razor blades, hard to eat (anastasia)

13/02/2023

razor blades, hard to eat
@osmond rose & @Anastasia Hoxha

Il a quitté ses rivages noirs pour des rives plus grises. Le béton circule autour de lui, s’élevant par bâtiments et routes qui l’indiffèrent, jetant au soir d’immenses silhouettes structurées et mornes, sans âme. Au loin, un peu de rouge, que ces briques tranquilles noient dans les reflet de l’eau de l’Hudson, mais partout et sans faiblir, des réverbères, surtout, qui éclairent la voie de filets d’or moribonds. Osmond déteste toujours moins New Blossom dès que le soleil quitte ses cimes ; il y fait toujours moins chaud, moins lumineux, moins bon d’y traîner quand on est vertueux·se. Un instant de grâce obscure dans le nycthémère, au travers duquel il apprécie rôder comme un mauvais présage.

Sombre, ce présage, toujours. Un costume sobre qui ne trahit ni une marque, ni une propension quelconque à se vouloir sublime, si ce n’est d’une élégance mesurée comme la nuit elle-même. Le pas est calme mais sait où il va, enchaînant sous ses semelles trottoirs et asphalte non sans donner l’impression que, pourtant, il flâne, mains dans les poches, épaules détendues. Une allure qui n’adoucit ni la pâleur macabre de son teint, ni la sévérité de ses traits, un rien refermés devant les pensées qu’il dépiaute, une à une, dans son crâne où tout claque et grince d’un rouage à l’autre. Depuis les évènements en Amérique du Sud, plusieurs éléments troublent ses réflexions. Il y a eu le reste, et il y a Laudna Dee. Séide on ne peut plus fidèle depuis la première heure, extraordinairement zélé malgré ses quelques frasques sans doute - sans doute - involontaires, engagé à ses côtés sans condition aucune. Pourtant troublante en cela qu’elle transgresse, chaque fois qu’elle semble lui dévouer cette inconditionnelle obédience.

Osmond n’a aucune confiance en Laudna. Il continue pourtant de lui confier les mêmes tâches qu’avant, et attendre d’elle qu’elle veille sur les brebis galeuses des Orphans, il continue même, et sans avoir à se forcer, à la considérer comme partie intégrante de son cercle proche, mais s’il devait la tuer parce qu’elle ne lui est, finalement, pas si fidèle, ni même volontairement engagée auprès de lui, il le ferait. L’Equateur a révélé cela qu’en colère ou non contre lui, Laudna Dee continue de lui cacher des choses. Plus que ce bad place dont elle doit encore lui parler. Plus que quelques autres frasques qu’elle voudrait possiblement garder secrètes. Le regard de la Sorcière, ses mots, et ses réactions, sont restés gravés dans l’orbe vitreux d’Osmond comme une preuve photographique de ce qui ne va pas.

Et puisque Laudna Dee est un mystère qui ne se résout pas à s’expliquer dans son entièreté, Osmond a décidé de faire sans elle pour déchiqueter ledit mystère qu’elle représente. Ça vaut bien de rendre visite à une ancienne amie. Qui ne doit pas le considérer, lui, comme un ami, mais il a l’habitude de convoquer dans la mémoire de ses victimes tout un monde de ressentiments que, s’il pouvait s’en nourrir aussi, il bâfrerait à pleine gueule. Il a été surpris d’apprendre qu’Anastasia était encore en vie et qu’elle n’était pas plus loin que quelques hauteurs au-dessus, claustrée dans une petite boutique au nom prophétique de Nevermore. Sans le concours de Jedediah, il aurait continué de passer sous elle en l’ignorant platement, comme le Diable circule en Dessous en ignorant les vermines du Haut.

La boutique est telle qu’il se l’est imaginée. Un morceau d’Histoire bloqué entre deux constructions, renfermant dans sa petite ventraille tout ce qu’il faut d’odeurs et de silhouettes pour attirer l’attention du chaland, mais seulement de celui qui peut y être sensible, car sinon la vitrine ne ressemble à rien de plus qu’un présentoir chargé de breloques et autres vieux objets sans intérêt arrachés aux greniers du quartier. Annonciatrice, jetée là par les réverbères, l’ombre d’Osmond s’étend et s’agrandit jusqu’à recouvrir complètement la porte de Nevermore, ouverte d’un geste toujours aussi calme. Le Mal n’arrive pas nécessairement en grandes pompes. Il peut être aussi tranquille qu’un corbeau se perchant sur un buste de Pallas.

Le carillon tintinnabule, et le client s’avance, veillant de sa grande et large stature à ne rien renverser de toutes ces choses qui débordent et dépassent. Il laisse son regard inégal couvrir les produits, avec une curiosité sincère qu’il n’arrive pourtant pas à rassasier, lui qui semble avoir déjà tout vu, tout connu, tout touché. Bien qu’ici, il ne touche pas. Rien. Ses mains restent sages, enfoncées dans ses poches où les doigts sont enroulés sans effort. Anastasia Hoxha n’est pas quelqu’un chez qui on touche des objets, pour la simple raison qu’elle est elle aussi une Sorcière. Si le titre importe peu à Osmond, qui n’éprouve pour ces mythes et ces légendes qu’un intérêt au mieux amusé, au pire calculé, reste qu’il la sait en effet capable de jeter des malédictions. Il ne vient pas troubler son calme - comme il a pu le faire quatre-vingt ans auparavant, pourrait-elle lui reprocher - mais bien solliciter… son avis.

“Bonsoir Anastasia.” Puisqu’elle est apparue, là, derrière son comptoir vers lequel il continue de s’approcher sans crainte. Il ne sourit pas, ce n’est pas dans son intérêt. Il n’en a même pas envie. La relique de Laudna pèse dans sa dextre cachée comme un poids mort, indécent de petitesse. Pourtant courtois et visiblement pacifique, Osmond penche son menton rasé de près, haussant légèrement les sourcils à son attention. “Humphrey,” lui remémore-t-il, si jamais elle l’a oublié - il espère, par quelque éclat cruel, que ce n’est pas le cas. “Osmond, maintenant” se représente-t-il. C’est qu’ils en ont fait, du chemin. Elle beaucoup moins que lui, mais tout de même. “Tu n’as pas changé.” Et c’est vrai qu’elle n’a, ni d’un pouce ni d’un cheveu, pas le moins du monde changé. Faut-il que toutes ses retrouvailles se fassent sous le prisme de l’injuste rappel qu'il vieillit et pourrit de l'intérieur, quand le reste se maintient.

RAZOR BLADES HARD TO EATTRIGGER WARNINGS MÉLANCOLIE, DÉPRESSION, SUICIDE, MEURTRE, MORT, ADDICTIONS, VIOLENCE, SANG, SCARIFICATIONS, (AUTO)MUTILATION, IDÉES NOIRES

Animals in the woods stuck outside all the looks. While everyone analyze every note and criticize. Hear your voice scream my name stuck inside, lost in your maze. Learn to lie, learn to cheat. Razor blades hard to eat.

✵✵✵
Il existe de nombreux signes de mauvais présages répandus dans la culture populaire mais la plupart d’entre eux ne sont pas fiables. Hormis les corbeaux. Les corbeaux sont de véritables messagers du monde spirituel. Et quand tu en aperçois voler ou quand tu entends piailler à proximité, tu sais que le karma tisse sa toile près de toi.
Pourtant, ce matin-là tu ne fais pas attention à la présence des oiseaux de malheur. A vrai dire, depuis que tes idées noires se sont évaporées au fil des mois, tu es beaucoup moins attentive aux préfaces maussades de ton histoire. Et la seule chose qui te préoccupe en cette douce matinée, c'est de créer de nouvelles amulettes bienheureuses, lesquelles rencontrent un véritable succès parmi les client.e.s désireux de s’offrir un peu de chance.
Tu passes donc une bonne partie de la journée à concevoir ces objets uniques sans voir le temps défiler dans la boutique et comme septembre rime avec Mabon, l’équinoxe d’automne tu décides d’ensorceler des petites fioles en verre contenant des clous de girofle, des pétales de rose, de la cannelle, quelques gouttes de bergamote, le tout scellé d’un bouchon recouvert de cire marron. Car le public adore retrouver des éléments correspondants à la saison en cours.

Petit à petit l’obscurité berce Nevermore et les lumières tamisées s’allument le long des murs avec en supplément quelques bougies disposées sur le comptoir. Tu aimes voir les flammes danser devant tes yeux. C’est si apaisant de regarder le feu consumer tout sur son passage.
« Bonne soirée. » Sorcière se montre courtoise avec les autres sans avoir à faire semblant. Changement discret mais bien présent au quotidien. Ainsi satisfaite de sa productivité, elle décide de s'arrêter et passer un coup de balai, faire brûler un bâton de sauge afin de nettoyer les énergies cumulées dans les recoins avant de ranger quelques affaires à l’arrière.
La clochette de la porte sonne mais elle ne s’alarme pas, plutôt sereine. Yeux rivés sur un ouvrage maintiennent le suspense. Quand soudain la bulle éclate. “ Bonsoir Anastasia. “ La voix frappe l’air et toute la boutique se retrouve subitement plongée dans une autre vie. Époque ancienne. Époque enfermée à double clef, la clef rangée à l’abri.
Mais la serrure vient de lâcher et la porte de s’entrouvrir sur la vision d’un fantôme. Humphrey Lewis se tient devant toi avec une dose létale d'insolente et tu le dévisages en silence durant quelques instants qui tirent en longueur.

Ce n’est pas bon signe de revoir un spectre, surtout un spectre porteur d’aussi sombres desseins qu'une ordure pareille. « Je croyais que tu étais mort Osmond maintenant. » Tu l’espérais. Tu espérais que cette crapule sournoise soit morte après une longue agonie comme le karma seul en détient le secret mais la mort elle-même ne semble pas vouloir de son âme.
Trop souillée. Trop infâme.
“ Tu n’as pas changé “ qu’il se permet de relever en avançant jusqu’à ta hauteur, vos deux corps séparés par la surface en bois. « Et toi tu ressembles à un de ces croûtons moisis qu’on met dans sa soupe aux oignons pour en atténuer le goût. » Hélas. Hélas rien n’atténue le goût de la soupe aux oignons.
Cependant, Humprey ou Osmond (ou peu importe le nom que ce nid à serpents venimeux se donne) ne vieillit pas aussi mal que tu le prétends. Au contraire, les rides courant un peu partout sur son visage lui donnent l’air bien plus respectable qu’il ne l’est véritablement. Ironique.
Tu poses finalement le bouquin entre tes mains pour venir tourner les bagues autour de tes doigts. Perplexe. « Qu’est-ce qui te fait croire que je vais te laisser sortir d’ici... » quel est le mot déjà « indemne ? » Il doit forcément avoir une EXCELLENTE raison de venir troubler ton existence, tellement excellente que tu ne le maudiras pas jusqu’à ce qu’il en crève.

@Osmond Rose

13/02/2023

razor blades, hard to eat
@osmond rose & @Anastasia Hoxha

cw: occultisme, mention de saloperies qui crèvent pas et d'oignon.

Une moue un rien désolée, et surtout lasse, transperce le flegme du client. “Toujours pas.” Toujours pas mort, non, n’en déplaise à ses détracteurs·ices qui le maudissent depuis des siècles… stricto sensu ou pas, d’ailleurs. Il y a même une pointe de surprise dans ses airs insupportablement détachés, comme s’il en était le premier étonné ; et c’est un peu le cas. Quoiqu’il ne chôme pas pour le rester, en vie, comme un fléau se doit de s’y appliquer. Il voit bien dans le regard d’Anastasia que sa venue n’est pas de celles qu’elle apprécie recevoir dans sa boutique pleine de breloques, de même que sa survie n’est pas de celles qu’elle apprécie constater. Dire qu’il n’en tire pas une satisfaction odieuse serait mentir. Il adore faire ce petit effet, rappeler que s’il y a bien une injustice dans ce monde, c’est que des enflures de son acabit continuent d’enterrer tout le monde sans que le Karma ne les achève à leur tour. C’est à se demander de quel côté est-il vraiment, celui-là.

Un haussement de sourcils réagit à l’impression imagée qu’elle lui fait. Il s’en vexe un peu, il faut bien le dire, mais il s’en amuse aussi beaucoup, si bien qu’un léger sourire, enfin, lui étire les lippes. Des croûtons moisis dans une soupe aux oignons. Alors celle-là, on ne lui avait encore jamais faite. “Ce qui fait de ta boutique… la soupe aux oignons ?” tente-t-il de comprendre, embrassant Nevermore d’un regard intrigué. “Je retiens que dans l’histoire, je suis celui qui adoucit le goût.” Une conclusion à laquelle il vient d’un petit mouvement de tête, ramenant son regard inégal sur le faciès d’Anastasia. Si l’on omet l’histoire de la moisissure, bien sûr, qui, si elle lui sied à merveille, ne lui sert pas tellement dans son interprétation toute personnelle.

“Ah, alors ça, c’est une excellente question.” Qu’est-ce qui lui fait croire qu’il peut sortir d’ici indemne ? Sa capacité à lui ordonner ce que bon lui semble, pour commencer, comme par exemple mettre le feu à son propre commerce et tout ce qui s’y trouve. Ou celle de sommer une entité chthonienne, qui pourrait la déchiqueter sur place - minus un léger temps d’attente pour lui permettre de passer par un square proche, certes. Des mesures extrêmes auxquelles il ne veut pas nécessairement venir, pour la simple raison qu’éliminer Anastasia n’est pas dans son intérêt. Outre le fait qu’il n’a pas tellement envie d’écoper d’une malédiction de son cru. Il en a déjà bien assez d’une comme ça. “Mais avant de s’interroger sur la manière dont tu vas me laisser sortir d’ici, pourquoi ne pas s’intéresser à la raison de ma présence, d’abord ?” Quelque chose qui l’intéresse déjà plus à l’instant t, que de savoir dans quel genre de drame tout ceci va se terminer.

“Je suis venu te consulter parce que tu es une pointure dans ton domaine.” Un peu de flatterie ne fait jamais de mal. Surtout pour adoucir l’antipathie et autres amertumes du genre ; l’apanage d’un croûton dans une soupe d’oignon, n’est-ce pas. “J’ai en ma possession une amulette dont je sais peu de choses. Son utilité, et sa provenance.” Il tire sa dextre de sa poche, tournant son poignet fermé pour révéler ensuite ledit objet, pesant tranquillement dans sa paume de main. La voir ainsi révélée sur la pâleur morbide de sa peau tire en lui une tristesse épineuse qu’il prend pour de la déception. Anastasia le ramène à Sophie, l’amulette à Laudna. Et dans cet imbroglio de sentiments refaisant surface il choisit de ne se raccrocher qu’aux mauvais, ceux qui le font avancer. “Mais je ne sais pas comment elle fonctionne.”

Il ramène son attention sur Anastasia, un brin trop en retrait du comptoir pour qu’elle y jette un œil studieux, ou s’en empare même. Les lueurs vacillantes de la boutique jettent cependant suffisamment leurs rayons dorés sur l'objet pour qu’elle s’en fasse un premier avis. “Evidemment, je ne fais pas appel à ta générosité. Rien n’est gratuit en ce monde.” Et qui de mieux qu’une Sorcière de Sang pour le savoir. “Un service rendu en appelle un autre. Si tu m’aides à en savoir plus à son sujet, je t’aide en retour à obtenir ce que tu souhaites, dans la mesure de mes moyens.”

RAZOR BLADES HARD TO EATTRIGGER WARNINGS MÉLANCOLIE, DÉPRESSION, SUICIDE, MEURTRE, MORT, ADDICTIONS, VIOLENCE, SANG, SCARIFICATIONS, (AUTO)MUTILATION, IDÉES NOIRES

Animals in the woods stuck outside all the looks. While everyone analyze every note and criticize. Hear your voice scream my name stuck inside, lost in your maze. Learn to lie, learn to cheat. Razor blades hard to eat.

✵✵✵

“ Ce qui fait de ta boutique… la soupe aux oignons ?” Finalement non, il n’a pas changé. Osmond reste un gros connard de merde qui comme toutes les gros connards de merde se paie le bon rôle en n'importe quelle circonstance pour ménager son égo de merde. Et tu en oublies immédiatement ton langage correct. “ Je retiens que dans l’histoire, je suis celui qui adoucit le goût.” Evidemment. Il retient ce qui l’arrange afin d'effacer du paysage ce qui le dérange. La vérité.
“ Ah, alors ça, c’est une excellente question. ” Tu t’en félicites presque, imbécile heureuse et tu lui tiens tête avec l’audace dont tu es capable, 80 années à manger ta frustration, la mâchouiller en silence pour maintenant la lui balancer dans la figure. Avec élégance bien-sûr, tu as des manières même si elles ont tendance à disparaître à son approche.
Laquelle, tu es en certaine va le conduire tôt ou tard à asseoir sa toute puissance et tu patientes, prête à l’entendre te montrer par A + B que tu fais une grave erreur de le menacer, lui, le majestueux serpent vieux de plusieurs générations qui survit à ses plus terribles ennemis. En réalité, tu te languis qu’il te renifle d’un peu plus près, languissant le plaisir de voir ton aura de chance s’abattre dessus sans avoir à cligner des paupières.

Osmond ne souhaite pas en arriver là, Osmond tente la manière douce car Osmond demeure un vil serpent s'enroulant autour de ses cibles jusqu'à les étouffer. “ Mais avant de s’interroger sur la manière dont tu vas me laisser sortir d’ici “ le laisser sortir indemne, c’est important de ne pas oublier des termes, le terme le plus important de ta phrase “ pourquoi ne pas s’intéresser à la raison de ma présence, d’abord ? ” Parce que tu t’en fiches éperdument.
Sauf si cela te permet de récupérer un peu de son sang et de pouvoir le torturer sur les cent prochaines années. Selon tes humeurs. Lesquelles seront assurément terribles le concernant.
“ Je suis venu te consulter parce que tu es une pointure dans ton domaine. ” Oui définitivement la même enflure qui pense que l’égo des autres nécessite d’être autant pouponné que le sien. Loupé. Tu n’es plus la pauvre et chagrinée et seule Anastasia cherchant quelqu’un ou quelque chose auquel se raccrocher à cause de sa douleur.
Aujourd'hui les compliments comme les insultes, te font étrangement beaucoup moins d’effets mais il ne peut pas s'en douter, encore moins le comprendre puisqu’Osmond est un gros connard de merde avec un ego de merde.

“ J’ai en ma possession une amulette dont je sais peu de choses. Son utilité, et sa provenance.” Voilà donc ce qui le motive à venir ramper à tes pieds. “ Mais je ne sais pas comment elle fonctionne. ” Oh c’est vraiment dommage. Dommage de détenir une amulette sans parvenir à l'utiliser, elle devient alors un objet ordinaire.
Tu ne fais même pas l’effort de te pencher en avant pour regarder le trésor présenté par la venimeuse créature piétinant ton territoire de sa superbe prestance. S’il croit que la curiosité va t’inciter à céder, il ignore que tu es capable de réfréner tes pulsions. Dans le cas contraire, vous n’auriez pas cette conversation. L'un de vous serait déjà en train d'agoniser.
“ Evidemment, je ne fais pas appel à ta générosité. Rien n’est gratuit en ce monde. ” Oh c’est vrai ? “ Un service rendu en appelle un autre. “ Sourire finit par gratter la surface de tes lèvres car tu dois bien reconnaître que le spectacle est plutôt agréable à regarder. Aussi tu comptes en profiter.
Bras croisés sur la poitrine, fermés aux négociations, tu exposes les termes de ton accord avant d'envisager de t'intéresser à sa demande. « Pour commencer je veux des excuses, des excuses sincères » que tu n’auras pas « ensuite je veux un chèque, un chèque signé par... » un semblant de réflexion « je suis une ordure » qu’il ne te fera pas « et enfin je veux ton sang » qu’il te cèdera.
C’est à prendre ou à laisser.

@Osmond Rose

13/02/2023

razor blades, hard to eat
@osmond rose & @Anastasia Hoxha

cw: occultisme, mention de meurtres, d'influence néfaste, et de chèque en bois.

Anastasia a bien changé. Là où, avant, elle obtempérait volontiers face à ses propositions des plus exaltantes - si tuer devait être quelque chose d’enthousiasmant, ce qui est tout à fait le cas de son point de vue - maintenant elle pinaille. Non contente de se voir proposée un retour de service parfaitement généreux de sa part, elle impose au préalable une liste de conditions qui lui font alternativement lever un sourcil, sourire d’un air entendu, et manquer… d’éclater de rire. Ce qu’il camoufle d’une risette un peu plus prononcée, les épaules remuant brièvement.

“Oui, une Sorcière de Sang qui me demande mon sang à moi, qu’est-ce qui pourrait possiblement mal tourner ?” Amusé comme si on venait littéralement de lui raconter une blague, il referme finalement ses phalanges sur l’amulette en ramenant son bras contre lui. “Tu surestimes la valeur que je porte à cette information Anastasia.” Et il ne ment même pas. Les secrets de Laudna sont certes un point noir dans son paysage, mais pas au point de troquer délibérément sa chance, sa santé, ou quoi que soit la vilaine idée trottant dans la tête de la mutante, contre quelques miettes de réponses. “Je me suis déjà frotté à une garce de ton genre. C’était par un très bel après-midi d’été à Atlantic City et j’y ai perdu gros. Autant te dire que depuis je n’aime ni les étés, ni me montrer imprudent avec les diseuses de bonne aventure et autres…” il prend le temps d’observer autour d’eux, “marchandes de gri-gris,” s’hasarde-t-il avec un pli de sourcil perplexe. Ce qui l’amène à une question qu’il lui faut bien poser, après tant d’années à ne pas se donner de nouvelles. “Qu’es-tu maintenant, au juste ?”

Rien qu’il ne trouve passionnant, c’est certain, puisque lui vient sur sa gueule stricte une légère moue nostalgique en revenant sur le second point fâcheux de la liste. “Tu sais bien que je ne m’excuserai pas. Est-ce de ma faute si j’ai vu chez cette triste jeune femme tout le potentiel à côté duquel elle passait en broyant du noir dans son coin ? Oh allons. Je sais qu’une petite part au fond de toi regrette autant que moi ces moments que nous avons passés ensemble. La vengeance et le meurtre, que de hobbies passionnants à explorer à deux, tu ne trouves pas ?” Il est évident qu’il ne regrette rien. Pire, il en parle avec une réelle pointe de vague à l'âme. “Sans mentionner le reste, tout aussi passionnant.” L'œil brille d'une impudicité passagère. Inutile de lui faire un dessin. Leurs retrouvailles ne se soldaient pas uniquement par des malédictions jetées aux cibles qu’il lui pointait du doigt. Que serait une entreprise diabolique sans un peu de piquant, et par là entendre sa dose de perversité lubrique jetée contre des corps suintants en proie au défoulement physique, après s'être copieusement rincés les saletés du cœur. Une moue dédaigneuse supplante le léger sourire jusqu'ici conservé. “Si je devais m’excuser d’une chose, c’est d’avoir laissé Mildred gagner sa noble bataille.” Un rien cliché, par ailleurs. L’un et l’autre se disputant Anastasia comme le petit diable et le petit ange se disputent l’attention de leur ouaille sur les épaules de laquelle ils se sont perchés. En vérité, Osmond, alors Humphrey, avait à peine constaté sa défaite, si ce n’est que ses lettres étaient restées mortes et qu’en revenant voir son mouton noir là où il l’avait laissé l’appartement avait changé de locataire. Il s’en était vite remis. Parce qu’il avait un combat à mener et sa fille à retrouver. Mais tout de même. Foutue Mildred.

“Cela dit, je peux te le faire, ce chèque. En gage de ma bonne foi. Je n’aime pas laisser une négociation sur une suite de refus, après tout je suis celui qui vient solliciter ton aide et non pas le contraire.” Parce qu’il est peut-être un vieux crouton moisi et un gros connard de merde, il a somme toute le sens des affaires. “Je t’en signe un par je suis une ordure, que tu pourras encadrer si ça te fait plaisir,” une lame de sourire lui tranche le bord droit de sa bouche, signe évident que la condition l’amuse malgré tout, “et un autre, que tu pourras lui encaisser. Huit mille. Ça te conviendrait ? En hommage aux quatre-vingt années qui nous ont bien tristement séparés.” Oui bien heureusement ; tout dépend du point de vue.

RAZOR BLADES HARD TO EATTRIGGER WARNINGS MÉLANCOLIE, DÉPRESSION, SUICIDE, MEURTRE, MORT, ADDICTIONS, VIOLENCE, SANG, SCARIFICATIONS, (AUTO)MUTILATION, IDÉES NOIRES

Animals in the woods stuck outside all the looks. While everyone analyze every note and criticize. Hear your voice scream my name stuck inside, lost in your maze. Learn to lie, learn to cheat. Razor blades hard to eat.

✵✵✵

Gourmande la sorcière qui réclame au serpent de courir à sa perte. Mais l’emprise d’autrefois est aujourd’hui réduite à néant, le venin du prédateur n’agissant plus sur la vulnérabilité de la proie. Ainsi tu laisses tes envies gambader le long de ta langue.
Tu en ferais des choses atroces avec un peu de son sang. Une douce et lente agonie. Mais Osmond n’est pas désespéré à ce point. Enfin presque pas. Il réfute le marché sans pour autant prendre la porte et cela t’amuse beaucoup. Malgré ses airs hautains le mutant demeure devant toi à quémander ta précieuse aide.
« Alors qu’est-ce que tu fais encore là ? » Tes coudes se posent sur le comptoir tandis que tes poings viennent soutenir la base de ton menton. Attentive, tu l’écoutes en te demandant comment il peut encore être en vie avec tous les ennuis avachis autour de son âme. Nul besoin de tirer les cartes pour deviner que son aura demeure sombre.
Aussi sombre que tes souvenirs le concernant sont limpides.
Et tu le laisses s’exprimer librement sans l’interrompre, tu le laisses revivre son petit fantasme de pervers narcissique, tu le laisses s’écouter parler comme il aime le faire. Tu ne prends même pas la peine de répondre à ses questions. Jusqu’à la mention de Mildred. Sourcils légèrement froncés, tu finis par te redresser.
« Tu es allé au bout de ta tirade ou tu comptes me chanter tes louanges toute la soirée ? » A supposer que ce vieux crouton soit capable de comprendre le sens caché de ta phrase. C’est qu’il te fait perdre un temps précieux à refuser tes conditions (très simples) les unes après les autres en se pavanant dans ta boutique l’air de rien.
Et pendant un instant, tu te demandes si la raison de sa venue repose ni plus ni moins sur le besoin de récupérer sous sa coupe un docile agneau pour ressentir à nouveau un sentiment de toute-puissance pathétique. Lequel définit parfaitement Osmond.
Juste quand tu te mets à douter de ses intentions, il daigne se montrer coopératif. « Donc si je résume bien, tu refuses de me céder ton sang et de me présenter des excuses mais ton argent sale, tu consens me le filer généreusement ? » Tu manques de rire face au ridicule de ce marché.
« Je souhaite autre chose en guise de compensation. » A ne pas en douter ton regard malicieux et sombre. Tu quittes ta posture pour t’approcher de lui et présenter à ton tour, les choses de ton point de vue « un service contre un service » sorcière ne perd pas de vue l'essentiel.
« J’empoche ton chèque de dix mille » oui dix mille c’est bien la somme annoncée « je me renseigne sur ton objet » dont il sous-estime sûrement la valeur « et en échange, un jour je viendrai te demander un service que tu ne pourras pas refuser » sauf s’il tient à se retrouver maudit par une sorcière de sang (diseuse de bonnes aventures et marchandes de gris-gris) durant un soir d’été.

@Osmond Rose

13/02/2023

razor blades, hard to eat
@osmond rose & @Anastasia Hoxha

Un pincement des lippes répond à la répartie de la sorcière dont il fait mine de s’agacer. Elle s’est greffée une hargne de connasse tranquille qui n’est pas pour lui déplaire ; et ce mépris dont elle déborde lui donne tout autant envie de le lui faire ravaler jusqu’au plus profond de son petit gosier blanc que de le laisser couler sur lui comme un serpent goûte à quelque autre poison mortel que le sien. “Donc si je résume bien, tu refuses de me céder ton sang et de me présenter des excuses mais ton argent sale, tu consens me le filer généreusement ?” Osmond sourcille. Il ne pensait pas qu’Anastasia Hoxha se contenterait d’excuses factices. Il ne pensait pas non plus qu’elle puisse en avoir quelque chose à foutre de la couleur qu’a son argent. Ses pinailleries répétitives l’ennuient et son rictus davantage marqué le montre. Depuis quand la sorcière de sang est-elle devenue aussi chiante. Aussi… brr, moralisatrice. “Je souhaite autre chose en guise de compensation.” Alors soit, il attend. Avec dans la poitrine un soupir rance qu’il retient, et sur sa nuque la tension de ses muscles à l’arrêt. Il s’attend proprement à tout et n’importe quoi après la mention de son sang, comme s’il négociait avec l’Irraisonnable personnifié. Le jeu de la négociation, pourtant, n’en demeure pas moins savoureux, parce qu’il est ici piquant, dangereux, impossible de modération, et que cette garce de Hoxha a dans le regard quelque chose de sombrement provocateur qui y brille, quelque chose qui forcément attire son visiteur nocturne.

“Un service contre un service.” C’était bien la peine de l’emmerder avec son sang pour en revenir à sa première proposition. Osmond se retient de rouler des yeux jusqu’au plafond, les dardant plutôt sur Anastasia qui s’est approchée. “J’empoche ton chèque de dix mille,” dix mille ? vraiment ? il renâcle, mais n’empêche pas l’épineux d’un sourire de cloquer sur sa gueule, “je me renseigne sur ton objet et en échange, un jour je viendrai te demander un service que tu ne pourras pas refuser.” Osmond continue de la jauger, la main fermement serrée autour dudit artefact. “Dix mille,” opine-t-il, sortant de sous sa veste un chèque et un stylo. Puis il la contourne pour rejoindre le comptoir, frôlant sa silhouette dans un mouvement lent avant de poser son nécessaire sur la surface solide, où il entreprend de noircir le papier pour céder dix mille dollars puants qu’elle n’est finalement pas tant contre d’empocher. “Tu te renseignes sur mon objet, et en échange je te rendrai un service dans la mesure de mes moyens.” Il ponctue sa redite d’un trait de stylo raide. “Parce que si tu viens me demander de décrocher strictement parlant pour toi la Lune, je risque d’avoir un léger problème karmique si je ne m’y plie pas, n’est-ce pas ?” Osmond détache son chèque et le laisse posé sur le comptoir tout en rangeant le reste dans sa veste. Il s’est retourné vers Anastasia, ramenant son regard froid dans les billes dédaigneuses. “Pardon d’être aussi méfiant,” ce dont il n’est certainement pas désolé, “mais comme je te l’ai dit, je ne me laisserai pas piéger deux fois.” Il a un mouvement de main. “Dans ces conditions, je m’engage à ne pas refuser ta demande.”

RAZOR BLADES HARD TO EATTRIGGER WARNINGS MÉLANCOLIE, DÉPRESSION, SUICIDE, MEURTRE, MORT, ADDICTIONS, VIOLENCE, SANG, SCARIFICATIONS, (AUTO)MUTILATION, IDÉES NOIRES

Animals in the woods stuck outside all the looks. While everyone analyze every note and criticize. Hear your voice scream my name stuck inside, lost in your maze. Learn to lie, learn to cheat. Razor blades hard to eat.

✵✵✵

Ta délectable audace te permet d'obtenir dix mille dollars de dédommagement même si tu estimes en mériter facilement un million. Rien que pour le supporter lui et son air hautain depuis quoi dix bonnes minutes maintenant ? Hélas tu n'en obtiendras pas autant de sa part.
Le serpent est trop radin.
De toute manière tu n'as pas l'intention de garder son argent et l'utiliser pour les finances de ton commerce, plutôt de le reverser à une association comme l'institut des mutants. Même si de généreux donateurs lui permettent de fonctionner, tu sais ton compagnon attaché à ce refuge. Et tu comptes bien le soutenir dans sa démarche.
Voilà donc un investissement profitable.
« Car tu penses être capable d'atteindre ne serait-ce que les étoiles ? » Insolence froisse les lèvres de la sorcière qui s'amuse à déchiqueter la métaphore en se fendant d'un sourire malicieux. « Si je veux capturer quelque chose d'aussi beau qu'un astre » elle poursuit sur sa lancée « je ne demande à pas à une infâme pourriture de le faire. »
Tu croises alors son regard et achèves ton explication « c'est contre-nature. » A l'évidence, la méfiance ou prudence d'Osmond t'indiffère complètement. Tu souhaites simplement l'assurance d'un accord avantageux. Unique raison t'incitant à considérer marchander avec lui.
Ses fautes passées ne sont pas effacées ni pardonnées, tu te contentes juste d'en tirer profit. Ainsi de tes doigts ornés de bagues tu récupères le chèque déposé sur le comptoir, vérifies le montant annoté par le mutant avant de daigner enfin t'intéresser à son objet. « Fais-voir la marchandise » et tu attends patiemment qu'il sorte l'amulette l'ayant conduit jusqu'à toi. Elle est différente des tiennes et pour cause, le mutant peut la tenir au creux de sa main sans souffrir le martyr.
Attentive, tu tentes d'en mémoriser les contours, les détails, les vibrations.
Par expérience, tu sais les bijoux contenir des éclats de leurs anciens propriétaires. Ce qui facilite (ou pas) leurs identifications. « Tu connais son nom ? » A défaut de connaître ses propriétés magiques.
« Comment est-il entré en ta possession ? » Les questions se succèdent les unes à la suite des autres dans le but de dresser une liste de pistes à explorer. Tes contacts vont forcément avoir besoin de miettes à se mettre sous la dent.
De plus, tu ne comptes pas laisser traîner cette affaire. « Reviens d'ici trois jours » que tu annonces « soit j'aurai des renseignements soit il faudra me confier le collier pour les obtenir. » Cela signifie t'accorder un minimum de confiance. Sentiment pratiquement inexistant entre vous mais vous venez de passer un pacte alors c'est un bon début.
Rectification : vous êtes en train de passer un pacte.
Et tu poses tes prunelles de jade sur les lignes de son visage éraflé par le temps. Au moins une entité universelle qui tente de l'affaiblir. « Avons-nous un marché ? » Après les négociations, les promesses. Plus de retour en arrière possible une fois le deal prononcé. Au risque de contrarier la volonté du karma.

@Osmond Rose