I can't do everything but I'll do anything for you (miso#3)

J’ai débarqué avec un bouquet de roses blanches dans une main et la nourriture de la petite dans l’autre, mon sac à dos sur l’épaule avec les épices, la veilleuse et les bijoux à l’intérieur. Y’a pas que des roses blanches, dans mon bouquet, parce que la fleuriste m’a sorti que ça m’ressemblait pas. Faut dire que j’lui demande toujours des trucs multicolores et bordéliques d’habitude, mais j’voulais mettre Minnie dans d’bonnes dispositions avec des fleurs très, très chics. J’lui ai donc précisé d’pas trop délirer sur les couleurs, cette fois. J’ai eu presque envie d’vomir en voyant qu’ça ressemblait aux bouquets qu’Aeji achète à Junji, me suis contenté d’tirer la langue de dégoût en quittant les lieux. Minnie a aimé, c’est l’essentiel, elles sont dans un vase au milieu d’la petite table de cuisine maintenant. On vient d’finir de bouffer et l’microbe arrête pas d’bâiller tout en courant partout pour pas aller enfiler son pyjama dans les bras d’son papa.

Moi j’aide pas. J’suis assis en tailleur sur le canapé et j’l’encourage, le p’tit monstre, parce que ça m’fait rire. Puis quand j’vois que ça commence à faire vraiment trop long pour Minnie, j’l’attrape à son passage. Elle hurle, je hurle, elle rigole, j’rigole. Elle se laisse changer, m’colle un bisou plaquant sur la joue pour me dire bonne nuit sur l’ordre de son père, j’fais semblant d’en mourir et elle rit encore. Vraiment bon public, l’microbe. Oh wait, nightlight. J’récupère mon sac par terre pour en sortir la veilleuse chat adorable avec son p’tit casque et sa p’tite console, la donne à Minnie avec un sourire.

J’patiente dans le salon le temps qu’il la mette au lit, balance quelques piques dans le group chat de mon équipe – iels me saoulent avec les nouvelles stats des armes dans Raging et j’suis pas d’humeur. Y’a un fond d’anxiété qui m’tord le ventre. J’ai dit que j’voulais parler sérieusement et maintenant j’le regrette un peu, j’sais pas par où commencer cette conversation. Minnie revient et j’lève les yeux vers lui, bats des cils parce que j’suis toujours pas prêt et demande un ton plus bas qu’mon ton normal : Lil’ monster all asleep? J’ouvre les bras pour l’accueillir pour un câlin ; ça reste l’meilleur moyen d’me calmer, au final.

Dialogues en coréen

Minnie, c’t’un bon père, y’a pas besoin d’être un génie pour le capter. J’sais qu’il est épuisé, j’le vois, même, mais il fait quand même tout bien. Il prend l’temps, pour son p’tit monstre, de bien lui brosser les dents et d’la mettre au lit avec la p’tite histoire et tout. Ça m’impressionne, cette patience, alors qu’il l’a depuis quoi, deux mois ? J’gérerais pas aussi bien – enfin, y’a aucune chance que ça m’arrive, mais y’a des tas d’gens qui ont voulu un gamin et font bien pire que ça, c’est certain. J’sens sa fatigue à des kilomètres, les préparations pour le déménagement doivent pas aider non plus et j’m’en veux un peu, d’en être la cause. Mais bon, s’débarrasser du voisin chiant, ça devrait au moins réduire son stress au quotidien. J’m’en veux aussi d’être là pour discuter d’choses sérieuses alors qu’il a l’air au bout de sa vie, à presque se casser la gueule en revenant vers moi.

J’le récupère dans mes bras et m’étends en même temps qu’lui dans l’canapé, la tête sur l’accoudoir histoire qu’on soit bien cosy, tous les deux. Good. Nightlights was magic on me when I was kid, and since we have so much, hm, common stuff? Could work, j’fais en rigolant, m’retenant pour pas faire trop de bruit. J’frotte son dos d’une main, tendrement, passe l’autre dans ses cheveux rouges, ils sont doux, toujours. J’aime bien passer mon temps à les rendre gras en les touchant trop. J’souris quand il cause des fleurs, dépose un baiser au sommet de son crâne. You said it already. Food was really good. Very spicy. I can see you suffered a lot for me. J'ricane, un rien moqueur. Son entêtement à vouloir manger tout aussi épicé qu’moi force l’admiration, franchement. Y’a un silence, une pause, j’laisse échapper un soupir. J’suppose que j’devrais commencer à parler maintenant, avant qu’il s’endorme tout simplement sur moi. Minnie, hm – J’commence et grimace, fais la moue. Pourquoi c’est si compliqué, d’parler des conneries d’angoisse qu’y’a dans ma tête à voix haute ? C’pas comme si elles étaient nouvelles ou inattendues, elles sont là depuis qu’j’ai compris que j’avais aucune chance d’trouver quelqu'un comme moi à aimer. Par écrit, c'plus facile, surtout avec le téléphone dans l’cerveau, j’ai qu’à balancer mes pensées à chaud. C’pas pareil de penser et de devoir formuler ensuite. C’pas pareil de devoir le faire avec Minnie dans mes bras. I wanted to, er… J’secoue la tête parce que j’trouve pas mes mots en anglais et continue en coréen : ...reprendre notre discussion d’l’autre fois. Celle sur les vestes sans chemise, j’tente de plaisanter, malgré la tension qui commence à m’gagner. J’suis pas… J’comprends pas, en fait. Pourquoi t’étais attiré par des gens et qu’avec moi tu l’es pas ? Sexuellement, j’veux dire. Ça m’ferait très plaisir qu’ça soit contagieux d’être ace et tout, mais par expérience j’sais que c’est pas l’cas. C'juste que, hm... ça m'angoisse un peu et j'voudrais comprendre, tu vois?

J’sens bien que Minnie est pas du tout disposé à avoir cette conversation là tout d’suite, ça m’empêche pas d’prendre mon courage à deux mains pour la lancer. Y’a des choses que j’ai peur d’entendre, et puis l’angoisse, aussi, d’être de nouveau laissé dans l’flou. J’l’ai déjà trop vécu, les réponses vagues pour faire plaisir juste pour découvrir qu’c’était qu’du mensonge. On a déjà assez repoussé l’échéance, ça fait deux mois qu’j’aurais dû en parler, plutôt qu’d’attendre que ma jalousie remonte pour causer. J’fais confiance à Minnie, mais y’a des craintes qui sont toujours là, trop bien accrochées pour que j’me contente de les ignorer. J’me dis que y’a peut-être moyen d’les faire partir en fumée, si on discute bien.

J’ai peut-être aussi trop d’espoir, parce que Minnie, il est toujours aussi évasif, et puis désinvolte, un peu, à hausser les épaules et à soupirer. Il a déjà répété les mêmes choses plusieurs fois, mais ça m’va pas trop. J’voudrais savoir c’qui se passe dans sa tête. J’continue de caresser ses cheveux, c’t’un geste qui m’apaise, à défaut d’faire disparaître mes angoisses. You're… fine, j’articule, pas satisfait de ce choix de mots. J’fais la moue, me mordille un brin la lèvre inférieure, le regard rivé au plafond. Y’a trop d’taches, sur ce plafond. J’suis bien content qu’il déménage. When you say you don't need sex, you mean you do it because of the other person, then? Un oui à cette question m’arrangerait beaucoup, mais j’ai du mal à l’faire coller au reste. J’fronce le nez, fais claquer ma langue : But why one-night stand if you don't need it?

*Dialogues en coréen

J’humecte mes lèvres, les pince, grimace, puis ferme les yeux, fort. J’suis nerveux, j’commence un peu à m’agacer lorsqu’il répète le mot fine encore et encore. Mes doigts se crispent légèrement dans son dos, ma main dans ses cheveux s’arrête de les caresser au mot cool. J’tente de maîtriser la réponse trop franche qui me brûle la langue, et j’laisse échapper un soupir à la place. Y’a un silence et mes phalanges retrouvent ses mèches, douces, et puis, mon prénom qui résonne. J’me contente d’un hm? extrêmement las. J’dois lutter contre mon envie de simplement bouder. Ça serait pas très mature, non pas que j’l’ai été un jour. Mais c’moi qui ai voulu d’cette conversation, en m’doutant bien que Minnie me balancerait jamais c’que j’veux entendre. Enfin, si, c’est c’qu’il fait, quelque part, mais à la manière d’mes ex qui s’imaginaient qu’j’allais coucher avec eux vu qu’ils étaient parfaits au point d’me dire c’que j’voulais entendre.

Okay…, j’grogne un rien, I need chocolate. J’descends mes bras à sa taille pour l’obliger à s’pousser et m’extirper de dessous lui, m’asseyant sur le bord du canapé. J’remets bien mes cheveux en passant ma main dedans, brusque, soupirant bruyamment, remonte la capuche de mon hoodie et attrape mon sac, par terre. J’en sors une barre chocolatée, la déballe et mâchonne sans conviction. J’suis trop stressé pour profiter du sucre. It’s difficult to trust, for me… It’s not because of you, ‘kay? J’lui coule un regard en biais, le laisse retomber sur le sol avec un grondement frustré. It’s just… J’sais pas comment l’dire. J’veux pas qu’tu sois seulement d’accord avec c’que j’suis. J’veux qu’tu sois bien dans ta peau avec moi. Et si t’es pas ace, tu dois bien avoir, j’sais pas, des désirs ou quelque chose ? J’vais pas coucher avec toi, mais j’ai besoin d’le savoir si c’est le cas. J’veux pas… J’ai pas envie d’revivre cette merde.* Y’a ma voix qui s’brise un rien, sur la fin, alors que j’me force à déglutir malgré ma gorge qui s’serre, résolument concentré sur mon snack. J’espère que j’en ai pris d'autres.

*Dialogues en coréen

J’m’en veux d’avoir rompu le contact, même s’il le fallait pour qu’j’enraye mon énervement. Manger pour me calmer, comme René m’l’a conseillé une fois. C’est assez efficace, j’pense c’est juste le fait de concentrer mon attention sur autre chose, de dévier ma colère sur un truc que j’ai l’droit de mordre. J’sais que je réagis toujours trop au quart de tour, que j’râle vite et m’ferme pour pas grand-chose. Ça m’aide d’avoir Minnie en face, aussi, et pas via message interposé. Quand j’le vois, je sais que c’est lui qu’je veux dans ma vie et que j’dois pas gâcher ça avec mes conneries. C’pas naturel pour moi de pas être collé à lui, d’être chacun de notre côté du canapé, l’plus éloigné possible l’un de l’autre. J’aimerais qu’il me prenne dans ses bras, pour me rassurer. Mais j’sais qu’il le fera pas, parce que j’m’exprime mal et que mes paroles sont blessantes. J’veux pas lui mentir et lui dire que j’lui voue une confiance aveugle, que j’suis complètement d’accord avec tout c’qu’il dit, pour qu’il réalise plus tard que c’était faux. J’peux pas faire ça, j’peux pas lui faire c’qu’on m’a fait à moi, c’que j’ai déjà fait moi-même en acceptant qu’mon ex aille voir ailleurs. Ça sert à rien, ça finit jamais bien, de toute façon.

J’l’écoute et j’entame ma seconde barre chocolatée, sans le regarder, pour m’empêcher d’l’interrompre et m’laisser le temps de réfléchir à ses mots. Mes sourcils se froncent, quand il se lève et qu’il m’explique que l’sexe, c’est beaucoup de boulot. Ça a pas l’air si sympa que ça, alors. J’pince les lèvres, l’observe. Il me tourne le dos, occupé dans la cuisine. Il parle encore et je hoche légèrement la tête, curieux de la fin de sa phrase lorsque le verre éclate contre le plancher. Y’a un silence où on s’fige tous les deux, on retient notre souffle, à tendre l’oreille vers la chambre. Pas de hurlement de microbe à signaler. J’abandonne les emballages dans mon sac et quitte le canapé dans un soupir pour le rejoindre dans la cuisine, tirant la poubelle pour la rapprocher des débris. J’le sens tellement nerveux et fatigué, j’me demande si j’devrais pas juste abandonner pour ce soir. T’as pas une ramassette pour les p’tits morceaux?* J’place la bouteille à moitié vidée sur le comptoir, chope une feuille d’essuie-tout et m’accroupis, ramassant les plus gros éclats restants du bout des doigts pour les mettre dessus un à un. I believe you, Minnie. It’s not… J’essaye pas d’te faire dire que tu me mens. J’te crois quand tu me dis que ça te va comme ça et qu’t’aimes mes câlins, ça m’rend très heureux même. J’ai seulement peur qu’un jour tu t’rendes compte que c’est pas suffisant, j’sais pas, t’allais dire quoi?* Non sexual intimacy is what?, j’précise, en repliant l’essuie-tout avec tous les éclats pour le jeter dans la poubelle. J’me redresse, sors deux autres verres et les remplis. J’suis toujours un peu tendu, mais j’me force à avoir l’air calme, parce que j’veux pas qu’il croie que j’lui fais des reproches quand tout c’que j’veux c’est qu’on soit bien ensemble.

Better, qu’il répond, et je hoche la tête avec un semblant de satisfaction. Au moins c’t’une bonne nouvelle. Même si c’est pas crié haut et fort, même si les doutes sont encore nombreux, et qu’j’ai le ventre qui s’tord un peu à la peine que j’ai eu pour obtenir rien que ça. J’me force à m’taire en buvant mon verre d’eau cul sec, histoire de pas l’assaillir de questions. A son ton d’voix, c’est facile de savoir qu’il est à bout. J’le suis aussi. J’me retourne au bout d’un moment, m’adosse contre le frigo en attendant qu’il finisse de nettoyer. Ses mots m’arrachent un léger sourire, bien que j’sente l’émotion qui étrangle sa voix. Il demande qu’on arrête d’en causer et j’fais la moue, un rien boudeur. J’pensais que ça serait plus facile que ça, qu’on arriverait à en discuter plus ouvertement, pas qu’Minnie serait sur la défensive. J’ai tenté d’pas imposer mes vues – j’sais que j’suis enragé –, d’pas mettre d’étiquette et de pas l’foutre devant un ultimatum non plus, pourtant. J’suppose que j’vais devoir me contenter des demi-réponses et de c’que j’peux déduire de ses paroles, pour cette fois. Apparemment l’karma veut qu’j’apprenne la patience.

J’pousse un immense soupir et j’tends les bras, alors. Okay… Come here, avec une moue sur la gueule, encore, parce que si y’a pas de discussion, j’veux double dose de câlins. J’me rapproche, glisse mes bras sous les siens et le serre tout contre moi, le front posé sur son épaule. You’re my Minnie anyway, j’marmonne dans le creux de son cou. J’ramène mes mains vers sa taille, accroche son hoodie un instant. Il est trempé, j’avais oublié. You should get changed, don’t get cold. J’soupire à nouveau en m’éloignant pour reprendre ma place sur le canapé, j’regarde mon sac et me rappelle des bijoux. Peut-être que ça ramènera l’sourire à ses lèvres. J’espère. J’m’affale à moitié dans les coussins, comme si ma vie était beaucoup trop dure. Hurry up, I still have gifts to give you, princess.

You are, yes. And don’t thank me when I do bare minimum, it’s weird. I don’t want to make you sad, j’marmonne dans son cou avant d’le libérer. J’ai bien vu qu’ses yeux étaient humides, j’suis pas aveugle. J’comprends qu’le sujet soit pas simple, non plus, surtout quand on a été confronté à d’la haine comme Minnie. J’sais bien qu’il se soucie beaucoup de ce que pense les autres, beaucoup trop à mon goût, mais j’peux pas le blâmer pour ça. J’peux qu’être là pour le protéger et espérer qu’un jour il se sentira assez en sécurité avec moi pour envoyer chier l’regard des autres. Au pire, j’leur crèverai tou.te.s les yeux, voilà.

J’l’attends sur le canapé le temps qu’il se change, j’récupère les bijoux dans mon sac et ramène mes jambes sous moi, en tailleur. Y’a un sourire très suffisant qui s’trace sur ma gueule à le voir revenir dans un de mes hoodies et à m’en demander d’autres, en plus. Yeah, they look cute on you. But I need something in return. J’lui lance un sourire machiavélique avant d’ouvrir la boîte avec les boucles d’oreilles dépareillées qu’la marque m’a refilées, fronçant les sourcils à ses mots. No, I’m genius. La vérité, c’est que VV a trouvé la bague pendant notre stream et a fait semblant que non pour que j’la prenne avant lui. Son jeu d’acteur est merdique, mais j’la voulais pour Minnie alors j’ai joué le jeu. You have to try them, j’fais, catégorique, me foutant à genoux sur les coussins pour les accrocher moi-même à ses oreilles, aussi délicat que quand j’m’occupe de mes chats. J’pose mes mains sur ses joues quand j’ai terminé, les caresse un peu des pouces. So so pretty, j’murmure, un sourire bête qui se glisse sur mes lèvres, le regard qui s’détache pas d’son visage.

All the kisses for me, j’lâche dans un murmure pour approuver sa proposition, presque triomphant. Évidemment que j’lui refile mes hoodies sans contrepartie – juste d’le voir dedans ça vaut toutes les récompenses de tournois. Et j’lui demande pas pour piquer les siens, non plus, j’attends qu’il s’en rende compte, j’sais pas trop comment lui annoncer qu’j’en ai volé deux la première nuit qu’j’ai dormi dans cet appartement. Il les porte pas beaucoup, faut croire, ou alors il m’a capté et m’a rien dit. J’arrive pas à détourner les yeux, l’regard collé à son visage, quand il me sourit comme ça. Il m’embrasse et j’me laisse fondre contre lui, mes mains qui quittent ses joues pour glisser dans ses cheveux, les décoiffer gentiment. J’ai un sourire niais contre ses lèvres, lorsqu’il s’écarte un rien pour me remercier, accueille le second baiser avec autant de bonheur et une petite moue s’dessine sur ma bouche au moment où il s’éloigne. Un soupir, bref. J’ai du mal à m’passer du contact, toujours, à chaque fois que j’peux pas le coller, j’ai l’impression de compter les secondes dans ma tête jusqu’à en avoir l’autorisation. Alors quand on est seuls tou.te.s les deux et que j’sais qu’sa main va pas se dérober sous la mienne, qu’il va pas fuir mes baisers, j’ai toutes les peines du monde à avoir plus d’un millimètre entre nous deux. J’veux juste me blottir contre lui ou l’serrer dans mes bras pour le couvrir de baisers pendant, j’sais pas, trois ou quatre heures au moins, ça m’paraît bien.

J’me rassieds convenablement en attendant, étends mes jambes, un peu, sans pour autant perdre une miette du spectacle adorable de Minnie s’admirant dans l’mode selfie de son téléphone. J’le récupère contre moi avec un soupir d’aise, oublie un instant la bague toujours dans sa boîte sur l’accoudoir derrière moi pour l’entourer de mes bras et m’allonger avec lui dans l’canapé, de nouveau. J’me remets à caresser ses cheveux, par réflexe, et puis j’fronce les sourcils à c’qu’il raconte. What? I don’t fit in a drawer. I want to sleep with you, j’maugrée trop vite, avant qu’mon cerveau connecte les bons neurones et que j’me dise que ça doit pas être ça. Eh… AH!!!, j’m’exclame un peu trop fort en réalisant, me mords les lèvres pour pas hurler plus encore et réveiller la l’petit monstre. Y’a mon cœur qui bat la chamade, j’le sens délirer dans ma poitrine. No, yes. Okay. ‘m’happy. J’crois que j’sais plus comment parler anglais. J’me retiens surtout de lui balancer que j’l’aime. J’l’ai déjà mis assez mal à l’aise ce soir comme ça. J’l’écoute, réfléchis quelques secondes : Soft purple? J’ai failli proposer rouge sang, y’a du progrès. Minnie… I still have one gift for you… J’me contorsionne un peu pour attraper la boîte derrière moi et l’ouvrir juste sous son nez. The ring, j’souffle, en déposant un baiser dans ses cheveux.