give me your secrets

08/04/2023

give me your secrets
TW : classisme, stalking

the other side - margø

Le chirurgien ne marche pas dans la rue. Tu parades. Et il fronce le nez en s’enfonçant dans le quartier qu’il n’a pas l’habitude d’arpenter. Naël fait rarement ce genre d’efforts. Jamais. Mais aujourd’hui, il a un but précis en tête. Quelqu’un à rencontrer. A revoir, plutôt. T’espères bien qu’il se souvient de toi. C’est qu’après les frasques de ces derniers mois, la curiosité de Naël n’avait fait que s’accroître. Le prodige qu’avait été son collègue s’était finalement révélé n’être pas grand-chose, si ce n’est rien. Du jour au lendemain, sa carrière avait quasiment pris fin. Quelques recherches plus tard et il s’était rendu compte que la date correspondait étrangement avec celle de la rupture de son couple. Naël avait donc espionné de loin, tranquillement. Autant son ancien collègue que l’ancien amant de celui-ci, qu’il avait rencontré par le passé. Tu veux vérifier tes doutes. Savoir si la soi-disant renommée de ton collègue était finalement infondée. Naël ne loupera pas une occasion de le dénoncer si c’est le cas. Et récolter les lauriers qui vont avec, pourquoi pas. Après tout, on lui avait fait la même chose. Et tu n’oublies pas.

La porte du café est poussée et il se dirige vers la tête brune qu’il aperçoit déjà. Tu connais sa table préférée. Les odeurs sont sucrées, les serveur-es actif-ves et la clientèle présente en nombre sans être trop bruyante. Cadre idyllique pour une deuxième rencontre qui ne pourra qu’être qu’inoubliable. Parce que tu l'es. Le chirurgien s’approche, se pose assez près de la table et presque en face du client. Son sourire en coin toujours accroché à ses lèvres. « Leo ? Bonjour ! » T’aurais pu faire semblant de ne pas te souvenir de son prénom, mais tu veux déjà impressionner. Ne serait-ce qu’en montrant que t’as bonne mémoire. « Je peux ? » Naël désigne la chaise vide en face du plus jeune, attendant son invitation poliment. « Ça fait longtemps. Comment ça va ? » Longtemps, c’est le mot. Quelques jours pour toi, de longs mois pour lui. Ils n’avaient pas eu réellement le temps de faire connaissance plus que ça, d’ailleurs. Tant de temps à rattraper. Tant de choses à raconter.

ft. @Leo Parc

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01/05/2024

Le nez plongé dans un chai latte; et d’autres vipères vaporeuses. Des cernes creusées d’une fatigue étrange, peu habituelle. Rides striées d’une expression qui transpire l’inquiétude et une réflexion trop dense pour toi. Tes songes sont limités et ressassent en boucle les dernières confidences trouvées sur papier alors que tu donnais un coup de main à l’orphelinat. Une montagne de dettes; réclamées à l’encre rouge sur un papier de mauvaise qualité, dont Odette ne parle ni ne parlera jamais; à tel point qu’il te parait inconcevable d’aborder le sujet en premier.

Et alors quoi ?
Ils comptent raser le bâtiment ?
Récupérer la chapelle pour en faire un hôtel ?
Ou la raser elle aussi; rendre poussière ce qui a pourtant élevé tellement de regards condamnés à l’errance.

La migraine te gagne alors que tu voudrais noyer ton crâne dans la boisson chaude qui t’accompagne; laisser le sucre et la chaleur ronger tes anxiétés. Mais au lieu d’être consolé par le silence; c’est ton prénom qui s’éveille au travers d’une voix déjà entendue, mais à l’écho si lointain.

Tu maugrées en levant le regard; puis te fige une seconde.

La présence n’est pas de celles qui rassurent tes instincts; puisqu’elle rappelle quelques odieux souvenirs qui te ramènent à lui. Et à la mine déconfite s’ajoute désormais un sourire mal-aisé.

- S…Salut.

La voix rendue plus faible qu’à l’accoutumée; il est loin le gosse de rue aux allures rebelles et au jargon qui va avec.

- Longtemps… ouais.

Mais pas assez. Pas assez pour oublier le goût de la douleur.

- Désolé mec mais j’ai plus ton prénom.

Tout ce qui te revient; c’est cette carrure large enveloppée d’une blouse blanche; trop blanche.
Et cette envie pressante de détaler; comme si l’oiseau en sommeil te sifflait de prendre la fuite; en courant ou en volant; du moment que tout t’éloigne de ce qui te raccroche au passé.

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sigh high✧ He who fears he will suffer, already suffers because he fears

08/04/2023

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the other side - margø

Apparemment, ton apparition est telle un tsunami. Le plus jeune parle faiblement, hésite. Et même si Naël sait pertinemment que ce n’est pas à cause de beauté indéniable (rien que ça), ça ne fait pas de mal de s’imaginer que ça l’est. D’autant plus que l’idée de déranger ne l’attriste pas le moins du monde. T’es vraiment pas si difficile, finalement. Et comme l’invitation à s’asseoir ne vient pas, le chirurgien tire la chaise pour s’y poser. Il y prend place comme s’y s’était un trône. Iris fixés sur Leo. C’est d’ailleurs plutôt le ton de la chose que le fait que l’ex de son collègue ne se rappelle pas son prénom qui fait grimacer Naël. Une camaraderie qu’ils ne s’étaient jamais permise jusque là. Qui semble détonner avec le peu de discussions que les deux hommes ont finalement eues. Mais il reprend son sourire avant de répondre. « Naël. Saleh. » Il détache le prénom et le nom. Quatre petites syllabes qu’il ne prononce pas tant mais qu’il adore généralement entendre. « Tu viens souvent ici ? » Tu sais que oui, mais il faut bien faire la conversation. Le mettre à l’aise, au moins assez pour qu’il ne prenne pas la fuite. Parce que t’en as un peu marre de faire le Joe Goldberg. Naël se rapproche doucement, pose ses bras sur la table, pour pouvoir parler plus doucement. Partager un petit secret. Ou une fausse dose d’empathie. « J’ai été désolé d’apprendre pour votre rupture. » Ça ne lui avait fait ni chaud ni froid. Pour toi, tous les amours sont voués à l’échec. Les siens y compris, évidemment. Tu n’as rien à donner. « Tu vas bien, toi ? » Il demande comme s’il avait eu des nouvelles de son collègue. Mais maintenant qu’il est plus bas que terre, il ne vaut plus rien à ses yeux. Non, Leo semble bien plus intéressant. Peut-être plus enclin à te livrer ses secrets, aussi. Tu l’espères.

ft. @Leo Parc

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