Code red ;; Nox

Y a quand même des jours où elle se dit qu’elle devrait être un peu plus sérieuse, dormir un peu plus tôt.

Puis elle passe à la vidéo suivante et la pensée s’envole, comme si elle avait jamais existé.

Après, c’est sûr, faut pas qu’elle se plaigne des cernes de malade qu’elle se tape. C’est violacé, c’est profond, c’est marqué, on peut pas les louper. La preuve qu’elle dort pas assez, imprimée en gros sur sa face. Si on la laissait commencer le travail plus tard, aussi. Elle pourrait dormir autant qu’elle veut, et avoir l’air moins crevée.

Des fois elle se dit qu’elle prend juste de l’avance sur ce qui arrive.

Puis p’t’être que c’est ça, finalement. Une tentative désespérée de gagner une course contre une montre truquée dès le départ. Miwako sait qu’elle a aucune chance d’y arriver, à moins de piper les dés à son tour. On peut pas dire que tricher, ça soit pas son style, mais là quand même. Le tour de passe-passe est un peu gros, quoi. Comme des poumons, à peu près. C’dire si ça passe difficilement dans une manche, v’voyez.

Trois heures.

Du matin, évidemment. Son ventre gargouille, proteste contre le manque de nourriture. Ouais, elle se souvient pas quand est-ce qu’elle a mangé la dernière fois et franchement, c’est bizarre. Mimi, elle a toujours un truc à graille dans la poche, à la main, parfois les deux en même temps. Alors ouais, chelou qu’elle se rappelle pas. Avec une grimace, elle extirpe son corps du lit, et se traîne jusqu’à la cuisine. Là, elle trouve son partenaire habituel, qui a l’air de dormir debout. Enfin assis à table, quoi. Nox ? Elle claque des doigts pour le réveiller, ose même glisser une main sous son menton pour lui relever la tête et vérifier qu’il est bien là. Nox, t’as faim ? elle demande finalement, en passant une main dans ses cheveux. Toujours un peu tactile la gamine, sauf si on lui d’mande d’arrêter. Même si, avec Nox, c’est difficile. Sans attendre sa réponse, elle commence à fouiller les placards, à la recherche de pain de mie et de pâte à tartiner. Et arrête son geste en ouvrant le dernier placard – les portes de tous les autres sont restées ouvertes. Nox… code rouge !! Y a plus de choco !!