Little talks - Harloane

Harper est écrasée dans son siège, les yeux grands ouverts, l’air hébété, les mains bien enroulées autour des appui-bras. Ses lèvres sont serrées en une mince ligne et elle se retient de tout son être pour ne pas envoyer une décharge de ses plasmoïdes d'énergie pyrotechnique en pleine gueule de son employeur. Vraiment, ça lui prend tout ce qu’elle possède de volonté pour ne pas exploser. Elle pense à sa mission, elle pense au Serpent, elle pense aux Orphans qui comptent sur elle. Elle pense à leur fierté et leur joie lorsqu’elle va leur dénicher des informations importantes. Elle pense au court moment où elle sera la meilleure, celle qui fait bouger les choses, celle par qui son groupe va pouvoir avancer. Elle doit penser à tout ça pour ne pas craquer et briser du même coup sa couverture. Caractérielle comme elle est, ce n’est vraiment pas évident. Elle tient pourtant bon. C’est une excellente comédienne et elle puise dans ses expériences ultérieures pour faire face à cette situation qui n’a rien d’extraordinaire à ses yeux. Elle a déjà côtoyé à de nombreuses reprises des hommes – principalement- en colère. Elle a souvent servi de punching bag verbal à ses pères et frères d’accueil. C’est sur elle qu’ils se défoulaient quand quelque chose allait mal ou qui ne leur plaisait pas. Depuis le temps, Harper s’est forgée une carapace et les mots durs, les cris et les remontrances ont bien du mal à la franchir. Derrière son masque apeuré, la carbon copy a déjà détruit trois fois la pièce, forcer Pearson à se la fermer en lui sautant dessus, mis le feu et voler les documents. Tout ça dans sa tête. Ça serait sans doute plus simple de cette façon plutôt que de jouer la comédie pendant des semaines.

Elle joue toutefois son rôle de nouvelle assistante douce, enthousiaste et fragile. Celle qui n’arrive pas à gérer la pression et sur qui on a jamais levé la voix. Son visage est piteux et soumis. Elle ne pleure pas, mais elle laisse bien entrevoir que c’est par fierté. Elle s’excuse à maintes reprises d’une petite voix coupable, même si Edgar ne semble pas s’en rendre compte et qu’il continue de déblatérer sur sa gaffe, pas si grave à son avis à elle. Elle a juste omis de mettre un papier dans un dossier, ce n’est pas la fin du monde. D’accord, ce papier est une preuve et son oubli a légèrement mis maître Pearson et toute l’équipe dans l’embarras, mais le juge a été super clément et au final, ça s’est bien terminé! Pourquoi continuer de ressasser son erreur au lieu de se remettre au travail et de revenir plus forts? La vraie Harper ne se gênerait pas pour hausser la voix et le remettre à sa place, mais le rôle prend le dessus. Il le faut. Elle ne peut pas se permettre de montrer ne serait-ce qu’une once de sa vraie personnalité sous peine de tout gâcher. De décevoir Osmond. Il lui fait confiance. Elle ne peut n’en faire qu’à sa tête. Elle n’est pas seule là-dedans. Il y a aussi toute son équipe qui compte sur elle. Elle doit garder le focus. Elle doit le laisser se délester de son venin. Elle ne doit pas réagir, même si ça la démange grandement et qu’elle soit se faire violence pour ne pas riposter.

"Encore une fois, je suis désolée maître Pearson. Je vais faire en sorte que ça n’arrive plus. J’espère que vous allez me faire confiance à nouveau." Dit-elle en sanglotant lorsqu’il se calme après un long vingt minutes de lamentations. Elle essuie une goutte invisible derrière ses fausses lunettes et se lève sans regarder les autres dans la salle. Parce qu’évidemment, il a fallu qu’il l’humilie devant tout le monde. Ça, elle ne va pas l’oublier. Elle rentre les épaules, la tête basse, faisant mine de cacher ses larmes. Lorsqu’elle passe la porte et que celle-ci referme, elle relève la tête et envoie un gros fuck vers la salle de réunion. Elle roule des yeux en se remémorant qu’elle subit tout ça pour le bien des Orphans.

06/02/2023

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How are you sleeping at night? How do you close both your eyes? Living with all of those lives on your hands? Your ego is dangerous. Your own blood is losing trust. Seated on a stolen throne. Playing God with your heart of stone (Maneskin)

Un dossier coincé sous son bras. Le téléphone greffé à sa main gauche. Une tasse remplie de thé dans sa main droite. Elle abandonne son bureau. L’assistante est saluée de la main. Signe non pas que l’attachée de presse a terminé sa journée. Plutôt qu’elle se déplace à quelques étages au-dessus pour rendre visite à ce cher Edgar. À l’improviste. Histoire de lui faire payer toutes les fois où il débarque dans son bureau, en s’attendant à ce qu’elle laisse tout en plan pour lui. Elle compte débouler dans son bureau, se lancer dans un monologue qui ne terminera que lorsqu’elle n’aura plus rien à dire. Elle a prévu quelques digressions afin de rallonger le discours et d’embêter un peu plus Edgar. Ceci est une vengeance préméditée. Il ne fallait pas l’embêter. D’ailleurs, Sloane se demande tous les jours comment il a pu s’ériger au rang de meilleur ami. Pire : de membre officieux de la famille. Il est maintenant invité aux repas de famille quand les parents Hatcher débarquent à New Blossom. Elle aurait pu craindre que ce frère d’un autre père et d’une autre mère lui volerait sa place. Elle a vite été rassurée, vu le traitement que lui réserve la matriarche à chaque fois. Eddie est le frère qui doit veiller sur la sœur et qui a la chance de se faire disputer quand il fait défaut à sa mission. Au plus grand plaisir de Sloane. Un mystère, donc, qu’il soit arrivé à se frayer un chemin dans sa vie en étant aussi insupportable. Un mystère insolvable. Un mystère qui le restera. Sloane est ravie d’avoir sa tête de têtu et borné dans son quotidien. C’est ce qui fait son charme. Mais le charme est subjectif et peut parfois donner des situations comme celle devant laquelle Sloane se retrouve.

Derrière la porte qu’elle vient de passer se cache un spectacle étonnant. Une femme en train de faire un doigt d’honneur dans le vide. Un signe d’agacement, voire d’énervement. Une manière de se venger d’un mauvais traitement sans s’attirer des ennuis. À la posture, à la chevelure, Sloane est presque certaine de l’identité de la personne. Et pourtant, elle se doit de vérifier. Alors, elle se penche sur le côté jusqu’à discerner le dessin d’un nez, le contour d’une joue. Plus de doute sur l’identité de la personne. Un sourire amusé s’installe sur ses lèvres. Edgar a fait une nouvelle victime. Sloane s’éclaircit la voix afin d’attirer l’attention sur elle. “Julia ?” Elle se rapproche, les yeux levés vers le plafond. Sur un point imaginaire que l'assistante aurait pu désigner de son majeur levé. “J’imagine que tu pointais quelque chose avec ce doigt ?” Elle étudie soigneusement le plafond. Toujours à la recherche de cet élément imaginaire. Elle lui sert une excuse sur un plateau d’argent. Non pas que Julia ait des comptes à lui rendre. Il y a juste certains comportements qu’il vaut mieux éviter, surtout quand des hauts placés protocolaires et vieilles écoles pourraient être dans le coin. Sloane abandonne son observation. Les yeux redescendent sur Julia. Elle a une infinie tendresse pour elle. La jeune femme est remplie de professionnalisme, de sérieux et de volonté de bien faire. Ça fait d'elle un bon élément dans le service. Et pourtant, son poste la confronte à des supérieurs aussi insupportables que imbus d’eux-mêmes, faisant passer les subalternes pour des incompétents.

Sloane s’intéresse un instant à son téléphone. Elle a du temps. Elle en aura moins à consacrer à sa vengeance puérile, mais Julia mérite qu'on l'écoute. “Allez, viens, c’est l’heure de prendre une pause.” Elle fait un signe de la tête pour l’encourager à prendre la direction de la salle de pause. Convaincue que Julia n’a pas dû s’octroyer de répit depuis le début de la journée. “Tu m’expliqueras ce qui a valu ce doigt d’honneur, même si j'ai ma petite idée.” Elle la gratifie d’un clin d'œil. Elle sait, Sloane. Edgar est exigeant, perfectionniste. Souvent, trop. L’erreur n’est pas permise avec lui. Il faut que tout soit travaillé dans les moindres détails. C’est ce qui fait de lui un avocat redoutable. C’est ce qui le rend agaçant et parfois, toxique. Tous les beaux discours bienveillants que Sloane peut lui tenir ne suffisent pas. Il persiste à exiger la perfection à son équipe. Et aujourd’hui, il semble bien que Julia en ait fait les frais.

@Harper Haywood

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LITTLE TALKS
ft. @Sloane Hatcher

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Ce simple geste pourtant anodin voir enfantin et explicite, lui fait du bien. Toute sa rage du moment s’est concentré dans ce majeur. Harper n’a pas pu envoyer des feux d’artifices dans la gueule de son employeur ou l’envoyer promener ou le gifler ou lui cracher dessus, mais elle a quand même pu faire un geste qui montre tout son mécontentement. Elle a pu évacuer sa colère, même si ça semble peu. Plus tard, elle ira se caler quelques shots au Void pour passer son choc. Elle ira peut-être mendier une part de poulet frit à Amy pour se plaindre et après elle ira flamber un arbuste ou deux juste pour le plaisir. Ça fait tout de même du bien de réagir en étant elle-même sans jouer à la miss parfaite sans caractère. C’est fatiguant de sourire, d’être de bonne humeur et avenante toute.la.fcking.journée. Il y a vraiment des gens qui sont heureux et gentils, mais vraiment heureux et gentils et ce, sans efforts. C’est effrayant. Ça fait vraiment du bien de relâcher la pression.

Mais elle n’a pas fait attention. Elle n’a pas vérifié si elle était seule avant d’envoyer son doigt impulsif. Une voix s’élève et l’interpelle. Elle prend un temps avant de réagir. Elle a encore du mal à se faire à ce prénom choisit complètement au hasard lors de l’envoie de son curriculum vitae truqué. Ce n’est que lorsqu’une tignasse blonde s’invite dans son champ de vision latéral, qu’elle sursaute. Elle tourne la tête lentement, les yeux légèrement écarquillés de surprise. Elle retient un juron en apercevant celle qui vient de la surprendre en flagrant délit. "Oh Sloane…je…c’est que…oui…je…" Putin de merde sa mère de criss de chiottes de fuck de caliss. il fallait que quelqu’un la voit. Il fallait que ce quelqu’un soit la meilleure amie d’Edgar. Elle est dans la merde. Elle vient d’éclater sa couverture. Ce n’est pas un geste que la douce et docile Julia ferait. Elle soupire et reprend son visage piteux et doux. Elle remet une mèche de cheveux derrière son oreille et évite le regard de son interlocutrice d’un geste bien calculé qu’elle veut nerveux. "Je suis désolée. Je pense que j’avais juste besoin de relâcher la pression et le geste est parti tout seul." S’explique-t-elle, coupable. Ça ne sert à rien de mentir ou d’inventer une histoire, l’attachée de presse l’a bel et bien vue. Vaut mieux jouer la sincérité. Ou presque. Elle aurait pu tomber sur bien pire. Elle aime bien Sloane, même si elle trouve son boulot ingrat et mensonger. Harper sent aussi que l’attachée de presse l’apprécie et la plus jeune ne veut pas perdre ça. Elle montre vite son grand cœur en l’invitant à se rendre à la salle de pause. Ça l’irrite un peu, elle aurait aimé aller se tirer une ligne au calme, mais une part d’elle apprécie que Sloane puisse s’inquiéter. Elle n’a pas l’habitude qu’on s’intéresse à elle et à ses états d’âmes. Elle sourit timidement et se dirige d’un petit pas vers la salle où elle se prend une tasse noire pour la remplir de café. Elle ajoute une cuillère à sucre lorsque la femme lui demande des explications sur ses agissements.

L’orphan soupire avec exagération et étire ses lèvres en un faible sourire. C’est Maître Pearson comme tu peux en douter. Elle souffle sur le liquide chaud. "C’était amplement mérité." Non, pas du tout. C’était complètement exagéré. "J’ai fait une gaffe pour une des causes, un petit oublie de ma part et disons qu’il m’a fait bien fait part de son mécontentement. " Elle aurait aimé lui faire avaler sa cravate à cet avocat de merde. "Mais, c’était compréhensible. À cause de moi, tout est retardé. C’est juste que…je suis humaine, je suis encore en apprentissage et c’est dur de se faire remettre à sa place. Devant tout le monde." Elle hausse les épaules pour signaler que son histoire est terminée. "Je ne pensais pas que ce domaine était si dur sur le moral." qu’elle ajoute avant de prendre une gorgée de café. "J’espère que je n’ai pas tout gâché. Parce que j’aime vraiment ce boulot, j’aime l’équipe et j’apprends énormément!" Elle exagère un peu, mais curieusement, ce n’est pas un mensonge.

06/02/2023

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Julia est le genre de personnes qui ne devrait pas se retrouver chez Icarus. De belles intentions. Un professionnalisme à toutes épreuves. Une volonté féroce de bien faire. Une employée studieuse, avec tout de même une pointe de rébellion dans l’âme. Elle a un bon mental. Assez fort pour supporter la pression, mais elle pourrait être broyée par une hiérarchie peu scrupuleuse. Oui, c’est le genre de personnes qu’il faut préserver et pour lesquelles il faut fermer les portes de cet enfer sur Terre. Au lieu de cela, Julia y est entrée avec toute son innocence et elle en paye le prix aujourd’hui. Et les jours d’avant. Et les jours d’encore avant. Pas de tout repos de travailler pour Icarus.

Dire que l’explication de Julia la surprend serait mentir. C’est Edgar du début à la fin. Il ne supporte pas les erreurs, aussi minimes soient-elles. Encore plus si ça le fait passer pour le crétin de service face à des confrères, des consoeurs ou des juges. L’ange d’Icarus n'aime pas qu'on s'attaque à son ego, même involontairement. “Hm, je vois.” Elle fait tourner le thé dans sa tasse, le temps de réfléchir son discours réconfortant et encourageant. Parce qu’il est hors de question de laisser Julia s’enfoncer dans une remise en question sans fin. Elle fait déjà l’effort de reconnaître son tort. Pas besoin d’en rajouter en appuyant là où ça fait mal. “Ne t’en fais pas. Il finira par te pardonner !” Ce qu’elle ne dit pas, c’est que cela risque de prendre un peu de temps. “Tu sais, à une époque, c’est lui qui était engueulé parce qu’il faisait des erreurs.” Sloane a un sourire en coin. Elle se rappelle encore cette dispute quand il avait balancé des informations sensibles sur Arcelia au tribunal. L’attachée de presse avait très peu apprécié l'initiative. Et c’est lui qui s’était retrouvé en tort, à devoir regagner sa confiance, alors même qu’il n’était pas encore l’avocat officiel des Sept. À l’époque, elle n’avait pas sauté de joie en découvrant qu’il rejoignait l’aventure.

“On commence tous et toutes comme ça. Mais ça va aller.” Commencer par des erreurs afin d’en tirer des leçons profitables. C’est nécessaire, paraît-il. La preuve avec Julia. Sloane est sûre qu’elle n’oubliera plus jamais de vérifier le dossier plusieurs fois avant de le donner à qui-de-droit. “Regarde où il en est maintenant. Tout va bien. Il s’est bien installé chez Icarus et il continue d’exercer son métier.” Tout en martyrisant ses collaborateurs·rices. Si Julia peut éviter d’en arriver là, ce serait bien. Qu’elle se contente de suivre le parcours de son supérieur, mais pas son management. “C’est la même chose qui t’attend, Julia. Ne lâche pas maintenant.” Elle lui sert un sourire rassurant. Confiante quant à l’avenir de la jeune femme. Chez Icarus ou ailleurs, peu importe. “Hey, au pire, tu auras toujours une place dans mon service !” Acte un du vol d’employé·e·s entre les services. C’est encore mieux que le plan de Sloane pour embêter Edgar. Si elle convainc tout le monde de venir travailler au service presse, elle tient là une vengeance digne de ce nom. Et le meilleur dans tout ça ? Il n’aura plus le temps d’apparaître par surprise dans son bureau pour râler. “On y est beaucoup mieux ! On a un meilleur café, déjà.” Acte deux. Faire miroiter tous les avantages à travailler pour Omnivox Media. Et pour ça, il y en a plein. Notamment des avant-premières de film, une salle de pause bien mieux fournie en thé, viennoiseries, café et autres joyeusetés, des chaises de bureau plus confortables (ça, ça reste à prouver) (qu’on appelle les testeurs de chaises !) et bien plus encore.

@Harper Haywood

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LITTLE TALKS
ft. @Sloane Hatcher

Quand Harper a vu par hasard que l’avocat principal des Sept était à la recherche d’une assistante, elle n’a pas réfléchi et a immédiatement parlé de son plan au Serpent. Elle y voyait là un moyen d’infiltrer la grosse tour et de soutenir Kraken, nouvellement admise chez les Orphans, mais aussi entraineuse des super-héros. Après tout, plus il y a de virus dans le système, plus il y a de chance que ça explose. Le sourire et l’air fier que lui a lancé Osmond face à son idée restent gravés dans sa mémoire. Elle ne l’a jamais vu lui sourire de la sorte. Elle a tout de suite su qu’elle devait sauter sur l’occasion. C’était sa chance de se faire valoir, de prouver qu’elle était une vraie vilaine, d’acheter sa place dans le groupe et dans l’estime de leur chef. Elle ne savait pas du tout à quoi s’attendre. Elle n’avait jamais effectué les tâches demandées. Elle n’avait jamais travaillé dans un bureau et dans un truc professionnel et sérieux. Elle n’a aucune scolarité. C’est à peine si elle a une culture générale et qu’elle sait lire et écrire. Elle savait juste qu’elle serait entourée de grosses têtes et d’imbéciles. Elle n’a jamais compris pourquoi elle a eu le poste. Soit qu’elle a été la seule candidature, soit elle sait se vendre et manipuler, même les meilleurs avocats. Heureusement, qu’Amy et Cameron ont boosté légèrement sont curriculum vitae et lui ont fourni tous les faux papiers et documents. Franchement, elle n’était pas certaine que ça marche, mais il faut croire qu’ils sont vraiment stupides chez Icarus et que l’équipe administrative manque de rigueur.

Quoi qu’il en soit, le boulot est clairement au-dessus de ses capacités. Elle fait du mieux qu’elle peut, mais ça va vite, les informations s’enchainent, les discussions sont intenses, il y a des cris, des invectives, des potins, des bassesses, des claquements de portes. Ce chaos l’amuse bien, même si elle a parfois du mal à suivre. Jusqu’à maintenant, tout se passait relativement bien. Avant sa bévue. Elle faisait sa place et elle avait même gagné la confiance de son employeur et de ses autres collègues. Ils ne l’ont jamais soupçonnée de rien, n’ont jamais posé de questions suspicieuses ou ne l’ont jamais trouvé curieuse, malgré son manque flagrant d’expérience. Soit, ils s’en fichent complet d’elle, soit elle joue bien son jeu et cache bien ses cartes. Elle penche pour la première option et dans les faits, ça lui convient très bien. C’est réciproque de son côté. Elle n’est pas là pour se faire des amis. Ça serait même le bouquet. Elle garde ses relations à bonne distance, juste assez proche pour lui permettre d’observer et de dénicher des informations sans que personne ne la suspecte, mais assez éloignée pour ne pas avoir à parler d’elle. En espérant que ça dure. Il y a néanmoins certaines personnes pour qui elle n’est pas invisible. Sloane la remarqué dès son arrivée. Elle s’est tout de suite montrée aimable. Toutes les fois qu’elles se croisent, l’attachée de presse prend soin de la saluer et si elle n’est pas au téléphone, de lui demander comment elle va, si elle a passé un bon week-end, ect. Elle lui parle plus à elle qu’à son patron. Autant ça agace Harper ce small talk, autant elle a l’impression d’être normale et qu’on s’intéresse à elle.

La blonde ne repousse donc pas la femme quand celle-ci lui propose de discuter. Reste qu’elle profite aussi de Sloane. La femme en sait beaucoup. Elle est une excellente source d’information sur différent sujet. Chaque fois qu’elle lui parle, l’orphan prend mentalement des notes. Sloane ne semble même pas surprise parce que l’assistante vient de lui révéler à propos du comportement violent de son meilleur ami. Comme si c’était normal. Harper sent toutefois qu’elle a réussi à attirer sa sympathie et qu’elle va toucher deux mots à l’avocat quand elle va le voir. Si la mutante n’a pas pu lui en foutre une, peut-être que son amie va lui tirer les oreilles à sa place. "Tu es sûr? Parce qu’il n’a pas l’air à le donner à tout le monde, son pardon." Edgar est dur d’approche et elle a dû redoubler d’effort pour qu’il l’implique plus que de faire des copies et du café. Elle a tout gâché pour un petit oubli. Il ne faut pas que le Serpent l’apprenne. "J’l’ai vraiment déçue. Ça s’est vu aussitôt dans son regard. J’suis certaine qu’il regrette mon embauche." Elle baisse la tête pour fixer le liquide noir de sa tasse. "Donc, il se venge à son tour sur ses assistants? J’suis pas sûr que ça soit mieux. " Un coin de ses lèvres s’étire en imaginant une telle scène. Bien fait pour sa gueule. "Oui, j’me doute bien qu’on réussit pas tout d’un coup, mais j’ai l’impression que je vais devoir marcher sur des œufs là et qu’il ne voudra plus de moi dans la salle d’audience." Adieu son accès privilégié. Elle soupire à nouveau en prenant une gorgée. L’attachée de presse continue de vouloir lui remonter le moral. Ses mots francs et sa douceur la touchent. Harper n’a pas souvent eu la chance de recevoir de bonté qu’elle qualifie de maternelle. "Merci. " murmure-t-elle. Pour être là, mais aussi de prendre le temps alors qu’elle doit avoir un millier de choses à faire.

Elle ne peut s’empêcher de retenir un rire à la proposition de l’autre blonde. Peut-être que ça lui conviendrait plus. Elle serait même aux premières loges pour les frasques de Sept. Elle plisse les yeux légèrement, ça serait un excellent plan. "Maître Pearson serait sans doute heureux de se débarrasser de son assistante maladroite, mais je ne tiens pas à être une source de conflit entre deux bons amis. J’ai entendu dire que vous étiez proches." Ce n’est pas un secret pour personne. C’est probablement l’un des premiers potins qu’elle a entendu à son arrivée. "Comme tu le connais bien, qu’est-ce que je dois faire pour retrouver ses bonnes grâces….rapidement? Je n’ai pas envie d’être mise en retrait. Je veux apprendre, mais s’il ne me fait plus confiance, j’ai l’impression que je vais retourner à la photocopieuse et à la machine. Ce n’est pas ce que je veux." Elle était si près d’avoir des informations croustillantes, elle ne peut pas se permettre de recommencer à zéro.

06/02/2023

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À quel moment est-ce que Sloane s’est mise en tête de bichonner l’équipe d’Edgar ? Son équipe, sa responsabilité. Ça devrait être ainsi. Ça l’a été jusqu’à ce qu’elle réalise son comportement avec ses collaboratrices et collaborateurs. Il y a eu des conversations avec son équipe. Il y en a eu avec l’avocat. Pas grand-chose n’a bougé depuis. Peut-être qu’Ed est un peu plus souple, mais réside toujours la même exigence. Une quête de perfection perpétuelle qu’il ne pourra jamais atteindre. Parce que tout le monde est humain. Même lui. Mais il l’oublie. Après tout, il se bat pour des demi-dieux. Des êtres qui ne touchent plus sol, au point de vivre au milieu des nuages, à l’Aerium. La preuve même qu’il faut l’excellence à chaque instant. Avec cette quête vient aussi la fragilité de sa confiance. Un faux-pas et il vous décapite. Ou presque. Julia ne s’y trompe pas. Elle l’a très bien vu et c’est tant mieux. Elle sait maintenant quelle erreur ne plus reproduire. Sauf que travailler dans la peur n’est pas non plus agréable. Faudra pas qu’Edgar s’étonne si elle donne sa démission du jour au lendemain. “Tu n’as pas tort.” Sloane soupire, obligée de concéder à Julia la difficulté d’Edgar à faire confiance. Il faut faire ses preuves. Et à défaut d’y arriver, il faut au moins ne pas causer d’ennuis. “Il n’a pas la confiance facile.” L’attachée de presse a ses limites en termes d’encouragement. La première est le mensonge. Frontière qu’elle ne souhaite pas dépasser pour rassurer Julia. L'assistante a de toute façon déjà constaté d’elle-même.

De là à regretter l’embauche de Julia ? Non. Sloane ne peut pas la laisser le penser. C’est trop horrible et beaucoup trop loin de la réalité. “Tu rigoles ?” Les yeux écarquillés soulignent la monstruosité de ses propos. “Tu lui facilites la vie, bien plus que tu ne l’imagines, même si tu as eu le malheur de commettre une erreur.” Une misérable erreur pour des semaines à abattre un travail exemplaire. Parfois maladroit, parfois imprécis. Cela reste un travail de qualité qui sert au quotidien à Edgar. “Il a besoin de toi, il le sait très bien. C’est pour cela que tu es encore là, Julia.” Il aurait pu la virer dès qu’il a remarqué son oubli. Pourtant, les mots n’ont pas été prononcés. Julia est encore en droit de déambuler dans les couloirs d’Icarus, de prendre les appels du service, de gérer le planning d’Edgar, de monter les dossiers. Elle est encore là. Sa bévue n’est pas si terrible, en comparaison avec tout ce qu’elle apporte. “Ne te dévalorise pas, tu as ta place ici.” Le monde professionnel n’est déjà pas facile pour les femmes. Il l’est encore moins quand le jugement est porté par un homme et qu’il casse toute confiance en soi.

Les mots qui suivent sont terribles. Julia semble réellement déçue et attristée de ne plus avoir les mêmes accès qu’auparavant, tout ça à cause d’une étourderie. Il n’y a que quelques mots de réconfort qui viennent à la bouche de Sloane. Obligée de retracer le parcours d’Eddie afin d'insuffler l’espoir à la jeune femme. Haper est trop jeune pour être désillusionnée. Trop jeune pour se tuer à la tâche pour un chef. Pourtant, elle veut retrouver les faveurs de l’avocat. On ne peut pas lui enlever cette détermination. Sloane s’appuie contre le mur, tasse à la main. Julia lui demande la clé pour percer le mystère Pearson. Ce n’est pas chose facile. Tout doit être réfléchi, calculé méticuleusement. “Okay, alors ce sera un long chemin et il faut déjà t’y préparer. Edgar Pearson est un… chat sauvage qu’il faut apprivoiser.” Elle a hésité un instant à le comparer à un cheval. L’analogie aurait un peu trop plu à Edgar. Et à son égo. Le chat, c’est bien. “Première chose à faire : fais-toi discrète, sois là où on te demande d'être. Rentre dans les rangs, observe, sois efficace.” Qu’elle fasse son travail, finalement. Sans chercher à l’épater. Sans vouloir en faire plus que demandé. Juste faire son travail et accepter la distance qui lui est imposée. “N’en fais pas trop. Edgar ne cherche pas une première de la classe qui sait tout sur tout, à en devenir agaçante. Il veut que tu sois intelligente, pertinente et réfléchie.” Il y a un monde où Sloane se trompe, où elle donne les pires conseils à Julia. Cependant, ça reste une piste qu’elle espère utile.

“Deuxième chose : quand il aura arrêté de te regarder de travers, trouve l’information dont il aura besoin pour gagner un procès.” La seconde étape est la plus difficile. Ça demande d’anticiper et de travailler d’arrache-pied. “Le mieux, c’est que tu mettes la main sur un élément qui semble impossible à trouver. Ce qui risque, évidemment, d’être compliqué.” Mais c’est préférable. Que Julia trouve une information que tout le monde est capable d’obtenir est trop facile. Par contre, qu’elle fasse appel à son réseau pour déterrer LE détail qui fera basculer la balance en la faveur d’Icarus, là, c’est intéressant. “Et là, il réalisera ta valeur et portera un autre regard sur toi.” Au final, c’est presque simple. Le plan se résume à ces deux étapes. Il n’y a plus qu’à se lancer, pas vrai ? Attendez, Sloane n’a pas terminé. “Quand ce moment arrivera, pas de joie ou de fierté. Fais preuve d’humilité. Retrouve ta place bien rangée. C’est lui qui viendra quémander ton aide et enfin seulement, tu auras gagné.” Elle sourit, Sloane. Si la jeune femme parvient à cette fin, elle aura tout gagné. Elle sera encore plus importante pour Pearson. Mieux : elle sera indispensable.

En attendant, Julia va devoir serrer les dents ou trouver de l’aide ailleurs. “Tu as déjà rencontré Lisa Garnier ? L’happiness manager ?” Lisa est… passionnée par son travail. Elle veille à bien le faire et à assurer le bonheur de toute le monde au travail. Peut-être un peu trop intense pour l’attachée de presse. Qui la fuit. Littéralement. “Ça vaut peut-être la peine de l’appeler et de lui demander de passer un coup dans le service. Elle aura deux ou trois trucs à conseiller à Edgar pour améliorer vos conditions de travail.” Elle ne le dit pas, Sloane, mais ce serait une douce vengeance de Julia. Mettre Lisa dans les pattes de l’avocat, c’est la garantie de l’embêter. Tout en obtenant, peut-être, un traitement plus agréable. Doublement gagnant pour l'assistante. Et de quoi bien s'amuser pour Sloane.

@Harper Haywood

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LITTLE TALKS
ft. @Sloane Hatcher

C’est une petite victoire en soi de savoir qu’elle a Sloane dans sa poche. S’il y a bien quelqu’un à avoir de son côté, c’est bien elle. Elle connait tout sur tout, car elle règle les problèmes de tout le monde. C’est aussi le genre de femme qui réussi à se faire aimer et apprécier de tous les gens qu’elle côtoie parce qu’elle se soucie d’eux. Pour de vrai. Les gens doivent beaucoup se confier à elle, sans doute parce qu’elle sait comment trouver les solutions à tous les problèmes. Elle renvoie une image de femme occupée, tenace et efficace, mais Harper s’est vite rendue compte, qu’elle a aussi un grand cœur et qu’elle n’aime pas laisser une situation non réglée, même si ça ne concerne pas son équipe, même si ce n’est qu’une nouvelle assistante qui cherche sa place. Harper se trouve bien chanceuse d’avoir réussi à l’amadouer et de l’avoir de son côté. Évidement, elle sait que l’attachée de presse ne va jamais trahir son ami, mais elle peut parler en faveur de son assistante. À défaut d’avoir la confiance de son employeur, elle peut se contenter, voir se vanter, d’avoir celle d’une personne connue par tout le monde à la tour d’Icarus. Si elle continue de bien jouer ses cartes, elle sait que Sloane va toujours parler en sa faveur. Parce qu’elle voit bien que « Julia » essaie fort et qu’elle veut réussir. Qu’elle travaille fort pour alléger les tâches d’Edgar et qu’elle veut apprendre les rudiments du métier, même si elle n’a aucune expérience ou études notoires. Pour ça, Harper ne joue pas. À sa grande surprise, ça l’intéresse. Elle veut certes dénicher des informations croustillantes, incriminantes et intéressantes qui pourraient servir au Serpent et aux Orphans, mais elle en profite aussi pour son savoir personnel. Ça pourrait lui être utile pour le futur.

Le jeu doit toutefois continuer et Harper se plaint qu’avoir la confiance d’Edgar est difficile, encore plus si on l’a perd pour une stupide raison. Parce qu’elle ne peut pas se le permettre. Elle n’a pas le temps de jeter deux mois de dur labeur à jouer les boniches à la poubelle. Le Serpent va s’impatienter si elle n’a rien à lui donner. Il comprend que ça puisse prendre du temps et il ne lui met pas de pression, mais elle veut lui apporter quelque chose. Bientôt. Quelque chose qui va continuer d’aliment son regard fier à son égard. Elle ne veut pas perdre cet élément. C’est tout ce qu’elle a de plus que les autres en ce moment, ce rôle d’infiltration chez les ennemis. Alors, elle sourit et rougit lorsque Sloane la complimente et lui explique qu’elle aide l’avocat plus qu’il ne le laisse paraître. Que si ça n’avait pas été le cas, il aurait déjà mentionné la phrase fatidique et détruit toutes ses chances de ses faire valoir auprès du chez de son gang. C’est vrai qu’il aurait pu la virer directement et devant tout le monde, mais il ne l’a pas fait. Peut-être qu’il a réagit ainsi parce qu’il était déçu, plus que fâché. "Ça me touche beaucoup ce que tu me dis. Mes efforts ne passent pas inaperçus. " Les efforts, elle est prête à les doubler. Elle est prête à tout pour se rattraper. Il n’y a que Sloane qui peut le lui permettre et Harper lui demande son aide. Elle hoche la tête avec détermination.

Toujours dans son rôle, elle dépose sa tasse sur le comptoir et sort son carnet de notes et sa plume. Ces annotations vont lui être utile pour ce défi, mais sans doute aussi pour le Serpent qui sera bien heureux de savoir comment amadouer l’avocat des Sept. Chaque petite info peut avoir son importance. Ça fait deux mois que la blonde prend des notes ici et là de ce qu’elle voit, entend ou lit. « Julia » a juste l’air de ne rien vouloir oublier. Elle écrit « Comment apprivoiser un chat sauvage » qu’elle souligne de deux traits droits. Elle tourne le carnet pour montrer son titre à Sloane, souriante. Pendant que son interlocutrice lui liste des choses à faire, Harper les écrits. "Ça me semble faisable tout ça…" Sauf qu’elle n’a aucune idée où aller chercher l’Élément avec un grand É. Un rapide coup d’œil vers la femme lui indique que celle-ci ne l’aidera pas plus. C’est à elle de jouer. Elle fait une grimace parce qu’elle n’a aucune idée où aller chercher. Elle en vient à se demander si elle pourrait lui donner quelque chose en rapport avec les Orphans, rien de majeur. Juste un truc assez alléchant pour lui faire croire qu’elle a été creusée pour trouver. Elle n’a pas le temps de plus y réfléchir que Sloane lui lance un prénom qu’elle a déjà entendu sans avoir rencontré celle qui le porte. "Ehm non?" Elle fronce les sourcils se demandant le lien dans tout ça. "Li-sa Gar-nier…Happiness manager…." qu’elle évoque tout en écrivant et soulignant le nom. "C’est sûr que ça ne ferait pas de mal. J’ai l’impression que tout le service est à cran quand Maître Pearson est dans les parages…" C’est vrai qu’il ne dégage pas une aura très amicale. "Et sinon à part trouver LE truc qui peut lui prouver que j’ai ma place ici…est-ce qu’il y a des choses qu’il aime que je pourrais lui apporter? Je connais son café, mais pas ses goûts généraux. Ehum disons, sa nourriture préférées, sa collation, la musique qu’il aime, une odeur, ce qu’il aime faire, son livre favori, un endroit qu’il aime…n’importe quoi?" Tout ce qui pourrait l’amadouer ou même le calmer dans la vie de tous les jours. Tout ce qui pourrait lui faire gagner des petits à tous les jours avant de frapper le grand coup.

06/02/2023

┄ little talks

How are you sleeping at night? How do you close both your eyes? Living with all of those lives on your hands? Your ego is dangerous. Your own blood is losing trust. Seated on a stolen throne. Playing God with your heart of stone (Maneskin)

Le rôle de manager est pris au sérieux. Jusqu’à encourager et encenser les équipes des autres services. Elle outrepasse son champ d’action, met son nez là où on ne l’attend pas (et/ou où ne la désire pas) et se retrouve à féliciter Julia. Elle doute que le principal concerné apprécie cette intrusion. Un risque à prendre. S’il l’apprend et s’en agace, Sloane en assumera les conséquences. Elle trouvera bien un moyen de se faire pardonner. Une offrande de sushis étant la solution la plus appropriée pour ce genre de situation. Au moins, cela aide Julia et la rassérène. C’est le principal. Sloane ne s’arrête pas aux paroles encourageantes. Elle dessine un plan pour récupérer la confiance de l’avocat. Julia ne loupe aucune étape. Sous son titre évocateur, qui aura arraché un sourire à l’attachée de presse, des notes sont prises. Les conseils sont bancals, pas très clairs et ne donnent pas vraiment de moyens pour parvenir à atteindre l’objectif final. Ils forment toutefois une ligne de conduite à respecter. Pour le reste, Julia doit trouver seule. Elle est intelligente, Sloane ne se fait aucun souci pour elle, elle y arrivera.

En attendant qu’elle y parvienne, Lisa Garnier est une solution. L’happiness manager est exactement ce dont le service a besoin afin de leur apporter un peu de douceur. Sinon, les employé·e·s vont bientôt faire défection. Et Julia ne manque pas de lui confirmer l’ambiance catastrophique du service. “Je sais que c’est délicat, mais vous n’avez jamais essayé d’en parler tous ensemble à Edgar ?” Naïve, Sloane. Elle peut encore l’être après tant d’années à côtoyer l’avocat. C’est qu’elle espère qu’en voyant le nombre de personnes prêtes à pointer du doigt ce qui ne va pas, il se remettra en question. Il peut être capable de bonne foi lorsqu’il n’est pas dans un tribunal et qu’il a le nez dans sa merde. Toutefois, Sloane peut comprendre. Cela reste intimidant de se pointer dans le bureau du supérieur pour lui signaler que son comportement est déplorable et lui demander de changer. C’est quitte ou double et le risque est difficile à prendre. Alors, elle ne les blâme pas.

Harper tente une autre approche. Offrir à Edgar ce qu’il préfère dans la vie afin d’adoucir son quotidien et de se faire bien voir. Stratégie maline, quand on sait les bienfaits que peut avoir la nourriture sur son humeur. “Il adoooore la nourriture japonaise, avec une préférence pour les sushis.” C’est d’ailleurs devenu leur plat habituel quand les deux travaillent ensemble tardivement. “Les tacos, aussi.” Vous enfermez Edgar dans une pièce avec des sushis et des tacos et le voilà ravi. Il ne s’inquiétera même pas de savoir comment sortir de là ou si la fin du monde est en cours. Peu importe. Il crèvera avec un sushi au bout des baguettes. C'est tout ce qui importe. “Mais attention, surtout ! Il est allergique à la moutarde.” Qu’elle le note, Julia. Une information primordiale qui pourrait aboutir à une hospitalisation, si elle n’y prend pas garde. “Question de vie ou de mort.” Elle insiste. Parce que Sloane serait bien malheureuse sans son acolyte à l'humour décapant et à la prétention agaçante.

@Harper Haywood

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I'm just scared of never feeling it again /

It's time to let it go, go out and start again But it's not that easy. (kodaline)

LITTLE TALKS
ft. @Sloane Hatcher

Les tensions qu’Harper ressent dans tout le corps depuis son humiliation commencent à s’estomper à mesure qu’elle note les choses à faire pour amadouer son patron. Il y a de la lumière au bout du tunnel. Elle a une deuxième chance qui s’offre à elle et qui peut lui permettre de retrouver la confiance durement acquise. Elle ne doit pas la gâcher. Sinon, elle peut dire adieu non seulement à sa mission, mais aussi à aux belles faveurs du Serpent. Si elle échoue, elle perd tout. Son titre de petite protégée est fragile. Au moindre faux pas, à la moindre erreur, il peut décider de la laisser tomber ou de lui refuser son Red. Sans le Serpent, Harper n’a rien, elle n’est rien. Elle doit le satisfaire. Elle doit lui prouver qu’elle est capable de ramener des informations et de mener à bien son infiltration. Elle veut montrer qu’elle peut être aussi efficace que Banisher. Cette erreur ralentit considérablement son objectif et le Serpent ne doit rien savoir. Elle se promet de mettre les bouchées doubles pour lui ramener quelque chose. Pour ça, elle doit faire en sorte qu’Edgar lui pardonne le plus rapidement possible.

Elle lit rapidement ce qu’elle vient d’écrire et dans un soupir, elle se rend compte que ça ne sera pas évident. Sloane est bien charmante de lui donner des indices, même si en lisant entre les lignes, elle constate qu’elle doit se démerder toute seule. Évidemment que ça ne peut pas être facile. La fausse assistante ne connait pas tous les dossiers, tous les éléments et tous les intervenants. Elle ne saurait même pas où chercher pour ramener l’information qui allumerait une étincelle dans le regard de son patron temporaire. C’est beaucoup lui demander. Si l’idée de de donner un petit truc sur les Orphans lui a traversé l’esprit un peu plus tôt, elle se rend compte que ça reste dangereux. Ce type sait comment creuser la plus petite information, aussi insipide soit-elle, pour découvrir quelque chose de plus gros à la fin. Il connait des gens, il connait des moyens. Elle ne peut pas risquer de mettre son organisation, ses amis et le Serpent en danger. Non, elle doit trouver une autre façon pour que l’avocat lui fasse à nouveau une place dans son travail. Elle pense à alors à des petites choses gentilles qu’elle pourrait faire pour lui. Comme lui apporter ses repas favoris. Les petites attentions du genre sont toujours bien appréciées, même par les plus bourrus de ce monde.

Elle griffonne les mots « sushis » et « tacos » avec un sourire en coin. Elle sait déjà ce qu’il va manger demain midi et ça tombe bien, selon son horaire qu’elle gère, il n’a rien de prévu. L’attachée de presse rajoute un petit détail qui fait relever la tête de la blonde, un sourire espiègle sur les lèvres. "Moutarde, hen? Intéressant…" Aussitôt, un plan machiavélique se prépare dans sa tête. "Et si…" Elle regarde autour d’elle pour être certaine que personne ne les écoute. Elle baisse aussi la voix. "Si, je lui apportais un sandwich avec de la moutarde à l’intérieur et que je faisais mine de m’en rendre compte juste avant qu’il ne morde dedans?" Elle imagine déjà la scène. Elle lui sauvant la vie juste avant que le condiment ne touche sa langue, l’arrêtant dans son geste de façon dramatique. Il n’aurait plus le choix de lui faire confiance. Il se rendrait vite compte qu’elle est à cent pour cent de son côté et que son but n’est pas de lui mettre des bâtons dans les roues. "J’obtiendrais sans doute toute sa gratitude si je le sauve d’une hospitalisation certaine." Et s’il devient trop chiant en cherchant du côté des Orphans, cette allergie pourrait être bien utile pour le mettre hors circuit.

06/02/2023

┄ little talks

How are you sleeping at night? How do you close both your eyes? Living with all of those lives on your hands? Your ego is dangerous. Your own blood is losing trust. Seated on a stolen throne. Playing God with your heart of stone (Maneskin)

Edgar et Sloane en sont là dans leur relation. À connaître les appétences et les allergies de l’autre. Faut dire qu’il est dans sa vie depuis tellement longtemps (trop longtemps). Pas étonnant qu’ils sachent tut l'un de l'autre. Au début, c’était sûrement pour s’apprivoiser comme Julia tente de le faire aujourd’hui. Maintenant, c’est de la pure amitié. Même quand Sloane partage tous les petits secrets culinaires d’Eddie. Ça part d’un bon sentiment. Pour lui. Pour Julia. Pour tout le monde. Une bonne âme, Sloane. Okay, peut-être pas. D’autant qu’elle rit du plan machiavélique de Julia. Piéger un sandwich avec de la moutarde pour jouer l’héroïne. Machiavélique et terriblement tentant. “Essayerais-tu de tuer ton chef ?” Elle demande. Juste pour savoir. Un sourire en coin, alors qu’elle sait d’avance que la réponse est négative. C’est juste pour être bien vue par un manager aveugle des efforts de son employée. Mais ça se tente. Et Sloane est littéralement en train de considérer la chose. Pourquoi pas, après tout, si Julia l'arrête au bon moment ? Ça ne peut faire de mal à personne. “C’est quitte ou double… soit il va être reconnaissant, soit il va te le reprocher.” Elle croise les bras, prend le temps de réfléchir aux conséquences de cette histoire. Tout comme un procès à préparer ou une affaire à étouffer, il ne faudra rien laisser au hasard. Tout devra être préparé dans les moindres détails. Du choix du sandwich jusqu’à la justification et l’alibi. Edgar pourra être fier de son assistante.

“Il faudra bien que tu insistes sur le fait qu’il ne devait pas y avoir de moutarde pour ne pas qu’il t’incrimine.” Oh que oui. Ce serait dommage qu’on le reproche à Julia. Même si elle en serait la véritable coupable. D’ailleurs… Sloane doit effacer ses propres traces. “Tu ne lui diras pas que c’est moi qui t’ai prévenue, hm ?” Ce serait considéré comme une trahison mortelle pour leur relation. En même temps, si Edgar était plus sympa avec Julia et le reste de son équipe, il ne donnerait pas naissance à des envies extrêmes chez son équipe. Surtout en usant de la moutarde. De là à dire qu'il mérite de périr pour un peu de sauce dans son sandwich... peut-être pas. Ça va loin, cette histoire. “Dis-moi… il est atroce avec tout le monde ? Comment est l’ambiance ?” Parce qu'elle s’imagine très bien comment il peut être ; parce qu’elle a parfois des échos ; parce qu’elle voit certains comportements de ses propres yeux, elle ne peut s’empêcher de minimiser. C’est Eddie, après tout.

@Harper Haywood

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I'm just scared of never feeling it again /

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