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arrival of the birds

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tw : drogues, alcool, mort


Bon, on va pas se mentir, en règle générale, j’en ai rien à faire des gens. Encore plus des gens qui meurent. Dans l’Underapple, c’est un peu monnaie courante. Ce serait comme s’inquiéter des gens qui respirent. C’est juste normal. Mais dans ce cas précis, cela concernait une femme que j’appréciais. Qui m’avait regardée, aidée et épaulée, sans jamais rien demander en retour, et qui m’avait acceptée avec ma grande gueule et mon incapacité à rester hors des problèmes. Becca n’était pas une sainte, mais elle s’y apparentait un peu quand même à mon goût. Parce qu’évidemment je m’y connaissais en sainteté, hein… Mais aujourd’hui, Becca était morte, ou plutôt, elle avait été tuée. Car d’autres ont suivi. D’autres qui voulaient du Red, d’autres qui se sont fait arnaquer. Un dealer véreux pensait pouvoir faire sa loi sous le nez des Deadcrows. OK, on ne deale pas de Red ou ce genre de choses, mais quand même. On vend pas de la merde. Et je déteste que d’autres gens en vendent. Déjà que le Red est pas super stable..

Bref. Je sais jamais quoi faire du deuil des autres, de leur tristesse crasse qui étiole leurs âmes égarées, alors je préfère m’en éloigner. Parce que moi j’aime vivre, rire et profiter, j’aime faire la fête et me retourner la tête. J’aime oublier qu’on est là pour mourir et pour saigner, et chaque fois que l’on me ramène à la réalité je préfère m’éclipser.

Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, je me rends chez Nixon, enfin, ce qu’il doit rester de son appart. S’il y crèche encore. J’sais pas trop, en réalité, nous nous sommes un peu éloignés, justement parce que je sais pas faire face aux sentiments trop réels des gens. Mais je suis déterminée à le remettre sur pied s’il en a encore besoin. Donc affublée de mon sempiternel costume qui me protège des autres et qui protègent les autres de moi – mes longs gants qui remontent jusqu’à mes coudes, un tee-shirt trop long choisi au pif à l’effigie d’un groupe de rock que j’aime bien, un legging en cuir et des boots sans lesquelles je ne me sens pas bien, le maquillage appliqué, les bagues aux doigts –, je débarque devant chez lui et… j’sais pas, j’fais un truc civiliser – j’avoue j’en ai pas trop l’habitude.

Je toque à la porte. Il doit être quatorze heures, je sens la weed et le parfum à l’opium, j’suis bien coiffée et avec mon sac en bandoulière qui contient mes maigres effets personnels. Et de quoi me défendre, en cas de problème. « Nixon ! C’est Kali. Ouvre-moi, faut qu’on parle ! » Je suis même pas certaine de savoir dans quel état je vais le retrouver. Mais quel qu’il soit, j’imagine que ça pourra jamais être pire que ce par quoi je suis passée. Moi non plus, j’suis pas toujours belle à voir.

ft.  @Nixon Wright
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Depuis combien de temps il est là, à regarder le plafond décrépi sans vraiment le voir ? Des minutes ? Des heures ? Difficile à dire. D’autant que, dans le fond, ce n’est pas comme si ça avait réellement de l’importance. C’est à peine s’il a bougé depuis la nuit dernière, si ce n’est pour boire quelques gorgées d’eau. Implant coupé pour éviter d’entendre le bordel du voisinage, un silence pesant, l’obligeant à rester avec ses pensées qui n’arrêtent pas de s’entrechoquer dans tous les sens.

Un an.

Ca va faire un an qu’elle n’est plus là.

Un an que sa vie a basculé, qu’il a perdu son point d’équilibre sans être capable de vraiment le retrouver. Oh, il n’y a pas eu que des bas depuis ces douze derniers mois. Il a même l’impression, parfois, de commencer à réellement s’en sortir. De se trouver une nouvelle place, dans les méandres de l’Underapple.

Et puis, il y a ces foutues dates anniversaires. De celles qu’on aimerait éviter de fêter, qu’on aimerait oublier. De celles dont on espère vaguement, en vérité, pouvoir faire un bond de quelques jours en fermant les yeux, histoire de passer à travers les gouttes. Evidemment, ça ne marche pas du tout. Il aurait dû le savoir pourtant, il a bien vu Becca sombrer au fil des années, toujours à la même époque.

« Chier… »

Lâché dans un murmure, alors qu’il finit par se résigner et par rallumer ses implants. Il faudrait qu’il mange. Qu’il se douche. Qu’il dorme. Qu’il fasse quelque chose. N’importe quoi. Mais il se sent particulièrement amorphe, sans goût pour rien du tout.

Alors qu’il abandonne l’idée de faire quoi que ce soit – après tout, on est dans un pays libre, s’il a envie de se laisser dépérir quelques jours dans un coin, c’est son droit le plus stricte – le karma, le destin, ou la malchance, s’invite à la fête. Et on frappe à la porte.

Vaguement tenté de ne pas répondre, il ne bouge pas immédiatement, avant que son cerveau ne fasse tilt et qu’il ne réalise que c’est la voix de Kali. Une visite assez inhabituelle pour que ça le sorte de sa torpeur. Il n’a bien évidemment écouté qu’à moitié et c’est la mine échevelée, avec un vieux t-shirt, un jeans usé jusqu’à la corde et pieds nus qu’il ouvre la porte. Impossible de ne pas plisser les yeux devant la luminosité qui l’agresse. Près de 24 heures qu’il est enfermé dans une obscurité quasi-totale, autant dire que là, il a du mal à faire la mise au point. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Battement de cils, avant qu’il ne laisse échapper un soupir. « … désolé. Salut. » Et, après une brève hésitation, il se recule d’un pas pour laisser la brune entrer. « Verrouille bien la porte derrière toi, le voisin d’en face à tendance à venir fouiner dès qu’il en a l’occasion. »

S’étirant longuement, il va pour relever les stores. S’il n’est pas du genre bordélique, il est clairement visible qu’il s’est un peu – mais alors juste un peu – laissé aller. « J’suis supposé trouver un truc intelligent pour justifier ça mais… » Haussement d’épaules sans qu’il ne finisse sa phrase alors qu’il tire les couvertures du lit histoire de dire. Et qu’elle puisse s’assoir où elle veut. Le studio n’est pas grand, mais il a au moins le mérite d’être fonctionnel. Plus ou moins. Vu le prix du loyer, il ne s’attendait pas à grand-chose mais au moins, il n’a pas été déçu. La chaise de bureau est débarrassée aussi et il reste planté sur place, sans trop savoir quoi dire ou quoi faire d’intelligent. Ou même de très con hein. Ca pourrait aussi se faire mais là, c’est le néant absolu.


ft.  @Kali Lewden
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La porte s’ouvre, je manque de me casser la gueule car j’étais comme une connasse en train de tambouriner, et je découvre Nixon dans un état déplorable. Enfin, je crois que c’est d’abord l’odeur de l’appartement qui me heurte – et pourtant, je m’y connais en odeurs pas chouette. Je vis avec la lie de l’humanité. Le voilà devant moi, avec son jean troué, ses pieds nus et son vieux tee-shirt pourri, presque en colère que je le dérange parce qu’il devait être en train de sauver le monde ou quelque chose comme ça avant que je n’arrive. On ne peut pas déranger quelqu’un qui fout rien. Ensuite, je pige pas pourquoi l’intérieur de son appart’ semble plongé dans un clair-obscur. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Bonne question chéri, je vais peut-être faire demi-tour. Mais instantanément, son visage se décontracte, et il m’offre un bout d’excuse et un salut minable.

Puis, il me laisse entrer. Je suis remontée comme une cocotte-minute, j’ai l’impression que je peux exploser à tout moment, et je n’ai aucune envie de me disputer avec Nixon, mais je n’ai qu’un seul langage et c’est la rage. Je suis en colère pour ce qu’ils ont fait à Becca, pour ce qu’elle a subi, et la manière dont il se laisse couler alors qu’elle en attendait tellement plus de lui… Il me conseille de bien verrouiller la porte derrière et je grommelle. « Bon ben je fais comme chez moi apparemment… » Mais j’obtempère sans poser plus de questions ; je dois déjà gérer Nixon-goule-zombie-vampire, je vais pas en plus me taper le voisinage.

Il relève les stores, fait le jour sur tout ce qui se trouve dans l’appartement. Et finalement j’aurais peut-être préféré qu’il garde l’obscurité. J’suis supposé trouver un truc intelligent pour justifier ça mais… — Te casse pas à chercher, tu trouveras pas. » Je hausse les épaules, finis par opter par la chaise de bureau encore à peu près intacte pour m’asseoir quand même. « Et puis, je serais mal placée pour te faire la moral. J’travaille dans un nightclub alors j’en vois de ces trucs… » Je suis néanmoins pas sûre que ce soit très rassurant. « J’imagine que je peux fumer à l’intérieur ? Ça embaumera un peu les lieux. » Je sors mon cône déjà roulé de mon sac, avant de pousser un soupir théâtral. « Ça fait combien de temps que t’as pas mangé ? Tu veux qu’on aille graille un truc ? » Je ne veux pas l’avouer, mais je suis peut-être un peu inquiète pour lui. Parce que je l’aime bien, Nixon. J’sais juste pas quoi faire de toute la tristesse des gens. « Je venais te voir au sujet de… » Et cette fois-ci, toute ma grande gueule s’étiole pour ne laisser que l’âme en peine.

Peut-être que je voulais pas voir Nixon car ça signifiait aussi faire face aux sentiments noirs qui grouillent au fond de mon cœur. Et que j’étais pas prête. « Pour parler d’elle. » Même pas capable de prononcer son prénom. Bravo Kali, belle preuve de maturité

ft.  @Nixon Wright
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Il est bien conscient qu’il est loin d’être le seul à avoir perdu quelqu’un qu’il aimait. Que ce deuil, beaucoup, surtout dans cette ville, le partagent. Il sait aussi que la mort de Becca n’a pas affecté que lui. Kali en est un exemple parfait. Pour autant, toutes ces pensées rationnelles ne font pas le poids face à la douleur. Il sait mais ça ne change rien. Il a juste mal. Et envie que ça s’arrête. Aujourd’hui encore plus que d’habitude.

Mais il ne referme pas la porte face à la brune. Probablement que ce serait pourtant la chose la plus sensée à faire. Sauf que son esprit lui souffle que rester seul va vraiment finir par le faire vriller. « J’espère que tu t’attendais pas à un service de luxe en venant ici. » Bon, le minimum syndical aurait pu être envisager. Mais elle a pas choisi le bon jour pour ça. Au moins, elle l’écoute et ils ne risquent pas de voir débarquer l’autre en caleçon à la recherche de ses clopes ou un truc tout aussi aberrant. Et il se contente d’un soupir au reste, même si elle arrive – presque – à lui arracher un sourire. « J’dois être rassuré que tu compares mon splendide studio à ton nightclub ? » Encore que, si c’est en début de soirée, ça pourrait passer. Mais il est à peu près sûr qu’elle ne pensait pas à ça. « Quoi ? Je pue ? » Il s’est douché pourtant. Hier ? Ouais, possible.

Songeant vaguement au fait que ça ne lui ferait peut-être pas de mal d’aller prendre une douche froide, il a quand même un hochement de tête à la question de Kali, plus pour la forme qu’autre chose. « Comme dit, fais comme chez toi. » Et il grimace au reste. « Qu’est-ce que t’entends par manger ? Si c’est un vrai repas, ça doit faire deux jours. Plus ou moins. » Il se souvient avoir dégommé un paquet de doritos la veille en tout cas. « Ouais, ouais, je sais, c’est pathétique. » Au moins, il en est conscient. Stores relevés, il en profite pour ouvrir aussi la fenêtre, alors que le bruit de la rue monte aussi sec jusqu’à eux. Et, alors qu’il fait dos à la brune, il se fige quand elle lui dit pourquoi elle est là.

Sa main crispée sur le rebord de la fenêtre, il reste comme ça quelques instants, avant de finir par se retourner vers elle, se composant tant bien que mal un visage neutre. « Tant que tu me fais pas un couplet sur le fait qu’elle détesterait me voir comme ça ou que je devrais me bouger le cul en sa mémoire, ça ira. J’ai franchement pas envie d’entendre ce genre de sermon, surtout aujourd’hui. » Au moins, les choses sont posées. Il ne tilte même pas qu’elle n’a pas prononcé son prénom. Probablement parce qu’il a tout autant du mal à le faire de son côté et que ça aussi, ça le ronge. Infoutu de parler de Becca à voix haute, infoutu de parler d’elle comme sa mère. Infoutu de quoi que ce soit.

Ouais, c’est pathétique, comme il le dit si bien. Peut-être que tout ça le met en colère. Mais il n’arrive pas à en prendre pleinement conscience. C’est un sentiment diffus, qu’il ne sait pas définir et qu’il sait encore moins gérer. Contre lui-même, contre Becca. Probablement contre le monde entier aussi. Accessoirement.


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Et Nixon fait des blagues, enfin, ce qu’il reste de blagues, la questionnant sur ses goûts de luxe. Putain, si j’avais des foutus goûts de luxe, je serais déjà pas venue le voir. J’aurais pas rencontré Becca. Je vivrais plus dans l’Underapple – encore que je peux me taguer de vivre dans la plus luxueuse des tours. « Tout est mieux que mon nightclub, même… ça. » Je rigole qu’à moitié. J’adore le Crow Club parce que c’est ma famille, ma vie, parce qu’Audrina et Rouge-Gorge y passent leur temps mais en dehors de ça… le Crow Club, c’est le rappel constant de ce que nous vivons, et de ce que nous faisons pour justement oublier de vivre. Et puis, certains matins, quand il faut nettoyer… meh, ouais, un studio, c’est plus petit au moins, et t’es tout seul à te gérer.

Et voilà, j’en étais sûre. « Deux jours. T’abuses. On va aller manger un truc après. Même une anorexique mange plus que toi. » Et pourtant je m’y connais dans la team « j’oublie de manger ». Entre l’alcool, la beuh, la drogue et les nuits sans sommeil, on ne peut pas dire que j’ai un rythme particulièrement avantageux. « C’est pas pathétique, t’as juste autre chose à penser. Et puis quand on est pas bien, on a pas envie de manger. » J’suis pas tellement là pour lui faire la morale – encore que, je suis plutôt douée dans le domaine. Mais je me sentais un peu mal surtout de ne pas avoir de nouvelle – imagine le mec est cané dans son appartement ? Qui l’aurait su ? J’sais pas, moi. Et j’ai l’impression de devoir encore un peu certaines choses à Becca. Elle aimerait pas que je le laisse tout seul.

Il ouvre la fenêtre et j’allume ma clope aromatisée, avant de croiser les jambes, prête à écouter sa diatribe. Il a pas envie d’entendre un sermon. « Hey, ça tombe bien, j’suis bien pourrie à ce petit jeu. Pas de sermon venant de moi, mec. Si tu veux continuer à niquer ta vie comme un grand, c’est pas mon problème. Ce qui est mon problème, en revanche… » Nouvelle taffe, laisse la langueur de la beuh parcourir mes muscles endoloris à l’idée d’avoir traîné ma carcasse jusqu’ici alors qu’il fait jour. Je suis plutôt une créature de la nuit, d’habitude. « En revanche, je m’inquiète des gens encore en vie. Et qui ne le seront bientôt plus. Je m’inquiète pour le bâtard qui a donné une mauvaise dose à Becca, et qui n’a jamais été puni. Vois-tu, je crois au karma et à l’équilibre des mondes. » Comment lui expliquer sans me dévoiler ? Voilà comment fonctionne mon don : ce que tu prends, tu dois rendre. D’une manière ou d’une autre. Et celui qui a pris Becca n’a pas rendu. Jamais. Et il continue de prendre, prendre, prendre encore, sans jamais s’arrêter. L’équilibre n’est pas satisfait.  « Et là, le karma n’est pas content. Alors je vais m’appeler le putain de karma pour une fois. Cet enfoiré continue. Il deal encore sa merde. Et d’autres meurent, comme Becca. Je refuse que ça continue de se produire. Not under my watch. » À deux doigts de caler une citation du parrain mais je connais pas assez le film. « Donc je venais te voir pour savoir si l’histoire t’intéressait encore un minimum ou si tu préférais… » Je fronce les sourcils, analyse le bordel dans sa piaule. « Eh bien, continuer à vivre comme tu vis. Sans te soucier du reste. » Toujours pas de jugement dans la voix. Mais peut-être bien une pointe de défi. Alors, Nixon, t’as vraiment rien dans le ventre ou tu vas te dresser contre le bâtard qui a emporté Becca ?

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Il a un vague sourire qui ne gagne pas ses yeux à la réplique de Kali. Au moins, la brune a le mérite de lui changer – un peu – les idées. Ou plutôt d’éviter qu’il se noie dans ses propres pensées. Ce qu’il n’arrête pourtant pas de faire depuis des heures, voire des jours. « A t’entendre, faudrait presque le cramer et tout refaire dans ton foutu club. » Il n’y a pas mis les pieds et, clairement, elle ne lui donne pas envie de le faire. Mais au final, ce n’est pas ce qui importe.

Une grimace au reste, accompagnée d’un haussement d’épaules. « J’avais pas faim. » A quel point l’excuse est pitoyable ? Difficile à dire. En tout cas, il n’en a pas d’autres sous le coude. C’est même pire. Il n’avait pas envie de manger. De quoi que ce soit. « Ouais, c’est l’idée. » Soupir un brin piteux. Il n’était déjà pas bien épais et la situation a empiré depuis la mort de Becca. « J’me laisse pas crever de faim hein… » Précision qui sonne encore pire à voix haute qu’il ne l’aurait cru. Mais c’est un peu tard pour faire marche arrière. Sans compter qu’elle s’installe et qu’elle explique les raisons de sa venue. Il se crispe, son souffle se fait plus court pendant un instant, mais il arrive à tenir bon, se fendant même de conditions pour entendre ce qu’elle a à lui dire.

Là, c’est un sourire amer qui se dessine sur ses lèvres. Elle ne le sermonne pas, mais elle pointe du doigt le fait qu’il foute sa vie en l’air. Tout ça, tout ce qu’elle pourrait lui raconter, est cependant mis en suspend au reste de ses propos. Il bat des cils, ses poings se serrant sur ses cuisses quand elle évoque le dealeur de Becca, celui qui lui a fourni la dose mortelle. Elle n’a pas été la seule victime et ce fils de pute continue donc. Si, un an plus tôt, essayer de le retrouver lui avait paru inutile voire dangereux, les choses ont un peu… évolué. Peut-être du fait de ses nouvelles fréquentations. Ou parce que, tout simplement, il a ce sentiment d’inachevé. Elle aurait mérité que quelqu’un paie pour ce qui lui est arrivé.

« C’est quoi ton histoire de karma là ? Et qu’est-ce que t’as trouvé sur ce type ? » Soufflé presque distraitement, alors que, dans son cerveau, c’est un sacré bordel. Il sait pourtant. Que ça ne la ramènera pas. Qu’il ne sera probablement même pas soulagé de trouver celui qui a fait ça et de lui faire payer. Que la douleur sera toujours là, quoi qu’il fasse. Et pourtant, il souffle, dans un murmure. « … tu comptes le tuer ? » Un nouveau silence, alors qu’il se dit qu’au moins, s’il peut éviter que d’autres perdent leur Becca, ce serait … mieux que rien. Il se frotte la nuque, son regard se détournant de Kali alors qu’il reprend, encore plus bas. « Si c’est le cas… j’veux que ce soit moi qui le fasse. » Il n’est même pas foutu de tenir un flingue, il ne s’est même jamais vraiment battu – exception faite des quelques fois où il s’est fait passer à tabac suite à ses arnaques. Mais là, c’est comme une certitude qui vient de lui exploser à la figure. Et il finit par tourner la tête vers la brune, guettant sa réaction, sans trop savoir lui-même quoi penser de tout ça.

ft.  @Kali Lewden
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« À t’entendre, faudrait presque le cramer et tout refaire dans ton foutu club. » Sourire carnassier ; oui, en voilà une belle idée. Tout cramer pour tout reconstruire. Faire table rase du passé. Mais du coup, il faudrait aussi s’asseoir sur la fortune qu’ils se font tous les soirs et… j’avoue que j’aime trop me noyer sous l’argent pour ça. Alors on va garder le Crow Club encore un peu. Car l’argent, c’est le pouvoir et le pouvoir… j’aime bien ça.

« J’me laisse pas crever de faim hein… » Sourcil relevé, doute suggéré. Bon, j’ai encore un peu de temps devant moi avant qu’il décède, donc je trouverai bien un moyen de le nourrir.

« Mon histoire de karma c’est que j’ai envie de vengeance. Et j’ai pas trouvé énormément de choses sur lui ; je sais juste qu’il sème les cadavres autour de lui, comme le petit Poucet. Ce sont des utilisateurs de Red en manque, qui se précipitent et achètent à la mauvaise personne. » Je crois que son intérêt est titillé, c’est déjà ça. Je tire encore une taffe, laisse la fumée s’échapper par la fenêtre. « Tu comptes le tuer ? » Je pourrais presque être choquée. Qu’il me prenne pour ce genre de personne-là. Mais eh, j’ai déjà tué des gens, alors j’imagine qu’il n’a pas tort. Je hausse les épaules, pas certaine de savoir quoi lui répondre – je peux rendre la vie de quelqu’un particulièrement désagréable, et donc, bien pire que la mort. Mais c’est une capacité que je ne hurle pas sur tous les toits. Et Nixon et moi… on est pas encore assez proches pour ça.

« Si c’est le cas… j’veux que ce soit moi qui le fasse. — T’as déjà tué quelqu’un ? » Je hausse les sourcils, parce que je ne m’attendais pas du tout à ça. Il a pourtant l’air très convaincu de ce qu’il avance. « T’en feras ce que tu veux. Moi je pensais sobrement le forcer à arrêter son petit trafic. Je ne sais pas qui c’est, mais je sais une chose : il a cru bon de faire son petit trafic  au Crow Club dernièrement, et personne ne vient jouer sur nos plates-bandes. Je connais l’identité de certaines de ses dernières victimes. J’imagine qu’on peut remonter la piste facilement. Mais je voulais d’abord savoir si ça t’intéressait. J’suis courageuse mais pas trop non plus. » Et t’es le seul dans mon entourage qui connaissait Becca. Et peut-être aussi assez fou pour me suivre là-dedans.

ft.  @Nixon Wright
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Impossible de rater le sourire carnassier de Kali en réponse. Pour un peu, s’il était en état, il pourrait presque en avoir la chair de poule. Mais dans l’immédiat, dans la mesure où ça ne concerne ni sa baraque, ni son propre groupe, elle peut bien cramer ce qu’elle veut, c’est vraiment le dernier de ses soucis.  Il a déjà du mal à s’occuper de lui, ce n’est pas pour se mêler de trucs qui ne le regardent pas.

Mais il note aussi l’œillade sceptique quand il lui dit qu’il mange. Ou en tout cas, qu’il ne se laisse pas crever de faim. La nuance est faible, mais bien présente. « T’auras qu’à me payer une pizza tout à l’heure si tu me crois pas. » Au moins, il aura gagné un repas gratos, même s’il a déjà le cœur au bord des lèvres juste à l’idée de manger un truc.

Il en oublie tout de même tout ça quand elle reprend. Et il a un froncement de sourcils quand elle précise. Pour le karma. « Il a tué beaucoup de monde comme ça ? » Est-ce que c’est important ? Pas vraiment. Est-ce qu’il se dit que ça rendra justice à tous ces gens paumés que la vie a écrasé ? Peut-être. Un peu. Et puis, cette question, qu’il n’aurait jamais cru poser un jour. Encore moins le reste qu’il se sent obligé de préciser. Il veut tuer ce type. Peut-être que, comme ça, il arrivera enfin à faire son deuil. Oh, cette petite voix dans sa tête lui souffle que non, que ça ne marche pas comme ça. Mais les derniers jours ont rendu cette voix bien trop faible pour qu’il ait envie de l’écouter.

« Non. » Il n’a jamais tué personne. « Ca change quelque chose ? » Et, alors qu’il relève la tête, elle peut lire dans son regard toute cette détresse mêlée à la colère qu’il contient depuis des mois. Il ne sait pas comment l’évacuer pour pouvoir avancer et il en train de se noyer dedans, incapable de saisir les mains tendues dans sa direction. « Ce serait un moyen plus qu’efficace pour que tu sois sûre qu’il arrête son trafic. » Il essaie de se faire vaguement pragmatique même si, dans l’immédiat, les sentiments qu’il éprouve sont pour le moins contradictoire. « J’en suis. Dans tous les cas. » Il n’a même pas besoin d’y réfléchir plus longtemps, c’est une de ces évidences comme il n’en avait plus eu depuis des années. Evidemment, l’idée que Kali puisse vendre aussi des trucs qui foutent la vie en l’air d’autres personnes l’effleure et fait son petit chemin. Mais ça reste Kali. Et il a confiance en elle, sans être capable de dire vraiment pourquoi. Parce qu’elle tenait à Becca et parce qu’il l’aime bien, tout simplement. Sans qu’il y ait quelque chose de vraiment raisonné derrière. « … ça te va si je prends une douche et qu’on parle de ce que tu veux faire ? » Histoire d’avoir l’air un brin plus… humain peut-être. Il n’attend pas vraiment d’assentiment de sa part qu’il l’abandonne quelques minutes, histoire de se remettre les idées en place. Pour autant, sa volonté première, celle de tuer quelqu’un, continue de flotter dans son esprit, qu’il le veuille ou non. Et c’est un brin plus frais qu’il revient dans la pièce où l’attend Kali. Il attrape un t-shirt propre qu’il enfile rapidement et s’installe sur son lit en tailleur. « Je t’écoute. Tu veux faire quoi exactement ? » Si sa voix est plus assurée, son regard quant à lui reste toujours aussi perdu.

ft.  @Kali Lewden
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J’avais déjà prévu de lui payer un truc à manger – ou à boire –, donc une pizza, ça me va. J’ai un sérieux problème de boulimie intempestive, certainement liée à mon don. Quand je l’utilise, j’ai l’impression que tout mon être est absorbé dans le bout de mes doigts. Mais je ne suis pas venue pour parler de pizza ou de quelle que nourriture que ce soit, donc je suis contente quand il semble enfin s’intéresser à ce que je lui raconte.

« Il a tué beaucoup de monde comme ça ? » J’ai envie de lui demander ce que ça peut faire – si deux ou deux cent changerait vraiment la donne. La plus importante était Becca. À partir de ce moment-là, plus rien ne pouvait avoir d’importance. « Au moins trois personnes habituées à venir au Crow Club. Mais c’est peut-être plus. » Je hausse les épaules ; je connais pas tous les débiles qui fourmillent dans l’Underapple. Fort heureusement.

Nixon n’a jamais tué personne. Pas étonnée. Rassurée, peut-être, un peu. C’est de la merde, la culpabilité. « Disons que tu n’es jamais vraiment sûr de savoir si t’en es capable avant de le faire. Et c’est pas grave, de pas être en mesure de le faire. Pas du tout. » Au contraire. « Si j’avais un peu de morale je te dirais que Becca ne voudrait pas que tu tombes là-dedans, bla, bla, bla, mais bon, elle n’est plus là, alors. T’es un grand garçon. » Fatiguée de devoir être la balance morale de qui que ce soit. Fatiguée de devoir être la mienne, déjà. Mais son âme s’est assombrie, peut-être pas encore assez pour faire le pas de trop, mais tout de même. Je peux la voir s’enrouler autour de lui, le chaos ayant pris le dessus. Bon, elle n’avait jamais été blanche comme neige tout de même, mais… tous ces mois passés avaient entaché son esprit.


« J’en suis. Dans tous les cas. » Bien ! Je me retiens de sauter de joie quand même, l’histoire est glauque, mais je suis contente d’avoir un acolyte pour m’aider dans ma mission. Parce que je fais la maligne mais en réalité, j’en mène jamais vraiment large. C’est là tout le secret de la parade. Je veux ouvrir la bouche pour poursuivre la conversation mais voilà qu’il veut aller prendre une douche. Je hausse les épaules, le laisse faire sa vie, pendant que je continue à déguster le joint entre mes doigts. J’en profit pour regarder si j’ai des nouvelles de Jezabel mais mon téléphone reste désespérément silencieux.

Quand il revient, j’ai terminé mon cône et je profite de la petite plénitude qui s’ensuit. « Je t’écoute. Tu veux faire quoi exactement ? — Je t’avoue que j’ai pas encore tout bien mis au clair dans ma tête. Mais, je pense que le mieux c’est d’aller discuter avec les nanas qui connaissaient celles qui sont mortes. Elles doivent forcément savoir chez qui elles se fournissaient, ou en tout cas, si elles avaient changé de fournisseur récemment. Et ensuite, je peux prendre contact avec lui et lui faire croire que j’ai envie de sa came. De là, on peut soit discuter gentiment, soit le kidnapper, soit lui en coller une directe dans la tête, sauf si tu préfères l’étrangler ou j’en sais rien, si tu veux t’en occuper, ce sera à ta convenance. » Je hausse les épaules. Après tout, si ça ne tenait qu’à moi, je glisserais mes doigts le long de sa peau pour en asborber la moindre humanité, la moindre goutte d’énergie. Jusqu’à ce qu’il en soit exsangue. « Enfin, je dis il, mais c’est peut-être une dame qui dealait, pour ce que j’en sais. Bon, viens, on va prendre une pizza pour le reste de la conversation, j’ai la dalle. » Sous-entendu, tant pis si tu manges pas, mais moi j’suis encore à peu près humaine.

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Il a encore du mal Nixon. A émerger, à vraiment comprendre les conséquences que pourraient avoir cette discussion avec Kali. Pour le peu d’équilibre qui lui reste mais aussi, sans qu’il en ait conscience, pour son âme. Mais il y a quelque chose de plus profondément ancré en lui. Comme ce besoin de savoir s’il y a eu d’autres victimes. Est-ce que ça justifierait d’éliminer une personne de plus dans un monde déjà en vrac ? Peut-être. « Au moins trois de plus donc… » Soufflé dans un murmure pensif. Oh, il ne se sent pas l’âme d’un justicier, loin de là. Et s’il veut que ça s’arrête, c’est surtout pour Becca. Rien de plus. Il ne se sent plus vraiment concerné par le reste à l’heure actuelle.

Un bref soupir, alors qu’il se sent merdeux. De ne jamais avoir tué, en vivant dans un coin ou, pour un peu, ce serait presque naturel. « Si… si j’ai le gars responsable de la mort de Becca devant moi et que je peux rien faire… ce sera pas grave tu crois ? » Il relève un regard triste en direction de Kali, sans trop savoir s’il a vraiment envie d’avoir une réponse. « C’est ça le truc de toute façon. On saura jamais ce qu’elle aurait vraiment voulu. » A cause de cette dose, à cause de … beaucoup trop de choses. Qui lui donnent juste envie de retourner se rouler en boule sous sa couette. Mais il prend une grande inspiration et ma douche lui fait du bien. Personne pour le voir craquer l’espace d’une minute, juste une toute petite minute, avant de revenir chercher le regard de la jeune femme, prêt pour la suite. Ou tout du moins, il l’imagine.

Il hoche la tête quand elle lui expose son idée. « C’est simple, ça a le mérite d’aller droit au but. » Evidemment, il y aura des complications sur le chemin. Il y en a toujours. « Tu crois qu’elles voudront coopérer ? » Il ajoute, sans même lui laisser le temps de répondre. « Ouais, ouais, je sais, on le saura que si on y va hein. » Et il a un temps, comme s’il méditait aux différentes options qu’elle lui proposait. Avant de laisser filer un nouveau soupir. « J’ai pas de flingue. » Comme si ça répondait vraiment. « Je veux… lui parler déjà. Que ce soit un mec ou une fille, je m’en fous. » Il n’est pas sûr que ce qu’il pourrait apprendre sera utile à quoi que ce soit, mais il a besoin de voir qui a fait ça. Pour avoir quelqu’un à détester. Qui ne soit pas lui-même. Ce serait un début. Et, au reste, il attrape ses baskets, les enfile rapidement avant d’attraper une veste. « Allez. Avant que tu tombes d’inanition à mes pieds. » Alors que c’est lui qui n’a presque rien mangé depuis deux jours. Il entraine Kali avec lui. Après tout, c’est son quartier, il le connait sur le bout des doigts. Et il ne leur faut que quelques minutes pour qu’ils soient en train d’attendre la pizza commandée. « Tu sais où les trouver tes filles ? » Il suppose que oui. Et, avant qu’il n’ajoute quoi que ce soit, son ventre laisse échapper un gargouillis que même Kali peut entendre malgré le bruit ambiant.

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Je ne m’attendais pas à un tel revirement de situation – ou d’émotion. Voilà que la tristesse noie ses prunelles, quand il s’inquiète de sa capacité à buter un mec. Je serre les mâchoires, me gratte la tempe, un peu honteuse d’avoir plongé dans la noirceur du monde, d’être passée du côté « sombre » de la Force. Quand viendra l’heure du Jugement Dernier, je sais de quel côté je me trouverai. J’ai déjà réservé une villa en Enfer, aux côtés d’Hadès. « Ce sera pas grave, tu crois ? — Non, au contraire. Je suis pas sûre qu’elle aurait envie que tu butes un mec, même s’il était responsable de sa mort. C’est pour ça, t’inquiète pas, moi, je m’en chargerai. » J’ai jamais vraiment rien dit à Nixon, j’lui ai jamais trop parlé de ma vie, ni de ce qui se passait dedans. En fait, on déconnait un peu, j’buvais un coup chez lui, mais on peut pas dire qu’on était vraiment meilleurs amis. Je sais même pas comment il me perçoit vraiment – en dehors du fait qu’avec la mort de Becca, je suis pas certaine qu’il perçoive quoi que ce soit. Étouffé sous la tristesse et l’incompréhension.

Mais Nixon a raison ; on ne saura jamais ce qu’elle désirait, puisqu’elle n’est plus là pour le ressentir. On ne peut que supputer, ou agir en notre âme et conscience. Et comme j’ai plus d’âme ni de conscience, eh bien… pas facile, haha.

Il a l’air d’être plutôt OK avec mon plan. Mon début de plan. « Tu crois qu’elles voudront coopérer ? — Avec moi, oui. Mais en effet, je peux pas le jurer. J’avais étonnamment pas trop envie de me lancer dans l’aventure toute seule, donc je suis venue chercher du soutien moral auprès de toi. » Je suis presque rassurée par le fait qu’il n’ait pas de flingue – de toute façon, je comptais pas m’en servir. « Je veux… lui parler, déjà. » J’acquiesce, même si je n’ose pas lui dire qu’il ne risque pas d’obtenir les réponses qu’il cherche – mais j’ai pas envie de me prendre la tête avec lui ou de le plonger encore plus dans le marasme. Le type qui a fait ça en a rien à foutre et connaissait certainement même pas Becca. Ce ne sont que des corps, que des gens possédant de la thune, que des fantômes en perdition.

Il enfile enfin sa veste et ses baskets. « Cool, Princesse, j’ai cru que tu serais jamais prête. » Je me redresse, le suis tandis qu’il file dans son quartier. Nous arrivons finalement devant une pizzeria, nous commandons, et le ventre de mon nouveau pote d’infortune en gargouille de joie. « Tu sais où les trouver, tes filles ? — Il y en aura au moins une ou deux ce soir au Crow Club. Elles y traînent tout le temps. Donc, projet : tu ramènes ta carcasse avec moi au CC. Avec un peu de chance, le type sera peut-être même là ce soir. Ou en tout cas, on aura une piste à remonter. Ça te va ? » J’attrape finalement la pizza, jette un coup d’œil dans les lieux, trouve un bout de table sur lequel on pourra grignoter.

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Il n’est pas stupide – pas totalement en tout cas. Et il voit bien que son humeur est fluctuante. Plus que ça même, qu’il ne sait même pas de quelle humeur il est. Il en vient presque à préférer la période où il ne ressentait absolument plus rien, c’était nettement plus reposant. Mais là, il doit composer avec cette colère qu’il ne se pensait même pas capable d’éprouver, cette douleur, qui ne le quitte plus depuis des mois. Et… des trucs qu’il n’arrive même à définir. Il sait qu’il devrait en parler. Mais il ne veut pas noyer quelqu’un d’autre ou se sentir idiot.

Et par-dessus tout ça, il y a Kali. Kali qui lui souffle de ne pas s’inquiéter, qu’elle tuera le type qui est responsable de la mort de Becca. Sans sourciller, sans la moindre hésitation. Kali qui veut l’embarquer avec lui alors que, fondamentalement, il sera probablement plus qu’un poids qu’une idée dans cette histoire. Kali qui l’empêche aujourd’hui se noyer totalement, qu’elle en ait conscience ou pas. Il aimerait lui dire à quel point il lui est reconnaissant de tout ça, mais les mots restent bloqués dans sa gorge par tout le reste. Et il se content d’un soupir silencieux, alors qu’ils ont quelques échanges purement factuels sur ce plan qu’elle a envisagé. « Quoi qu’il se passe, je te lâcherais pas dans cette histoire. » Un engagement qui vaut ce qu’il vaut, mais il est sincère. Même s’il n’a pas la moindre idée de ce qui se passera dans sa tête après tout ça.

Un rire silencieux le secoue quand elle reprend. « Important de savoir se faire désirer non ? » Et puis, il est à peu près certain qu’elle n’avait pas la moindre idée de s’il la suivrait ou non. Lui-même en aurait douté, même si l’évidence s’est imposée à lui. Et il l’écoute, alors que finalement, l’appétit lui revient après deux jours de vide abyssal. « Le Crow Club ? Okay, okay. » Il n’a pas particulièrement envie d’y mettre les pieds, mais il sait se faire discret. Et surtout, il n’est pas connu là-bas. Alors, ça devrait le faire sans souci. « Ca me va. » Il s’installe face à elle et ouvre le carton, piochant dans la pizza sans se faire prier. « Tu penses qu’elles pourraient aussi être des clientes ? » C’est presque flippant de voir à quel point tout le monde semble vouloir s’injecter cette saloperie dans les veines. Il n’a toujours pas compris, même un an plus tard, pourquoi Becca avait ça. Il aurait voulu qu’elle lui explique, ça aurait peut-être rendu tout ça… acceptable, d’une certaine façon. Parce que de se contenter de se dire qu’elle avait fait ça pour être plus forte, à l’inverse de ce qui s’était passé il y a 20 ans, il a du mal. Beaucoup de mal. Probablement parce qu’à ses yeux, elle était bien assez forte comme ça. Il sent son estomac se nouer aussi sec, mais il se force à finir sa portion. « Dans combien de temps on devra y aller ? » Est-ce qu’il est infoutu de savoir l’heure qu’il est là, de suite ? C’est fort possible. Mais il assume. Vu sa gueule, pas trop le choix de toute façon.

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« Quoi qu’il se passe, je te lâcherais pas dans cette histoire. » Je suis contente d’entendre ça. Parce que même si je joue aux dures à cuir et que je fais la meuf, au fond… au fond j’essaye de tromper la peur par un excédent de témérité, et ça n’a jamais été une solution pérenne. Peut-être aussi parce que je côtoie un peu trop la mort, parce que je la sens ramper sous les peaux et dans les cœurs, et que tout le monde finit au même endroit. J’acquiesce, souris, contente de cet aveu chuchoté. Nous ne sommes peut-être des meilleurs amis l’un pour l’autre, mais nous aimions vraiment Becca. Et c’est pour elle que nous ferons ce qui doit être fait.

« Tu penses qu’elles pourraient aussi être des clientes ? » Je fronce les sourcils, réalisant que je n’avais pas forcément pensé à ça. « Maintenant, que tu le dis, c’est probable. Si un débile se met à être ultra compétitif et à vendre de la merde… On pourra peut-être éviter quelques dommages collatéraux si on les prévient. Peut-être même que l’une d’entre elles fait mule pour notre dealeur ? » Je fronce les sourcils avant de prendre moi aussi une part de pizza, réalisant que je n’avais pas songé à ça. « Bon, et il nous faut un nom pour le gus, pour qu’on se comprenne. Genre Voldemort ou Dark Vador, histoire de savoir de qui on parle de manière un peu plus discrète. » Bon, j’ai pas choisi des noms discrets, mais qu’il voit, quoi.

Je grignote ma part, avant de reprendre. « Peut-être même que l’une d’entre elles fait partie de l’affaire, j’en sais rien, je t’avoue que je n’ai pas encore trop remonté la piste. Mais c’est aussi pour ça que je suis venue gratter à ta porte. Pas très envie de me retrouver avec un couteau entre les reins à l’arrière d’une ruelle sale si je pose les mauvaises questions aux mauvaises personnes. Au moins tu seras là pour éponger le sang. » Faut pas non plus se faire des films, on est loin d’être chez les Bisounours. Certains meurent pour moins qu’une question déplacée.

« Dans combien de temps on devra y aller ? — J’suis venue méga tôt te voir, en vrai. Le Crow Club ne sera pas ouvert avant ce soir, mais je voulais surtout voir dans quel état j’allais te retrouver. Si je te retrouvais. » Pas envie de passer par des détours pour lui dire qu’il aurait très bien pu se foutre en l’air et que ça ne m’aurait pas surpris. Les gens font ça, aussi, parfois, quand le désespoir est trop lourd à endurer, quand il va jusqu’à étouffer son porteur. « Je suis même pas sûre qu’elles se pointent ce soir. Donc, je te propose de faire le guet, et dès que j’en vois une de la bande, je t’envoie un SMS et tu débarques. Ça me semble le plus pertinent. T’en penses quoi ? » Il a peut-être déjà plus d’appétit, mais moi, j’ai faim, alors je prends une deuxième part de pizza. Que je sois pas venue pour rien, quand même.

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Il aimerait bien savoir ce que Kali a dans la tête. Elle a l’air tellement sure d’elle, de cette assurance qui lui manque cruellement dès qu’il s’agit d’avoir de prendre ce genre de décisions. Ou même dans des interactions sociales plus classiques. Parce qu’il a toujours eu du mal Nixon. A sortir de sa bulle, à aller vraiment vers les autres dès que ça ne touche plus la sphère professionnelle. Oh, il s’est fait des amis au fil des années et il a su s’attacher à plusieurs personnes. Mais la perte de Becca a laissé un vide chez lui qu’il n’arrive pas à gérer. Alors, il aimerait bien un peu de cet aplomb qui émane de la jeune femme. Juste pour tenir le coup. Ou se sortir de tout ça. A deux doigts de lui demander comment elle fait, alors qu’ils se retrouvent à manger de la pizza.

Au moins, il a l’impression de ne plus être en train de se noyer, que ce soit parce qu’il la questionne ou, tout bêtement, parce qu’il est sorti de chez lui, qu’il fait enfin quelque chose. « Va falloir la jouer un peu fine alors j’imagine. Surtout si on a une mule. Des fois qu’elle prenne peur et décide de le prévenir. Ce serait con. » Et il a une ombre de sourire au reste. « J’imagine que gros fils de pute c’est encore moins discret. Darkie ? C’est pas si mal non ? » Et ça reste neutre, ça peut être n’importe qui.

Il a dû mal à mâcher, c’est comme si ça lui demandait un effort presque surhumain. Mais il s’y applique, bien conscient que, s’il veut être autre chose qu’un poids mort pour Kali, il doit faire ce qu’il faut. « Je sais pas si je pourrais vraiment t’empêcher de te faire planter hein… » Même si ce n’est pas ce qu’elle a demandé. « Par contre, je peux éponger ouais. Ou me faire planter à ta place aussi. » Hum. Là encore, il dérive un peu. Mais autant qu’elle ne soit pas la seule à s’exposer. S’ils doivent prendre des risques, ce sera ensemble.

Et il a une grimace contrite quand elle lui répond. « Je… » Il est supposé trouver quelque chose d’intelligent à répondre mais, malheureusement, c’est le vide abyssal dans son esprit. Il se contente d’un soupir, fixant le vide un instant. « Franchement, t’as eu du bol de me trouver comme ça. » A peu près alerte et prêt à la suivre n’importe où. Il est bien conscient que ça aurait bien être bien pire. Même s’il se force un peu, il est bien présent, c’est tout ce qui compte. Il suppose en tout cas. Un bref hochement de tête au reste, alors qu’il prend une autre part, plus par automatisme qu’autre chose. Tant mieux, il préfère avoir ce genre de réflexe. « Ca marche. Je serais dispo. Et alerte. » Important ça. Et il a tout de même un temps avant de reprendre, à mi-voix. « Merci Kali. D’être venue me chercher. » Même si elle l’a aussi fait pour couvrir ses arrières, parce qu’il est probablement le seul à être assez con pour la suivre dans son plan pour venger Becca, elle est quand même venue pour lui. Et ça, il n’est pas près de l’oublier.

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Nixon semble reprendre de l’aplomb, bon, on va pas dire qu’il se baffre de pizza, mais au moins je sais qu’il aura eu une part ou deux dans le ventre, et puis voilà qu’il parle, qu’il semble s’investir dans la discussion et le plan. Je suis pas sûre que Becca aurait voulu que je lui change les idées de cette manière, mais on fait avec ce qu’on a, hein ! Et elle savait déjà très bien que je n’étais pas une personne très saine à côtoyer alors… au moins, il parle. Son regard est moins vitreux. Et surtout, il apporte de l’eau à mon moulin – parce que j’agis trop souvent pour réfléchir ensuite. Il signale qu’il va falloir la jouer fine, et je grimace, parce que je suis pas sûre d’être très bonne actrice ni de savoir faire les choses finement. « Oui alors, je suis pas connue pour ma discrétion, alors si je veux choper des infos, je crois que je vais devoir plutôt la jouer… normale, tu crois pas ? Mais t’as raison, il faut une histoire béton. Genre, mon meilleur pote Nixon – on te trouvera un alias aussi – qui cherche à s’en coller dans les veines, parce que pour moi, c’est cramé. J’imagine qu’elles préfèreront parler à une nana. » Moi j’ai plus peur des mecs depuis que je sais que je peux les foutre à terre s’ils m’effleurent, mais les autres nanas n’ont pas la chance de pouvoir draguer la mort aussi bien que moi.

« J’imagine que gros fils de pute c’est encore moins discret. » Je manque de m’étouffer avec ma part de pizza, éclate de rire et essuie mes lèvres. « Merde, ouais, on risque de pas être très discrets avec un blaze pareil. Allons-y pour Darky. »

« Par contre, je peux éponger ouais. Ou me faire planter à ta place aussi. — Je crois que c’est le truc le plus mignon qu’on m’ait dit cette semaine. Merci. » Le pire ? C’est que je suis drastiquement sincère. Il doit être assez tête brûlée (ou suicidaire ? hm, il faudrait que j’analyse la situation) pour se prendre un coup de couteau en mode chevalier servant. « Mais contente-toi d’éponger, ce sera déjà bien. » J’ai pas très envie de me taper un nouveau deuil. Et Becca serait capable de venir me chercher en Enfer pour se venger d’avoir laisser Nixon clamser.

« Franchement, t’as eu du bol de me trouver comme ça. — Je me doute. Je fais la meuf, mais en vrai… s’il m’était arrivé un truc pareil et que t’étais venu me faire chier, je t’aurais dit d’aller bien te faire foutre. Ou alors j’aurais été trop bourrée ou défoncée pour que quoi que ce soit de cohérent sorte de ma bouche. Alors… chapeau. » Je tenais quand même à le souligner : le mec est là, en train de faire semblant de mâchouiller une pizza pas dingue, dans l’espoir délétère de venger celle dont il fait encore le deuil.

« Ça marche. Je serai dispo. Et alerte. — Super. On pourra se mettre la tête à l’envers ensuite, si tu veux. File-moi ton téléphone, que je te donne mon numéro, pour te prévenir. — Merci, Kali. D’être venue me chercher. » Oh. Petit battement de cœur qui rate, parce qu’on dirait pas comme ça, mais j’en ai quand même un, parfois, qui semble fonctionnel. À peu près. « De rien. J’étais sûre que tu me payerais une pizza sans broncher. » Grand sourire pour ne pas le gêner – ou me gêner moi ? après tout, j’suis pas habituée à parler de sentiments, de vrais, avec des gens que je connais pas vraiment. Alors un peu d’humour, pour faire passer la pilule, hein. Même si au fond, je suis contente d’être là, moi aussi. Et surtout rassurée de pas m’être retrouvée avec un macchabé.

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Nixon en est bien conscient. Jamais Becca n’aurait voulu qu’il s’engage là-dedans. Elle aurait voulu mieux pour lui. Elle aurait voulu qu’il continue ses études, qu’il reste à la surface. Qu’il quitte probablement l’Underapple dès qu’il en aurait eu l’occasion. Un paquet de trucs qu’il n’a pas fait. Et qu’il ne pourra jamais plus faire. Parce que le sol s’est dérobé sous ses pieds au moment où il l’a perdue et que, même s’il a parfois l’impression de retrouver un semblant d’équilibre, tout était bien trop flou pour lui ces derniers jours. Alors, à défaut de faire ce que Becca aurait voulu, au moins il fait… quelque chose.

… oui, il a du mal à s’en convaincre totalement mais, au lieu de trop y réfléchir, il se concentre sur le plan de Kali. Un froncement de sourcils quand elle dit que c’est cramé pour elle. Il ne sait pas pourquoi, mais il n’ose pas demander des éclaircissements là-dessus et il se contente d’un hochement de tête. « Ce sera pas compliqué de me trouver un autre nom va. J’ai une tête à m’appeler comment alors ? » Soufflé d’un ton plus léger qu’il a pu l’être jusqu’à présent, même si le sujet reste grave. « Faudra que je planque ça… » Doigts métalliques agités sous le nez de Kali. Il ne prend plus la peine de les camoufler, si tant est qu’il l’ait fait à un moment de sa vie. Et il aime bien, l’effet que ça fait. « Mais l’histoire me parait bien. Ca reste simple, logique. Et pas de risque de s’empêtrer si on part sur un truc trop compliqué. »

Un sourire en coin quand elle manque de s’étouffer, avant d’enchainer sur le reste. Il penche la tête sur le côté à sa réponse. « Va falloir revoir tes critères si c’est vraiment le truc le plus mignon qu’on t’ait dit. Ou qu’on se voit plus souvent. » Même s’il peut comprendre l’idée. Et il n’a pas la moindre envie de la voir blessée à cause de ça, alors, à choisir, il préférera de loin prendre le coup à sa place. Mais dans l’immédiat, il vaut mieux éviter de s’épancher sur le sujet. C’est un sourire plus timide qui se dessine quand elle continue et qu’il fixe la croûte de sa pizza, plus pour se donner une contenance qu’autre chose. « J’ai passé trop de jours comme ça… trop bourré ou défoncé pour me rendre compte de quoi que ce soit. Et… ça marche pas en fait. Le lendemain, c’est toujours là, ça fait toujours aussi mal. » Alors il a laissé tomber. Enfin, il se retourne toujours la tête quand il en a l’occasion, mais il est conscient que ça ne sert à rien. « Sans compter que j’ai pas envie d’envoyer chier les gens qui viennent me voir. » Il a vu à quel point certains étaient prêts à passer outre ses invectives de le laisser en paix et il apprécie. Vraiment. C’est ce qui l’a aidé à sortir du trou ou, au moins, à voir où était la lumière pour en sortir complètement.

Téléphone déverrouillé et glissé en direction de la jeune femme sans même une once d’hésitation. Avant qu’il ne tousse un rire. « Tu rêves. C’est toi qui paies ma grande. Et, si on arrive à trouver ce type, je te promets que je te paie tout ce que tu veux pour qu’on se retourne la tête après par contre. » Deuxième part avalée, il a vaguement la nausée et abandonné l’idée de continuer. C’est déjà pas mal, surtout au vu de son régime de ces dernières 24 heures. Il commence potentiellement à se sentir un peu nerveux mais, c’est toujours mieux que de ne rien ressentir, comme ça a pu être le cas à plusieurs reprises ces derniers mois. « Je suis sûr qu’on va y arriver. »

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« J’ai une tête à m’appeler comment, alors ? » Je suis presque sur le point de pouffer en imaginant une panoplie de vieux noms dégueu. Albert, Clarence ou Gilbert… « Percy. Je te vois bien t’appeler Percy. » Un peu comme Percival qui se fait chevalier servant. Quand il évoque ses doigts métalliques, je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils. « En effet. Tu as des gants ? » Je souris en regardant les miens, que j’ai retiré le temps de manger. « Parce que j’en aurais bien à te prêter, mais ils sont un poil féminins. » Quoi qu’ils étaient plus forcément à ça près, désormais.  

« Va falloir revoir tes critères si c’est vraiment le truc le plus mignon qu’on t’ait dit. Ou qu’on se voit plus souvent. — Meh, tu me supporterais pas si on se voyait plus. Je vais rester sur la petite mignonnerie du jour. » Oui, j’avais une manière bien à moi de concevoir les mots doux.

Quand Nixon s’épanche alors sur ce qu’il ressent, au fond, j’ai envie de lui dire que je peux presque la voir, dans son âme. La douleur qui s’enroule autour de lui comme Ouroboros qui n’est pas près de lâcher sa proie. « J’pourrais te dire que ça va passer, que ce n’est qu’une question de temps, mais ce serait te vendre du rêve pour rien. Y a des douleurs qu’on oublie jamais vraiment. » Je hausse les épaules, parce que le deuil est une constante de ma vie, depuis toujours. Il est intimement noué à chaque brin d’ADN qui me compose. « Mais t’as peut-être pas essayé la bonne came. Parce que crois-moi, celle que j’ai en ce moment, elle te dériderait un mort. » Je n’ai jamais rien eu d’autre à proposer que les paillettes de la drogue à mes proches, de toute façon. On peut pas vraiment dire que je suis un bout en train qui réchauffe les cœurs au quotidien.

« Sans compter que j’ai pas envie d’envoyer chier les gens qui viennent me voir. — Merci, c’est gentil, parce que la liste sans fin de mes défauts, il y a susceptible. » Est-ce que j’aurais été capable de mal le prendre ? Bien sûr ! J’avais prévenu que j’étais pas quelqu’un d’agréable à vivre.

Zut, il s’est rappelé que j’avais proposé de payer la pizza. Tant pis. Je suis pas à ça près, surtout si on trouve le meurtrier de Becca. D’ailleurs, Nixon est sur la même longueur d’onde. Et une fois que j’ai remis mes gants après avoir mangé, filé mon numéro, je lui tends la main, comme pour sceller notre accord. « Je vais te faire passer la meilleure soirée de ta vie, mon garçon. » S’il y a bien une seule chose à quoi je suis douée sur cette foutue planète, c’est bien de me mettre la tête à l’envers. « Je suis sûr qu’on va y arriver. » J’acquiesce, parce que je n’ai jamais l’habitude d’échouer. Et après avoir discuté encore quelques minutes, je paye et laisse Nixon à ses pensées. Jusqu’à ce soir.


Le temps s’écoule comme dans un sablier brisé. J’ai l’impression que c’est long, très long, surtout que je n’ai pas le droit de boire ou me prendre un petit shoot – je voudrais être en pleine forme pour la mission de ce soir. Je raconte un peu trop de conneries quand je suis bourrée. Je m’accorde quand même deux shots avant de commencer mon shift, parce que sinon je vais me faire du mal. J’ai beaucoup de mal à supporter ces soirées de débauche, où je peux sentir les âmes noircies de tous ces monstres s’enrouler autour des corps. Elles me rappellent que nous ne sommes des fantômes en devenir, qui attendent la morte en s’abrutissant. Mais ce soir, ce n’est pas le moment de déprimer, car j’ai une mission beaucoup plus importante.

Et je me mets à l’affût.

La nana que je cherche s’appelle Birdy. C’est la « cheffe » de son petit groupe – aka celle qui prend les risques quand il faut aller chercher un peu de poudreuse. On discute pas mal ; c’est une bonne cliente du commerce de Rouge-Gorge, et surtout, je me sens mal du commerce de son corps qu’elle fait. Je me demande si j’aurais survécu à sa place, et je bénis parfois un peu la mutation qui grossit et grandit comme un sumac vénéneux dans mes veines. Et quand je la distingue entre les corps alanguis à la recherche de quelques secondes de dopamine, ses cernes et la tristesse qui noie ses ambitions ne m’échappent pas. « Hey, tu vas bien ? Je te sers un verre, dis-moi ce qui te ferait plaisir. » Je lui amène un verre de skye, et elle accepte d’éventer son secret. « Une autre de mes filles est morte. Elle a encore pris cette même merde qui circule dans le coin. Putain, si je le chope… — Tu sais si une autre en prend dans ton groupe ? Je voudrais en acheter. — T’es pas sérieuse ? T’as pas écouté ce que je viens de te dire. — Pour me débarrasser du problème, Birdy. Ils n’ont pas à donner ce genre de daube dans l’enceinte du Crow Club. C’est pas bon pour notre business, Destiny n’aime pas ça. » Elle semble peser le pour et le contre, avant de finalement cracher le morceau. « Je sais pas qui c’est, je crois qu’il se sert de mule de toute façon pour faire le sale travail. Mais la rumeur dit que si tu veux du Red, tu peux traîner dans les ruelles derrière le club, vers deux heures du mat. — Pourquoi est-ce qu’il viendrait court-circuiter nos réseaux ? OK, on ne vend pas de Red, mais quand même. Ce sont nos clients. — Justement parce que vous ne vendez pas de Red, j’imagine. » J’acquiesce, songeuse. Je la remercie et retourne à mon travail, non sans avoir envoyé un SMS à Percy, avec ces nouvelles infos. Et maintenant… plus qu’à attendre.

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Tête penchée sur le côté alors qu’il observe Kali quelques secondes. « Percy hein… » Ma foi, il s’attendait à bien pire. Et il hoche la tête à sa question. « Bien obligé. Ca plait pas à tout le monde ce genre de petites… modifications. » Il sait que les altérés n’ont pas la cote partout et il a trainé dans suffisamment d’endroits pour être un tant soit peu prévoyant, quand bien même il semble à la ramasse pour la plupart des gens qui le croisent.

Un rire silencieux au reste. « C’est peut-être toi qui me supporterais pas, va savoir. » Il est tellement dans sa bulle que ça peut agacer. Mais probablement que ça lui évite nombre d’engueulades paradoxalement. Et il n’est pas du genre à s’énerver facilement, vraiment pas. Du reste, il se confie un peu plus, sans trop savoir pourquoi. Parce qu’elle sait déjà tout ça, il est à peu près sûr qu’elle est même parmi les mieux placés pour le comprendre, sans aucune raison particulièrement. Question d’instinct, peut-être – surement – mal placé. « Il faut que j’apprenne à vivre avec il parait. Et… je commence. Je crois. » Il se frotte la nuque, sans trop savoir s’il pourrait être plus convaincu par ce qu’il dit ou pas. Et elle peut le sentir hésiter quand elle lui propose de la bonne came. S’il picole, fume et a même tenté quelques trucs plus que borderline, il s’est toujours efforcé de ne pas aller trop loin. Parce qu’il n’est pas sûr qu’il pourrait revenir. Et que, malgré ce poids, il a encore envie de le faire. « Je sais pas Kali… » Difficile de lui répondre plus franchement en cet instant. La tentation est grande, il ne va pas mentir. Mais il ne veut pas lui dire oui.

Et il a un sourire alors qu’il secoue la tête au reste. « De rien. Et je note pour la meilleure soirée de ma vie alors. » Chaque chose en son temps. Ils doivent d’abord trouver le dealeur. Et il avisera bien de son humeur après tout ça. Quelques dernier échanges et le voilà de nouveau chez lui.

***

Oh, il est fortement tenté l’ingénieur. De se vautrer de nouveau dans son lit en regardant le plafond. D’appeler Kaylee en lui disant qu’il va probablement – surement même – faire une connerie ce soir. Au lieu de ça, il ne reste que quelques instants chez lui, avant de se rendre au QG du Maelström. Et il repart avec un flingue au fond de son sac, qu’on lui a refilé sans vraiment lui poser de question. Et un couteau, facile d’accès celui-là. Est-ce qu’il serait capable de s’en servir ? Il est à peu près sûr que non mais, dans le doute…

Il ne lui faut pas bien longtemps pour faire le trajet et il retourne chez lui, tournant en rond alors qu’il essaie tant bien que mal de bosser. Il noircit des carnets de gribouillis inutiles, fixant son téléphone à plusieurs reprises avant de se décider à manger des nouilles instantanées. Enfin le téléphone se décide à vibrer. Sourcils froncés, il dévore les quelques mots lâchés par Kali et murmure, plus pour lui-même qu’autre chose. « Deux heures du mat… okay… » Une grande inspiration, alors qu’il relit plusieurs fois le SMS. Heureusement, c’est un oiseau de nuit. Et c’est parfaitement alerte qu’il se rend au club, avec un peu d’avance. « Tu t’appelles Percy et tu veux du Red… c’est pas compliqué. » Dit comme ça, ça semble même particulièrement simple.

Un coup d’œil à son téléphone alors qu’il est devant l’entrée du club. Il n’a pas envie de rentrer. De toute façon, il n’est pas sûr d’en avoir vraiment le droit de par son affiliation, même si les videurs ne prêtent pas la moindre attention à lui après l’avoir examiné de longues secondes. Vrai qu’il n’est pas encore du tout connu via son groupe. Et ce n’est pas plus mal, surtout ce soir. SMS envoyé à Kali pour la prévenir qu’il est là et qu’il l’attend dans la rue adjacente. Pas celle où traine le fournisseur, évidemment. Et, quand il voit la silhouette de la brune, il a un vague sourire, les mains enfoncées dans les poches. « Je vais aller dans la ruelle. J’ai pris une oreillette, comme ça, tu pourras m’entendre si on reste en ligne. Et tu restes juste derrière. C’est bon pour toi ? » Il a réfléchi à tout ça pendant des heures et il ne veut pas rester en arrière. Ou lui faire prendre tous les risques. Et il a ce ton assuré qu’elle ne lui connait pas habituellement. Après tout, c’est à lui d’aller réclamer cette foutue saloperie que Becca s’est injectée dans les veines non.  

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Les heures s’écoulent avec lenteur, comme à chaque fois que je travaille au Crow Club. Encore plus quand je fais attention à bien rester sobre – ce serait con d’être beurrée quand Nixon Percy se pointera ce soir. Mais l’heure du crime arrive fatalement, et je reçois un SMS pour me rappeler que l’heure arrive. Je sors du club, pas sûre qu’il ait envie de rentrer à l’intérieur – ou même qu’il ait la dégaine pour. Je le trouve, nonchalant, les mains enfoncées dans ses poches. Je me remémore ses doigts mécaniques, songe que nous cachons tous quelque chose dans le creux de nos paumes.

« Je vais aller dans la ruelle. J’ai pris une oreillette, comme ça, tu pourras m’entendre si on reste en ligne. Et tu restes juste derrière. C’est bon pour toi ? » Je fronce les sourcils, pas très rassurée par ce plan. Je suis à deux doigts de lui vouloir lui faire changer d’avis, lui proposer que ce soit plutôt moi qui m’en occupe. Généralement, les filles sont plus souvent considérées comme sans défense. Mais il a l’air tellement déter que je n’ose pas le contredire. Pas très envie qu’on se prenne la tête sur le trottoir devant le Crow Club devant tout le monde. « OK, mais… si ça va pas, tu te mets à parler de… je sais pas, de loutres ou de citrons, enfin un truc que je comprenne que ça déraille. Les videurs sont là, bon et moi aussi, alors à la moindre inquiétude, vraiment, tu t’en fiches, tu te dévoiles. Je rigolais pas quand je disais que j’avais pas envie que ça finisse à coups de couteau. » Et je n’ai aucun doute que ça pourrait en venir à ces extrémités dans l’Underapple. « Parce que s’il t’arrive un truc, il va falloir que j’aille en enfer pour venir te récupérer, et un peu la flemme. » Petite touche d’humour quand même, pour dédramatiser la situation. Pleins de gens chopent des drogues dans cette ruelle et ils ne meurent pas. Pas de ça, en tout cas. Seulement de la prise.

« Bon eh bien je… je t’attends là, alors ? » Je sors mon téléphone pour qu’on puisse se mettre en contact pour la suite des évènements. « De toute façon c’est clairement pas le vendeur, c’est que le contact. Donc, le but c’est d’obtenir des informations. Tu sais comment tu vas t’y prendre ? Tu vas le bousculer un peu ? Et si c’est une meuf ? Ou tu vas plutôt y aller à la cool ? » Après tout, le mec a dit lui-même qu’il trempait pas forcément dans des trucs louches. Donc… je tâte le terrain.

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C’est une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Il en est bien conscient. Il n’est pas taillé pour ce genre de choses, encore moins quand ça le touche personnellement. Et il n’y a rien qui le touche plus que la mort de Becca. Ca continue de le bouffer, un peu plus chaque jour. Il a beau se rappeler sa rencontre avec Joi, quand elle lui a dit que le temps ferait son œuvre, mais ça ne marche pas. Ou en tout cas, pas aujourd’hui. Peut-être parce que là, il a la chance de pouvoir faire quelque chose d’autre que de laisser le temps passer.  

Alors, il fera tout ce qu’il peut pour aller au bout, pour essayer de voir si de trouver et punir la personne responsable de cette foutue dose de merde va l’aider à aller mieux. Ou, à défaut, lui faire ressentir autre chose que ce mélange de colère et de tristesse. Même la culpabilité, il prend. Il se doute que Kali ne pas apprécier, mais il y a clairement réfléchi pendant les dernières heures. « Va pour les loutres. Je compte pas finir poignardé dans le caniveau, c’est promis. » Il a tout de même un sourire au reste. « Je t’obligerais pas à te bouger le cul jusqu’en enfer. » Il se fait plus assuré qu’il ne l’est réellement et il ne saurait pas trop dire pourquoi. Peut-être pour rassurer la brune qui s’inquiète pour lui. Ca le touche, plus qu’il ne saurait le dire.

Il tend la main pour lui asséner une pichenette sur le nez. « Ca va aller. Je sais que t’assures mes arrières. » Il sort aussi son téléphone, glissant l’oreillette sur son oreille gauche avant de fixer Kali quelques secondes. « J’ai une bonne tête parait-il. Et, au risque de te surprendre, j’arrive à vendre à peu près n’importe quoi à n’importe qui. » Vrai que cet aspect de sa personnalité, elle n’y est pas habituée. Son petit côté arnaqueur sur le marché noir, à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Sans compter qu’il sait qu’il a l’air paumé en ce moment, ça va aider. Bon, pas que l’air, mais c’est un détail. Un clin d’œil à Kali alors qu’il s’éloigne, toujours les mains dans la poche, dans la ruelle indiquée.

« Tu me reçois bien ? » Il attend un assentiment de sa comparse, avant de se concentrer sur ce qui l’entoure. Quelques paumés, comme lui, qui cherchent clairement de quoi illuminer leur nuit. Les minutes s’enchainent, sans que rien d’intéressant ne semble pointer le bout de son nez. Il se rapproche de quelques personnes, sans trouver celui ou celle qui pourrait lui refiler du red. « Je me demande s’il va vraiment venir… » Soufflé dans un murmure, avant de reprendre sa recherche. Et puis, au bout d’un temps qui lui semble interminable, un petit bout de femme qui l’accoste, lui demandant s’il cherche de quoi se faire plaisir. La discussion s’enchaine rapidement et Nixon bat des cils quand elle lui confirme pouvoir lui vendre du red. « De la bonne came, la meilleure sur le marché. On est les seuls à vendre ça dans le coin de toute façon. » Forcément, ça met toutes ses alarmes en route et il commence gentiment à négocier. Il finit rapidement la dose entre les mains et prend une inspiration, alors que clairement, le courant est plutôt bien passé avec la revendeuse. Alors autant en profiter. « Imaginons que… j’en veuille plus. Genre vraiment plus. Y aurait moyen de s’arranger ? » Evidemment, les billets ont déjà glissé de sa main à la sienne, histoire de la mettre en confiance.

Elle semble hésiter un instant et finit par me demander de l’attendre quelques minutes, le temps de passer un coup de fil, se rapprochant de Kali sans même la voir ou s’en rendre compte. En espérant qu’elle entende quelque chose.

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Il valide les loutres et me promet de pas faire de trucs trop stupides. Enfin, il le dit pas, mais j’ai l’impression que c’est le sous-entendu. Je n’aurai pas à me rendre en enfer, hein… nan, de toute façon, les enfers semblent surtout se déchaîner sur Terre, en ce moment. Et d’autant plus quand il m’assène une pichenette sur le nez. Tout mon corps se tétanise, de peur que mon don ne s’enflamme, mais heureusement pour nous deux, le contact est beaucoup trop furtif pour que ce soit le cas. « Ça va aller. Je sais que t’assures mes arrières. — Ouais. Du coup si ça se passe mal ce sera de ma faute, le taquiné-je malgré tout. » Mais je ferai tout pour que rien ne lui arrive et je suis contente qu’il me prenne au sérieux. D’un autre côté, ma réputation me précède…


« J’ai une bonne tête parait-il. Et, au risque de te surprendre, j’arrive à vendre à peu près n’importe quoi à n’importe qui. — Bizarrement, ça ne m’étonne pas. T’as une bonne gueule, ouais. » Ou en tout cas, j’essaye de m’en persuader pour ce soir. Et donc je le laisse s’éloigner, se faire avaler par les ténèbres de la ruelle et moi qui m’en croyais dépossédée, mais cœur palpite un peu plus malgré tout. « Tu me reçois bien ? qu’il demande, et je suis à deux doigts de sobrement acquiescer pour ne pas le faire repérer, avant de réaliser la stupidité de la chose. — Cinq sur cinq ma loutre. »

Plusieurs minutes s’écoulent et je me sors une cigarette, avant de faire les cent pas le long de la route. On me demande plusieurs fois si je fais des passes, mais mon regard éloquent doit suffire pour les repousser. Nixon commence à s’inquiéter de l’arrivée du bonhomme, mais finalement, il pêche un poisson. Une voix féminine s’élève finalement et je les écoute en train de discuter de ce qu’elle pourrait lui obtenir. Jusqu’à ce que ça morde à l’hameçon. Le Red. Elle lui en propose.. Le mec est tellement convainquant que je le crois presque capable de se tirer avec la came tant il est dans son rôle. Mais ça y est, il déroule l’histoire, demande s’il y a moyen de s’arranger, de parler à plus gros. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale, car ça risquerait de mal finir. Il a attiré leur attention, c’est fait.

Pas de réponse… jusqu’à ce qu’elle lui demande un peu de temps. Elle s’éloigne, car le claquement de ses talons résonne dans mes oreilles… mais pas qu’à cause de l’oreillette de Nixon, non, elle se rapproche de moi. Je m’adosse contre le mur, fais semblant d’avoir trop bu, la tête entre mes genoux, me fais toute petite dans un coin dans l’espoir d’entendre quelque chose

[LANCER DE DES] « Ouais, c’est moi. Écoute, j’ai un client là, qui me demande s’il pourrait commander plus. (…) Je le sens bien, il a payé cash. Il a une bonne gueule. (…) Ouais. Ouais, OK. Je lui dis ça. Je fais attention, promis. Bye. » Elle s’éloigne à nouveau, pour retourner vers Nixon. « J’ai pas ce qu’il faut sur moi, mais si tu peux attendre un peu, mon pote va passer. Avec plus. T’as du cash sur toi ? » Ma gorge se serre et je ne peux m’empêcher de prévenir Nixon. « Elle avait l’air confiante, mais son pote, j’ai pas confiance. Fais attention. » Mais au moins… peut-être qu’on va tenir un gars d’importance dans le réseau.

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Il aimerait bien trouver d’autres mots pour la rassurer mais, outre le fait qu’il n’a jamais été doué pour ça, il se dit qu’il a autre chose à faire que de lui mentir ouvertement. Il n’a aucune idée – tout comme elle – d’à quel point ça peut bien ou mal se passer. Ils vont revoir improviser, en espérant que ça ne leur pètera pas à la gueule. Et s’il est tendu en cet instant, au moins il se sent vivant. Alors oui, il pourrait des façons moins hasardeuses pour sa propre espérance de vie, il veut bien le reconnaitre.

Une grande inspiration, un rire soufflé en réponse aux quelques mots de Kali. « J’aime beaucoup ce surnom, j’espère que tu vas continuer de l’utiliser. » Bon, l’heure n’est pas à la plaisanterie, il le sait bien. Mais ça l’aide à se sentir un peu moins tendu. D’autant que l’attente ne l’aide pas à rester serein. Heureusement, quelqu’un arrive. Mieux encore, il a l’impression d’avoir tapé dans le mille. Le courant passe bien et il se dit qu’il n’en fait pas trop. Alors, peut-être qu’ils pourraient attraper un vrai gros poisson cette fois.

Il sent son cœur battre un peu plus vite alors qu’il glisse la dose de red dans sa poche. Il a envie de la faire exploser à la tronche de la revendeuse, juste par principe. De lui hurler à quel point ces saloperies peuvent briser des vies. Mais non, il n’en fait rien, se rongeant juste les sangs de l’intérieur alors que les minutes s’égrènent de nouveau. Tête penchée sur le côté, il regarde Kali qui… écoute la revendeuse. S’il sait lire sur les lèvres, il est trop loin pour vraiment comprendre ce qu’elle dit. Mais, quand elle revient vers lui, il lui rend un sourire confiant. « Top ! Et j’aurais le cash dans la foulée, t’en fais pas pour ça. Des mois qu’on met le fric de côté pour un moment comme celui-là. »  Une œillade intéressée de la revendeuse qui pianote de nouveau sur son téléphone. « Tu m’attends là beau gosse, je te récupère dans une dizaine de minutes. » Elle s’éloigne et Nixon s’adosse au mur, non sans une grande inspiration, alors que je souffle dans mon oreillette. « Bon, on avance on dirait. Je te préviens, j’ai pas de fric sur moi en vrai. Enfin, pas assez pour ce genre de conneries. » Forcément, il s’interroge sur la suite et se frotte le visage à deux mains pour garder les idées claires. « On continue. » Il a peur que la situation lui échappe vraiment – si tant est qu’il ait eu le moindre contrôle dessus à un moment – alors qu’il essaie de se rassurer et surtout, d’être plus assuré qu’il ne l’est en réalité.

Finalement, au bout de quelques minutes à peine, la revendeuse revient et, derrière une elle, un type de la taille de Nixon. Mais qui fait probablement le double de volume. Bon, en même temps, ce n’est pas très difficile, surtout ces derniers mois, mais il a brusquement la bouche sèche. Mains de nouveau enfoncées dans ses poches, il attend de voir ce qui se passe.

Lancer de dés

Et le type tend la main pour serrer celle de l’ingénieur. « Alors, comme ça, on va faire affaire toi et moi ? Deedee a l’air de t’apprécier, c’est un bon point pour toi petit. » Vrai qu’à le regarder, il a l’air d’avoir le double de son âge ou peu s’en faut. Même s’il est bien conscient que l’âge est une donnée à prendre avec des pincettes dans cette ville, Nixon se dit que, quand même, il doit être face à quelqu’un d’un tant soit peu important. Un hochement de tête en réponse, le type passe même sa main autour des épaules du jeune homme, comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde. « Moi c’est Andrew. Mais mes potes m’appellent Andy. Et on va peut-être être potes toi et moi. » Dire qu’il se sent tendu est un euphémisme. « Moi c’est Percy. » Il en avait presque oublié son nom pour la soirée. « Mon petit Percy, tu trouveras nulle part ailleurs du red comme le nôtre. On a notre petite marque de fabrique, tu vas adorer. » Forcément, ça le fait tiquer mais, dans l’immédiat, il n’a pas la moindre idée de la façon dont il peut se dépatouiller de tout ça et espère vaguement une illumination qui lui viendrait de son oreillette.

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« J’aime beaucoup ce surnom, j’espère que tu vas continuer à l’utiliser. — Tu savais qu’il s’agit de l’un des animaux les plus violents qui existe ? Sadisme, viol, nécrophilie… comme quoi l’être humain n’est pas forcément le pire, hein ? Mais je leur accorde qu’elles sont mignonnes. » Oui, je regarde beaucoup trop de documentaires nuls à la télé quand je cherche à m’endormir le soir. Mais il faut bien tenter de combler l’attente, essayer de fuir les battements de cœur qui palpitent dans ma poitrine et qui semblent parfois prendre toute la place. Je me suis souvent demander si ce n’était pas qu’une vue de l’esprit ; si j’avais vraiment un organe qui battait à l’intérieur. Parce que je sème la mort dans mon sillage et ça me semble improbable que je puisse toujours avoir cœur en état de marche après tout ça.

Je dois avouer que Nixon s’en tire plutôt bien ; la mission aurait pu déjà déraper mais ce n’est pas le cas. Je les écoute, toujours dans ma posture de meuf trop bourrée le long d’un mur. Il en fait peut-être un peu trop, en mode mec passionné, mais elle mord à l’hameçon. Je suis presque étonnée que ce soit « si facile ». Quand il m’évoque le problème du fric, je ne peux retenir un petit sourire. « Si le fric est la seule chose qui te manque pour te sortir de la panade, j’en ai, t’inquiète. Je t’ai dit que je voulais bien faire ça, à la condition qu’on y perde pas des plumes. Donc s’il faut, on donne le cash. » Je ne sais pas si je sui très claire, mais je ne veux pas qu’il joue aux justiciers pour économiser quelques billets.

Nous patientons, et la mule revient, accompagnée d’un mec, un poil baraqué. Tout peut partir en vrille à chaque instant, mais apparemment le mec ne flaire pas de piège, a l’air même content d’avoir ferré un nouveau poisson. « Moi, c’est Andrew. Mais mes potes m’appellent Andy. » Je décide que je déteste ce type. Sa voix, ses manières, son job. Il me hérisse le poil.  Je peux sentir l’inquiétude exsuder des pores de la peau de Nixon, mais Andy doit avoir l’habitude, des jeunes adultes qui veulent se dévergonder un soir sans trop comprendre ce qu’ils font. « Mon petit Percy, tu trouveras nulle part ailleurs du Red comme le nôtre. On a notre petite marque de fabrique, tu vas adorer. » Je réalise qu’il ne sait pas quoi faire, qu’il hésite peut-être même à planter le gus directement, mais… mais nous ne pouvons plus reculer. Si nous avons besoin de preuves, c’est maintenant ou jamais. « Dis-lui que t’es un peu stressé, que tu sais pas comment ça fonctionne. Ne parais pas trop indécis non plus, juste nerveux, comme un petit blanc cismec hétéro perdu dans ce grand monde trop sombre. Demande-lui si c'est l'alchimiste derrière tout ça. Laisse-le parler. » Il va forcément flairer les faiblesses chez Nixon et vouloir lui mettre le grapin dessus.

En attendant, je me lève, reprends ma thématique de meuf bourrée. Parce que si ça tourne mal, ce sera à mon tour de rentrer en scène et de faire le Kali Show. Mias ça, c’est un truc que je maîtrise.


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Il est secoué par un rire nerveux quand Kali lui parle des mœurs des loutres. « Comment tu casses toute la magie. C’est là que tu vas me dire que le Père Noël existe pas, c’est ça ? » Soufflé d’un ton étrangement léger au vu de sa propre angoisse qui lui tort l’estomac. Rester focalisé sur ce qui est concret, sur ce qu’il maitrise. Et surtout, sur son objectif. Faire payer ceux qui ont entrainé Becca dans cette spirale qui a fini par la tuer. Oh, il est bien conscient que ce n’est qu’un élément parmi d’autres. Mais ça, au moins, il peut y faire quelque chose. Contrairement à tout le reste, y compris ses propres responsabilités et cette culpabilité qui finira probablement par le tuer. A moins que ce ne soit ce genre de conneries. Les deux n’étant pas incompatibles, Nixon se glisse tant bien que mal dans la peau d’un Percy mal assuré.

Et pour le moment, on dirait que ça ne marche pas trop mal. Il se demande tout de même comment Andy fait pour ne pas entendre son cœur qui bat à tout rompre ou comment il ne le démasque pas en un clin d’œil. Mais il se raccroche au fait que son personnage doit visiblement être crédible. Jusqu’à ce que le stress commence à vraiment prendre le pas sur tout le reste. Heureusement, la voix de Kali résonne dans ses oreilles et il a un bref hochement de tête, camouflé par ses mains qu’il serre nerveusement – plus ou moins volontairement. « Votre marque de fabrique ? Comment ça ? » Et il ajoute, avec un sourire un peu gêné. « Je vais pas te mentir, je suis pas trop… habitué. » Andy part dans un grand rire et lui assène une tape sur l’épaule qui le fait tituber sur place. « Sans déconner ? Ca se voit à des kilomètres mon grand. C’est ta première, c’est ça ? » Un hochement de tête, couplé à son air paumé habituel qui, pour une fois, joue vraiment en sa faveur. « Ca fait longtemps qu’on m’en parle. Et surtout, qu’on me parle de vous. » Perche tendue, il se demande à quel point ça peut fonctionner ou pas. « Ah ouais ? Faudra me dire qui t’envoie d’ailleurs. Et c’est moi qui fabrique le produit, tu vas voir, tu seras pas déçu. » Là, forcément, l’ingénieur se fige, alors qu’un bouillonnement de sentiments contradictoires l’envahit. Le mec fait le double de sa carrure, il a deux autres personnes qui l’attendent à quelques mètres à peine mais, dans l’immédiat, il a juste envie de le plaquer contre le mur et de le secouer pour savoir si c’est bien lui qui a vendu sa came à Becca. A sa mère. Et son poing se serre, sans même qu’il s’en rende compte. « Hé petit, t’es avec moi ? On part sur combien alors ? » Son cœur bat de plus en plus vite et il se sent trembler, incapable de répondre à Andy. Ca risque de poser un problème. Léger.

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L’échange se poursuit, mais Andy ne dévoile rien de très sensible. Lui aussi, sait y faire, il sait comment ferrer ses proies. Et même si Nixon n’en est pas une à proprement parler… il ne sait pas comment mener la discussion pour que nous obtenions enfin des réponses. « Et surtout, qu’on me parle de vous. » Ah, premier hameçon envoyé ! Je reste suspendue à cette conversation, comme une espionne des temps modernes. « Et c’est moi qui fabrique le produit, tu vas voir, tu seras pas déçu. » Tout le monde cesse de tourner à cet instant. Je peux presque entendre l’arrêt du cœur de Nixon, alors que je suis à l’autre bout de la rue. Ou alors, c’est peut-être du mien dont il s’agit.

À tel point qu’Andy reprend la parole, cherche à le pousser un peu. « On part sur combien, alors ? » Et Nixon ne répond pas. Toujours pas. Je laisse passer quelques secondes… me résous à prendre les choses en main. Et justement, il faut pour cela me débarrasser d’un gant. Je prends une profonde inspiration, remets mes cheveux en place, avant de tituber maladroitement vers l’attroupement. « Percyyy, alors, tu as trouvé ? Oh, hey, bonjour. » Je joue la meuf éméchée et perchée. Je sens bien qu’Andy se tend un peu, avant que son regard glisse sur moi. Évidemment, je ne suis pas le dernier cageot de la boîte. J’en fais de même, laisse courir mes doigts le long de ses muscles. « Oh oui, c’est de la bonne came, ça, roucoulé-je comme une idiote. »

Andy a l’air très appréciateur. Il se tourne vers moi, me surplombe de ses deux têtes, comme si l’ambition de la soirée venait de changer. « Excusez mon pote, il a pas l’habitude, il a envie de se dévergonder. » Nouveau battement de cils, comme si j’étais une blanche colombe qui attend d’être caressée. « C’est les serveuses qui nous ont dit que la meilleure dope se trouvait là. Et c’est toi qui est en charge, donc ? » J’essaye de prendre toute la lumière sur moi, car je peux sentir la noirceur de l’âme Nix palpiter à quelques centimètres de moi. Je peux aisément imaginer ce qui se déroule dans son esprit à l’heure actuelle. Il pourrait aussi sobrement coller son poing dans la tronche d’Andy.

Mais ma main continue de se poser sur l’avant-bras d’Andy, y faufilant la noirceur dont je regorge au quotidien. « Il y a une soirée de prévue ? Ou un endroit où on pourrait goûter tout ça et s’amuser ? » Nous ne pouvons pas nous contenter de mettre Andy hors d’état de nuire. Nous devons comprendre comment fonctionne son business et le briser de part en part. Et nous ne pouvons pas faire ça dans la rue, face à tout le monde. La fatigue insufflée dans mon pouvoir devrait lui donner envie de rentrer chez lui. Et peut-être, de nous inviter… ? Je passe ma langue sur mes lèvres, donne tout ce que j’ai. « Ouais, pourquoi pas. Mais ton pote a pas l’air bien, il veut venir lui aussi ? » Je me tourne vers Nixon ; ça y est, nous y sommes. C’est le moment de se décider si l’on veut poursuivre dans notre entreprise. Ou si l’on veut simplement offrir une nouvelle rixe devant une boîte de nuit.

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