Hold your breathe ღ Naël & Teddy

17/02/2023

Hold your breathe
@Naël Saleh @Teddy Thorpe | juillet 2026

TW : none

C'est idiot, un peu naïf sûrement, surprotecteur peut-être. Pour autant dans le doute, je n'arrive pas à me faire une raison et rester à la maison. Le doute m'a pris quelques minutes, mes yeux tombant sur cet inhalateur que Teddy trimbale toujours dans sa poche. Il est resté étrangement posé sur la commode, après s'être habillé et filant rapidement pour l'Eclipse. Les questions réponses se sont enchaînées, la logique voulant qu'il en ait un autre dans son bureau, juste au cas où. Mais celui-ci, oublié, est censé ne jamais le quitter. S'il ne s'en est pas rendu compte ? S'il lui arrive quelque chose en chemin, ou plus tard, sans qu'il ne prenne conscience du vide dans sa poche ? Il ne pensera pas à s'équiper du potentiel inhalateur présent dans son tiroir. Vision catastrophée d'un enchaînement d'événements fortuits, ma décision fut immédiate.

Plutôt vêtue pour une soirée cocooning à la maison, je ne prends pas le temps de changer de tenue ; exposant ainsi ce tee-shirt trop large, un peu usé et trop coloré d'un animé japonais. La fraîcheur de la nuit n'a pas encore réussi à prendre le pas sur les chaleurs du jour. Si la route est bien connue, elle reste rarement empruntée. Quelques fois, pour sortir aux côtés de Teddy dans cette boîte de nuit qui le voit trop souvent. Cela suffit pour que la sécurité dehors, partenaire mêlé à ses affaires, me laisse pénétrer au sein de l'Eclipse sans la moindre remarque sur mon accoutrement inadapté à l'ambiance festive. Je fais rapidement le tour des lieux, publics, connaissant par cœur ses points de chute : le centre de la piste de danse, le bar, son bureau. Pas de Teddy dans les environs.

Une fois n'est pas coutume, je décide alors de m'engouffrer dans les tréfonds de l'Eclipse. Le bar contourné, descendue dans la réserve, je fais face à une porte ultra sécurisée. Evidemment, à quoi pensais-tu Ayumi, un panneau Bienvenue?… A la surprise générale, la porte se déverrouilla à mon approche tandis que j'allais opter pour faire demi-tour. Reconnaissance faciale validée avec succès, j'emprunte les derniers escaliers sans trop savoir ce qui m'attend. J'aperçois le dos d'une personne, fais irruption un peu gênée, < Excusez-moi vous… > Quelques pas de plus et je m'interromps. Dans mes mots, dans mes gestes. Me voilà face une table d'opération, la fameuse. Si c'était plutôt prévisible, ca reste inattendu. La surprise n'en devient que plus surréaliste, lorsque mes souvenirs se confondent avec le visage qui me fait face. < Toi… > Je bloque un peu, constatation quelque peu perturbante fait perdre le fil de mes pensées un instant. Le Naël chirurgien n'est autre que cet étrange énergumène à qui je dois un lourd service. Peut-on appeler cela simplement un service, quand en contre-parti, il s'est rendu complice de mes meurtres ? Je me ressaisie, sors l'inhalateur de ma poche comme si cela signifiait tout et qu'il n'y avait pas besoin de plus de dialogue. < Pardon, je ne voulais pas déranger. Tu as vu Teddy ? >
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08/04/2023

HOLD YOUR BREATHE
TW : Torture humaine, meurtre, sang

La mort, une cavalière - Euphonik

Le silence est entrecoupé des cris. Mélodie mélodieuse à ses oreilles dont il ne se lasse pas. Seul et pourtant bien accompagné. L’homme couché n’a désormais plus de jambes et le dernier implant est récupéré avec minutie. Une énième belle trouvaille de son rafleur favori. La nuit sera chiffrée en millions. Le sang coule sur ses mains gantées, sur la blouse qui protège son corps et l’odeur âtre a déjà ensevelie la salle. C’est ce qu’il y a de moins pratique : empêcher le sang de s’étaler sur le sol. Ce n’est pas ce qu’il y a de moins beau à ses yeux. Ça ferait une belle peinture, t’en es persuadé. Et sous son masque, Naël sourit. Lève déjà la main pour terminer le travail. L’autre est en trop mauvais état pour qu’il soit pertinent de le garder en vie. Libération par la mort. Tu t’attends presque à ce qu’il te remercie. Au lieu de ça, des pas se font entendre et arrêtent le geste du chirurgien. T’espères voir débarquer le propriétaire des lieux. Mais ce n’est pas le cas. La silhouette féminine apparaît et l’altéré sous tes doigts lâche un râle étouffé.

Tu la reconnais. Visage jamais oublié. Journée ancrée dans ta mémoire qui ne défaille pas. Le numéro à portée de main, jamais utilisé. Ça aurait pu être une belle nouvelle. Mais la femme détonne ici. Et tu n’aimes pas les surprises du genre. Encore moins quand les surprises parlent. « Moi. » Qui d’autre ? Et ce n’est que quand elle demande Teddy, quand elle lève l’inhalateur que Naël fait le lien. Evidemment. Après le choc de l’étonnement, vient l’hilarité de la réalisation. Ça commence par un rire qui secoue par intermittence son thorax et puis ça s’emplifie dans tout le torse. Le masque est tâché de sang lorsqu’il est enlevé et le rire continue plus fort et le bras vient tenir les abdominaux et Naël ne s’arrête que peu à peu lorsqu’il doit finir par se rattraper au « patient » qui lâche à nouveau un cri faible. T’essuies des larmes imaginaires avant de la regarder vraiment. « Mars laisse vraiment rentrer n’importe quoi ici. » Les mots ne se veulent pas aimables. Son comportement non plus alors qu’il la dévisage de haut en bas. « T’as dormi ici ? Je peux te prêter une table, la prochaine fois. » Naël penche légèrement la tête, sourire en coin toujours aux lèvres. Mais l’inconnue désormais connue déambule dans les couloirs de l’Eclipse comme si elle était chez elle. Ça t’agace autant que ça ravive cette curiosité insatiable. Après tous les remords qu’elle a semblé avoir pour avoir tué deux pauvres gars qui n’avaient mérité que ça, ça lui semble particulièrement drôle de la voir ici, où les meurtres et la torture font partie du quotidien.

Il prend tout de même le temps de répondre à sa question. « J’ai l’air d’être un GPS ? » En toute gentillesse. « Effectivement, tu déranges. Je suis en plein travail, tu vois. » Il tapote la joue de sa victime du jour qui n’a plus la force de réagir. « Tu sais ce qu’on fait ici, alors ? Tout ? » Il pointe les altérations récupérées de son scalpel, arme avec laquelle il s’apprêtait à tuer la victime du jour. « Et toi, ça ne te dérange pas ? Tu me permettras d’en douter. » Tu vois déjà les problèmes que ça peut engendrer. Et à tout problème, sa solution. Tu seras cette dernière avec joie s’il faut en arriver là.

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17/02/2023

Hold your breathe
@Naël Saleh @Teddy Thorpe | juillet 2026

TW : none

Pantoise, je reste sans mot, laisse passer le fou rire du chirurgien. J'attends patiemment qu'il reprenne contenance, l'air peut-être un peu blasé de provoquer une telle hilarité. Mon seul mouvement se fait interrogateur, tandis que Naël se ressaisit en s'appuyant sur le corps sujet des opérations et qu'une léger cri surgit dans le silence qu'il a laissé. Sa victime n'est-elle pas inconsciente ? Les yeux balayent rapidement la table, les environs, constatent l'absence de ses deux jambes, ainsi que de toute assistance pour procéder à l'anesthésie. Seules sont suspendues des poches de sang, assurément pour maintenir l'individu en vie lors des opérations, et non permettre sa survie. L'homme autrefois étranger retrouve enfin sa voix et je ne relève pas ses piques. Ce serait probablement remettre une pièce dans la machine, et je ne suis pas là pour ça. Impassible et d'une patience infinie, je le laisse déverser et s'épuiser de ses bêtises. Il adopte de nouveau cet air curieux, qu'il avait déjà porté sur ma personne. Ce regard qui chercherait presque à me disséquer des yeux.

< Tu as l'air de manquer d'amabilité. > La réplique sort finalement, paisible et sans animosité. Simple constatation de son comportement. Malgré son exécrabilité, je m'excuse à nouveau de ma présence inattendue. Force m'est d'admettre que je ne devrais pas me trouver en ces lieux, quand bien même Teddy m'en a autorisé les accès. Naël tapote la joue de son fournisseur de mods, comme s'il n'était que cela, déchue de toute son humanité. Une moue quelque peu agacée agite une seconde mes lèvres, puis je m'excuse de nouveau. < Je ne voulais sincèrement pas t'interrompre. Juste trouver Teddy. > Je lui dis, rangeant finalement l'inhalateur dans ma poche. Ce n'est certainement pas auprès de lui que je vais réussir à trouver une quelconque information sur sa localisation. Si cela ne va pas à me ravir, j'essaie de me résoudre à l'idée qu'il ne va tarder à arriver à l'Eclipse. Il m'a bien dit s'y rendre et Teddy ne fait pas dans le mensonge avec moi. J'essaie de relativiser en me disant qu'il a fait un simple détour, plutôt que de m'imaginer le pire.

Doucement je m'avance, glisse d'une certaine façon respectueuse mes mains dans mes poches, comme pour signifier que je ne toucherai rien. N'interfèrerai en rien. < Tout, oui. > Je réponds à Naël, observant sa victime de plus près, l'œil aguerri. Les altérations retirées, les incisions réalisées. Plus de soin est apporté au matériel technologique qu'au corps humain, cela ne fait nul doute. C'est après tout la source de leur business. < Je serais mal placée pour juger quoique ce soit. > Je lui rétorque d'un regard entendu. Je tue sans discernement, sans réel contrôle. Il est sûrement le mieux placé pour le savoir, en plus de Teddy qui en a subi les frais. < J'ai vu plus de morts que tu ne l'imagines. C'est différent de m'en savoir la cause. Je sais ce que vous faites ici et pourquoi. Ce n'est pas innocent mais ce n'est pas sans but non plus… > Je lui développe un peu ma pensée, notion plutôt flou de la moralité, nuancier trop vaste de ce qui est bien ou mal. J'ai déjà bien assez philosophé le sujet avec Hyun-Su il y a des années, pour m'étaler de nouveau pleinement dessus. < Que vas-tu faire de lui ? > Je demande finalement, les yeux se décrochant difficilement de l'homme sur la table. Pas tant à cause d'une empathie pourtant bien présente, plutôt cette curiosité scientifique. Son état est critique, visible autant par sa pâleur liée à un manque de flux sanguin, qu'à ce râle qui émane faiblement de sa bouche et de cette poitrine qui peine à se soulever pour respirer. La chirurgienne repère déjà les soins post-opératoires à réaliser, l'enchaînement des gestes, soutenus par ma mutation. Tout cela afin de permettre sa survie, car c'est bien de cela qu'il s'agit ici.
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08/04/2023

HOLD YOUR BREATHE
TW : Torture humaine, meurtre, sang

La mort, une cavalière - Euphonik

La remarque lui fait lever un sourcil, toujours hilare. Tu ne t’amuses qu’avec toi-même et tu n’en as que faire. « Je te propose une table pour dormir et tu me dis que je ne suis pas aimable ? Moi ? » Main ensanglantée posée sur le cœur, dramatique à souhait. Impossible de prendre ce genre de reproche au sérieux pour le chirurgien. Il n’a que faire du jugement des autres. Les nouvelles excuses sont entendues, à peine écoutées. Parce que le fait est qu’elle est là, à se promener chez lui, chez toi. Et elle s’avance, joue l’innocente. Parce qu’elle ne l’est pas. Encore moins maintenant qu’elle fait manifestement partie de l’Eclipse. Coupable par association, le sang coule désormais autant sur elle que sur toustes les membres du club. Est-elle un pion à faire tomber ou un pion à utiliser ? T’en es encore au stade de la réflexion.

Le chirurgien lève les yeux à la réponse donnée. Il l’imagine crouler sous les cadavres, en réalité, après la démonstration qu’elle lui a faite. Mais, plus que tout, tu veux la tester. « Ah. Quel est donc ce but, dis-moi ? » Comme s’il ne le savait pas, ne vivait pas que pour ça. Comme si Theseus n’avait pas recalibré sa vie et qu’il n’avait pas voué la sienne à faire crever le monstre à petit feu. Il regarde Ayumi s’intéresser à sa victime du jour, qui ne t’intéresse que très moyennement désormais. Naël n’arrive pas à savoir si elle pose la question par curiosité ou par souci de celui qui n’est déjà plus rien à ses yeux. L’empathie n’est pas la bienvenue, ne cause que des problèmes. Surtout ici, surtout maintenant. Tu imagines déjà toutes les possibilités, tout ce que son empathie à elle pourrait causer, et chacune te fait grimacer intérieurement plus que la précédente.

Alors la réponse se fait attendre et les yeux gris observent les billes noires plus longtemps que la bienséance ne le voudrait. De toute façon, tu n’es pas aimable, n’as jamais prétendu l’être. Les secondes s’écoulent et Naël l’observe toujours, léger sourire en coin aux lèvres, qui ne s’en va jamais totalement. Et pourtant, le visage n’exprime rien. Si ce n’est une certaine antipathie qui lui colle à la peau. Et enfin, il répond. D’un ton d’évidence, comme si elle aurait dû le savoir. Elle doit bien s’en douter, au fond. « Le tuer. » L’autre ne réagit pas. A demi-conscient. Le chirurgien sait qu’il n’a plus de force pour ne serait-ce que comprendre ce qui est dit. Tu trouves ça presque dommage, c’est forcément plus stimulant lorsque les victimes ont au moins un semblant de réaction. Et t’es pas le seul à le penser, tu le sais. Alors le sourire grandit un peu plus, tandis que les prunelles pâles n’ont pas quitté les sombres. « Déçue ? » Naël fait un geste du menton vers le butin ramassé. « Il nous a bien servi. La mort sera plus clémente que moi. » Et par « servi » tu n’entends pas seulement l’argent qui sera récolté avec les victuailles. Chaque minute est utile à ses yeux, chaque réaction est consciencieusement reportée dans des centaines de dossiers qui s’entassent chez lui. Tes recherches ne seront pas vaines.

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17/02/2023

Hold your breathe
@Naël Saleh @Teddy Thorpe | juillet 2026

TW : sang, meurtre, médical

Converser avec Naël ne s'avère pas évident. Si l'on peut nommer cet échange, une conversation. Le terme semble trop simpliste. Trop innocent pour une situation qui pourrait virer au cauchemar en un battement de cils. < Pourquoi tu ne cesses de vouloir me confronter ? > J'ai bien l'impression que rien de ce que je pourrais lui dire ne le contentera, ne le satisfera. Il se joue de moi, avec un malin plaisir. Pourtant, ma patience ne s'en voit pas piétinée. Ni ce sens du dialogue et du débat qui m'a toujours animé. < Je ne porte pas non plus les corpo dans mon cœur. On a chacun nos raisons propres, j'imagine ? Le monde serait probablement plus sain sans leurs existences. > Après tout, Icarus a contribué à celle que je suis aujourd'hui. On ne peut pas vraiment affirmer que je sois inoffensive. Et dire que je ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan… < Mais je ne vais pas m'épancher sur le sujet avec une tête de mule. Tu ne cherches rien d'autre que ta propre satisfaction, après tout ? > Je lui rétorque sans la moindre antipathie, dans une banalité qui ne cherche pas à blesser, simplement établir un fait. Le chirurgien s'amuse à triturer, creuser, à rendre toute situation inconfortable. Je me demande s'il s'en rend compte. Peut-être pas toujours.

L'individu sur la table semble à bout de force, souffle. Semblable à une bête à abattre. La réponse de Naël pourrait s'avérer évidente pour n'importe qui. Au lieu de ça, mes prunelles se reposent sur lui, sourcils contrariés, une surprise dans la voix qui pourrait sonner naïve. < Pourquoi ? > Son attention sur ma personne et son amusement grandissant à quelque chose de particulièrement agaçant. C'est à croire qu'il n'a plus aucune notion de la valeur d'une vie. < Ce n'est pas comme s'il était mort au cours de ton opération. Là, il lui reste une chance. > Naturellement je m'approche de la table, de l'inconnu agonisant. Ma main se pose délicate sur sa peau, sur ses hanches, juste au-dessus des incisions. Sans même y réfléchir, ma mutation fait doucement remonter le sang écoulé pour qu'il retrouve ses vaisseaux, presque imperceptible. < Si tu ne veux pas la lui donner, moi je le peux. Tous ces gens ne sont qu'un moyen, pas une fin. Il n'y a pas besoin de les sacrifier plus que nécessaire. > La vie ne s'avérera probablement pas facile pour lui par la suite, en l'absence de ses mods. Cependant l'individu aura au moins l'opportunité du libre arbitre, de décider seul de ce qu'il souhaite faire.
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08/04/2023

HOLD YOUR BREATHE
TW : Torture humaine, meurtre, sang,
méchanceté gratuite

La mort, une cavalière - Euphonik

Le chirurgien lève un sourcil circonspect à la question posée. « C’est toi qui m’insultes et c’est moi qui te confronte ? S’il te plait. » Et il ne se sent pas responsable le moins du monde de la tension qu’il y a dans l’air, que tu savoures. Naël ne cherche pas à la mettre à l’aise, il veut comprendre pourquoi elle est toujours ici et, surtout, ce que sa présence pourrait changer sur le long terme. Si leur première rencontre a été pour lui un amusement brut, il se rappelle également sans mal le danger qu’elle représente. T’as pas besoin de cicatrice pour ça. Il comprend avec un certain intérêt qu’elle aussi a des raisons d’en vouloir aux corporations. Même si Icarus n’est pour le chirurgien qu’une agence de mannequins plutôt qu’autre chose. Trop happé par sa haine du géant de fer. Et puis elle coupe court à la discussion, semble indiquer que c’est sa faute si celle-ci n’ira pas plus loin. Cette fois, ton sourire s’envole. « Tu ne me connais pas, Ayumi. N’oublie pas ça. » Parce que tu trouves que t’as été très poli jusque-là, toi. Et Naël déteste qu’on pense savoir mieux que lui ce qu’il veut. Il veut être un mystère à percer. Une porte à ouvrir dont la clef n’existe pas. Elle est dans ce cœur que tu n’as plus. Qu’il pense ne plus avoir. « Si tu ne veux pas parler de toi, c’est ton choix. » Même s’il trouve ça bien ridicule. Alors que tu ne parles jamais réellement de toi non plus.

Et puis ça l’agace qu’elle s’intéresse toujours à l’homme agonisant, comme s’il était plus intéressant que toi. Ça l’agace aussi qu’elle pose des questions auxquelles il ne trouve pas avoir besoin de donner de plus amples explications. Naël n’a toujours pas retrouvé son sourire qui l’habille tant. Ses iris d’un gris habituellement clairs se sont légèrement assombris. « Si tu dois savoir quelque chose sur moi c’est que je déteste me répéter et je te l’ai déjà dit : il ne sert plus à rien. On n’a pas le temps ni de ressources à perdre à essayer de le garder en vie. » Et pour en faire quoi ? La victime a rempli ses obligations. Le chirurgien, les siennes. Il ne reste plus qu’à faire le ménage. Mais Ayumi reste plantée là et avance des arguments qui sonnent creux à ses oreilles. Il la regarde s’avancer, mutin. Elle le touche et le sang s’arrête de couler. Tu n’as pas besoin d’en voir plus pour comprendre. Elle le soigne, comme elle a soigné Pluton après l’avoir presque tué. Naël attrape un bistouri et joue avec, lentement, les yeux toujours fixés sur celle qui a fait irruption chez toi. « Bien joué, petit ange. Alors quoi, tu le sauves et hop, en liberté ? Et tu feras quoi quand il aura retrouvé tous ses esprits et qu’il reviendra buter ton petit copain ? » Parce que le chirurgien connaît la vengeance. Il sait que le monde vit pour elle. Et tu ne parles pas de ta vie à toi. Naël attaque là où il sait que ça fera mal. Parce que c’est la seule raison pour laquelle elle est là. Et la seule raison pour laquelle son bistouri n’a pas trouvé sa gorge. C’est vraiment la seule raison ? « Les garder en vie, c’est risquer toutes celles de l’Eclipse. » Celle d’Ayumi, il n’en a pas grand-chose à faire (et la tienne ?) mais celle de Teddy… (et la tienne ?) Il pourrait la tuer de le mettre en danger. Et te mettre en danger ? Elle apporte une solution mais, à ses yeux, il n’y a que des problèmes. « La vie d’un inconnu ne vaut pas celles des gens qui risquent la leur pour contrer Theseus. » Ni la tienne ?

ft. @Matsudaira Ayumi

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