Break the beat || ft. Gideon

23/04/2024

« Et 1 et 2 et 3 et 4 ! »

Les mouvements sont répétés dans une souplesse rigoureuse, fruit d'années de travail et de passion. Amapola décortique chaque composition de la chorégraphie préparée avec sa petite troupe de futur.es stars, elle en est persuadée. Chacun.e de ses élèves se donnent à fond, et c'est tout ce qu'elle attend, que cette heure et demi de lâcher prise fasse du bien à tout le monde, elle y comprit.
Ce n'est pas qu'un métier, c'est la passion enfin retrouvée de la danse endiablée, qu'elle avait perdu de vue depuis trop longtemps à son goût.
Mais il était désormais bel et bien temps de remédier à ça !
L'énergie infusée dans le cours la transporte, de bout en bout. Elle aime profondément l'effervescence qui se dégage de l'ensemble du groupe, qui se coordonne de mieux en mieux à chaque session. Cet après-midi, ce sont les membres de sa classe "ado", comportant des personnalités marquées entre 14 et 18 ans. Appliqués et pleins de rêves, elle a même réussi à repérer de véritablement talents brutes qu'elle meurt d'envie de pousser le plus loin possible ! Mais doucement, l'amusement d'abord, le reste ensuite. Iels ont bien assez de temps devant eux aujourd'hui pour devenir les étoiles de demain.

La chanson rythmée se termine sur la pose finale, et tout le monde exulte de satisfaction, autant que de fatigue. On boit à la gourde, on sourit, on rit aussi. Et Amapola les applaudit, profondément fière de les voir progresser, et surtout d'y prendre un plaisir infini. Tout comme elle, à leur transmettre ses enseignements. Prof, hein. Qui l'eût cru !

« Allez, c'est bon pour aujourd'hui ! Bravo tout le monde, c'était super ! »

Elle s'approche de chacun.e et leur tape dans la main tendue, rituel de fin de cours auquel elle ne dérogera jamais. C'est comme donner une dernière impulsion, pour ancrer dans le coeur de ses élèves qu'iels sont fabuleux, quoiqu'il advienne. C'est lorsqu'elle cherche des yeux la dernière à saluer avant qu'elle ne parte qu'Amapola se rend compte que Matilda s'est échappée de la petite troupe. Elle arque un sourcil, avant de la retrouver vers la porte d'entrée de la salle, à discuter avec un homme visiblement bien plus âgé qu'elle.
Les quelques neurones restants de la jeune femme s'activent - ils ne sont pas bien en forme après une telle session, mais ils feront un petit effort ! - et elle finit par comprendre de qui il s'agit. C'est donc tout naturellement qu'elle s'approche, sans se soucier de savoir si elle interrompt le cours d'une discussion importante ou non. Et en profite, justement, pour taper dans la main tendue spontanément par la jeune fille qui la remarque. Voilà qui est fait, non mais !

« Oh ! Alors c'est vous, l'oncle de Matilda ? » Elle le déduit via ce que l'adolescente a pu lui dire, depuis qu'elle a commencé les cours. Et Amapola doit bien avouer qu'elle était loin de se douter de trouver un tel... homme en guise de "tonton" de la demoiselle. Quand elle imagine un oncle, elle colle tout de suite l'image du sien, tio Benicio, un second père à la mine rondouillarde et aux manières aussi bienveillantes que bruyantes, parfois un brin rustre dans sa bonhommie joufflue.
Mais lui ?
Il était bien loin des stéréotypes appliqués dans l'esprit d'Amapola. Et ce n'était pas pour lui déplaire, au contraire. Elle se sent sourire un peu plus en le détaillant malgré elle, oups. Un peu de professionnalisme, tout de même ! Et pas devant la petite, ça ne se fait pas !
... Mais tout de même...
Il est drôlement canon, ce monsieur Glassmann...!

« Il faudrait que je vous parle du spectacle de fin d'année, vous auriez un peu de temps à m'accorder ? »

Un prétexte, voilà, c'était tout ce qu'il lui fallait. Et puis ce n'était même pas faux, il était le seul responsable légal avec qui elle n'avait pas encore pu s'entretenir à ce sujet. Avec un peu d'espoir, Matilda les laisserait discuter tranquillement et elle pourrait profiter pour papoter tranquillement avec lui comme elle le souhaite. Enfin, un petit peu. Il ne faudrait pas abuser...
Même si elle, pour de beaux yeux comme ça, elle est prête à prendre beaucoup de son temps.

13/02/2023

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Break the beat

@Amapola Cuaro et @Gideon Glassmann
TW : Aucun pour l'instant

Le bonheur tenait à peu de choses. Pour Gideon, il se logeait dans le sourire de Matilda, cette expression qui lui laissait penser que, peut-être, il n'avait pas tout raté. Qu'il n'avait pas échoué, puisqu'elle était heureuse. Gideon faisait tout pour donne naissance à ce sentiment chez sa nièce, et le préserver. Actuellement, semblait-il, c'était la danse qui lui inspirait cette joie, et si Gideon, dénué de tout talent dans ce domaine, n'en comprenait pas forcément l'intérêt, il était néanmoins là pour l'encourager, en toute sincérité.

Gideon arrivait toujours un peu en avance pour récupérer Matilda, lors de ses cours de danse sous l'égide d'Amapola Cuaro. Il prétendait que son horloge interne était déréglée, mais tout cela n'était qu'une excuse pour pouvoir assister à la performance de Matilda. Quelques minutes à la voir s'amuser, en oubliant tout du reste du monde, des difficultés du quotidien, des épreuves de la sortie d'adolescence et de ses premiers pas dans l'âge adulte.

Oh, qu'il aurait aimé que sa sœur puisse voir cela... Qu'elle réalise qu'il n'avait pas trahi ses attentes, et que sa fille était heureuse. Epanouie. La pensée lui tira un bref sourire doux-amer, tandis que le cours s'achevait avec enthousiasme. C'était quelque chose que Gideon ne se rappelait pas avoir déjà connu, cette effervescence, cette solidarité... Tout le monde semblait heureux d'être ici, ensemble. Quelque part, Gideon ne pouvait s'empêcher de les envier, ne serait-ce qu'un petit peu.

Mais Gideon fut rapidement tiré de ses pensées lorsque Matilda revint à ses côtés, souffle court, visiblement éreintée, mais on ne peut plus satisfaite. Gideon avait eu à peine le temps de lui ébouriffer ses cheveux plaqués par la sueur, écoutant avec attention ses bavardages sur son dernier cours et le mouvement qu'elle avait enfin réussi à accomplir, que, déjà, le moment suspendu dans le temps s'interrompait.

Si cela était venu d'une toute autre personne, Gideon s'en serait agacé. Mais il s'agissait de la professeure de danse de Matilda, et, face à leur complicité évidente, l'homme ne pouvait se montrer grognon (pas plus que d'habitude, en tout cas). A la première question de l'enseignante, Gideon avait hoché la tête d'un air légèrement incertain, se demandant ce qu'elle pouvait bien savoir à son sujet.

Sa dernière question le prit de court, et son premier réflexe fut de se tourner vers Matilda, qui, avec un sourire un peu trop grand, hocha la tête, avant de lui demander si elle pouvait rentrer avec l'une de ses amies. A n'en pas douter, soit Gideon devait s'attendre à retourner chez lui avec deux adolescentes à domicile, soit à ne pas voir Matilda avant le lendemain. Il haussa les épaules, la poussant doucement vers son amie :

" 'Pas de bêtises, okay ?"

Matilda leva exagérément les yeux au ciel, arguant qu'elle n'était plus une gamine, avant de prendre son envol, non sans un dernier regard appuyé sur sa professeure et sur son oncle, que Gideon ne capta pas particulièrement. Il reporta son attention sur Amapola, chassant les pensées légèrement amères qui l'assaillaient dès lors qu'il réalisait que Matilda n'était plus la petite fille dont il avait appris à tresser les cheveux, des années auparavant.
Le spectacle de fin d'année, disait-elle...

"J'ai tout mon temps, on dirait."

Il jeta un bref coup d'oeil à Matilda, qui était déjà sur le départ avec son amie, avant de souffler d'une voix faussement ronchonneuse :

"Ca valait bien la peine qu'je vienne la chercher, hein ?"

En vérité, même s'il ne pouvait s'empêcher de s'attrister en songeant au temps passé trop vite, Gideon était soulagé de savoir sa nièce entourée, aimée, vivant dans un environnement sain, à l'opposé de tout ce qu'il avait pu connaître. Il n'avait pas à s'inquiéter pour elle : Matilda était aux antipodes du gamin qu'il avait pu être. Et qu'elle ne lui ressemble pas était son plus grand accomplissement.

"Le spectacle de fin d'année, c'est ça ? J'serais là, si c'est ce que vous voulez demander. Faut que j'paie un truc en avance ? Ou c'est autre chose ?"

Gideon était loin de rouler sur l'or, et toute dépense imprévue tendait à être faite aux dépens d'un autre achat essentiel, mais, si c'était pour Matilda, il était prêt à sauter mille repas sans la moindre hésitation. Sa nièce aimait danser, et il était évident que ce spectacle lui tenait à coeur à peu près autant que cela semblait être le cas pour sa professeure. Evidemment que Gideon aiderait, autant qu'il le pourrait.

rainmaker

23/04/2024

Amapola les regarde, cet oncle et cette nièce, et elle a cette tendresse toute naturelle qui lui revient alors qu'elle se souvient de sa jeunesse à Chicago. Son propre oncle la traitait trop souvent comme une gamine alors qu'elle grandissait de jour en jour et observer cette dynamique chez un homme comme Gideon ne peut l'empêcher de la faire rire. Il est peut-être un peu plus vieux jeu qu'il n'en a l'air !
Ca n'enlève rien à son charme, cela dit.
Le regard insistant de la jeune fille l'étonne un peu, et alors qu'elle la salue d'un petit geste de la main, la professeur se demande : se douterait-elle de quelque chose ? Oh, tout de même ! Elle ne va rien lui faire de mal, à ce beau monsieur !
Les jeunes d'aujourd'hui ont toujours les idées mal placées...

Une fois seule avec lui, cependant, elle ne peut s'empêcher de craquer un petit rire. Les petites filles grandissent vite, hein.

« Que voulez-vous ! C'est bien de son âge ! », qu'elle déclare, haussant les épaules. « Je crois qu'elle avait envie de trouver un cadeau pour l'anniversaire d'Abby, une de ses copines. Elle en a parlé pendant tout le cours ! »

Mais trêve de discussions au sujet des demoiselles, si Gideon était resté, c'était bien parce qu'elle devait lui parler de quelque chose. En réalité, il était l'un des premiers à qui elle pouvait demander ça, n'osant pas tellement aborder le sujet avant que les modalités soient bouclées, mais... autant y aller.

Quand il est question d'argent, immédiatement, elle agite les mains devant elle pour lui faire comprendre que non. Certainement pas, ça non !

« Oh pas du tout, c'était déjà couvert dans les frais d'inscription, 'vous en faites pas ! » Elle sourit un peu plus, réfléchissant à comment amener la chose. « Mais... j'ai une sorte de projet surprise, pour la troupe. Ils ne savent pas encore, mais après la représentation prévue ici, j'aimerais bien les emmener danser ce spectacle dans une autre ville, comme une sorte de "mini-tournée" pour les récompenser de leurs efforts. Je sais que ça leur ferait plaisir, mais les seuls contacts que j'ai trouvé se situent dans d'autres états, et si le côté "road trip" pourrait être sympa, ça demande une certaine organisation ! »

Pendant son explication, elle en profite pour s'étirer un peu, dénouer ses muscles épuisés par la session. Elle avait eu cette idée en écoutant les rêves de ses graines de star locales, les ambitions et les envies délurées de ses petits protégés, s'imaginant déjà sur des scènes internationales ou à tourner sur les réseaux sociaux. Et encore une fois, ça lui rappelait sa jeunesse à elle, ses propres désirs de grandeurs dans ce qu'elle aimait faire, profondément. Danser, encore, jusqu'au bout des temps.
Mais les réalités d'aujourd'hui se heurtent parfois encore à ses propres projets, et si c'était bien agréable d'être à la place des élèves innocents à qui tout sourit, la place de professeur et ses responsabilités avaient de quoi la stresser un peu. La logistique, tout ça tout ça, raaaah !

« Alors déjà, je voulais savoir si vous étiez d'accord avec ça. J'en parle ponctuellement aux parents que je rencontre en ce moment, mais j'ai prévu une réunion plus officielle une fois que tout sera bien goupillé ! Et... » Elle hésite un peu. Après tout, ce n'est pas si terrible, ce qu'elle va demander, hein ? Il faut juste oser, se jeter à l'eau et... « J'aurais sans doute besoin d'un accompagnateur ou deux pour gérer tout le groupe... et je me demandais... si ça ne vous dérangiez pas de venir avec nous ? »

Il faut désamorcer un peu, ne pas lui forcer la main. Etrangement, Ama a plus de mal à la jouer professionnelle détachée que tout simplement rentre-dedans, quand il s'agit de s'adresser au corps parental. Elle a peur de faire une erreur, de perdre en crédibilité... ou de voir ses ambitions réduites à la baisser, face au scepticisme qu'elle peut engendrer.
Mais elle a bon espoir, tout de même. De ce que Matilda a pu lui dire sur son oncle, il y aurait sans doute une chance que ce soit possible. Même une toute petite !

« Vous n'êtes pas obligés d'accepter hein ! Mais Matie vous adore tellement que j'ai tout de suite pensé à vous... »

... Eeeeet le fait qu'il soit bel homme arrangeait bien ses affaires, hein.
Il fallait bien l'avouer, ça !

13/02/2023

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Break the beat

@Amapola Cuaro et @Gideon Glassmann
TW : Aucun pour l'instant

Il y avait des personnes en ce monde qui semblaient naturellement prendre possession de l'espace dont ils disposaient, plutôt que de les subir, s'imposant sans même l'essayer. Aux yeux de Gideon, il était évident que la professeure de danse de Matilda faisait partie de ces personnes, tandis qu'il se situait résolument à l'opposé du spectre, ne sachant jamais trop que faire de lui-même, inspirant davantage un sentiment d'intimidation que de respect ou d'admiration.

Amapola Cuaro s'exprimait avec la même aise, comme si chaque mot prononcé faisait partie d'une musique dont elle connaissait la mélodie par cœur. Gideon, lui, était dissonant. Les mots étaient mâchés, recrachés, comme s'il s'agissait pour lui d'une épreuve de tout instant que de s'exprimer. Ce qui n'était pas tout à fait éloigné de la vérité. Gideon était un homme de peu de mots, qui préférait écouter plutôt que de prendre la parole. Il fournissait néanmoins cet effort pour Mattie, pour Maddox, pour Ysidro, il supposait, et bien évidemment, la professeure de Matilda, ne serait-ce que par respect pour sa nièce. Mais il n'avait malgré tout pas beaucoup à se forcer pour trouver de quoi répondre.

"J'ai l'impression qu'c'était hier, qu'j'étais là pour la coiffer et tout."

La nostalgie était réelle, même si Gideon était particulièrement fier de la jeune femme qu'était devenue sa nièce. Il avait eu l'impression d'avoir perdu tellement de temps, lui qui n'avait pas été là pour ses années formatrices. Qui se détruisait constamment à se battre contre les autres, contre lui-même, plutôt que de réaliser la chance qu'il avait, dans tous ses malheurs. Si seulement il avait pu être là pour sa sœur, pour sa nièce, avant que le destin ne le force à adopter ce rôle. Mais il était trop tard pour regretter, désormais.

Gideon ne l'admettrait pas à voix haute, mais il était soulagé de ne pas avoir à assumer de dépenses inattendues. Le moindre sou était compté, et, s'il n'avait aucune difficulté à se priver, il savait que Matilda détestait prodigieusement quand il faisait cela pour elle. Il lui avait promis de faire des efforts à ce sujet, et de communiquer davantage sur leurs potentielles difficultés, mais qu'y pouvait-il ? Gideon voulait simplement le meilleur pour elle. A n'importe quel prix.

L'ours grincheux qu'il était se plongea dans le silence, tandis qu'il écoutait attentivement chaque parole énoncée par la professeure de danse. Si son regard s'attarda brièvement sur sa musculature tandis qu'Amapola s'étirait, Gideon n'en fit rien savoir, et eut vite fait de détourner les yeux. La dernière chose qu'il voulait, c'était bien de donner l'impression à Amapola Cuaro qu'il n'était qu'un voyeur et un pervers. Ce n'était pas son genre.

La proposition inattendue de l'enseignante le laissa ouvertement pantois. S'il y avait bien une chose à laquelle il ne s'attendait pas, c'était bien qu'on veuille lui confier ce genre de responsabilités. Ces rôles, c'était pour les parents avec des personnalités positives, non ? Pas ceux qui donnaient l'impression de bouder perpétuellement, sourcils naturellement froncés, devant faire un effort conscient pour exprimer son bonheur vis-à-vis de quoi que ce soit.

Gideon supposait qu'il se sentait flatté, mais c'était avant tout une certaine forme d'anxiété qui l'avait saisi à la gorge. L'homme évitait autant que faire se peut ce genre de rôles, par peur de ce que cela pourrait impliquer. Tant qu'il restait en retrait, il pouvait donner l'illusion de savoir ce qu'il faisait. Mais assumer ce type de responsabilité, c'était prendre le risque de s'exposer. De se retrouver dans une position où il ne serait plus en mesure de cacher ses lacunes. Et la dernière chose qu'il voulait, c'était bien de laisser comprendre à qui que ce soit ici qu'il était un foutu imbécile.

La posture de Gideon s'était naturellement fait défensive. Il s'était apprêté à répondre par la négative, probablement avec plus de véhémence qu'il ne le devrait, quand il entendit le rire de Matilda, qui finissait de sortir avec son amie. Elle serait si heureuse qu'il fasse cet effort pour elle, il le savait pertinemment. Et, au pire, il était conscient qu'il pourrait compter sur elle pour détourner l'attention et le sortir du pétrin, même s'il détestait se reposer sur elle à ce point. Gideon soupira, avant de finalement agréer, bon gré mal gré :

"Si vous avez vraiment personne d'aut' pour aider, j'peux être là. J'étais juste un peu surpris, j'suis pas exactement le type qu'on imagine quand on parle d'accompagnateur ou quoi. Mais si ça peut aider, j'serais là. Faudra juste que je confirme avec mon boulot. Mais ça devrait le faire."

Gideon sortait de sa zone de confort, c'était plus qu'évident. Malgré l'effort déployé, l'homme s'était refermé comme une huître, ne pouvant s'empêcher d'envisager le pire. Et s'ils venaient tous à savoir ? Et s'ils se servaient de ça pour se moquer de Mattie ? Ce serait injuste. Elle n'était pas comme lui. Mattie, c'était une bonne gamine, foutrement intelligente. Elle n'était pas... Elle ne mériterait pas ça. Il pouvait encaisser les moqueries (malgré la douleur que cela lui causait). Mais que Mattie en souffre...

"Les autres parents veulent pas ? J'imagine que les volontaires s'pressent pas forcément à l'entrée, pour ce genre de trucs."

Au fond, il espérait qu'Amapola réalise l'erreur qu'elle s'apprêtait à commettre et retire sa proposition. Il pourrait volontiers accepter le coup à son ego, et prétendre que cette conversation ne s'était jamais passée. Mais, si Gideon était réellement sincère, une part de lui voulait malgré tout relever ce défi. Pour rendre Mattie fière. Et, il devait l'avouer, Amapola Cuaro serait probablement de bonne compagnie. Davantage qu'il ne pourrait l'être, ça, c'était certain.

rainmaker