Watergun (ft. Keith)

Les jours sont comptés ; choix fait de quitter CERBER, Keith grince encore plus des dents lorsqu’il est question d’une nouvelle mission, d’une autre enquête. Il porte sur son dos le regard lourd de son supérieur suite aux requêtes refusées ; aucun désir de commencer une formation alors qu’il compte annoncer son départ dans les prochaines semaines, nulle envie de partager les faits immédiatement. Le détective Kim est connu pour faire les choses à sa manière, pour emprunter les sentiers qui lui plaisent, ne pas obéir à l’entièreté des ordres. Il fait l’essentiel ; ce qu’on lui demande et encore plus, en dehors des lignes et des ordres, assez pour déranger et pour plaire, les deux à la fois.
Keith est fatigué, épuisé. Las de ses collègues, des ordres et des enquêtes. L’homme n’aime pas la Justice qu’on lui désigne, préfère celle qu’il suit d’instinct depuis plus de deux ans, celle qui lui a sali les mains mais nettoyer l’esprit.
Il n’est pas parfait. Il n’a pas envie de l’être.
Keith ne demande qu’à être Keith.
- Kit ! Ça fait longtemps
Un regard ennuyé est lancé au policier sortant de son véhicule. Keith le toise avec un dédain apparent avant de continuer son chemin, laissant les flics faire ce qu’ils veulent. Il n’en a que faire. Ses anciens collègues sont aussi bêtes que les présents.
Incapable de retenir un prénom après toutes ces années.
Kit est prononcé derrière lui à deux reprises tandis qu’il approche l’immeuble. Keith observe brièvement les lieux, non sans porter son regard sur le propriétaire qui semble attendre.
Il a déjà son badge à la main.
- Détective Lim. Je viens de la part de CERBER. On peste, derrière lui. Quelque chose dit tout bas avant que les deux agents se présentent également. Peu importe. Si l’enquête doit appartenir à CERBER, c’est ainsi. La police ne peut rien y faire. Keith fait seulement son travail ; pour le moment, en tout cas. Son supérieur peut se plaindre de bien des choses, mais pas de ça. L’un des policiers répond lorsqu’il est question de suivre l’homme, et Keith engage le pas. Quand il pénètre dans l’immeuble, il hausse d’un sourcil face au spectacle offert. Il se demande si Clemente serait intéressé par une telle forme d’art ; il aime tant les musées. Keith lui, n’y connait rien. J’imagine que ça peut être perçu par certains pour une forme d’art quelconque, qu’il commente, prenant son téléphone pour prendre quelques photographies. Et vous êtes altéré, monsieur .. ? Ou vos employés, peut-être ? Autant demander les choses les plus simples d’abord. La haine envers les mutants et les altérés est commune. Il y a toujours des groupes, peu importe leur importance, qui se lancent des missions sans queue ni tête pour accompagner leurs idéaux. Keith les trouve particulièrement ridicules.

Selon Clemente, Keith est trop à l’écoute des victimes et devient presque souvent bête lorsqu’il est question de les croire. Keith préfère souvent se dire qu’il est préférable de les croire d’abord et de déconstruire les choses par la suite. Après tout, il est beaucoup trop fréquent que les détectives ne portent pas suffisamment attention aux paroles prononcées et réduisent fortement l’impact des choses pour se faciliter le travail et passer à autre chose. Pour plusieurs, se rendre sur un lieu de crime et remplir un rapport est un épuisement considérable. Pour Keith aussi ; le détective déteste remplir les papiers. Malgré tout, il fait son métier pour assurer la protection des gens et leur offrir l’aide nécessaire. Il n’est pas là pour le salaire, il n’est pas là pour se sentir puissant et respecté parce qu’il porte un badge à la noix. Il ne s’agit pas d’une chose qu’il désire. Chung-Hee désire seulement apporter l’aide qu’il peut aux gens qui en ont de besoin.
Une certaine gêne le traverse et il fronce des sourcils lorsque l’homme ne semble pas apprécier son commentaire. Keith hoche la tête, bien sérieux.
- Évidemment, qu’il répond, pour prouver qu’il est d’accord. Le nom de l’homme est marqué sur son padnote et Keith l’écoute parler, hochant la tête pour le prouver. Il liste les employé.es décrits et ajoute : Il me faudra leur nom et leur information, si possible. Il est important de veiller à ce qu’iels ne soient pas visé.es par un tel acte. Une fine grimace déforme ses traits et il soupire, levant les yeux vers l’homme. Je ne sais pas. Je vais veiller à ce que les choses se passent bien, Monsieur Thorpe. Ayez confiance. Si Keith tient bien à une chose, c’est la sécurité des citoyen.nes. Il ne désire absolument pas laisser les gens dans la misère.
Les sourcils se froncent un peu plus face au commentaire fait, et Keith ne peut qu’approuver.
- Et c’est tout à fait compréhensible. Leur sécurité est une priorité. Je vous conseillerais de fermer boutique quelques jours au moins le temps que les choses se calment. Êtes-vous apte à faire une telle chose ? Au-delà du temps où vous allez devoir être fermé pour récolter les données et inspecter les lieux, j’entends. Keith sait bien qu’une telle demande est exigeante. Ce n’est pas tout le monde qui possède de tels moyens. Il vous faudra me donner vos informations d’assurance également. Je leur enverrais mon rapport pour que vous soyez couvert et qu’ainsi, vous ayez un peu d’argent pour payer vos employé.es entre temps. Keith ne peut qu’être prévenant. Certes il est épuisé par son travail mais il n’en reste pas moins qu’il désire encore aider les gens. Ce n’est que CERBER qu’il méprise particulièrement. Les gens, eux, n’ont rien fait.