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For every single dark night, there is a brighter day...

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- Ouais. Pis des fois c’est juste pour avoir des tuyaux des endroits où y vaut mieux qu’y aillent pas. Y ont un petit instinct d’survie des fois les porcs. Un petit hein, parce que si y en avaient un vrai, ils seraient pas flic quoi. Si tu savais… au moins ça rapporte oui. C’juste barbant comme boulot.

Ça m’prouve juste que les couples ça veut rien dire. Les gens sont pas fidèles ou loyaux quoi. L’seul exemple que j’ai eu ç’a été mes parents. Après ça, j’ai doucement perdu l’illusion du truc. Spécialement depuis que j’me fais payer pour prouver qu’personne est loyal.

- Le coupe-papier de l’imprimante… que je répète d’une voix un peu blanche. T’es un grand malade ! J’adore ça ! Voilà que j’repouffe de rire. C’est trop hardcore son truc !

J’sais pas si j’aurais osé. Bon, clairement oui si j’avais voulu des prothèses ou j’sais pas quoi. Faut couper donc vaut mieux faire vite et avec s’qui a d’proche avant que j’change d’idée… quelque chose dans l’genre quoi.

Bon, bien sûr, en posant des questions, j’soulève des trucs qui font pas plaisir. Au moins, on semble sur la même longueur d’onde quand y r’vient avec une bouteille de Téquila. On a les mêmes remèdes tiens.

- Tant mieux pour moi ! J’ai un p’tit sourire qui fait écho au sien, surtout parce qu’il dit qu’y s’ferait sans doute mal. Ah ! J’balaie d’jà tout ça d’un revers de main maladroit. J’suis désolée pour la personne qu’t’as perdu. Voilà, sujet clos.

J’me prends un coup d’épaule qui m’fait pouffer d’rire. L’air de rien, malgré qu’on parle de trucs giga pas jojo, c’t’une bonne soirée ! J’espère m’en souvenir demain hein ! Parce que c’pas tous les jours que j’rencontre des gens sympa. Plutôt l’inverse.

- J’ai toujours raison ! L’plus gros mensonge d’l’univers tiens, ça voit à mon sourire de grosse débile de toute. J’lui tapote d’ailleurs l’dos quand y s’étouffe avec sa Tequila. Si j’dis non un jour, fous-moi une baffe. J’prends la bouteille à mon tour et en prends une rasade qui m’fait un peu grimacer.

C’pas la meilleure qu’j’ai gouté, mais l’but c’est pas d’faire une dégustation.

- Oh un pyjama party ! J’déconne, c’est genre… mon deuxième prénom quoi. C’moins pathétique d’boire à plusieurs. Certain que j’reste ! Pis, elle est cool cette soirée sur le plancher de son appart. J’suis pas une snob moi, pas b’soin d’un truc de ouf !

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Il a un mince sourire alors qu’il l’observe avec attention. « T’es plutôt du genre sympa en fait comme mercenaire. Dans ma tête c’était genre … je sais pas trop en fait. Tu vois les cow-boys dans les westerns ? Un peu comme ça. » Bon, il est totalement à côté de la plaque, mais il assume. Et au pire, il accusera la quantité indécente d’alcool qu’il a ingurgitée ce soir jusqu’à l’empêcher d’envisager l’idée même de se déplacer plus de deux ou trois pas sans s’écrouler.

Son sourire se fait plus large à la tête de Joi. « Je te jure, on était persuadés que c’était un plan parfait ! Je te dis pas la gueule que j’ai tiré au réveil quand j’étais à l’hosto. » Et il fixe son autre main, songeur. « J’aurais les moyens, je ferais pareil sur l’autre je t’avoue. » Quelque part, heureusement qu’il est fauché. Il serait capable d’aller beaucoup trop loin sans réellement se soucier des conséquences. Au moins, ça l’oblige à réfléchir un peu. Un minimum en tout cas.

Si évoquer Becca lui fait mal, lui donne l’impression que son estomac est broyé, heureusement Joi ne s’attarde pas dessus. Et puis, elle comprend aussi, ça doit aider. L’espace d’un instant, il a envie de lui poser un paquet de question mais, vu que son cerveau ne semble pas vouloir coopérer et semble préférer se noyer dans l’alcool, il laisse tomber. Demain. Ou un autre jour. Peu importe au fond. D’autant qu’il n’est même pas sûr que de savoir comment elle, elle a géré son deuil, puisse réellement l’aider.

Chassant tout ça d’une pichenette mentale, il se marre une fois de plus à leurs échanges. « Toujours raison ? Carrément ? Ca doit être super chiant à force ! » Et il se marre de plus belle au reste de ses paroles. « Tout ça pour que je me pète une main en essayant. Tsais que j’ai jamais frappé personne ! » Ouais, ouais, ça surprend en général ce genre de révélation. Ou pas, vu sa tête de paumé. « Je dois avoir des pyjamas de qualité si tu veux. Quelque part. Par là. » Main vaguement agitée dans les airs avant de lui rendre un sourire plus timide. « C’est cool. Que tu restes. » Et la discussion s’enchaine. Ils parlent vraiment de tout, surtout de rien et Nixon ne compte plus les fou-rires qui le prennent, alors que la bouteille de Téquila prend une sacrée claque. Un autre joint est roulé. Puis encore un autre. Autant dire que là, il s’est rarement autant retourné la tête.

Menton posé sur l’épaule de Joi pour éviter de se casser la gueule, il désigne la tablette posée au sol, juste devant ses genoux. « Ooooh attend ! Regarde ! » Un clip d’un obscur chanteur évoqué qu’il cherche tant bien que mal à retrouver sur sa tablette. « Merde, j’arrive pas à … connerie de tablette tiens… » Laborieusement, il tape dessus, secoué par un rire silencieux. « Ah ! j’ai trouvé ! Je crois. » Ou pas, vu qu’ils tombent sur un dessin animé pour enfants. « Ah. Bon. Tu veux essayer ? » Et il ajoute, sans réfléchir. « Allez, c’est quoi la soirée parfaite pour toi ? »

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- J’pense que j’ai encore un peu d’morale comparativement à d’autres. J’sais pas si ça s’ra toujours le cas, mais bon pour l’instant, y m’en reste un minimum quoi. Pew pew ! J’pouffe de rire comme une conne à nouveau, imaginant un western ou en tout cas, l’peu que j’connais là-dessus.

C’est un truc de ricains ça, les cowboys. Parait qu’au sud, ils portent encore des chapeaux et tout. Bon, j’suppose qui faut pas en rire, les jap portent bien des kimonos encore… Pis chez moi, on a les robes tradi et tout.

J’grimace quand y parle de son réveil à l’hosto, mais j’suis vite curieuse en fait… d’l’effet qu’ça fait !

- C’est comment ? J’ai dû poser la question quelques fois déjà à d’autres, mais j’pense que j’me le figure toujours pas. C’est les mêmes sensations qu’les vrais ? C’est diff ? T’as d’autres prothèses ?

Heureusement, j’l’ai pas froissé à parler des gens qu’on a perdus. On s’attarde même pas là-dessus et ça j’apprécie de ouf. Pas la peine de ruiner une bonne soirée quoi ! Bon avec la tequila on va vite perdre le nord et conscience hein… Avec tout c’que j’ai bu, le joint, la pizza… pis la tequila maintenant, j’pense que mes neurones sont en train d’griller doucement.

- Heureusement que c’pas vrai hein ! Ça doit être trop chiant j’avoue. Mais bon, comme tout l’monde, j’aime avoir raison. Ce p’tit sourire malicieux qui r’vient sur mes lèvres doit commencer à être un peu ridicule. J’ai une bonne tolérance hein, mais là on chôme pas cette nuit. Faut que j’t’apprenne à t’battre aussi ? J’soupire pour la blague. T’inquiètes, j’suis pas difficile. Parlant de pyjama. Un t-shirt trop grand fait plus qu’le boulot. Pas b’soin d’un p’tit ensemble à la con.

C’cool en tout cas d’être tombée sur ce type. Franchement on passe un bon moment et j’espère que je m’en souviendrai demain. On parle vraiment d’tout et de rien, on rit comme des cons. C’pas la première fois que l’alcool rapproche les gens hein, mais j’veux dire, c’est pas comme d’hab j’pense. Juste… j’m’en ferais vraiment un pote et pas que d’soirée.

J’rigole à la tête qui est posée sur mon épaule et j’le laisse faire, choper sa tablette et tout. J’ai l’impression d’fondre sur place. On a tellement fumé et bu… r’manger les reste de pizza et woah, j’suis dé-fon-cée. Jamais j’ai trouvé un sol aussi confo. Épaule contre épaule avec Nix, j’essaie d’le suivre sur sa tablette et j’ricane quand j’vois à quel point y galère. J’ferais pas mieux hein, du tout. J’connais pas l’dessin animé qui s’met à jouer, mais les couleurs vives attirent mon œil.

- Oublie ça, j’arriverai à rien non plus. Que j’souffle en riant. Mais c’est cool ça ! Ça bouge, c’est coloré, c’est simple, j’aime dans mon état. Hmm ? Oh bah celle de ce soir hein ! Bien bu, bien mangé, bien fumé, bonne compagnie ! Et toi ?


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Il fixe la jeune femme quelques instants, curieux – ce qui lui demande tout le peu de concentration qui lui reste, autant le dire tout de suite. « Content de voir qu’il reste des gens avec de la morale… moralité ? Hum… c’est quoi le bon mot déjà ? » Il a un sérieux doute, alors que sa propre moralité laisse quelque peu à désirer, surtout ces dernières semaines. Arnaquer les gens ne lui provoque aucun état d’âme et, pour être parfaitement honnête, il ne ressent de toute façon pas grand-chose tout court. Paradoxalement, il essaie tout de même de s’abrutir autant que possible en buvant et fumant plus que de raison. Il a même tenté plus il y a quelques jours, sans aimer le résultat. Ca lui a même fait peur en vérité. Mais il chasse tout ça d’une pichenette mentale, se contentant de ricaner quand Joi fait mine de tirer. « Woaaah, t’es super douée en imitations. » Lâché d’un ton goguenard, alors qu’il est toujours secoué par un rire. Dire que son état le rend bon public est un euphémisme.

Du reste, il fixe ses doigts, vaguement songeur. « Nan c’est différent. Ca fait que quelques mois que je les ai en vrai. Des fois, j’ai encore l’impression de sentir mes anciens doigts et ça se superpose aux nouveaux. C’est bizarre. Mais pas douloureux ou quoi que ce soit du genre hein. » Il agite les doigts avec une aisance qui laisserait à penser que tout est exactement comme s’il avait gardé sa main originelle. « J’ai dû apprendre à gérer avec un morceau qui était pas de moi. Mais en même temps, ça m’aide à être hyper précis… et j’ai des petits gadgets en plus de ma composition. » Soufflé avec un ton malicieux avant de reprendre, amusé. « J’ai des implants auditifs. Et un implant oculaire. » Il ne la connait pas suffisamment pour lui parler de son implant interdit, mais peut-être plus tard, s’ils se revoient comme il se l’imagine. « Et toi ? Ca t’a jamais branchée ? » Vu sa curiosité, il est à peu près sûr qu’elle est humaine à 100%.

Et un nouveau rire, alors que ses neurones s’évaporent dans l’air un peu plus à chaque taffe qu’il prend. « Je me demande si des gens aiment avoir tort tiens. » Il se fait vaguement songeur avant de lui lancer un coup d’œil. « Je suis un cas désespéré, mais si t’as du temps à perdre, je dis pas non. » Ce serait peut-être pas con d’apprendre à se battre un minimum. « J’ai un t-shirt super-girl si tu veux ! » Œillade malicieuse, même s’il ne bouge pas d’un pouce. Au rythme où ils vont, ils vont probablement s’endormir où ils sont et dans leurs fringues. Pas la force de faire plus et ça ne va pas aller en s’arrangeant.

Les minutes s’enchainent et les discussions aussi, avec un naturel qui est loin de lui déplaire. Ca lui fait un bien fou même. De pouvoir parler de tout et de rien. Et d’avoir le sentiment pour la première fois depuis longtemps, d’être tout simplement vivant. Il est même bien plus tactile qu’en temps normal, probablement – sûrement – du fait de son état de défonce bien supérieur à la normale. Pris d’une inspiration sortie d’on ne sait où, il essaie de lui monter un des clips évoqués, avant de lever un sourcil quand il entend la brune ricaner. « Héééé ! On se moque pas, c’est difficile ça. » Bon, il laisse tomber, alors que le générique de Robin des Bois envahit la pièce. « Meilleur dessin animé du monde de toute façon ! Tu connais ? » Pour la peine, il puise dans le peu de batterie qui lui reste pour agencer la tablette du mieux possible et pour qu’ils puissent bien voir sans qu’il ait à la retenir. « Là ! Ca… ira. Je crois. » Sourcil levé, avant de tourner la tête vers Joi. Et, à sa réponse, il lui rend un large sourire. « Ouais, on est pas mal là… » Il lève tout de même un index, avant de s’étendre comme il peut pour choper un paquet de bonbons tant bien que mal. « Là, c’est ni-ckel ! » Paquet déposé entre eux, il commence à regarder le dessin-animé, vaguement attentif, sans même se rendre compte qu’il gratouille affectueusement l’arrière de la tête de Joi.

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J’hausse les épaules en ricanant.

- J’sais plus. J’suis pas en état. Pis j’repouffe de rire. J’aime trop être dans c’t’état.

Pas b’soin penser, on flotte un peu, on est bien. En plus, j’suis avec quelqu’un qui pu pas la merde, même s’il a dégueulé ses tripes taleur. Ça fait combien d’temps déjà ? J’sais plus putain… mais bon, avec le coca, la pizza et la téquila… surtout la téquila qui a un goût de désinfectant, y sent pas la mort l’Nix.

J’me concentre quand y répond à mes p’tites questions. C’est super intéressant, d’avoir son ressenti et tout ça. J’regarde d’ailleurs mes dix doigts en les agitant, puis j’reprends une gorgée de désinfectant.

- C’est genre… faut faire d’la physio pour réapprendre ou ça vient presque naturellement ? Implant auditif et oculaire ? T’as un rayon X pour mater les gens à poil hein ? Avoue ! J’lui mets un p’tit coup d’coude amical avant d’ricaner. Si c’est l’cas, ma foi y m’a vu à poil, qu’est-ce que j’peux y faire ? J’espère qu’la vue lui a plus ! Moi ? J’sais pas. Oui et non ? Genre, j’trouve ça cool, mais j’sais pas… J’suis fière d’casser des gueules naturellement tu vois ? D’un autre côté, j’me dis que… j’pourrais encore plus en casser avec des implants !

J’en r’ssens pas trop l’besoin pour l’instant, mais peut-être bien qu’un d’ces quatre… J’me d’mande ce que j’me ferais poser ? Un flingue intégré ? Des réflexes boostés ? Bahhh, j’verrai l’moment v’nu ! J’suis sûr que j’aurai des propositions de ouf si j’sais à qui d’mander !

- Des masos, j’vois pas sinon. Et j’repouffe de rire avec Nix. T’as juste pas eu l’bon prof ! Tu vas voir, tu vas servir d’la soupe aux dents après ! Un p’tit coup d’épaule complice, parce qu’en vrai, j’suis sûre que j’vais lui apprendre des trucs qui va trop lui servir.

Ça m’branche bien d’donner des cours tiens ! J’avais jamais vraiment voulu avant, mais là j’ai comme trouver l’type l’plus sympa d’l’univers. J’retire sur l’joint et j’ferme les yeux un p’tit coup. L’sourire qui m’fend la gueule à deux.

- Super girl ! J’mets un bras vers l’avant, comme si j’volais comme elle. J’ai toujours trouvé ça raide con.

Mais bon, pour une fois, j’ai la ref hein ! J’vais pas m’en plaindre. M’enfin, on continue d’causer et d’rire. J’sais pas combien d’temps passe. J’ai pas envie d’savoir. J’passe un des meilleurs moments d’une sacrée période là.

- Oh, j’serais encore pire hein, t’inquiète ! Que j’lui balance après avoir ris avec sa tablette. Non, connais pas ! C’est quoi ? J’aime bien en tout cas, c’est attrayant dans mon état avancé. Ouuhh. Des bonbons.

Putain ce type à tout ! Alcool, weed, bonbons, film… J’soupire en souriant en sentant les gratouilles derrière ma tête. Ça.fait.trop.du.bien.

- Putain j’vais finir par ronronner ! J’rigole doucement, avant d’me blottir contre lui, sans trop réfléchir. Tout est juste… trop bien. Trop confo. Trop léger. Trop fun. Trop paisible.

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Malgré le début de soirée plus que foireux et cette impression constante d’être au fond d’un trou dont il ne pourra jamais sortir, Nixon ne se sent pas si mal dans le fond. Il n’ira pas jusqu’à dire que ça va, mais discuter avec Joi, se marrer, fumer et boire, tout ça lui fait un bien fou. Il n’a pas besoin de réfléchir à quoi que ce soit, il se contente de profiter du moment avec une femme qu’il ne connait pas du tout mais qui a pris le temps de lui sauver la mise quelques heures plus tôt.

« Physio, kiné. C’était bien casse-couilles. » Autant le dire tout de suite, ça a été probablement un de ses seuls regrets vis-à-vis de sa décision. La rééducation l’a bien saoulé. Du reste, il a un éclat de rire et fait mine de la mater de bas en haut. « Tu crois que je vais te répondre si c’est le cas ? » Un regard curieux lancé en direction de Joi quand il lui demande pourquoi elle n’a aucun implant et il laisse filer un silence songeur. « Ouais je pige l’idée. Moi je t’avoue que j’ai toujours été curieux de ça et de pouvoir pousser mes compétences un peu plus loin. » Il est bien conscient que ça n’a pas grand-chose de rationnel, surtout son amour sans fin pour les nouvelles technologies. Et il n’a pas souvent réfléchi aux conséquences à terme. Encore moins maintenant qu’avant. « En cas, si tu changes d’avis, je suis plutôt doué pour trouver des implants cools. Surtout si c’est pour casser des gueules. »

Et il se marre de plus belle à l’idée de faire de la soupe de dents. « Putain, je demande à voir… » Dire qu’il est sceptique est un euphémisme, mais il ne s’appesantit pas sur le sujet, vu qu’il n’a clairement pas les neurones ou la capacité d’attention pour ça. En plus, Joi en rajoute une couche en jouant à super-girl, ce qui le fait rire encore plus, si tant est que c’était possible.

Bon, il est vaguement outré quand il se rend compte qu’elle ne connait pas le dessin-animé qui vient de se lancer. « C’est Robin des bois ! J’arrêtais pas de le regarder quand j’étais gamin. C’était trop cool. » Et il se met à siffler en rythme avec la musique, se dandinant sur place alors qu’il gobe un des bonbons, non sans tousser un rire à la réaction de Joi. Lui aussi se cale un peu mieux contre la jeune femme, non sans un profond soupir de contentement. « Ronronner hein ? Rien que ça… » Une œillade amusée vers elle avant de lui pointer la tablette du doigt. « Regarde ! Le meilleur renard du monde ! Rien que ça ouais. » Et, à la réflexion, pour la première fois depuis quelques mois, ça ne va vraiment pas si mal.

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J’grimace quand c’est question d’physio et d’kiné. Fuck that ! J’vais garder mes dix doigts que j’connais d’puis 27 ans, j’sais bien les utiliser sans l’aide d’personne.

- Mouais, j’avoue. J’pense que si c’était vrai par contre, y se s’rait un peu plus attarder à des endroits.

Pas que j’parle de mes boobs ou d’mon entre-jambes hein, mais des tattoos et tout l’reste aussi quoi ! M’enfin, v’là par contre qui m’dit qu’lui est doué pour trouver des prothèses cools. C’pas tombé dans l’oreille d’une sourde comme qui disent.

- Oh j’note ! J’sais pas si ça s’ra pour moi, mais c’toujours trop pratique c’genre de contact ! J’en suis un bon aussi en échange en plus, avec le mercenariat ou la tolérance à la dope pour faire la fête comme un tank !

On jase un peu et on rigole comme des cons, jusqu’à c’que j’lui dise que j’connais pas son cartoon là. Il a l’air outré ou j’sais pas. Bon, j’sais pas, j’ai plus les neurones là.

- Robin des bois ? J’ai vaguement entendu un truc là-dessus. Essentiellement qu’y volait aux riches pour donner aux pauvres. Ça plait, forcément, fuck les riches ! Sauf si c’est moi hein. Ouais, non pas littéralement. Quoi qui doit avoir des implants pour ça putain ! J’pouffe de rire, avant d’me reconcentrer sur le fameux renard à l’écran.

Coller l’un à l’autre, alors qu’ça doit faire quoi… moins d’cinq heures qu’on s’connait ? Ça va, on est pote depuis l’temps. J’ai baisé avec des types que j’connaissais depuis 5 minutes après tout. Sauf que là, j’ai beau être en train d’fondre sur l’parquet tellement j’ai d’substances dans les veines, faut que j’retire mon collier d’merde et ma ceinture qui m’sert mon bide plein d’tequila et d’pizza, J’gigote comme j’peux et c’est sportif, mais j’réussis à la balancer plus loin. Comme mes chaussettes et mon collier. Ouais, j’suis une fanatique d’être pieds nus moi.

- Quel connard ce roi ! Pis c’serpent là ! Il est moche ! J’pouffe de rire c’est plus fort qu’moi. Heureusement que c’pas ça que j’ai d’tatouer sur le cul. Ouais, il est grave mieux l’mien quand même.
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S’il n’aime pas trop se rappeler des semaines de rééducation qui ont suivi son geste un peu fou, il n’a quand même pas eu une seconde de regret, y compris après le savon de Kaylee et de Becca. Et il est possible qu’il en soit toujours aussi fier, aussi stupide qu’il ait pu être. Du reste, il se fend d’un large sourire, avant de souffler, faussement songeur. « Mais ça mérite réflexion. Je suis sûr que le proprio du sex-shop serait ravi que je trouve un truc comme ça. Imagine, pouvoir voir les filles … ou les mecs ! A poil, sans avoir à faire quoi que ce soit ! »

Et il lève un pouce à sa réponse. « Je commence à me faire un nom au marché noir et pour le bidouillage de mods, donc hésite pas. Promis j’arnaquerais pas tes potes. » Sans compter qu’il a un paquet d’idées, certaines moins applicables que d’autres. Mais il est bien conscient que ses moyens sont bien plus limités qu’avant et que, peut-être, il gâche une partie de son talent à se contenter de vivoter de la sorte. Sauf que les options sont minces, très minces. Et il ne peut décemment plus remonter à la surface. Sans compter qu’il n’en a pas la moindre envie, il est bien trop occupé à se noyer dans son propre chagrin et à ne pas gérer du tout sa descente aux enfers. Et il fait ça particulièrement bien, ça mérite d’être souligné.

Preuve en est de leur état respectif. Il aurait bien du mal à se lever et à fuir pour sa vie si c’était nécessaire. L’idée même pourrait lui provoquer un fou-rire à dire vrai. « Des implants pour ronronner ? Putain je suis sûr que ça existe ouais. Et que des gens paient une fortune pour ça. » Mais là, il y a plus important. Il y a Robin des Bois. Joi peut l’entendre chantonner à chaque chanson et se dandiner sur place, le regard brillant. Il a tout de même un temps d’arrêt à la voir se battre avec sa ceinture. « Je me suis demandé qui allait gagner tu sais… mais je crois que c’est l’enlevage de fringue le moins sexy que j’ai vu de ma vie. » A cette pensée, il pique un fou-rire qu’il met plusieurs minutes à calmer. Mais il en profite quand même pour virer ses chaussures, tendant les jambes avec un soupir de contentement. « Triste-sire est trooop classe, je l’aime bien moi et… » Mais d’un coup il arrête, fixant la brune. « Attends, quoi ? T’as… quoi de tatoué sur le cul ? » Est-ce que le fou-rire le guette de nouveau ? Possible. Mais là, il la regarde, les yeux ronds, s’attendant à tout et surtout, à n’importe quoi.

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- Ça doit exister ! Peut-être même c’est pour ça qu’y vient t’voir tout l’temps, c’pour te mater ! Ouais, trop facile celle-là pour l’taquiner. J’lui tire la langue pour l’coup, histoire qui comprenne que j’plaisante vraiment quoi. Oh c’cool ! T’as une boutique où ? J’pense que ce s’rait une bonne chose d’lui d’mander l’adresse hein, si j’veux savoir où l’trouver après.

Ça m’fait rire de l’entendre chanter avec son cartoon là, pis gigoter et danser. J’aime bien en tout cas, c’est cool Robin des bois.

- Ouais bah… ouais. J’ricanne. J’sais mieux y faire quand j’veux dessaper quand j’veux être sexy quand même !

Bon on rigole comme des cons pendant un bout d’temps, pis j’parle des persos du roi pis du serpent. Triste-quoi ? Pfff, j’suis trop pas en état putain et c’trop cool ! J’adore ça. Ça m’mets de super bonne humeur d’pas rien comprendre et d’bien l’vivre.

- Ouais ! Attends. Franchement, j’en ai rien à foutre d’lui montrer mon cul. Au pire, j’prends d’l’avance en virant mon jean et mes collants résilles.

J’gigote encore, secoue les jambes et vire tout ça avant d’me r’tourner pour lui montrer mon serpent… et mon cul donc.

- Tiens !

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Il lève un sourcil à la réponse de Joi. « Ah ouais. Possible que ça existe déjà. Je t’avoue que je me renseigne pas trop dans le domaine. » Il devrait peut-être, ce serait potentiellement une manne d’argent facile qui ne lui demanderait pas beaucoup de boulot, aussi glauque que ça puisse être. Et il arbore une mine franchement dubitative au reste. « Euh… j’suis pas sûr que ce soit bien intéressant pour lui de venir me mater. Mais si ça peut lui faire plaisir. » En vrai, il s’en fout complètement même si l’idée n’est pas spécialement pour l’enthousiasmer. Tant qu’il ne s’approche pas trop et que lui-même pense bien à verrouiller la porte, tout va bien. « J’ai un étal au marché noir, pas loin du stand de hot-dog. Tu connais un peu ? » Vrai que c’est son point de repère habituel, mais si elle n’a jamais mis les pieds là-bas, il va falloir qu’il soit un peu plus explicite. Et n’étant pas du genre attentif aux passants, il serait bien incapable de savoir si elle traine dans le coin ou pas du tout.

Son attention – le peu qu’il lui reste en tout cas – est tout de même bien happée par ce dessin-animé qui a bercé toute son enfance. C’est assez paradoxal quand on sait qu’il en a entendu le son qu’une fois qu’il a eu ses nouveaux implants à 13 ans. Le reste du temps, il s’était imaginé les chansons du coq ou la musique en général. Parfois, il se surprend à le remettre dans le son, comme d’autres dessins-animés de son enfance. Evidemment, il n’en parle à personne, il sait à quel point ça peut être bizarrement perçu.

Il ricane en retour quand Joi vire sa ceinture et ses chaussures. « J’espère pour toi que tu peux être plus sexy ouais… parce que là… » Nouveau rire qu’il n’essaie même pas de réfréner, avant de lui parler de ses personnages préférés. Mais il ne s’attendait pas vraiment à la suite. Qu’elle parle de son tatouage ou qu’elle le montre.

Un bonbon crocodile entre les dents, il se fige quand elle se dessape et lui montre son tatouage. « Ah euh… » Tête penchée sur le côté alors que ses derniers neurones finissent de griller devant l’arrière-train dénudé de Joi. « Je confirme qu’il est carrément plus sympa que Triste-Sire ouais… T'as dû douiller à cet endroit non ?» Il est encore capable d’aligner deux mots à la suite, ça relève de l’exploit à ce niveau-là. « Et ouais, tu peux être carrément sexy, je retire ce que j’ai dit tout à l’heure. Vraiment très, très sexy. » Il toussote, incapable de détourner les yeux et un peu – à peine – mal à l’aise alors qu’il semble apprécier particulièrement ce qu’il voit. Définitivement ça, il aurait été bien incapable de l’anticiper.

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- Ah ça… y en a pour tous les goûts hein ! J’ai vu des trucs que j’pourrai jamais effacés d’ma putain d’rétine. J’frisonne presque, mais j’retrouve bien vite ce sourire à la con. T’es beau gosse, ça va.

Y a donc un truc à r’garder quoi ! M’enfin bref, j’lâche le morceau avec l’proprio chelou. Plus ça va, plus j’le dépeins comme un putain se stalker pervers. C’est glauque. J’ai pas envie d’glauque là. J’suis pas en état.

- Ouais j’vois où c’est ! M’demande pas d’y aller là maintenant par contre, j’nous ramène à Taiwan. Autre crise de rigolade.

Si y a bin un endroit oû j’retournerai jamais, c’est bien c’pays là. D’jà parce que rien m’y attend hein, mais aussi parce que j’me dis qu’peut-être on cherchera à m’buter si on sait j’suis la fille de qui. Question d’honneur, ça s’oublie pas ces trucs. Nan, j’suis bien ici, au states. Chez Nix, high et saoule. Sans pantalon maintenant.

- T’as vu ! Clair qu’il est mieux qu’triste-machin-truc. Ça fait toujours mal un tattoo et c’est ça qu’est bien. Bon, pis j’sais qu’j’ai un beau cul aussi hein. C’est flatteur quand même d’le voir me mater. Parce qu’il r’garde pas qu’le tatouage là. C’mieux que ton dessin animé hein ? Ouais, j’pousse un peu, c’est drôle. C’était pas si mal sur la fesse, mais en dessous ? Bordel de merde j’aurais pas pensé. En disant ça, j’me r’dresse maladroitement sur les g’noux pour lui montrer les deux tatouages que j’ai sous les fesses.

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TW : alcool & effets indésirables - dépression - utilisation de drogue - propos vulgaires - mention nudité - serpent.

Il a une vague grimace en réponse. « Y a une part de moi qui a envie de te demander ce qui t’a le plus arraché la rétine. Et l’autre qui veut pas savoir. Je suis super partagé là. » Et il se marre tout seul, avant de secouer la tête à la remarque de Joi. « C’est bien aimable de ta part. Mais je pensais surtout que c’est pas super intéressant de mater quelqu’un qui pionce quoi. ‘fin… c’est surtout glauque. »  Il n’a pas trop envie de réfléchir à ce qui peut passer par la tête du proprio, surtout maintenant qu’il a contourné le problème à sa façon. En espérant que les verrous soient suffisants donc.

Forcément, il se marre en retour quand elle parle de les emmener à Taiwan. « Je connais pas du tout ! Ce serait bien pour les vacances. Mais pas ce soir. » Il est de toute façon incapable de bouger son cul de là et l’idée même de devoir se lever lui parait déjà à la limite de l’insurmontable. « T’es de là-bas où t’as pris un coin au pif ? » Il parait qu’il est lui-même allemand d’origine mais ça, il a dû croire Becca sur parole, incapable de se souvenir de quoi que ce soit à ce propos. Il était trop jeune, trop traumatisé, trop… tout un tas de trucs qui lui donnent parfois l’impression que sa vie a vraiment commencé après 2005.

Du reste, la soirée prend un tour inattendu. Enfin, à bien y réfléchir, toute la soirée a été comme ça. Que ce soit le fait qu’elle l’aide, qu’il la ramène ici ou qu’ils continuent de boire et de fumer plus que de raisons. Alors, en réalité, il ne devrait même pas être surpris d’être en train de regarder les tatouages qu’elle a sur les fesses. Bon, il n’est pas vraiment surpris, ce n’est pas meilleur terme. Il a surtout du mal à détacher son regard et à se rappeler que c’est le tatouage serpent qu’il doit regarder. « Ouais mais y a des endroits qui font moins mal que d’autres. Je sais que j’ai vachement plus douillé au niveau des côtes que sur le biceps perso. » Et il a un rire silencieux à sa petite pique. « … carrément que c’est mieux que mon dessin-animé. » Bon, il ne devrait probablement pas répondre ça, mais c’est trop lui demander que de pousser la réflexion plus loin. Ou de comprendre qu’elle s’amuse de sa réaction.

Et, comme si ce n’était pas suffisant, voilà qu’elle lui montre les deux autres tatouages qu’elle a sous les fesses. « Bordel… » Ca lui échappe alors qu’il prend une grande inspiration, plus pour se donner une contenance qu’autre chose. Et, à la mater comme ça, dans un état second qui a fait sauter les quelques barrières qu’il tient à bout de bras depuis des mois, il se rend compte que, pour la première fois depuis longtemps, trop longtemps, il arrive de nouveau à ressentir quelque chose. Alors oui, c’est juste de la pure attirance physique pour une fille plus que jolie, mais, vu que le marasme dans lequel il était depuis des mois, c’est un net progrès. Il ne lui a pas fallu grand-chose et c’est ce qui lui arrache un nouveau rire alors qu’il se laisse littéralement tomber sur le dos, les jambes repliées. Et il a du mal à reprend la parole, toujours secoué par un rire. « Ca craint. » Quelques secondes, avant de continuer, alors qu’il se frotte le visage à deux mains. « Désolé, ça va aller. Juste que… ouais, j’avais un peu oublié ce que ça faisait de trouver une fille aussi attirante. Ca fait longtemps. » Il n’aurait probablement jamais dit ça en temps normal, mais l’alcool et compagnie n’aident pas vraiment à ce qu’il ait le moindre filtre. « Et t’es vraiment… ‘fin bref. Laisse-moi deux minutes et on peut regarder un autre truc si tu veux. » Qu’il respire un bon coup et ça va passer. Il devrait lui filer un plaid, une couverture. N’importe quoi. Ou juste se laisser mourir sur le dos, c’est bien aussi.

ft. @Joi Lyon
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- Born & Bred, comme on dit aux States. J’suis arrivée aux US j’avais quoi… j’foule ma mémoire là et c’pas un cadeau dans mon état. 10 ans ? Ouais, c’est ça. J’ai bien pratiqué mon accent ricain pour ma m’faire chier avec les morveux. Bon, pis ceux qui étaient racistes j’leur mettais des droites. J’pouffe de rire en m’souvenant d’tout ça.

L’bon temps hein ! J’avais souvent des problèmes, mais royalement rien à chier.

Bon bref, pendant que j’lui montre mon cul, y confirme que c’mieux que son Robin des bois. C’est clair ouais, j’le sais, il l’sait et c’est juste super drôle.

- Ouais les côtes c’pas l’même truc que l’biceps c’est clair ! Pis, pour confirmer qui a des zones plus sensibles que d’autres, j’parleà d’mes tattoos sous mes fesses.

J’me redresse pour lui montrer, pas l’moins du monde pudique. J’suis pas à poil en train d’faire le grand-écart non plus hein ! L’bordel qui lui échappe m’fait pouffer d’rire et j’me rassois – ok, j’me laisse plus tomber qu’autre chose - pour m’saisir le bide. Les abdos travaillent fort ce soir ! J’ai mal aux joues aussi et c’trop bien. Fait longtemps qu’j’ai pas rigolé comme ça. C’est juste… super simple et sympa là, comme soirée. J’arque un sourcil et calme un peu mon rire quand y m’dit qu’ça craint. C’plus fort qu’moi, j’penche la tête sur l’côté sans comprendre, mais bien vite y m’explique.

- C’vrai que j’suis canon hein ? Du bout du pied, j’le poke à répétition sur une de ses jambes comme pour le taquiner. C’est juste hilarant ! Pis grave flatteur hein, mon égo va même pas faire comme si ça m’faisait pas plaisir d’entendre ça.

Bon, si j’étais pas aussi défoncé par la dope et l’alcool, j’en profiterais sans doute de cette belle gueule à qui j’fais d’l’effet. Mais là ? Tout de suite ? C’moi qui risque de dégueuler sur lui si j’m’agite trop. C’est d’l’excès ce soir et ça m’plait à fond ! Même si ça veut dire que j’rajouterai pas Nix à mon tableau d’chasse de suite.

- Prends ton temps et pense à Cherry. Autre crise de rire. J’vais clamser moi à force.

Tout l’monde connait Cherry, c’la plus vieille pute de l’UA. Elle doit encore faire du fric si elle fait encore l’trottoir j’me dis. Go girl ! Mais j’doute que ce soit l’genre qui excite le p’tit Nix. J’suis sympa, j’l'aide à r’trouver ses esprits. C’est ici qu’y faut que j’rigole comme un super vilain ?
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Difficile de garder son sérieux à la façon dont Joi raconte son histoire. Elle réussit à rendre tout, même le pire visiblement, simple à vivre. Et ça lui fait un bien fou à Nixon. Il réussit, pour la première fois depuis des mois, à souffler un peu. Et presque à relativiser ce qui se passe. « J’aurais bien aimé te voir mettre des droites à ces petits cons… » Un nouveau rire le secoue à cette idée, alors que la discussion continue, prenant une tournure on ne peut plus improbable.

Enfin, au départ, les tatouages, c’était évident. Surtout vu qu’ils en sont recouverts l’un comme l’autre et qu’ils ne s’en cachent pas. Et il se demande comment ils arrivent encore à avoir une discussion plus ou moins intelligible. Mais ça ne dure pas et le voilà pris d’un fou-rire tellement incontrôlable qu’il se laisse tomber sur le sol, secoué par le rire alors qu’il admet sans problème l’effet qu’elle peut avoir sur lui. Heureusement, ça n’a pas l’air de l’offusquer, c’est même tout le contraire. Et c’est tant mieux. Il n’aurait pas voulu que la situation devienne gênante.

« Ouais, t’es canon. Mais tu le savais déjà, non ? » Lâché entre deux rires, alors qu’il essaie tant bien que mal de reprendre son souffle et surtout, de laisser la pression retomber. Ou quelque chose du genre. Y a tout qui tangue autour de lui mais, dans l’immédiat, ça n’a pas la moindre espèce d’importance.

Et, alors qu’il commence à vaguement se calmer, voilà qu’elle parle de… Cherry. « Mais quoi ? Mais non ?! » Forcément, ça repart de plus belle et le voilà de nouveau à rire. « T’es vache quand même ! » Les deux images se superposent dans son esprit et autant dire que ça fonctionne plutôt bien pour lui remettre les idées en place. « Oh merde… Cherry. Va pas me dire qu’elle bosse toujours, tu vas m’achever… » Et là, vu qu’il a du mal à respirer, ce n’est même pas une figure de style.

Mais, avec les secondes – ou plutôt les minutes – il arrive à reprendre son souffle. Et, s’il n’essaie même pas de vraiment se rassoir, il appuie sa tête sur sa paume, son coude bien ancré au sol. « Tu sais que je t’aime bien toi. Même si t’as été rude sur ce coup-là. » Ne pas trop y repenser, il serait capable de repartir en fou-rire aussi sec. Tant bien que mal, il attrape une couverture et son oreiller du bout des doigts, bien conscient que s’il bouge de trop, ça risque de virer de nouveau au drame. « C’est moins sexy que toi, mais on regarde la fin de Robin des Bois ? » Et il se décale un peu, prêt à lui laisser de la place sous la couverture si elle a aussi envie de s’écrouler. Sauf si elle compte lui balancer une autre image en pleine face. Il ne la connait pas vraiment mais pourtant, il est sûr qu'elle en serait totalement capable. Ce qui l'amuse d'avance, autant être honnête.
ft. @Joi Lyon
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