alligator tears (sin)

21/02/2023

alligator tears
cw:

Amy avait quitté le Texas dès que possible, prétextant il ne sait quelle urgence professionnelle, afin de ne pas avoir à rester pour la veillée funèbre.
En chemin, après d’interminables heures de voiture, il avait commencé à recevoir tout un tas de messages hystériques des Orphans en panique.
La suite est floue. Terrifiante. Entre l’excès d’informations peu rassurantes de certains, et l’absence totale de nouvelles pour d’autres.
Alors Amy a couru d’une planque à une autre, se terrant comme un rat, en attendant que la tempête passe, ne croisant sur sa route qu’une poignée d’Orphans désœuvrés ou sur le départ.
Osmond Rose, lui, a disparu.

Les rumeurs vont bon train à son sujet. Certains disent qu’il est mort, d’autre qu’il s’est enfui. Parfois même, on va jusqu’à penser qu’il s’est rendu à Icarus. Amy craint chacune de ces perspectives.
Parce que, s’il n’était pas rare qu’Osmond Rose disparaisse, il ne le laissait jamais sans nouvelles. Depuis qu’ils se connaissaient, plus jamais Amy n’était sorti de sous l’ombre menaçante de son patron. Et voilà qu’il errait désormais à l’air libre mais les poumons vides d’avoir trop couru, d’avoir trop désespéré, le téléphone serré dans son poing moite.
Car une certitude le hante, depuis les trente-six heures qu’il était au courant de la catastrophe Orphan: celle qu’il ne reverrait plus jamais Osmond Rose.

Amy ne se rappelle plus quand est-ce qu’il avait décidé de se rendre au Red Chips. Il ne se souvient plus avoir ouvert la porte de derrière, et encore moins celle du garde-manger, dans lequel il s’est terré, assis par terre, les jambes ramassées contre lui. Ses phalanges argentées sont toujours serrées autour du téléphone qui reste funestement silencieux. Il sent la pluie et la transpiration, constate non sans désarroi qu’il n’a pas retiré son costume qu’il portait à l’enterrement. Il n’est pas repassé au ranch non plus, harcelant à la place les gens qui bossaient là-bas pour savoir s’ils avaient vu Osmond.
Amy se rappelle que la dernière fois qu’il a vu Osmond, c’était pour récupérer le costume qu’il porte.

Il lui semble que son cerveau est bloqué, et qu’il refuse de penser à quoi que ce soit. Il ne sait pas quelle heure il est, il ne voit pas la notification indiquant que Sin venait de recevoir son message dont il n’a même plus le souvenir de lui avoir envoyé.
Sous la fine pellicule de sueur à son front, le relief de sa peau s’étire, lentement, alors que la pointe de ses cornes refait surface. ft. @Sunday Xing

29/11/2023

one of them
cw: adultère (but they are in a situationship, your honor), sexisme

Sin est une femme simple à laquelle le sexisme ordinaire ne lui pretterait aucune intelligence à cause de son goût prononcé pour la couleur rose. Ce n’est pas qu’elle est conne, Sunday. C’est juste qu’elle fait ce qu’il lui plait, sans regard pour les normes de la société.
Elle a été vendue et depuis, son allégeances aux lois est restée en Chine.
Pour autant, elle a une terrible fibre sociale, capable de lire à travers les langues universelles de chaque personne.
Elle a assez couché avec Amy (quatre fois, pour être exacte), pour savoir que la grammaire correcte est un indicateur inquiétant. Surtout qu’il coupe de court expressément à la dernière conversation qu’iels ont eu (une photo de dentelle, Amy lui répond qu’il n’est pas à New Blossom et un coup de fil de 5 minutes).
Sin aurait pu être au téléphone rose.
Elle sait où proposer ses talents, si elle se retrouve dans le besoin de quelques billets verts.
Mais là n’est pas la question.
u ok?
Mais Amy ne lui répond pas. Et ça la dérange, la démange dans un coin de son cerveau. Non pas qu’elle se soit attachée à son plan cul du moment. Mais Sin n’est pas une créature sans cœur. Alors, avec un soupire, une fois qu’elle a terminé de s’apprêter pour la journée, elle s’est décidée à vérifier la localisation d’Amy, parce que cet idiot n’a jamais annulé le partage de localisation pour leur sauterie numéro 2.
Le Red Chips.
Pourquoi s’entiche-t-elle toujours des pires crasses de l’humanité?
La réponse est simple: parce qu’elle est une crasse.
Il lui faut une petite heure pour arriver jusque là, se cogne contre la porte d’entrée qui est fermée. “Am-ee?” Appelle-t-elle de l’autre côté de la vitre. Mais il n’y a rien et elle se décide à faire le tour de la bâtisse, trouve une porte ouverte, s’invite. Elle a, par sécurité, un couteau dans sa main gauche et évite les tourbillons inutiles. Sa poigne est assurée, après qu’elle ait vérifié à nouveau qu’Amy n’avait pas bougé.
Elle le trouve dans les frigos et la tenue de Sin est décidément trop légère pour les températures artificielles. “Hey, what are you doing here shuaige?” Elle n'obtient pas son attention et elle pousse une petite moue, Sin qui ne supporte pas être ignorée. Elle entre pour de bon dans le frigo, se tient devant Amy qui a l’air au bout du rouleau, dans une tenue qui ne lui ressemble pas. Elle lui donne un petit coup de pied dans les fesses, pour attirer son regard. “‘sup?” C’est doux, pendant qu’elle étudie les cornes argentées sur le crâne d’Amy. “Why are you hiding in the fridge?”
ft. @Amy Armstrong

21/02/2023

alligator tears
cw:

Une fine couche de givre poisseux était en train de recouvrir peu à peu les cornes naissantes d’Amy. Un détail est souvent occulté: quand ses cornes s’extirpaient de son crâne, elles luisaient toujours d’une moiteur peu ragoutante, dont on évitait de se demander l’origine, craignant qu’il ne puise dans sa propre matière grise pour former ces dangereux appendices, lui qui n’était déjà pas très malin.
Les cornes grandissent lentement, douloureusement, seules preuves qu’Amy était encore en vie. Il reste en effet immobile, prostré au fond de son garde-manger, comme une statue en acier caché. Amy n’aime pas rester immobile, car il craint alors que sa mutation ne prenne le dessus et ne le fige définitivement, l’étouffant dans son propre corps. Ainsi, il avait perdu l’habitude de rester statique, ignorant même qu’il n’avait inconsciemment conservé ce réflexe que pendant son sommeil.
Mais voilà qu’il ne respirait qu’à peine, un petit nuage de buée s’extirpant de ses lèvres par faibles à-coups. Et, par-dessus le grésillement du système de refroidissement, le grincement, ténu, d’une lame qu’on extirpe lentement des chairs de son crâne.

La porte s’ouvre, creusant une lumière bleue sur son visage blême. "Hey, what are you doing here shuaige?" Amy ne cille pas, ne remarquant pas l’arrivée de Sunday, toute son attention perdue au fond de sa coquille vide, éventrée par le chagrin. "‘sup?" La voix est lointaine, mais le contact de la chaussure de Sunday contre sa fesse le fait réagir. Son regard cherche un focus, déboule sur les pieds puis les jambes de Sunday. Il lève le menton, sentant le poids de ses cornes appuyer sur ses cervicales. "Why are you hiding in the fridge? - I’m not hid—" Il observe autour de lui, un peu éberlué de se trouver effectivement dans son frigo. "Shit, soupire-t-il en se relevant, essuyant ses mains moites et glacées sur son pantalon. I was uh— looking for— this, improvise-t-il en refermant sa poigne sur une pomme de terre qui était visiblement tombée d’un sac autrement plus gros rangé au-dessus.

"What you doing here? You’re cold— constate-t-il, désemparé. Il se défait aussitôt de sa veste de costume, qu’il referme sur les épaules de Sunday, avant de les pousser hors du garde-manger.
A la lumière de la cuisine, on observe que sur ses joues aussi, une très fine couche de glace s’est formée, là où les larmes ont rendu ses joues salées. Il frotte son nez rougi. "Sorry for asking you to come, I— I don’t know what I’m doing—" avoue-t-il d’une voix si basse qu’on n’en distingue plus les sanglots. ft. @Sunday Xing

29/11/2023

one of them
cw: adultère (but they are in a situationship, your honor), sexisme, langage explicite, sex-toys

La transe s’arrête et Amy reprend vie.
Bonne nouvelle, Sin n’aura pas à chercher une excuse quelconque pour la mort d’un homme dont elle n’est pas responsable. Ca le ferait mal. Elle hausse un sourcil sceptique à l’explication vague, range d’un mouvement fluide la lame qui l’accompagnait.
Elle accepte la veste de costume qui sent la transpiration d’Amy, se laisse guider dehors en échappant un “are you sure you’re okay?” Les mots sont toujours diffus et elle plante ses talons dans le sol, pivote, pose ses mains sur les pectoraux gelés de l’homme de fer - ou n’importe quel alliage qu’elle n’a pas l’envie d’étudier. “Listen, Am-ee, I don’t mind coming.” Sunday est trop libre que pour qu’on la force de faire ce qu’elle n’a pas envie de faire. “What’s happening? You can talk.” Elle lisse un peu la chemise de manière distraite. “You can cry too. I’m open-minded.” Ses yeux remontent sur les cornes, sa main qui remonte pour essuyer le liquide étrange qui recouvre cette partie de son corps.
Pas le premier appendice d’Amy qu’elle triture délicatement.
Et dire qu’il y a des personnes qui trouvent qu’elle n’a pas la main sur le cœur. “I know we sex, and sex is nice. But I’m not sure I’m here for a booty call and I don’t pity fuck neither.” Il n’y a rien de moins sexy et attirant que ça.
Mais elle sait bien que derrière le comportement de dick géante que sait être Amy, il y a autre chose.
Même les dildos ont droit à leurs sentiments.
ft. @Amy Armstrong