Bijou de famille égaré

17/07/2023

Bonjour monsieur, Leila Burroughs ça vous dit encore quelque chose ? Parce qu’en fait faut pas croire, elle vous a jamais vraiment oublié, elle assumait juste pas de se l’être un peu trop joué pour vos beaux yeux. Mais bon c’est pas la mort, puis vous avez toujours été un chic type – je le sais, moi, qu’elle aurait mieux fait de vous donner une chance de lui pardonner. Bref, si je vous dis tout ça, après toutes ces années, c’est parce que je suis sa fille et j’ai de très bonnes raisons de penser que vous êtes mon père.

Voilà plus ou moins, dans les grandes lignes, la bombe j’étais prête à lâcher sur l’héritier de la famille Revere – alors ouais j’aurais pu me la jouer plus subtile, tourner autour du pot, chercher à me faire engager comme domestique comme dans les dramas les moins inspirés des plateformes de streaming bon marché, mais tout ça c’était long et chiant, et en vrai j’en avais juste ras la casquette des faux semblants. Pourquoi se fatiguer à bâtir un beau mensonge, quand la vérité nue claquait si bien au vent ? C’était ma bannière, ma fierté, ma réservation pour une place au soleil, et j’attendais juste le bon moment pour la déployer aux yeux de tous.

Comme le moment où je rencontrerais enfin Lucian Revere. Je m’étais fait plein de films, avec toutes les variantes différentes de l’aborder, mais à mesure que le temps passait, que je galérais à balle à provoquer le destin, j’avoue que le discours rêvé se faisait de plus en plus simple et droit au but. Faudrait pas lui donner une occasion de s’échapper ou (pire !) d’appeler la police pour stalkage intempestif – au passage, ç’avait bien failli m’arriver à forcer de tourner en rond devant la bijouterie en espérant le voir passer devant, heureusement que la vendeuse a eu le cran de venir me dire en face à quel point ça craignait, genre qu’on aurait dit que je préparais un casse.

Voilà donc le nœud du problème : c’était pas le genre de gars à se balader dans la rue, et quand il faisait une apparition publique il se déplaçait en voiture personnelle (avec chauffeur s’il vous plaît !) pour se barricader dans le genre de carré VIP qui est gardé par des gorilles désespérément dépourvus d’empathie, même pour les demoiselles qui égarent leur carton d’invitation. Je n’étais plus très loin, pourtant, je le savais, mais qu’est-ce que c’était frustrant à la longue.

La patience ç’a jamais été mon fort (j’avoue !), alors si je pouvais m’improviser des raccourcis sur le chemin j’allais pas m’en priver. Je crois que mon cœur a raté un battement quand j’ai aperçu le nom de Revere sur une annonce de l’hôtel : « D. Revere » (et deux autres illustres inconnus, mais eux on s’en fout) invitaient chaleureusement petits et grands au vernissage de leur exposition temporaire dans une salle de l’Hyperion. Genre pas besoin d’invitation ni rien, fallait juste confirmer à l’avance ta présence par e-mail pour partager le verre de l’amitié avec les artistes ! autant dire que j’ai juste sauté sur mon téléphone pour réserver ma place et écumer les boutiques en ligne à la recherche de la tenue idéale pour le grand jour.

Pour amadouer la bête j’ai finalement choisi de faire simple, avec un tailleur professionnel sobre et élégant pour me fondre dans la jungle des beaux costumes, de petites talonnettes pour pouvoir observer de plus loin, et quelques épingles à cheveu pour me dégager le visage, histoire que le principal intéressé puisse constater par lui-même le petit air de famille que je partage avec mes géniteurs respectifs. Pour les bijoux sincèrement j’ai hésité, sans doute même un peu trop longtemps, mais franchement quand on avait vu les merveilles en vitrine chez Revere, la cacaille des boutiques affiliées à Icarus criait désespérément misère. Je préférais encore garder le cou à nu plutôt que de risquer le mauvais goût, surtout un jour comme celui-ci.

J’ai regardé avec une certaine satisfaction l’hôtesse à l’entrée barrer le nom de Burroughs sur sa liste. Armée du verre de mousseux qu’elle m’a tendu dans la foulée, j’étais fin prête à lancer mon premier vrai assaut contre la forteresse dorée des Revere. À l’assaut ! Pas de quartier ! mais d’abord un petit détour par ce plateau de verrines débordantes de jolies couleurs qui ont juste l’air délicieuses.

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WS

17/07/2023

C'était une grosse soirée pour la famille, son père à Shangai n'étant pas disponible et son grand-père lui à Paris, elle était ce soir le visage de la grande marque de joaillerie Revere. Habillée d'un très classique tailleur blanc, parré d'une partie des bijoux de la marque et les cheveux relâchée elle patientait derrière son étal une coupe de champagne à la main pour se donner du courage. Daiaine était une mondaine, mais les questions des naïfs badauds Monsieur et Madame tout le monde pouvait l'ennuyer un peu voir clairement la saouler en moins polie si cela durait trop longtemps. Heureusement, l'exposition était dans un hôtel aux couleurs au moins réconfortante c'était déjà là. Plus qu'une minute avant que la salle mise à disposition ouvre officiellement, elle tendit sa coupe de champagne vide à un membre du personnel et fixa ses collègues, la plupart la fixèrent avec un air compatissant, certain l'ignorèrent et un homme lui fit un clin d'œil aguicheur, elle détourna immédiatement le regard et la foule commença à entrer.

Tellement de gens, beaucoup étaient trop timides et fixaient uniquement les bijoux lisant les textes explicatifs avec calme et elle les adoraient pour cela. Certain malotru discutait avec leurs invités exprimant des avis méprisants sur ce qu'ils voyaient. Elle en avait peu comparé à d'autres, mais elle avait une envie folle de les moucher, elle était là et en plus, il racontait absolument n'importe quoi. Elle fixa rapidement sa montre, 10 minutes à peine s'étaient écoulées et elle en avait pour 4 heures. Une petite fille toute mignonne lui posa une question sur une pierre ce qui fit fondre un peu son cœur de femme affairée. Tranquillement, elle commença à lui expliquer et était prête à répondre à autant de questions nécessaires, car pour le moment elle ne voyait personne de plus intéressant en vue.

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17/07/2023

La bonne nouvelle c’est qu’il y avait bien un Revere dans la salle – la mauvaise, c’est que c’était pas mon père. Je dirais bien que j’étais déçue, mais… non en vrai j’étais vraiment déçue, mais je m’y attendais un peu : c’était pas le bonne initiale sur l’affiche, après bon j’avais quand même espéré qu’il vienne pour soutenir son proche, ç’aurait été tellement plus simple. À la place y’avait sa fille, la même que dans l’article que j’avais trouvé, une Asiatique filiforme qui m’intimidait un peu avec son beau tailleur blanc et son sourire de façade. D’accord j’avais dit que cette fois c’était la bonne, que je ferais pas de quartier, mais j’avais quand même le droit d’avoir le trac ! C’était pas tous les jours qu’on se présentait à une famille qui savait même pas qu’on existait. En plus c’était même pas la personne que je cherchais, elle était probablement même pas née quand Maman s’était barrée sans rien dire.

J’étais vraiment pas loin de me dégonfler pour ce soir, puis là y’avait cette petite fille qu’est sortie de nulle-part pour l’interpeler, la bouche en cœur, et son visage s’est comme métamorphosé. Elle rayonnait ! c’était beau de voir une dame comme ça, si bien habillée, se mettre à la hauteur d’une enfant pour partager sa passion. J’avais envie d’être à sa place (de la petite, pas de la grande), de pouvoir poser une petite question en toute innocence et de recevoir de la bienveillance en échange. Elle avait l’air plutôt gentille finalement, derrière son air sévère. Peut-être qu’elle pourrait accueillir une demi-sœur de la même façon que cette petite fille ? Oh la vache, voilà que mon cœur s’emballait ! fallait que je me calme, mais en même temps… si je me lançais pas maintenant, j’avais peur que le courage me manque à nouveau.

Alors je me suis rapprochée, plus timidement que je l’aurais cru mais ouais, au moins je me lançais. Ou je me lançais pas ? La petite avait reçu sa réponse et en reposait immédiatement une autre, et moi j’étais restée un instant de trop à sourire béatement au spectacle. Merde, je crois qu’elles m’ont vue ! de spontané mon sourire se faisait plus crispé, mais je pouvais plus trop reculer (sous peine de passer pour la relou du jour) alors autant foncer :

« Vous expliquez super bien les choses, j’improvisais, en toute sincérité il fallait l’admettre. J’aurais bien aimé avoir un professeur comme vous. Vous travaillez souvent avec les enfants ? »

C’était encore la conversation la moins bizarre qui me venait à l’esprit, c’était peut-être vachement hors-sujet pour ce que j’avais à lui dire mais… peut-être que ça pouvait m’aider à la voir comme un être humain, et pas une tour d’ivoire inaccessible ?

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17/07/2023

Daiane s'était mise au niveau de l'enfant pour expliquer, même si cela n'était pas la position la plus confortable avec ses escarpins. C'était le mieux à faire, elle ne détestait pas ce genre d'évènement, mais cela dépendait de la cible visée. Ici beaucoup de vieux riches venu faire flamber leur portefeuille, et si elle adorait expliquer son métier elle n'avait aucune passion à jouer à la vendeuse. Expliquant avec des mots simples sans infantiliser la petite (elle se rappelait à quel point elle haïssait cela enfant) elle n'entendut pas arriver Amber et eu un léger sursaut quasi imperceptible quand elle entendit sa voix. Elle se redressa et lissa un peu ses vêtements par réflexe, son regard détailla un peu son interlocutrice, une petite brune bien jeune qu'elle n'avait jamais vu. Vu son ton et la façon dont elle la fixait ce n'était pas une tentative de drague, mais bien une question honnête. Elle savait décrypter ce genre de chose. Un instant elle fut confuse sur l'ordre des choses à faire, puis elle se décida et offrit un magazine de sa marque à la petite fille.

- Regarde ça tu me diras lequel tu préffères et je t'expliquerais comment il a été fait si tu le souhaites. Elle tourna de nouveau son attention vers la brune. Pas vraiment, ma seule expérience viens de mon petit frère et mes petits cousins, jamais fait de baby sitting, j'ai commencé à travailler à 16 ans. Merci pour le compliment. J'espère continuer dans la même voie si un jour j'ai les miens...

Elle n'avait jamais rencontré personne avec qui cela vaille le coup, mais elle avait toujours pensé comme pour ses parents à fonder un jour un foyer.

- Daiane Revere, comment puis-je vous aider? Besoin d'une explication également à propos de la fabrication de bijou je devrais pouvoir gérer deux élèves à la fois, plaisanta-t-elle. Ou besoin de conseil pour choisir un bijou pour vous ou un être cher?

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17/07/2023

Un petit frère, des petits cousins ? je buvais ses paroles comme du petit lait, c’était tellement incroyable d’en apprendre autant sur ma nouvelle famille, juste comme ça, en discutant avec elle. Allais-je pouvoir les rencontrer bientôt, eux aussi ? Est-ce qu’ils étaient aussi sympas qu’elle ? Merde, j’étais de nouveau en train de rêvasser, concentre-toi Amber ! Ça arrangeait pas mes affaires mais elle était pas là pour parler de sa vie, alors cette jolie parenthèse qui me mettait des étoiles dans les yeux s’est refermée aussi vite qu’elle s’était ouverte. Elle était de nouveau toute sérieuse, toute professionnelle, et même si elle me proposait avec humour de devenir sa deuxième élève du jour je voyais bien qu’elle n’avait pas le même regard attendri que pour la petite fille. La distance me faisait un peu mal, mais bon je pouvais pas vraiment lui en vouloir. C’était moi qui venais lui parler, pas l’inverse.

« J’adorerais, j’ai répondu avec un enthousiasme qui faisait ressortir mon accent du Sud, et à nouveau j’étais sincère, de toute façon je savais pas mentir, enfin en tout cas pas très bien. Après je vous avoue, je suis venue ici dans l’idée de discuter bijouterie, en tout cas pas à l’origine – c’est sans doute un tort parce que quand c’est vous qui en parlez ça a l’air super passionnant, mais… ce serait juste pas très correct de ma part de vous faire parler alors que je suis pas bien concentrée là-dessus parce que j’ai autre chose en tête, vous êtes d’accord ? Ça ne vous dérange pas si j’entre directement dans le vif du sujet, sans chichi ni détour ? »

C’était un peu culotté, mais d’un autre côté ouais, ç’avait l’air d’une chouette fille, c’était pas correct de faire amie-amie mode soirée mondaine alors que j’étais juste obsédée par l’idée que c’était ma sœur et que je mourrais d’envie de la connaître en tant que personne. C’était un coup à en sortir super déçue si elle devait partir d’un coup sans me laisser le temps d’aborder le sujet, et elle était encore capable de m’en vouloir de pas avoir annoncé plus tôt qui j’étais. Alors dès qu’elle a hoché la tête pour marquer son accord j’ai sauté dessus :

« Je m’appelle Amber Burroughs, je suis la fille de Leila Burroughs, je me suis finalement présentée en lui tendant la main, le visage rayonnant et les yeux pleins d’espoir. Ma maman était une bonne amie de votre père quand ils étaient jeunes. (J’ai baissé le ton pour lui confier à elle seule,) Et… sans entrer dans les détails, j’ai de bonnes raisons de penser que votre père est aussi le mien. »

Aïe. Ça y était, je l’ai dit. Plus aucun retour en arrière n’était possible. Oh le stress !

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17/07/2023

C’était une journée sensée être normale, même un peu barbante, Daiane ne savait pas ce qui l’attendait en offrant son sourire et son écoute à cette petite brune. Oui elle était petite en tout cas plus qu’elle. Elle n’était pas géante mais un peu au dessus de la moyenne. La femme en face semblait enthousiaste, c’était une surprise elle qui pensait vraiment que la journée allait être longue, c’était peut-être mieux partie que prévue. La suite la fit hausser un sourcil un peu surprise. Finalement elle était peut-être bien là pour la draguer. Elle prenait des détours mais elle semblait avoir quelque chose d’important à lui dire. Ce n’était peut-être pas une tentative de drague maladroite, peut-être qu’elle cherchait un job, peut-être une place comme apprentie elle semblait assez jeune pour cela. Cela semblait tout de même beaucoup de parlotte, mais peut-être était-elle culottée, mais nerveuse, ce n’était pas non plus un combo totalement impossible. En tout cas cela l’intriguait assez pour qu’elle reste suspendue à ses lèvres sans l’interrompre. Alors quand elle lui demanda si elle pouvait y aller franco, elle opina tout simplement autant par curiosité que par politesse. La jeune femme se présenta en tendant sa main que Daiane prit et serra rapidement.

- Enchantée, répondit-elle,

La jeune femme ne s’arrêta pas là, elle déclina l’identité de sa mère, comme si cela devait provoquer un déclic en elle, mais non rien de rien, elle avait pourtant une excellente mémoire des noms, talents utile pour nouer des contacts, Ses yeux scrutèrent rapidement les habits de la jeune femme, de qualité plutôt moyenne tandis que la jeune femme précisait que sa mère avait été une amie de son père. Le duo avait du faire leurs études ensembles, cela lui vint directement à l’esprit, mais cela n’expliquait toujours pas les précautions, mais rapidement la révélation tomba.

- Je…

Ce premier mot lui avait échappé, le premier mot qu’elle utilisait quand elle était face à une cliente mécontente pour s’expliquer. Mais là ce n’était pas à elle de s’expliquer. Elle semblait jeune, mais Dorian semblait également jeune, c’était donc terriblement difficile de deviner son âge. Son père et sa mère s’étaient mariés très rapidement après s’être finalement avoués leur sentiments respectifs, l’histoire avait été suffisamment racontée pour qu’elle en sache tout les détails. Elle n’allait pas traiter la femme de menteuse, elle ne pensait pas qu’elle mentait en tout cas pas consciemment. Avec les tests adn aujourd’hui de fausse accusations étaient facilement balayées. Il fallait qu’elle parle à son père, mais elle devait aussi répondre à cette femme. L’idée d’une tromperie ne lui frôla même pas l’esprit, elle aimait trop son père, il était son héros, elle avait confiance en lui.

- Pardonnez-moi… tenta-t-elle de gagner tout en cherchant des traits communs avec son paternel, les yeux bleus pour sûre, son père avait les cheveux plus clairs. J’imagine que vous n’avez pas trouver d’autre façon d’entrer en contact avec lui. Logique son père avait un agenda presque aussi chargé qu’un président d’un petit état. Soliman, elle interpellait son assistant parce que bien sûre elle n’avait pas monté son petit stand toute seule, ce n’était pas dans ses attributs, pouvez-vous gérer le stand seul et appelez quelqu’un en renfort pour vous soutenir j’ai un nouveau programme pour la journée. Madame Burroughs et si nous allions discuter dans un endroit un peu moins animé. L'hôtel possède un café. Mais par simple curiosité puis-je vous demander quel est votre âge?

Oui elle avait confiance à son père, mais en même temps elle devait savoir, elle devait être sûre. Son ton était doux et polie, car si elle devait se fâcher contre quelqu’un ce ne serait pas contre elle. Du bras elle indiquait un chemin à suivre espérant qu’elle la suive sans poser trop de problème. Elle n’avait pas envie que des rumeurs non vérifiés entache le nom de son père.

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17/07/2023

Bon ben, on dirait que je lui en ai bouché un coin… d’un autre côté il y avait pas trente-six mille façons de le dire, et il fallait bien le dire tôt ou tard, alors voilà, je l’avais dit, pas de la façon la plus finaude mais au moins c’était dit. Ça me foutait pas moins les boules de la voir me dévisager à la dérobée, comme si elle cherchait des indices dans le pli du menton – mais sincèrement, au point où j’en étais, je voulais bien lui filer mon empreinte dentaire si ça pouvait l’aider à prendre au sérieux mon histoire à la con, alors je serrais les dents et je me pinçais les lèvres, pleine d’espoir.

Fatalement, mon cœur il était juste au bord de l’explosion quand je l’ai vue admettre du bout des lèvres que j’avais sans doute pas trop eu le choix. Oui c’était ça ! C’était tout à fait ça, elle avait tout compris. C’était tellement plus simple avec des gens compréhensifs, ma sœur était définitivement une bonne personne, pas aussi hautaine qu’on pourrait le croire en la regardant comme ça, de loin. J’avais d’ailleurs bien aimé sa poignée de main, très franche, pleine de confiance.

« J’ai eu vingt-trois ans cette année, je lui ai répondu alors qu’elle m’invitait à la suivre discuter de nos histoires de famille dans un cadre plus convivial. Merci beaucoup, je sais bien que c’est soudain mais vous avez tout compris, ça fait plusieurs semaines que je galère à entrer en contact avec vous, mais j’ai juste réussi à faire peur à une de vos vendeuses… enfin bref, désolé, mais surtout merci. Vous êtes pas forcément la première personne à qui je voulais en parler (vous devez vous en douter), mais je suis contente de pouvoir enfin en parler. Du peu que je vous ai vue vous avez l’air de quelqu’un de bien. »

J’avais plein de choses à lui dire, je crevais d’envie de lui avouer à quel point je souhaitais mieux la connaître, à quel point je souhaitais rencontrer son petit frère et ses cousins… et son père, oh putain oui notre père qui avait l’air si attentionné dans mes visions. Par contre là ça faisait beaucoup et je voulais pas non plus l’étouffer sous mon enthousiasme, alors je me suis limitée à un sourire rayonnant pour l’encourager à continuer son interrogatoire. J’étais prête à répondre comme je le pouvais à toute question légitime, mais je pouvais pas m’empêcher d’espérer qu’en retour elle me réserverait un accueil chaleureux au sein de sa famille.

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17/07/2023

Décrire son état d’esprit était vraiment étrange. Daiaine était tiraillée entre sa volonté de bien agir et ses émotions bien plus agitées. Elle devait se battre pour garder le contrôle, elle n’avait pas à proprement parler de mauvais sentiments, mais elle aurait préféré de loin à ne pas avoir à gérer elle-même cette situation. C’était le problème de son père, mais elle n’avait pas le choix que de faire avec pour le moment, elle aurait extrêmement malpolie et froide de juste lui refiler le contact de son père. Si cette personne se révélait vraiment être sa sœur d’adoption, il serait bien triste de débuter leur relation ainsi. Quand elle lui annonça son âge elle lâcha sans se rendre compte un petit soupir de soulagement.

- Mon petit frère a juste un an de moins que vous, il vient d’avoir ses 22 ans, prévoyant ses réaction elle enchaîna se voulant rassurante, je ne suis que la fille adoptive de mon père ne vous inquiétez pas, c’est pour ça que je suis plus âgée. Je n’ai jamais connu mon père biologique, mais je m’en fiche. Lucian est mon seul père, cela sonnait un peu possessive elle regretta, mais c’était trop tard donc elle continua. Nous voici arrivée je vous invite.

L’endroit était luxueux, elle ne connaissait les moyens financiers de sa potentielle sœur alors elle prenait les devants encore une fois. Elle avait l’habitude de mener le bal dans toute sorte de circonstance, alors malgré qu’elles soient extraordinairement bizarre elle trouvait qu’elle ne s’en sortait pas si mal. Un serveur vint les accueillir. Elle sortit de son sac un beau billet qu’elle glissa discrètement tout en exigeant une bonne table tranquille. Elle fut menée à un endroit probablement prévu pour les tourtereaux aux poches bien pleine, c’était parfait une table de deux personnes très jolie, près d’une fenêtre donnant sur le jardin intérieur de l’établissement. Ravissant. Elle n’avait pas envie de risquer d’être dérangée par une conversation emballée ou des enfants fatigués. Elle s’installa et attrapa la carte que lui tendait le serveur. Ils en avaient des cafés différent une agréable surprise, elle irait pour la recommandation du personnel, elle avait plus important à penser.

- Dès que j’ai rencontré mon père j’ai souhaité qu’il soit mon papa et encore aujourd’hui c’est un homme charmant, j’imagine sans mal qu’il ait pu être un bourreau des cœurs. Je suis désolée de vous le demander aussi abruptement, mais pourquoi ne venir que maintenant?

Elle n’avait jamais cherché une seule seconde à chercher son vrai père alors cela l’intriguait un peu, mais peut-être qu’Amber elle n’avait pas eut de figure paternel pour le remplacer. Peut-être que sa mère n’avait rien voulu dire, il pouvait y avoir un million d’explication et c’était la question la moins niaise et bizarre qu’elle avait à l’esprit pour le moment.

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17/07/2023

Seulement un an de moins que moi ? J’avais beau savoir que ça devrait pas m’impacter, que c’était de bonne guerre pour s’être barrée sauvagement sans rien dire, mais je pouvais pas m’empêcher de me sentir un peu blessée que Maman se soit fait remplacer si vite dans le cœur de son amoureux. Ils avaient l’air tellement fous l’un de l’autre… S’il n’y avait pas eu cette autre femme, Maman aurait-elle eu moins de remord à revenir me présenter à lui ? Peut-être, mais elle avait passé son tour et n’avait plus osé jouer la briseuse de ménage. Quand je voyais la famille toute mignonne qu’ils avaient formé je pouvais plus vraiment lui en vouloir, fallait pas se voiler la face elle aurait juste foutu la merde avec ses gros sabots et ses crises de mythomanie. Peut-être même que moi aussi je l’aurais juste fermée, si j’avais eu quelqu’un d’autre pour me soutenir après la mort de Maman, mais ç’avait jamais été trop sa priorité de me chercher un beau-père ou une belle-mère attentionnée. Alors ouais, j’en avais cruellement quelque chose à foutre de connaître mon père biologique, surtout quand on arrêtait pas de me vanter sa générosité.

Au moins le café adoucissait un peu la descente de mon putain d’ascenseur émotionnel. J’avais jamais été dans cette alcôve, mais elle était super mignonne, il y avait quelque chose d’apaisant dans la vue de la cour intérieure baignée de soleil. J’irais bien décompresser là-bas, quand ce serait fini, mais là maintenant j’étais loin du compte. Comment expliquer ?

« Ma maman a toujours eu un gros problème avec le fait d’être honnête, j’ai décidé de simplifier. Pas sur ses sentiments envers votre papa, hein, mais sur à peu près tout le reste c’était que du pipeau : elle en jouait vachement bien, mais elle se la jouait trop. Un moment elle a eu honte, elle a flippé que ça se sache, du coup elle s’est juste barrée sans rien dire et elle m’a fait avaler des couleuvres pour pas que je pose trop de questions. (J’ai soupiré, j’avais l’illusion qu’à moi au moins elle disait tout, mais je me rendais compte maintenant que c’était de la douce naïveté.) Elle est décédée en juillet. (J’ai brusquement baissé les yeux vers la carte des boissons parce que je sentais ma vue se brouiller, j’avais toujours pas digéré la nouvelle.) Ce serait trop compliqué de vous expliquer comment, mais j’ai finalement appris ce qui s’était passé – que j’avais un papa quelque part et que Maman avait tout fait pour qu’on sache rien l’un de l’autre. Elle avait ses raisons, j’ai les miennes. J’ai vraiment, vraiment envie de le rencontrer. »

… et qu’il me soutienne, mais sincèrement de ce qu’on me racontait de lui j’avais aucun doute là-dessus, que c’était un super papa. Il n’allait pas me laisser dans la merde, non ?

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17/07/2023

Les deux jeunes femmes étaient maintenant à l'abri d'être interrompues. Daiane ne prenait pas entièrement conscience de ses mots, après tout elle était la finaliste, la grande gagnante, elle avait son père et elle ne pouvait se douter du vide paternel qu'avais subi son interlocutrice, il n'était pas même pas son père biologique et l'avait pourtant accepté. L'asiatique engagea la conversation, l'une d'entre elle devait bien débuter. Attentivement, elle écouta son interlocutrice, cela semblait une histoire bien compliqué. Malgré son allure posée et décontractée, son cerveau s'agitait à tout à l'heure pour trouver une réponse adéquate la plus parfaite possible. Une histoire de mensonge, Daiane se demanda à quel sujet, mais ce n'était pas le moment d'interrompre sa potentielle sœur adoptive. Visiblement, sa mère n'avait pas que menti à son père, mais à sa fille également. Sa mère avait dû lui mentir aussi de mémoire, elle ne se souvenait pas d'être questionné sur son père, mais cela avait du arriver, forcément, elle n'était pas différente des autres enfants. La fin lui serra le coeur, elle avait envisagé rapidement cette possibilité, mais maintenant elle était confirmée. Aucun autre père ne semblait faire partie du tableau et c'est la première fois qu'elle comprit qu'elle allait devoir partager le sien. Même si elle était adulte et se considérait comme mature, l'idée ne lui était pas complètement agréable. Elle semblait tellement pressée de le rencontrer et elle n'était personne pour l'empêcher. D'un seul coup, elle devenait l'enfant sans lien de sang. La joaillière se reprit cependant vite, elle répondit aux sollicitudes de sa "sœur" avec un sourire polie, mais teinté d'une légère mélancolie quasi-imperceptible pour ceux ne la connaissant pas.

- Nous pouvons aller le voir tout de suite, il doit être en réunion par visio avec Shangaï, mais cela ne devrait pas tarder à finir. Ou sinon je peux vous transmettre ses coordonnées, si vous souhaitez plus d'intimité, vous avez sûrement un tas de chose à raconter

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17/07/2023

Oh mon dieu, elle était trop géniale ! Genre je pouvais le voir, là, tout de suite, maintenant ? Sans prévenir, au sortir d’un appel professionnel important ? Je n’en espérais pas tant, c’était presque trop beau pour être vrai, j’avais juste envie de la prendre dans les bras et de la serrer très fort mais j’étais pas sûre que ce soit trop approprié alors… waouh quand même, j’avais vraiment la meilleure sœur du monde alors j’allais pas me priver de le lui faire comprendre :

« Oh merci Daiane, ce serait parfait, je me suis enthousiasmée, le visage rayonnant. Votre présence ne me dérange pas, c’est même sans doute un peu le contraire, vous en faites pas j’ai rien à lui dire que vous auriez pas le droit d’entendre. (Prise dans mon élan j’ai lâché la hanse de ma tasse pour poser ma main sur la sienne,) Merci de m’accueillir comme un membre de la famille. Je sais que c’est super bizarre comme situation, mais ça veut dire beaucoup pour moi. »

Genre, la fin de plein d’années de galère et d’instabilité, dans une jolie famille pleine aux as (pour de vrai) – que pouvait-on rêver de mieux ?

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17/07/2023

Bien sûr pour la fille chérie de Lucian Revere le rencontrer à n'importe quel moment n'était pas impossible. Elle n'était pas aveugle, elle avait toujours été un peu la petite préférée même s'il n'avait aucun lien de sang et quelque part cela la rassurait devant cette nouvelle concurrence féminine. Daiane était une bonne personne, elle était une personne sociable et appréciée, mais finalement elle n'était intime qu'avec une poignée et son père faisait partie de cette poignée. Ils s'étaient trouvés, lui aussi était son chouchou, il était extravertie et compensait sa nature introvertie secrète. Elle souria à sa possible sœur tout allait bien se passer, si elle était vraiment sa soeur se serait juste une membre de plus l'argent ne manquait pas. Elle cela ne la dérangeait pas, son père penserait probablement de même, elle était plus inquiète pour sa mère qu'elle soupçonnait d'avoir secrètement aimé son père plus longtemps que leur officielle relation. Une introvertie aussi, elle avait mis du temps à prendre son courage à deux mains. Son frère? Elle n'avait aucune fucking idée de sa réaction, ses grands-parents un peu pareils, son grand-père était un peu élitiste parfois.

- Très bien, répondit t'elle rapidement tout en sortant son téléphone.

Elle était rassurée d'assister à l'échange, mais le reste des compliments la perturbèrent, elle faisait au mieux pour la situation, mais elle ne sentait pas si chaleureuse. Elle appela son père et sa voix rauque et chaude l'appelant son ange lui répondit. Sa voix à elle se fit sérieuse, même s'il y avait un léger grelottement.

- Dad, j'ai besoin de te voir tout de suite c'est urgent. Tu crois que tu peux trouver une excuse pour t'éclipser de ta visio avec nos amis de Shangai?
- Si tu me dis que c'est sérieux, je te crois je serais dispo dans une demi-heure. J'envoie un employé en renfort à l'expo.
- Merci papa. Elle raccrocha elle était ainsi au téléphone courte efficace, elle se tourna vers Amber. Je crois qu'on ne va pas manger ici. Prenons le taxi se sera plus rapide que t'appeler mon chauffeur qui ne m'attend pas. Ne vous inquiétez pas le serveur ne nous en voudra vu le billet que je lui ai glissé, fit-elle avec un sourire qui encore une fois se voulait rassurant.

Amber avait probablement entendu des bribes de réponse de son père ou peut-être tout cela dépendait à quel point son ouïe était fine. Elle entraîna Amber, héla un taxi et elles entrèrent dedans. Elle se tourna vers Amber.

- Avez-vous des questions? Je pense que le temps que nous arrivons mon père se sera libéré.

Le silence lui allait aussi, mais si Amber avait des questions elle y répondrait du mieux qu'elle pourrait. À sa place elle serait morte de nervosité, alors si elle pouvait aider.

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17/07/2023

C’était donc vrai, il allait pouvoir se libérer pour nous ? J’avais un sourire jusqu’aux oreilles qui ne voulait plus se déclipser, j’étais trop, trop contente que ça se passe si bien. L’appel a été très court (j’ai à peine eu le temps de percevoir sa voix), mais apparemment on allait bientôt se retrouver tous les trois en face-à-face – waouh ! On a abandonné juste comme ça nos cafés à moitié entamés pour sortir de l’hôtel et sauter dans le premier taxi. C’était limite trop rapide, j’avais même pas eu le temps de demander si je devais reprendre mes affaires et faire savoir à l’hôtel que je libérais la chambre.

« Où est-ce qu’on va ? Chez vous, je suppose ? j’ai demandé directement puisqu’elle me le proposait, parce que oui pour le coup des questions j’en avais des tonnes, c’était que j’avais vingt-trois putain d’années à rattraper avec eux : D’ailleurs c’est chouette comme coin ? Ça fait longtemps que vous y habitez ? »

Mes yeux brillaient de curiosité, j’avais trop hâte de découvrir ma nouvelle maison. Après si c’était pas là qu’on allait c’était bien aussi, j’avais trop hâte de découvrir ma nouvelle vie tout court, avec tous les lieux importants pour la famille Revere.

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Your face, my thane, is as a book where men
May read strange matters. To beguile the time,
Look like the time — bear welcome in your eye,
Your hand, your tongue. Look like the innocent flower,
But be the serpent under't.
WS

17/07/2023

Maintenant qu'elle était dans ce taxi relativement plus proche, elle ne pouvait s'empêcher de l'examiner un peu plus tandis que son interlocutrice posait ses questions. Son père avait les cheveux blond foncé, mais elle n'avait aucune idée de à quoi ressemblait sa mère. Dorian avait hérité des cheveux noirs de sa mère sans rien prendre de la blondeur de son père. Son esprit était dispersé. Elle mit un laps de temps un peu trop long avant de répondre à Amber.

- Non, on ne va pas chez moi, ni chez mon père, il était à son bureau, désolée, elle fait une pause cherchant à comment répondre à la suite, elle a soudainement envie de plus s'ouvrir, elle est curieuse de voir comment sa peut-être sœur répondra à sa sincérité. Je n'ai plus habité chez mes parents depuis que j'ai 18 ans, ca fait donc 10 ans, nous avons des goûts décoratifs assez différents, elle a un léger sourire amusé. Chez mon père c'est très grand, pas trop vide cependant, une décoration moderne avec quelques pièces anciennes notre famille est vieille. J'aime quand il y a plus de couleurs. J'aime aussi avoir mon atelier chez moi, mon père déteste ça, il dit qu'il faut séparer boulot et repos. Mon boulot c'est ma passion, donc ce n'est pas aussi facile que ça, je suis très chanceuse. Vous avez un rêve dans votre vie?

Daiane a réfléchi à comment poser sa question, elle avait hésité avec vous travaillez dans quoi, mais si elle n'a pas d'emploi ou était en étude elle allait se sentir bête de risquer de la mettre mal à l'aise. C'est une bien meilleure question.

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17/07/2023

Ah bah oui, ça tombait sous le sens : bien sûr qu’il devait être au bureau, vu qu’on l’interrompait dans sa journée de boulot. Je me sentais un peu bête sur le coup, mais au moins Daiane était assez sympa pour pas trop se moquer de moi et expliquer dans les grandes lignes à quoi ça ressemblait, mon futur chez moi, et puis aussi pourquoi elle s’en était éloignée dès qu’elle l’avait pu. C’était sûr que si je devais résumer ma grande sœur en un mot, ce serait celui-là : la passion. Elle adorait ce qu’elle faisait, et c’était pas juste du blabla pour se la jouer, je l’avais bien remarqué avec la petite fille tout-à-l’heure.

« Euh, je sais pas trop, j’ai bafouillé quand elle m’a demandé si moi aussi j’avais un rêve, c’était qu’elle foutait une sacrée pression avec son modèle de vie si parfait. Non mais sérieusement, de quoi j’aurais l’air si je lui disais que je venais juste pour le fric ? Bon c’est même pas tout-à-fait vrai, même si ça en faisait clairement partie, moi ce que je voulais vraiment c’était ce que m’apportait cet argent : En vrai je suis une fille simple, j’ai éclaté d’un rire nerveux, je suppose que je rêve juste d’une vie tranquille, une vie sans problème je veux dire. Je tourne un peu en rond, depuis la mort de Maman, alors retrouver des proches, des gens qui pourraient… (Qui pourraient quoi, au juste ? Je rougissais, plus très sûre de ce que je pouvais raisonnablement attendre d’eux sans les traiter de vache à lait ni leur foutre une pression mal venue – genre aimez-moi, putain, même si je suis juste apparue de nulle part du jour au lendemain. Un peu prise au dépourvu, j’ai finalement choisi de me rabattre sur la première image d’Épinal qui me venait à l’esprit,) C’est un peu cliché, mais une vie de famille plan-plan, avec de la dinde à Thanksgiving et un sapin à Noël, ça me paraît vachement sympa. »

C’était un peu plus que ça, mais c’était un peu ça quand même. J’ai forcé le sourire, avec ma plus belle tête de vendeuse de tapis : quitte à passer pour une cruche autant y aller jusqu’au bout, tant pis si ça faisait un peu con à côté d’une talentueuse créatrice de bijou qui ne comptait pas ses heures.

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17/07/2023

Daiane se retenait de ne pas faire plusieurs choses à la fois. Elle tentait de gérer l'affaire avec classe, mais ce trajet en voiture ne lui laissait aucun répit, elle devait entretenir la conversation et ne pas laisser s'installer de silence trop malaisant. Elle avait vraiment hâte d'arriver que son père prenne le relais et la soulage de cette délicate situation. La réponse de la jeune fille à sa question lui parut maladroite et un peu niaise, mais en même temps qui était-elle pour juger avec sa famille carte postale, feuilleton de noël? Mis à part son père biologique absent et ses grands-parents maternels un peu chiant, elle était heureuse, elle avait aussi même un oncle.

- Je vois pour la dinde c'est gagné, mes grands-parents ne nous imposent qu'un seul moment obligatoire et c'est celui-là. Bien sûre nous passons plus de moments ensemble, mais ils me maudiraient si je leur posais un lapin à celle-là. Au moins tu connaîtras le côté sympa de ma famille...

Elle n'avait aucune idée de ce qui était arrivé à la mère d'Amber donc pour elle c'était le côté sympa famille, pas le coréen qui avait à moitié abandonné sa mère adolescente après avoir tenté de la forcer à l'abandonner. Elle était à court d'idée et il devait rester au moins une dizaine de minute de trajet, elle passa nerveusement une mèche derrière ses oreilles et joua avec ses bagues.

- Soyez patiente avec ma mère je vous prie, je ne pense pas que nous allons la croiser aujourd'hui, moi je m'en fiche du moment que c'était avant, mais je pense qu'elle avait des sentiments pour mon père depuis plus longtemps... Je ne pense pas qu'elle sera méchante, mais ne lui en voulait pas de ne pas s'ouvrir immédiatement.

Elle avait mis les pieds dans les plats, car en effet tout ne serait pas papillons et arc-en-ciel. Elle était probablement la pièce de la famille la plus facile à aborder, en ça Amber avait eu de la chance.

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17/07/2023

Cool ! je savais pas trop ce que ça faisait d’avoir des dîners de famille (les dîners avec Maman ne comptaient pas, parce que bon on était quand même toujours fourrées ensemble), mais ç’avait l’air effectivement vachement sympa dit comme ça, j’étais curieuse de voir ce que ça allait donner. Puis s’il y avait de moins bons côté, bah… je suppose qu’il faudra faire avec, pour le meilleur comme pour le pire, on choisit pas sa famille, quelque chose du genre. Moi je préférais voir le positif, et il y en avait à la tonne pour l’instant – alors c’est pas moi qui allait me plaindre.

Daiane, par contre, elle avait l’air vachement plus dans l’anticipation des problèmes, notamment pour sa maman à elle. La rivale de la mienne, en gros. C’était vrai qu’elle avait dit qu’elle avait été adoptée et qu’elle avait rencontré notre papa avant qu’il soit le sien. Peut-être même qu’elle avait croisé Maman quand elle sortait avec lui ? J’avais un gros doute, elle avait pas l’air de reconnaître le nom, mais bon elle avait quand même l’air d’en savoir un bout sur cette période-là. Ce qu’elle en disait me donnait un peu l’image d’une deuxième amoureuse en embuscade, prête à sauter sur l’occasion. Ça expliquait pourquoi ça s’était passé vite. C’était chaud aussi, fallait l’avouer, alors même si la situation ressemblait à une vieille comédie romantique un peu pourrie je prenais très au sérieux la requête de ma grande sœur.

« Pas de soucis, je suis pas là pour jouer la méchante, je me suis défendue avec de grands gestes. Je peux mal de lui prendre sa place, ni même la vôtre, je suis pas ma maman. Et ma maman… (Oh purée ! j’ai baissé les yeux parce que je les sentais à nouveau s’assombrir. Ça faisait plus d’un mois et ça faisait toujours aussi mal. J’ai attendu un moment, puis j’ai repris d’une toute petite voix, par peur d’enclencher le sanglot qui menaçait,) Elle reviendra pas de là d’où elle est. C’est peut-être pas plus mal… Votre maman n’a pas à avoir peur, y’a que moi et promis, je suis pas là pour foutre la merde. Juste pour avoir une famille, alors si elle est heureuse je suppose que c’est encore mieux. »

J’ai tenté un sourire mais je suis quasiment sûr qu’il devait paraître plus bizarre que ceux que j’avais esquissé jusqu’à présent, histoire de passer pour quelqu’un de sympa. Ça me faisait mal au bide d’admettre que la mort de Maman avait du bon, dans tout ce bordel. Qu’elle avait peut-être pas complètement tort de me cacher, si ça pouvait lui éviter de revoir son ex, avec toutes les complications que ça impliquait.

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17/07/2023

Daiane inconfortable, pas le pire qu'elle ai vécu, mais étrange oh cela l’était. Elle détestait que ce trajet lui semble aussi long et elle avait hâte de lâcher la patate chaude à son légitime responsable et n’être plus qu’un tiers interlocuteur. Malgré tout ce qu’Amber disait (et elle était persuadée de sa sincérité), elle craignait le plus la réaction de sa mère, même si elle avait prétendue n’être qu’une amie pendant des années, elle était persuadée qu’elle avait après un couple d’année déjà commencé à développer de trouble sentiment pour son père. Elle avait juste été abandonné par son premier amant comme une veille chaussette en cloque et était effrayée de se lancer de nouveau. Son regard noir s’attarda sur l’extérieur, essayant d’analyser combien de minute il lui restait et à un grand soulagement il semblait que le taxi roulait un peu trop vite car elle était plus proche que ce qu’elle expectait. Elle sentie le poids la nervosité quitter doucement ses épaules.

Merci de comprendre, elle joua nerveusement avec une mèche de ses cheveux souhaitant relancer la conversation avec la question la plus ouverte possible, Amber semblait bavarde autant s’en servir. Vous avez beaucoup courage d’être venue me voir. Vous dites que c’est compliqué d’expliquer comment vous avez découverts l’existence de votre père, mais je suis intriguée et intéressée je ne saurais vous me mentir. Nous avons encore un bon quart je pense alors si vous vous sentez à l’aise avec l’idée de me raconter. Vous n’êtes plus obligé de vous forcer, peut-être que je fourre mon nez ou je ne devrais pas et si c’est le cas j’en suis désolée.

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17/07/2023

Oh la merde – pourquoi est-ce qu’elle ressortait aussi vite, celle-là ?

« Ah euh, ouais, ça ? » j’ai bafouillé, toute rouge d’embarras.

À peine sortie d’un sanglot étouffé de justesse, je ne me sentais pas du tout, mais du tout, du tout à l’aise à l’idée de passer pour la « weirdo » avec des visions. Sérieux, elle allait quand même pas me jeter du taxi en me traitant d’impostrice ? Ce serait trop con, en si bon chemin ! Alors sincèrement j’étais super tentée de faire ma diva, oh ça me gène tellement, on n’est pas encore assez intimes pour ça ! mais sa demande était tellement polie, tellement débordante de gentillesse, oh purée – comment qu’est-ce que je pourrais résister à ces grands yeux-là, grande sœur adorée ?

« Ouais, c’est compliqué je l’ai dit, enfin surtout c’est compliqué quand on me connaît pas, je voudrais pas que vous vous imaginiez des choses, du genre que je suis pas sérieuse et… (J’ai laissé échapper un rire nerveux en réalisant que j’en disais trop ou pas assez, mais bon je pouvais plus vraiment m’arrêter en si bon chemin,) Enfin, je suppose que je peux vous le dire, toute façon votre Papa pourra tout confirmer, hein ? (Pitié, pitié, pitié, qu’elle prenne au moins la peine de lui en parler !) J’ai commencé le Vitae récemment, vous savez le sérum d’Icarus Inc qui est censé nous rendre plus qu’humain ? Je pensais que ç’allait être fun, mais j’étais un peu déçue, un moment j’ai vraiment cru que ces charlatans m’avaient injecté de l’eau salée mais… j’ai commencé à avoir des moments bizarres, je crois que je suis devenue médium ou un bail du genre.
« J’ai vu une photo de votre Papa sur la une d’un magazine – sincèrement à ce moment ce gars je l’avais jamais vu de ma vie, inconnu au bataillon, mais j’étais comme bouleversée. Après un moment j’ai compris que c’était pas vraiment moi qui étais obsédée par cette bête photo, mais ma Maman, enfin son fantôme ou je ne sais quoi, qu’elle avait vécu quelque chose de très fort avec lui. C’était un bordel pas possible, avec beaucoup d’éléments dans le désordre, mais en les recollant comme je pouvais ça faisait sens, et ça expliquait aussi pas mal de choses. Je sais que ça paraît délirant dit comme ça, mais je sais que ma Maman aimait votre Papa, qu’il le lui rendait bien, mais qu’à un moment… elle était plus trop sûre si c’était une bonne idée. (J’ai pris une grande inspiration, rassemblant mes souvenirs pour détailler comme je le pouvais le fin mot de l’histoire,) Je sais pas si Maman a vraiment calculé qu’elle avait une rivale, en tout cas ça l’a pas trop marquée, par contre elle a un souvenir très fort, très culpabilisant, d’une discussion avec un autre homme de la famille Revere – votre grand-père ça se peut ? Il a dit beaucoup de méchanceté, mais il était un peu dans le vrai quand même, hein, ça lui aurait jamais fait aussi mal s’il avait pas touché juste sur certains points.
« Bref, elle s’est barrée. C’est pas très clair si elle savait déjà pour moi, ou même à quel point elle a été tentée revenir tout déballer… au final elle n’a rien fait. Je crois qu’elle aurait fortement désapprouvé ce que je fais, mais bon elle est plus là pour protester alors… tant pis ? »

Ouais, tant pis. J’étais la seule à en assumer les conséquences, alors tant pis pour sa fierté mal placée et son délire de pas savoir ce qui serait le pire : se faire rejeter comme la malpropre qu’elle était, ou briser un ménage définitivement plus heureux sans elle ?

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WS

17/07/2023

La jeune fille semblait toute angoissée à l’idée de lui révéler comment elle avait retrouvé son père, mais elle s’imagina un quart de seconde dans sa position et il était facile d’imaginer à quel point il était difficile de se confier à une quasi inconnue qui avait grande chance de la haïr de perturber sa vie. Donc elle l’écouta patiemment, sans partir la juger au quart de tour, elle se montra d’une patience angélique. Elle ne pensait pas être une aussi bonne personne. Au fond elle ne se sentait juste pas capable de lui hurler dessus comme sur des collègues, parce que si elle disait vraie elle voulait pas tout gâcher. Elle aimait la paix, elle haïssait les conflits longs. Le sérum d’Icarus, bien sûre elle connaissait, elle avait elle même pris ses doses, assez longtemps pour que son don soit stabilisé. Son don n’était pas vraiment impressionnant donc elle n’avait rien vécu d’aussi intense que lui racontait Amber. Elle aurait été morte de honte de gérer tout cela, rien que l’imaginer l’embarrassait un peu.

- Je ne pense pas que ma mère ait été une rivale frontale, j’ai passée une grande partie de ma petite enfance à essayer de les mettre ensemble car j’aimais mon père et le trouvait parfait pour ma mère, elle eut un petit rire nerveux honteuse de toute les bêtises qu’elle avait faite, mais elle espérait que cela apaisait un peu son interlocutrice. Elle eut pourtant une grimace à la suite et un pincement de cœur, elle espérait se tromper. Oh mon dieu papy qu’a tu fais? Elle posa front front dans sa main gauche toute contrite, vrai ou non, que la mère d’Amber est été imparfaite ou non. Elle se sentait mal, elle avait besoin d’en savoir un peu plus. Vous n’aviez pas à garder tout ça pour vous toute seule, je ne pense pas qu’elle vous en voudrait, mais comme je ne la connaissais pas mon avis ne vaut rien. J’ai juste besoin de savoir une chose, je suis désolée d’avance si je vous blesse. Tout d’abord sachez que je vous crois, j’ai moi même un pouvoir depuis un peu plus d’une dizaine d’année, mais beaucoup moins impressionnant que le votre. J’ai besoin de savoir, oh mon dieu, mais pensez-vous que mon grand-père savait pour vous ou c’était juste votre mère qu’il n’aimait pas ? Soyez franche je suis prête à encaisser.

Elle mentait, mais bien, elle n’était pas prête à découvrir que son grand-père était peut-être un salaud élitiste prêt à cacher à son père l’existence d’une pauvre enfant innocente. Si c’était juste la mère, elle pouvait avoir des tares et elle pouvait trouver un biais pour l’excuser même si son comportement restait indigne d’un gentleman. Mais si il savait pour l’enfant comment allait-elle pouvoir continuer de travailler avec lui sans le mépriser?

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17/07/2023

Oh putain ! Mes yeux se sont écarquillés, mais bien violent, quand elle a lâché sa propre bombe. C’était pourtant bien parti, elle était super bienveillante, pleine d’empathie et tout, et tout, à partager ses anecdotes d’enfance et à quel point elle trouvait mon don impressionnant par rapport au sien (sérieusement, c’était possible ? C’est pas juste par flatterie au moins ?), mais celle-là par contre, je l’avais pas vue venir. Putain, putain, putain, comment est-ce que je pouvais répondre à ça ? J’avais l’impression d’avoir juste perdu une occasion de me taire, genre d’avoir lâché une accusation super grave contre un gars que j’avais jamais rencontré de ma vie, et de devoir m’en justifier là maintenant tout de suite.

Je me suis enfoncée un peu plus dans le siège moelleux, le regard fébrile, à fouiller dans tous les sens les bribes de souvenir de la conversion entre Maman et l’autre vieux con, mais tout ce qui revenait c’était du moi, moi, moi – où est-ce que j’étais, moi Amber, moi sa petite fille adorée, quand elle se lamentait sur sa personne et son égo piétiné ? J’étais forcément là, c’était obligé, parce que genre si j’avais pas été déjà en route à ce moment précis je n’aurais juste jamais existé – mais est-ce qu’elle le savait ça, au moment d’accepter le fric ?

C’était un peu trop pour moi, j’ai dû plonger dans mon sac pour récupérer un mouchoir, à cause de mon nez qui menaçait de déborder. Calme-toi. Respire. Je voulais vraiment donner une réponse à ma nouvelle grande sœur, elle était tellement gentille, et bienveillante, et tout, et tout… mais là c’était juste au-dessus de mes forces.

« J-je suis désolée, j’ai secouée la tête, impuissante, je pense pas, j’espère pas, j’en sais rien en fait mais j’espère juste que non, parce que ça voudrait dire que c’est obligé qu’elle aussi elle le savait. Je préfère penser qu’elle l’a compris trop tard et qu’elle pouvait plus revenir en arrière… ce serait moins… bref, désolé, j’en sais pas plus. »

J’aurais bien ajouté qu’il fallait lui poser la question directement, mais je suis pas sûre d’avoir envie de savoir. Pas aujourd’hui en tout cas.

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17/07/2023

Daiane tentait d'attendre bien patiement une réponse bien qu'elle soit en réalité très mal à l'aise. Les mains sur ses geoux qu'elle tapotait neveusement du bout des doigts, elle était humaine même si parfois on ne la traitait pas comme tel. Pas dans le mauvais sens, tout le contraire, mais cela restait bizare. Amber s'excusa d'abbord elle avait l'air d'être sur le point de défaillir pour être honnêtes, les larmes au yeux, le nez coulant et le le teint palôt elle faisait peine à voir. Elle avoua ensuite n'en savoir rien, que son pouvoir ne lui avait pas encore permis l'accès à de tel information. Si elle venait de commencer ce n'était pas étonnant qu'elle maitrise aléatoirement son nouveau don, Daiane la croyait. Elle soupira, mais ce n'était ni de soulagement, ni de frustration, c'était queque part entre les deux car elle restait aveugle sur toute la situation. La rencontre avec son père aiderait peut-être, une minute et elles seraient arrivées. Que dire en attendant...

- Ne soyez pas désolée, nous ne sommes pas responsables des actes de nos ancêtre c'est juste... cela lui arrachait le coeur de le dire. J'aime mon grand-père et j'espère qu'il n'a pas fait ça, si ce n'était qu'une querelle entre adulte je pourrais juste me fâcher et l'écouter s'excuser, mais si vous étiez impliqué... Cela sera dure.

Il ne l'avait jamais rejeté elle qui n'était même pas du même sang de son fils, cela lui semblait sans sens et en même temps elle n'était pas stupide, sa mère était née une cuillère en or dans la bouche. Elle en avait tout les attributs l'éducation, l'étiquette, l'argent (magiquement débloqué par le mariage), les principes et par mimétisme elle les avait hérité elle-aussi. Daiane ne connaissait pas la mère d'Amber, mais elle savait qu'elles n'avaient pas eu la même vie. Par miracle elles venaient d'arriver et elle n'avait rien d'autre à ajouter.

- Nous sommes arrivés.

Le chauffeur ouvrit leur porte et elle était devant la vitrine de la fameuse bijouterie Revere. Elle prit doucament la main d'Amber entre les 2 siennes.

- Cela va aller?
_ Ma princesse, c'était la voix de son père, ce dernier c'était déjà précipité à sa rencontre plus vite qu'elle ne le pensait, elle avait du sembler plus boulversée qu'elle ne le souhaitait au téléphone, elle se tourna vers lui.
- Papa, entrons s'il te plait et dirigeons nous vers le salon vip. Voici Amber je vais tout t'expliquer une fois à l'intérieur.

Tenant la main d'Amber elle ouvrit la marche, espérant que son père n'insiste pas pour en savoir plus à moins que cela soit Amber qui ouvre le dialogue.

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