One hell of a team || ft. June

30/12/2022

One hell of a team
TW : manipulation mentale.

Icarus ne savait pas innover. Toujours les mêmes stratagèmes pour accroître la côte de popularité de leurs poulains, même les plus anciens d'entre eux. Concours, conférence, mise en scène, films, séries, plateaux télé... Tout était bon pour dorer davantage les feuilles de choux complimentant les héros attitrés de la nation, d'autant plus depuis l'annonce du concurrent direct empiétant finalement sur ce type de platebandes.
Toujours les mêmes idioties où les sourires forcés ravissent la nation.
Mais cette fois-ci, Omnivox voulait changer la donne, proposer quelque chose de nouveau. Orion s'était attendu à beaucoup de choses lors de l'annonce des nouveaux référents en communication du département dédié à ce genre d'âneries, mais rien ne l'avait préparé à ça :

« Danse avec les Sept ! Lequel de vos héros préférés sera le meilleur danseur ? C'est à vous de choisir ! »

Il était resté pantois devant l'idée, avant de la trouver parfaitement, profondément, ultimement ridicule. Comme à l'image de tout ce qui avait été fait avant. Mais si autrefois il se prêtait au jeu dans l'espoir de gagner les bonnes faveurs de ses alliés haut placés, cette fois-ci, ce petit jeu l'agaçait. Et il le montrait. Oh, pas frontalement, jamais. Mais dans ses petites expressions, sa manière de répondre, de détourner le sujet.
Non, il ne danserait pas pour eux.
Les pantins n'ont pas le bon sens du rythme, de toute façon.

Mais pour l'heure, la journée est terminée. Dans la voiture volante affrétée pour le ramener chez lui, une idée lui vient sur le trajet : comme un besoin de rendre une petite visite à l'improviste. Parce qu'elle vient moins souvent, depuis les retombées de son combat contre une super-vilaine de renom, parce qu'elle a peut-être encore du mal à se faire à ses nouvelles responsabilités. Et qu'Orion, pour tout le mauvais fond qu'il possède en lui, ne peut se résoudre à abandonner complètement sa place de mentor auprès d'Héméra.
Auprès de June.

« S'il vous plait, » avise-t-il à son chauffeur, surpris d'être coupé ainsi dans sa routine. « Je voudrais faire un arrêt ici. Ensuite, vous me conduirez à la Villa Celestial, je vous prie. »

L'homme au volant ouvre de grands yeux étonnés quand le héros lui demande de descendre auprès d'une pâtisserie de luxe renommée dans tout solaris, en pleine journée, là où il sera à coups sûr reconnu par ses admirateurs autant que par ses détracteurs. Sans gardes du corps pour le protéger d'une éventuelle faute, qui lui retombera sur le coin de la figure, qui lui fera perdre son emploi, qui--
Orion soupire. Il sent son hésitation et sait qu'il se ralliera toujours du côté du raisonnable. Alors il use, peut-être, de son privilège mutant. Juste une fois. Ce n'est pas méchant, si ?

« Je vous assure que tout va bien se passer. Allez, faites ce que je vous demande, John. »

Le dit-John n'hésite plus. Quinze minutes plus tard, le héros ressort satisfait de la pâtisserie, et en dépit de ses fans attristés d'être ainsi délaissés - et une bonne dizaine d'autographes signés -, il est conduit au logis de la nouvelle recrue des Sept. L'endroit est immense, spacieux, cossu. Il se demande presque si elle ne s'ennuie pas, si haut, toute seule.

Laissé devant le portail richement décoré, les vigiles postés le reconnaissent. On ne sait pas trop comment se comporter, bien que le héros décline son identité. On prévient alors la maitresse de maison, qui se fait attendre. La patience n'est pas foncièrement le fond d'Orion, surtout quand il ne comprend pas la raison du silence de sa protégée.
Un doute fait frissonner sa nuque. Comme une partie de l'équipe, est-ce qu'elle aussi l'éviterait sciemment ?
Il ne peut pas y croire. Pas comme ça. Il se décide à prendre les devants, passant le barrage de gros bras et pressant son doigt sur l'interphone dernier cri, cherchant à joindre l'autre héroïne. Quand la tonalité cesse, signe qu'on l'écoute, il ne lui faut pas longtemps pour badiner :

« Quand allez-vous vous décider à m'ouvrir, mademoiselle Kitanović ? Je ne suis ni un journaliste véreux, et encore moins un fan harceleur avide de vous rencontrer ! » Le ton se veut plaisantin, ne laisse pas transparaître son inquiétude vis-à-vis de son ressenti. « Ou alors tant pis, si tu ne veux pas que j'entre, je mangerai ces délicieux mets de chez Alexandre tout seul... quel dommage ! » Comme pour appuyer ses dires, il montre à la caméra de sécurité l'emballage finement décoré de l'établissement. Un cadeau pour venir en paix. Certes, ce n'était pas prévu...
Mais il faut bien laisser parler son humanité, de temps en temps.

ft. @June Kitanović

29/01/2023

One hell of a team
TW : anxiété, langage vulgaire

Le Monde (Talk to Me) - Richard Carter

La nouvelle saison de Danse Avec Les Stars est confirmée. June a hésité au début. Elle ? Danser ? Pas certaine que ce soit très fameux. Et puis l’idée avait fait son chemin, et elle s’était dit que c’était la parfaite opportunité pour qu’une certaine danseuse et elle-même puissent se voir sans que personne ne puisse rien y redire. Alors elle avait accepté, sous condition que Babydoll soit sa partenaire. Elle n’avait pas supplié, elle avait posé ses limites, fait miroiter à Icarus toustes les fans de Babydoll qui regarderaient l’émission juste pour elle. Des spectateurices en plus et un coup marketing sur lequel il n'aurait pas été très intelligent de passer. Icarus et la production de l’émission avaient accepté, c’est tout ce qui compte. June est heureuse, excitée même, à l’idée de passer tant de temps avec Aurora. Même si ça veut dire apprendre à danser devant des milliers de gens. Le ridicule ne lui fait pas peur, et avec Aurora en tant que professeure tous les miracles sont imaginables. Elle se concentre surtout sur ce cœur qui bat plus fort, sur cette joie qui remplace un peu la colère.

Jusqu’à ce que la voix de Drak0na résonne dans sa chambre. « Orion Wingfield est entré dans le périmètre de sécurité. » Une seconde plus tard, ce sont les gardes postés à l’entrée qui lui indiquent la même chose à l’interphone. June se relève d’un bond de son lit, paniquée. « Merde, merde, merde. » Ne pas rester seule avec lui, ça avait été l’un des premiers conseils de Sloane, non ? « Mémoire interne intacte ? » Parce qu’elle avait enregistré dans la mémoire du cybermon les détails les plus importants de ce que son amie lui avait raconté. Un risque à prendre, peut-être. Mais, selon elle, moins risqué que celui de perdre toute trace des révélations, si Orion venait à tout effacer chez tout le monde. « Mémoire interne intacte. » June fait les cent pas dans sa chambre avant de descendre au salon et se diriger vers la porte d’entrée. Elle sursaute lorsque l’interphone, d’en bas cette fois, s’anime à nouveau, avec la voix du Sept.

Elle se tourne vers Drak0na, qui l’a suivie. « Tant qu’Orion est là, tu ne dis pas un mot. » Elle revient vers l’interphone, doigt déjà posé sur le bouton pour répondre, se tourne une dernière fois vers le cybermon. « Et tu enregistres chaque mot prononcé. » Quoi qu’il arrive aujourd’hui, elle n’en perdra rien. Elle est un peu paranoïaque, dramatique sur les bords sans doute, mais elle préfère ça plutôt que d'être la naïve June qu'elle semble toujours avoir été. Cette fois, c’est la bonne : le doigt presse le bouton. June prend un air catastrophé. « Désolée, désolée ! J’étais sous la douche. Tu sais que je peux pas résister aux meilleures sucreries de la ville, entre. » Elle hoche la tête vers Drak0na. « Ouvre le portail. » Les gardes devant la maison ne sont là que pour faire joli. Une lubie d’Icarus après le combat contre G.IA, les annonces de Theseus et l’émission de télé qui arrive. June espère bien qu’ils partiront dès que celle-ci sera terminée. En attendant, elle doit faire avec. Et surtout faire avec Orion qui se dirige tout droit vers elle. Main sur la poignée, la Sept prend une longue respiration. Se persuade qu’il ne lui veut pas de mal. Il est le Orion que tu as toujours connu. Celui qui a rendu ta vie meilleure. Aujourd’hui, tu es Héméra. Et pour Héméra, tout va toujours bien.

La porte s’ouvre, sourire déjà plaquée sur les lèvres. June remercie son amour du cinéma pour lui avoir fait travailler ses expressions les plus sincères. « Salut ! Encore désolée pour l’attente. Et n’en veut pas trop aux gardes, ils n’ont pas la main sur l’ouverture du portail, c’est elle. » Elle se décale pour laisser voir Drak0na et laisser le Sept rentrer par l’occasion. D’un coup d’œil, elle ne peut s’empêcher de vérifier l’état des gardes. Elle continue à sourire à Orion. « Tu sais me prendre par les sentiments, en plus. » Elle désigne la boite qu’il porte de la main. Le ton est contrôlé, juste ce qu’il faut de surprise. Appréhension refoulée au fin fond des tripes. « C’est un cadeau pour une occasion particulière ? Je m’attendais pas à te voir ici, ça fait longtemps. » Et c’est très clairement sa faute. June n’a pas cherché à aller le voir, avait même esquivé plusieurs couloirs pour ne pas passer devant son bureau. Jusqu’ici, ça avait plutôt bien fonctionné. Rien ne peut durer une éternité.

ft. @Orion Wingfield

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

be careful what you wish for, it might be the poison you fear