There's gold on your face But under the surface? (blair)

There's gold
on your face
But under the
surface?
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What would your mother say If she knew the little saint you aren't? Yeah, we both know where this goes.

(Friday Pilots Club) (icons. muxisium)

Dans le bureau, c’est le calme. Un calme d’apparence. Un calme relatif. Ça contraste avec les e-mails qui ne cessent de pleuvoir ; avec le brouhaha des pensées qui tournent. Sloane lit et relit des feuilles fraîchement imprimées. Composant un dossier qu’il faudra garnir davantage. Parce qu’il constituera bientôt leur défense pour un procès qui se prépare. Il y en aura un. L’attachée de presse va s’en assurer aujourd’hui même. “Sloane ? On me fait dire que Madame Redfield est arrivée à son bureau.” C’est l’annonce qu’elle attendait. Elle referme le dossier d’un geste sec. “Parfait, merci !” Coup d'œil vers l’heure affichée sur son ordinateur. Avec la sensation crasse que Blair a pris son temps pour apparaître à son bureau. Un rendez-vous, peut-être. Ou peut-être pas. Sloane cherche encore ce qu’Edgar a pu lui trouver pour la recommander. Elle lui semble… détendue. Trop détendue. Quand son meilleur ami pouvait passer des heures à travailler d’arrache-pied, débouler ici avec des idées lumineuses. Blair a une manière différente de faire, c’est le moins qu’on puisse dire. Une manière de faire qui éveille les soupçons de Sloane. Raison pour laquelle c’est elle qui va jusqu’à Blair. Pas le contraire. Elle ne compte pas attendre que l’avocate daigne se déplacer jusqu’à elle. Oh que non.

Le dossier sous le bras. Les mocassins martelant le sol. Le sourire chaleureux et amical lorsqu’un visage est croisé. Toujours un “bonjour” au bord des lèvres. Toujours un “comment ça va” pour retarder son chemin. Mais elle joue le jeu, Sloane. Elle ne peut demander aux Sept d’être exemplaires et humains, si elle ne l’est pas non plus. Elle s’intéresse, elle questionne, elle encourage, elle mémorise. Ainsi, elle se rappelle que Denis attendait des nouvelles de la mère porteuse de son futur enfant ; que Mikaela était inquiète pour la santé de son père ; que Jill a trop travaillé ces derniers temps et qu’iel devrait se reposer. Elle repart de ces conversations chargée un peu plus lourdement des maux, des doutes et des détails intimes des uns et des autres. Sloane rejoint bientôt le service juridique, quelques étages au-dessus du sien. Là aussi, son chemin est parsemé d’échanges et de nouvelles. Sans réussir à la dévier de sa trajectoire : l’avocate des Sept.

Deux coups frappés à la porte, avant d’entrer dans le bureau. Elle déteste quand les Sept font ça dans le sien. Ici, elle le fait pour ne pas laisser à Blair le temps de s’esquiver. “Hey ! Besoin de toi.” Le dossier est posé sur le bureau de Blair, pendant que Sloane, elle, se laisse tomber sur la chaise destinée aux invité·e·s. Des dizaines de captures d’écran des vidéos, des conversations, des commentaires, des articles, tous immortalisés sur du papier. Un petit condensé du problème. “On a des petits rigolos sur l’Argossip qui s’amusent à lancer des rumeurs sur les Sept, à l’aide de montages vidéos d’interviews où ils sortent des phrases de leur contexte. Et les médias les prennent au mot.” Et allez que je fais dire à Jeremiah qu’il se promène nu dans la rue et à June qu’elle mange des enfants au petit-déjeuner. Certains montages sont tellement ridicules qu’on peut que douter de leurs faussetés. D’autres sont tellement réussis qu’ils fonctionnent et tournent partout sur internet. Ce sont ceux-là les plus problématiques. “Ça fait des semaines qu’on essaye de les faire arrêter et qu’on signale chacune de leurs publications. Mais ça suffit.” Une guerre sans fin qui ne peut plus durer. Les ressources d’Omnivox Media doivent être allouées à d’autres activités. Tout le monde a autre chose à faire que de jouer à ce jeu médiocre et puéril. “Il faut faire quelque chose.” Ce quelque chose, c’est une plainte adressée au propriétaire de ce compte. Peut-être même un procès si la promesse de poursuites judiciaires ne suffisent pas à effrayer. Elle laisse à Blair le soin de terrifier assez leur adversaire du jour.

 @Blair Redfield  

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Formules de politesse reléguées à un autre temps. Quand l’urgence ne régira plus le quotidien. Elle pourrait feindre de s’intéresser à Blair, à son bien-être aujourd’hui et demain, mais la réalité est différente. Encore bien incapable de savoir si l’avocate est digne de confiance. Le peu qu’elle voit la fait douter. Et il y a cette phrase qui traine au fond de ses pensées : quand il y a un doute, il n’y a pas de doute. Alors, si doute il y a, sûrement qu’elle n’a pas tort de se méfier. Mais il y a Edgar qui s’est porté garant, qui l’a recommandée. Juste pour ça, Blair bénéficie d’un minimum de confiance et de respect. Jusqu’à quand, là est la question. Au moins aussi longtemps que l’avocate jouera le jeu, offrant ses services avec plaisir. Ben voyons. Elle y va de sa petite réflexion. Fallait pas s’embêter. Fallait venir plus tôt. Sloane la dévisage. Se demande si elle est seulement sérieuse. Sûrement. Elle veut en tout cas démontrer quelque chose avec ses remarques passives-agressives. “On préfère éviter les poursuites et d'étaler ça sur la place publique.” L’attachée de presse force un sourire sur ses lippes. “Mais si tu veux plus de travail, je vais me faire un plaisir de venir plus souvent ici.” Force est de constater qu’elle passe moins de temps dans le service juridique depuis qu’Edgar n’est plus là. À tenter de se débrouiller sans avoir recours à la voie législative.

Aujourd’hui, elle demande de l’aide. Enfin. En espérant trouver l’écoute et le professionnalisme dont elle a besoin. Sloane trouve quelque chose. Il n’y a aucun doute là-dessus. Question intéressée sur l’affaire (au moins une), bien vite chassée et remplacée par des bonnes manières forcées. Si elle a soif, Sloane saura avaler sa salive et attendre de retourner dans son bureau. Pas besoin de s’inquiéter, Blair. “Non, ça va, je te remercie. Je n’ai besoin de rien.” Juste de sa concentration. Et ça ne se trouve pas dans un verre ou dans une tasse. Empressement dans les mots qui s’enchaînent et qui bataillent avec une politesse professionnelle. Très forte envie de lui demander si elles peuvent reprendre le sujet qui les intéresse (ou qui intéresse juste Sloane). Ce n’est pas ce que Blair a en tête. Un soupir manque de lui échapper. L’attachée de presse le réprime, fait bonne figure. C’est amusant. On dirait presque, je dis bien presque, que Blair essaye de faire diversion. “Oui, oui, le travail ne manque pas, on a tout un tas d’autres dossiers à gérer, mais pour en revenir à cette affaire…” Mouvement de tête afin de désigner le dossier sur le bureau. “On ne sait pas exactement qui il y a derrière.” Tous les messages sont restés sans réponse. Et pour que ça ne vire pas au harcèlement et que ça se retourne contre Omnivox, il est temps de passer aux choses sérieuses. Les choses sérieuses étant Blair. Le début d’une blague.

“De ce qu’on a constaté, ces deepfakes sont publiés sur un premier compte, puis partagés. Il y a aussi des seconds comptes, au cas où les premiers seraient fermés.” Des comptes de secours qui comptabilisent déjà des milliers d’abonnés. Un fléau. Il se répand beaucoup trop vite. Il devient difficile à endiguer. “Il faut que ce soit une priorité pour ton équipe, ça commence à faire trop de dommages et on aimerait éviter que les gens demandent à nos Sept de répéter les conneries vues sur ces vidéos.” Un ordre à peine déguisé. Sloane aimerait s'épargner le moment où, pendant une conférence de presse, un journaliste demandera à Valkyrie II si elle collectionne vraiment ses crottes de nez. “Je peux compter sur toi ?” Quelque part dans le monde, quelqu’un croise les doigts. Espère assez fort pour que la réponse soit positive. Dans le bureau, face à Blair, Sloane est dotée d’encore un peu de déni, d’un peu d’espoir. Assez pour ne pas avoir besoin de croiser les doigts. Assez pour espérer que cette histoire sera réglée d’ici une semaine.

 @Blair Redfield