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Feast on your fears
(#) Mar 26 Sep - 16:28
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Cette fois-ci, les choses étaient allées trop loin. Des cocas qui disparaissent, elle pouvait l'accepter. Les sales remarques sur ses mèches roses ? Pourquoi pas. Cet emmerdeur pouvait bien se foutre de sa gueule au sujet de son intérêt pour Héméra aussi. Mais vouloir lui faire la leçon parce qu'elle avait essayé de piquer une bière pour tester, ça commençait à lui courir sur le haricot. Il la prenait vraiment pour une gamine. Athéna aussi, à bien y réfléchir. Et parce qu'elle avait envie de leur prouver à tous les deux qu'elle était bien plus mature qu'ils ne le pensaient, elle allait faire d'une pierre deux coups : prouver à la tête de con cosmique qu'était Damian qu'elle pouvait se démerder toute seule et qu'elle pouvait faire des expériences comme une adulte sans que ça ne pose de problème, et montrer à Athéna qu'elle n'était pas une petite nature qu'elle en avait assez dans le ventre pour oser se balader seule dans l'Underapple.
Qu'ils aillent tous se faire foutre à la materner. Qu'ils aillent tous bien se faire foutre qu'elle se dit en sautant dans le premier métro pour les tréfonds du monde.
Son air sévère l'est beaucoup moins quand elle quitte la station, en bas, et qu'elle découvre ce qu'il reste de New York.
Mais Ashley est fière. Trop pour son propre bien. Qu'ils aillent se faire foutre, elle se répète. Et elle s'enfonce dans les rues, curieuse un peu, craintive tout le temps. L'orgueil l'amène à refuser de comprendre que l'endroit craint vraiment. Même quand elle entend au loin des détonations qui ressemblent vraiment à des rafales. Même quand elle entend des cris d'une baraque.
Et les regrets, les vrais, elle ne le ressent que de longues minutes plus tard quand elle se retrouve à courir pour fuir ce qu'elle suppose être une menace. On la suit, qu'elle se dit. On la suite, on veut lui faire la peau. Elle se croûte. Elle en chiale. Elle pousse une porte, la referme derrière, et se croit à l'abri.
***
« Moi aussi j'peux aller dans l'UA, vas te faire foutre O'Malley, t'es pire que LUI quand tu t'y es mets. »
L'air blasé, Damian suit des yeux les mots sur le post-it collé au frigo avec un soupir las. Un coup de fil à Straw. Pas de nouvelles. Un message à Alice. Pas de nouvelles non plus. Pas tout de suite en tous cas. Ashley n'était pas comme d'habitude. Ashley s'est disputée avec Athéna après que cette dernière lui ait déconseillé de s'intéresser à l'Underapple. Est-ce qu'elle ne pouvait pas faire comme tout le monde et péter les plombs à cause d'un connard appelé Devon qui a osé inviter Candice au McDo au lieu d'elle. Sérieusement...
Un soupir. Un grand verre de scotch pour noyer un peu la pointe rageuse – et l'inquiétude qu'il jurerait ne pas ressentir. Cette bonne vieille Pétra dans le Holster ventral, Marv' glissé derrière les reins, et déjà il quittait les lieux. Ça allait être une soirée compliquée, à l'évidence.
***
« C'est bon Chef. C'est bon ! »
Allongé dans la rue, trempé de sang et de pisse, l'idiot du jour a voulu jouer au plus malin.
Coup de bol pour Damian, l'Underapple a son lot de dégénérés. Les chiardes mineures c'est son truc à ce sale mec qui tremble encore de trouille et essaye d'empêcher ses intetestins de s'évader par le trou que Damian lui a fait dans le bide, surtout celles qu'on laisse seules pour rentrer dans les tréfonds. Boris, c'est son nom, était connu pour ce genre d’appétence dégueulasse et contre nature. Et parce qu'il passait sa vie à se chercher des proies, il avait des infos à donner, raison pour laquelle on le laissait faire des horreurs.
Il allait falloir qu'ils trouvent un autre indic.
« Bon, elle est partie par où ? »
« Dans l'Bronx. Elle s'est taillée dans une baraque. Hors de question que je rentre là-dedans, j'l'ai pas suivie jusque là, Chef. »
« L'adresse ? »
Damian lui colla une gifle en même temps qu'il lui présentait le plan. L'abruti n'hésita pas, sa phalange imprima une empreinte pile sur l'endroit, et Boris fit la rencontre de Pétra : l'arme préférée du Scarecrow.
« Depuis le temps que tu le mérites, aussi... »
Un revers de godasse dans la face pour le fun et le voilà reparti vers le Bronx en se battant avec sa propre Psychée. Il espérait ne pas être lancé sur les traces de la mauvaise blondasse avec des mèches roses. S'il arrivait à la retrouver grâce à ça, plus jamais, JAMAIS, il ne critiquerait ses mèches.
C'est le cœur un peu battant qu'il avait finit par atteindre la porte. Un regard à gauche, un regard à droite, et finalement il s'était enfoncé là-dedans, les paluches sur Pétra qu'il braquait devant lui en progressant lentement. De la poussière, des livres, des bocaux, beaucoup de bocaux. Il n'avait aucune foutue idée de l'endroit dans lequel il venait de foutre les pieds, mais ça n'avait rien d'ordinaire, concrètement.
Ceci dit, ça l'étonnait pas trop du Bronx. Derrières les briques rouges des baraques, on pouvait autant avoir la malchance de tomber sur du bon vieux bobo de ville que sur du débile-léger fan de Nascar. C'est dire l'ambiance.
« Hé ho ? Y a quelqu'un ? »
Discrétion zéro hein. Ceci dit, il n'est pas tellement là pour faire dans le discret. Retrouver Ashley lui suffit.
« Ash ? Arrête tes conneries et ramène ton cul, tu veux ? »
L'art et la manière de parler aux ados. Ça pourrait faire une belle épitaphe.
(#) Ven 29 Sep - 17:11
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– Hé ho ? Y a quelqu'un ?
Ça résonne et ça percute les murs ça dégringole sur les feuilles et les branches et les racines ça secoue la ventraille. Dans son crâne, les sons heurtés sur les sons heurtés sur les sons. Elle plisse les paupières. Se recroqueville un peu plus sur le lit. Sur la couche qui recueille le petit corps assoupi. Enfant blonde qu'elle préserve du monde. Qu'elle couvre et recouvre de son attention animale. Ash, monumental et méchant, lève les babines au bout du plumard. Grogne sa haine. De constater Dag chavirer. De constater Dag perdre pieds. Elle claque la langue au palais. Menace. De ne pas bouger. De se taire. D'écouter. Qui. Qui ose pénétrer dans son bordel nécrophage. De médecine expérimentale. De concoctions asphyxiantes. Serre improvisée, crevant sol et plafond et briques et béton de l'ancien entrepôt qu'elle hante. Y habite un tiers de son temps. Peut-être moins. Là sans être là. Juste là pour grailler les heures du jour. Et s'échapper au noir des nuits à l'abri d'un autre antre. Plus rugueux et plus ancré. Aux côtés d'un monolithe sur lequel Dag peut s'échouer. Dag éprouvée Dag défoncée Dag dont les entrailles se sont tordues ; dont l'intérieur a encore muté à la rencontre d'un fantôme. Elle n'a rien dit. Rien dévoilé. Elle garde le secret. Elle ne veut. Elle ne veut pas troubler le lagunaire de ses iris. Dag se sent plus monstrueuse que jamais.
– Ash ? Arrête tes conneries et ramène ton cul, tu veux ?
Les oreilles du clébard pivotent et le faciès canin jette un étonnement primaire.
Dag imite. Tourne la face vers la voix. La voix par-delà la porte en bas de l'escalier de ferraille dans l'immense de son monde de saccage. [Les putes lui martèlent la cervelle lui hurlent le danger l'intrusion] et Dag se redresse. Tend le doigt. Il doit rester. Ici. Ne pas bouger. Veiller. Sur le petit corps assoupi. De l'enfant blonde. Qu'elle préserve du monde.
Pieds nus, elle ne fait aucun bruit. Nymphe aux aspirations de massacres. Elle se fond aux aspérités et aux surfaces qu'elle connaît par cœur. Des années. Qu'on peut la trouver, ici. Qu'on peut la secouer la supplier la menacer – non. Jamais la menacer. Une menace fait couler le sang. Fait gerber la mort. Personne. Personne ne la menace. Jamais.
Et Dag ose une œillade vers le bas. Pogne sur la rambarde d'acier. Suspendue aux hauteurs. Et elle voit, l'homme. L'homme au milieu de sa végétation étouffante et de ses secrets. Les godasses dans l'insalubre du sol ; au carrelage et béton crevés par les mouvements souterrains perpétuels. Plus agressifs et puissants depuis. Depuis la rencontre et le carnage de son fantôme. [Et sa multitude de grosses connasses continuent de lui brailler le danger l'intrusion] qu'elle constate. Elle n'est pas encore complètement conne. Complètement folle. Mais. Elle ne peut pas. Leur dire de se taire. Pas sans révéler sa présence. Sa position.
Dag recule. Sans bruit. Et entreprend de faire le tour. Passe par la salle de bains aménagée à côté de la chambre. Un seul étage. Tellement de place. Tellement de vide. Rempli par les feuilles et les branches et les racines surtout. Tout semble palpiter et suinter les poisons. La vie. La survie. La faim primitive d'espèces impossibles. Par la fenêtre de la salle de bains, elle se laisse glisser. Trois mètres pour amortir le choc. Ses pieds ses chevilles ses tibias ses cuisses paraissent se disloquer. Se décomposer. Impact glauque. Elle se démantibule. Pour se recomposer. Dans l'ignoble de sa déchirure transmuée. Craquements macabres. Organiques. Elle est. Monstre végétal.
Et Dag pénètre par l'entrée éventrée des secondes plus tôt. Et Dag s'ensevelit à l'ombre des espaces. Des espèces palpitantes et voraces. Pour l'observer. Dans le silence et la prédation. Elle le suit des mirettes. Elle le regarde longer la table, y perdre des miettes d'attention. Sur les schémas, sur les formules, sur les dessins – tellement de dessins toujours tellement de dessins. Ses souvenirs. Les visages. Les visages des personnes qu'elle ne veut pas oublier. Des physionomies qui la fascinent. Des idées qui la transpercent. Elle le piste. À chaque pas elle s'insère à son pas. La démarche copiée. Fauve chasse l'homme.
Et il se retourne et elle lève les bras et les mains. Paumes visibles.
Il est armé. L’éclat des métaux irradie dans la semi-obscurité.
Elle est si pâle elle est si menue elle est si insignifiante. N'est-ce pas. Tant et si bien qu'il ne capte sa putain de présence que maintenant.
– C'est pour quoi.
Elle demande sans demander. Voix grésille de ne pas avoir parlé depuis des heures. Les mains immuablement en évidence – comme si elle redoutait quoi que ce soit. Comme si le plomb le feu la poudre traversant sa barbaque pouvait lui faire le moindre mal.
Dag joue.
Dag sent ruisseler en elle le plaisir de la tromperie et de la chasse.
– … à cette heure c'est assez limite d'venir faire chier les gens.
Elle soupire. Un peu piteuse. Terriblement mielleuse.
Et imperceptiblement, Dag s'est approchée de quelques pas. Dag réduit la distance avec sa proie. Sans quitter des yeux. Et elle esquisse un mince sourire. Doux. Atrocement doux. Sur sa jolie bouille de poupée défoncée. Et elle le scrute. De ses grands calots bleu du ciel. Brillants et fiévreux à la perspective d'un démantèlement.
– Tu devrais repasser plus tard.
Elle chuchote elle susurre elle ronronne.
– J'allais bientôt m'coucher et j'déteste qu'on me sape mes heures de sommeil.
Menteuse cryptique. Elle ne pionce quasiment pas. Ses cernes violacés peuvent en témoigner. Museau penche d'un bord. Puis de l'autre. La petite tête blonde dodeline sur son axe. Il devrait s'en aller. Il devrait ramasser son aura d'ours et ranger ses flingues et la laisser goûter à l'ataraxie.
Elle l'espère.
Et elle sait. Elle sait putain qu'elle sait. À sa stature et sa face hirsute et féroce, qu'il n'obéira pas.
Le Bronx ne lui vomit décidément aux boyaux que les pires raclures.
(#) Sam 30 Sep - 13:00
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Plus il s'enfonce, et plus Damian sent que quelque chose ici ne va pas. Il y a quelque chose dans l'air qui agit sur lui. Il le sait parce que Ça s'active, Ça s'agite, Ça se régale de ce qui l'entoure. Comme lorsque cet enculé intersidéral de Rayleigh a trouvé le moyen de le surdoser de Morphine.
Il jauge les plans, il jauge les dessins, il jauge les quelques plantes et le matériel dont il ignore la réel utilité. L'endroit ressemble à un mélange entre un labo de meth' un délire de nerd fan d'alchimie et de Donjons et Dragons et d'une pincée de post-apo.
Un schéma là. Une fiole ici. Il peine à se concentrer convenablement. Ça s'agite toujours. Pas assez. Il sent la naissance d'une légère euphorie qui n'a rien de commun chez lui. Il a envie de toucher ce qu'il voit. Une part de lui, cependant, garde à l'esprit ce pour quoi il est là. Il doit redoubler de prudence. Trouver Ashley, la ramener.
D'autant qu'elle, elle n'a pas de symbiote phobique pour accentuer les performances de son corps. Si elle a respiré ce qui l'entoure...
Hm. Mieux vaut ne pas y penser, tiens.
Il continue. Un regard à droite, un regard à gauche. Un angle dangereux ici. Rien. Pétra ne demande pourtant qu'à brailler sur le premier taré qui tenterait de lui tendre une bonne vieille embuscade. Mais rien. Rien jusqu'à ce qu'il sente quelques petits picotements sur sa nuque. Parlons d'une forme d'instinct. Ou d'une forme acceptable de paranoïa. D'un geste vif, pour sa carrure, il fait volte-face, alignant la mire de son flingue sur la blonde qui se tient là et l'accueil d'une question bateau.
Il ne l'a pas entendue bouger et elle se tient là, plutôt proche de lui. Elle se déplace en silence. C'est un premier drapeau rouge.
Elle a la gueule et le physique des lieux. Émaciée, pâle, cernée. Cliché de la toxico des bas fond de qui il est nécessaire de se méfier. Second drapeau rouge.
Et surtout, il ne devine chez elle aussi peur panique à l'idée de se retrouver face à un sinistre inconnue armée. Il est chez elle, sans son accord. N'importe qui se pissera dessus de trouille. Ça s'exciterait comme un dingue pour chercher à se jeter sur son esprit, à la dévorer de l'intérieur en exagérant la moindre de ses petites frousses du moment, mais non. Le symbiote patauge dans la frustration, cherchant à s'agripper au mieux à quelques doutes et angoisses chez elle, sans grand succès.
Blondie ne le craint pas le moins du monde. C'est le troisième putain de drapeau rouge.
« Oh pardon Trésor, il y a méprise. J'ai l'impression que tu me prends pour quelqu'un qui en a quelque chose à branler de tes heures de sommeil. »
Damian. Futur prix Nobel de la paix et 5e dan de Diplomatie. Promis.
Il recule d'un pas, sans la lâcher des yeux, ramenant l'arme vers lui pour ne pas se retrouver bras tendus à subir une attaque qui le désarmerait facilement. Le canon, lui, reste parfaitement dirigé vers l'inconnue.
Un autre pas de retrait. Prendre ses distances, sait-on jamais. La dernière fois qu'il a sous estimé un tox', il a finit à genou avec les oreilles en sang. Et Alice est morte.
« Une gamine est rentrée ici. »
Qu'il avait commencé, sa voix rauque ne trahissant que peu d'émotion quant à ce fait. Ne pas donner de raison à l'inconnue de comprendre à quel point ce levier là pourrait être fort contre lui. C'est la clé.
« Où est-ce qu'elle est ? Si tu réponds sagement, Blondie, on s'en ira et tu pourras te coucher tôt. »
Il a un fin sourire, et rajouta quelques mots sans masquer son ironie.
« Ouais j'sais c'que tu te dis. Quelle mansuétude hein ? »
Comme d'habitude, un fond d'humour pour garder le contrôle. Il doutait de toute façon que les choses restent calmes et paisibles. Il y avait quelque chose de désagréable chez Blondie, il faut dire.
« La gosse, donc ? Et garde tes jolies mimines bien en vue tu veux ? »
(#) Mer 4 Oct - 13:04
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“Oh pardon Trésor, il y a méprise. J'ai l'impression que tu me prends pour quelqu'un qui en a quelque chose à branler de tes heures de sommeil.” L’ours crache plus qu’il ne parle et sur la face de Dag s’esquinte la risette à trancher les ridules. Elle hurlerait de rire, si elle n’avait pas un flingue braqué sur sa viande. Et qu’est-ce qu’elle en a à foutre, au juste ? C’est là tout le problème, Dag oublie que d’humain elle n’en a plus que l’apparat. Qu’à l’intérieur, ne subsiste que le prodige monstrueux d’un poison subi des siècles jadis.
L’homme se recule et Dag manque le suivre. Corps liane penché en avant, à ne pas permettre la distanciation. A le garder dans son sillage pour mieux le démantibuler à la moindre prune soufflée, fichée à sa barbaque. “Une gamine est rentrée ici.” lâche-t-il. Et elle feint l’ignorance et elle hausse les sourcils et elle continue de lui montrer ses paumes à la blancheur lunaire. Elle ne sait pas elle n’a rien vu rien entendu ; et ils sont tellement loin ; loin de tout loin du monde loin de la civilisation loin des étoiles. Personne n’entendra personne brailler - leurs tympans pour recueillir la musique ; leurs gorges ouvertes sur leurs voix entrecroisées.
”Où est-ce qu'elle est ? Si tu réponds sagement, Blondie, on s'en ira et tu pourras te coucher tôt.” Blondie s’en balance. Blondie va lui faire manger son masculinisme à gerber. Blondie est une féministe dans l’âme avant même que le féminisme n’ait éclaté. Dag ou Adalyn. Pétrie de mauvaises pensées à l’encontre des hommes et leurs lois et leurs écrasements constants à son encontre. Les femmes, finalement, Dag s’en branle. Il n’y a qu’elle elle il n’y a toujours eu qu’elle en centre et nœuds de ses songes malades. Obsessive petite conne.
Il sourit et elle sourit. En retour. Un sourire-miroir défoncé.
”Ouais j'sais c'que tu te dis. Quelle mansuétude hein ?” Elle opine, un coup sec du menton. De bas en haut. “… merci,” et à Dag de lui servir sa soupe de minauderies. Ses grands yeux bleus scrutant ses traits, voyageant dans son bleu à lui, contournant l’orbite pour graviter autour de la bouche mangée par la barbe. Et remonter, sur la courbe fine du nez, sur les sourcils dorés, sur la crinière folle. “La gosse, donc ? Et garde tes jolies mimines bien en vue tu veux ?” Dag ne les a pas bougées. Elle remue les doigts, lui montre sa bonne foi. Vraiment sage, toujours sage, éternellement sage. Un ange tombé du ciel. Qu’elle se soit brisée les os durant l’impact, que ses organes aient explosé au bitume, que sa cervelle s’y soit répandue, tout ça n’a aucune importance.
“J’ai bien vu une gamine dans le coin,” avoue-t-elle, piteuse. Moue sur la bouille. Elle se mangeotte la lippe et son azur chavire en direction du sol. “Elle était pas bien grande et elle était sacrément seule,” le reproche fleurit sur sa langue. S’en méfier. La fleur-reproche est cannibale. Toucher les pétales et les phalanges y passent. “Je l’ai aidée.” Elle l’a aidée, quand ce gros con n’était pas là. Quand ce gros con l’a laissée se perdre dans les tripes de l’univers pour y crever ; ce gros con que tu devrais éclater dans un mur ce gros con que tu devrais probablement faire gouter à ton imaginaire de sang et de poison. Qu’il savoure la punition de laisser une enfant une enfant une telle enfant une enfant ton enfant en danger. “Pourquoi tu la cherches ?” Voilà une très bonne question. Est-ce que ce gros con est prédateur ou protecteur. Est-ce que ce gros con veut la dévorer ou tout au contraire la préserver - et si préserver il le veut alors pourquoi l’avoir laissée se faire dévorer par l’Underapple.
”Baisse ton flingue Nounours ou je jure de te faire bouffer les dents.” Voilà, voilà Dag, voilà… que tu recommences tes putain de conneries et qu’est-ce que tu crois qu’il va faire, maintenant. Et qu’est-ce que tu crois qu’il va penser, à présent. Les prunelles javellisées dégringolent vers l’extrémité de l’arme. Les reflets du métal pétillent dans le noir de ses pupilles.
[LANCER DE DES] Dag bondit. Corps en ondoiement, elle dégouline à l’espace. Ses membres inhumains la transportent. Mouvances désarticulées. Son coude rencontre les côtes de l’ours quand son coude à lui rencontre sa mâchoire. Un craquement lui résonne entre les tempes, irradie sa tête. Elle recule et retourne, sylphide dégoulinante de haine. Les dix doigts s’emparent de l’avant-bras, compriment. Le bras mâle qu’elle manque de peu défaire de son articulation. L’épaule craquelle, l’avant-bras claqué à sa cuisse maigre. Deux coups rapides et puissants. Ultra violence. Impossible putain d’impossible. Pour un tel gabarit. Mais. Dag n’a plus rien d’humain, souviens-toi. Deux siècles ont eu le loisir de lui bouffer les entrailles. Et elle l’emporte encore. Dans sa danse. Le bras qu’elle garde prisonnier, le coup de poing qu’elle reçoit dans le ventre. Elle tourbillonne dans son dos, sans lâcher. Un fauve de sa trempe ne s'émeut pas de la douleur et de l'hémoglobine suintant à son palais. Dag replie le membre de l'ours contre son épine dorsale. Assez pour que le supplice lui irradie jusqu’à la gueule. Gueule qu’il ouvre pour en expirer de merveilles notes. Elle sourit, ravie, extatique. Elle a du sang sur ses quenottes. “Lâche.” Postillons d'ichor contre l'oreille et la tignasse qui lui chatouille le nez. Il sent bon, elle remarque. L'odeur puissante de sa sueur et de la poussière, du cuir et de la graisse ; sa peau inaltérée par l'horreur des parfums synthétiques de ce cosmos qu'elle déteste.
Le flingue tombe sur le béton défoncé, à leurs pieds. Les orteils de Dag s’écrasent sur l’arme. Un geste brusque de sa jambe l’envoie valser au lointain.
(#) Ven 6 Oct - 18:08
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Merci qu'elle dit. Merde. Un peu plus et il se marrait. Il l'aurait fait, s'il n'avait pas eut la sale certitude que ça n'allait pas être aussi simple que les apparences le laisseraient suggérer. Une petite blonde comme ça, l'inexpérience amènerait à bêtement se dire qu'un chassé dans le buffet suffirait à la péter en deux et à la faire croustiller comme un putain de curly. Mais Damian n'est pas inexpérimenté. Et derrière l'allure de Blondie, il devine sans mal quelque chose de mauvais.
Alors elle cause, Blondie. Elle a vu la gamine. Damian se crispe d'abord, son regard se fait sévère et résigné. Le genre de regard de celui qui n'aura aucune espèce d'hésitation à venir lui faire sauter le caisson si un mot lui déplaît. La suite donc, décidera ou non si Pétra va cracher à nouveau.
Elle n’était pas bien grande. Elle était sacrément seule.
Pourquoi le passé dans ses putains de phrases ?
Le nez du mutant se plisse légèrement, l'index presse légèrement sur la queue de détente et...
Elle l'a aidée. Détente légère. Il se redresse. Un peu. Pétra ne vient pas lui faire une troisième orbite au milieu du front. Il souffle même légèrement. C'est bien du soulagement qu'il laisse émaner oui.
« Ben voyez-vous ça. Moi qui te prenais pour une vilaine fille, Trésor. »
Elle n'a pas l'air de mentir. Elle n'a pas l'air de dire la vérité non plus ceci dit. Hm. Dans le doute, il opte pour l'idée qu'il y a une issue positive. Une question en retour. À défaut d'hausser les épaules, il eut un geste de la tête, et une petite grimace avant d'y aller de sa réponse.
« T'es bien curieuse dis donc. Mais elle a intérêt à aller bien, Chaton. Crois-moi, t'as vraiment vraiment pas envie que je sévisse. Je m'en voudrais de te faire du mal. »
Non, pas du tout. Mais ils allaient tous les deux faire semblant de le croire. Évidemment. Le ton change. Blondie ordonne. Blondie menace. Ça s'agite. Damian lui interdit de tempérer sa propre peur. Parce qu'il sait qu'il a besoin d'une pointe d'inquiétude pour profiter de la décharge d'adrénaline inhérente à la peur de se faire fumer comme un con, là, par une sorte de toxico qui ne le craint pas.
« Fais attention, Trésor. J'aime un peu trop quand on parle mal. »
Elle bondit. Elle le surprend. Mais il a le réflexe de ne pas reculer et d'avancer. De là, elle n'a pas la chance d'avoir assez d'élan pour le finir vite et bien. Son souffle lui manqua à l'impact du coude, mais sa riposte chasse la gueule de la blonde. La suite n'est qu'un échange brouillon d'après lui. Mais il sait. Il sent. Il découvre. Elle n'est pas juste la petite toxico qu'il imaginait. Et avant qu'il n'ait réellement pu essayer de se dégager, elle est déjà passée dans son dos, son bras captif bloqué en une clé de bras vive et parfaitement menée.
À l'ordre, il lâche. Se faire démettre l'épaule ne l'inquiète pas plus que ça. Mais autant que ce soit pour la bonne cause. Le faire juste pour bêtement garder une arme en main serait d'une stupidité abyssale.
Lâche, qu'elle dit. Il grogne. Mais il accepte. L'arme tombe au sol.
« On aime la jouer rough huh ? »
Blondie chasse l'arme du pied. Damian se dit qu'il doit en profiter. Il se penche à droite, remonte l'épaule pour essayer de se défaire de la clé tout en reculant de toute ses forces pour venir écraser la blonde entre son corps et la paroi et...
Craque. Elle a sûrement été plus rapide, la douleur se répand jusque dans le bout de ses doigts. Son épaule vient de sortir du logement de son épaule et il lutte un instant contre les acouphènes et les papillons noirs venus danser devant son regard à cause de la douleur.
« Mon safeword c'est Armageddon. »
Une blague, pour garder le focus et se donner l'impression d'avoir encore une maîtrise. Classique.
Et putain, quelle douleur.
(#) Sam 7 Oct - 20:04
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— On aime la jouer rough huh ?
Elle cille. Évidemment, qu’elle aime ça.
Elle se retient de lui briser l’avant-bras.
La masse devant termine de la faire chier. Il recule, l’embarque avec elle. Elle s’empêtre dans les racines au sol - ça ne lui arrive jamais. Elle manque se vautrer - ça lui arrive tout le temps. L’ours la claque contre le mur. Elle ne lâche pas. Force. Qu’il aille se faire foutre. Son buste souffre de la pression, expire l’oxygène de ses poumons. Autour d’eux, la végétation grince et grimpe et croît ; menace. Dans son crâne, le murmure enfle. Recommence. Bordel aux relents mystiques. Elle gémit. Pour qu’elles se taisent. Pour qu’il se décolle. Et elle lui déboite l’épaule et s’évade. Se glisse hors de l'étreinte forcée. Retrouve son air ; disparaît. Plus monstre qu’autre chose. Son corps comme désarticulé. Les membres craquent. Poupée démembrée par ses propres impulsions. La gorge retrouve l'atmosphère radioactive de son antre.
Dag s’écarte, cherche à comprendre. Pourquoi il s’acharne. Pourquoi il veut l’enfant. Pourquoi il ne répond pas à ses questions. Tout en elle hurle au danger. Tout en elle voudrait le démolir. Ou-
— Mon safeword c'est Armageddon.
Il expire plus qu’il ne parle. Il énonce et Dag éclate de rire. Un rire immédiat. En carillons insupportables dans les oreilles. À fendre les carreaux le long des murs.
— Espèce de taré.
Une insulte.
Un compliment.
Et elle cherche, dans la pénombre tout juste fusillée par les lumières glauques traversant les vitres sales à sa droite, où est la putain d'arme. Elle la retrouve, s’approche. La touche du bout de l'orteil et- ne la récupère pas. La fait dégager un peu plus loin encore.
Elle se met en danger. Elle se met en danger ? Non. Pas vraiment. Elle n’en sait rien. Elle aime son odeur et elle aime sa violence. Et elle aime sa connerie illimitée. En échos à la sienne. Dans une autre vie, dans un autre endroit, en d’autres circonstances, Dag lui aurait sans doute-
Elle s’arrête. Le fixe. Moins de deux mètres les sépare. Elle hésite. Elle lui dévore le visage - il souffre. Ça l’excite. Prédateur se languit que sa proie claudique et cherche à s’enfuir d’entre ses griffes, d’entre ses crocs, d’entre ses jambes.
— T’as pas répondu à mes questions.
Voilà, on y revient.
Elle souffle. Son nez levé, la risette mesquine.
Dag continue de le dévisager et elle se mordille finalement la lippe.
— Non puis en vrai j'm'en tape si tu veux tout savoir.
Elle ne lui laisse pas une seconde pour se ramollir.
Dag est de retour sur lui. Sa patte s’est emparée de sa tignasse, elle va pour lui écraser la face contre le mur sur lequel il a tenté de l’écrabouiller. Elle y parvient. Sa joue mangée par les poils qu’elle défonce contre le rugueux et les ronces. Sa jolie tronche qu’elle racle sur les aspérités et les piquants.
Dag oublie qu’il fait deux - ou trois ? - fois son poids. La taille n’a finalement que peu d’incidence. Ils peuvent bien se toiser et bouffer le museau, elle est. Elle est. Surprise ? Par un mouvement, une rebuffade. Et elle le relâche et elle peste. Ne pas avoir le plein contrôle, c’est agaçant. Il lui a fait mal aux côtes.
Alors.
Elle décide de vomir son poison.
Miaulements de chatte domestique, en manque d’attention.
Elle manque continuellement, d’attention. Dag au milieu de toutes les attentions. Surtout des êtres qui la fascinent. Et ce gros con parvient à lui happer les quelques neurones pas encore claqués qui lui traînent dans la boite crânienne.
— Je la cache.
Elle sourit.
Dévoile ses petites dents meurtrières.
— Et tu peux aller te faire foutre.
À la parole, le geste. Le doigt d’honneur qu’elle lui sert. Long et blanc et blafard.
Elle s’éloigne, un peu, lorsqu’elle le voit revenir. Quelques pas rapides en arrière, sur le béton et le carrelage défoncés. Elle éclate de rire, de nouveau. Un rire plein de clochettes et de démence. Son cul tape contre un coin de la table qu’elle retrouve, ses doigts fouillent sans qu’elle ose un regard. Tout absorbée par l’être devant elle. L’ours est en colère. Ou-
Elle happe d’abord un scalpel, qu’elle balance sans conviction - elle ne veut pas trop l’abîmer. Pas immédiatement. Elle happe ensuite une trousse remplie de crayons, qu’elle lui jette en pleine figure - cette fois, il y a un peu plus de force dans le geste.
— Tu la retrouveras jamais.
Elle se marre toujours.
—J’l’ai mangée.
Dag se fige. L’observe. Et baisse sa bouille de môme en direction de ses pieds, puis de son ventre. Et elle dépose ses deux mains sur abdomen creux sous son t-shirt trop grand.
— Tu veux la sentir ? Elle bouge encore un peu.
Oui, Dag se fout ouvertement de sa gueule. Car. Le voir fulminer la transcende.
(#) Dim 8 Oct - 16:06
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Espèce de taré, qu'elle assène. C'est tellement improbable qu'il en vient à lâcher un rire bref et surpris. Sérieusement. Il ne sait même pas vraiment si elle vient de l'insulter. Et sûrement que les bourdonnements dans ses oreilles que la douleur de son épaule a fait naître suffit à éteindre un peu sa conscience. Le rush des endorphines qui suivent une douleur aussi intense le ferait presque planer. Presque.
Entre ses tempes, sous sa peau, Ça s'impatiente. Il en veut plus. Il a envie de jouer. Il a envie d'alimenter les peurs les plus immondes de la blonde et de s'en repaître jusqu'à la lie.
Seulement Damian ne peut pas s'y risquer. Blondie sait où est Ashley. Blondie doit ouvrir sa gueule avant qu'il ne puisse réellement la lui fermer. Et en attendant, il n'y a pas vraiment d'autre mot d'ordre que subir. Il a beau faire le double de son poids et être plutôt habile pour démolir des sales types, ici, il est évident que l'avantage n'est pas de son côté.
« T'as pas répondu aux miennes non plus. J'm'en voudrais de te couper la parole et de te donner l'impression de parler que de moi tu sais ? J'vais te faire du mal
Trésor, mais poliment. »
Il parade encore, en partie parce qu'il a mal. Et parce que ça lui permet de tempérer ses ardeurs. Réagir sous l'impulsion de la colère ne mènerait à rien.
Sans surprise, les hostilités reprennent. Il essaye de lui envoyer un crochet de sa main libre, d'attraper quelque chose, mais elle le tourne et lui offre un face-à-face d'anthologie avec le mur dont il se souviendra sûrement longtemps.
L'aile gauche de sa gueule frotte le mur. Le crépi et les épines des ronces lui laminent la face. Il râle de douleur et se retrouve à genou, en fixer le sol, les blessures faisant ruisseler devant lui un sang rouge et intense. C'est chaud. C'est surprenamment agréable. Et ça sent fort le fer.
Elle la cache qu'elle dit. Il ne relève pas la tête, ne la défie pas dans l'espoir d'en entendre plus. Qu'elle continue à se laisser aller.
Mais nan. Elle l'invite à aller se faire foutre. Alors il remonte sa gueule à moitié ravagée et s'aide de son bras valide qui pousse sur son genou pour s'aider à se redresser quand sa main lésée répond à son doigt d'honneur par un fuck visible, mais un peu tremblant. C'est qu'un nerf est sûrement coincé quelque part entre deux os qui ne devraient pas être alignés de la sorte.
« Ouais. Ils disent tous ça. Et ils finissent par regretter. »
Il envoyant à ses pieds à mollard sanguinolent, sa langue passa sur ses dents pour vérifier qu'elle ne lui en avait pas bousillé une en me cognant ; et un petit revers de la main cherche à essayer de virer les filets carmins qui s'écoulent des plaies.
Première fois de sa vie qu'il se faisait poncer la moitié de la gueule contre un mur.
Il ne savait même pas par quel foutu miracle il était encore capable de réagir sans tourner de l'oeil, c'est dire.
« Mais si j'vais la retrouver, t'es défaitiste, Trésor »
Il a un regard assez peu ravi en la voyant prendre le scalpel. Cette fois, il sait que s'il veut que ça reste jouable, il ne pourra pas se contenter de tanker et il devra lui niquer l'esprit si elle cherche à le découper avec ça et... et elle le balance.
Soulagement et vexation.
C'est qu'elle devait se dire qu'elle pourrait le finir à mains nues.
Et elle aurait raison, la connasse.
« Où elle est vraiment Chaton. J'suis prêt à pardonner, tu sais ? »
• MDR 1 • Il désaxa son corps, essaya d'aller saisir son arme secondaire derrière ses reins mais... elle prévue pour être facilement accessible de sa main principale. Celle qui ne fonctionnait plus vraiment, justement.
• MDR 2 • Soupir de renoncement... et charge du désespoir. Il fonça droit sur elle avec un grognement rageur, l'attrapant à deux mains – enfin une et demie – pour en revenir à un bon vieux corps à corps rugueux. Un crochet... raté. Un coup de boule. Raté. Et il n'eut pas vraiment le temps de comprendre l'ensemble de la riposte qu'il se retrouva quelques mètres plus loin, à quatre patte, le corps endolori, lardé de blessures dont il avait encore du mal à assimiler le cumul.
« Tu fais chier. C'était un manteau neuf. »
Il badine toujours, Damian. Mais il est évident à son ton que le cœur n'y est plus. Il était même à peu près persuadé qu'il ne devait sa survie et sa conscience qu'à Ça et sa faculté à le régénérer passablement plus vite que la moyenne.
Ça commençait à devenir gênant.
« Dis-moi Blondie. Qu'est-ce qu'une ratée comme toi pourrait foutre d'une gamine, huh ? »
Ah oui. C'est vrai que c'était ça l'idée. Savoir où était Ashley...
(#) Dim 8 Oct - 17:25
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— Où elle est vraiment Chaton. J'suis prêt à pardonner, tu sais ?
Non. Il ne pardonnera pas. Car elle ne compte pas lui larguer une information. Parce qu’elle l’emmerde absolument. Parce qu’il n’avait pas à débarquer chez elle - et lui pointer son flingue sur la viande. Parce qu’il n’avait pas à la frapper - d’accord, d’accord, c’est elle qui a commencé. Mais. Elle est mauvaise joueuse mauvaise perdante et très mauvaise tout court. Le venin lui irrigue plus surement les veines que la raison.
Elle continue de le fixer, indifférente - c’est faux. Hypnotisée - ça se peut. Dag dévisage son œuvre d’art. Un joli carnage. Sa gueule ravagée par les ronces et le ciment. Il est mieux ainsi. Nature et confiture. Rouge. Bien rouge. Elle pense : à la fraise. Et sa langue pointe entre ses quenottes, ramasse une saveur imaginaire. L’ours se contorsionne, tente de récupérer- récupérer quoi, au juste. Dag se penche autant qu’il se penche. Tente de voir par-delà sa masse. En vain. Devine qu’il cache une très vilaine chose, entre ses lombaires. Une très vilaine cachoterie qu’elle lui arrachera, de gré, ou de force - elle sait déjà, qu’elle devra user de tout son charme. De toute sa fourberie de petite pute des bas-fonds. Et lui niquer un peu plus la tronche, si nécessaire.
À l’ours de se tendre et de- de quoi ? Il lui fonce dessus. Imbécile à souhait. Son poing, elle l’esquive. Son front, elle l’esquive aussi. Putain ce que les hommes peuvent être prévisibles. Juste des muscles et un très petit cerveau. Elle soupire, glisse à son flanc, coule à son dos, et replie la jambe et lui enfonce son pied entre les reins et le dégage plus loin. A son grand corps de s’amouracher de la gravité et de s’y éclater. À quatre pattes, le mâle. Là où demeure sa place.
— Tu fais chier. C'était un manteau neuf.
Il rage.
Juste pour faire bonne figure.
Il n’y a pas assez de colère dans la voix, pas assez de notes arrachées dans la gorge.
Dag aime les hommes à bout de souffle et gémissant sous elle.
Ou peut-être qu’elle ment.
Ou peut-être qu’elle-
Des images qui ne devraient pas être là lui parasitent les pensées.
Elle secoue la bouille et fronce les sourcils et se met soudain très en colère.
Contre elle-même plus que contre lui. Lui qui n’a rien demandé à personne ; ou seulement demandé à assez de gens du Bronx où elle pouvait bien crécher et venir la déranger dans sa soirée qui ne faisait qu’adorablement et paisiblement débuter.
— Dis-moi Blondie. Qu'est-ce qu'une ratée comme toi pourrait foutre d'une gamine, huh ? — T’as décidé de jouer au gros con encore combien de temps ?
Une question pour une question.
Dag n’est pas une gentille fille coopérative. Et Dag aime dominer plus qu’être dominée. Il devrait le comprendre. Misérable petit monstre qu’elle rejoint. Son pied nu qu’elle dépose sur le contour de son cul. Et qu’elle pousse d’un coup sec afin de lui faire goûter aux ondulations dures de sa rivière de racines et de béton et de carrelage. Et son pied sinue le long de son épine dorsale pour finalement s’installer au milieu de son dos. Ainsi, elle peut le regarder s’agiter - juste un peu - misérable petite merde.
— J’demande parce qu’entre Chaton et Blondie, j’dois t’avouer que j’ai ma préférence.
Elle se doit de le lui dire. C’est important.
Son pied se décolle un peu de son dos. Elle s’avance, à côté de lui. Ecrase la main qui tente de lui saisir la cheville. Pas à briser les os - quoique. Elle remarque la forme bizarre de deux doigts. La risette lui remue les ridules. Son pied nu rejoint la joue mangée par la barbe. Elle enfonce ses orteils dans le tendre, menace d’enfoncer un globe dans l’orbite, au moindre mouvement brusque.
— Tout doux.
Et Dag le libère presque aussi vite qu’elle le contraignait. Elle s’accroupit, à côté de lui. Tend son bras, effleure du bout des doigts sa tignasse hirsute aux reflets dorés. Une caresse. Puis elle l’agrippe, et empoigne à plein main, à lui soulever la trogne et lui bousille la nuque. Elle hésite, une fraction de seconde - la lui briser réglerait un conflit intérieur ; apaiserait sa frustration grandissante du manque qui la poignarde soudain. Un manque de soupirs et gémissements d’un être sous elle.
— Tu sais quoi-
Elle se redresse, vive, sauvage. Attrape le col de sa veste, et tire. Ses jambes de chaque côté de lui. Elle tire à lui déboîter un peu plus l'épaule. Suppose qu'il pourrait en être de même avec la seconde. Il gémit ou braille ou- putain qu’elle s’en fout. Elle tire jusqu’à virer ce blouson auquel, de toute évidence, il tient tant. Et une fois la chose faite, elle l’enfile. Satisfaite de sa nouvelle acquisition. Trois fois trop grande pour elle. Qu’importe. L’épaisseur du cuir lui fait du bien. La chaleur dont elle est encore envahie la berce. Dag s’accroupit de nouveau au-dessus de sa proie. Récupère la vilaine cachoterie - une arme. Retourne la silhouette de l’ours en tirant sur le bras à l’épaule bousillée. Dag est cruelle. Dag est mesquine. Et Dag est très en colère, souviens-toi. Mouvement de bascule. Elle se penche, au-dessus de lui. Et loge la plante de son pied droit sur son entre-jambe. Elle appuie. Veut l’entendre couiner. Appuie encore un peu plus fort.
— C'est qui le chaton maintenant, trouduc.
Son sourire aux dents du bonheur pour lui éclairer le minois. Son sourire comme un poignard.
Elle jubile.
— Avec moi, pas de safeword.
Dag se mordille la lippe. S'arcque de nouveau sur lui. Elle est attirée par la petite merde sous elle plus surement qu'une grosse mouche bleue. Et finalement se laisse tomber et s’assoit sur son abdomen. Lui agrippe de sa dextre la mandibule. Plante ses doigts dans ses joues rugueuses. Sa senestre joue avec l’arme. Qu’elle renifle d’abord, qu’elle suçote ensuite. Puis qu’elle lui fiche sous le menton.
— Qui. Es. Tu.
Elle amène son museau à son museau.
— C’est important minou, il faut que tu me répondes.
Et comme un encouragement, elle opine du chef pour lui. Son visage oscille au-dessus du sien. Et elle se tortille, sur ses hanches. Et elle s’éclate, assurément. S'incline encore et lui lèche le sang qui lui macule les traits. C’est chaud, ferreux, des nuances qu’elle tente de décrypter. Le sang - le sang le sang - elle ne se souvenait pas que le sang la nourrissait et la démantibulait, désormais. Comme toute autre source, comme sa sueur qu’elle y perçoit mêlée. Elle s'aliène. Ses orbes bouffés brutalement par radicules et radicelles. La peau de son visage et de sa nuque et de ses bras, tyrannisée par les lianes et racines qu'elle garde enfouies en elle. Elle inspire. Expire. Expire un gémissement. Tout est douloureux et désagréable. Comme sa souffrance dont elle capte les nuances, sur ses papilles. Et sa rage. Et sa peur. Et-
Elle ne termine pas sa dégustation, elle se venge de son désordre et enfonce davantage le canon de l’arme dans le triangle de l’os où la chair est moelleuse. Suppose qu'il peut en apprécier la forme avec sa langue.
— Allez, un effort. On ouvre la bouche et on articule.
(#) Lun 9 Oct - 10:43
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Combien de temps est-ce qu'il va jouer au gros con ? Hm... après quarante piges et quelques sans s'arrêter, il doutait fortement de pouvoir lui donner une réponse à la hauteur de ses attentes. Parce qu'il supposait qu'elle souhaitait qu'il stoppe ici, et maintenant. S'être fait casser la gueule n'aidait pas spécialement à ce qu'il lève le pied, il faut dire. L'absence de réponse concernant Ash' non plus, d'ailleurs.
Un pied vient le ramener totalement contre le sol, et lui couper le souffle par la même occasion. La blonde continue. Soit. Peut-être bien qu'il a été trop loin ? Chaton. Blondie...
« Mais "Trésor", ça te convenait alors ? »
Coïncidence ou pas, un talon finit par lui piétiner la main. Son index et son majeur se tordent, les os du carpe ne tiennent pas non plus. Il râle de douleur, et grogne jusqu'à ce qu'elle finisse par remonter un peu plus haut son petit peton.
Il allait lui falloir du temps pour qu'il se remette de tout ça.
Définitivement, il allait éviter de traîner dans l'Underapple. Les choses finissaient toujours par déraper sitôt qu'il y foutait les pieds.
En parlant de pied, celui de la blonde traînait sur sa gueule.
« Ouais... tout doux... »
Ils sont d'accord pour une fois, c'est un petit plus non ?
C'est qu'il se sait en fâcheuse situation là. Un pied sur la nuque et c'est terminé. Et elle a l'air en colère, Blondie. À juste titre, peut-être ?
La voilà qui cherche à lui arracher sa veste. Là, la douleur passe un cap. S'il grogne d'abord, c'est bien un cri, un vrai, court, mais intense, qui souligne à quel point il ne s'attendait pas à ce qu'elle ait si peu de pitié pour son épaule. Pliée dans le mauvais sens, il sent son bras entier s'engourdir, et son esprit un peu aussi.
Drôle de sensation que celle de se dire qu'il aurait préféré tourner de l'oeil...Le voilà débraillé, son cuir sur le dos de l'inconnue qui venait de lui apprendre la vie en matière de baston et qui ne semblait pas en avoir terminé avec lui. Il en perd son flingue. Et lui offre même un second beuglement de rage et de douleur quand elle le retourne. Un pied mal placé. Il serre les dents, et ouais là, à l'idée de se faire fracasser les valseuses, force est de constater qu'il est à deux doigts d'accepter qu'elle l'appelle Princesse si elle veut. P'tete même qu'il accepterait les mèches roses.
Pas de réponse. Faut dire qu'il y a pas de vannes qui lui viennent, là, curieusement. Il se contente juste serrer les dents et espérer que ça n'aille pas plus loin.
Blondie est gentille. Ou presque, la voilà sur lui, à elle de parader un peu.
Pas de safeword. Il lui sert maintenant d'assise.
« Pas de safeword alors, si t'insistes... »
Il observe l'arme. Observe sa gestuelle. Son nez se retrousse quand elle le met dans le bec.
« J'aime les nanas qui mettent n'importe quoi dans la bouche, mais là... c'est particulier. »
L'arme sous le menton, sa tête se relève naturellement et son regard accroche le sien.
Soit. Elle ne va pas parler d'Ashley, là. C'est maintenant évident. Et il suffit d'un clique pour en finit avec sa gueule.
« Ne me tue pas. »
Bizarrement, ça ne ressemble pas à un supplique.
Voilà qu'elle lèche sa gueule en sang, lavant une partie des écoulements carmins qui révélaient déjà les plaies les moins profondes déjà anormalement soignées. Les plus béantes des plaies, en revanche, dégueulaient toujours de sang.
« Ok, j'trouve ça dégueu mais ça m'excite un peu, j'crois. »
Et à son énième badinerie, s'ajoute sa main venue tapoter l'avant-bras armée, sans geste brusque, juste pour essayer de l'inviter à éloigner l'arme de sous sa gorge. Mais puisqu'elle se contente d'approcher son visage et de planter leurs iris les unes dans les autres, il renonce à l'idée de chercher à négocier.
Ses pupilles se dilatent et se rétractent quand Ça commence à s'agiter. Sous son épiderme, Damian peut déjà sentir la marque qui se meut. Les glyphes s'estompent et s'altèrent. Ses bras et son cou, visibles sans son manteau, dévoilent la forme mouvante d'un tatouage qui commence progressivement à changer. Les visages disparaissent, les ombres se déplacent et petit à petit ce sont les représentations de toutes les pires phobies de la blonde qui se dessinent sous sa peau tandis que Damian pousse lentement les curseurs de la peur vers le haut, bien décidée à ne pas la ménager.
Elle qui ne ressentait rien jusqu'ici, ne tarderait pas à être rappelée aux bons souvenirs des doutes, des angoisses, des peurs déraisonnables et des frayeurs. Et ça ne faisait que commencer.
Elle aurait dû lui donner son Safeword. Vraiment.
(#) Lun 9 Oct - 14:31
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Le contact imposé. Sa main à son bras. Tout l’exaspère. La tance. Si bien qu’elle donne un coup de coude, pour s’en libérer. Et qu’elle presse toujours plus fort ce putain de canon sous sa putain de jolie gueule. Elle ne sait même pas pourquoi, elle se retient. Peut-être parce que ce gros débile lui plait. Peut-être parce que ses mots doux résonnent en elle à la manière d’une poésie - très limite, la poésie. Mais Dag n’a jamais prétendu avoir bon goût.
[LANCER DE DES] Et soudain, quelque chose rampe sous ses pupilles dilatées. Les tatouages de l’ours ondulent et changent de positions autant qu’ils changent d’aspects. Elle saisit, qu’elle a en face d’elle non pas un simple mongole venu lui compter fleurette mais un mutant - comme elle. Un mutant dont elle ignore la nature - vraie ou factice. Elle se questionne. Bousillé ou pas, par l’ADN niqué de ses ancêtres. Elle se questionne. Est-ce qu’elle connait celui qui lui a permis de respirer. Dag se mélange les sens. Dag est haineuse et brutalement très hésitante.
Dag sent monter l’angoisse. Des salves qui lui charcutent les neurones. Lui dévorent les larves de la cervelle. Elle hoquète. Ses deux flaques s’écarquillent. Elle ne bouge pas. Elle observe. Hypnotisée sans qu’elle ne le souhaite ; les roulis sur les bras et la gorge du mâle sous elle. Sur cette chair exposée. Et cette encre qui n’est plus une encre mais le monstrueux de toutes ses sales pensées. La mort pour lui siffler vices et remords. Son silence est plus lourd que l’arme qu’elle tient toujours, cette arme qu’elle a enfoncée sous le menton de l’intrus, cette arme immobile entre eux - autant qu’elle l’est.
Bloquée dans la crise qui lui sinue aux layons du cerveau et pousse sur ses instincts primaires à prendre le dessus, elle fait la grimace. Elle voit, sans voir. Elle hallucine la voix de Cecil et elle hallucine la voix de Lorcan et elle hallucine les cris de Beatrix et elle se mélange aux époques et elle suffoque. Et elle recule. Abandonne l’homme sans abandonner l’arme, qu’elle continue de pointer- Vers qui vers quoi. Dag cherche à se raccrocher à l’impossible de ses perceptions. Elle n’avait plus éprouvé si vive angoisse depuis- Elle n’avait plus eu les tripes si méchamment accrochées et prêtes à lui dévaler hors de la bouche depuis- Elle s’écarte encore. Son jean délavé ripant sur le béton et s’accrochant aux racines. Ses petits pieds nus et blancs poussant sur les rebonds et les cassures pour s’éloigner de lui. Lui le centre de toutes les boursoufflures naissantes à son intime.
[LANCER DE DES] Et elle lâche l’arme dans sa précipitation, et elle s’échappe vers le fond de l’entrepôt, et agrippe la rambarde d’acier et grimpe deux à deux les marches de l’escalier envahit de végétation qui sous elle se met à grincer. S’arrête en plein milieu. Se retourne, re-dévale les marches. Juste assez vite pour lui passer sous le pif de l'ours et récupérer l’arme qu’il a, lui aussi, décidé de s’accaparer.
Sitôt les doigts enroulés à la crosse, Dag chavire de bord. Veut éviter le moindre contact physique avec la vermine. Coule à l’espace comme une algue. Elle n’a pas saisi que ce n’est pas sa viande à sa viande qui la submerge mais la saloperie qui lui loge dans le bide et fulmine au travers.
”Recule putain” s’étrangle-t-elle, “RECULE!!!” gueule-t-elle. Le plat du flingue rejoint son front qu’elle tape. Dag devient un fauve en cage. Le laisser là risque de dévoiler la supercherie : la gamine à l’étage. Monter risque de dévoiler la supercherie : la gamine à l’étage. Et aux voix de reprendre et à sa vue de se troubler et à ses envies meurtrières de déconner. Des insultes et des menaces et surtout- Elle ravale les larmes. Soubresauts au thorax. Elle panique et la respiration lui dégringole comme du gravier dans les bronches. Ils menacent de l’abandonner, elle, elle cette pute tarée. Elle qui ne mérite rien d’autre que les néants. Elle qui ne mérite rien d’autres que leur haine. Et Beatrix peut bien brailler de sa voix de merde, Dag n'entend plus. Il n’y a, entre ses oreilles, que les voix entrecroisées des deux seuls hommes qui-
”Ça suffit” geint-elle. Piteuse petite môme en proie à ses frayeurs intestines. “CA SUFFIT!!!” et à l’arme de chuter de sa tête à son buste. Son bras tendu sans être tendu ; Dag, molle et tremblante, dans ses terreurs. À viser sans viser l’être exsudant ses délires.
(#) Mar 10 Oct - 12:20
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Blondie n'a plus l'air habituée à la peur, la vraie. Et sa réaction est un délice pour Ça qui s'agite sous l'épiderme du mutant et commence à représenter les visages et les scènes qui ont pu hanter les pires rêves de l'originelle. Elle a beau se lever, partir en toupie, s'écarte, Damian n'en reste pas moins allongé, dans un état qui laissait à désirer. Il peina à se relever, gronda, grogna, feula un peu de douleur pour se retrouver à nouveau à quatre patte de nouveau, à genou ensuite, s'aidant d'un coude sur un rebord de meuble pour essayer de se remettre sur ses cannes qui tremblent un peu. La tête penché, son visage à moitié pincé vient doucher le sol de dizaines de gouttes carmins. Ses cheveux lui collent à la gueule, ça fait un mal de chien. Et en la voyant apeurée foutre le camps après avoir malgré tout récupéré le flingue, il se sent à nouveau prédateur.
« Bah alors, Chaton, tu veux plus que j'te dise qui je suis ? »
Il râle un peu, ramène ses doigts bousillés et tordus devant ses yeux avant de souffler. Son autre paluche saisit ses phalanges déviées. Il retient son souffle, serre les dents, ses doigts de pieds se crispent d'anticipation et crack un coup sec. Un claquement infâme. Un autre cri. Ses doigts sont à nouveau droits et à peu près fonctionnels. Il sait qu'il y a de la casse dans la main, mais pour l'heure, il devra faire avec. Chaque chose en son temps.
Au tour de l'épaule maintenant.
« Dis-moi où est la gosse, Poupette. Et tout ça s'arrête. Comme je te le disais... je suis magnanime.»
Il fait quelques pas, maladroit, et finit par se remettre à genoux pour avoir les épaules à hauteur d'un meuble, le bras blessé tendu qu'il étend pour attraper le rebord opposé de la paillasse.
Un souffle.
Deux souffles.
Il cramponne le bord et cherche à reculer d'un coup sec et bref à l'opposé pour forcer sur l'articulation et commencer à remettre un semblant d'ordre dans tout ça. Un autre claquement sinistre, et sa tête retombe sur le meuble après un nouveau cri de douleur.
« Putain de salope de merde ! »
Ah, pas de blague cette fois. Et son épaule n'est pas totalement remise non plus. Pas le temps de tenter quelque chose de plus adapté. Une technique de Davos remaniée fonctionnerait sans doute, mais l'endroit ne s'y prêtait pas. sans compter que la blondasse était toujours là, et qu'elle avait réccupéré son flingue.
Qui plus est, il devait y avoir Ashley, ici, quelque part.
Alors il se redresse, chancelle et s'approche d'elle à la manière d'un vieux pantin mal articulé. Une épaule pendante, une main qui enfle et bleuit, des jambes qui le tiennent mal, la gueule en sang et pourtant c'est bien un sourire cruel et sinistre qui déforme son visage. Dedans, Ça exulte. Ça braille de joie. Ça en veut plus.
Et si Blondie n'obtempère pas, Ça en aura effectivement beaucoup, beaucoup plus. Probablement même plus encore que Damian souhaitait en donner. C'est dire.
Pour l'heure, l'épouvantail s'approche, mauvais, mesquin, revanchard aussi. Focalisé sur sa frousse, il s'assure que l'angoisse ne disparaîtra pas. Qu'elle ne puisse pas y réchapper. Il ne l'écrase pas pour autant, pas tout de suite. C'est qu'il essayait encore vainement de se cramponner à l'idée qu'il arriverait à rester zen et maîtrisé.
« Regarde moi, Trésor. »
Il a les dents serrées de celui qui douille et qui se retient de vomir de rage.
« Dis-moi où est la chiarde. Et je te laisse à ta vie merdique dans l'Underapple au milieu de tes... bocaux et de tes plantes de merde. Je veux la fille. »
Il répète. Et son visage se défait finalement alors qu'il rugit et déchaîne plus encore son emprise phobique sur elle.
« REPONDS ! »
Le plat de sa main – blessée – s'abat sur le mur. Son calme gardé par quelques blagues mesquines jusque là n'est plus. Il crache plus sa menace qu'il la dit :
« … ou je te fais écumer dans tes propres angoisses, Crevure, et je passe les prochaines heures à te regarder convulser au sol comme un putain de saumon hors de l'eau. »
Il en a oublié l'arme, il en a oublié son bras. Il en a oublié tout, en fait. Tout excepté le fait qu'au petit jeu du plus dingo, il avait un peu de ressources quand même.
(#) Mer 11 Oct - 14:52
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“Bah alors, Chaton, tu veux plus que j'te dise qui je suis ?” Non, ça ira.
Dag prise en grippe par ses démons et ses terreurs. Ça lui grimpe le long de l’échine, lui mord la nuque. La fait ployer, un peu. Juste assez pour l’obliger à contorsionner le buste et récupérer son équilibre en vertige, les mains appuyées sur les genoux. Elle se concentre, elle s’enfonce, dans la Terre. Ses petons nus caressés par racines et lierre et ronces venus la soutenir, la maintenir, l’empêcher de se disloquer. Elle se concentre, putain qu’elle se concentre. Ne pas chuter. Ne pas sombrer. Si elle chute, si elle sombre, Dag n’est pas certaine de pouvoir un jour retrouver le chemin de ce qui reste d’elle. Dag n’est pas certaine d’en ressortir - tous ses derniers morceaux éclatés au monde. Eclatés au sol. Alors, elle se concentre.
Et elle l’entend, l’autre connard, qui geint et qui se casse et brise et qui se démonte les membres. Mais elle est coincée, immobilisée, par les voix lui siphonnant la cognition. Elle L’entend, qui lui chuchote sa haine. Elle L’entend, qui lui jure qu’il la crèvera. Elle entend Cecil lui assurer qu’il ne reviendra jamais plus. Et sitôt les larmes dégringolent sur le minois et sitôt les gémissements lui envahissent la gorge. Parce que s’ajoutent le rire et le sourire de Lorcan. Parce que s’amènent ses deux billes lagune bleue ; pour la fixer dans l’invisible de l’entrepôt ; ses orbes ne lui accordent que dégoût et rejet. Et ses bras menacent, se lèvent, et frappent plus qu’ils ne la consolent.
Alors, elle hurle, soudain.
Elle hurle son silence. Dag n’a pas la force de pousser sa propre voix au-delà de celle qui lui macule l’esprit.
“Dis-moi où est la gosse, Poupette. Et tout ça s'arrête. Comme je te le disais... je suis magnanime,” la masse s’insère lentement à ses perceptions. S’approche. Elle recule encore. Aveuglée par le trop-plein de sensations qui- Qui n’empirent plus. Qui semblent se camper au palier de ses névroses. Lentement, la vision lui revient. Lentement, Dag comprime sa raison. Écrase les voix et les visages. Les démolit. Hésitante et piteuse. Elle démolit, oui, car- Car elle sait que rien n’est vrai. Elle apprivoise, la mutation qui lui mange les neurones. Et elle grince des dents et elle cherche, furieuse, le gros connard envahissant non plus sa simple piaule mais son espace tout entier, et surtout son être. Personne. Personne n’a le droit de faire ça, sans son putain de consentement.
“Putain de salope de merde !” il gueule, elle attrape ses notes à la volée. Tourne son attention fauve vers le bruit. Les racines soulèvent le sol et craquent ce qu’il reste du béton sous le passage de ses petons. L’arme au bout de bras, pendant mollement contre son flanc. Sa tête dodeline, son appréhension du réel qui n’est pas réel, lui pompe toute son énergie.
“Regarde-moi, Trésor,” c’est beau de rêver. Dag focalisée sur sa gorge et non son regard. Elle ne devrait pas. Elle l’apprendra plus tard. Dag bloquée de nouveau sur les tatouages qui lui dévorent la peau. “Dis-moi où est la chiarde. Et je te laisse à ta vie merdique dans l'Underapple au milieu de tes... bocaux et de tes plantes de merde. Je veux la fille. - oh.” Tout ce que ses neurones défoncés peuvent expirer.
Elle tangue, brindille au milieu des ombres. Elle chavire. Sur la droite. Se retient - on la retient. Racines pétant le sol, grimpant contre son flanc. La garrotant sur place. Elle revient dans l’axe. Et elle lorgne et lèche, de son attention vorace, les tatouages courant sur la chair, dans leur clair-obscur démentiel. “RÉPONDS !” il aboie et elle sursaute. Les sourcils translucides se haussent. Surprise. Vaguement. En face d'elle, pas plus vaillant. L’ours ne tient pas debout sans l’aide du mur. “… ou je te fais écumer dans tes propres angoisses, Crevure, et je passe les prochaines heures à te regarder convulser au sol comme un putain de saumon hors de l'eau.” Des menaces. Elle n’entend que la moitié de ce qu’il vomit. Elle entend : angoisse, crevure, prochaines heures et saumon. “… du saumon ?” Qu’est-ce qu’un saumon vient foutre dans tout ce bordel. “T’as faim ?” maintenant, là, tout de suite ? Alors qu’elle a la cervelle asphyxiée et qu’il ne tient même pas sur ses quilles ? Sans déconner, les hommes l’étonneront à l’éternité. “J’ai que-” elle a quoi, déjà ? Et de quoi parlaient-ils ? “La cuisine est derrière,” et à ses racines et à ses ronces de lui courir le long du bras, pour le lui soulever afin d’indiquer la bonne direction. Elle n’a pas la courtoisie d’aller lui préparer de quoi bouffer. Qu’il se dém-. “Merde alors,” Dag partie. Dag nichée aux recoins de ses délires. Elle n’avait plus plané si fort et si haut depuis- “Cent-” Les racines lui soulèvent sa main sous son regard trouble. Ses longs doigts s’écartent et se plient. Elle compte. “Cinq… ?” ses doigts se referment. Poing qu’elle comprime et rouvre. Recommence. “Non…” Et elle relève le nez et elle laisse voguer ses pupilles dilatées à l'extrême sur visage tordu de douleur. “Je devrais te buter.” Elle devrait. “Je vais te buter.” Elle devrait mais- L’arme est relevée et la détente est pressée. La détonation fait vibrer son tympan, arrache sans doute celui de l’ours au passage.
Balle fichée au mur, juste à côté de son crâne échevelé. “Ça suffit,” elle souffle. Réclame. Qu’il arrête de lui trouer la matière grise. “La prochaine-” la prochaine, il la recevra en pleine face. La prochaine- Et si. Et si le tuer faisait perdurer le malaise. Et si le tuer la laissait perdue au labyrinthe de ses souvenirs-mensonges. Et si le tuer ne lui faisait jamais retrouver la sortie.
Les larmes continuent de lui salir la bouille. Son faciès pourtant n’est qu’un infini désert. Les sensations lui rampent désormais paresseusement sous le front. “Laisse-moi sortir,” du labyrinthe de ses hantises. Sous les semelles du mâle, le sol ondule et s’ouvre violemment ; des racines percutent l’espace qu’il occupe, s’attaquent à ses chevilles, s’enroulent à ses jambes, serrent à les lui briser.
[LANCER DE DES] #1
[LANCER DE DES] #2
(#) Jeu 12 Oct - 16:16
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Damian claque sa langue contre son palais, le visage tendu de rage – et de douleur – tandis qu'il amorce à nouveau quelques pas malhabiles vers la blonde qui divague. Elle réagit sans réagir. Du saumon. S'il a faim. La cuisine est par là ?
Qu'est-ce qu'il en a à branler, de l'emplacement de sa cuisine ? À moins qu'elle y planque Ash, il s'en tamponne singulièrement le coquillard avec une babouche, de sa putain de cuisine.
« Hey, retour sur terre, Poupette. La môme. Je veux. la môme, putain ! »
Mais elle compte des trucs, Ça s'excite. Damian a presque envie de lui lâcher tout ce qu'il dans l'esprit. Lui bousiller le mental et honorer sa promesse là, maintenant. En fouillant de lui même, il se dit qu'il a sans doute plus de chance de tomber sur Ashley, après tout.
« Tu vas rien buter du tout, Blondie. »
Sous sa peau, Ça danse encore. Il voit sur ses propres avant-bras une forme vipérine qui semble chercher à enrouler ses anneaux autour d'un corps frêle et féminin. La tête d'un autre, clope à la bouche.
« Tu vas rien buter du tout, parce que je suis la seule personne qui peut arrêter ce qui t'arrive. »
Il ment. Il ment totalement.
Mais c'est bien sa seule chance d'avoir des réponses. Parce que les racines aident Blondie et qu'à part le petit filet carmin qu'il a réussi à lui faire cracher, c'est à peine s'il a l'air d'être essoufflé de leur petit corps à corps.
Tu te ramollis, vieux machin, lui siffle sa propre conscience.
« Pose ce putain de fl... »
Elle décoche un tir tout à fait aléatoire qui lui fait siffler les oreilles. Damian s'est courbé, grimaçant. Par habitude, il mâchonne le un peu sa langue, conscient que le geste est suffisamment stimulant pour ses parotides pour libérer un peu ses conduits auditifs et faire disparaître une partie du son qui lui vrille les tympans.
« Tu sortiras quand Ashley sera là, Blondie. D'ici là, t'es ma Chose... »
Encore une occasion de se taire. Un pas rageur vers elle. Le plancher se disloque. Un lierre solide s'empare de sa basque et commence déjà à remonter pour lui sangler les jambes. Il a beau se battre. Les racines ne lâchent pas prise. Pire, les ronces déchirent son jean par endroit, percent ses chairs et le font copieusement saigner tandis qu'il bataille.
Rapidement, il se retrouve à essayer d'attraper un recoin pour essayer de se tirer de là, en vain. Sa tête lui tourne à cause de l'effort. Se servir de son épaule bousillée n'est pas une grande idée. La prise sur ses doigts pétés non plus. Il râle, il gueule, il crache quelques insultes et Ça échappe à son contrôle.
La marque noire s'agite, s'affole et se déchaîne un peu plus. Il la sent qui fond sur la blonde et vient souffler sur les braises encore chaudes et incandescentes des angoisses qu'il a fait naître pour allumer un terrible brasier. Cette fois Ça veut que ça brûle. Ça veut qu'elle perdre un peu plus pied. Ça s'en fout d'Ashley. Ça veut manger. Ça veut détruire. Ça veut la sentir se faire dévorer par ses phobies.
Et Damian n'a ni la foi, ni le contrôle... ni l'envie d'essayer de l'en empêcher, trop occupé qu'il est à ne pas se faire happer par les racines qui compriment ses cannes et le font pisser le sang. Sous son épiderme le tatouage prend de nouvelles formes, plus nettes, plus terribles, plus douloureuses pour la blonde et un peu pour lui aussi. D'autant que le tatouage semble de plus en plus foncé. Et que quelques glyphes dansent déjà plus haut que sa gorge, escaladent ses mandibules et commencent à tracer quelques jolis lignages sous sa barbe.
Ça se renforçait.
Prodigieux Jet de dé 1
Prodigieux Jet de dé 2
(#) Ven 13 Oct - 17:43
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“Tu sortiras quand Ashley sera là, Blondie. D'ici là, t'es ma Chose...” Sa chose. Sa chose ? Si elle n’avait pas tant la trouille et la tronche en vrac, Dag éclaterait de rire. Cramponnée à ses mirages en terreur. Sa rage enfle sous le front, son thorax se diffracte à l’abri de son t-shirt trop grand. Ashley. Ashley et Ash à l’étage. Ashley et Ash pour se protéger l’un l’autre quand au rez-de-chaussée le monde s’écroule. Quand sur le béton envahit de ronces et de racines et de sang, l’univers se décompose. Prunelles voilées par la mutation qui lui bouffe la raison. Dag s’avance. Un seul pas, désarticulé. Observe son gibier se débattre dans ses lianes. Un sourire lui fend la gueule. Ses incisives sur sa lippe qu’elle mord. Les monstruosités végétales continuent de la tenir, continuent de la nourrir. Et elle songe, au sang. Et elle est attirée, par sa sueur. Et elle imagine plonger d'un coup net et sec dans sa viande et tout y dévorer et démolir - et puis. Et puis elle se souvient qu’elle ne veut pas, de tout ça. Qu’elle ne veut pas exister dans l’organique. Qu’elle veut pouvoir disparaître. Qu’elle voit redevenir légère, immatérielle - que sa persistance la crève. Alors, elle s’arrête. Le bras toujours tendu, l’arme pointée. La prochaine pour son crâne, elle le lui a dit. Avant d’hésiter. Avant de se souvenir qu’il pourrait la garder prisonnière de ses angoisses. Son cœur explose dans sa poitrine. Menace lui péter les côtes. Son museau se plisse. Et sa menotte libre y monte, efface les pleurs qui le maculent. Qui l’aveuglent. Elle avait oublié, qu’elle chialait comme une conne. Elle ne sentait plus la morsure du sel sur ses joues, elle ne sentait plus la brulure à ses yeux qui ne ressemblent à rien d’humain : un entrelacs de veinules et nervures glauques.
Et une nouvelle salve la percute. Lui embrasse l’intellect, le lui comprime, le lui ronge. Dag se fige, Dag recommence ses oscillations. Poupée fracassée par la puissance qu’elle se mange dans la face. La végétation la retient. La végétation la soutient. Et elle bâfre, inconsciente, ce qui la touche et la protège. Et elle absorbe, bout à bout, son environnement sylvestre. L’entrepôt toujours plus vide, toujours plus noir, toujours plus déserté de sa présence spectrale. Elle se gorge, pour résister ; pour ne pas sombrer. Pas trop vite. Et elle s’enfonce, encore. Encore. Et elle lutte et ses remords et ses erreurs lui inondent le cervelet. Et le temps lui file entre les phalanges, et les années lui dégoulinent au sens, et les décennies se mutent en siècles, et tout ce temps tout ce temps perdu à chercher - à chercher quoi. À se chercher sans se retrouver. À chercher le chemin de chez elle - elle qui n’a jamais eu de lieux qui la rassurent et protègent, du dehors. Et de la violence. Et des autres. Il n’y a jamais eu que des êtres de chairs et de souvenirs, pour la hanter et l’apaiser. Dag halète, la nuque craque en arrière. Faciès démantibulé par les souvenirs-poignards et les sensations-rasoirs. Elle implore que ça s’arrête, sans un bruit. Ses sanglots étouffés pour la maintenir dans l’inconsistance de ce cauchemar-mirage. Et aux voix de reprendre les voies empruntées. De lui ramper entre les tempes, de lui mordre l’âme, de l’engloutir.
Mouvement brutal, cassé. Sa figure rejoint le bon axe et son index presse la détente, sans qu’elle vise. Sans qu’elle ne puisse plus réfléchir. La balle se fiche dans l’épaule de l’ours qui gerbe un cri un cri un cri qui résonne un cri qui s’étale dans l’atmosphère un cri qui vibre de ses notes contre l’acier un cri que chaque espèce dont elle est mère récupère et avale et recrache et chuchote à travers sève un cri qui plonge dans la terre et lui remonte dans les os. Son index presse une seconde fois la détente, arrache un morceau de bras mâle pour se ficher dans le mur derrière. Et à Dag de vomir sa haine en délire. Un rire en hurlement. Un hurlement en psychose. Une psychose devenue hantise.
Et tout s’arrête, tout se fige. Un temps distendu au temps les secondes éclatées aux secondes et tout se rétracte et l’épouvantable s’arrache du corps de l’ours. Elle sans être elle. Elle plus bestiale qu’elle ne l'est, elle plus organique et délirante qu’elle ne se l’imagine, elle et seulement elle, qui soudain lui frôle les membres et lui parle et lui siffle et lui minaude ses fautes et ses aberrations. “tu l’entends” “qui” “tu l’entends n’est-ce pas” “qui” “ne joue pas à ça” Dag s'approche de Dag “il te vomit” “non” “il te trompe” “qui” “salope” “qu’importe” “pute démente” “c’est pas ça” “pas ça ?” “non” et à Dag de reculer et à Dag de se prendre dans ses racines qui n’en sont plus ; seulement ses dalles défoncées et crevées. Du sol au plafond, la végétation se recroqueville autant qu’elle. Du sol au plafond, le béton et le ciment et l’acier reprennent leur plein droit. “tu les crois” “qui” ses esquives et ses fuites, à l'éternité ; son déni flamboyant sous le regard du démon “arrête de jouer” et elle geint et elle s'évade, rencontre un coin de mur, “tu la caches” “qui” “ARRÊTE DE JOUER” “la ferme” “la ferme” “ta-” “ta” éclat de rire, grésillant, grinçant. Dag sur le cul, crapahutant pour s’échapper. Encore, toujours. Mais on n’échappe pas à soi-même. Chaque geste comme prévu, aperçu, détecté sur la trame de leur existence. Et à Dag de se couler aux contours de Dag. Et à Dag de repousser Dag. “tu la caches” “qui” “arrête de jouer” “je cache” “oui tu caches” “je protège” “écoute-les” “qui” “tu le sais” et Dag s’éloigne encore et Dag la rattrape. Et Dag touche Dag et Dag a sous le derche la première marche d’acier puis la seconde. Ses chevilles crépitant sous l’effort ; son corps se déstructure au rythme de son épouvante. “ils ont une vie” “j’ai une v-” “tu survis” “non” “tu subsistes” “j’exi-” “tu gangrènes” “non” et les larmes redoublent et ses fesses tapent sur la cinquième marche et ses petons s’esquintent aux arêtes froides et dures. Ses mains accrochées aux barreaux transversaux de la rambarde. Son poids qu’elle tire. “tu l’entends” “non” “tu l’as trompé” “qui” “arrête de jouer” “il ne sait pas” “tu l'as empoisonné” “non” “tu lui diras” “non” “tu lui mens ?” “je-” et les prunelles de Dag s’écarquillent tandis que le sourire de Dag irradie. “où tu la caches” “nulle part” “où tu la protèges” “avec Ash” “Ash qui” “Ash” “lui ressemble ?” “elle lui ressemble” “Margery” “tais-toi” et Dag est en haut des escaliers et Dag est en larmes.
[LANCER DE DES] catastrophe number 1
[LANCER DE DES] catastrophe number 2
(#) Mar 17 Oct - 8:53
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Un sourire qu'il regretta presque quand elle brandit l'arme et fit feu pour le toucher à l'épaule, lui arrachant un cri de douleur soudain et surpris. Ce n'était pas la première fois qu'il se faisait tirer dessus. Et on ne s'habituait tout simplement pas à sentir un projectile traverser son corps de part en part. Les chairs déchiquetées, l'impact, les tremblements involontaires du membre touché, son bras en l'occurrence.
« Espèce de connasse ! »
Qu'il grogne en pressant la plaie. La balle a traversé. Coup de bol. Quoiqu'à cette distance, c'était plutôt évident.
Deuxième salve. La balle arrache un coin de barbaque du même bras. Et les ronces disparaissent le laissent à présente retomber comme une énorme merde sur le cul.
Parce qu'il a mal et qu'il est prêt à tourner de l'oeil. Et surtout parce qu'il sent que les choses échappent plus encore à son contrôle. Ça s'excite sous sa peau. La marque ne ressemble plus à rien. Elle se déplace sous son épiderme à toute allure.
« Putain putain putain putain... »
Quelque part au creux de son coude, la marque semble pousser depuis l'intérieur, créant une bosse qu'il repousse en venant l'écraser de sa main.
Pas encore qu'il se dit. Pas cette fois. Pas maintenant.
Ça retente la même chose un peu plus haut, au niveau de son biceps avant de slalomer pour se diriger vers l'une des plaies.
Et finalement, sous les yeux de la blonde, la peau toute entière de son bras se déchire et s'ouvre comme une fermeture éclaire. Damian gueule comme un goret qu'on égorge alors que la chose s'arrache de la plaie béante ouverte sur une trentaine de centimètres.
La dernière fois, sous morphine, il n'avait pas souffert autant alors que le nuage noirâtre s'extrayait de son derme.
Nuage noirâtre qui se condense, semble se solidifier et fait se dresser face à Blondie, une copie d'elle qui la contemple avec des petits yeux méchants et toute la cruauté du monde visible sur son visage.
« Bordel de merde... »
Damian ne sait pas s'il réagit à ce qu'il voit ou à la douleur. Comme il peut, il essaye d'éponger le sang. Comme il peut, il essaye de comprimer la plaie au travers de laquelle la peau parfaitement ouverte permettait de deviner les roulements, les contractures et les tensions de la moindre fibre musculaire mise à nue.
Être partiellement dépecé, on s'en doutera, n'avait rien d'agréable.
Chacun sa croix. Blondie elle, subissait les attaques verbales de son double. À genou, il arrachait comme il le pouvait quelques morceaux de son haut pour en faire un bandage pour ne pas laisser les chairs à l'air libre. Coup de pression de Blondie sur Blondie. Damian en était à retirer sa ceinture pour essayer de l'enrouler autour de son bras afin de serrer le pansement improvisé qui suintait déjà de sang.
Il est presque en état de la suivre à présent, alors qu'elle fuit vers les escaliers. La conversation est dure à suivre. Une dingue et sa version horrifique, ça ne mène normalement à rien. Il a du mal à faire le point. Il faut dire qu'il n'a plus les idées claires, Damian.
Jusqu'à ce qu'elles parlent d'Ash.
Ash avec Ash ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
« Margery ? » il demande.
Putain, est-ce que cette dingue ne serait pas dans le rapt d'enfants en règle générale hein ? Alors il la suit, comme il peut, manquant de se croûter. Son ascension se fait partiellement à l'aide du mur sur lequel il laissait de grandes tartines de sang quand il devait s'appuyer de l'épaule pour ne pas s'écrouler.
Et plus il la suit, caché derrière la Chose qui harcèle Blondie, plus Damian se sent partir.
Ça commence bêtement par une sorte de... compassion pour la tarée qui gémit ses réponses. Et par quelque doute quant à ce qui se passe. Ne devrait-il pas essayer de l'aider ?
Non.
Non non et non.
La douleur lui rappelle encore et encore à quelle enflure il a à faire. La crevure peut bien pleurer il s'en tape.
N'est-ce pas ?
N'EST-CE-PAS ?
Quelques marches de plus. Et voilà que ça semble deviner une autre présence. Et cette présence apaisée n'a définitivement pas l'air de plaire à Ça.
Ça ne veut plus dévorer Blondie. Ça veut dévorer la seule âme qui n'est pas tourmentée ici. Le contrôle lui échappe. Il sent le lent entre la Chose et Billie s'estomper et se connecter avec l'âme en paix.
La seconde Billie se stoppe, se redresse, se fend d'un sourire et semble fondre pour se muer progressivement en autre chose. Une silhouette masculine, des cheveux cendrés, un visage étonnamment proche de celui de Damian, ridé, vieux, taché, bouffi par la consommation d'alcool. Sans qu'on ne le touche, son crâne explosa, répandant cervelle sans que ça n'empêche le Monstre d'avancer.
« Espèce de sale petite traînée » grogne la voix. Damian se raidit lorsqu'il comprend. « Tu m'as fait mal. Tu vois ce que tu vas m'obliger à te faire, encore ? »
« Non ! » Il pousse encore sur ses cannes, se croûte lamentablement mais parvient à attraper une jambe de la Chose qu'il espère retenir. Parce qu'il est hors de question qu'il entende ou qu'il voit ce que son ordure de père avait pu faire à Ashley vers qui il se dirigeait sans donner l'impression d'être réellement gêné par le poids qui essayait de le ralentir. Le bourreau avait sa cible et le reste l'intéressait assez peu.
Le Jet des problèmes
(#) Ven 27 Oct - 18:29
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Dag n’est plus Dag. Dag relâche Dag et se décompose devant ses mirettes défoncées ; Dag se métamorphose et enfin la pression reflue et enfin Dag peut respirer. Les sanglots qui lui pulvérisaient le thorax s’éloignent, se font plus discrets. Souffle retrouvé. Elle hoquette. Demeure immobile. Figée dans son horreur en carnage présagé. Il n’y aura pas de sang et il n’y a plus de poison pour lui serrer les larves de sa cervelle fracassée. Il n’y a plus qu’elle et son silence et ses vertiges et ses hallucinations perdues aux néants de l’instant.
Ses phalanges se contractent autour d’une marche. L’acier froid et coupant la rappelle au réel. Et elle regarde, ailleurs, flottante dans cet entre-deux merveilleux de relâchement, d’échappée ; elle observe le monstre qui n’est plus elle qui n’a jamais été elle, finir de grimper les escaliers et traverser la plateforme pour rejoindre- Pour. Et les prunelles s’écarquillent dans la seconde sur le raisonnement qui lentement reprend sous son front. Dag n’est plus Dag et Dag n’a jamais été Dag mais une mutation de cauchemars ; et le Cauchemar n’est plus elle car le cauchemar veut hanter quelque chose qui n’est pas troublé par son aura et ses bruits et ses paroles. Le Cauchemar a faim, et terrifiera l’enfant qu’elle doit qu’elle peut qu’elle sait protéger de ce gros connard et sa mutation en catastrophe.
Dag a bien cru crever - Dag ne veut pas percevoir les cris inonder l’étage. Dag ne veut pas que la saloperie s’approche de Marg- De qui ? D’Ash. Et Ash. D’Ash et Ash, ensemble, planqués dans sa chambre. La première dormant à poings fermés, l’autre veillant sur ce sommeil fragile et qu’elle suppose agité. Sinon, pourquoi un monstre pareil serait attiré comme une mouche sur de la merde. “Espèce de sale petite traînée” aboie l’homme-cauchemar à la gueule fracassée. Os brisés, crâne difforme, mâchoire déboitée. Elle en a vu, des trucs dégueulasses. Celui-ci s’ajoute à sa liste mentale.
Dag se redresse et percute au passage l’ours qui l'a devancé et qui pisse son rouge, qui racle le béton du couloir ouvert sur le vide de l’entrepôt. Elle tente d’agripper un poignet qui se distord sous ses phalanges. “Tu m'as fait mal. Tu vois ce que tu vas m'obliger à te faire, encore ?” Et Dag balance sa face vers l’ours à terre, l’ours qui soudain gémit ou gueule “Non !” ; l’ours pris dans les lacets de ses angoisses. Dag hésite. Hésite à le planter là et subir ce qu’elle a subi. Lui faire goûter à l’horreur de son petit monde intérieur. Dag voudrait qu’il gerbe ses tripes et qu’il crève de trop de sang perdu. Dag voudrait- Et l’homme-cauchemar approche de la porte au bout de l'allée et Dag entend putain qu’elle entend, les grognements de Ash derrière.
Alors elle abandonne l’ours et elle rattrape pour une seconde fois l’homme au crâne explosé qui jacte des borborygmes immondes et laisse à chaque pas un peu plus de sang. Du sang tellement de sang. Et est-ce que ce sang s’en ira et est-ce que ce sang disparaitra dans l’atmosphère comme tout est apparu comme un fantasme comme un mensonge.
Dag se coule derrière l’homme. Épine dorsale du mensonge claquant contre sa poitrine, la trachée qu’elle enserre d’un bras quand de l’autre elle happe derechef le poignet qu’elle tire. Le poignet qu’elle brise sans que rien ne change. L’articulation bousillée reprenant forme et l’homme ne ralentissant pas et l’homme grattant le mur de ses ongles-griffes de monstruosité émergée de- De qui. Dag retient, Dag tire plus fort, Dag lui sent sortir du corps racines et lianes, sent son propre monstre lui déchirer les flancs et le bide ; les avant-bras ; lui soulever les ongles.
Corps végétal s’enroulant autant du corps-cauchemar. Et elle hurle, finalement. Elle hurle à l’attention du gros connard laissé derrière qu’elle a troué d'une balle ou deux qu'elle a troué de ronces, “mais putain mais pense à une licorne espèce de-” elle n’a pas assez de neurones disponibles pour gerber une insulte. Elle tire encore. Et son corps rejoint le sol, l’homme-cauchemar lui gigotant dessus. Ses jambes qu’elle entortille au buste-protéiforme. Son corps sanglant sous le t-shirt déchiré sous son futal déchiré ; tout est déchiré car elle se déchire. Chair charcutée par sa jungle cannibale. Et elle hurle non plus de colère ou de panique ou de peur mais de douleur. Son corps pour trouer et envahir le corps sur elle ; l’encercler l’emprisonner le perforer toujours et le fouiller atrocement.
Dag se mélange au Cauchemar et ça lui est insupportable. Et elle chiale de nouveau, non plus de se sentir exister et irradier dans ses moindres particules mais disparaître pour ne laisser qu’un monstre ; pour ne laisser que le rien en tout grouillant sous sa peau et se coulant à l'horreur qu'elle maintient. “Pense-” et elle halète et elle s’étrangle, dans sa morve et ses larmes “Pense à une putain de licorne” supplie-t-elle, bouche noyée de sang ; sa mâchoire tordue, sa mâchoire de moitié brisée par l’écorce lui perçant joue et gorge pour se ficher dans le cortex ouvert et les cervicales de l’homme-cauchemar et s’y déployer et y grandir et s’y enliser telle une contagion.
(#) Sam 28 Oct - 19:12
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« Espèce d'enfoiré... »
Il râle, il gueule. Il se fait traîner au sol et mêle son sang aux traces de fausse hémoglobine qui souille le sol à chaque pas du Monstre comme si sa tête éclatée était un bol trop rempli qui renverse son contenu en quantité à chaque nouvelle secousse de sa démarche.
Il n'est pas non plus aidé par l'environnement qui l'entête et l'empêche de réfléchir. Il y a au fond de lui une curieuse sensation qui l'étreint à chaque fois un peu plus. Qui semble vouloir serrer son esprit et l'empêcher de réagir, de répondre correctement, de penser librement. Comme des ronces.
Il finit par lâcher, sans trop savoir comment. Et voilà Blondie qui débarque à son tour. Elle n'a plus rien d'humain quand elle saisit l'ancien O'Malley. Elle le brise, mais rien n'y fait, la chose se reforme, l'ignore, continue à progresser bêtement. Parce qu'on n’arrête pas la Peur avec quelques blessures.
On ne l'arrête pas du tout, en fait.
Blondie lui hurle dessus. Pense à une licorne qu'elle lui dit. Damian qui rampe à moitié prend le temps de lui faire un doigt d'honneur pour l'envoyer se faire mettre. Rien de tout ça ne serait arrivé si elle ne retenait pas Ashley, après tout. Foutue tarée !
« Mais ferme ta gueule toi, espèce de... »
Visiblement doués pour se donner la réplique avec des insultes bien senties et pertinentes.
Damian s'aide à présent du mur pour essayer de se redresser, son regard incapable de se détacher du corps de la tarée qui se fend dans tous les sens et laisse apparaître des protubérances qu'il peine à expliquer. Il a l'impression que sa cage thoracique s'arrachait à ses chairs, que ses côtés transformés en racines cherchaient à emprisonner l'Agresseur.
Il aurait dégueulé sans l'adrénaline de l'instant, à tous les coups. Ses jambes se dérobent à nouveau. Sa main couverte de sang glisse sur le mur et le revoilà à genou à essayer d'avancer vers les Monstres qui s'agitent.
La porte. Il veut atteindre la porte.
Et c'est à retardement qu'il comprend sa putain d'histoire de licornes.
« Fous-toi-les au cul tes licornes. Il vient pas de ma tête. »
Il crache. En voyant la Chose se disloquer et parvenir à faire réapparaître un début de jambes, il fonce à nouveau et vient y foutre un coup de poing d'abord pour mieux essayer de le retenir ensuite.
« Il vient pas de ma putain de tête ! »
Il répète, s'affairant comme il peut à essayer de retenir les morceaux de la phobie qui se faufilent au travers des branches et essayent de se reformer un peu plus loin.
« C'est dans sa tête à Elle. » Qu'il assène. « Et toi connasse, tu m'empoisonnes l'esprit ! » Il l'accuse, véhément en y allant à coup de pied pour essayer de briser un bout de main, de jambe, de racine même pour essayer vainement de contrôler la Chose.
Et si les choses n'avaient pas pu être pire, voilà que la porte à quelques pas de là s'ouvrait lentement, sur le visage endormi d'une Ashley perdue et paniquée. Un chien monstrueux d'abord. Une horreur à la voix de son bourreau s'agitant dans une tambouille de sang, de noirceur, de ronces. Elle hurle d'abord. L'hystérie la gagne, lui fait faire n'importe quoi. Les rires émanent du Cauchemar. Les remarques déplacées fusent.
Et Damian perd toujours un petit peu plus pied. Ses mains rejoignent ses tempes, il retombe à nouveau, les dents serrées à essayer de lutter. La Chose en a assez. La Chose en veut plus. Il n'arrive pas à l'en empêcher. Il plane simplement trop et c'est dans un hurlement de rage que le Père O'Malley fond en une poudre noirâtre qui se faufile, se libère comme elle peut de l'emprise et vient se rassembler un peu plus loin afin de se condenser à nouveau pour redevenir ce qu'elle fut avant d'être bloquée, en une version monstrueuse, dévêtue, difforme, tout droit venue du cauchemar d'une enfant traumatisée. Une engeance humanoïde pourvue de griffes, suintant autant les penchants les plus meurtriers que les plus décadents.
« On va jouer une dernière fois, petite allumeuse. »
« Il faut l'enfermer quelque part. Il faut l'enfermer dans un endroit où il ne peut pas se faufiler. »
Un endroit hermétique et solide. Ils l'avaient coincé dans la chambre froide d'un putain d'abattoir la dernière fois, avec Alice. Dans un endroit où même en fondant en poudre et fumé, il n'avait pas été en mesure de s'échapper.
Seulement la dernière fois, il avait ses deux bras, ils ne pissaient pas le sang comme actuellement, et il n'y avait pas Ashley.
Or à voir les immondes griffes labourer les murs tandis qu'il reprenait sa route vers la porte, la situation s'annonçait difficile.
[ Dé des problèmes. Comme d'hab ]
(#) Mer 1 Nov - 18:01
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“Fous-toi-les au cul tes licornes. Il vient pas de ma tête.” ça a au moins le mérite d’être clair. La seule chose claire et intrinsèquement rassurante de l’instant. Car Dag continue de se confondre et démantibuler au Cauchemar et sa chiale lui est insupportable autant que cette claustration en horreur mutante.
Et enfin, l’ours se bouge le derche pour venir l’aider. Il sort les poings - ses poings dont il use pour tabasser la crevure qui mue et change et tente de lui échapper. Un coup puis un autre ; un déluge de sensations. Elle reçoit les vibrations et les heurts sans que ça ne l’atteigne plus. Son corps n’est qu’un lambeau de corps - son corps est devenu insensible à tout car Dag s’enferme en elle-même afin de ne plus comprendre de ne plus percevoir ne de plus sentir sa silhouette informe.
“Il vient pas de ma putain de tête !” crache l’ours.
Et Dag se raccroche à sa voix. Sa voix en phare dans son humiliante tempête. Cette voix pleine de haine et pleine de colère et surtout pleine de trouille. Et Dag est transportée et Dag est accrochée et Dag est un poison qui défonce et saccage tout sur son passage. Dag pourtant ne parvient pas à retenir le Cauchemar ; du moins pas entièrement. Et elle devine, lentement, désespérément, horriblement ; Dag devine qu’a trop rester auprès d’elle, l’ours va finir par se niquer les neurones. Et si l’ours se nique les neurones, il ne pourra plus lui parler, il ne pourra plus demeurer un phare dans sa tempête glauque, il ne pourra plus être qu’une espèce de larve amorphe et inutile. Alors, il se peut, qu’au milieu de tout ce bordel de branches de lianes de membres difformes de crâne explosé et de sang ; oui, il se peut, que Dag recommence à paniquer. “C'est dans sa tête à Elle. — Hein ?!” Dag ose une œillade - le seul œil encore bleu, soit humain, qui lui reste - vers l’ours à portée de ses doigts-tiges. Elle ne saisit pas l’information qu’il lui largue puisqu’elle ne saisit rien à l’instant présent. “Et toi connasse, tu m'empoisonnes l'esprit !” Voilà. Voilà qu’il confirme sa hantise. Et que peut-elle y faire, au juste. Et que peut-elle lui dire, surtout. Ses toxines libérées par centaines de milliers par sa transformation, par son sang et sa sève et sa sueur qui lui dégoulinent de partout.
L’ours continue de s’acharner sur elle, sur eux, sur la masse que le Cauchemar et sa Monstruosité entrelacée sont devenue. Il tape non plus avec les jointures mais avec la godasse. Et ça craque et ça grince et ça clapote et ça s’enfonce pour mieux ressortir et gicler.
Au bout du couloir, la porte est ouverte et Dag n’en sait rien. Au bout du couloir Ash et Ash apparaissent et Dag n’en sait rien. Au bout du couloir, Ashley hurle et Ash se met à grogner car Ash ne sait pas aboyer. Et le Cauchemar vomit des insanités au milieu de son rire dégueulasse. C’est à ce moment - il lui en aura fallu, du temps - que Dag comprend ce à quoi elle a affaire. Dag comprend qu’elle a entre les branches et les lianes et les racines une saloperie de violeur d’enfant.
”On va jouer une dernière fois, petite allumeuse.”
Le Cauchemar s’est décomposé pour reparaître des mètres plus loin. Et les cris de l’enfant se démultiplient et les grognements de Ash ont quasiment cessé car Ash a bondi pour attaquer. Et défendre. Ce qu’il convient de défendre. Une gosse terrorisée dont il avait la garde.
Dag à terre, étalée et difforme se reforme. Sa Monstruosité végétale se rétracte douloureusement en elle et elle expire un râle long et morne avant de retrouver sa silhouette éventrée et bousillée et toujours aussi filiforme. A moitié à poil et tout à fait sanguinolente. Sa nuque vrille quand l’ours de nouveau à côté d’elle et de nouveau à terre gémit qu’-“Il faut l'enfermer quelque part. Il faut l'enfermer dans un endroit où il ne peut pas se faufiler.” Le visage de l’ours est ravagé par la peur et l’angoisse et le delirium sensoriel qui lui démonte les synapses. Dag ouvre la bouche. N’arrive pas à prononcer un son. Le gosier débordant de sève et de sang. Elle gerbe ce qu’elle peut, tout en se redressant, malhabile, branlante, vibrionnante. Sa barbaque ondule et les nervures persistent ; veulent ressortir ; veulent se planter dans de la bidoche et sucer tout dont qu’elles pourront.
Dag amorce un pas. Puis un second. Chaque mètre semble devenir une épreuve. Chaque centimètre lui donne l’impression de se péter les articulations. Les secondes s’étirent en heures, quand ses prunelles retrouvent les contours du Cauchemar devenu vieux type à poil. “Faut-” que faut-il faire. Que faut-il faire déjà ? Dag ne se souvient plus. La vision lui tire un rictus et ses prunelles s’écarquillent et ses bras demeurent le long de ses flancs et elle est- Elle est quoi ? Dag est complètement paumée. Dag a la matière grise gelée. “Mais j’ai pas-” Elle n’a rien absolument rien. Qui sache contenir hermétiquement cette chose. Cette mutation de cauchemars. La mutation du gros con toujours au sol, bientôt camé jusqu’à l’os, et suppliant.
”Et-” et quoi. “Et le frigo ?” D’accord, il faudra le pousser et lui démolir les contours. D’accord, ils vont en chier. Mais- “Le frigo ?” répète Dag, en coulant ses iris vers l’ours. Désormais, c’est elle, qui est suppliante. Dag s’approche de l’ours et Dag s’attaque à la seule chose qui puisse remettre en place un cerveau d’homme. Dag projette son pied nu dans les couilles de l’ours et s’y attarde. Et elle écrase après avoir fourni le choc. “J’suis désolée,” dit-elle. Et elle ne l’est pas. Ou rien qu’un peu. “J’suis désolée,” répète-t-elle, en entendant son cri venu tout droit du cœur. “Faut qu’tu retrouves tes neurones-” et elle n’a pas le choix. Alors, elle appuie plus fort. Assez pour que le Cauchemar puisse retrouver une laisse - et que son maître puisse retrouver le contrôle. Et Dag le délaisse là, avec son service trois pièces en miettes. Dag retrace leur chemin en sens inverse, agrippe la rambarde et dépose ses petons sur la première marche de l’escalier, prête à le dévaler. “Vas-y,” souffle-t-elle quand elle devrait le gueuler. Parce qu’elle sait, ce qui l’attend. Parce qu’elle sait qu’elle va retrouver l’horreur et la peur et les vérités qu’elle ne veut pas écouter - des vérités mensonges qui vont lui trouer la psyché. “Vas-y putain remue-toi le cul,” et elle ne sait pas si l’énerver peut aider “tu veux qu’il nique la gosse ou quoi ?!” et elle enfonce le clou et elle dégobille des atrocités qu’elle aurait souhaitées ne jamais avoir à dégobiller.
(#) Ven 3 Nov - 21:05
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Il avait pourtant dit qu'il était prêt à accepter de se faire appeler princesse pourvu qu'elle ne recommence pas ses conneries castratrices.
Respirer. C'est sans doute la clé. Et il doit sûrement sa survie au fait qu'il est plutôt difficile de taper si précisément entre les gambettes d'un type en mouvement. N'empêche qu'à partir de là, réfléchir et agir devenait encore plus délicat.
Elle le lui paiera.
Dans mille ans. Quand il aura oublié à quel point c'est désagréable de se faire fracasser les maracas.
Arma-fucking-geddon
C'est que même la notion de respiration est devenue secondaire à cet instant précis. Et elle a beau gueuler, il est inopérant. Et la Chose continue sa progression en énumérant des horreurs qui le ferait vriller s'il était en mesure d'entendre. Mais non.
Moment de lucidité quand même quand la douleur s'estompe. Mais pas de moment de contrôle non plus. Les douleurs sourdes ne réveillent rien du tout. Au contraire. Elles éteignent tout. Et bon...
Oui. C'était une douleur sourde. Affreusement sourde. Le boss final des douleurs sourdes, même.
Ceci dit, en reconnectant un peu... Douleur, neurones, le cheminement n'était pas compliqué. Seulement, il fallait quelque chose de moins anesthésiant, comme douleur. Il n'hésite pas longtemps, serre les dents et ramène ses doigts à son bras blessé, pour venir enfoncer son index dans la plaie par balle la plus sévère. Résultat garanti. Il hurla de rage et de douleur. Le shoot qui suivit lui permit de se remettre sur ses cannes, sans trop de difficulté et de fixer Billie.
Pas de scrupules.
Pas de retenue. Il fit en sorte de laisser la chose s'accrocher à son esprit et laissa libre cours à la monstruosité de sa déchirure.
La connexion se fait curieusement facilement. Il faut dire qu'avec la douleur ( et l’irrépressible envie de venger l'affront versus entre un pied et des roustons ) la demie mesure n'avait plus vraiment de sens dans l'esprit de Damian. Sa mutation se déchaine, déchirant à nouveau l'esprit de la blonde pour lui faire vivre à nouveau l'enfer.
La Créature, retenue par le molosse s'arrêta nette, chassant le canidé accroché à son bras pour l'envoyer valser dans le couloir. Elle pivota, comme si Ashley n'existait soudainement plus du tout à ses yeux. Les traits d'O'Malley senior fondaient déjà pour reprendre sa forme à elle, probablement plus pervertie, déformée et armée qu'elle ne l'était lors du premier round.
Damian s'en détourna, fonçant vers la môme qui, maintenant que la mutation de lui faisait plus vivre un enfer, se tenait debout, ses grands yeux inondés de larmes fixés droit devant elle, pantoise, ailleurs.
La drogue. Il fallait que ce soit la faute de la drogue. Il fallait qu'il ne l'ait pas totalement détraquée malgré lui en lui faisant vivre un enfer phobique.
Un peu plus loin, la lutte semblait avoir repris. Ashley ne risquait rien. Ash revenait en montrant les dents. Damian ne le calcula même pas et fit simplement volte face pour se diriger vers l'escalier. Il fallait qu'il aide Blondie. Parce que la Chose parvenait par Dieu sait quel moyen à la buter, alors ils auraient à composer avec un symbiote phobique sans cible prioritaire. Et tout ce qui passerait à sa portée deviendrait une cible. Lui. Ashley. Le clébard aussi, sans doute. Et tous les trous du cul des alentours qui auraient la malchance de passer à portée.
« Il est où, ton putain de frigo ! »
Il aboie en descendant comme il peut. Son corps tient à peine, mais il dévale les marches avec une justesse qui l'impressionne lui même et arrive en bas en semant un peu moins de sang que sur la montée. Son corps commençait à refermer petit à petit les robinets.
En attendant, il cherchait des yeux la direction appropriée... parce qu'il doutait que Blondie ait vraiment envie de causer avec ce qui lui arrivait.
Un putain de frigo. Ça ne devait pas être si difficile à trouver que ça. Alors il fouille en essayant de rester conscient, de retenir sa plaie que ses doigts ont méchamment rouverte, jusqu'à ce qu'enfin il tombe dessus.
Pas de pitié. Il l'ouvre pour foutre le contenu en l'air. Virer tout ce qu'il trouve pour libérer toute la place, qu'aucune étagère ne vienne foutre la merde au moment d'y enfourner la Chose.
Restait à voir comment s'en sortait la casse-couille ( héhéhé) du jour.
[ Dé 1 ]
[ (R2) Dé 2 ]
(#) Ven 17 Nov - 17:31
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Elle dévale les marches, ripe sur l’avant-dernière et s’écorche les guibolles contre l’acier. Sans tomber. Mutation en abomination pour la soulever, déformer, remettre à la verticale en dégobillant sur l’horizontale. Formes mouvantes. Elle n’est plus qu’une poupée démembrée, désarticulée au rythme de son palpitant prêt à exploser. Et elle l’entend, la connasse en forme d’elle qui n’est pas elle tout en l’étant. Dans son dos, sans violence ou seulement le présage d’un nouveau massacre ; déjà, les paroles fusent. Mais les paroles n’ont plus aucun sens puisque Dag ne perçoit que le tambourinement fracassé de son pouls. Ainsi que la douleur lui pulsant dans tous les membres à chaque nouvelle enjambée. Dag pourchasse de nouveau Dag et Dag s’enfuit à l’arrière de l’entrepôt. Se choque l’épaule contre une étagère et s’esquive plus rapidement encore dans sa faune en flore ; éradiquée. Elle le remarque. Il n’y a plus rien, autour d’elle. Tout a crevé. Tout est sécheresse ou poussière. Quand est-ce que tout a commencé. Elle n’arrive plus à se rappeler. Reformer les bouts de cette nuit de cauchemar. Et le cauchemar derrière elle progresse. Pour quoi et pour qui. Pour elle seulement pour elle ; pour la bouffer ou la ruiner.
“Pourquoi tu cours,” voix languide. Visage modulé qu’elle aperçoit en jetant une œillade en arrière. “Pourquoi tu fuis,” des questions qui ne réclament aucune réponse. Car Dag sait ce que pense Dag et Dag refuse d’entrer dans ce jeu de démon. Dag plus pâle et maigre que jamais, Dag détraquée par sa mutation qui lui inonde les extrémités et lui déchire les chairs et lui craque les os. Ressemble-t-elle à ça, quand elle change. Ressemble-t-elle à cette monstruosité, quand elle explose. Dag s’est figée. Dag ne peut s’empêcher d’observer Dag et son horreur et terreur reprend. Lentement. Insidieusement. Tout lui revient dans les tripes et lui démonte le cerveau.
Jusqu’à ce que l’autre connard d’ours mal léché l'appelle. Il réclame des informations qu’elle n’est pas foutue de lui donner. Mâchoires scellées sur l’atrocité progressant dans sa direction.
“Merveilleuse,” expire Dag qui n’est plus Dag - se foutant de sa gueule. Souvenirs buboniques. Dag qui n’est pas Dag ou qui l’est plus qu’elle ne veut le croire. “Merveilleuse je suis tu es nous sommes merveilleuse n’est-ce pas il l'a dit ! — Ferme ta gueule,” il fallait bien qu’elle l’ouvre et qu’elle se condamne. Il fallait bien qu’elle chute et se noie dans ce simulacre d’échanges en pendaison. Son âme suffoquée et balancée au-dessus du vide. Et Dag éclate de rire. Dag recule. Et retourne à la réalité lorsque la voix de l’ours hurle davantage. La ramenant dans l’instant et le but de la manœuvre qu’elle avait oublié. Prise dans les nœuds de sa psyché menacée. Dag racle les murs afin de ne pas avoir à toucher ni même effleurer et encore moins sentir Dag qui continue de la lorgner et sourire - monstrueux sourire déchirant ses joues jusqu’aux oreilles. Et elle voit ses yeux qui ne sont pas des yeux et elle voit les racines minimes et gigantesques lui courir sur la face et sous l'épiderme dénudé entièrement comme autant d’asticots. Et Dag s’arrête, reluque ce cadavre d’elle tellement elle toujours plus fort toujours plus précisément - les images incrustées dans son encéphale. Tatouées aux couleurs de sa psychose.
Arrivée dans sa cuisine-fourbi, elle y retrouve la gosse et elle y retrouve l’Ours. Frigo évidé et grand ouvert tel un cercueil prêt à avaler Dag. Dag revenue, serpentant tranquillement à travers les mètres qui les séparent. “À quoi tu penses,” ses yeux glauques vrillent non plus sur Dag mais sur l’Ours, puis sur la môme. “À quoi tu joues,” et les yeux glauques dégringolent sur la gosse puis remontent sur l’Ours pour revenir sur Dag. Trio dont le Cauchemar paraît déguster l’effroi. “Faut que tu-” Dag véritablement Dag chavire sa bouille en direction du connard ayant ravagé un bout de sa substance. “Tu dois-” il doit quoi. Elle n’est plus capable d’articuler deux pensées cohérentes. Ça grince et ça ricane et ça craque, sous son front. Ça se mélange. Attirée toujours plus fort vers ce reflet déformé qu’elle croit devenir.
Dag s’approche et Dag s’esquive et c’est une connerie de danse déconnectée de tout qui s’enclenche. Leurs corps décomposés et recomposés ; l'une veut toucher et l'autre abomine. Le frigo ouvert finalement dans le dos de Dag qui n’est pas Dag. Et Dag pousse, et Dag s’écrase ; buste et bras pétés et ouverts sur l’immondice qui lui parcourt les veines. Elle gueule à l’autre con à côté d’elle, resté figé sur le spectacle, la gosse dans le dos. Elle lui gueule des sons rendus inintelligibles par la mutation qui lui lacère la trachée. Elle gueule et ce n’est pas suffisant puisque Dag se décompose et attaque, cette fois. Plus furax que jamais. Dag dégage contre le mur derrière, écrasée, emplafonnée dans le béton. Puis dégoulinante de sève et de sang, elle est embarquée par Dag qui grandit et se métamorphose. Silhouettes jointes et diffractées. Silhouettes soudées et sitôt détraquées. L’une en rejet de l’autre, l’autre en parasite de l’une. Et ça lui perfore le bide et ça menace de lui arracher la jambe et ça lui fait goûter à la hauteur du mur pour bientôt croitre au plafond. Crâne pété sur un renfort d’acier. Dag perd connaissance, brièvement. Revient et la violence du choc qui s'ensuit lui fait crépiter la nuque. Dag s’amuse avec le corps ondulant et végétal de Dag qui suffoque et disparaît sous racines et écorces. Et reparaît et lutte et s’enfonce et relâche. Dag refuse de devenir ce qu’elle voit et ce qu’elle est- ce qu’elle est de pire. Et ça éclate de rire et les notes virevoltent dans l’atmosphère, inondent l’entrepôt dont le mur menace de s’ouvrir. Lézardes toujours plus énormes, son corps contre son corps - combat de monstres à des mètres au-dessus du sol.
-FAIL1
-FAIL2
-FAIL3
(#) Jeu 30 Nov - 19:40
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La bataille opposait à présent deux monstres. Damian était certain d'avoir vu beaucoup de choses dans sa vie, mais ça, il fallait bien admettre que c'était une première. La mutante et son double phobique s'affrontaient. Les corps se disloquaient, les os craquaient, la peau se déchirait et à nouveau il avait l'impression de se retrouver dans un remake un peu trop réaliste de The Thing. Parce que ouais, cette scène-là devait être le rêve humide de tous les accrocs à l'horreur cosmique et au body horror. L'Épouvantail avait déjà rencontre Chtulhu et son ampoulpe, laquelle l'avait amené à se poser de question sur sa propre santé mentale. Et voilà que Blondie lui montrait la même chose, en pire. Lovecraft et Carpenter pouvaient bien aller se faire foutre et se rhabiller, ce qu'il avait face à lui dépassait juste l'entendement.
À bien y réfléchir, s'il n'avait pas eut mal partout à ce point, et s'il n'avait pas été déjà partiellement dérangé depuis quelques années déjà, alors peut-être qu'il aurait fini comme ce bon vieux Hugh, en position du balancier, prostré dans un coin sans être en mesure de faire quoi que ce soit.
Et histoire d'achever le truc, il n'est pas le seul à faire face à cette horreur qui bataille au plafond. Ashley a mécaniquement suivi les bruits et se tient là, en retrait, son visage blême tranchant avec le bleu luisant de ses yeux gorgés de larmes et les sillons rouges que l'acidité et le sel de ses pleurs ont marqués sur ses joues.
« Ash, casse-toi de là. »
Mais Ash justement, n'écoute plus rien. Elle a au moins arrêté de crier et de sangloter pour un mutisme que Damian trouva sur le coup presque salutaire.
« Faut que tu – faut que je quoi, putain de merde ? »
Blondie-Monster parle, mais il n'a aucune foutue idée de ce qu'elle essaye de lui faire comprendre comme message. Faut dire qu'avec la gueule qu'elle avec, avec ses transformations, le fait qu'il existe encore quelque part dans ce micmac de chair et d'écorce, des cordes vocales fonctionnelles faisait se dire à Damian que les miracles existaient.
Halle-fucking-lujah
« Tu dois... – Je dois rien du tout putain, tu veux que je fasse quoi ? T'es au plafond ! »
Pour les nuisibles à quatre pattes qui marchent au plafond, il y avait bien Baygon Jaune. Mais pas sûr que ce soit suffisant pour l'amas monstrueux qui bataillait là-haut. Et les savates pour décalquer les araignées ne fonctionneraient pas non plus ici.
Mais ça va. Il tente. Il tente en poussant le frigo pour essayer de le faire glisser jusque sous la zone de la baston monstrueuse, porte ouverte en se disant que ça suffirait peut-être.
Ou pas.
Putain, quelle idée de merde. Il en voulait à la terre entière. À Ashley et ses conneries. À lui. À cette conne au plafond. Et à sa putain de mutation qui justement, imitait la conne du plafond et hurlait des insanités dont il ne comprenait plus rien, parce qu'à bien y réfléchir il était sans doute à moitié en train de crever, à pisser le sang partout comme un con.
Merde. L'ironie c'est que c'est la saloperie symbiotique sous sa peau qui le maintenait en vie. Et que si elle continuait à devoir s'agiter à le soigner, elle serait bientôt à nouveau suffisamment étendue et puissante pour s'arracher à nouveau de sa chair pour créer une seconde monstruosité. Était-ce au moins réellement possible ?
« Hey heu... connasse ? J'vais tenter un truc... »
Ouais bah elle avait quand même essayé de transformer ses valseuses en purée mousseline. Alors il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il fasse preuve de beaucoup de bienveillance à son égard.
Il s'efforça de se concentrer un peu, prenant une grande, très grande inspiration pour canaliser à nouveau son pouvoir vers une autre cible: lui-même.
« Quand elle change, laisse-toi tomber avec elle, qu'on ait le temps de l'enfermer dans le frigo ! »
Un nouveau souffle. Il sentit le symbiote s'attaquer à la peur de quelqu'un d'autre, et libéra tout ce qu'il avait pour s'assurer que les choses fonctionnent. Sous son épiderme, il senti la chose s'agite, la satisfaction du symbiote phobique s'empara même partiellement de lui et c'est avec une grimace qu'il observa dans ses chairs, les dessins revenir tracer les contours du visage d'O'Malley Senior.
Stupeur en revanche ; Il ne ressentit pas la moindre terreur, et son regard glissa naturellement sur la seule personne ici qui partageait la même peur que lui. Ashley tituba et se retrouva assise au sol, à ramper sur les fesses pour fuir et se réfugier contre le mur en couinant de frayeur. En haut, les hurlements de la connasse-alternative se changèrent, redevinrent rauques et masculins tandis que la monstruosité qui effrayait Blondie se tordait et fondait à nouveau pour essayer de redevenir la source principale de peur de la gamine mortifiée et traumatisée.
« Maintenant putain ! Envoie-le dans ce putain de frigo ! Je t'en prie ! »
Et il ne plaisait pas le moins du monde. Son regard implorait réellement qu'elle agisse comme ça.
Jet de dés du démon.
(#) Ven 29 Déc - 10:06
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– Hey heu... connasse ? J'vais tenter un truc...
Qu’il tente son truc et qu’elle puisse respirer vivre exister ne plus juter son carmin sa sève qu’elle puisse revenir à un état naturel et ne plus gémir et hurler des douleurs qui lui contractent par spasmes le corps tout entier. Qu’il tente son truc et arrête de vomir ses conneries et pisser son rouge à lui remplir d’odeurs alléchantes et sitôt nauséabondes le pif.
– Quand elle change, laisse-toi tomber avec elle, qu'on ait le temps de l'enfermer dans le frigo !
Un ordre qu’elle assimile à demi dans le tourbillon de sensations qui lui cavalent de l’encéphale où se cognent ses quelques neurones restants à sa chair qui s’ouvre et se referme ; cherche à bouffer l’autre qui la bouffe.
La saloperie se métamorphose contre elle, reprend forme humaine. Se coule dans les traits et contours de l’homme-monstre détruisant les pensées et les sentiments de la gamine et de l’homme sous elle-eux. L’homme-monstre dégouline au sol avant qu’elle ne puisse lui planter racines et écorces dans les tripes. Dag dégringole d’épuisement sur le sol et s’abîme les membres contre le putain de frigo ouvert. Entend craquer son bras et plus largement son épaule. Pousse un soupir en rauquement. Sa silhouette se reforme trop lentement. Déjà l’Autre coule sa carcasse vers non pas l’Ours mais la fillette qui se recroqueville encore et toujours contre un pan de mur. Dag observe sans bouger. Dag respire et tout devient compliqué. Univers en lambeaux. Elle bat des paupières en radicelles, redécouvre vue brouillon horizon foutoir. Son monde est un ravage nu. Du béton pour habiller les murs plus trace de verdure. Ou seulement lui sortant des entrailles, lui crevant les rotules.
Ses doigts-tiges se cramponnent au bord du frigo ouvert. Son buste se tend. Le squelette grince, se ressoude. Bruits de succions et de crépitements. Dag se hisse, expire un grognement. Mollarde son jus et se traîne plus qu’elle ne marche en direction de la monstruosité étrangement humanoïde. Sourire sanglant lui ouvrant le minois en deux. Et elle se marre et elle craque et elle n’en peut plus et voudrait les démolir, tous, autant qu’ils sont. De la gosse au connard en passant par leur hantise commune. Qu’il ne reste plus qu’un amas de chair sanglante collé aux murs et au plafond et à terre. Un jet d’eau pour tout nettoyer. Ou une envie précipitée de déménager. Et est-ce que l’Ours reviendra terminer le travail ou la laissera-t-il en paix. La paranoïa lui mangeotte son restant de conscience.
– Est-ce que tu vas-
Elle crachote son ichor.
– Est-ce que tu vas revenir.
De son bedon dénudé, les lianes perforent et transcendent l’espace. Percent ce qui lui fait face. Longe de justesse les contours du gros con, ne lui entaille que peu la viande, s’enfonce dans la masse derrière. L’homme-monstre épinglé comme une mouche, enlisé dans le végétal chimérique avant d’atteindre l’enfant.
Dag s’approche de sa proie, et du putain de gros con chevelu entre eux. Se retrouve à moins d’un mètre de l’ours contre lequel ses excroissances glissent et sinuent.
– J’devrais-
Elle devrait tous les tuer.
Elle devrait le tuer, lui et éradiquer les résidus après.
Elle éclate de rire. Gorge déployée vers l’empyrée bétonné.
Un à-coup sec la ramène un peu plus contre l’homme qu’elle a saccagé, qui la nourrit en humectant sa substance de la sienne. Dag prend en force et se déforme toujours davantage. Se cramponne à l’autre saloperie derrière. Sylphide décomposée. Elle relâche l’Ours, se coule à son flanc et encage l’homme-monstre qu’elle balance à l’opposée de la gosse. La hantise valdingue à travers la cuisine, s’éclate la masse contre le mur, casse deux portes de placards, déforme l’évier sous son poids. Se redresse et se fait de nouveau défoncer contre le mur. Giclures rubescentes sur le ciment. Petit geyser écarlate récupéré par le siphon. Bras tirés autant que les jambes, à les lui arracher. Silhouette récupérée et traînée sur le sol. Dag envisage le démantibuler ; profite de cette faiblesse de pourtours humains et non plus fourbi d'elle-même.
– Enferme ta merde.
Râlement en parole. Voix gutturale. La glotte noyée.
Les excroissances végétales grouillent et s’enroulent et tirent la saloperie tentant de s’échapper. Vieillard à poil, saucissonné, maculant le béton et les dalles sur son derche mou et ridé. Tête fracassée contre le bord du frigo éventré. La silhouette est enfoncée dans la cavité froide et blanche.
Les genoux de Dag claquent sur le carrelage pété. Elle est épuisée. Ses appendices sanglantes compriment le vieux à le faire exploser comme une putain de tomate, se relâchent et rétractent telles des larves et vers de terre à l’approche de l'Ours.
- Wow
- Wowowowowo
(#) Mar 2 Jan - 18:30
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La Chose tombe, change. Et la seconde Chose, elle, donne l'impression d'essayer de redevenir quelque chose d'humanoïde. Blonde redevient un peu elle-même. Quoique Damian n'est pas vraiment sûr de savoir ce qui est le plus vrai.
Si Ça n'était pas en train de redevenir la version cauchemardesque d'O'Malley Senior, il aurait sûrement observé la transformation de la blonde en se retenant de dégueuler. Mais il jouera à Vomitron 3000 plus tard.
Quand elle s'approche, ses jambes à lui se dérobent. Le contact le dégoûte. Et il se passe quelque chose de plus étrange encore quand il sent un peu de ses forces disparaître et le Symbiote des horreurs qui vivote encore en lui n'a pas l'air non plus d'aimer ce qu'il se trame. Première fois la Marque Noire et son porteur se retrouvent autant en phase à bien y réfléchir.
Il se retrouve de toute manière beaucoup trop vite occupé à devoir essayer d'arrêter la Bête qui n'a plus qu'Ashley en tête.
Ash, qui ne bouge plus. Elle qui hurlait de frousse s'est totalement murée dans le silence à présence. Les yeux grand ouvert, presque ahurie. Pas de réaction. Rien. Pas même les yeux qui viendraient suivre par réflexe les mouvements les plus brusques. La Psychée et le physique totalement déconnectés l'un de l'autre.
Ashley n'est plus vraiment là, réfugiée dans sa propre tête, là où rien ne pourrait physiquement l'atteindre.
« Ouiiii... bien sûr que j'vais revenir. Il nous faut un second date.... »
Qu'il gromèle à sa question, sarcastique comme toujours. Nan mais sérieusement. Elle a l'impression qu'il a envie de revenir ici, dans la maison de l'horreur ?
Damian est habitué aux dégueulasseries. Et les décisions sensées sont rarement ses points forts. Mais remettre les pieds ici ? Ça a quand même peu de chance d'arriver.
« … sérieusement, j'te donne l'impression d'avoir envie de revenir, connasse ? »
Il aboie en venant essayer de se traîner jusqu'au frigo couché, ouvert, pour donner un coup de main à la Chose-Blonde qui bourrine pour faire rentrer les morceaux du vieux violeur déchiqueté dans le frigo. Et si les branches, ronces lianes et racines poussent, Damian lui y va à coup de talon pour aider à faire rentrer ce qui doit rentrer. Un genou par là, un bout de tête ici. Il en gueule de rage autant que de douleur, mitraille d'insultes l'univers tout entier et s'y reprend à plusieurs fois pour essayer de fermer la porte du frigo en se jetant dessus de tout son poids, qu'importe s'il brisait une branche-bras, broyait une liane doigts ou défonçait une tête phobique.
Bientôt, il se retrouvait à genou sur la porte fermée, à rebondir quand les coups donnés par la créature enfermée soulevaient un peu soulevaient le tout et manquaient de le désarçonner. Il faut dire que le sang rendait le tout excessivement glissant, aussi. Et que le sarcophage improvisé, blanc immaculé initialement, était maintenant souillé d’hémoglobine.
« Contrôle ta putain de mutation, ça me fait dérailler. »
Qu'il ajoute à nouveau, histoire de lui reprocher l'absence totale de contrôle qu'il avait sur ses propres pouvoirs. Il savait que les choses venaient d'elle. Qu'elle avait cette manie d'être... entêtante. Et clairement pas dans le bon sens du terme. Utiliser son pouvoir surtout pour foutre la trouille était presque aussi facile pour lui que de toucher le bout de son nez avec son doigt ou retenir son souffle. Mais en présence de Blondie ? Un chaos absolu.
« Trouve un moyen de bloquer cette saloperie de porte, Trésor. »
Il siffle, et manque de se vautrer quand une nouvelle secousse le fait faire un petit bond qu'il ne manque de se vautrer complètement quand sa main ointe de sang glisse sur la parois dans un "scouuuiik" parfaitement ridicule.
« Parce que j'te cache pas que mon projet du moment c'est de te le remettre sur le coin du museau et de me barrer d'ici en emportant ma frangine. »
Mais il est beau joueur évidemment. Et sans doute aussi qu'il n'est pas sûr d'être capable de convenablement réutiliser son pouvoir. Alors si cette saloperie dans le frigo se fixe pour projet de le laminer lui... il préfère qu'elle ait trouvé une raison pour le bloquer définitivement à l'intérieur avant que ça n'arrive. Question de bon sens...
« Tu m'aides ? Ou j'dois vraiment essayer d'en remettre une couche ? »
Essayer étant ici la clé du propos. Les chances pour qu'Ashley reprenne une autre salve phobique en pleine gueule et se retrouve à convulser dans ses propres fluides n'étant pas si improbable que ça. Et avec Blondie, l'horreur dont les organes lui avaient donnés l'impression de se transformer en liane et de déchiqueter son corps depuis l'intérieur pour s'étendre et massacrer son double et les sucs sanguins toxiques qu'elle avait foutu partout... Damian savait qu'utiliser sa saloperie de déchirure maintenant reviendrait à jouer à la roulette russe phobique. Au choix, il préférait s'abstenir et finir ça comme ça. Tout le monde en avait chié comme pas possible. Pas de vrai gagnant. Que des perdants ( surtout Ashley ). Et surtout pas de match retour en prévision.
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