chahutent les nuages de pollution au-dessus de la ville. “I’m exhausted, actually.” Le terrassement de vingt ans d’un train de vie spécieux qui sonne vide lui tombe sur les épaules. Elle n’a clairement pas la fière allure de la scène. “I can’t wait to retire.” Elle sera bientôt remplacée de toute façon, il se fait des générations entières de nouvelles célébrités, de nouvelles personnalités médiatiques qui rêvent de gravir les échelons, de jeunes femmes qui n’ont pas besoin d’autant de sacrifices pour paraître encore fraîches. C’est le cycle des femmes dans l’oeil du public. Mais Icarus a encore de l’argent à se faire sur son dos. Quant à elle… “But that’s all I’ve ever known. I’m not ready to get to the point when nobody looks at me anymore.”
Les commissures de ses lèvres s’élèvent timidement. Sourire pathétique, teinté de tristesse. Que deviennent les poupées avec lesquelles on ne joue plus ?
Elle se retourne, théatrale malgré elle, le dos appuyée contre la rambarde, les coudes posés de part et d’autre, elle laisse sa tête bascule en arrière, ses cheveux chatouille la zone dénudée entre ses omoplates. La fraîcheur vespérale fait lever une colonie de frissons sur ses bras. Les yeux rivés sur un ciel sans étoile, elle observe la lune et tous ses secrets. “So are you like, immune to psychic powers now?”
(#) Lun 6 Mai - 13:15
Rapha Wayne
Blue Blood
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Alias : chimera
Genre : cis femme
Age : 25 ans
Dollars : 1155
Statut : useless célibataire
Occupation : co-fonda de DUA (Dreamt Uppear Apple), association de rénovation de l'UA. Occupée à casser les gueules de la mafia locale, surtout
Habitation : nexus, wayne tower
Déchirures : Gargouille - Corps de Pierre, solidité, gueule de monstre
Pseudo : gan-sha
Comptes : andrea, love, georgie, pallabi, sunday
Genre IRL : elle/she
Messages : 208
Date d'inscription : 18/06/2023
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Crédits : andthesunrisesagain
Infos RP : De 300 à 500 mots
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(#) Lun 6 Mai - 15:26
Maeve McAdams
True Blood
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Alias : Venus, comme la planète qui gouverne les coeurs ou comme une oeuvre d'art qui désespère de marquer les esprits
Genre : femme cisgenre, pronoms féminins
Age : 28 ans et des bagages
Dollars : 914
Statut : Célibataire, forge l'illusion de l'accessibilité pour mieux vendre, les entrailles mêlées à l'entente du nom d'une certaine personne.
Occupation : Machine à propagande, le sourire au service d'Icarus Inc., elle est présentatrice du journal du matin.
Habitation : Solaris
Déchirures : [ Déchirure 1 - influence]
niveau 1 : vague émotionnelle, propage autour d'elle les émotions qu'elle ressent
niveau 2 : écho, lorsqu'elle parle longuement, les personnes autour d'elles sont impactées et développent un sentiment extrême (fascination, terreur, inspiration etc.) qui dépend de leur état émotionnel, de leur empathie ou de leur opinion de Maeve.
[ Déchirure 2 - marque émotionnelle ]
niveau 1 : fil d'Ariane, elle empoigne l'émotion qu'une personne ressent et peut lire d'autres souvenirs qui sont liés à cette émotion (passé récent, quelques mois)
[ Déchirure 3 - anthropophagie émotionnelle]
niveau 1 : mangeuse de coeur, elle peut manger, emmagasiner et ressentir les émotions qu'elle perçoit chez les autres comme s'il s'agissait d'aliments.
niveau 1 : vague émotionnelle, propage autour d'elle les émotions qu'elle ressent
niveau 2 : écho, lorsqu'elle parle longuement, les personnes autour d'elles sont impactées et développent un sentiment extrême (fascination, terreur, inspiration etc.) qui dépend de leur état émotionnel, de leur empathie ou de leur opinion de Maeve.
[ Déchirure 2 - marque émotionnelle ]
niveau 1 : fil d'Ariane, elle empoigne l'émotion qu'une personne ressent et peut lire d'autres souvenirs qui sont liés à cette émotion (passé récent, quelques mois)
[ Déchirure 3 - anthropophagie émotionnelle]
niveau 1 : mangeuse de coeur, elle peut manger, emmagasiner et ressentir les émotions qu'elle perçoit chez les autres comme s'il s'agissait d'aliments.
Pseudo : alien superstar
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Genre IRL : pronoms féminins
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Date d'inscription : 08/08/2023
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Crédits : self
Thèmes abordés : maltraitance, tca, manipulation, dysmorphophobie
Thèmes refusés : à discuter en pv
Infos RP : rythme aléatoire, moyenne 600 mots, en/fr.
“Do you think we became the very personifications of what we used to hate?” Elle considère longuement Rapha, la regarde sous sa rangée de cils sans trouver quoi répondre. Maeve est devenue exactement ce qu’elle travaillait à être, ce qu’on l’avait formée à être, il n’y avait pas d’autre voie possible à ses yeux. Et certes, elle a un profond mépris pour tout ce qui l’entoure, pour le monde dans lequel elle s’est construit et qui ne s’ébranlerait même pas si elle disparaissait, mais elle n’est pas surprise pas sa vie.
Rapha, en revanche, avait des idéaux qui n’ont jamais mûri et appartiennent maintenant au passé. Elle a repris le nom Wayne et a fructifié l’empire que son père avait créé. Elle est devenue la digne héritière qu’elle aurait détesté dix ans plus tôt. Il n’appartient pas à Maeve de juger ou de spéculer des raisons qui ont créé cette déviation. En réalité, elle craint un peu la réponse.
“I don’t have emotions anymore.” Maeve se pince les lèvres pour contenir toute expression. Elle tourne la tête pour mieux observer Rapha, comprend mieux la distance immense qui les sépare. Ce n’est pas qu’elle ne parvient pas à atteindre le coeur, c’est qu’elle y est et qu’elle n’y trouve rien, comme si elle explorait une autre planète sur laquelle la vie était impossible.
L’empathe dirait qu’il n’y a pas pire sort que de vivre sans émotions, on dirait qu’elle est biaisée. Mais elle sait exactement ce que ça fait de patauger dans son néant intérieur. C’est un contrecoup de ses pouvoirs. Et alors, rien n’a de saveur, rien n’amène d’étincelle, elle n’obéit qu’à la mécanique des corps. Un rocher solidement planté au milieu des vagues. Le monde est insensible à ceux qui lui sont indifférents.
“I don’t feel you, the way I used to.” Ses sourcils se froncent malgré elle, parce qu’elle en a toujours plein la poitrine des émotions, elle ne peut pas les emmurer. Elle en mourrait. Maeve se rend compte qu’à l’époque, ce n’était pas le calme de la pierre qu’elle grignotait, mais plutôt cette apathie extrême. Elle empêchait la pierre d’emporter ce qu’il y avait d’humain. “I just don’t feel you.”
Sa gorge se noue presque immédiatement. Elle contemple ce qu’il y a exactement entre elles désormais, pas des retrouvailles, mais un deuil. La culpabilité commence à grignoter sa raison. Elle est incapable de se dissocier de la tragédie, même celle des autres, se sent bourreau contrit : en quittant Rapha, il se pourrait qu’elle l’ait condamnée. Ce n’est pas ce qu’elle dit. “Good for you.”
Elle tourne la tête, regarde à nouveau le ciel, cache des yeux qui menacent de déborder de larmes, parce qu’elle est vexée et elle est désolée à la fois. Maeve s’accroche à ce choix qu’elle a fait dix ans plus tôt, convaincue qu’il y avait une bonne raison tout de même. Si elles avaient fait leur vie à deux, ça aurait été une autre forme de sentence pour la pierre. Maeve l’aurait effritée, réduite en poussière, pas par la force de ses bras, mais par la force de ses mots. “The people around me, they feel too much.” Il est évident qu’elle en est la cause, le centre d’un système solaire émotionnel sur le point d’exploser. Si elle était un astre, elle serait une géante rouge. “They tend to resent me for it.”
Elle arbore un sourire triste, a depuis longtemps accepté son sort. Elle est la vilaine personnelle de ses proches. Même l’un des plus grands super héros de leur temps ne fait pas le poids. Elle serait venue à bout de Rapha de la même façon. “When did this happen?” C’est le genre de question qu’on pose tout en redoutant la réponse, parce qu’on la connait déjà. Elle est dévastatrice.
(#) Mar 7 Mai - 16:40
Rapha Wayne
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