#SELFIE (pisa)

Lisa est experte en bonnes affaires et en opportunités. Se faire engager par Icarus c'est son coup de maître. Investir dans la bourse ? Trop compliqué. Créer son entreprise ? Pareil et il faut de l'argent, ce qu'elle n'avait pas au début. Non, ce qui compte c'est le génie, charmer avec un sourire, un art qu'elle maîtrise à la merveille. Sinon, elle n'en serait pas arriver là. Adieu la vie de misère, à faire un boulot qu'elle n'aime même pas, pour gagner un salaire qui couvre à peine les frais du mois. Grâce à eux, elle a pu se refaire - ou presque - promis elle mettra de coté à l'occasion. Elle a été privé de cette vie (qu'elle mérite) depuis trop longtemps, et la vie est bien trop courte pour ne pas profiter de l'instant présent. N'est-ce pas ? Lisa se fiche de se faire traiter de pétasse ici et là, les gens peuvent bien parler, la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe, yada, yada, yade.
En attendant, c'est elle qui a les lunettes de soleil Gucci, les beaux sacs en mains et des fringues à ne plus savoir quoi mettre. Si elle pouvait trainer en maillot de bain toute la journée autour de sa piscine ce serait le pieds. De temps en temps il faut quand même qu'elle prétende servir à quelque chose dans ce corporation. Elle devrait essayer de gratter une place au marketing s'ils se lassent de ses conneries. Elle pourrait leur donne une leçon ou deux. Lisa sait se vendre. Elle en a parfaitement conscience. Un don du ciel. Elle n'a pas née pour vendre des cafés dégueulasses à Starbucks elle est née pour briller et être sa propre vitrine.

Tiens ce serait pas le photographe sexy des Septs là bas ? Il doit être venu chercher son chèque ou il y avait quelqu'un d'important dans le coin. « Wow, hola senor Elle lui tend la main et serre vigoureusement la sienne, avec un grand sourire, un poil exagéré. J'vous reconnais, j'adore votre travail ! J'pensais que vous auriez une sacré poigne avec... euh vous voyez. » Ses bras élastiques. Ca doit être chelou au lit, est-ce que... Non. Ca la regarde pas. (Faut trop qu'elle sache, quand même).

« Je travaille ici aussi Je m'appelle Lisa, ça va? Je vous paye un café ? Vous pourriez me prendre en photo, je suis sûre que ça va plaire à mes followers, j'peux vous faire un max de pub. On m'a toujours dit que j'étais très photogénique. » Comme si il en avait besoin. Cela dit, le public de Lisa n'est pas forcément le sien, il y a tout à gagner en mélangeant les communautés, pas vrai ? Il y en a qui disent qu'être payé en visibilité ce n'est pas un vrai salaire, mais après tout il doit déjà toucher un petit pactole de la part d'Icarus alors il va quand même pas faire la fine bouche. Ce sera osé de sa part, non ?

« Ouais, ouais, ça arrive avec certaines bolosses. » Ouais c'est un truc qu'on lui dit souvent, de manière plus ou moins poétique, allant du simple "non mais, pardon?!" au plus direct "ta gueule salope", Lisa n'a pas la notion de vie privée, ni de personnal space, et la fierté n'en parlons pas. La fierté c'est un concept unique à chaque individu quand on y pense. Elle a connu son lot de rejets. A l'inverse elle est surtout surprise par le nombre de personnes prêtes à engager la conversation. « Pepe, that's it ! » En plus, il sait qui elle est ? Est-ce qu'elle a déjà mentionné qu'il est craquant par dessus le marché ? « Pas que les héros d'ailleurs hein, si t'as besoin d'un truc, hésite pas. J'peux te filer mon numéro » Clin d'oeil équivoque. Il l'appelle quand elle veut. Elle veut bien être l'objet de son étude sociologique or whatever, elle ne sait pas trop ce que ça implique, elle n'est pas allé à l'école assez longtemps pour ça. « C'est que j'ai le droit à un interview moi aussi on dirait. » Elle glousse, un brin niaise. « Merci pour les lunettes, ouais c'est du Gucci, t'as l'oeil on dirait. On va bien s'entendre

« Je m'assure du bien être des salariés de cette entreprise, en gros. Qu'il s'agisse de réduire le stress ou trouver des vraies solutions. Tu peux aussi venir me voir si tu te fais harceler. Toujours moins bullshit que sourire à la caméra et être jolie, comme certains, non ? Elle n'a pas de superpouvoir, elle n'a pas de talent en marketing (à moins que savoir se vendre compte pour des l'expérience), et la place était déjà prise pour inventer une vie aux Septs et s'assurer qu'ils s'en tiennent au script. Elle pourrait lui renvoyer la balle. La seule chose qui le différencie d'un paparazzi actuellement c'est qu'il est légitime, Icarus et mit son sceal of approval sur sa gueule et monsieur peut se permettre de prendre des clichés sans qu'on vienne lui dire qu'il est intrusif. En plus il triche. « Bon bah j'allais proposer Starbucks mais si tu faisais ton café maison c'est un peu comme si je proposais à un chef étoilé d'aller bouffer à la cantine. » Elle rigole tout en essayant de trouver une alternative qui correspondrait à son standard. Quel truc de bobo aussi, il peut pas faire comme tout le monde, non ? Ca doit aller avec le package beau gosse. Il est beaucoup trop bien pour toi ma jolie. « Tu sais quoi, je connais un petit spot branché et tu as de la chance, tu as réellement capté mon intérêt et je vais t'y emmener, toi tu mérites. » Elle va bien trouver une adresse en regardant les storys de ses abonnements, ça doit pas être compliqué de toute façon. Quand on veut, on peut et quand on cherche, on trouve. Sauf les ennuis, Lisa les chercher rarement mais ils finissent toujours par la trouver. Les emmerdes c'est des chasseuses de têtes.

Pepe est incroyable. Il a vraiment la tête à ce qu'on l'appelle daddy - pas son kink, sorry too much daddy issues. Si c'était que ça, ok, en plus de ça, il doit aimer la mode. Lisa a vraiment trop de chance. Entre Pepe et Wolfman elle est plus très loin d'organiser son propre défilé. « Genre tu collectionnes les lunettes de marques ? T'en as une paire pour chaque occasion ? Who the fuck is that guy et pourquoi Lisa est persuadée d'avoir trouvé son âme soeur ? Elle doit voir ça, elle veut voir ça. Elle est excitée comme une puce la veille de Noël.

« Faire vengeance soit même en général ça attire plus d'ennuis qu'autre chose, sauf si on a les plaquettes d'Hypérion. Tabasser quelqu'un ça demande plus d'organisation qu'on croit, mais nan c'est interdit par la loi ici. Elle rétorque avec fierté avant de se souvenir qu'elle est sensée être une bourgeoise blanche qui n'a jamais été confronté à une situation stressante sauf la fois ou sa carte bancaire a affiché "paiement refusé" parce qu'elle a dépassé le plafond.
C'est faux. Déjà, sa carte a affiché plusieurs fois paiement refusé, mais c'est une histoire de découvert (woops) et ensuite, Lisa s'est déjà battue. En témoigne des marques habilement cachées sous du maquillage et des parties de son corps stratégiquement caché. On pourrait croire qu'elle aime montrer son cul et ses seins mais pour des raisons techniques, elle parvient à rester sobre. "Sobre" dans le lexique de Lisa c'est un sacré morceau. Mais euh, toi t'as des supers pouvoirs donc ça doit être pratique si les gens t'emmerdent. Elle semble réfléchir, l'index sur les lèvres, les sourcils froncés. On peut dire que je suis un peu ressources humaines et un peu autre chose. J'ai un poste hybride, tu vois. Elle invente au passage. Hybride c'est la version branché de "polyvalent" qui est la version plus cool de "esclave à tout faire". Je suis juste quelqu'un qui essaye de...faire le bien autour d'elle à ma toute petit échelle. » Et se faire plein de pognon !

« T'as ! Une moto ! Elle écarquille les yeux et redevient une adolescente en crush sur un bad boy au lycée. Une moto, la classe. Bon, autant choisir l'adresse la plus éloignée histoire de profiter du trajet. Pitié il faut que ça soit la bonne, si elle ridiculise elle peut-être sure de faire le chemin inverse à pieds et seul. Ce serait le moment idéal pour qu'il se mette à flotter, histoire de rajouter du drame à sa vie. M'okay y a un petit café jazz qui fait du café bio  fair trade avec un impact minimum sur l'écosystème local. On peut tester. Alors dit comme ça, on dirait que super bobo, mais on est à Solaris en même temps. Faut pas trop en demander aux riches. C'est toi qui pilote, allez. On ira se balader après si tu veux. So romantic. Elle est où ta moto ? Il a pas répondu, mais il a pas dit non, elle a peut-être encore une petite chance de le pécho avant de finir dans la friendzone. Après, peut-être qu'il la trouvé trop jeune. Ou peut-être que... Ah merde mais, attends t'es peut-être gay en fait. »

Lisa a lu la page Wikipédia du photographe, pour savoir s'il était en couple, la première fois qu'elle l'a croisé. Parce qu'il est vraiment canon et qu'elle a encore la mentalité d'une jeune adulte de vingt-ans qui calcule mentalement si sa star préféré peut la date sans que ça devienne problématique. Elle sait qu'il a beaucoup voyagé. Pepe n'est pas un imposteur qui fait semblant, pas comme elle, en découvrant ses travaux elle s'est demandé pourquoi il était venu à New Blossom. Si elle avait pu partir, loin, Lisa ne serait jamais revenue. Sa vie est riche en rebondissements, en aventures qu'on croirait sorties d'un jeu vidéo. Pour Lisa qui a grandit sous terre, sans repère, il incarne un fantasme qu'elle touche seulement avec les yeux. C'était comment, loin d'ici ? C'est vrai que le bleu du ciel change ? Même celui de la mer ? Si elle avait eu ses vingt ans, elle aurait posé ces questions. Mais Lisa n'a plus vingt ans et même si elle débite sans trop se soucier de ce qu'on pensera de son attitude, il y a certaines choses qu'elle garde privée. Après tout, la Lisa Garnier qui a signé chez Icarus Inc. n'est pas sensé avoir grandit dans la misère. « Ah ouais d'accord... une vraie bécane. » Elle est particulièrement impressionnée. Y a t-il quelque chose qui ne soit pas extra avec lui ? A croire que c'est un prérequis pour rejoindre les rangs d'Icarus, il faut avoir quelque chose d'extraordinaire. Etre mutant ne fait pas tout, il faut sauver le monde ou en avoir fait le tour. (Non truc ça doit être d'être une putain de bonne menteuse). Lisa se tient là, à jouer la fière et cacher son sourire nias derrière une main alors qu'elle peine à placer les pays d'Europe sur une carte. « J'habite dans un quartier de l'Aerium, là haut c'est plus que bobo. » Passé un certain stade, l'indécence de ses voisins ne l'atteint même plus. C'est un mode de vie et elle l'a adopté.

Lisa est déçue, le nier serait mentir. Peut-être qu'elle avait un léger crush sur ses boucles et ses yeux bruns qui la réchauffent, parce qu'il a cette manière de la regarder comme si il la voyait vraiment comme un être humain et pas un numéro.  La déception ne dure pas longtemps, il lui apparaît de manière très claire que même si Pasqual était un tant soit peu intéressé par les femmes, leur relation naissante n'aurait pas prit cette direction. La discussion entre eux est facile, naturelle et elle est étonnée qu'il s’accommode si rapidement à son débit de parole. Lisa est envahissante et ne fait pas forcément attention à ce qu'elle dit. Rarement dans l'intention de nuire. Elle dit ce qui lui passe par la tête, sans filtre. C'est plus fort qu'elle. « Je rêve, ta moto a un nom ? How gay of you. Lisa s'en approche. Belle bécane. Non franchement, à l'époque, elle aurait essayé de la voler pour la ramener dans l'Underapple et frimer avec. Sans compter le fric qu'elle aurait pu se faire avec les pièces détachées... J'y crois pas... »
Lisa prend le casque et l'enfile, excitée comme une puce. Pasqual est trop généreux. « Dis moi, y a un endroit où t'es pas allé ? Le pôle nord peut-être ? Et encore. Elle ne serait pas choquée qu'il lui dise avoir posé un pied sur la lune. Tu voyageais toujours seul ? Ou quelqu'un t'as brisé le coeur pour que tu viennes t'enterrer ici ? C'est dingue que tu sois là... Elle ricane, parce que y a souvent des histoires de coeur là dedans.  

Pepe est vraiment dans son monde. Ce genre de plaisir fait du bien, on a besoin de plus de personnes avec des rituels bizarres - du genre, donner des noms à ses objets. « Nan, mais je vais peut-être commencer. » C'est sur qu'au prix où elle a payé son dernier sac à main, elle pourrait lui donner un nom et prétendre que c'est son enfant. Lisa enfile le casque et s'installe à l'arrière de sa moto, n'hésitant pas passer ses bras autour de sa taille une fois qu'elle en a l'autorisation. Lui ? Bourreau des coeurs ? Lisa n'y croit pas une seule seconde. Ou alors c'est purement accidentel. Pepe n'a pas la vibe bad boyfuckboy, elle parle en terme d'expérience. Même avec la bécane, généralement accessoire favori de certains types pathétiques qu'elle a date. Pepe ce soit être un type bien, un gentleman qui sait reconduire quand il le faut, comme le faut. Preuve en est. Lisa n'en fera pas tout un drame. Le tour du quartier en moto passe trop vite, comme les attractions à la foire. Ils vont vite et malgré ça, Lisa à l'impression qu'on a appuyé sur un bouton pause. Le monde auteur d'elle semble ralenti, c'est les battements de son coeur qui vont à toute vitesse. Quand ça s'arrête, c'est à peine si elle veut déjà en redemander. Au retour peut-être. « C'était TROP bien ! Genre TROP TROP. Elle sautille sur ses talons, enjouée. Je veux ça en chauffeur privé maintenant. »

La café est conforme à la description sur le site, même encore mieux. Ce qui la rassure. Elle ne peut pas emmener Pepe n'importe où, vu que monsieur est expert. Ca aurait vraiment été dommage de donner d'elle l'image de quelqu'un qui n'a bu que du Starbucks dans sa vie... Il y a bien le café des White, réconfortant. Ce parfum pourrait la faire pleurer s'il avait encore un coeur. Le café de l'Underapple, au cout de cafards broyés, elle s'en passe. N'importe quoi est meilleur que tout ce qu'elle a consommé quand elle tremblait de tout son corps et sentait son ventre grogner.
Il y a tellement de choix qu'elle ne sait pas quoi prendre. En plus de ça, Pepe vient de lui poser une colle. Elle relève le nez du papier glacé. On ne lui demande pas souvent ce qu'elle aime. Quand c'est le cas, elle sait qu'on ne l'écoute pas, c'est demandé poliment comme la pluie et le beau temps. Pepe lui a l'air intelligent, du genre à écouter son bullshit pour de vrai. Aurait-elle dû s'en méfier ? Il va vite se rendre compte qu'elle n'a rien d'intéressant à proposer.
« Si je peux permettre une précision, je n'aime pas que les garçons, c'est seulement 1% du spectre que j'essaye de date. » Non, en fait Lisa aurait bien aimé faire sa vie avec quelqu'un d'imposant, cheveux courts, capable de la soulever, hot, indépendamment du genre. Elle refuse d'admettre que cette description est un copié collé de Robin. Elle a lu quelque part que c'est les premiers crushs qui déterminent le futur de sa vie amoureuse. C'est de la connerie.

Lisa n'a pas envie qu'on sache grand chose sur elle. Il n'y a rien à savoir. Elle rit nerveusement pour se donner un peu de contenance. Sa vie malheureuse ? Merci. Il n'y a que dans les dramas qu'on balance son passé traumatique à un inconnu après cinq minutes. Ce passé n'existe pas. « Je crois que t'as résumé tout ce qu'il y avait à savoir. Elle hausse les épaules. Je m'intéresse au développement personnel, au lifestyle... ce genre de choses Tout ce qu'il y a en lien avec son métier. Et ça lui plaît ! Elle ne peut le nier. J'aide les gens à se sentir mieux. Parfois ça passe par des détails. » Lisa n'est pas psy, elle n'a pas besoin de tout savoir des gens pour les aider. Les Septs aiment juste qu'on gonfle leur égo. Les flatteries, elle sait faire.