Je ne souhaite de mal à personne. Mais bon, si ça arrive à certains, je vais pas pleurer / 2ji~4

Entre contrat et travail, Aeji est plus préoccupé. La parution de son prochain roman approche à grand pas ; ils sont dans les derniers instants avant la version finale de l’édition. Il ne reste que quelques petits détails sur lesquels il est bien pointilleux par rapport à la couverture de son ouvrage et Aeji ne lâche pas son bout. Il peut se le permettre ; les fans sont impatients depuis l’annonce d’un nouvel ouvrage et Aeji sait à quel point sa maison d’édition fera un profit avec celui-ci. Il exige et ne demande pas autre chose que ce qu’il a en tête ; Minjun découvre plus pleinement, pour la première fois aussi, ce qu’est le fait d’éditer et de publier un livre. Aeji fait retarder les choses encore plus pour permettre à son assistant d’être au courant et attentif de chaque processus associé à la chose pour qu’il soit au courant par la suite.
Se concentrer sur la parution de son dernier projet lui occupe l’esprit ; l’empêche de penser constamment à la relation de Junji et sa mère. Le sujet reste malgré tout une hantise dans son esprit ; Aeji ne parvient tout simplement pas à l’oublier, l’ignorer. Qu’importe les paroles tentant d’être rassurantes de Junji, qu’importe les réponses de Minjin. Aeji aimerait parler directement à sa mère ; la regarder dans les yeux et lui poser les questions sans détour. Il ne le fait pas ; le respect qu’il éprouve pour Junji est trop présent pour qu’il agisse de la sorte.
L’invocateur observe, plutôt. Il observe et prête attention aux situations, essaie de voir, comprendre ce qui lui a peut-être échappé, plus tôt. Malheureusement, les commentaires de Junji associés à sa manière sont moins présents qu’autre fois. Son partenaire semble vouloir éviter un sujet qui lui semble être fâchant. Aeji en est blessé malgré lui ; une part de lui pensant que Junji ne lui fait pas confiance, une autre lui dictant qu’il s’est mal comporté et que sa réaction excessive de la dernière fois lui a retiré la chance d’en savoir plus sur la chose.
Malgré tout, il ne détourne pas de son désir primaire ; la sécurité et le bonheur de Junji.
Le printemps est là, au moins; Aeji a quitté son taxis et attend Junji le plus docilement du monde, relisant par la même occasion la dernière correction faite sur un chapitre quelconque. Le bruit de ses chaussures - le son de son pas, vraiment - est reconnu et l’écrivain lève les yeux, sourit avec un bonheur tendre et une admiration profonde tandis que son regard parcourt la silhouette de son amoureux. Junji est sublime pour ne pas changer. Aeji hume contre ses lèvres et l’embrasse une seconde fois puis une troisième, plus lentement, avant de lui répondre:
- Quelques minutes, rien de très grave. Il offre un sourire à Sugar. Aeji s’est demandé il y a quelques jours si Junji avait parfois ses invocations avec lui, lorsqu’il voyait sa mère. Il en serait rassuré. Je relisais quelque chose pour le travail. Tu es sublime. Laisse moi te voir. L’homme recule d’un pas et prend le temps d’admirer Junji. Les lèvres se pincent tandis qu’il le déshabille du regard, et Aeji s’approche de nouveau lorsqu’il a fini, l’embrasse avec douceur. Tu es magnifique. Un dernier regard et Aeji les amène jusqu’au taxi. La conductrice attend toujours, bien charmante. Aeji a parlé avec elle sur le trajet de venue à propos de la série qui est l’un de ses plaisirs coupables. Lorsqu’ils prennent place dans le véhicule, la jeune femme est particulièrement silencieuse et abandonne son téléphone avec nervosité, non sans leur lancer un sourire un peu trop poli. Aeji a trop souvent vu une telle tête pour ne pas comprendre ; elle a certainement parlé à quelqu’un de ce qu’elle a vu, ou pris une photographie.

Une adresse est donnée à la conductrice avant que Aeji ne se tourne pour attacher Sugar ; il sait bien que l'opossum préfère être bien posé sur les cuisses de Junji mais dans une voiture volante, il préfère ne pas prendre de risques. Posséder une invocation est remplie de mystères et à certaines questions, Aeji n’a pas envie d’en découvrir la réponse lors d’un accident. Il craint de les perdre comme il craint de perdre les gens qu’il aime. Aeji préfère encore avoir droit à un regard noir de la créature que de risquer sa sécurité.
Un regard curieux est levé vers Junji lorsqu’il lui parle en coréen ; Aeji apprécie son accent. Il se demande parfois si l’un de ses parents vient de Busan. Il y détecte toujours quelques petites nuances qui, certes délicates, le charment constamment.
- Ils veulent que je participe à la conception de son background, oui. Et mes idées pour la suite., qu’il lui répond. Pour sa part, son accent de Busan est bien prononcé. Aeji ne prend plus la peine de parler avec le dialecte propre de Seoul. Il n’y est plus acteur, il n’y est plus chanteur. Ici, il n’a pas besoin d’appartenir à l’un ou à l’autre. Il peut simplement être lui-même. Tu as quelques idées pour ton personnage ? Des choses qui hm — te semblent logiques pour lui ? Ou insensées peut-être. Aeji l’observe avant de sourire, et continue. Je leur ai demandé si c’était possible qu’ils deviennent alliés avec le temps. Juste une idée comme ça. Aeji adore tout ce qui est question de développement de personnage, de rédemption. Il aime voir Goblin évoluer.
Le regard coule vers Sugar et il ajoute :
- tu devrais leur demander des scènes supplémentaires pour Sugar. Il en mérite. Une vraie boule de nerfs. Aeji adore le voir sur le plateau de tournage. Ça me rappelle - je dois te montrer quelque chose une fois rendus à destination. Vous allez aimer je crois.

Aeji écoute Junji et hume, non sans regarder du coin de l'œil la manière dont Sugar s’émerveille de la vie. Il note de les amener hors de la ville, un jour. Il est persuadé que Sugar aimerait la campagne. Aeji n’en est pas très fanatique, mais il aime prendre l’air une fois de temps. Il y a toujours quelque chose de ressourçant à s’y rendre.
- Je pense pas vraiment que tu les déranges. Mine de rien, on a de nouveaux membres dans l’équipe. La personne qui connait ton personnage depuis le plus longtemps, c’est toi. Mine de rien, Junji a déjà joué son personnage dans un film avant que la série ne voit le jour.
Un sourire est offert à Junji quand il lui répond. Aeji aime lorsque Junji s’affirme un peu plus. Depuis quelques semaines, la chose se fait un peu plus présente. Aeji a aussi cette impression de voir ses hésitations un peu plus, aussi. Peut-être est-il moins aveugle qu’autrefois. Peut-être aussi que Junji est plus hésitant ? Il ne saurait dire. La chose l’inquiète, par moment, mais l’invocateur essaie de ne pas y penser.
Aeji observe et voit ; il y a l’ombre de quelque chose juste là.
Puis, Sugar parle. Aeji baisse les yeux sur la créature qui s’agite et réclame des informations.
- C’est un secret, Sugar. , qu’il lui répond, après quelques secondes. Aeji lui caresse la tête. Sois sage. Le regard remonte et va sur Junji de nouveau. Aeji l’admire, passe sa langue contre ses lèvres. Il ne sait toujours pas si la conductrice a pris une photographie ou non. Il préfère continuer en coréen. Tu allais dire quelque chose ? qu’il demande. J’aimais beaucoup les idées dont tu m’as parlé la dernière fois. Ils seraient intéressés, j’en suis persuadé. L’imagination de Junji est florissante. Aeji est captivé à chaque fois que Junji se sent suffisamment en confiance pour partager quelque chose. Il aime la manière dont son esprit fonctionne.

Aeji regarde Junji avec une attention particulière ; plus qu’avant. Mine de rien, la discussion du mois dernier reste dans ses pensées et l’acteur ne s’en défait pas. Il essaie d’être plus attentif à son partenaire, de remarquer les inconforts et les silences, de lire les malaises et ce qui pourrait être un signe de quoique ce soit. Aeji désire son confort et son bonheur. Il espère lui accorder, lui donner un espace sain et confortable dans lequel Junji se sent en sécurité et peut s’épanouir un peu plus. Il ne sait pas si Junji a besoin de l’être, plus épanoui. Aeji ne fait que des suppositions, essaie seulement d’aider à - il ne sait pas. La conversation l’a laissé sur sa faim, sur des inquiétudes qui le dévorent lentement de l’intérieur. Malgré tout, il reste doux et tendre ; ne cherche pas à brusquer Junji avec des questions précises et des revendications. Les choses ne fonctionnent pas ainsi avec son amoureux ; il ne désire pas agir de la sorte avec lui. Aeji veut lui apporter la paix ; la douceur ; il ne veut pas être une cause d’angoisses.
Les sourcils s’haussent lorsqu’il est mention d’une nouvelle invocation. Le regard se fait plus grand et Aeji a mille questions au bout des lèvres. Il se demande ce qui l’a causé. À quoi elle peut bien ressembler.
- Ça fait longtemps ?, qu’il demande, curieux. Tu me la montreras ? Je veux la rencontrer. Aeji trouve la chose importante. Il les a tous vu, en privé, au moins quelques fois. L’homme veut former un lien avec chacune d’entre elles ; juge la chose particulièrement importante. Il s’agit de parcelles de Junji. Imugi a grandi. , qu’il lui dit, gâchant un poil sa surprise. La coïncidence est amusante. Aeji est persuadé qu’il y a un lien avec Junji. Avec l’affection que Imugi lui accorde ; l’amour que l’invocation a pour Junji. Il sait que Imugi veut le protéger autant que lui.

Le regard d’Aeji montre l’attention supplémentaire qu’il aborde à l’explication. Il fait les calculs et trouve une logique qui peut être simplement imaginaire, aussi. Il est facile de trouver un lien entre plusieurs points lorsque l’un cherche ; il le sait. On trouve les explications que l’on désire, parfois. On cherche à justifier et les justifications apparaissent comme on le souhaite. Une part de lui essaie de rester rationnelle et surtout, de ne pas rester toujours accroché à ces questions et préoccupations qui lui prennent les tripes. Aeji n’a pas envie de gâcher leur rendez-vous ou de ramener le sujet à chaque fois qu’ils se parlent. Certaines choses demandent du temps. Il s’assure seulement de la sécurité de Junji pour le moment ; au moins du mieux qu’il peut sans devenir maniaque sur la chose.
- Je vois - peut-être que je peux tenter aussi. On verra, oui ? Dans tous les cas, j’suis là avec toi. Je suis curieux de voir comment tu t’adapte avec -et aider si nécessaire. Il lui offre un sourire ; Aeji n’impose pas son aide ; l’offre. Une part de lui a envie d’aider Junji et de lui montrer la manière dont il procède, mais il n’a pas - Il est frileux sur la chose, encore plus depuis que Junji lui a fait sous-entendre que sa mère lui imposait certaines choses. Aeji n’a pas envie de faire pareil. Il veut certes lui présenter d’autres options, lui montrer qu’il y a plusieurs manières, mais jamais il ne désire lui faire comprendre que sa méthode est la meilleure et que le reste n’est pas discutable. Aeji ne connaît pas tout, mine de rien. Junji lui apprend toujours des choses ; même les plus simples. Il n’est pas certain que l’autre acteur ait conscience de la chose.
Son regard tombe sur Sugar quand il crie et partage l’identité de l’invocation.
- Une louve ? Wow Le mot est appuyé pour montrer à quel point il est impressionnant. Sugar l’amuse ; il lui caresse la tête. Et elle te fait pas peur ?, qu’il demande, pour accentuer la chose. Aeji lève un regard amusé sur Junji. Ça te va bien, un loup. Je peux l’imaginer. Il se demande quelle couleur est son pelage. Aeji ne demande pas ; il veut la surprise. Imugi a doublé de grosseur. Je suis curieux de savoir la taille maximum qu’il aura une fois à son plus fort. Il y a un moment de silence alors que le véhicule se stationne enfin. Aeji paie la chauffeuse et sort, non sans garder la porte ouverte pour Junji et Sugar au passage. Tu aimes le parc ? Serendipity Garden est un endroit sublime. Aeji sait que le lieu n’équivaut pas la thaïlande ou l’un de ces pays dont ils ont parlé dans les derniers mois, mais il est toujours confortable de s’y perdre à deux.

L’idée que Imugi atteigne cinq mètres fige Aeji pendant une seconde ; il possède certes les lions qui sont assez gigantesques, mais cinq mètres lui semble assez excessif. Il sait que certaines de ses invocations possèdent des capacités particulières et impressionnantes. S’il ne s’est jamais prononcé sur la chose, Aeji a été malgré tout approché plusieurs fois pour quitter l’aspect simplement acteur et également joué un rôle dans la vraie vie. Certains sont passés par là ; il sait que l’un des Sept a suivi un parcours du genre. Dans le milieu qu’est Icarus, la chose est plus fréquente qu’autre chose. Certains acteurs vivent même cela dans la rue, dans de vrais combats contre les Sept. Des mises en scène un peu trop poussées à son goût. Il sait que le parasocial est une chose étrange ; surtout en ayant vécu en Corée. Un tel système, surtout basé sur la haine de son personnage, ne lui donne absolument pas envie. Aeji désire voir Goblin emprunter une autre avenue et n’a pas envie, sincèrement, de rejoindre le monde des Super ou encore d’exposer ses invocations à de vraies situations. Il les affectionne trop pour cela.
- On fera des bbq dans le parc si ça arrive, qu’il propose, amusé. Aeji ne cessera jamais de vouloir faire plaisir à ses invocations. Il ne désire pas priver Imugi de ses préférences. J’imagine qu’il pourra choisir ses tailles ? Comme les tiens. Aeji n’est pas certain de la chose, encore. Mine de rien, Imugi est sa première invocation dont la taille change. La chose est plus commune chez Junji. Ils peuvent choisir, non ? Sugar, tu peux changer ? Il est curieux maintenant. Aeji est persuadé que les invocations ont leur propre identité ; leur propre choix. Quelque part, une partie de lui les a créée, mais la chose s’arrête là. Ils sont des êtres vivants à ses yeux. Aeji sait que Junji le ressent aussi.
- Viens - je connais un coin sympa Une réservation faite plutôt ; le parc étant impressionnant et grand, il est possible de réserver des sections lorsque l’on possède l’argent nécessaire. Encore plus lorsque l’on possède une connexion avec Icarus. Aeji n’a pas cherché à en abuser, mais la personne faisant les réservations a un fils et l’a reconnu. Doux, il pose une main contre le bas de son dos et lui indique la direction. Au-dessus de leur tête, Sam vole et surveille. T’es déjà venu ici ? J’adore le secteur est. Il ressemble à leurs rêves. Aeji y entraîne Junji, non sans prendre Sugar dans ses bras au bout d’un moment. L’opossum sait être capricieux. Il le porte dans ses bras tel un enfant sans la moindre gêne.

Aeji aime prendre soin de Sugar. Dans un moment où, malgré lui, il a l’impression de ne pas pouvoir prendre soin entièrement de Junji, s’occuper de Sugar est un besoin essentiel. Une manière de le faire et subvenir aux besoins de Junji. Des besoins qui sont certainement plus grands, plus complexes qu’il ne l’aurait cru plusieurs semaines plus tôt ; mais Aeji est inapte à l’aider. Junji ne lui offre pas de réponses ; garde des silences trop lourds entre ses lèvres pour que Aeji puisse comprendre entièrement quoique ce soit. Il ne possède que des suppositions. Que des hypothèses qui lui font peur l’une autant que l’autre. Pourtant, il aimerait se faire des idées et apaiser sa conscience ; les choses ne fonctionnent pas ainsi.
Alors, il s’occupe de Sugar.
- Il ne dérange pas, Junji. Il ne dérange jamais, qu’il répond ; rassure. Aeji croise son regard et ne s’en détourne pas pendant de longues secondes. Il finit par ajouter ; préciser. Vous me dérangez jamais. J’aime prendre soin de vous. Chaque altération est une part de Junji. Aeji les aime tout autant ; un amour différent mais aussi fort. Il se demande parfois si avoir des enfants apporte un sentiment similaire.
- Ah regarde. C’est juste là, J. Aeji lui fait un signe de la tête, montre la section plus privée du parc. Déjà, les arbres leur font de l’ombre et les bruits d’animaux sont plus présents que ceux de la ville. On pourrait presque se croire ailleurs ; Aeji n’a aucun mal à prétendre. Juste un voyage entre eux, loin du travail, de leurs adelphes ou de la ville. Juste eux loin du monde ; loin de la mère de Junji, aussi.
Quelque part, Aeji reste persuadé qu’elle est une part importante du problème.
- Je vais laisser Imugi apparaître. Il risque de vouloir aller sur toi ; désolé d’avance. Il est un peu plus lourd qu’avant. Moins que Sugar, dans tous les cas. Junji sera certainement capable de le porter sans problème. Il y a un moment de calme avant que Imugi apparaisse ; il est entendu avant d’être vu ; ses pattes  - griffes, vraiment - claquent contre les cailloux formant le sentier, et agile, le petit dragon se faufile entre arbres et arbustes avant d’apparaître. Il lui faut entourer la jambe de Junji et s’y agripper pour l’escalader, allant de lui-même se faire une tanière au creux de ses bras.

Si chaque invocation représente une part de son être, Aeji est persuadé que Imugi est l’écho même de ses émotions ; un reflet pur de chacune d’entre elles. Le dragon peut être aussi doux qu’agressif bien que le second n’a jamais été vu par Junji. Aeji sait que les colères du dragon peuvent être impressionnantes. Il se demande si les siennes sont similaires ; si Junji a eu peur de lui, cette fois-là, lorsque son partenaire lui a appris les étrangetés présentes dans la relation avec sa mère.
Aeji ne désire pas que Imugi soit dans la même pièce que cette femme ; jamais. Il n’a pas envie de voir une telle chose.
Personne n’a besoin de voir une telle colère. Il ne peut qu’imaginer la manière dont Junji réagirait.
Il y a quelque chose de pur, vraiment, dans l’affection innocence que possède le dragon vis à vis Junji. Aeji en devine l’origine ; il sait qu’elle vient de lui. L’acteur aime penser qu’il y a plus à cela ; que Imugi mature et développe un caractère plus défini à chaque invocation.
Dans les bras de Junji, Imugi s’empresse de fondre et de le cajoler. Il suffit de le tenir suffisamment fort pour sentir la manière dont son corps vibre ; fin ronronnement qui lui appartient. Ses yeux, grands ouverts, restent fixés sur Junji avec émerveillement comme s’il le voyait pour la première fois. Imugi en semble amoureux.
- Junji !!, qu’il fait ; sa voix porte plus fort ; grandi avec lui. Imugi presse les écailles de son museau contre le menton de l’acteur, cherche des caresses. De l’une de ses bras, il tient fermement sa bille et la dévoile bien lorsque Junji en parle. Oui ! Elle est belle, hein ? Tu la trouves belle, J ? Elle est très belle ! Oh, toi aussi ! Toi aussi t’es beau, Junji. Regarde Aeji, il est beau hein ? La créature parle à pleine vitesse et Aeji ne peut que sourire tendrement. De sa patte libre, Imugi tient la manche ainsi que le bras de Junji ; un lien pour rester contre lui, pour ne pas se décoller. Une part de Aeji aimerait faire la même chose depuis qu’il a appris certaines choses ; veiller sur Junji face à un danger invisible dont il ignore encore le nom. Aeji ne peut que l’imaginer, le dessiner dans ses rêves, sans vraiment être capable de le toucher.
Il aimerait juste savoir la vérité et aussi, savoir quoi faire pour aider ; protéger Junji.
Il désire seulement que Junji soit en sécurité.
- Il est magnifique, oui. , qu’il dit, le regard, lent et calculateur, scrutant son amoureux de la tête aux pieds. Aeji pince brièvement ses lèvres et lève le regard ; l’accroche au sien. Comme toujours Les lèvres s’étirent sur un sourire fin.

La mention de thé fait chercher Aeji ; il détourne le regard et observe autour d’eux, essaie de voir s’il y a un stand ou quelque chose du genre pouvant leur servir le thé. Il sait qu’à une centaine de mètres plus loin, il y a quelques petits commerces locaux qui offrent à manger. Peut-être ceux-ci possèdent-ils du thé. Après tout, il n’y a rien de plus simple que cela. Avoir su, il aurait apporté des gobelets et des sachets. Avec le feu d’Imugi, il aurait été très simple de faire bouillir de l’eau en quelques secondes à peine.
Il désigne la direction de la main, et propose sa solution :
- Je pense que - Sa réponse est coupée par la sonnerie du téléphone. Aeji tourne le regard vers Junji et l’appareil, et peut sentir, même loin d’Imugi, l’agitation marquée de la créature. Il y a quelque chose qu’il ne voit pas lui-même, plus loin de Junji. Mais Imugi voit et déjà, un grondement peut se faire entendre. Merde - J - attention qu’il dit, le ton ferme, s’approchant rapidement de l’autre acteur. Il peut voir la queue du Dragon s’enrouler autour du torse de Junji, bien décidé à rester contre lui. Le corps de la créature bouge et cherche à se mettre entre l’appareil qui sonne encore et l’acteur. Imugi - qu’il commence, la voix sérieuse et ferme. Imugi expire brusquement, de la fumée sombre d’évadant de ses narines. D’un coup de patte, il fait tomber le téléphone au sol. Non. Non ! Pas elle. Je l’aime pas. que gronde la bête, la voix adorable portée par la colère. Le téléphone ne casse pas; Aeji grimace pour le voir au sol. Je suis déso - qu’il commence, pensant brièvement que la colère de Imugi est encore moindre. Mais Imugi, son orbe pressé contre lui, la soulève et la propulse vers le cellulaire au sol, l'enflammant au passage et fracassant l’appareil à l’impact. Aeji s’arrête brusquement, surpris d’un tel acte, tandis que Imugi profite de ses pattes libres pour les enrouler autour du cou de Junji et se presser encore plus contre lui, le grondement toujours audible.

La réaction du dragon est pure ; naturelle. Le dragon ne cache rien, ne camoufle rien. Il ressent les choses entièrement et les dévoile sans le moindre voile. Tout est entier ; il ne connaît pas le mensonge, ne connaît pas les masques. Aeji aimerait le protéger de la même manière; tenir Junji contre lui et empêcher toutes choses et toutes personnes de lui faire du mal. Il aurait déjà parlé à la mère de Junji s’il ne prenait pas en compte les sentiments de son amour. Aeji est coincé entre deux sentiments immenses, mais Imugi possède cette liberté. Un sentiment entier ; celui de vouloir défendre, de vouloir protéger. L’affection du dragon pour l’autre acteur est aussi immense que celle d’Aeji ; sans les frontières, sans les barrières.
Imugi ne lâche pas Junji. Le téléphone est brisé, et encore, l’invocateur protège Junji avec son corps encore minuscule, mais puissant.
Les regards se croisent et Aeji fronce des sourcils, inspire et s’approche.
- Imugi, qu’il fait, tel un père réprimandant son fils. Le dragon gronde et reste pressé contre Junji, bouge son museau suffisamment pour qu’il observe son maître. Les prunelles s’ancrent et Aeji communique avec lui autrement ; sans les mots, par le lien qu’ils possèdent. Le regard finit par s’attendrir et Aeji s’approche encore. Sa main se pose contre le bras de Junji et caresse, doucement. Il s’inquiète beaucoup, qu’il souffle, une simple phrase plein de sous-entendus. La cause n’a pas besoin d’être expliquée. Je t’en achèterais un autre. Une autre caresse encore ; Aeji finit par lâcher Junji pour caresser Imugi, cette fois-ci. Le dragon gronde encore, la prise de ses griffes lâche légèrement. Au bout de quelques secondes, la bête lâche les grondements ; renifle plutôt un chagrin étrange. Le visage s’enfouit dans le cou de Junji. On pourrait croire à la crise d’un enfant mécontent ; pris par ses sentiments.