99 problems | OSCAR

Différents accidents de la vie dont elle taira les tenants et aboutissants exacts l'ont mené à ce moment précis où, un simple carton contenant tout ce qu'il lui reste de ses affaires, Lisa s'apprête à aménager dans une collocation (temporaire, elle l'espère) qu'elle ne regrettera probablement pas. Elle, non. Son collègue, peut-être !  Elle aurait bien créché sur le canapé de Pasqual, mais ça aurait alimenté les rumeurs débiles sur ARGOSSIP à propos d'une relation passionnée entre eux. Elle aurait adoré, mais visiblement ils ont pas eu le mémo sur son agenda et il est pas question de ses rendez-vous pro, bref... Trouver lea canditat.e parfait.e n'a pas été de tout repos. Déjà, les Septs c'était barré, rayé, grosse croix dessus. Pas ses potes. Même pas en rêve demander à Sloane. Finalement, la machine a café l'a sauvée.
C'est pas grave.

Elle aurait aussi pu rester chez son père mais le fait d'avoir un père tout d'un coup c'est moins excitant que dans ses fantasmes. Le type est tout juste un étranger pour elle. Lisa voulait retrouver sa mère, à la base. Elle se foutait bien de type qui l'avait mise en cloque, elle s'était imaginée de toute façon que c'était juste une merde comme une autre. Finalement, non. Et en plus elle lui doit doublement la vie. Et en plus c'était un genre de super vilain et ... Il vaut mieux que ça leak à un moment opportun pour sa carrière. Pas maintenant.
C'est pas grave !

Lisa n'a plus un rond et doit quitter son beau loft grand luxe de l'Aerium et ça... ça c'est grave.
Elle garde le sourire, coûte que coûte. Sonne avec insistance, sans doute trop, mais il faut mettre sur le compte de son enthousiasme. Franchement, sans l'aide d'Oscar, elle ne sait pas comment elle serait sortie de ce merdier. Obligée de retourner sur tinder pour trouver un type un peu neuneu qui lui aurait prêté son canapé... «  COUcouuuuu ! C'est too much. C'est génial. Lisa déborde d'énergie face à son interlocuteur. Bon, tu vois, j'ai pas grand chose. Elle ne dit pas : j'ai du vendre les robes designers pour calmer les nerfs de la banque ou en fait mes biens ont été saisis; mais : Je suis quelqu'un de minimaliste. La surconsommation c'est pas ouf. » Même le diable ne ment pas aussi bien. Une fierté pour Lisa, un talent difficile à placer dans un entretien d'embauche même si Icarus doit kiffer. Alors on fait la visite ? Même si j'sais déjà que ça va être pa-rf-ait parce que bah déjà c'est TOI. » Oh oui, ça va être quelque chose. Le monde n'est pas prêt pour ça.

Oscar est réellement un grand idiot, parfois ; mais ça le rend pas malheureux pour autant, parce que, hey, vivre sans fun c'est nul ! Alors quand il a entendu Lisa parler d'avoir besoin d'un pied à terre temporaire (ce point semblerait être important mais Oscar l'a déjà pas mal zappé), il s'est naturellement proposé pour lui ouvrir la porte. Parce que franchement, qui ne voudrait pas d'une hapiness manager chez lui ? Alors d'accord, Oscar n'a aucune idée de ce que c'est réellement, mais ça respire le bonheur cette affaire ; et puis Lisa a l'air sympa, alors il a pas réfléchi longtemps - à vrai dire, pas même une seconde, c'était genre plus spontané que la spontanéité elle-même. C'est face à son appartement qu'il s'était interrogé sur la logistique ; c'est qu'Oscar a de la place en soi et qu'il n'a jamais su quoi faire de la seconde chambre, mais il a du bordel un peu partout ; beaucoup de motifs un peu partout, des bouts de papier peint qu'il a fait poser ci-et-là, qui rendent sans doute le tout MOCHE, mais franchement ? Oscar s'en fout, parce qu'il adore juste poser une main au passage et y extraire un mini truc en papier qui va lui taper un peu la causette - ceci dit, pour ce point, Lisa devrait pouvoir assurer le rôle de papoteuse en cheffe ? - et faire sa vie dans l'appartement.

Alors, faudra sans doute accepter la déco moche à souhait.

Un dernier regard sur l'ensemble (qu'il a rangé pour l'occasion, tout de même) lui fait définitivement se dire qu'il n'a pas l'appartement d'un quarantenaire et que pour reconquérir Daevy, ça va être compliqué sur ce plan-là... Mais en même temps, à quoi bon vivre s'il ne peut pas utiliser sa mutation chez lui ?? Trop pratique les motifs métalliques qui vont faire la vaisselle à sa place, sérieux !  Les même qu'il est en train de remettre en place, quand ça sonne - longuement, comme si à tout moment c'était une urgence. Oscar se redresse, l'envie de manger pour compenser les efforts fournis (aussi bien pour ses animations que pour le ménage) et se rend à la porte, avisant alors sa nouvelle colocataire temporaire - tempo-quoi ? "Saluuuut !" Tout aussi enthousiaste - diantre - et d'avec un grand sourire, il avise ses fameuses affaires. "Oooh, je sais pas comment tu fais... Tu vas voir, c'est un peu le chaos ici." Toujours la faute à sa mutation. Parce que c'est sûr qu'il aurait moins d'objets (et plus de goût) s'il n'avait pas la possibilité d'animer tout ça. Il se décale pour la laisser rentrer, riant un peu au fait que ça pourrait être parfait. "Parle pas trop vite !" Oh, Oscar a bien conscience d'à quoi ressemble les murs, les tapis, les meubles...

MAIS SA MUTATION !!!

"Je te préviens : y'a des motifs PARTOUT." Et il ne ment pas, n'exagère pas ; c'est saturé de motifs, ici ; dans toutes les matières, pour son plus grand plaisir même. Et ses doigts viennent déjà se plaquer à un motif de gorille gravé dans du bois, le plus grand qu'il sache animer, pour qu'il sorte du mur où il est logé d'ordinaire. "D'ailleurs... Je te présente Martin !" L'animal en bois se positionne près d'eux, semblant attendre la raison de son invocation. "Il va prendre tes affaires pour t'en débarrasser ! N'est-ce pas Martin ?" Le gorille regarde lesdites affaires et rajoute un "oui !" enthousiaste qui fait sourire Oscar directement, déjà très très fier de tout ça. "C'est tout le temps comme ça, oui." Et ça le fait marrer, alors qu'il avance après que la porte soit refermée, laissant à Lisa le soin de découvrir un appartement... Dystopique, dira-t-on.

Mais avec la démonstration précédente...

Oscar se tourne vers Lisa, alors que le salon se dévoile à elle. "Bienvenue dans mon royaume !" Où qu'on pose le regard, il s'y trouve quelque chose ; l'esprit d'Oscar, ayant besoin d'être stimulé en permanence visiblement, semble lisible au travers de tout son dawa. "Ta chambre est derrière cette porte." Qu'il lui désigne ; la pièce, quand elle ira, est encore étonnamment sobre en comparaison du reste - on sent qu'il n'y allait pas souvent et ne savait pas encore quoi en faire. "Par là, la cuisine." Direction montrée. "Salle de bain." Remplie de motifs de perroquets - il aime bien quand ça chante le matin. "Et ma chambre !" Sans doute la chambre de l'antéchrist pour qui n'aime pas être entouré - forcément, sa pièce préférée. Auparavant, avec ses ex, il se retenait ; mais à présent célibataire ? On sent que le mutant s'en est donné à coeur joie.

Oui, réellement un royaume ici ; composé pour aller d'avec sa propre magie.