Faut pas pousser mamie dans les orties ;; Zee

TW : agression d'une vieille dame.

Une drôle de rencontre ; et de promesse, ensuite. Le mutant, sous ses traits préférés du moment, sort bien trop tôt ce jour-ci (ou trop tard cette nuit-là, cela dépendait du point de vue) pour rejoindre ce jeune garçon rencontré au hasard d'une attaque de Joe. Elle lui avait promis de lui montrer les coyotes au plus profond de la nuit, qui viennent pour se nourrir d'avec les restes des Humains ; comme au temps de New-York déjà. Juliet est alors armée que d'un gros manteau d'un vert bouteille qui est censé imiter la nature dans laquelle il faudra se fondre, pour observer les coyotes, pour retrouver un peu de jeunesse au travers d'une autre.

Juliet aime bien les jeunes ; parce qu'ils ont cette fougue que son corps ne lui permet plus d'avoir.

Parce qu'elle est devenue si maigre avec l'âge que même beaucoup marcher la fatigue ; et puis elle s'est levée trop tôt ! Suffit de voir ses cheveux blancs qui sont pas tiré comme son chignon habituel, suffit de voir ses souliers déjà pas mal usé qui ne sont pas impeccable (un brin d'herbe de l'avant veille qui s'est accroché-là, sur le côté !) et puis même ce gros manteau qui la bouffe et l'enveloppe mais fait ressortir plus encore la maigreur de ses jambes ; que de la peau sur les os et que même eux semblent trop maigres pour tenir debout. Une nouvelle fois, Juliet relève du miracle de savoir se déplacer.

Pourtant elle y parvient, d'avec la conviction d'un joli moment.

Elle a un petit sac, Juliet, parce qu'elle a préparé des sandwichs au beurre de cacahuète et à la confiture, avec des briques de jus de pomme aussi ; pour qu'ils aient de quoi grignoter ! Et ça l'avait mise en joie de le faire, parce qu'elle était déjà amusé de l'air qu'il aurait en découvrant ça, qu'elle aurait vraiment l'air d'une grand-mère, à être ainsi avec ce petit-déjeuner imprévu, à attendre les coyotes. Et alors qu'elle approche des abords de là où elle doit retrouver Nixon, elle aperçoit une silhouette ; et la vue n'est plus aussi bonne qu'autrefois, alors Juliet s'avance, avec un peu plus de hâte encore. "Tu es déjà là !" Qu'elle s'exclame plutôt bas, le souffle un peu à court - elle a beaucoup marché !

Plus à court encore quand ça se retourne vers elle et qu'il ne s'agit pas de Nixon.

Alors les pas ralentissent, jusqu'à s'arrêter. Et le sourire en face, qui a réceptionné ses mots, est mauvais ; son instinct ne trompe pas. "Elle a quoi dans son sac, mamie ?" C'est quand même pas de bol qu'entre les renards, les coyotes ou les ratons laveurs, elle tombe sur le grand méchant loup. Vraiment, on dirait une mauvaise farce ! "Rien qu'un goûter..." Qu'elle avoue, l'espoir que ça le fasse reculer ; mais il termine la distance. "Fous toi de moi." Et le bandit de grand chemins vient à vouloir lui arracher des mains !

Joe, cette fois, est bien plus gros.

Juliet laisse un bref cri s'échapper d'elle - et le mutant en elle n'y peut pas grand-chose, parce que le processus retour serait douloureux. Alors la voici coincé là, d'avec le loubard qui est rejoint par un second - manquait plus que ça ! Et la déception est largement visible quand après un "check ça" il découvre que c'était bel et bien que ce qu'elle avait pu dire ! "Putain, salope !" Mais enfin, elle avait prévenu hein ! "Chope son manteau, elle a forcément un truc sur elle." Et Juliet qui s'agite déjà pour tenter de fuir, même si ses sandwichs... Mais pas le temps d'aller loin, le second l'a chopé par le bras et cette fois, c'est la douleur qui arrache un râle, parce qu'il lui serre fort le bras et qu'elle est fragile, Juliet ; trop maigre face à cette poigne qui est prêt à lui faire la misère.

Il est relativement tôt pour ramener son cul à la maison mais Zee, il a des travaux à finir, il a promis à sa mère de vider le lave-vaisselle et de s’occuper de réparer un truc à la laverie avant l’ouverture le lendemain matin. C’est une liste assez remplie, surtout avec la tête qui tourne un peu vu les boissons qu’il s’est englouti. Mais hé, Zee, y’a rien qui l’arrête. Il est confiant qu’il va être apte à gérer toutes les merdes et p’être même sortir quelques heures pour faire le super vigilant du quartier et sauver deux trois personnes. Ou genre juste imposer la sécurité et faire comprendre aux gens de se calmer. Peut-être que son nom est pas dans les journaux et que les enfants raffolent pas de lui, mais Zee fait l’travail. Il est persuadé que tout c’qu’il fait, c’est sacrément canon. Que genre, il a un impact sur la vie du quartier et la sécurité des gens. P’être que c’est juste un délire dans sa tête mais peu importe ; ça l’rend heureux.
Zee, il coupe par l’parc parce que franchement, il kiffe bien la nature. Y’a p’être deux gars qui pissent derrière un arbre ou encore un couple qui fait des saletés plus loin mais hé ;  c’la beauté de la nature. Zee aussi a fait les deux ; l’appel de la nature, fait s’asseoir l’écouter. C’est juste être responsable selon lui. Mais bon ; sa mère dirait autre chose. Pourtant, Zee a entendu des sacrées histoires venant de son père. Il sait qu’ses parents sont loin d’être des saints. Ça l’fait particulièrement rire lors des repas de famille, ce genre d’histoires.
Y’a sa boutique qui claque et bourdonne dans les environs - il a égaré ses écouteurs, encore - à un volume quand  même acceptable quand il entend des gros loubards dire de la merde et surtout, parler d’une mamie. Zee, il tend l’cou et cherche d’où viennent les voix, voit que c’est pas trop dans la direction où il doit aller mais finit par céder.
Avec ou sans costume, il est là pour aider les gens. Energizer, c’est pas qu’un costume. C’est lui.
Il a pas l’temps d’les avoir dans l’champ de vision que la mamie, elle hurle et que l’un des gus semble la tenir assez fort. Zee, ça lui prend à la gorge aussitôt.
- hé! v’faites quoi ? Il doit avoir l’air con avec son hoodie vert fluo - pas le sien, c’est celui de Max parce que Zee, il avait oublié que c’était l’hiver encore - et son jogging camouflage. Manquerait plus que ses baskets soient lumineuses  - sauf que si, en fait. v’êtes tarés ou quoi ? on vous a jamais expliqué la vie ? Franchement, Zee est persuadé que c’est à cause des cas comme ça que l’mois d’la femme existe. Ça a besoin d’bousculer des femmes pour s’sentir tout puissant.
Assez près, Zee pose sa main contre le bras et tire ; assez d’lui faire lâcher sa prise. Ça fonctionne pas ; à croire qu’il a les muscles mais pas la cervelle, le gars en face.
- lâche la poto. elle t’a rien fait la mamie Son sourire est presque adorable, son regard vitreux par l’alcool. Zee, il lâche p’être une p’tite puissance électrique ; juste assez pour donner un spasme pas trop agréable au bras du gars.

Troisième jeune qui apparaît - un instant d'espoir que ce soit Nixon encore ; mais ça ne l'est pas. Et il y a deux sentiments qui se jouent en Juliet : le soulagement et la crainte aussi. C'est qu'elle ne sait pas à quoi s'attendre, qu'elle a peur aussi bien qu'il s'y mette aussi... Ou qu'il puisse finir victime de tout ça aussi. C'est qu'elle ne souhaite rien de tout ça, voudrait juste récupérer ses petits sandwichs et fuir au loin - peut-être d'avec un pic de stresse qui alertera alors tout les coyotes du coin et que jamais ils se pointeront.

Mais fort heureusement pour elle en tout cas, le nouveau ne semble pas pouvoir la dépouiller aussi.

Alors elle lui jette un regard juste inquiet pour lui, parce que sous les maigre os se cachent un vieillard de mutant qui sait qu'il pourrait survivre - il a vécu tellement pire ; mais n'empêche que même en ayant connu les horreurs de la guerre, personne n'a envie de se faire prendre à parti ou tabasser ; c'est humain. Mais Juliet ne peut que reconnaître son soulagement quand son bras est relâchée, qu'elle peut alors reculer de quelques pas en venant se frotter là où il y avait eu la prise, dans l'espoir de calmer le bleu qui, à ne pas douter, est déjà en train d'apparaître. "Faites attention à vous... !" Qu'elle lance, appel prudent, vers celui qui, définitivement, est venu l'aider.

Et ça la touche ; lui met un peu les larmes aux yeux, alors qu'elle reste plantée proche, parce qu'elle ne peut décemment pas fuir alors qu'on vient à son secours ! Spectatrice peut-être ; mais pourra toujours tenter de... Regarde autour d'elleux, pour trouver finalement une petite branche de rien du tout, plus maigre encore que ses bras - et c'est difficile de le faire, pour dire - qu'elle lève et garde près de son poitrail, prête à agir pour aider le petit jeune face aux caïds ! Bon, elle ne sait pas encore comment, mais... Bah, elle trouvera pas ! Au pire, ça déconcentrera un des deux si elle la lui balance dessus ? Dans le doute, quand elle voit le second fondre vers son sauveur, elle vient lui jeter dessus la branche... Et si l'effort était louable, le résultat est là : elle rebondit contre le mec qui regarde ce qu'on a pu lui envoyer dessus, circonspect d'abord, puis en colère... Hiiii ! Juliet se crispe un peu sur l'instant, mais n'avait rien de mieux à offrir !

C'est plus facile avec Joe !

C’est un sacré délire qu’il comprend pas trop, Zee. Faut vraiment avoir perdu le Nord pour s’en prendre à une mémé comme ça, non ? En plus, elle a l’air adorable. Zee a l’impression qu’elle pourrait se casser en deux juste avec la manière dont elle tremble. Ça l’fout un peu à l’envers ; ça l’énerve, oui. C’est vraiment un jugement de merde de s’en prendre à une personne âgée. Ils ont quoi dans la tête ?
Même saoul, Zee trouve ça particulièrement con. Et encore, il a les idées plutôt de travers.
- J’pense que ça s’rait mieux penser de foutre le camp, les bros qu’il leur dit, un sourire de travers particulièrement idiot à la gueule et les mains posées contre les hanches. La pose de super héros, quoi.
Ils doivent avoir de la merde dans les oreilles, parce qu’ils captent pas forcément. De vrais idiots. Et Zee, il s’y connaît en idiot. Il en a la couronne sur la tête, très souvent. Il est juste dans une autre catégorie.
Y’a un autre choc qui est envoyé au premier gars et Zee, il rit un peu à l’voir foutre le camp au sol. Le regard tombe ensuite sur une branche - ?? - qui est balancée dans sa direction. Zee, il tourne son regard vers la mamie et peut pas s’empêcher de rigoler et d’être attendri.
- C’t’un super essai ! qu’il lui balance. Sa douce attention l’empêche de capter le second gars qui fonce sur lui. Zee se prend un coup sur le nez ; pas assez fort pour le casser, mais assez pour lui foutre le vertige quelques secondes.
Par réflexe, y’a le pied qui se lève, l’énergie concentré, et Zee lui donne un coup sans calibré. Le dos du brigand percute un tronc d’arbre deux mètres plus loin, propulsé au loin.
- ah merde - zut’ j’veux dire. Faut faire attention à son langage devant les personnes âgées. Mon nez - La main contre celui-ci, Zee le tripote pour s’assurer qu’il n’est pas cassé. Il espère que non.

Juliet fait de son mieux pour aider ; autant dire qu'elle ne sert à rien, qu'à part si elle avait le pouvoir d'appeler les animaux pour qu'ils combattent avec eux, baaah... Elle peut juste constater le tout - et c'est assez frustrant d'être dans ce rôle d'oie blanche à sauver ! Aimerait bien servir à quelque chose... Mais elle est si maigre, Juliet, que réellement un coup de vent un peu trop fort pourrait la faire tomber à terre sans doute. Alors elle se tente avec la branche et a même offert un sourire à son sauveur... Ce qui lui vaudra de se manger un bourre pif pas piqué des hannetons ! Les mains de Juliet viennent recouvrir son propre visage, pour cacher à la fois sa bouche et pour masquer le cri d'effroi qui lui viendrait, de voir le pauvre jeunot ainsi traité... Jusqu'à le voir réagir avec un coup de pied surpuissant qui ne laisse plus tant de doute sur sa nature - pas humaine, en tout cas.

Regard curieux sur lui, s'osant finalement à l'approcher pour tenter de distinguer comment il se porte, tant que les deux lourdauds sont hors jeu - pour pas longtemps sans doute, mais tout de même ! "Je suis désolée de vous avoir distrait... !" Qu'elle dit très vite, réellement contrite ; n'avait pas voulu ça, après tout ! "Laissez-moi vous examiner..." Demande... Tout en chassant les mains de Zee d'un zou zou imagé, pour réussir à voir les dégâts... Mais tout semble aller ; du moins, il ne gonfle pas et n'est pas de travers - de son expérience, semblerait dire que ça va. "Je ne crois pas qu'il soit cassé, de prime abord." Offre un bout de sourire à Zee... Avant de reculer d'un pas vivement en le tirant par la manche pour qu'il suive le mouvement, ce qu'il lui évite un coup du second qui était revenu à la charge. "Mais quels malotrus !" Exclamation remplie d'indignation ! On a pas idée d'être aussi bêtes, après tout !

Manche relâchée, même si mamie a envie de leur balancer d'autres choses encore... Pourquoi y'a jamais de cailloux qu'en on a besoin !?

Zee s’est souvent cassé des os, a souvent fait des conneries assez présentes pour se retrouver avec le nez en sang. En faisant du parkour depuis plusieurs années, il s’est souvent cassé la gueule sur le bitume, contre le toit d’un immeuble ou même, contre un mur. Les blessures, ça lui fait pas peur. Il s’est cassé la tronche trop souvent pour être choqué par la chose ; c’genre de gamin qui a jamais fait une pause en s’blessant, qui a jamais fait une crise de larmes. Zee, il avait sa mère qui lui courait derrière - ou ses soeurs - pour lui dire de s’arrêter deux minutes et surveiller ses blessures, l’panser un peu, nettoyer la plaie. Lui ? Il était toujours prêt à jouer d’nouveau.
L’choc sur l’nez, c’est une p’tite pause, quand même. Zee, il a pas toute sa tête, mais quand même. Il a besoin d’une petite pause, juste une seconde. Assez pour que super mamie, elle accourt à petit pas jusqu’à lui - ça fait clap clap clap sur le bitume, c’mginon comme tout. Zee dégage ses mains quand elle lui demande, lui offre un sourire immense dont il a l’secret pour bien la rassurer.
Zee, il ouvre la gueule pour lui répondre que elle l’tire de sa p’tite force de madame et vraiment, Zee bouge d’un demi pas mais vraiment, ça vient d’l’alcool et du fait que l’monde, il tangue pas mal.
- Wow, qu’il fait, en riant bêtement parce que vraiment, ça tangue encore. L’gars peste au loin et Zee s’frotte le nez blessé en l’regardant, ricane encore un peu. bah t’sais pas viser ? c’pour ça qu’tu choisis mamie ? Il provoque, Zee, parce qu’il est saoul, parce qu’il est d’bonne humeur. Le gars a l’air pathétique, vraiment. Il aide même pas son pote ,en plus. Zee, ça l’énerve autant que l’fait qu’il s’en prenne à une mamie. Dans quel monde on aide pas ses amis ? Franchement.
- Mais va aider ton pote, oh ! Faut aider ses potes, mon gars. Ta mère t’a rien dit ? Attends, laisse moi t’aider ! Y’a un autre kick qui est donné, assez fort - trop ? - pour renvoyer l’idiot dans la même direction que son pote. Pour l’coup, il s’prend aucun tronc d’arbre c’lui là. Il disparait plutôt dans un buisson à la manière d’un cartoon. L’autre a toujours pas bougé. Il doit avoir l’souffle coupé avec le choc, l’pauvre. ça va la vieille ? Charmant, vraiment. Zee lui offre un sourire dont il a l’regard. Faut pas rester dans l’parc à une heure pareille ! Et si on en sortait, hein ? C’mieux, non ? Allez.

Pas fait sur le côté, merci l'ivresse de l'autre pour avoir facilité la tâche ! Elle l'observe d'un drôle d'air et puis l'autre mutant termine de leur mettre ce qu'il fallait pour qu'ils soient hors-jeu... Et c'est pas Juliet qui va les regretter, pour sûr ! Mais son sauveur a pas sa langue dans la poche et Juliet grimace, face à tant de... De quoi, d'ailleurs ? "Vieille vous-même !" Voilà, non mais ! "Mais ça va, oui, merci. Et vous ?" Qu'elle demande, alors que son regard balaie la scène. Mais on lui propose de partir d'ici... Alors elle s'agite d'autant plus, à la recherche de quelque chose... Puis trouve son sac, tombé au départ de cette situation à la con et vient à trottiner jusqu'à lui pour le ramasser. "On peut y aller !" Offre un bout de sourire en serrant le sac contre elle, même si elle devine que le goûter a pris tarif aussi, entre la chute et puis, à la marque d'une chaussure sur son sac, au piétinement subi.

Alors elle soupire mais, toute emmitouflée dans son manteau et son sac serré tout contre elle, relève la tête vers le jeune homme. "Merci d'être intervenu. C'était fort aimable de votre part." Elle hésite avant de finalement plonger la main dans son sac et fouiller... Jusqu'à trouver un part de trois-quart qui n'avait pas souffert du tout. Alors elle le tend, dans son emballage fait de papier d'allu parce qu'il y avait eu que ça à portée de main au moment d'empaqueter le tout. "Je n'ai que ça pour vous remercier, le reste a été écrasé..." Ca fera plaisir aux oiseaux, ceci dit, quand elle leur jettera les miettes le surlendemain - parce qu'elle va avoir de repos, là, Juliet. "C'est quoi votre petit nom, mon mignon ?" Juliet est désuète ; mais elle l'assume d'avec ce flegme bien à elle.

À peine une seconde que déjà, la vieille réplique et ça arrache un rire à Zee. C’est qu’elle a du mordant, la mamie. Faut dire qu’avec un dentier comme c’lui qu’elle porte clairement, elle doit savoir faire des dégâts quand elle veut. Zee, entre l’alcool et le boost d’énergie après avoir massacré ces pauvres types, il vague sur un p’tit nuage d’adrénaline. Ça l’fait rire encore plus fort qu’à l’ordinaire, qu’importe si y’a l’monde qui tangue pas mal et qu’il aurait p’être pas dû taper des gens comme ça, surtout sans son costume. P’être qu’elle a pas trop capté, la vieille. Entre son âge et la qualité d’sa vision, peut-être qu’elle a pas trop capté, oui. Zee, il peut juste croire ça.
En plus, il fait noir !
- Ça déchire ! qu’il s’exclame pendant qu’elle dégage, la vieille. Zee, il la suit d’un pas. Oh v’faites quoi ? Elle a l’air à deux doigts de partir, la mamie. Zee, il la suit du regard et voit l’sac au sol. Ah mais. Ils l’ont massacré ? Il demande mais elle répond pas. Zee, il sourit à la voir serrer le sac contre son torse comme si c’était un trésor. Zee est persuadé qu’elle a juste des mouchoirs dans son sac et des cookies de p’tite vieille.
Il en mangerait bien un, un cookie d’p’tite vieille.
- Ah c’normal ! Faut être sauvage pour vous laisser avec eux! Zee, il laisserait pas une mamie toute seule. Ça se fait pas, des trucs du genre. Y’a l’regard qui descend sur ce qu’elle lui tend et franchement ? Zee, il capte même pas c’est quoi. Ah merci !, qu’il s’exclame quand même, avant de s’en emparer. Zee, il a un sourire immense sur la gueule comme si c’était le cadeau du siècle, vraiment. Même écrasé, ça s’mange ! Ça finit tout pareil en d’dans ! Zee pourrait bouffer tout et n’importe quoi, de toute manière. Zee! ‘fin Kenzie mais j’préfère Zee. Mais les vieux, ils préfèrent toujours Kenzie. C’est mignon et c’est attachant. Un truc du genre. Et vous ? Gertrude ? Ça lui va bien comme nom de p’tite dame, tiens. Ça l’fait rire, Zee. Elle a l’air d’une Gertrude, oui. Kenzie et Gertrude. Ça sonne comme genre, un conte pour enfants ! Ça pourrait faire une p’tite histoire sympa, non ? Kenzie et Gertrude dans l’parc. Ça sonne sympa, oui. Gertrude a clairement un trésor dans son sac. Mais l’lequel ? Genre, un truc précieux. Un truc rare.

Massacré ? Noon, juste... Un peu abîmé ; mais rien qui ne saura pas être recousu ; et le sac portera sa balafre et sera ainsi le témoin silencieux de cette rencontre. Pas celle avec les deux affreux, mais d'avec... Zee, Kenzie, Zee. Juliet a pas le temps de lui donner le sien que déjà, il est reparti ! Elle sourit un peu, Juliet, à l'entendre partir dans son histoire et quand il lui passe le relais, elle semble y réfléchir. "Un trois quart..." Qu'elle dit dans un français impeccable, parce qu'après tout ça fait mystérieux ainsi... Du moins, pour les anglophones. Normalement. Est-ce qu'il parle français ? Elle espère que non. "Un artéfact légendaire, capable d'ouvrir une dimension parallèle où Zee et Juliet se trouvaient eux aussi dans un parc, mais entouré par des arbres aux feuilles semblables à des papillons lumineux." Rien qui n'était autour d'eux, mais bon. C'était une manière comme une autre de lui offrir son prénom aussi.

"Il ne manque plus que d'écrire toute cette histoire, maintenant !" Le fera-t-elle ? Sans doute que non ; son éditeur attend autre chose d'Ernest en plus. "Après, pour moi, vous avez déjà tout l'air d'un enfant, Zee." De son très vieux âge ; il n'imagine juste pas à quel point c'est vrai. "Alors c'est bel et bien à vous de l'écrire !" Après tout, seul un enfant peut en faire rêver d'autres, non ? (Bien sûr que non mais Juliet a la flemme.)

Zee, il a du fun avec la vieille mamie ; elle est marrante quand même. On dirait un p’tit moineau fragile ; on pourrait croire qu’elle va s’casser en deux si l’vent s’lève trop fort. Pourtant, Zee, il s’dit qu’elle va sûrement l’enterrer. Y’a une vibe qui colle avec les vieilles personnes quand même, surtout celleux qui ont l’air particulièrement fragiles ; Zee est persuadé qu’iels peuvent survivre à tout et n’importe quoi et aussi les enterrer. C’est genre, leur superpouvoir.
En fait, p’être bien qu’il a sauvé les deux gars, en fait. Genre, s’il avait pas ramené son cul, p’être qu’elle les aurait défoncé en fait. Zee, il zieute la p’tite mamie fragile et s’dit qu’il a fait un double sauvetage, en fait.
Damn, il a vraiment la gueule d’un super héros. Genre Hyperion à côté de lui ? Rien. Le gars, il doit mourir de jalousie en fait. Zee, il a pas la grosse tête heureusement.
- Juliet ? C’sympa ! Comme l’film c’est ça ? C’déjà bien qu’il sache que c’est un film, Zee. Une pièce de théatre ? Il connait pas. C’est quand même trop lui d’demander de poser son cul sur un banc et de regarder un truc pendant des heures durant. Zee, il est incapable de ça. Il a besoin d’bouger, quand même. De s’agiter dans tous les sens sinon, ça fout des étincelles dans son cerveau et c’est pas forcément bien pour l’univers.
- C’pas trop mon truc écrire Il est pas doué pour ça, Zee. Il sait écouter par contre ; autant qu’il peut en tous cas. Zee, il comprend les trucs de travers parfois trop souvent. D’un enfant ? Ça l’surprend, sur le coup. Zee ouvre ses grands yeux et observe la dame, un moment. C’parce que mon hoodie est grand ? Ma mère dit toujours que mes hoodies sont trop grands. Que j’devrais en porter à ma taille ou mieux m’habiller. Sa mère, elle a bien des choses à dire sur la manière qu’il s’habille. C’est qu’elle a un beau garçon et qu’elle voudrait qu’il se présente mieux. Zee, il trouve qu’il se présente plutôt bien ; il se trouve plutôt canon, même. v’avez un coeur d’enfant, vous ? Les vieux disent ça, souvent.

Le film ? Lequel ? Juliet se demande ; mais parce qu'elle n'a pas envie de chercher trop longtemps, elle répond simplement "oui, c'est pour moi qu'ils lui ont donné ce prénom !" d'avec une aura de vieille fierté ; très plaisantine, sans se dire qu'il pourrait y croire réellement - bah, au pire, quand il aura décuvé il aura capté que non, n'est-ce pas ? Pour l'heure, ils inventent des histoires et c'est drôle de le faire ; mais forcément, avec la différence d'âge, il paraît si jeune à ses yeux. "Vous êtes juste un bébé à mes yeux, c'est pour ça !" Petit sourire. "Enfin, un bébé avec un sacré coup de pied quand même..." C'est qu'il avait envoyé les gars dans le décor.

Mais quant à son coeur...

Le sourire change un peu ; comme s'il y passait des ombres dedans. "Il y a trop de nostalgie dedans pour ça." Il est vieux, un peu fatigué ; mais pour l'adelphe, il vivra longtemps encore. "Il y a un âge où on ne peut plus jamais être un enfant, mais ce n'est pas grave." Juliet replonge une main dans son sac pour en extraire encore un peu de gâteau. "Les rides me vont bien !" Tout les plis de peau ; toutes ces histoires planquées dedans. "Profitez d'être joyeux encore, Zee !" Et elle lui tend son sac, pour qu'il tente de piocher aussi dedans s'il le souhaite ; mange sa petite part de cake de son côté.

Mais, elle peut lui partager un petit secret. "Je devais retrouver un jeune ami, pour lui montrer les renards. Vous en avez déjà vu, Zee ?" Les rares qui se promènent en ville, quand plus personne ne peut les voir ; avec les coyotes et les ratons laveurs.

Zee, il a l’habitude d’être l’bébé. C’est un peu sa place, dans la famille. À être l’seul gars des trois et surtout, l’plus jeune du lot, il s’est toujours pris des colles à être l’gamin et même aujourd’hui, ça a pas cessé. Mais Zee, il l’prend pas d’travers. Ça lui va, d’être l’gamin. Garder l’coeur jeune, c’est la recette du bonheur. Il a lu ça dans la maison d’un d’ses potes y’a des années. Sa mère avait un millier d’cadres avec des écriteaux un peu nuls du genre mais hé, ça reste inspirant même si la police d’écriture est moche et que l’sens du goût manque. Zee, il y croit à ces merdes là. C’pas parce que d’cliché que c’pas vrai. C’juste le yolo des vieux, quoi !
- c’bien la nostalgie nan ? , qu’il demande, un peu bête. Zee, il fronce des sourcils, l’nez plissé un peu, et y réfléchit vraiment. Vu son état alcoolisé, sa logique est assez simple et vraiment, ça change pas d’ordinaire. Zee, il est très simple. c’triste oh votre truc ! j’suis sur que c’est faux ! Y’a une moue qui sort sa gueule et Zee, il a l’coeur presque triste. Il a envie d’la prendre dans ses bras et d’lui montrer qu’elle a encore un coeur de gamine. Peut-être qu’elle voudrait aller au parc d'attractions ? Aller dans les auto-tamponneuses ? Les rides ça veut rien dire ! ‘fin si Zee, il y croit vraiment. Les rides ça r’fletent l’nombre de fois qu’on a souri et tout okay. c’comme une photo, ça immortalise les beaux moments Il regarde la vieille femme et ajoute. V’avez beaucoup souri moi j’trouve !
Y’a le regard qui se fait curieux quand elle lui cause de renards. Zee regarde autour d’eux.
- Ici ? on a ça ? wooooow Il continue de chercher, Zee. Il est où, votre ami ? J’espère qu’il a pas été attaqué aussi Si c’est l’cas, Zee est là pour l’défendre aussi,

Il a la tête dure, le gamin ! Mais cette détermination, Juliet l'admire ; aimerait avoir la même, parce que c'est doux à entendre ; et elle est à deux doigts de s'en vouloir de le rendre triste ! Enfin, presque triste - elle l'imagine jamais en peine, comme une fleur jamais fané. "C'est bien d'avoir des adultes dans le monde aussi !" Et elle en rit, de bon coeur ; de celui fatigué mais qui semble vibrer à cet instant.

Il est gentil, Zee.

Adorable, même. "Et je souris encore. À un moment, il faudra tout déplier pour réussir à me voir encore, derrière mes rides." L'image la fait rire ; elle trouve ça même hilarant ! Faudrait se battre pour voir son joli regard clair encore ; aurait-elle autant de valeur qu'un vieux parchemin ? Sans doute que oui, parce que Juliet en sait bien des choses - et comme bien d'autres avent elle, Juliet disparaîtra avant de les avoir toutes dites. "Et oui ! Ici !" Elle lui ferait bien le topo de ce qu'elle savait de New-York à l'époque, de toutes les bestioles qu'on pouvait y croiser - un véritable zoo !

... Mais vrai qu'elle s'inquiète un peu pour son ami. "On devait se retrouver proche du parc. Il faut venir très tôt, pour les voir, parce qu'ils se montrent quand l'Homme est couché !" Et même si New Blossom ne semble jamais dormir... Toujours est-il qu'il y a forcément des endroits où la nuit est belle et bien endormie ; et où les souris dansent... Mais aussi donc le reste. "C'est pour ça que j'avais fait du gâteau. Il faut bien nourrir ses amis." Surtout quand on les arrache à la nuit pour attendre dehors de voir apparaître un ou deux renards.

Mais Juliet trouve que ça vaut le coup.

Regard sur Zee, alors qu'elle a remarqué qu'en réalité, ils semblent longer le parc et que, éventuellement, elle peut trouver Nix quelque part. "Vous faisiez quoi, vous ? La fête ?" Enfin, vu l'heure, il devait rentrer de celle-ci plutôt. "Vous voulez rester pour voir mes petites bestioles ?" Elle dirait bien que, promis, elles sont adorables... Mais il pourrait peut-être s'endormir avant qu'elles pointent le bout de leur truffe, selon son taux d'alcoolémie.

Zee, il sait plus trop quelle heure il est. En tous cas, il a quitté l’bar pour rentrer parce que l’lendemain - dans quelques heures à peine, vraiment - y’a la laverie qui ouvre et y’a sa mère qui attend qu’il soit bien présent et qu’il gère comme jamais. Zee, il sait qu’il va y arriver ; d’toute manière, dormir, c’est un concept qui lui échappe trop souvent. Y’a encore un pourcentage trop élevé dans ses veines pour qu’il soit capable de fermer l’oeil. Il doit juste trouver un magasin en chemin pour s’acheter un truc à bouffer et p’être prendre une bonne douche pour pas sentir l’fond d’tonneaux même si, en vrai, il sait qu’sa mère va savoir ce qu’il a fait. Peu importe vraiment ; Zee va juste ricaner et faire d’son mieux au travail. Il a promis de ramener son cul, il va pas décevoir sa mère. Zee, il trahit jamais vraiment sa parole. Il essaie toujours d’faire d’son mieux.
Il écoute la vieille lui raconte son plan d’la nuit et franchement, il l’admire. Elle a peur de rien, mamie ! Après, p’être qu’elle devrait faire un peu plus attention. Zee s’rait triste d’voir un article à sun sujet parce qu’une merde est survenue dans l’parc. Les vieux parfois, ils captent plus vraiment les risques. Ou p’être qu’ils ont plus peur de la Mort. C’est une vieille amie, non, arrivée à un certain âge ? Sa grand mère lui a déjà raconté un truc du genre. Zee s’en rappelle encore ; il en avait fait des cauchemards quand il était gamin.
- Ouais ! qu’il répond, un grand sourire sur la gueule. Zee passe une main dans ses cheveux, observe les arbres et les étoiles une seconde. L’alcool l’rend plus bête et heureux ; une chose trop intense pour l’humanité. Zee est déjà impossible, vraiment, en temps normal. On a picolé un peu et danser, c’tait sympa ! Zee aime bien les gens qu’il connaît de l'université. C’est nul un peu que Charlie ramène plus son cul d’puis quelques mois, mais Zee en cause pas trop. Les autres bitchent parfois, et Zee essaie d’changer d’sujet quand ça arrive. Charlie est sympa, faut pas dire des merdes sur lui. P’être une autre fois, mamie. Y’a des trucs que j’dois faire avant l’ouverture d’la laverie familiale. Il lui offre un grand sourire. C’est la laverie Kim, dans crimson ! Ramenez vos miches un jour, j’vous donnerais un rabais ou j’sais pas. Une promesse faite. Zee l’oublierait peut-être au moment venu ; il a l’esprit qui s’égare souvent et trop d’aventures dans sa vie. C’est l’type là bas ? Il désigne un gars, à quelques mètres. Celui-ci lève les yeux et fait un signe d’la tête. On dirait qu’oui. Cool. Zee lui renvoie son signe, très enthousiaste. j’vous laisse à votre quête alors. faites attention, ouais ? v’êtes cool Charmant comme tout, il s’penche et lui fait la bise, l’tout mêlé à une accolade délicate. Faudrait pas la casser, la vieille. Puis, Zee s’éloigne en lui faisant un signe d’la main bien extravagante, courant vers chez lui par la suite.

Le petit sourire, à l'entendre parler ainsi ; de fête, de cette insouciance qui ressort. Juliet aime voir tout ça, se retrouve touchée par cette jeunesse qui l'éclabousse et qui semble mettre un peu de baume à son vieux coeur. Peut-être a-t-elle perdu quelques rides et ainsi quelques années aussi. Et forcément que Zee doit filer ; il est tel la foudre, qui frappe et repart ; un bel éclair qui ne dure pas, mais a marqué l'esprit de part le bruit et la beauté de ces couleurs.

Oui, c'est ça, il est plein de couleurs.

Mais une adresse est donnée... Et il faut se la noter dans la tête, parce que la ville est encore méconnue par de nombreux endroits. "Laverie Kim... Je n'oublierais pas ! On dit jamais non à une réduction !" Qu'elle claque d'avec un clin d'oeil - vieille radine, mais maligne quand même ! Et puis, le regard attiré par Nixon et la bouille s'illumine plus encore, parce qu'il est bel et bien venu. "Oui !" Et elle fait un signe de main au concerné, heureuse de le savoir bien, à l'abri aussi. Mais le nouvel ami va déjà filer ; et l'accolade est rendue, d'avec ses bras trop maigres mais remplies de tendresse. "Faites attention à vous aussi, Zee ! J'ai hâte de savoir la suite de vos aventures." Celles pour les enfants.

Toutes celles qu'il doit encore écrire.

Et sur ces belles paroles, Juliet fini de trottiner vers Nixon.
Le coeur plus jeune ; la bouille pleine de rides encore.