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L'oiseau tombé du nid | Viktor & Nixon

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J’ai pas spécialement la foi d’apporter encore de nouvelles modifications à mes implants oculaires. Faut dire que lorsque la manip nécessite d’aller trifouiller dans mes orbites, même sous anesthésie, c’est loin d’être agréable. “Na-ah, c’est juste quand j’ai les yeux secs, ça ira bien.”

Bob est en route, c’est tout ce qui compte. Sur l’écran perché en haut du mur, on voit le retour de sa caméra qui balaie les rues à toute vitesse, sa trajectoire qui se faufile entre les câbles emmêlés et les bâtiments serrés.

J’ignore les taquineries de mon ami - qui a bien raison d’ailleurs, j’avais juste besoin de faire de la place pour quelques bricolages - et la problématique de l’habillement de Viktor arrive sur le tapis.

J’fous un coup de coude dans les jambes de Nixon quand il agite ses doigts métalliques. “Tu vas l’faire flipper.” J’me tourne vers l’ange pour ajouter, “Il s’est fait ça tout seul, c’est peut-être pire.” Même si je comprends totalement son choix, et que se planter des modules dans la boîte crânienne n’est pas beaucoup moins extrême. Faut ce qu'il faut, comme on dit.

Du matos de couture ? Ça m'arrache un sourire, les yeux qui se plissent davantage sous l'effet de la fumette. “Pas d’ça chez moi.” d’un air faussement scandalisé. Je sais pas me servir d’une aiguille, et quand mes fringues s’usent, je les porte troués ou je les jette sans jamais envisager de prendre le temps de les rafistoler.

J’soupire en écoutant les suggestions de Viktor, “Franchement j’te laisse voir ça avec lui.” Notre cher couturier. “Mais tu peux t’mettre à l’aise ici.” Bref haussement de sourcils suggestif - peut-être trop sincère - avant de balancer le T-shirt Pikachu sur le lit entre les deux jeunes hommes qui pourront bien en faire ce qu'ils veulent.

Le cul toujours vissé par terre, j’étends les jambes, m’étire en interceptant à nouveau le cône pour quelques bouffées réconfortantes. J’lève les yeux vers l’écran ; on reconnait l'entrée du petit restaurant à la façade délabrée, quelques cris aigües de personnes qui se planquent à toute vitesse sous leurs tables ou se précipitent dans la rue. Le pizzaïolo entre brusquement dans le champ, tend les bras vers le drone, l’agrippe pour l’approcher de son visage rougi par la chaleur des fours et hurle dans les micros qui nous restituent un son grésillant, “TON GROS BOURDON A ENCORE FAIT FUIR MES CLIENTS PUTAIN TU VEUX PAS BOUGER UN PEU TON CUL ESPECE DE BRANLEUR ?!” Il y accroche sans précautions le sac plastique contenant une grande boîte en carton et gifle le drone pour lui faire-faire demi-tour fissa.

Moi, ça me fait rire. Une hilarité qui peine à retomber quand Viktor pose des questions on ne peut plus sérieuses. Je pouffe, “Il vous faut un pass pour descendre. Sinon les copains de Nix vous envoient paitre. Quand ils vous chopent, en tout cas.” Vous, pour les gens de la surface. Une population bien différente, c’est certain. Je hausse les épaules, nonchalant, “Moi, j’monte des fois. Mais j’évite de trop montrer ma gueule.” Même si je me fondrait probablement très bien dans le décor, moyennant quelques efforts. “J’ai jamais foutu les pieds à Neo Arcadia, cela dit. C’est comment ?”
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IForcément, il se fait plus attentif, fixant Palmer les yeux plissés, comme si ça pouvait l’aider à mieux voir les choses. « Ouais, ouais. » Il est plus que sceptique, mais ce n’est pas le moment idéal pour lui faire la leçon. Ou alors, il trouvera moyen de l’examiner sans qu’il fasse attention. Enfin, pour le moment, ils vont bouffer et en attendant, ils font un peu plus connaissance avec leur petit poulet. Il rend l’ingénieur curieux, autant être honnête même si ladite curiosité est noyée dans les brumes du joint qu’ils viennent de finir.

« Maaaais aïeuh ! » Si le coup de coude de Rio n’a rien de violent, le contact de l’os contre l’os est tout sauf agréable. Par contre, il rend un large sourire un peu gamin à l’attention de Viktor. « Ouais, ouais, je me suis fait ça tout seul. Pour la science, tout ça. » Pouce levée dans sa direction avant de se caler un peu plus confortablement à sa place et de lever les yeux au ciel quand Rio lui confirme qu’il n’a pas de matos de couture. « T’abuse, va falloir que je te ramène ça. C’est la base quoi. » Index agité en direction du plumeux alors qu’il reprend. « Le velcro, c’est pas mal. J’en ai chez moi, je pourrais te bricoler des fringues si tu veux. » Il avise tout de même le t-shirt Pikachu, réfléchissant vaguement à la façon de le remanier pour que Viktor se sente un peu plus à l’aise.

Un sursaut quand la tête du pizzaïolo apparait sur l’écran. « Oh merde ! » Il fixe l’image, battant des cils, alors que son éclat de rire fait écho à celui de Palmer. « Je dirais bien que je suis pas sûr que j’aurais envie de bouffer ce qu’il a mis dans le sac … mais j’ai grave trop la dalle. » Nouveau rire quand il gifle Bob. « J’espère qu’il lui a pas trop retourné la tête. Le pauvre. » Et il a bien du mal à se concentrer sur la question de Viktor. Heureusement, Palmer est un peu plus réactif que lui alors qu’il se contente d’opiner du chef pour confirmer ses paroles. Ca l’emmerde toujours autant que le poulet ait réussi à passer la sécurité, mais ça l’emmerde tout autant d’en faire la remarque aux membres de son groupe. « On va dire que t’as eu l’effet de surprise pour toi. Mais je te filerai le mot de passe pour que tu sois peinard la prochaine fois. Il change régulièrement mais, tant que tu fais pas de la merde, je peux te le filer. » Dans le cas contraire, il laissera les mecs de la sécurité s’en charger. Enfin, s’ils arrivent à le choper quoi. Humpf.

« Faudra qu’on te fasse un tour du coin si tu comptes rester un peu. Les endroits à éviter pour le moment. Et les coins sympas. Genre le marché noir. C’est là que je bosse. » Entre autres choses. Et il a un temps, esquissant un sourire nostalgique. « Je connais bien Neo Arcadia. J’ai étudié chez Theseus pendant six ans. Et j’adore toute la technologie qu’on peut trouver là-bas. » Vache, des fois, il oublie que ça a duré aussi longtemps. Et il se rend compte à quel point il a pu chuter ces derniers mois. Avec le recul, il se demande s’il serait capable de vraiment s’en relever. Mais au moins, il n’est plus au sol, c’est un début non ? « Mais globalement, comme Rio, j’essaie de pas monter… trop souvent. » Enfin, il n’a jamais vécu là-haut, alors, même s’il a pu avoir des échos via Kaylee, il est curieux d’avoir un autre point de vue.

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Oh. Okay.

Il sait pas si ça le rassure ou pas. Faut être quand même un peu perché, non, pour se faire ça ? Même si Viktor est mal placé pour cracher sur l'automutilation … Et qu'une part de lui peut comprendre Nixon et son envie de … d'améliorer son corps.
En tout cas, pas besoin de leur demander s'ils sont mutants au vu de toutes les altérations qui modifient leur enveloppe charnelle.

Viktor capte pas vraiment le sous-entendu de Rio, se contente de opiner du chef aux mots de Nix par rapport aux vêtements. Il a pas vraiment envie d'embêter qui que ce soit, mais il veut pas non plus passer pour celui qui refuse tout en bloc. Alors … juste acquiescer, c'est bien.

Il allait ouvrir la bouche, mais une voix tonitruante le fit sursauter. Encore sous serum, une vague de terreur le submerge, bien vite disparue quand il comprend ce qui se passe, et il se redétend comme il peut, souriant, un peu crispé, en écho aux rires des deux hommes, et se permet même des questions.

Un pass pour descendre ? Vous empêchez le passage aux riches mais les riches vous empêchent pas le passage du coup … ?

Il se reprend bien vite, gêné :

Enfin, hm … j'veux dire … c'est pas ce que je voulais dire …

Vraiment, vraiment pas. Il trouve juste remarquable de voir que c'est ici, dans les profondeurs, là où la réputation n'est pas vraiment fameuse que l'entrée est sécurisée et filtrée. Et pas là-haut.

Vous auriez plus à gagner à venir là-haut que des gens de là-haut à venir ici.

Un soupir lui échappe, il baisse les yeux, sent son visage chauffer sous ses mots qui sonnent beaucoup plus méprisants que ce qu'il en pense. Il va passer pour un putain de privilégié qui a jamais connu le malheur dans sa vie.

Pardon c'est … j'sais pas trop comment m'exprimer. Pardon.

Mais il enchaîne, sa curiosité piquée au vif :

C'est des gens que tu connais qui gèrent tout ça ? C'est pas … des flics ou … j'sais pas, juste des gardiens de la paix ? Et ils font quoi quand … ils nous chopent ?

Aux mots de Nix, il secoue la tête.

Je compte pas faire de la merde.

Ses yeux passent d'un homme à l'autre. Incroyable d'avoir passé vingt-et-une année de sa vie sans avoir le moindre intérêt à se renseigner sur cette partie de la ville.

Comment ça se fait que tu vives ici, alors ? C'est par choix ? Hm ... Dites-moi si j'suis lourd, hein. Ou indiscret. Ou les deux.

Sa main passe au-dessus de son épaule pour venir se gratter le haut du dos. Il dirait pas non pour que son bras soit plus long, histoire de pouvoir directement atteindre la zone de naissance de ses ailes.

Neo Arcardia c'est ... c'est moderne quoi. Grand. Blanc. Luxueux. Et ... y'a du monde. Tout le temps. J'sais pas si c'est beaucoup plus intéressant qu'ici. Les gens de là-haut sont fiers d'y être, en tout cas, c'est sûr.

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L’embarras de Viktor qui s’enfonce de plus en plus dans le miasme de ses préjugés me fait rire de plus belle. Bien sûr qu’on est pauvres, et les rares personnes capables de gagner leur vie correctement se dépêchent de remonter à la surface. Alors la population se distille avec le temps et les richesses s’envolent d’elles-mêmes vers un paysage plus enviable.

Ca sert à rien de prétendre le contraire. Sauf une politesse aussi inutile qu’hypocrite dont l’ange a encore un peu de mal à se défaire.”T’as raison. Mais ils ont surtout besoin de main d’oeuvre pas chère. Il y en a plein ici, qui n’demande qu’à travailler parmi vous. Si c’est bloqué dans l’autre sens… c’est parce que pratiquement tout le monde dans l’Underapple a quelque chose à se reprocher. N’est-ce pas ?” J’lance un regard à Nixon - on est pas les pires criminels qui soient, mais on finirait en taule comme tous les autres si la justice venait nous déterrer jusque là.

J’le laisse répondre sur le sort de ceux qui sont attrapés par le Maelström. Je n’ai jamais voulu connaître trop de détails sur le gang, ni sur son fonctionnement. La violence me dégoûte, et je préfère encore porter mes œillères.

Le mégot du joint est écrasé, mes pensées sont floues. J’imagine Neo Arcadia telle qu’ils la décrivent - pas loin de ce que j’imagine. “J’aurais bien aimé habiter là-bas, moi aussi.” Fais-je un peu plus doucement avant d’esquiver honteusement le regard de mon ami, de peur de passer pour un traitre. J’suis pas ici par choix, comme beaucoup ; juste par nécessité.

Un grand fracas m’fait me redresser subitement. En m’retournant vers la fenêtre près du bureau, j’reconnais Bob qui vacille après s’être pris la vitre. Décidément, j’ai des progrès à faire en terme de délicatesse dans les manoeuvres.

J’me relève en vitesse et file lui ouvrir. L’espace de quelques secondes, le vent froid s’engouffre dans l’appartement et fait s’envoler les dizaines de plumes que Newt avait pris soin de regrouper. Le bourdonnement du drone coupe court à toute conversation, le temps que je décroche le sac noué à son crochet et que je le renvoie en direction du toit.

Le silence revient dès que je referme. Un sourire aux lèvres, je dépose la pizza à même le sol avant d’y revenir en tailleur, “J’ai confiance en c’mec.” Fais-je lorsque me revient en tête la remarque de Nix sur ce qu’aurait pu glisser le pizzaïolo dans notre dîner. J’ai pourtant un moment d’hésitation avant de tout déballer.

L’ouverture du couvercle en carton libère une légère vapeur parfumée à la tomate et aux herbes. La pâte est fine et dorée, la garniture brillante et colorée est parsemée de morceaux jaunâtres que je mets un instant à identifier. “Ah ! De l’ananas. Joke's on him, j’adore ça.” fais-je plein d’entrain avant de m’en détacher une part, et tant pis si les deux autres font leurs difficiles.
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Il a du mal à savoir s’il doit se marrer ou fixer avec les yeux ronds Viktor qui s’enfonce tout seul. Dans le doute, il arbore cette mine neutre qui lui est habituelle, se contentant de loucher sur sa canette et laissant filer quelques instants de silence alors que Palmer se jette à l’eau pour lui répondre.

Il se redresse un peu et brandit un index en direction du nouveau venu. « Un conseil de survie mon grand. Evite de poser les questions… comme ça. Ca pourrait te poser de gros problèmes, parce qu’il y a des gens un peu… comment dire… » Un regard à Rio, alors qu’il réprime un sourire. « Susceptibles ? Ouais, on va dire ça. » Il se frotte la nuque avant de reprendre, non sans un haussement d’épaules. « Pour les gens qui gèrent tout ça… oui je les connais, c’est le groupe dont je fais partie. » Il n’aime pas le terme de gang, même si c’est l’idée. « Ca s’appelle le Maelström et pour répondre à ta question… ça dépend. Ca peut aller de se faire jeter dehors à coups de pieds au cul à disparaitre de la circulation, tout simplement. » Une pensée pour les cadavres qu’on a trouvé avec le gamin il y a quelques semaines de ça dans le métro. L’ingénieur n’a jamais demandé à ses camarades s’ils avaient quelque chose à voir avec ça, ne sachant pas du tout comment il pourrait gérer une réponse affirmative. Parfois, ne pas savoir est une bénédiction.

Un temps, alors qu’il réalise qu’il doit aussi répondre au reste. « C’est… plus ou moins un choix me concernant. » Il a du mal à expliquer le fait d’être aussi tiraillé entre cet endroit et la surface, entre les principes du Maelström qui le portent depuis le début de cette année, après sa descente aux enfers, et son envie d’avoir une vie normale, heureuse même, auprès de Kaylee ou d’Alex. Il sait que tous les deux l’accueilleraient à bras ouverts, mais il a encore ce mélange d’orgueil et de honte qui l’empêchent de sauter le pas. Après tout, il pourrait vivre à la surface et continuer de bosser avec son groupe. Il pourrait faire tout un tas de trucs mais, dans l’immédiat, il s’occupe surtout de panser ses plaies, de se relever enfin après des mois de cauchemars. « Disons que j’ai eu une année compliquée et que j’ai dû faire avec les moyens du bord. Et l’Underapple reste le seul endroit financièrement accessible quand t’as plus de boulot fixe. » Ou de bourse. Ou de plan de carrière idéal.

C’est un regard curieux qu’il lance à Rio quand ce dernier avoue qu’il voudrait vivre à Neo Arcadia. « Je préfère le Nexus. Et les quartiers plus retro. » Un jour, il aura un appart là-bas, quand il aura le sentiment que les choses s’arrangent en bas comme en haut. Il est probablement naïf d’y croire et il en est bien conscient. Mais les coups qu’il a pris dans la gueule ces derniers mois n’ont pas réussi à totalement briser son rêve.

L’estomac de l’ingénieur gargouille à l’odeur de pizza, même s’il est plus sceptique que son camarade quant aux représailles du pizzaïolo. « Quoi ? Tu déconnes ? » De l’ananas ? Vraiment ? Il a un rire en repensant à sa discussion avec Joi et soupire profondément. « Oh fait chier. Tant pis, j’ai trop la dalle. » Même s’il arque un sourcil perplexe en prenant une part de pizza, sans comprendre pourquoi cette envie de balancer des petits cubes jaunes dessus. « Ca fond même pas. » Il ronchonne tout seul, mais mange sans trop se faire prier. Il y a des priorités dans la vie. Et il reprend, la bouche pleine. « Dis voir Viktor… t’avais déjà vu des quartiers pauvres ? Genre les mauvais coins de Crimson Bay ? Ou c’est vraiment une sale découverte pour toi ? » Histoire de savoir à quel point ça va être compliqué de lui apprendre la vie. « C'est en 1962 que le pizzaïolo, Sam Panopoulos, canadien d'origine grecque, chef d'un restaurant dans l'Ontario, a ajouté de l'ananas et le jambon "pour rire". L'expérience a toutefois séduit les clients puis des gourmands de la planète entière. » Le timbre de Newton retentit alors qu’il tend une nouvelle plume à Viktor et finit par se rouler en boule contre l’ingénieur, comme s’il était un véritable animal. « Mais pourquoi il retient des infos aussi débiles sérieux ? Ah ouais, parce que je l’ai programmé pour ça. » Probablement pas sa meilleure idée, il veut bien l’admettre.  

ft. @Rio Palmer & @Viktor Everest
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Il pique un fard, se mord la lèvre, gêné de leurs rires face à ses stupides préjugés qui pourraient être carrément blessants. Il prend d’ailleurs très au sérieux le conseil de Nixon. Oh, Viktor n’est pas un craintif à la base. Il sait se battre, se défendre. Mais ici, loin de chez lui, dans un milieu qu’il ne connaît pas, il préfère connaître les règles, comme dans tous les sports qu’il a pratiqué. Qu’il sache à quoi il a affaire.
C’est pourquoi il écoute attentivement Nix, repère quelques termes dont son père lui avait déjà parlé. Ici, là où il n’a jamais eu accès. Là où son fils s’est caché.

Je vois. Justice se fait elle-même.

Il hoche ensuite la tête à leurs propos. Pour l’un, sa vie ici est comme un choix. Pour l’autre, la vie à la surface serait intéressante. Il a un bref sourire à l’égard de Rio.

J’pourrais peut-être te faire visiter les meilleurs coins, un jour.

C’est peut-être les effets du joint. Il sait pas s’il pourra retourner chez lui un jour. S’il sera vraiment ami avec Rio. Si la vie sera assez simple pour ça, et surtout s’il arrivera à faire un jour avec ses ailes. A vivre comme tout le monde. Pendant deux secondes pourtant, il oublie, et ça lui fait du bien de se dire qu’il pourrait faire découvrir son monde à quelqu’un. C’est idiot et puéril, mais … La pensée fugace lui traverse l’esprit, oui.

L’effluve caractéristique de la pizza emplit rapidement l’appartement, et Viktor se redresse, sa bouche se mettant immédiatement à saliver. Peu importe que le type ait craché dedans. L’Everest a l’impression de ne pas avoir mangé depuis des lustres, et encore moins de plat chaud.
Un bref rire lui échappe. De l’ananas ? C’est pas son truc, mais il va clairement pas faire la fine bouche. On lui offre à manger, une cachette. Que demander de plus ?

Ca me va.

A son tour de s’en détacher une part après un regard vers Rio pour s’assurer qu’il a bien le droit. C’est idiot, puisque Rio est trop occupé à dévorer sa propre portion. La première bouchée a un effet salvateur, et il ne peut pas empêcher un ‘mmh’ de satisfaction lui échapper tandis qu’il balance légèrement sa tête en arrière. Il a bien l’impression que c’est la meilleure chose qu’il ait jamais mangé. A tel point qu’il en a même la chair de poule. Visiblement, il était affamé.
Il essuie sa bouche d’un revers de main, portant son regard sur Nix.

Non, non j’connais un peu. Pas ici, mais je travaillais sur Crimson Bay, dans un club de boxe. C’est plus retro que Neo. J’aimais beaucoup ce coin, même si personne de mon quartier comprenait réellement pourquoi j’allais m’enterrer là-bas tous les jours. C’est assez loin de chez moi, pas vraiment attirant pour la plupart. Mais j’m’y sentais bien, c’était un peu une famille de coeur.

Crismon Bay, ou le quartier avec le taux de criminalité le plus élevé. Ça n'a jamais empêché Viktor de s’y sentir chez lui, plus que dans son monde de luxe. Après tout, il a bien grandi dans la misère avant de devenir un Everest, et même s’il n’a jamais craché sur l’argent de sa famille et son confort, il a toujours su qu’un mode de vie plus simple lui convenait plus.

Il engloutit sa part en deux bouchées, toujours avec la même satisfaction, récupère au passage l’ultime plume que lui tend la bête robotique.

Je sais que j’ai l’air d’un vrai fils de riche qui a jamais rien connu de sa vie, reprend-il dans un haussement d’épaules. Il se gardera bien de dire qui est son père et où il travaille, surtout.

L’animal lâche une phrase informative que personne n’a demandé avant de se poser contre son maître.

Il est … mignon.

Rien remplacera jamais une vraie petite boule de poils pour Viktor, pourtant, mais il reconnaît l’ingéniosité des deux hommes avec tous leurs bidules.

J'peux reprendre une part ? demande-t-il, un peu gêné.

ft. @Rio Palmer & @Nixon Wright
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Quand Nixon me dit préférer le Nexus à d’autres quartiers, je hausse les épaules en mâchonnant ma part de pizza. “J’irais n’importe où, honnêtement.” N’importe où le ciel est visible quand on lève la tête, et où l’atmosphère n’est pas dominée par une odeur de renfermé. Où on a de la place pour se mouvoir sans se cogner dans les murs, où on peut faire deux pas dans la rue sans craindre de se faire racketter.

Je rends son sourire à Viktor, un peu attendri par l’attention, que la proposition soit concrète ou non. “Ce serait cool.”

J’ai un petit ricanement quand Nixon se plaint de l’ananas, tout bougon sous les airs défoncés. Et je hausse les sourcils en écoutant sa bestiole robotique réciter - probablement - un article de Wikipédia à ce propos. “J’rouve cha ‘ympa” fais-je la bouche pleine en défenseur de sa programmation.

Quant au fait que Viktor se reproche sa méconnaissance des milieux pauvres, ça m’amuse aussi avant de remarquer que ça semble le dépiter. J’m’essuie la bouche d’un revers de manche, “D’toute évidence t’as ton lot d'emmerdes toi aussi.” Rapport à ses ailes - ou plutôt le regard qu'il porte sur elles - et les types qui étaient à sa poursuite un peu plus tôt. “Et puis on s’en fout.” En agitant une main devant moi, l’air de balayer le sujet. Faut pas qu’il s’mette mal à l’aise pour ça. Je l'aime bien ce p'tit jeune, j'ai envie qu'il puisse se reposer sans se faire de cas de conscience.

J’détache une part de la pizza bien entamée pour la lui donner, “Tu fais ici comme chez toi.” Petite tape sur l’épaule du poulet, j’me relève, vacille sur quelques pas en approchant de l’escalier qui descend dans une pente vertigineuse vers le salon. “J’vais faire mon lit. Si j'reviens pas...” d'un air dramatique en observant toutes les marches qu'il faudrait se motiver à remonter ensuite. "Bah, bonne nuit."
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