not my fault (love)

Suni est sortie ; elle sait qu’elle ne devrait pas, mais la règle lui malmène les entrailles depuis des semaines déjà. Elle n’en peut plus de sa cage ; qu’importe si c’est elle qui l’a dessiné, choisi. Suni est incapable d’être enfermée ; elle a l’impression de perdre le Nord, de ne plus savoir qui elle est, qui l’aime et qui lui veut du mal. La colère de Suni est une tempête surprenante qui la frappe sans avertissement et qui happe les autres au passage. Elle n’aime pas cela ; elle n’aime pas sa voix qui s’élève au point de crier par moment, elle n’aime pas blesser Law ou Kyoka qu’importe si, doux, iels lui disent que c’est normal ; qu’elle a besoin de temps. Suni ne veut pas être vue comme une petite chose délicate. Elle ne veut pas être agressive et violente, dire et penser des horreurs et être pardonnée comme si elle était une pureté, une sainte quelconque. Elle ne l’est pas. Elle ne se voit plus ainsi ; ne l’a jamais vraiment vu, au fond. C’est une vision délicate que lui a imposée Icarus et qui l’a suivi au fil des années car elle ne savait faire, être autrement.
Elle ne sait toujours pas ; Elle ne sait toujours pas et la chose l’agite, lui fait perdre le fil de ses pensées, de ses envies.
Suni a besoin de sortir ; elle est sortie.
Sans aviser Law, sans aviser Kyoka. De toute manière, le premier travail et la seconde est partie voir ses amis, sa famille. Suni n’a plus rien ; une grande demeure qui ne lui appartient pas et deux canards ainsi que sa rage. Voilà la petite liste de ses presque possessions.
Les rues de Crimson Bay lui sont connues ; Suni y a mis plusieurs fois les pieds ; sait où se trouve la boutique de Gigi, sait où se trouve un bon petit café et aussi une jolie épicerie bio qu’elle aimait beaucoup. Elle fuit pourtant les lieux pour ne pas être reconnue ; même avec les cheveux courts, même avec les vêtements sombres de Kyoka, elle a cette peur au ventre. Celle d’être vue, reconnue et capturée ; mise en cage de nouveau. Elle ne sait pas si elle pourrait y survivre.
Ses pas l’ont mené dans un petit parc aux allures tristes et délaissées. Suni s’est posé contre un arbre dont les bourgeons commencent à s’éveiller. Il y a une différence considérable entre un arbre se trouvant dans un jardin et un autre, plus libre ; elle est heureuse de pouvoir le toucher, le voir. Une joie pathétique, mais qui l’émerveille.
Elle se trouve dans le parc depuis une vingtaine de minutes, seule et libre, à observer les oiseaux et les passants, quand elle aperçoit un visage familier. Du moins, un visage lui rappelant certains souvenirs. Un certain Monsieur Rose l’ayant aidé un jour d’été ; l’homme a disparu depuis, mais Suni l’a vu une fois de loin, il y a si longtemps. Il était en compagnie de la personne qu’elle voit, là-bas, au loin.
Plongée dans un océan de questionnements et de doutes, la petite abeille quitte son arbre adoré ainsi que le parc. Ses pas sont d’abord lents mais accélèrent, une course délicate qui s’arrête devant le visage reconnu. Suni a le coeur qui palpite dans sa poitrine, mais interpelle la personne.
- Bonjour ? Hm - Je - Excusez moi ; C’est peut-être un peu particulier, mais je vous ai vu il y a quelques mois au loin avec une personne que j’apprécie énormément. Suni lui offre un doux sourire. Il y a une petite panique à l’idée d’être reconnue, mais elle veut des nouvelles de l’homme, mine de rien. Je ne désire pas vous déranger très longtemps c’est plutôt - oh, c’est un peu bête, non ? Mais je voudrais peut-être hm - avoir son numéro de téléphone ou de ses nouvelles.

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tw: IA, stalking

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Un point A, un point B, un parcours, un itinéraire comme un autre. Love est occupé.e à bosser sur les calibrages de SAM, sur comment faire comprendre à cette boite de fils et de codages qu’il y a différentes manières de voyager, que la meute n’aura pas nécessairement à se déplacer à pieds, ni à suivre les itinéraires des voitures volantes non plus.
La meilleure manière de faire comprendre à une IA?
Les prendre en balade.
Alors non, Love ne marche pas bras dessus, bras dessous avec SAM. Elle s’est juste emparée d’un drône de taille modeste, va enregistrer les coordonnées de vol et les offrir à l’équipe qui s’occupe de SAM. Elle sait que la courbe d’apprentissage ressemble plus à un mur actuellement. Mais Love a plus d’expérience sur le terrain pour aider les supers (mutant ou altérés, même humains) qu’en aura l’équipe qui a pensé SAM.
Puis ça lui donne une excuse pour se balader.
La boite du drône sous le bras, elle se trouve un coin pas trop occupé où elle ne risque pas de se prendre le souffle des réacteurs des voitures volantes. Ca fait longtemps qu’elle n’a plus utilisé de drône et elle préfère se remettre la main dessus, avant de s’essayer à Neo Arcadia.
Et si ça tombe sur la tête de quelqu’un, ça sera toujours plus drôle ici.
Pas loin du parc, pourtant, elle se fait alpaguer.
Bizarre, le drône est encore dans sa boite.
Love hausse un sourcil devant la petite figure, abaisse son casque sur ses épaules. “Hein?” L’éloquence. “Une personne que t’apprécie?” Love plisse un peu les yeux, dévisage la petite créature devant elle. “Tu stalkes qui?” La méfiance est remplacée par un grand sourire. “Vas-y, tu peux tout me dire. Bon, après, je te garantis pas que je vais te donner son numéro de téléphone, parce que, eh, un stalker ça peut être dangereux et on m’a toujours appris à me méfier des apparences.” Surtout les autres qui doivent se méfier de l’apparence de Love. Enfin, elle a rien de bien méchant ici, un t-shirt noir trop grand avec deux poules et un arc-en-ciel, style champêtre. Les couleurs clashent bien.
Soit.
Love, concentration.
“Mais bon, tout le monde a une bonne raison de vouloir stalker les autres.” Elle fait passer la boîte sous son autre bras. “C’est qui?”
ft.   @Suni Park

Petite créature elfique, même toute armée de noire. Suni a beau porter des vêtements plus sobres qu’à l’ordinaire, ses ailes la trahissent d’une certaine manière. Heureusement, elles sont différentes qu’autrefois ; plus grandes et dotées de reflets arc-en-ciel. Suni se demande parfois si elles repoussent si on les retire de nouveau. Elle ose croire que si mais ne veut pas tester une telle théorie. La chose lui remue le ventre ; lui donne envie de vomir. Elles sont les siennes ; personne ne peut les prendre. Suni n’a plus l’intention de les perdre.
Elle les garde férocement à l'abri, les porte avec une fierté maladroite et une peur d’être reconnue.
Mais les cacher ? Non. Elle ne le fera pas.
Devant l’inconnu.e, Suni se tient droite. Elle doit lever le menton car elle est bien petite ; elle l’a toujours été. Suni est une petite abeille et sa puissance est souvent cachée. Même elle, certains jours, ne la voit pas. On lui a trop souvent fait croire qu’elle était fragile.
- Stal - non. Oh non, pas du tout. Elle agite ses mains devant elle pour se défendre ; Suni ne stalke personne. Elle ne fait pas ce genre de choses. Sauf que si ; elle traque celleux qu’elle envie sur les réseaux sociaux et elle broie du noir, elle les déteste et elle veut être elleux. Ce n’est pas du tout ça c’est oh - je suis désolée - c’est si maladroit. J’ai mal formulé les mots je crois. Je ne cherche pas à le poursuivre quelque part ou - ou je ne sais quoi. Elle a beau se défendre furieusement, l'inconnu.e ne semble pas la croire. Suni est embarrassée. Elle ne désire pas donner une telle impression.
- Oh je - C’est un ancien voisin. J’ai déménagé mais il était si gentil. Il me manque énormément, et je pensais que - Elle se perd dans ses mots et ses explications. Suni est une douceur qui va souvent trop loin. Monsieur Rose. C’est un charmant monsieur portant le nom de Monsieur Rose. Je ne connais pas son prénom. Il m’a aidé à réparer un moulin. Une journée particulière et si importante. Il lui a ouvert les yeux. Suni se demande si, sans ses douces paroles, elle serait libre aujourd’hui. Son instinct lui dicte que non; elle lui doit beaucoup.

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tw: IA, stalking

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Love est à côté de la plaque.
Faut dire que Love trouve rarement la plaque, aussi. C’est pas à défaut de chercher, mais elle a dans ses critères de recherches des caractéristiques qui ne correspondent pas à ce que l’humanité attend d’elle. Meh. Ca fait longtemps qu’elle a fait son deuil de comprendre et se faire comprendre. Elle a Claire, René, Nade.
Pas besoin de plus, à ses yeux.
Cependant, elle ne peut qu’admirer l’aisance avec laquelle la petite créature s’extirpe et s’explique, sans (trop) paniquer, ni ne lui faire sentir comme si elle était responsable de la mauvaise compréhension. Finn aurait beaucoup à apprendre.
Le nom est offert et Love hausse un sourcil à l’explication.
Il n’y a pas qu’elle qui est à côté de la plaque, apparemment. “Un moulin? Genre, un moulin à vent?” Son bras libre s’étire, imite le mouvement d’une des palme (?) du moulin, fait un mouvement circulaire en même temps qu’elle échappe un “fiuuuuushhh” pour tenter d’imiter le bruit du vent. “Ou alors un moulin à poivre?” Plus difficile à imiter, Love ne tentera pas l’exercice du mime sur celui-ci.
“Mais ça ne me dit rien.” Elle ne ment pas. Love ne connait pas de gentille et charmante personne qui porte le nom de Rose.
Love, surtout, n’est pas foutue de se rappeler tous les alias d’Osmond, qu’elle connait sous les pseudonymes de Hiérophant, le mystérieux et intransigeant dirigeant.
Surtout qu’il est mort.
Et les morts ne sont pas amis avec les vivants.
En tout cas, elle n’a pas rencontré de mutant qui avait ce pouvoir (sinon, elle ne lae lacherait pas d’une semelle).
“Il ressemble à quoi, ton voisin?” Peut-être que ça fonctionnera mieux, de se baser sur l’apparence plutot que les capacités. Même si Love est très curieuse de cette histoire de moulin.
Qui a un moulin dans la ville?
ft.   @Suni Park

Petite puce devant à l’autre, Suni l’observe et hoche de la tête vivement, les yeux pétillants et un sourire doux sur les lèvres. Elle ricane et porte une main à ses lèvres, gênée, tandis que la charmante personne imite un moulin à vent avec son bras. La vision est amusante ; Suni est surprise d’une belle manière. Il y a longtemps, il lui semble, qu’elle n’a pas ri aussi légèrement. Pourtant, ce n’est qu’un simple mouvement.
- À poivre ? Un rire, encore. Suni ramène ses mains l’une par dessus l’autre, poings serrés, et fait mine de tourner. Comme ça ? Son exemple est maladroit et peu original, mais la petite abeille est trop tentée par la chose. Ses joues sont rosées et elle pince ses lèvres, les mains allant se presser contre son torse, petits poings toujours verrouillés.
Sur ses lippes, le sourire pali quand la personne ne semble pas reconnaître Monsieur Rose.
- Vraiment ? Oh – quel dommage. Pourtant je suis certaine que c’est vous. Vous êtes si uniques ! Il serait difficile de se tromper.
C’est qu’elle est très belle, cette personne face à elle.
Suni aimerait être aussi jolie. Elle n’a plus vraiment l’impression de l’être depuis qu’elle a coupé ses cheveux. Il faut dire que, mine de rien, ils ont été sa personnalité pendant tant d’années.
Elle doit se reconstruire, c’est tout.
Se trouver et se reconstruire.
- Oh - Elle papillonne des yeux, Suni et pince ses lèvres. Elle essaie de se souvenir. C’est un grand homme – très accessible. De beaux cheveux grisonnants, très élégants. Il avait hm - oh, des lunettes fumées ! Et je pense - oh, c’est peut-être quelque chose que je ne dois pas, dire, c’est très privé. Il avait un oeil blessé ? Je pense que - un accident peut-être ? Son histoire était très triste. Suni ne sait pas quoi dire de plus. Il était très gentil, Monsieur Rose. Mais comment le décrire, en plus de cela ? Elle ne saurait pas.
- Je suis désolée - je ne sais pas quoi dire d’autres pour le décrire. Outre cela, il faudrait dire des choses personnelles, et Suni ne trahit pas la confiance des gens. C’est précieux, les histoires. Je dois vous déranger en plus. Maladroite et gênée, elle serre ses menottes contre sa poitrine et lui adresse un sourire doux, angélique.

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cw: décès

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“Vous êtes si uniques! Il serait difficile de se tromper.” L’adjectif glisse sur sa peau, comme si Love ne l’avait pas entendu. Elle sait ce que ça veut dire, unique dans la bouche des autres.
Différent.e.
Ca fait longtemps qu’elle ne remercie pas les gens, pour lui imposer leur vision du monde.
Elle demande une description du Rose, et Love se prépare mentalement. Ca lui demande un certain effort, la visualisation mentale suivant des critères sociétaux qu’elle a décidé de ne plus suivre depuis longtemps. Alors, elle fait tourner sa langue dans sa bouche, se retient de demander ce qu’est un homme, ce qu’entend les cheveux grisonnants et applique la construction mentale, comme s’il s’agissait de la construction d’un avatar dans un jeu quelconque.
Elle ne doit pas oublier non plus de relier aux personnes qu’elle connaît.
Qui est-ce.
Quelqu’un rencontré dans la vraie vie.
Ca réduit déjà les visages.
Elle suppose aussi que si la couleur de la peau n’est pas précisée, il s’agit d’un blanc.
Ca lui laisse trop de possibilités à son goût, mais elle fera un état des lieux de sa vie sociale plus tard.
Par contre, elle ne connaît pas beaucoup de personnes avec un impair visuel.
“Oh.” Ding ding ding. “Oh”, plus sombre.
Love sait de qui parle l’inconnue, enfin.
Il s’en vient une méfiance naturelle, dissimulée par autre chose: le deuil.
“Non, non, tu ne me déranges pas. C’est juste que…” Ses yeux noirs glissent de la petite figure, trouve une zébrure dans le trottoir. “Il est mort.” L’homme qui porte le nom d’Osmond Rose et qu’elle a commémoré simplement à l’aide d’un graffiti bénin.
La seule trace de son passé qu’elle n’a même pas eu l’occasion de creuser, d’interroger plus.
Donnez lui un père, pour qu’il meurt au ciel immédiatement.
Orphelin.e éternel.le.
ft.   @Suni Park

tw : décès
Elle l’observe avec des yeux qui brillent de milles lumières, Suni. Elle voudrait tant avoir une réponse. Ou juste écrire un petit mot ; donner un petit message pour Monsieur Rose. Elle espère si fort qu’il va mieux. Et il l’a aidé si fort ; elle voudrait tant le remercier pour ce qu’il a fait, pour elle. Ce n’est pas qu’un moulin qu’il a réparé ; c’est une partie de son âme. Suni, elle possède une affection particulière pour l’homme qu’elle n’a vu qu’une fois.
Suni, elle a l’habitude de ces gens qui sont doux avec elle. Qui sont délicats dans leurs mots, leurs gestes.
Monsieur Rose, il l’a bousculé. Il a cherché à la faire réfléchir.
Il a cassé le miroir dans lequel elle était prise pendant si, si longtemps.
Suni, elle voudrait juste dire merci. Le mot ne veut pas grand chose, mais il est puissant, à se frayer un chemin de son coeur à ses lèvres.
Ses yeux s’écarquillent vivement quand la personne semble reconnaître de qui elle parle. Suni commence à sourire à pleine dent, contente d’une telle chose et si enthousiaste à l’idée d’avoir un moyen de le contacter, enfin.
Et puis tombe.
Il dégringole de ses petites lèvres, de son doux visage. Dans ses prunelles, les lumières s’éteignent une à la fois, lentement.
- Pardon ? Je ne - Elle a très bien compris. Suni ne peut pas jouer la sourde. On lui a pris ses ailes, sa liberté, mais pas son ouïe. Elle entend très bien. Mais - mais comment ? Il était - il avait l’air en forme, non ? Il avait l’air - Ses lèvres se pincent, tremblantes comme des feuilles face au vent.
Contre sa poitrine, ses mains coulent comme des roches au fond de la mer. Ses bras se font ballants le long de son corps, et Suni détourne le regard. Elle guette ce parc minable dans lequel elle avait trouvé le bonheur, quelques minutes plus tôt. Peut-être qu’elle aurait dû y rester.
Dans ses prunelles, les larmes restent et ne coulent pas. De toute manière, Suni a trop pleuré ces derniers mois. De rage, de haine, de tristesse. Peu importe.
Elle ne sait pas si elle peut former une larme entière.
Un oiseau s’envole et la ramène à la réalité. La petite abeille bat des cils, reporte son regard humide sur Love.
- Je suis oh, je suis désolée - je suis malpolie. Vous allez bien ? Ça doit être – vous le connaissiez mieux que moi. Toutes mes condoléances je - C’était – je ne le connaissais pas vraiment, mais notre rencontre m’a fait beaucoup de bien, et je – il était honnête et gentil. Suni lui offre un sourire délicat et fragile.

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cw: décès

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Elle ne relève pas les yeux tout de suite Love. Pourtant, elle en a l’habitude, de la mort autour d’elle, du poids que la faucheuse pose de ses mains squelettiques sur les épaules des personnes auxquelles elle demande de rester. La perte d’Osmond fait mal, comme la deuxième perte d’un membre déjà perdu. Un coup de trop, le miroitement d’une solution, sans y arriver à la fin de l’équation.
Une énigme sans fin.
“Je ne sais pas.” Elle relève les yeux vers la petite créature, qui a l’air sincèrement choquée.
Love ne sait pas si c’est vrai.
Love s’en fout.
Elle se frotte les yeux secs, comme si la poussière s’était engouffrée sous ses paupières. “En forme, ça ne veut rien dire de nos jours.” Il n’ y a qu’à voir le nombre de personnes qui meurent chaque année à New Blossom des suites des diverses actions criminelles (ou héroïque).
& Love, vraiment, pourrait creuser la question, savoir exactement comment Osmond est parti.
Elle n’en a pas le coeur.
Elle a compris maintenant, assez usée, que le savoir n’apporte pas toujours la réponse.
Mystère.
Elle dépose la boite du drône qui commence à devenir un peu lourde sous son coude (ou est-ce le poids du deuil), sa main qui se faufile dans l’intérieur de sa veste pour en sortir son paquet de cigarette. Elle s’en sort une, propre la pareille à la rencontre impromptue.
Elle sort le zippo métallique, soigneusement travaillé. Ca ne lui ressemble pas, et pour cause. Il appartenait à Osmond.
Est-ce qu’elle devrait l’appeler Hierophant, en souvenir?
Le choc passé, les paroles pleuvent enfin. “Honnête, oui. Gentil, je ne sais pas.”  Il se retournerait probablement dans sa tombe, s’il savait que quelqu’un parlait de Osmond Rose de cette manière. Mais ne l’était-il pas, justement, gentil?
Love marque une pause dans sa réflection regarde un point qui n’existe pas, pendant que sa cigarette brûle lentement. “Je suppose qu’on peut dire ça. Gentil.” Elle a un petit reniflement moqueur. Elle fronce un peu les sourcils, repense. “Tu sais m’expliquer le coup du moulin? Je suis curieux.se là-dessus.” Parce qu’elle a vraiment du mal à imaginer Osmond se retrousser les manches pour aider quelqu’un.
Mais une fois encore, elle ne le connaissait pas.
Inconnu.
ft.   @Suni Park

tw : décès.
Les gens disparaissent. Les gens meurent. Suni est une petite abeille fragile qui ne sait pas quoi faire quand les fleurs fanent ; celles elles, elle n’est rien. Elle ne connaît même plus sa raison de vivre, dans les fleurs. Et les gens partent et disparaissent, et meurent. Suni pense brièvement à Ji-Ho qu’elle n’a pas vu depuis des mois ; à la femme qui lui a retourné le ventre et lui a donner d’aimer pour la première fois depuis tant d’années. Elle ne sait pas ; ne sait plus. Même revoir Arcelia a remué des choses en elle, quand elles se sont croisées. Mais le passé reste où il est et Suni n’a plus envie de rester prisonnière de quelque chose qui ne bouge pas, qui n’avance pas. Sa cage était belle et douce, mais sans mouvement. Un monde qui bougeait au fil des saisons pour les fleurs et les légumes mais qui ne changeait pas, au-delà de cela. Les surprises venaient du vent et du mauvais temps, tout était similaire, sinon.
Sortie de cette bulle, Suni est ailleurs et nulle part, à la fois.
Elle est ici, devant cette personne dont elle ne connait même pas le nom, à vouloir pleurer un homme qu’elle a vu une seule fois.
- Il l’était avec moi. Ça me suffit, qu’elle souffle avec une douceur particulière. Monsieur Rose était gentil avec elle, oui. Suni se souvient de ses mots doux et de ses conseils. Il lui manque ; elle a l’impression qu’il pourrait l’aider, même aujourd’hui.
L’odeur de la cigarette lui brûle les yeux. C’est la même que Ji-Ho. Les larmes restent présentes. Suni recule d’un pas, minuscule ; elle se rend compte à quel point elle a envahi sa bulle.
La question surprend ; chasse un peu les chagrins.
- Oh c’est - c’est pas grand chose, vraiment. J’avais hm - j’avais un moulin sur ma ferme. Avant - je l’ai plus. C’est hm - une longue histoire un peu ennuyeuse.. Elle se perd dans ses mots, Suni. Ne veut pas dire la vérité ; Icarus est partout. On pourrait la trouver. Il y a eu une tempête - cet été, oui. Oh - le vent soufflait si fort. J’ai eu peur pour mes canards, tellement que je les ai rentré dans la maison, ce soir là - oh - désolée, je m’égare. Hm - donc oui, il y avait beaucoup de vent et le moulin a cassé. Monsieur Rose - si généreux - il est arrivé le matin même chez moi, de nulle part, comme un magicien ! Avec son joli camion. Il avait déjà les outils pour m’aider. Suni a ce sourire particulièrement naïf sur ses lèvres. On pourrait croire qu’elle est bien idiote. Elle l’est un peu ; on l’a fabriqué de la sorte. Mais les chaines ne sont plus à ses pieds. Je pense qu’il me surveillait , qu’elle confesse. Elle le sait bien. Personne n'apparaît comme ça. Suni n’est pas si bête. Ça ne m’importe pas. Il était gentil. C’est le plus important. Le chagrin glisse sur ses traits. Suni soupire et observe l’horizon. J’espère qu’il est avec sa fille, maintenant. Peu importe où. En haut ou en bas, nulle part ou partout à la fois. Suni le lui souhaite.

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cw: décès

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“Il l’était avec moi. Ça me suffit.” Il y a quelque chose qui se crève en Love à cet instant précis, et elle préfère ne pas le nommer. Parfois, certaines choses méritent de rester sous silence. Difficile à croire que ça soit Love qui le pense, mais elle découvre assez de secret chaque jour pour savoir l’importance qu’iels peuvent avoir.
Alors, elle contemple un peu le vide, où elle y range ses sentiments.
L’histoire du moulin est suffisante pour la faire reprendre pieds, demande même “t’as des photos des canards?” parce que ça fait effet, un peu, Love qui aime les choses mignonnes et innocentes qui n’auront jamais la capacité cognitives de comprendre dans quel monde pourris iels vivent.
Le reste de l’histoire, néanmoins, fait froncer les sourcils de Love, tandis qu’elle tapote les cendres de sa cigarette. Le timing était opportun et elle ne doute pas qu’Osmond avait un intérêt tout particulier pour la petite créature. Ca ne serait pas le premier profil qui soit tombé dans le viseur d’Osmond. Love n’a jamais questionné pourquoi il s'entourait d’un certain type de personnes, elle se contentait de les trouver pour lui.
Elle scrute un peu mieux la petite créature devant elle, fait un rapide calcul, entre les ailes dans le dos, l'ethnie. Bumblebee, Icarus déchue. “Je pense qu’il me surveillait. – Quelque chose comme ça, probablement.” Parce que Love ne ment que quand elle est dans la merde et qu’elle ne voit pas pourquoi elle devrait garder ça sous cloche. Les morts emportent leurs secrets avec elleux.
“J’espère qu’il est avec sa fille, maintenant. Peu importe où. – Ah mais putain.” Apparemment, il n’y a pas assez de void pour y planquer ses émotions dérangeantes. Elle se frotte l'œil gauche avant que la larme ne roule sur sa joue. “Elle lui a jamais vraiment foutu la paix.” Elle se souvient de sa rencontre avec le poltergeist. Et c’est un coping mecanism comme un autre, de penser à ça plutot qu’à sa peine. Plutot que de se dire qu’elle ne se considère même pas comme l’enfant d’Osmond.
Pas eu le temps de connecter assez, de se retrouver.
“Ah mais c’est ça!” Osmond est mort, mais tout ce qui est mort ne l’est pas forcément de la même manière. “C’était quoi son nom?” Elle ferme les yeux très fort, se souvient de son enimème rendez-vous dans le bureau de Hierophant qui changea tout. Elle snap les doigts, sans revenir dessus immédiatement. Elle a toujours bien l’enregistrement de sa conversation. Le nom devrait être là. Elle l’écoutera plus tard.
Mais puisqu’elle a perdu plusieurs fois ses figures paternelles, personne ne lui a jamais appris de ne pas jouer avec les fantômes.
ft.   @Suni Park

tw : décès
Suni, elle a le cœur aussi léger que lourd. Le corps aussi. C’est un équilibre sur lequel elle danse et qu’elle tangue sans cesse. La petite abeille a beau avoir récupéré ses ailes, elle ne sait pas voler pour autant. Tant d’années se sont écoulées depuis qu’elle l’a fait pour la dernière fois. À l’occasion, elle s’élève dans les airs. Mais toujours, il y a quelque chose. À chaque fois, son corps frappe le plafond et elle ne peut pas aller plus haut. Pourquoi posséder des ailes quand elle ne peut pas s’en servir ? Sa liberté devrait lui appartenir. Elle est sortie d’une prison mais se trouve dans une autre. Suni aimerait juste être libre, vraiment.
Est-ce trop demandé ? Elle se le demande de plus en plus.
Qui a décidé que la vie fonctionnait ainsi ? Elle n’a jamais accepté un tel sort. Choisie une telle destinée.
Suni voudrait juste voler, respirer l’air frais et rire.
Est-ce vraiment trop demandé ?
Elle espère que Monsieur Rose est libre, maintenant. Elle ne l’a pas vraiment connu, mais elle a eu le sentiment que c’était un homme qui se battait pour sa liberté. Elle l’admire, pour cela. Suni aurait aimé le connaître un peu plus. Toucher un peu plus longtemps à la liberté que l’homme semblait avoir.
Elle semblait si belle, sa liberté.
Ses lèvres se pincent lors que Love semble bien chagrinée. Suni a un pardon au bord des lèvres et les mains dans ses poches, à la recherche de mouchoirs. Elle en possède souvent sur elle. Dernièrement, elle pleure pour tout et pour rien.
De sa poche, elle sort un petit paquet à la fraise. Ils ont une petite odeur, et de jolis dessins. Suni les trouve particulièrement doux et charmants. D’une main délicate, elle en tend un à Love.
- Je suis désolée , qu’elle souffle, tant coupable. Il m’a un peu parlé d’elle mais oh - comment dire. Il ne m’a pas vraiment dit les détails, je pense. Ça fait quelques mois, déjà. Suni s’en veut de ne pas avoir porté plus attention. Peut-être qu’il a dit son prénom. Elle ne sait plus. Ah ! Mais j’ai des photos des canards. Ils sont très - je les ai toujours, d’ailleurs. Je les aime énormément. De ses petites mains, Suni fouine de nouveau dans ses poches et en sort son téléphone. Acheté il y a plus d’un an maintenant, l’appareil lui servait pour ses secrets autrefois et maintenant, lui sert constant. Elle est triste d’avoir perdu de beaux souvenirs se trouvant sur celui payé et traqué par Icarus, mais Suni préfère sa liberté. Du moins, l’illusion qu’elle en possède. Ouvrant l’application, elle cherche rapidement dans ses photos et trouve ses deux compagnons. Le tout blanc s’appelle Bernardo. Il a une malformation à la patte. Je dois lui faire des exercices chaque jour. Ça lui fait énormément de bien ; il est très enthousiaste, il parle beaucoup. Comme toujours, Suni possède un bonheur enfantin et adorable à parler de ses canards. Le coloré s’appelle Dragon. Il est très farouche et a tendance à mordre, parfois. Mais il a un très grand coeur ; il a juste peur, par moment. Délicate, elle lève les yeux vers Love et lui offre un petit sourire. Ses yeux sont encore vitreux, mais ils brillent d’étoiles plus douces. Ce sont mes amis.. Les seuls dont elle ne doute jamais.

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cw: décès

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Love regarde un instant le mouchoir qui lui est tendu et elle l’accepte, sans s’en servir. Déjà les larmes ne sont plus, le seum gardé dans les brises lames de son âme, le flux et reflux d’une perte qui la secoue plus que ça ne devrait l’être.
Foutu Osmond à la faire pleurer à chaque fois qu’elle le croise, même dans la mort.
Peut-être qu’il serait temps qu’elle rende visite à saon psy.
Ca fait longtemps, et la clope ne chasse que l’edge de ce qui dérange, casse à peine la construction sclérosée de ce qui ne va pas ces derniers jours.
Ses doigts effleurent les dessins délicats, range le tout dans sa poche. “Merci”, murmuré, alors que la clope reprend sa place dans son bec.
Et la diversion est la bienvenue, des canards. Love se penche un peu au-dessus de l’épaule de Suni, le coude qui s’appuie doucement sur ladite épaule. Elle échappe des commentaires en suivant les explications de la petite créature. “Le tout blanc s’appelle Bernardo. Il a une malformation à la patte. – Ah noooon! – Je dois lui faire des exercices chaque jour. – T’es kiné du coup? – Ça lui fait énormément de bien ; il est très enthousiaste, il parle beaucoup. – Tu lui réponds?  – Le coloré s’appelle Dragon. – Cute, j’approuve. – Il est très farouche et a tendance à mordre, parfois. – Biensûr, c’est un dragon. – Mais il a un très grand coeur ; il a juste peur, par moment. – Comme nous toustes. – Ce sont mes amis.” Love se redresse quand Suni la regarde dans les yeux, se demande si elle ne devrait pas rendre le mouchoir à Suni, elle semble en avoir plus besoin que Love. Mais elle n’appuie pas là où ça fait mal, là où les émotions se mettent. A la place, elle hoche doucement la tête, Love. “Je comprends.” Avec cette certitude des personnes qui sont passées par là. Même si elle n’avait pas la chance d’avoir des canards comme amis.
Il y a un moment de battement, puis Love se remet en mouvement, pas foutue de rester statique. “Attends, je vais te montrer.” Elle se décale d’un pas, se met à genou, ouvre la mallette qui est à ses pieds. Le petit drone ne fait pas 20 cm de long, repose à côté de sa manette. “Tadaaa. Bon, il a pas de nom, parce que c’est un prêt.” Et que si Love donnait un nom à tout ce qu’elle programmait, elle ne serait pas sortie de l’histoire. “Mais j’avais l’intention de jouer avec ça aujourd’hui. T’en as déjà utilisé un?” Et c’est au tour de Love de lever les yeux vers Suni.
ft.   @Suni Park

Il y a bien longtemps, il lui semble, que Suni n’a pas parlé de ses canards. Il faut dire, la douce abeille ne parle plus à grand monde depuis quelques mois. Prisonnière d’une nouvelle cage, elle a pu en parler un peu à Law dans les premiers temps mais depuis, l’homme sait tout maintenant. À Ezekiel, Suni ne partage pas grand chose. Elle éprouve un profond respect pour l’homme qui lui a sauvé la fin ; Suni est aussi persuadée d’être un poids dérangeant pour celui-ci. Elle tâche d’être gentille et silencieuse quand il vient, de ne pas lui demander trop de choses, de ne pas le déranger. Une seule fois suffit. Suni se rappelle encore la manière dont ses mains étaient baignées de sang, ce soir-là. Elle frissonne d’épouvante à se rappeler une telle image, avant de sourire avec douceur à l’inconnu.e et d’hocher la tête.
- Oh non - Non, absolument pas. Je - Oh, c’est un peu ridicule. J’ai regardé beaucoup de vidéos pour l’aider. Et j’ai dépensé beaucoup d’argents chez le vétérinaire, à l’époque. Je faisais un peu ridicule avec mon canard sur les cuisses, au milieu de ses chiens et ses chats. Suni se souvient des regards. Elle adressait de tendres sourires pourtant, on murmurait à son sujet. Je lui parle toujours. C’est important. Ou une preuve de folie, vraiment. Suni ne saurait dire.
Au moins, Dragon et Bernardo l’aiment. Suni les aime tout autant. Eux, ils ne la trahiront jamais.
Petite chose curieuse, elle écarquille les yeux quand l’autre bouge pour lui montrer son lourd colis. Suni pince ses lèvres d'appréhension. Son ventre est empli de doutes et elle le déteste, pour cela. Pour voir le mal partout ; il y a des gens gentils. Il y a des gens qui ne lui veulent pas de mal. Suni en est profondément persuadée. C’est sa tête qui lui joue des tours.
- Oh, qu’elle fait, les paumes posées sur ses genoux, penchée vers l’inconnu.e et le drône. Suni papillonne des paupières avant de croiser son regard ; elle lui offre un sourire angélique. Il y a longtemps, oui. Sur le tournage de sa série, quand elle jouait une petite apprentie désirant faire ses preuves. La Suni de la TV s’était procurée des gadgets pour être comme Batman. Évidemment, elle n’avait pas réussi. La série était basée sur ses échecs ; comme sa vie. Tu peux lui donner un surnom, peut-être ? Comme les gens, tu sais. Parfois, je croise des gens dans la rue - ou dans un magasin ! On parle un peu, mais on ne se dit pas nos prénoms. Mais ça reste un moment marquant, à l’occasion. Je leur donne toujours un surnom, dans ma tête. Suni raconte sa petite histoire avec douceur, avant de s’arrêter, un peu gênée. Elle se redresse et pince ses lèvres, glisse une mèche rebelle derrière son oreille. Depuis qu’elle a coupé ses cheveux, Suni peine à les coiffer. Oh je veux dire - Je n’ai pas encore de surnom, pour vous. Promis. Elle s’excuse presque, Suni. Ses joues sont teintées d’un rose léger. Sauf si vous en voulez un ? Encore, elle lui sourit, les mains liées et une mèche de cheveux balayant son front.

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cw: décès

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“J’suis sure qu’il te comprend.” Love en a aucun doute. Autant elle a du mal à comprendre les humains, elle espère que les animaux ont ce type d’instinct qui leur permet de comprendre les personnes, au-delà des mots. Capter les odeurs, la personnalité, le fond des gens, comme Love n’a jamais pu le faire.
Trop intellectuelle pour être un animal.
Trop intellectuelle pour se contenter de ce qui est simple.
Capable de parler mille langues de machines.
Mais jamais celui de la bonne personne.
Son regard s’illumine, néanmoins, quand la petite créature lui confirme qu’elle a déjà utilisé un drône. “Une personne comme je les aime.” Elle hoche la tête, allume le drône qui va prendre quelques minutes à s’initialiser. Love reporte son attention sur les voyants lumineux, écoute d’une oreille attentive ce que lui dit sa comparse du jour. Elle est sur le point de poser la question qui fache, quand on lui coupe l’herbre sous les pieds (chose rare). “Sauf si vous en voulez un ? – Bien entendu, j’suis un.e sucker pour un bon surnom.” La possibilié de se réinventer en quelques lettres, la quantité phénoménale de jeux de mots qu’elle peut faire avec son nom. L’impression d’être sur toutes les lèvres, d’être une énigme de la vie, alors qu’elle n’est qu’un bout de gravas qu’Osmond a traîné des catacombes il y a 20 ans. “Et s’il est assez proche de la vérité, je te donne mon prénom, même.” Les gens ne sont jamais prêt.es. Ca verse dans tous les domaines, mais qui peut prétendre lui trouver le bon nom? Même elle n’est pas foutue de se rappeler de son prénom, a du s’en trouver un qui lui convenait dans les moindres parcelles de son être (dépourvu, pourtant, d’amour). “Est-ce que je dois t’en trouver un aussi?” Elle ne jouera pas le jeu perfide de donner le nom de Bumbelbee. Love est incapable de la moindre vicisitude.
Et connaissant Love, ça tournera autour de Duck ou Tiny.
Trop terre à terre.
ft.   @Suni Park

En coupant ses très longs cheveux, Suni a cru obtenir un peu plus de liberté. Prise au piège dans une demeure qui n’est pas la sienne, loin de ses repères et seule pour Noel, elle avait le coeur lourd et hantée par le passé et ses choix, Suni s’est emparée de ciseaux et a coupé sa douce crinière. Les cheveux sont tombés sur le carrelage de la salle de bain et le ravage était fait. C’est Kyoka qui a réglé les dégâts, qui en a fait quelque chose de décent. Suni les a détesté les premières semaines. Elle n’a pas aimé le visage qu’elle voulait dans la glace, qu’importe si Kyoka lui disait à quel point elle aimait son visage ainsi, si dégagé. Suni n’était pas du même avis.
Elle ne sait toujours pas son avis, sur la chose. Sa longue crinière a longtemps été une part importante de sa personne. Outre dans la première saison de sa série télé, elle a toujours eu une longue tignasse.
D’un geste délicat, elle dégage son front en sachant à la perfection que la mèche reviendra. Ils sont si courts, maintenant.
- Vraiment ? Oh - D’accord. Je vais faire mon possible. Suni lui sourit de nouveau et lève les yeux au ciel, pour réfléchir. Elle admire les nuages doux et a envie de voler. Dans son dos, ses ailes frétillent légèrement. Il y a un bourdonnement délicat qui dure une courte seconde. C’est un défi ? Suni l’observe de nouveau. Son coeur est tendre, cette fois. Elle est plus tranquille que lors des derniers jours. Hmhm ! Je veux un surnom j’ai l’impression - oh, c’est un peu bête. j’ai l’impression de ne pas en avoir eu depuis des années. C’est Suni ou SunHi, rien d’autres. Et encore ; il n’y a que Liam pour dire SunHi. Le seul à connaître son vrai prénom.
Son regard se pose sur le ciel, de nouveau. Suni cherche l’inspiration dans la nature. Elle est incapable de faire autrement. Elle finit par baisser les yeux pour résister à la tentation de s’envoler et de ne jamais revenir pour fixer l’inconnu.e.
- Vous avez une préférence de genre ? Plus féminin ou masculin ? J’aimerais trouver le surnom parfait ! Suni le voit comme une vraie mission. Qui sait ? Peut-être que vous allez le garder à tout jamais, ensuite Cela serait particulièrement touchant. Suni se mord la lèvre, à y penser. C’est un brin embarrassant, mais ça lui ferait plaisir.

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Le mouvement des cheveux de la petite créature ne fait qu’attirer l’attention aussi de Love. Elle regarde un instant les mèches folles, pui enlève son sac à dos, farfouille dans la poche avant. Elle en sort un foulard en satin pourpre, qu’elle renifle un peu avant de le tendre à l’inconnue. “Pour tes cheveux.” L’usage n’est pas tout à fait le même, mais Love a une collection impressionnante qu’elle garde toujours à gauche à droite pour protéger ses cheveux. Même si actuellement elle porte encore ses doubles tresses, les habitudes ont la vie dure.
“C’est un défi ? – C’est plus drole ainsi, non?” Love répond très bien aussi aux défis, même s’il n’y a rien à gagner, esprit de compétition, esprit de prouver qu’elle est meilleure que les autres. Même si elle est noir.e, même si elle est NB, même si elle vient de la misère et des décombres. Elle hoche la tête à la demande de la petite créature d’avoir un surnom pour elle-même. “Un échange de bons procédés.” Un nom pour un nom. Ca lui va.
“Vous avez une préférence de genre ? Plus féminin ou masculin ? J’aimerais trouver le surnom parfait !” Un grand sourire se dessine sur les lèvres de Love, montre ses dents et le brillant qui orne sa canine droite. Elle tourne sa tête vers l’ancienne voisine de Osmond (comme si). “Merci de demander! Ni féminin, ni masculin.” Enigme d’une vie. “Entre les deux, si ça fait sens.” Les prénoms sont compliqués, Love le sait, a passé assez de temps à chercher ce qui lui correspondrait le mieux dans une société genrée. “Sinon, j’accepte batman.” Légère blague, alors qu’elle retourne son attention sur le drône, les indicateurs rassurants. “Qui sait ? Peut-être que vous allez le garder à tout jamais, ensuite – Qui sait”, répète Love, qui ne va pas se prendre à la dynamique de dire que non, qu’elle change de pseudo constamment, parce qu’elle appartient à un monde où l’anonymat vaut plus que tous les meta-coins.
L’idée aurait presque été agréable, d’être nommé.e par une parfaite inconnue. Mais ça ressemble à la manière dont on lui a donné des noms toutes sa vies. Est-ce que ça ne compte pas plus, celui qui est choisi en pleine ame et conscience. Renvoyer l’image au monde de la personne qu’on veut être, plutot que de répondre à l’image que le monde voudrait que l’on soit?
Vous avez deux heures.
“Qu’est-ce que tu penses de Ryan, pour toi?” Et oui, on dirait que le surnom est donné à la légère, mais ça représente bien la philosophie de Love.
Sembler être à côté de la plaque, alors qu’elle peut expliquer précisément pourquoi Ryan.
ft.   @Suni Park

Suni, elle est douce comme une fleur. Forte et fragile aussi. Le vent pourrait la briser, un pied aussi, et pourtant, elle pourrait pousser entre les craques du bitume. Elle est l’un et l’autre, jamais l’un ou l’autre. Pourtant, elle a bien l’impression d’avoir été que fragile dans les dernières années. Même avec ses ailes de nouveau posées contre ses omoplates, même avec ses nouvelles mutations, elle doute et elle tremble si fort. C’est que le monde qu’elle connaît, celui dans lequel elle a grandi, il est si brisé. Il n’existe même pas, elle pense. Suni ne sait pas ; elle doute de tout. D’elle-même et des gens qu’elle aime. Elle doute de Liam, qu’importe les je t’aime et les paroles échangées. Elle doute de June au point de ne pas lui avoir écrit depuis des mois. Elle doute de bien des choses. D’Arcelia qu’elle a tant aimé, pourtant, quand son coeur a fleuri pour la première fois.
Le doute est aussi terrible que l’illusion. Suni ne sait pas ce qu’elle préfère, vraiment. Parfois, elle aimerait être dans sa bulle de nouveau. Devenir ignorante de nouveau.
La chose est impossible. Au moins, il y a de bons jours. Comme aujourd’hui.
Le petit jeu la fait sourire et Suni tape dans ses mains, trois fois, telle une enfant. Elle est bien excitée. Elle voit la chose comme une vraie mission.
Une mission qu’elle peut réussir, surtout. La dernière, mine de rien, elle l’a échoué. Elle a tout raté. Brisé.
Petite chose bien décidée, Suni pince ses lèvres et porte un main à celles-ci, réfléchissant doucement. Elle cherche avec une grande concentration, cligne des yeux quand l’inconnu.e lui propose un surnom.
- Ryan ? Ryan Elle teste le surnom sur sa langue. C’est doux, quand même. C’est joli. Je connais un ambulancier qui s’appelle comme ça. Il est très gentil. Suni en a un vague souvenir, très lointain. Je pense que j,ai trouvé, pour toi qu’elle dit, le regard ancré au sien. Son regard est si sombre. Suni y voit le reflet du soleil. Ambre. Tu aimes ? Ton regard me fait penser à ça je - oh, avec les rayons du soleil, tu vois ? C’est très joli. Elle lui offre un doux sourire, un poil gêné.

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Love s’attend à ce que son choix de surnom Ryan soit rejeté. Elle sait qu’elle a une vision en décalage sur le monde, qu’elle devra s’expliquer. Mais à la place, la petite créature semble apprécié le nom, et Love sourit pleinement, heureux.se. “Content.e que ça te plaise alors, Ryan.” Elle a même un petit rire, regarde encore quelques secondes Bumblebee, avant de reporter son attention presque timidement sur son drône.
Sa tête se tourne à nouveau, écoute le nom qui lui a été trouvé. Elle plisse les lèvres. “Ambre.” Elle goûte le nom sur sa langue, se demande ce qu’a le monde a lui trouvé des noms qui rappelle des matières premières. Mais elle n’ira pas chercher la petite bête avec l’abeille. Elle est d’humeur magnanime aujourd’hui, Love. “Tu aimes ? – Ca me va, oui.” Elle peut bien être l’ambre pour une personne. Elle aime cette idée, que la matière fossilisée capture des formes de vies, témoignagnes d’une époque oubliée.
Puis ca mène à Jurrasic Park, Love ne peut qu’approuver.
“Ton regard me fait penser à ça je - oh, avec les rayons du soleil, tu vois ? C’est très joli.” Et ça lui arrache un rire franc. Elle se concentre sur son gadget, qui bip son statut prêt à l’emploi. “Tu veux dire mes yeux biens noirs et sombres?” Ca l’amuse, la question est ponctuée de son sourire. “Drôle de pick-up line, mais j’accepte.” Love, surtout, ne pense pas que ça soit de la drague. Elle n’a jamais intéressé personne. Son doigt se tend vers Ryan, sans qu’elle ne le regarde. “J’te préviens quand même, l’ambre a la sale habitude d’emprisonner les insectes dans ton genre.” Elle espère que son ton est assez léger.
La manette en main, elle sort le drône de sa cosse de protection, le pose à quelques mètres d’elles, puis revient jusqu’à ses affaires. “On va voir si je n’ai pas perdu la main.” Les hélices du drône bourdonnent, et l’appareil s’envole lentement.
ft.   @Suni Park

Suni est douce et délicate. Elle est féroce et dure. Elle tangue entre les deux, toujours, sans vraiment savoir sur quel pied danser. Sa logique est délicate autant que sa rage est violente.
Suni, elle admire juste la couleur de ses yeux comme elle admire toutes les couleurs qui l'entourent. Parfois, ses pensées sont sombres et elle essaie de se concentrer sur autre chose, tout simplement. C’est mieux comme ça.
Elle veut juste voir du beau, Suni. Elle connaît déjà le laid.
- Noirs et sombres ? Oh je - je trouve pas. Ils sont jolis. Mais l’inconnu.e - Ambre - lui parle de pickup line et Suni, elle papillonne ses jolis cils, confuse et rougissante. Oh ce n’est pas - je disais pas - Suni ne sait pas charmer. Suni ne sait pas comment faire. Son coeur fait des misères et Suni les subit et ne sait pas dire les choses.
- Les - Elle est interdite, de nouveau. Suni pince ses lèvres et mord sa joue, une petite seconde. Elle ne sait pas quoi dire. Elle ne sait pas quoi dire, la petite Suni.
- J’aime pas vraiment être hm - emprisonnée. qu’elle finit par souffler, tout bas. Les mots sont honnêtes mais petits entre ses lèvres.
L’attention de Suni est attirée par le drone qui s’envole. Suni l’observe et sourit, une douceur sur ses lèvres. Par réflexe, Suni applaudit doucement de ses mains menues. Elle s’émerveille devant toute chose qui vole.
- C’est si joli Ce n’est pas grand chose, pourtant. Suni s’émerveille pourtant. J’aimerais voler avec lui. Un léger soupir quitte ses lèvres. Suni aimerait tant voler. Dans son dos, ses ailes bourdonnent.

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Il y a un silence et Love lève le nez finalement vers Ryan. “Est-ce que j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas?” Ca ne serait pas la première fois, Love expert.e des paroles dérangeantes, déplacées, à tel point qu’elle ne s’en inquiète plus outre mesure. Elle est toujours voué.e à être en dissonance avec le monde, elle s’est accepté.e de la sorte.
“J’aime pas vraiment être hm - emprisonnée.” Love a un sourire doux sur les lèvres, toujours à genoux devant son drôle. “T’inquiètes, j’ai pas l’intention de le faire.” Pause, puis ton faussement conspirateur.ice: “je suis pas assez gluant.e.” Ca la fait rire un peu, tout.e seul.e et elle reporte son attention sur la manette du drône, qui se soulève doucement du sol en un vrombissement qui ne dérange nullement Love. Elle est habitué.e à la mécanique et trouve ça préférable à la voix de certaines personnes, parfois. Il y a des applaudissements et Love continue de sourire doucement. Le drône s’élève un peu plus haut, tellement que le son de ses hélices ne se fait plus entendre. Love en profite, tant que le gadget est en mode stationnaire, pour se tourner un peu vers Ryan, donne un coup de tête en direction des ailes. “Tu ne peux pas voler avec tes ailes?” Elle ne rend pas compte à quel point ça peut être déplacé. “Si tu veux faire un tour, je vais pas t’en empêcher.” Loin de là.
Love est à l’opposé de l’ambre.
Elle n’emprisonne pas, pousse surtout à la liberté.
ft.   @Suni Park

Elles étaient plus petites, moins jolies, les ailes de Suni, avant. Elles sont immenses, maintenant. Difficiles à ignorer ; brillantes, possédant des reflets de toutes les couleurs. Suni, elle les aime. Suni, elle les voit comme des étrangères, des inconnues. Elle les apprivoise encore, se demande si vraiment elles lui appartiennent. Si vraiment, elle peut les considérer comme les siennes. Pendant longtemps, Suni a cru que les autres lui avaient été retirés pour sa survie. Qu’on lui avait arraché les ailes pour qu’elle puisse encore respirer. Maintenant, elle sait qu’on l’a fait pour qu’elle garde les pieds au sol. Pour qu’elle reste sur la terre ferme. Petite abeille mignonne sans ses ailes, elle bourdonne et chante toute seule, toute innocence, sans savoir que sa mort l’attend de l’autre côté de la porte.
Suni, elle meurt à petit feu, en prison. Elle meurt quand elle ne vole pas. C’est une agonie si lente qu’elle ne sent rien. C’est doux et amer en même temps.
Est-ce que Ambre est une prison ? Est-ce que Ambre veut la mettre dans une cage ? L’inconnu.e lui dit que non mais Suni l’observe et elle pince ses lèvres.
Elle a du mal à faire confiance aux gens. Elle ne sait pas, la douce abeille, comment accorder quelque chose qui lui a été arraché de la même manière que ses ailes.
- Oh je - Elle pince ses lèvres, Suni. Pince ses lèvres et presse ses mains. Les doigts serrés ensemble, les jointures bloquées les unes contre les autres. Les paroles de Ambre accueillent une sensibilité humide dans son regard ; Suni papillonne des paupières et a un petit rire délicat, avant de porter son regard sur elle, encore. Vraiment ? comme si Ambre venait de lui dire une chose insensée, impossible. Suni la dévisage de longues secondes avant de souffler et observer le ciel. Il y a encore quelques nuages, beaux, doux. Si loin. Je ne sais pas si oh - je ne sais pas si je peux - si j’ai le droit. Le vent fouette le foulard sur sa tête. Aucune mèche de cheveux pour lui balayer le visage. Le ciel est si joli … qu’elle souffle, comme un secret. Suni veut le toucher. On ne peut pas toucher le ciel, mais elle veut le tenter. Partir à la quête des cieux. Dans son dos, les ailes s’agitent encore ; cherchent avec envie à s’envoler et l’emmener loin. Tu as déjà volé ? qu’elle demande, le regard retombant sur Ambre. Tu veux voler ? Peut-être qu’avec une autre personne, ça serait moins apeurant.

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La bouche de Ryan dit une chose, mais Love ne les regarde pas vraiment, son attention attirée par le frémissement des ailes de plus en plus insistant. Elle prend ça pour un oui, sourit de toutes ses dents. “Vas-y, qu’est-ce que tu attends.” Elle tique un peu, au mot droit et elle penche la tête sur le côté, toujours accroupie au sol dans un air de racaille avec son t-shirt au motif fermier et sa clope presque terminée au bec. “Le droit?” Love n’est pas au courant d’une réglementation qui interdit les mutants de voler. Elle prend une expression plus sérieuse. “Y a quelqu'un qui t’empêche de voler?” Ca se serre autour de son filtre de cigarette, et elle se demande qui empêche les créatures de s’étirer dans le ciel.
Mais la suite la prend au dépourvu et elle échappe un “euh…” elle repense aux tentacules de SPECTROV autour d’elle, de la sensation de ses pieds qui quittent le sol. Le potentiel de s’écraser au sol. Ce n’était pas voler, à proprement parler. Mais c’est ce qui se rapprocherait le plus de l’idée romantique tronquée de Love. “Non merci, je vais passer mon tour?” Pas trop rassuré.e à cette idée. Elle fait plus confiance à une créature assoiffée de sang, qu’à celle qui connaissait Osmond Rose. “Puis je veux pas être un poids. C’est pas le genre qui est mieux à faire seul.e?” Elle ne sait pas, Love. Il y a bien des constructs qui se rapprochent du vol.
Mais ça non plus, ça ne l’a jamais intéressé, Love.
Elle préfère avoir les pieds sur terre.
Enfant du béton.
ft.   @Suni Park

Suni, elle a ces pensées dans la tête ; des paroles qui résonnent encore. Des années que l’on ne lui a pas donné des ordres précis et pourtant, elle se rappelle encore chaque détail. Elle entend une voix distincte qui la conseille et lui dit ce qu’il faut faire pour être une bonne fille, une bonne héroïne, pour les rendre fière. Pour ne pas décevoir les gens, pour ne pas décevoir celleux qui comptent tellement sur elle. Iels sont tant déçu.es, déjà. Elle a brisé des coeurs et des espoirs, Suni, outre que ses ailes. Ce ne sont pas les seules à avoir céder sous le poids de sa bêtise.
Les questions d’Ambre sont aiguisées et blessantes et Suni a peur des aiguilles. Elle a peur de tout ce qui se glisser sous sa peau et qui la hante. Elle a peur de bien des choses. Ironie lorsque l’on sait qu’Icarus prenait son sang une fois par mois depuis l’incident.
Est-ce que c’est d’eux qu’elle a peur ? D’icarus.
Suni ne sait pas ; elle serre ses doigts, ses ailes. Elles s’agitent et elle les retient. Elle bouge ses pieds ; enfonce ses talons sur terre.
Le ciel l’appelle ; quelque chose résonne dans sa tête ; lui dit que ce n’est pas une bonne idée.
- Personne non ; elle ment ; elle bourdonne ; elle s’envole dans les mensonges. Suni se perd dans les mensonges.
Le coeur est un béton lourd qui l’empêche de voler, de toute manière. Il porte trop de mauvais sentiments. Et la tête, elle ; trop de pensées sombres.
La réponse d’Ambre lui tord le coeur.
- Oh - Elle bat des cils ; lui offre un sourire maladroit, un peu tremblant, incertain. D’accord. Suni secoue doucement la tête sous la question. Non - Je - Hm. Le poids fonctionne différemment pour moi, maintenant. Suni est forte. Fragile et forte à la fois. Elle peut soulever jusqu’à quatre fois son poids. Elle est persuadée que c’est plus qu’avant ; pourtant, elle a perdu de ses muscles, de son poids. Elle est si délicate depuis qu’elle ne s'entraîne plus.
Le regard coule vers le ciel et elle l’aime, elle le hait, elle le déteste et elle le désire. Suni pince ses lèvres et serre ses doigts, finit par regarder Ambre de nouveau et lui offre un pâle sourire. Une autre fois, peut-être. Il y a quelques nuages. Il y a toujours quelques nuages. L’esprit de Suni est embrouillé. Je suis mieux au sol. Elle n’y croit pas vraiment ; le ton le montre bien. Le drone peut faire quoi ? Changement de sujet. Suni le cherche des yeux ; si elle ne peut pas voler, elle peut admirer quelque chose d'autre le faire.

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Ryan a l’air extrêmement déçue et ça brise ce qui sert de coeur chez Love. Elle a une petite moue et regarde la manette qu’elle a encore entre les mains, à la recherche d’une solution, quelque chose qui permettrait à Ryan de prendre son envol librement. “Je suis mieux au sol. – Bullshit. Pourquoi t’aurais des ailes sinon?” Love se rappelle de sa rencontre fortuite et douloureuse avec la Harpie, a quel point l’héroïne semblait branlante sur le sol à devoir parler avec des gens qui avaient réellement les pieds sur terre.
“Tu sais, y a des coins dans l’underapple où ça laisse assez d’espace pour voler.” Love suppose. Elle sait que la Cicatrise est pleine de personnes bizarres et que les Orphans étaient dans le coin. Mais elle pourrait demander à Claire de leur servir de garde du corps.
Son amie lui doit un service.
Et ça serait une bonne excuse pour la revoir.
“Loin des regards, tout ça.” Love se permettrait jamais (ahah) de supposer que c’est ce qui inquiète Ryan. Mais il doit bien y avoir une raison qui fait qu’une créature dotée d’ailes ne vole pas.
Ryan n’a pas l’air d’une poule.
Sinon elle en aurait eu comme animal de compagnie, et pas ses canards.
La question sur sa technologie détourne la conversation et Love suit le regard de Ryan, trouve son gadget dans l’air. “Pas grand chose. Il est juste équipé d’une caméra et il peut suivre des trajectoires de vol pré-établies. Assez basique.” Love n’a pas besoin de plus, ne fait pas d’armes ailées. “C’est de la récupération de données, principalement.” Elle ne parle pas de SAM, parce que c’est la partie la moins intéressante de l’histoire. “Après, on peut toujours espionner les gens chez eux avec.” Sourire de sale gosse. “Mais bon, pas besoin d’un drône pour ça, de nos jours.”
ft.   @Suni Park

Suni a des ailes. Elle les a retrouvé sans retrouver ce qu’elle avait avant. Sans retrouver sa liberté. Peut-être car, en vérité, elle n’a jamais été libre. Elle espère pour quelque chose qui n’a jamais été sien. Quand a-t-elle été libre pour la dernière fois ? Quand elle tenait encore la main de sa mère ? Celle de son petti frère ? Elle ne sait pas ; plus. Suni ne cherche pas à penser à ce genre de choses.
Ça lui donne envie de pleurer ; de crier ; de partir et de fuir.
Suni, elle préfère fermer ses yeux et croire en ses rêves qui ne se réalisent pas vraiment. Et puis, elle lève les yeux au ciel aussi ; elle observe les nuages, les oiseaux.
Ambre lui parle de l’Underapple comme Kyoka le fait souvent. Suni pince ses lèvres et regarde ailleurs.
- Je - oh, je sais pas. Le ton est las, fatigué. Suni ne cherche pas une autre prison. Pour elle, l’Underapple est une autre prison. Il n’y a pas de ciel, là bas. C’est comme voler dans une grande pièce fermée. Mais elle n’aime pas nommer les choses de la sorte, surtout face à des gens qui ont grandi là. Suni ne veut pas les juger si fort.
Le regard fixé sur le drone, elle écoute les explications. Suni pince ses lèvres et fronce délicatement des sourcils. Les paroles l’inquiétent et éveillent des peurs en elle. Elle regarde Ambre, brièvement.
- C’est hm - vraiment ? C’est légal ? Suni, elle recule d’un pas. De deux pas, peut-être. Elle pince ses lèvres et mord sa lèvre, ne trouve plus le drone si mignon. Je oh - il commence à se faire tard qu’elle souffle ; cherche une excuse ; une explication. Elle ne veut pas rester ici. Pas avec un drone qui pourrait la filmer et la mettre dans une cage. Je voudrais vraiment - je suis désolée Ambre. Je voudrais vraiment rester et parler mais oh - je peux pas rester. C’est ah - compliqué. Mais je suis contente de - de l’avoir reconnu.e ? d’avoir appris la mort de Monsieur Rose ? Oh, Suni ne sait même pas. je suis contente, qu’elle répète juste, sans préciser quoique ce soit.