état d'urgence

Comme beaucoup d'autres, l'information a filé aussi vite que les sirènes se sont mises à hurler dans les entrailles de la ville. Lâcher un travail en cours à son shop, en plein mois de juin qui n'aurait dû amener que la légèreté précédant l'arrivée de l'été ; le téléphone bombardé de notifications sitôt que l'alerte fut donnée. CERBER dépêché sur place, on emploie des mots déjà très forts, attentat, là où les Sept à leur tour en font autant. "Excuse-moi, je vais devoir fermer, je te rembourserais du temps que t'auras perdu quand on se reverra. Ok ?" c'est dit avec tout le sang froid possible, alors que mille et une information fuse dans son esprit, la sensation de martel accentuée par les vibrations symptomatiques de son smartphone. Elle finit par décrocher, entend une voix qu'elle connait que trop bien après un grésillement caractéristique, celui qui signifie qu'ils sont passés sur un canal sécurisé. "Nyx, on a besoin de toi, ne vient pas sur place, tu serais mise en danger, il y a une passerelle et ensuite tu iras au SHC si nécessaire, je t'envoie les coordonnées GPS - Ok," elle n'imagine pas encore les dégâts, ni qui ou quoi prendrait le dessus sur ces Sept qu'elle a apprit à connaître et à affectionner. Une pensée pour sa douce Arcelia, qui, elle ne se l'avouera pas, lui rendrait la vie dure si jamais elle se décidait à tomber au combat.

L'attente est interminable, les gens fourmillent, et puis on l'envoie définitivement au SHC, après s'être fait du mauvais sang sur ladite passerelle. Où est-ce que t'es, Lia ?! puis on la guide comme si le plan de prévention et sécurisation était si bien rôdé qu'il n'y avait aucune place au hasard. Nyx se retrouve propulsée dans la chambre d'Orion et que le monde appelle Megamind, à juste titre, même s'il n'en menait pas vraiment large non plus à ce niveau une fois arrivée là. Il a un masque d'oxygène sur le nez, elle n'a définitivement pas le temps de lui demander ce qu'il a à ce niveau, sa mutation n'y ferait de toute façon pas grand-chose. "Orion, je suis là," qu'elle commence à dire alors que les quelques informations données avant d'entrer lui reviennent. Tout sur son corps et ses expressions, jusqu'au fond de son regard, criait douleur. "Je te sers pas un whisky d'abord, désolée," qu'elle lui lâche dans un humour douteux, mais qui sait parfois faire la différence dans ce genre de situation. En même temps, elle retire sa veste qu'elle balance sur une chaise, un infirmier est là pour vérifier ses paramètres, tandis qu'un autre arrive avec toute la panoplie pour pouvoir extraire le sang doré de la philippine.

"Le médecin est où ? On a besoin des radios," qu'elle jacte à un des soignants en se faisant elle-même son garrot de prélèvement. "Il va arriver, elles sont sorties, on a plusieurs os cassés, on a pu remettre en place les articulations luxées," l'aiguille s'enfonce dans cette veine que l'un des deux infirmiers lui trouve, faute de pouvoir vraiment le faire toute seule ce jour-là. Nyx fronce du nez, le cul vissé à côté du lit d'hôpital qu'occupe le Sept. "J'ai besoin de savoir lesquels, faudra pas piquer à côté" la poche se remplit petit à petit d'or, de quoi faire suffisamment de stock pour l'homme à ses côtés. "Ca va aller," cède t-elle avec calme, un contact visuel appuyé en guise de premier soutien. Le médecin débarque. "Tes os vont se ressouder comme jaja, t'inquiètes même pas." clin d'œil complice alors que, seconde après seconde, le prélèvement durant, le teinte de la tatouée commence d'ores et déjà à pâlir. J'avais pas prévu de me vider autant aujourd'hui, j'aurais dû prévoir un p'tit dej. Le genre de chose qu'Icarus lui reprocherait, à n'en point douter, si elle s'avisait de faillir.

@orion wingfield

tw : blessures graves - mention d'acte terroriste - accident et coma passés.

Des notes de piano.
Dans un lointain qu'il ne connaît pas.
Dans un lointain qu'il n'atteint pas.

Elle le hante chaque nuit, mais celle-ci est différente.
Orion ne dort pas.

La conscience est ailleurs sans qu'il n'arrive à la toucher du doigt.
Un rappel amer de ses échecs, et ce qui l'a amené jusque là.

La dernière fois qu'il s'est détaché ainsi de ce qu'il est, ou de ce qu'il croît être, c'était au moment de son coma, plus de dix ans en arrière.
Où il a crée ce qui l'a fait tomber aujourd'hui.
Celui qui l'a fait tomber aujourd'hui.
Celui dont il doit se débarrasser. Aujourd'hui.

Les sons prennent place dans cette réalité à laquelle il n'appartient pas. Tout s'agite, il le sent, on l'agrippe, on le sort, on l'extirpe, on l'isole. Un corps de coton décharné qui suinte d'un sang trop humain pour l'appétit héroïque de la population.
Qu'il les hait, à en espérer trop.
Qu'il les hait tous, autant qu'ils sont, à l'avoir amené hors des gravats.
Il aurait dû rester là-bas.
Le poursuivre, lui, l'ennemi.
La menace à abattre.
L'homme du passé qui impactera l'avenir s'il ne fait rien.
Mais sa volonté a beau persister, le tangible ne suit pas. Si Orion flotte, c'est presque hors de lui-même.

On doit le sauver. C'est ce qu'il entend. C'est presque ce genre d'idiotie qui lui donnerait envie de garder les yeux fermés.
Ce n'est pas lui qu'on veut sauver.
C'est son Symbole.
C'est Megamind.
Et tout ce qui fût construit autour de lui.
On ne peut pas se permettre un tel gâchis.

Alors quand le temps passe, que la douleur prévaut, que l'inconscience s'élime peu à peu au fur et à mesure des minutes, le héros bat des cils. L'humain derrière la figure grogne dans l'effort. On observe le retour à soi, et à ce qui est attendu.
Le soulagement est certain.
Et tout ça, c'est grâce à elle. À celle qu'on appelle, quand tout est perdu, et qu'on a besoin de ces quelques brins d'espoir pour tenir encore le coup, tandis que tout s'étiole pour les plus tristes d'entre eux. La tour sera réparée, tout comme les corps. Peut-être que c'est elle, l'héroïne sans bruit qui devrait être acclamée.

«  Nimfa... », cède-t-il dans un râle indistinct, entre rauque et murmure. Il tente à peine de bouger, le moindre geste désamorcerait la tentative de soin qu'il perçoit dans les yeux dorés de la mutante préposée à ce genre d'urgence. Ce n'est pas la première fois qu'elle agit sur lui. C'est peut-être même la seule qu'il tolère, à distiller son or dans les veines malmenées. Plus précieuse que le moindre carat qui pensera ses plaies.
Le temps passe, les douleurs s'effacent, les sensations trépassent.
Et au bout de quelques minutes, c'est l'essentiel qui sort des trippes du malmené, la vision enfumée par la rage.
«  Je vais le tuer. » Ce n'est ni un délire ni une promesse, mais la confession d'un état second, déposée à son alliée. «  Je le retrouverai, et je le tuerai. »
Puisqu'il s'agit désormais de sa propre survie.
Celle d'Icarus passera en second plan.

@Nimfa Vergara

A mesure que les secondes filaient pour laisser la magie s’empaqueter dans du plastique, Nimfa se sentait de moins en moins sûre du nombre de minutes qu’elle pourrait elle-même tenir s’il lui fallait se priver d’un en-cas. Personne ne lui demande d’ailleurs jamais rien, sauf Arcelia, et encore aujourd’hui, c’est le cas. Pas de comment va Nyx ? ou d’écarts de ce type, là où le centre de l’attention se comptait jusqu’à sept. Si elle n’en avait vraiment jamais souffert à proprement parler, il serait avisé de le lui faire remarquer. Pas quelle soit traitée comme un cabot, mais derrière les protocoles et tout ce pour quoi elle avait signé, il y avait le revers de la médaille. Celle où il était écrit que sa vie ne comptait pas, ou plutôt, bien moins que d’autres, de facto.

Ca lui importe peu quelque part, elle assume de toute façon la totale responsabilité de ses actes, et ce depuis toujours. Sortie de piste comprise. Suite à la réception des radios, un des infirmiers fait une première injection, à l’aide du liquide doré. Puis une deuxième. Elle espère vraiment qu’ils ne se sont pas loupés, sans toutefois laisser traîner de doute dans ce regard qu’elle pose sur l’alité.

Les minutes filent à leur tour et malgré sa fébrilité, Nimfa ne veut pas se dévisser de son siège, son bras désormais au repos, une compresse et un scotch pour cacher la misère. Nimfa, tu veux quelque chose à manger ? On dirait que tu vas t’effondrer. Mais personne ne lui demande alors, pour ainsi dire, elle fait fi d’un écho qui aurait pu être celui de sa propre voix interne. Elle ira en chercher après, parce qu’elle ne veut pas - ne peut pas - déranger les autres minions en plein ouvrage. Ils bavassent entre eux, sans vraiment trouver un moyen de se frayer un chemin jusqu’à elle. Nyx a de toute façon l’air inaccessible vue de l’extérieur, à cet instant T. Orion était sa priorité.

“Je vais le tuer.”

Ca aurait pu lui glacer ce qui lui reste de sang actuellement mais s’avère plutôt lâchée en pleine piscine d’empathie. Elle ne connait pas plus ce le qu’elle n’applaudirait la démarche, si bien que son silence, se voulant respectueux de ce qu’il pouvait y déposer en son centre.

“Je le retrouverai, et je le tuerai.”

Que pouvait-elle bien dire face à ça ? Est-ce qu’il était conscient de ce qui pourrait être considéré comme un écart de conduite ? A son bon jugement, Nimfa n’est pas plus griffée d’horreur qu’elle en a probablement vu - ou au moins imaginé - suffisamment avant ça, Icarus pouvant très bien lui faire la chasse aux secrets s’ils le souhaitaient. Ses lèvres resteraient scellées quoiqu’il advienne. Elle lui laisse quelques secondes pour digérer ses propres émotions, et puis, finalement, le visage un peu penché sur le côté, la mutante lui déclare.

“Je sais pas qui c’est mais t’auras le temps de réfléchir à comment lui faire la peau, parce qu’il va falloir que tu te reposes, là.”

Le fait qu’elle s’adresse à lui alerte les autres qui finissent par les encadrer. Le médecin est là, demande à Orion s’il était en capacité de parler. Tout allait, au bon sens de Nimfa, trop vite ; et elle n’était pas certaine que ce soit dû à son manque de sucre et de sang. Quelque chose en elle a envie de leur rentrer dans le lard, alors qu’il y a comme trop d’insistance dans l’air, à son goût, face à l’état limite dudit patient. “Dites, docteur, vous pensez pas que l’oxygénation du cerveau ce soit important, si ?” Sans doute la pression, la fébrilité, son côté tête brûlée ressortant sur des sols professionnels. Face aux pourquoi, elle enfile. “Il a besoin de repos, pas d’un interrogatoire.” On lui répond que c’est pour son anamnèse alors que la moitié de ce qu’elle a entendu n’a rien à voir avec ça. Encore un peu et on allait bientôt la mettre dehors parce que cela deviendrait trop confidentiel.

@orion wingfield

Du repos ?
C'est qu'Orion n'y songe pas.
Il n'y songe jamais, car ce n'est pas ce qu'on exige de Megamind, c'est même tout son contraire. On prêtant ménager l'homme quand il ne s'agit que du bien-être du héros, au fond, dont le monde se soucie. Les apparences compte bien trop, il le sait, pour lui-même les appliquer au quotidien.
Pourtant, Nimfa s'inquiète pour lui. Elle lui demande d'oublier sa vengeance quelques instants, ne serait-ce que pour qu'elle puisse se mener à bien. Car sans lui, pas de coups d'éclats. Pas de vie préservée. Pas de réputation à reformuler, comme un mur pour le protéger.
Et surtout, personne pour arrêter Clay.

Ses yeux se ferment à nouveau, juste quelques secondes. Il obtempère en silence, profite de la quiétude, sent l'infiltration d'or et de vertu sillonner son réseau veineux, couvre ses plaies internes, solidifier ses blessures. Rien ne résoudra son mal à l'âme, mais Nimfa a fait de son mieux. Il peut lui concéder ça.
Mais alors, on entre dans la chambre. Une horde de médecins et d'infirmières, à la solde du Géant, mimant la sollicitude, l'appelant quelques fois par son nom de famille. Ou par Megamind.
Jamais Orion.
Ce serait trop demandé.
Trop intime, là où il ne veut rien dévoiler.
Il ne veut plus rien dire, même quand on l'exhorte à parler.
Ses yeux à nouveau ouverts fuit le moindre contact, fixe un point à l'extérieur, une vue trouble de la ville. Un flou terrible. Il ignore si cela vient du paysage ou de lui.
Tout ce qu'il peut faire, c'est attendre que l'instant douloureux passe.
Et Nimfa vient le défendre. À nouveau, elle est là. Elle s'oppose à ces questions qui pleuvent sur ses entailles à peine recousues, sur ses paupières lourdes. Et bien que le traitement par l'or l'ait requinqué suffisamment, Orion se l'avoue : il n'a pas envie de leur dire quoique ce soit.

« Je ne veux voir personne... », souffle-t-il, plus impérieux que son état ne le laisse paraître. « Sortez d'ici. Laissez moï tranquille. »

On s'interroge, on se demande, on ne sait pas quoi faire quand les ordres se contrarient entre eux. Orion ne daigne pas les regarder. Il le répugne, tous autant qu'ils sont.
Megamind survivra, ne vous en faites pas.
Si ce n'est pas lui, quelqu'un d'autre prendra le costume.
Quelqu'un d'autre sauvera votre précieux petit monde élimé.

Tous se jaugent et se résolvent à obéir au héros. On demande à Nimfa de se lever et partir, elle aussi.
Tout en fixant toujours la fenêtre, Orion change d'avis. Ou dévoile un peu de ce qu'il souhaite vraiment, au fond de lui.

« ... Pas elle. », qu'il ajoute. La voix est plus faible, entourée d'une nappe étrange. De la sincérité. Ce n'est pas ce qu'on lui connait le plus. « Nyx peut rester. »

Alors que l'équipe évacue, qu'ils ne sont de nouveau plus que deux, Orion finit par se redresser légèrement. Son torse bandé, ses yeux livides, ses mains tremblantes. Cette fragilité qu'il exècre au plus haut point se reflètent dans toute sa vulnérabilité. Quelle horreur.
Et pourtant, il en rajoute.

« ... Je te remercie. », souffle-t-il à l'intéressée. Pour tout ce qu'elle a fait, ici comme ailleurs. Sa présence a quelque chose de rassurant. Il ne saurait pas dire pourquoi, ni comment.
Son regard bleu, grisé, abimé par les tentatives répétées et vaines de sa mutation lors de l'attaque, se glisse vers la jeune femme.
« Tu n'as pas bonne mine... »
Il y a une ombre de sourire vide, quelque part sur ce visage sombre. Un peu d'or infusé, dans ce corps à la dérive, dans ses tâches et ses défaites.
Dans tout ce qui est voué à l'anéantir, s'il ne fait rien pour arrêter le chaos à venir.

@Nimfa Vergara

On ne peut pas dire que son geste soit héroïque, plutôt inconscient cela va sans dire : elle est fébrile, en hypoglycémie, et il ne faudrait pas plus qu’une petite crise de nerfs qui s’éternise pour qu’un petit malaise vagal termine le travail. Y’a pourtant aucune pensée de l’ordre du bon sens qui lui vient à l’instant où elle prend la défense de la personne alitée là, qui n’a pas besoin d’être sursollicité comme ils le faisaient déjà.

Finalement, Orion parvient à s’exprimer, et Nimfa remercie tous les dieux pour cette intervention divine. Qu’il ait eu la force de le faire était un grand pas, là où la colère avait été la première chose ayant franchi la barrière de ses lèvres.

“Je ne veux voir personne… Sortez d'ici. Laissez moi tranquille.”

Nimfa est la première à se lever, prête à rendre la paix à celui qui souffrait déjà bien suffisamment pour qu’on lui en tartine encore sur la conscience. En changeant de position, elle sent sa tête tourner, là où les autres se chicanent encore quelques instants. Ridicules. “Sortez vous aussi.”, que le médecin lui dit, chose à laquelle elle répond. “J’ai très bien entendu ce qu’il a dit, merci.” en prenant la direction de la porte de sortie, tout comme l’ensemble du petit cortège venu redécouvrir Megamind dans sa vulnérabilité la plus totale.

Il ne faut pourtant pas plus de trois secondes pour que le vent se mette à tourner.

“... Pas elle. Nyx peut rester.”

Le silence qui suit est celui d’une triste victoire, lorsque les regards qui se tournent vers elle sont noirs. Il est vrai qu’elle n’aurait pas passé ses meilleurs moments, seule, à grignoter une barre de céréales pas du tout adaptée. Il faut de toute façon qu’elle aille se chercher de quoi se remonter, puisque personne ne semblait vouloir prêter attention à sa santé. Celle du héros, le vrai, accaparait plus les esprits que n’importe quoi d’autre ici.

Elle est toutefois touchée par sa confiance, elle comptait bien l’en remercier, mais c’est paradoxalement lui qui fait le premier pas.

“... Je te remercie.” Un sourire léger court sur son visage, le regard fatigué toutefois illuminé de gratitude. C’est peut-être avec ce sourire-là qu’Orion s’aperçoit qu’elle n’est pas aussi vaillante que ça. “Tu n'as pas bonne mine…”

Elle n’a pas envie de déroger au professionnel, mais Nyx est aussi humaine que n’importe qui à cet instant précis, quoiqu’on ait jamais vraiment vanté ces vertus au Wingfield.

“T’as sans doute raison, si je prends pas du sucre maintenant je vais finir dans la même position que toi, 1m plus bas.” Un trait d’humour qu’on lui connait, elle lui fait comprendre qu’elle revient. Deux minutes plus tard, elle se faufile à nouveau dans le box et referme derrière elle, un sachet de barre de céréales coincé entre les incisives et une boisson sucrée au bout du bras qui n’avait pas été prélevé. Elle se rassied à ses côtés, le froissement du papier caractéristique lorsqu’elle retire de son bec ladite barre ; prend une gorgée franche et fraîche de sa cannette gelée. La première étape et la seconde avaient été atteintes, même s’il fallait pour ça qu’elle reprenne un peu du poil de la bête elle aussi. Le repos était préconisé pour les deux et ce serait pas du luxe.

“Merci pour ta confiance. C’est ce que je voulais te dire tout à l’heure, mais il y avait encore des oreilles derrière moi.” Une gorgée. “Ils m’agacent.” C’est dit plus bas, il n’y a bien qu’Orion pour l’entendre. Elle renifle un peu, se laisse le temps de respirer. Littéralement. “Je comprendrais jamais pourquoi ils te traitent comme ça. Toi et les autres.” Ca sort des tripes, comme une revendication là où la vérité réside dans cette signature qu’elle a apposé sur un contrat lu en conscience. Elle ne rêvait que d’aider les Sept, et pour de vrai. Mais face à si peu d’humanité gravitant autour, il y avait de quoi s’en peiner. Si elle n’était qu’un grain de sable dans ces rouages, comment pourraient-ils trouver la paix un jour, dans la vie qu’ils menaient ? Est-ce que ses actions étaient aussi utiles qu’elles en avaient l’air, en dehors de ce sang qu’elle ponctionnait, de ces blessures qu’elle transcendait ?

@orion wingfield