Thank u, next (Cashu#2)

Le vendredi fin d’après-midi, une semaine sur deux, Capable laisse poser un masque sur son visage pendant quinze minutes, puis pose des concombres sur ses yeux pendant quinze autres minutes – c’est la version bon marché qu’il a trouvée à ses patches anticernes au ginseng – et se coiffe avec le plus grand soin. Ensuite, il aligne ses plus beaux vêtements sur son lit pour sélectionner sa tenue de guerre. Le plus élégant possible, le but étant de paraître au mieux de sa forme durant les quelques minutes où il sera confronté à Alessia. Ne surtout pas lui montrer qu’il est abattu et déprimé par cette situation ; la moindre petite faiblesse pourrait se retourner contre lui. Cette fois, il jette son dévolu sur un col roulé et un pantalon de bonne facture noirs, agrémente le tout d’une chaîne en argent qu’il devrait certainement vendre et de ses boucles d’oreilles habituelles, puis enfile un trench au prix indécent par-dessus – qu’il devrait vendre aussi, sans doute, mais il préférerait vendre un rein. Il devrait se renseigner, peut-être qu’il pourrait enfin s’acheter le sac Dior qui lui fait envie dernièrement.

Il a un petit sourire fier lorsque les regards se portent sur lui dans le bus, même si nombre de gens se demandent plutôt ce qu’il fait là. Cappie regrette les jours où payer un taxi sur un coup de tête ne l’empêchait pas de manger pendant trois jours. Il faut faire des choix, et il préfère économiser pour ses dépenses vestimentaires. Les transports en commun ne sont pas si horribles, la marche jusqu’au quartier sécurisé de Crimson Bay non plus, vu que le bus ne s’y arrête pas vraiment. Les habitants du coin ont tous des bagnoles de luxe dans leur garage, quand ils n’ont pas carrément un chauffeur comme Alessia. Cappie aurait bien aimé récupérer sa moto, mais il ne l’a pas payée, alors bon. Il doit se faire une raison. Il entre le code du portail, jetant un œil à son téléphone au moment où il passe la porte. Yechan est encore à l’école pour un projet de classe, l’informe son ex-femme, deux minutes avant son arrivée. Un soupir quitte ses lèvres tandis qu’il se dirige vers son (ancien) royaume, la cuisine. ’Less?, il lance à la cantonade, pour prévenir qu’il est là. Il ne veut pas qu’elle puisse lui reprocher quoique ce soit. I’m… Home, les réflexes ont la vie dure, ...there, qu’il termine avec les yeux rivés sur l’homme dans sa cuisine, la bouche entrouverte par le léger choc de redoubler ainsi de malchance. Malgré son optimisme légendaire, il doute de ne pas être reconnu comme étant l’agent d’entretien qui pleurait assis par terre dans sa cuisine à lui. Er, hello. Pourquoi Zhōu Wangshu se trouve dans sa maison – ancienne maison – un vendredi soir alors qu’il vient chercher Yechan pour le week-end, la chose lui échappe complètement. La dernière fois qu’il a vérifié, il fréquentait Zohra Caruso. Are you, hm, er… Il ne peut pas s’empêcher de ressentir un petit pincement au cœur extrêmement vicieux à l’idée qu’Alessia ait pu se dénicher quelqu’un de plus beau que lui – et Capable se trouve très beau, c’est une de ses plus grandes qualités, faire joli avec classe. Quelqu’un de plus beau que lui, donc, avec un travail aussi prestigieux, de surcroît. ... The new one?

Ce retour à la maison est toujours une épreuve, pour Capable, depuis le divorce et l’arrangement provisoire pour la garde de son enfant ; faire face à tout ce qu’il a perdu, affronter Alessia en ne laissant paraître aucune faille et supporter l’incertitude quant à l’expression qui se peindra sur le visage de son fils, lorsqu’il rentrera. Il aurait voulu se battre pour l’avoir une semaine sur deux, mais il a dû s’avouer vaincu pour le confort et le bien-être de Yechan. Il n’a pas eu besoin d’Alessia pour comprendre que vivre avec son père dans un studio de trente mètres carrés n’était pas une expérience des plus enthousiasmantes pour un pré-adolescent de douze ans. Un week-end joue déjà beaucoup sur le moral de son fils, même s’il tente d’organiser des activités loin de son appartement minable et de présenter la chose comme une aventure amusante. Cappie est très doué pour dissimuler son désespoir intérieur, en général. Il n’y a bien que l’homme en face de lui pour l’avoir vu en pleine lumière et cela ne rend cette situation que plus embarrassante. Il n’a aucun doute sur le fait qu’il l’ait reconnu, à son regard, mais Cappie ne s’en laisse aucunement troublé. S’il agit comme d’habitude, peut-être qu’il pourra éviter le pire, c’est-à-dire qu’Alessia ne découvre comment il occupe ses journées.

Un soupir à la fois surpris et soulagé lui échappe devant la réponse catégorique de l’architecte. What a relief. It's not that awkward, then, il lui offre un petit sourire en coin, qui s’élargit à son raclement de gorge distinctif. Cela lui aurait presque manqué. Il a envie de compter le nombre de secondes jusqu’au prochain, se dirige vers la machine à café à la place. She did that? I guess that’s fair. Il fait la moue, touché en plein cœur qu’elle en soit déjà à redécorer la villa qu’il a mis tant de soin à agencer pour leur famille.  Ex-husband. You can call me Cappie. I know your name but I don’t know the right pronunciation, qu’il indique, honnête. Puisqu’ils en sont à leur deuxième rencontre, il lui semble naturel de faire les présentations. Il attrape une tasse et se fait couler un café – ces petites capsules hors de prix qu’il ne peut plus acheter –, puis se retourne vers lui, s’adossant au plan de travail. You want one?, il demande poliment, la tête penchée sur le côté. So, what do you think? About the house? Nothing compares to yours, obviously, il complimente, lui lançant un clin d’œil complice.

Il hausse un sourcil, à entendre son prénom répété de la sorte, puis sourit en comprenant que l’homme ne doit pas être habitué à de tels noms. Il rit intérieurement à l’idée de lui expliquer qu’il s’appelle en réalité Capable, mais se dit qu’ils ne se connaissent pas encore assez bien pour ça. Wangshu, is that correct? Cappie fait toujours attention de bien prononcer les noms, par respect, a longtemps bataillé pour que Yechan soit dit convenablement dans sa belle-famille, bien que beaucoup aient fait la sourde oreille et qu’il ait dû se résoudre à entendre des Yee-shawn à l’occasion. Il pose un regard un rien surpris à la précision sur la signification, se retient de faire un commentaire sur l’ironie du mot confort pour un homme qui semble extrêmement inconfortable à chaque fois qu’il le croise. Il est plutôt mal placé pour juger les prénoms des autres, franchement. Oh? That’s lovely, il déclare, offrant un sourire doux et sincère. C’est nettement mieux que de s’appeler Capable, ce qui signifie capable, tout en étant incapable de bien des choses, de toute façon.

Une demeure acceptable. Il rit un peu, plus pour lui-même que pour autre chose. Il suppose qu’il méritait de recevoir cette leçon d’humilité en pleine face. Il l’a cherché, il doit l’admettre. Bien qu’il aime cette maison – moins maintenant qu’elle lui remémore sa situation catastrophique –, il peut comprendre que l’architecte a des goûts assez éloignés des siens. Cappie n’est pas très porté sur le minimalisme, et son enfance dans un ranch à la campagne est clairement la cause de son obsession pour les imprimés floraux et les couleurs chatoyantes. Tea? Sure, il sort une bouilloire à l’ancienne (il adore le sifflement), la remplit d’eau et la place sur la gazinière, buvant une rasade de café au passage, se rend compte un temps trop tard qu’un thé n’a pas été effectivement demandé. A croire que recevoir un sourire, aussi mal à l’aise qu’il puisse être, lui a soudain donné des ailes. Mais bon, ce qui est fait est fait, autant agir comme si tout cela était parfaitement étudié. I think I have gunpowder tea, let me check. Il le trouve du premier coup en ouvrant un placard, s’empare d’une théière et d’une tasse qu’il dépose devant lui, prend soin de ne pas mettre trop de thé dans le filtre pour que les feuilles puissent se déplier et libérer tout leur arôme. Il passe beaucoup trop de temps à se renseigner sur ce genre de sujet. Should we add some lemon and honey for your throat? Or is it heretical? Il demande, un sourire aimable aux lèvres, le coude appuyé sur le comptoir et le menton calé sur sa paume, un instant, avant de récupérer la bouilloire qui fait entendre son joli sifflement et de verser l’eau chaude d’un geste très gracieux. Il se sent définitivement un peu trop à l’aise dans une maison qui n’est plus la sienne. Il est un brin soulagé que l’architecte ne veuille pas de ce chantier, il doit l’avouer. I’m curious, do you often take private projects like this? It must be quite anecdotic at your level, I suppose you receive governmental requests and all, right?

Il se mordille un brin la lèvre et baisse les yeux en voyant que sa plaisanterie n’est pas bien accueillie, note dans un coin de sa tête que l’homme n’apprécie pas ce genre d’humour pour détendre l’atmosphère. Cappie est plutôt doué pour mettre les gens à l’aise, d’habitude, mais il faut croire qu’il vient de rencontrer sa némésis. Il ne s’avoue pas vaincu si facilement, cela dit ; les réactions embarrassées de Wangshu lui donnent envie d’en faire davantage, de se lancer le défi de parvenir à le mettre à l’aise. Son sentiment de solitude des dernières semaines n’aide pas, certainement. Cappie a besoin des autres pour se sentir bien et s’est retrouvé abandonné par bien des gens à la suite de son divorce, celleux qui n’en ont rien à faire, sont loyaux envers Alessia ou n’ont aucune envie d’écouter ses déboires. Iels préfèrent les gens heureux. Pourtant, Cappie tâche de toujours avoir le sourire aux lèvres et de voir la vie du bon côté, prenant ses problèmes à la rigolade, les ignorant s’ils se font trop grands. Il note, alors, que Wangshu semble apprécier le gunpowder, espère que le thé ne le décevra pas en usant de toutes ses connaissances d’homme au foyer pour le servir correctement.

Il écoute attentivement la réponse à sa question, retient le commentaire puéril qui lui vient en tête aux premiers mots qui hors contexte pourraient être pris très différemment. Le fait qu’ils soient prononcés par quelqu’un qui n’en a absolument pas conscience et qui voudrait sans doute disparaître s’il en faisait la remarque n’arrange rien. Il pince les lèvres, cache son sourire dans sa tasse de café. Les raclements de gorge font leur retour et Cappie décide de les trouver attendrissants. Il le laisse terminer, prend soin de ne pas lui couper la parole comme la dernière fois. Il se souvient encore qu’il lui a été compliqué de le refaire parler, ensuite. Puis il acquiesce en silence, pour le thé. L’eau est versée dans le thermos, dans la théière, aussi. Peut-être ne voulait-il pas boire en sa compagnie, à la réflexion, mais il devrait dire au revoir à Alessia avant de partir, non ? Cappie n’a nul désir d’expliquer à son ex-femme qu’il a fait fuir son architecte. I see. You know, Alessia looks like this kind of person but she isn’t, really. She probably just likes your style and wants to get rid of my stuff, which is understandable given our situation. Il préfère se rappeler des bons côtés de son mariage que de n’en garder que l’amertume. On ne passe pas autant d’années ensemble sans s’aimer au moins un peu, et il a beau ne pas comprendre certains agissements de son ex, Cappie n’arrive pas à la blâmer plus de trente secondes d’affilée, en général. Il éprouve toujours de la tendresse à son égard et s’en veut encore de ne pas avoir réussi à éviter ce divorce. Mais elle ne l’aime plus, et il a bien dû se résoudre à accepter que tous les efforts qu’il pouvait faire ne ramènerait pas les sentiments érodés par le temps. Il agite la main pour chasser la conversation et les pensées déprimantes, reporte son regard sur l’homme, force un petit sourire sur ses lèvres. Anyway, I'm glad you don't want to destroy my life achievement, il souffle, dans un léger rire. How is the tea? You seem to be a connoisseur, don’t spare me.

Wangshu semble apprécier le thé, sans mot dire, et Cappie s’oblige à ne pas sourire trop largement. Cappie est toujours heureux de partager sa cuisine, même pour une chose aussi simple qu’une boisson chaude, ça le remplit de joie de voir une once de contentement sur le visage de l’architecte. Il se demande s’il a aimé les mandus qu’il a laissés dans son frigo, la semaine après avoir reçu les baozis de sa part. Il l’espère. Qu’elle déménage. Capable s’esclaffe, manque de recracher son café, à sa manière directe d’exprimer le fond de sa pensée. Il parvient à se contenir, une main devant la bouche. C’est tellement amusant de voir quelqu’un de si poli formuler son avis d’une façon si tranchée, sans aucune pincette ou enjolivure. Cappie, lui, est plutôt le roi des euphémismes et de l’excès de tact.

Il reprend une gorgée de café pour faire passer la précédente, le regard qui se fait brillant lorsque Wangshu lui annonce que son thé est chaleureux. Il y a un Really? Thanks! à la fois incrédule et ravi qui lui échappe, mais l’homme a l’air tout à fait sincère. Ça lui fait quelque chose, en-dedans, une sensation agréable, entre le soulagement et le réconfort ; il en sourit bêtement. La question suivante le prend quelque peu de court, tandis qu’il tend l’oreille pour voir s’il arrive à capter une conversation téléphonique dans les pièces attenantes. La villa est grande et Alessia s’est sans doute rendue à l’étage pour répondre à son appel. Il remarque bien que Wangshu ne pense qu’à une chose : partir. Cela le rend presque triste, avant de se rappeler qu’il va s’en aller bientôt, lui aussi. I don’t know, probably? I’m just waiting for my son. L’invocation fonctionne, puisque Yechan pointe soudainement le bout de son nez à la porte. Yechan! Here’s mom’s architect, Zhōu Wangshu. Cappie connaît son fils, sait qu’un bonjour est une épreuve, à son âge, se retient de lui faire la leçon et se montre patient, plutôt. Hi, murmuré de mauvaise grâce, arrive en temps et en heure. Une victoire. Go get your bag and we’re off, okay? And tell mom Mr. Zhōu is leaving too, please. Venant de leur fils, cela sera certainement mieux pris. Le garçon disparaît et une averse en profite pour se déclarer dehors. Cappie grimace, le regard perdu sur les gouttes d’eau qui ruissellent le long des vitres. L’arrêt de bus est si loin. Il n’a pas pris de parapluie, et quand bien même, vu le vent, il n’est pas sûr que cela soit d’une grande utilité. Il se racle la gorge, alors. Pour une fois que c’est lui. Er, It’s embarrassing, il annonce, en se retournant vers Wangshu, mordillant un brin sa lèvre inférieure. Il a le choix entre courir sous une pluie battante – ce qui ne mettra pas son fils dans la meilleure disposition pour le week-end –, demander à Alessia à qui il ne veut évidemment rien demander, et demander à l’homme qui se trouve en face de lui. Un choix assez simple, honnêtement. I’m sorry, could you give us a ride to the bus stop, please? It’s right outside the neighborhood.

Il y a un fantôme de sourire sur sa bouche, à entendre le commentaire sur l’âge de Yechan. La chose est habituelle. Souvent, il remercie son interlocuteur de le croire si jeune, mais la plaisanterie lui reste sur le bout de la langue à cause de la météo capricieuse. Peut-être pour le mieux, il se rappelle que Wangshu ne semble pas apprécier son humour. Malgré les apparences, Cappie n’aime pas vraiment dépendre des autres – le divorce a bien retourné le couteau dans la plaie à ce sujet –, mais c’est parfois nécessaire. Pour le bien de son fils et de leur relation, cette fois, il ose demander ce service sans détour à l’homme qui se trouve en face de lui et manque de s’étouffer avec son thé. Une légère grimace désolée se pose sur ses traits, parce qu’il ne pensait pas susciter une telle réaction. Trop direct ? Il s’apprête à lui dire de ne pas s’inquiéter si ce n’est pas possible, la main soulevée pour esquisser un signe d’apaisement, néanmoins l’architecte est plus rapide et fait fleurir un sourire doux sur ses lèvres. A little bit further in Crimson Bay, but I wouldn’t want to bother you too much. Driving us to the bus stop would be much appreciated already, thank you.

Il termine son café et place la tasse au lave-vaisselle, nettoie et range la bouilloire, mettant un point d’honneur à effacer toute trace de son passage. My son is a fan of your girlfriend, you know, il mentionne pour faire la conversation, en riant légèrement. Il les a vus dans un article récemment, a été surpris, en réalité, de reconnaître le propriétaire mal à l’aise et gêné de la maison qu’il nettoie au bras de la jeune femme, sur un tapis rouge quelconque. Il ne l’avait pas du tout imaginé comme quelqu’un aimant s’exposer devant les photographes et les caméras. She’s quite incredible like you, you’re very lucky. Have you finished?, il s’assure poliment avant de récupérer sa tasse pour la faire disparaître également dans le lave-vaisselle. Yechan réapparaît à la porte, son sac de sport à l’épaule, le regard sombre et une moue ennuyée sur le visage. Mom is coming in a minute, qu’il lance à l’architecte, un peu sec, avant de s’adresser à son père d’une voix plaintive : It’s raining, I don't want to go.

Il y a quelque chose qui le touche, dans sa manière de camper sur ses positions, assumant sa proposition généreuse, alors qu’il n’a probablement aucune envie de prolonger cette interaction sociale. Cappie le remercie d’un sourire, le regard un brin ému qu’il détourne un instant. Yechan n’aura pas à subir l’inconfort de la pluie battante et du bus le temps d’un trajet, et Cappie s’en trouve fort soulagé. Son fils passe avant toute chose, alors il ne s’entête pas à refuser une seconde fois. La réaction de Wangshu lorsqu’il mentionne sa petite amie le rend quelque peu perplexe, presque comme s’il semblait ne pas s’en souvenir. Il suppose qu’il y a de telles personnes dans ce monde. Lui était plutôt du genre à se vanter en permanence de son épouse merveilleuse, dans les premières années. Peut-être que son mariage aurait tenu s’il n’avait pas été ainsi, il ne saurait dire. Il hausse un sourcil aux paroles extrêmement terre à terre qui suivent, se dit qu’ils ne font définitivement pas partie de la même catégorie. Peut-être que Zohra Caruso est la personne chanceuse dans cette histoire, finalement.

Cappie se contente d’un petit signe de tête à Alessia et la laisse à sa conversation avec l’architecte. Il attrape le sac de son fils pour le poser sur le plan de travail en attendant, caressant ses cheveux au passage. Don’t worry, Mr. Zhōu is going to give us a ride. I believe he has a nice car. Did you pack your homework this time? Yechan acquiesce d’un air sombre et Cappie tente de garder son sourire malgré tout. Come on, it’s going to be fun, il lui lance une grimace improbable et parvient à arracher un demi-sourire à son fils, qui se renfrogne aussitôt. Too late, I saw you. Il le laisse un peu tranquille en terminant de ranger, jetant un œil vers Wangshu et Alessia. Il a écouté un peu malgré lui, a noté que l’homme n’a pas refusé le projet de vive voix. Il se demande s’il a changé d’avis à cause de l’attitude de son ex-femme – Capable dans toute sa naïveté légendaire a du mal à ignorer la main qui s’est posée sur le bras de Wangshu. Il ne juge pas, mais… Il est juste là et c’est un peu douloureux. Il baisse les yeux, se reconcentre sur Yechan et sa mine boudeuse adorable, pour relever vivement la tête une seconde plus tard quand Wangshu les interpelle. Ah, yes, thanks! Il s’empare du sac de son fils et le pousse devant lui, offrant un regard désolé à Alessia qui a l’air offensée par ce brusque départ. I bring him back on Sunday evening, il lance simplement avant de fermer derrière lui. Ils s’arrêtent tous trois sous le porche, Cappie un rien surpris manque de bousculer sa progéniture, mais se rattrape in extremis en posant ses mains sur ses épaules. Père et fils observent de concert l’homme à leurs côtés qui semble très en phase avec la météo. Yechan lève un regard dubitatif vers lui et Capable secoue la tête avec un sourire pour lui indiquer que non, il n’a pas d’explication autre que Mr. Zhōu est un être très charismatique qui aime écouter le bruit de la pluie. Heavy rain makes a very soothing sound, isn’t it?, il souffle au bout de quelques secondes de calme, très désireux de ne pas briser l’instant d’un ton trop brusque.