smells - not - like teen spirit (zeeluv#1)

Zee a la délicatesse d’un ogre ; sa mère lui a souvent  dit. Ça l’fait rire, à chaque fois. Ça existe pas, des ogres. Ça veut dire qu’il en a pas ? Mais ça l’dérange pas, Zee. Ça l’dérange pas d’être indélicat, pour autant qu’il blesse pas les gens. Ça arrive par moment ; des commentaires à côté d’la plaque ou des blagues pas forcément drôles. Dès qu’il capte qu’il a fait une connerie, il a une tête d’chien à l’agonie, Zee. C’plus fort que lui ; il l’capte même pas. Y’a ses lèvres qui s’tordent et son regard d’bambi qui prend l’double en puissance. Personne y résiste ; même sa mère, quand elle l’voit comme ça, elle soupire et lui dit d’oublier ou encore, l’pointe du doigt et lui dire d’arrêter. Elle sait bien que c’t’une arme infaillible. Y’a que Zee pour pas capter l’pouvoir qu’il a entre les mains.
Les yeux grands ouverts, il écoute c’que l’mignon garçon lui dit. Zee, il hoche d’la tête et il a l’air d’écouter attentivement. Avec d’la chance, il va s’en souvenir plus tard. La mémoire est souvent comme une passoire et Zee s’rappelle des trucs au mauvais moment ou des mauvais détails.
- Un âne ? Damn. Ça fait des drôles de bruits, un âne. Zee, ça l’fait bien rire. Il s’en souviendra sûrement à cause d’ça. C’bien un grand frère ? J’ai qu’des soeurs. Il précise pas combien, ni sa position. C’ça, être un vigilant. Zee, il est talentueux pour garder son identité secrète. Il gère vraiment. Elle aime les carottes ? Ta Goldie. Dans sa tête tous les chevaux aiment les carottes. Ça vient sûrement des films d’animation. En vrai, Zee en a jamais vu. Ça a l’imposant, en tous cas.
Comme les cuisses du gars.
Sur la gueule d’Zee, y’a un sourire immense qui fleurit et son nez qui s’plisse.
- Ah ouais ? L’ton est haut perché, comme sa connerie. Zee r’marque même pas. Moi non plus ! Ni d’meuf. J’veux dire, j’aime bien les deux. Les trois. ‘fin l’nombre d’identités et d’genres qu’il y a, quoi. Sans limite, t’vois ? Ça lui échappe parfois, les informations sur tout ça. Zee, il est juste mal informé. Il f’rait pas de mal à une mouche. Y’a un sourire particulièrement con sur sa gueule alors qu’il s’adresse, les étirements finis. Zee, il l’regarde le gars bouffé son ramen sur l’capot d’la voiture et p’être qu’il lorgne encore sur ses cuisses. Mais hé, elles sont juste là. Il est juste humain. Et t’en veux un ? La discrétion qui fout l’camp. Quoique, elle a jamais vraiment été là. J’fais juste la conversation, hein. J’suis un super vigilant. J’pas intéressé. Mais genre, j’peux faire d’la pub pour toi. Très discret, oui,

Un rire un peu con et il bombe l’torse, Zee. C’est qu’il est fier, ce con. Il est fier de ce qu’il fait d’puis un an dans les rues de Crimson Bay. À jouer les superhéros de quartier, il a vraiment l’impression d’apporter quelque chose. En plus, avec Rin à ses côtés, il s’sent un peu comme Batman. Quand il l’a dit au japonais, le gars l’regardé avec une drôle de tête. Pourtant, c’est presque ça, non ? Albert, c’est grave un compliment. Le vieux a toujours été extra dans les comics.
- Ah bah j’suis brillant j’te dis ! Genre un vrai génie ! Ça vient avec un rire bête et une main qui gratte derrière la tête. Zee, il mord moindrement son piercing avant d’fouiner dans ses poches et s’arrêter.
C’pas forcément brillant de donner son téléphone comme ça à un inconnu et lui montrer son fond d’écran. Genre, son identité secrète ?! Zee a pas envie d’être reconnu, non plus. C’trop un sacré délire. Il peut pas risquer ça.
- Pourquoi j’te donne pas l’mien, hein ? Comme ça, tu m’envoie un message. Il l’dit avec un grand sourire, très fier de son coup. Zee, c’plus brillant vraiment.
P’tain, ça lui fout des merdes dans l’ventre à penser qu’il pourrait recevoir un message du type aux belles cuisses. Zee, il est simple comme ça. Faut dire que les crush, ça lui donne dessus comme la pluie ; fort. Il oublie toujours son manteau, aussi. Mais hé, l’gars, ça fait un sacré temps qu’il le reluque quand même, dans la laverie. Faut dire qu’il est mignon, dans son genre. Zee, il a pas vraiment de type. Ou p’être un truc pour les cuisses juste, globalement.
Et pour avoir des belles cuisses, il en a. Zee, il a pas été souvent dans un musée, mais on dirait l’genre de trucs qu’on voit sur une sculpture.
- Et oh ! Oh ! Faut qu’tu m’dises ton genre, hein, c’t’important pour ma mission secrète, ouais ? Genre, tes points faibles. Genre ah ! oh ! ton resto préféré ! Ou ah ! T’as des icks ? Y’a l’corps qui bouge et les mains qui s’agitent, Zee qui pointe du doigt ici et là, qui met une intonation ici et là.

Zee, il a l’coeur sur la main. On pourrait croire qu’à l’avoir si près des yeux, il s’rait capable d’le lire un mieux mais c’pas forcément le cas. Il est juste comme ça ; à toujours foncé tête baissée pour le moindre p’tit crush, juste à d’donner une chance parce que hé, dans la vie, y’a rien qui fonctionne quand on attend que ça nous tombe dessus. En tous cas, c’est c’que son père lui dit. Il a d’bons conseils, son père. Des trucs qu’il lui dit toujours en rigolant un peu, tout bas, après une dispute hebdomadaire de sa mère. Comme quoi, le bonhomme donne des cheatcodes à son gamin d’puis des lustres pour calmer la dame mais Zee, il comprend rien. Mais hé, il s’souvient des conseils, parfois, juste pas trop aux bons moments.
Zee, il tient pas en place. Toujours debout devant le beau gosse, il s’agite un peu et bouge toujours. Un étirement par ci, un autre par là. Est-ce qu’il les fait durer plus longtemps quand l’gars, il lui dit qu’il aime les muscles ? Oui. P’être même qu’il rentre son ventre et qu’il bombe le torse. P’être même que, sous son hoodie trop large, il fait danser ses pectoraux. Une arme de destruction massive à l’abri des regards, pour l’moment.
- Wouah ! C’fou, on dirait qu’tu décris un gars que j’connais ! C’fou ! Zee rit bêtement et excelle dans la comédie. Faut dire qu’à mentir à sa mère pour des détails ici et là, il est devenu un grand acteur. Elle capte jamais rien - elle capte toujours -. okay okay, j’note, j’note. damn, t’es un sacré gars Un clin d’oeil qui s’voit pas, forcément. Zee, il essaie quand même parce que hé, c’est inconscient. Il lui adresse un sourire immense, comme si la chose pouvait quitter ses lèvres plus qu’deux minutes, quoi. t’aimes faire quoi d’abord ? genre, promener tes chevaux ? les entretenir ? J’sais pas. tu l’vois comme du travail ou du passe temps ? tu dois être masse occupé, en fait. Zee prend une pause et réfléchir, en étirant l’un de ses bras. faudrait un type chouette qui veut l’faire avec toi. ça doit être sympa, en vrai ! Zee, il a jamais été sur une ferme. Il voudrait bien. un âne t’as dit non ? trop chouette. P’tain, il veut aller chez l’gars aux jolies cuisses, maintenant. tu dois faire laver tes trucs quand ? Discrétion. Zee veut juste être présent la prochaine fois, quoi.

Zee, il a pas l’temps. Zee, il a un horaire impossible, la mémoire d’un poisson, le stress qui meurt et qui revient parfois, il sait jamais, et surtout, milles plans et idées dans la cervelle. Forcément, il se crée du temps même si le temps, ça se crée pas. Il est un peu con, trop peut-être selon certains, mais il arrive toujours à tout faire au bout du compte. Ça aide qu’il sache courir, on dira. Ça aide qu’il sache s'accommoder et changer ses plans, faire des délires à gauche et à droite et qu’il se plaigne pas vraiment, au bout du temps. Zee, c’est une tempête, un ouragan. C’est un enfer, vraiment. Mais Zee, il est heureux comme ça ; de toute manière, Zee est impossible quand il a du temps libre.
Mine de rien, c’comme ça qu’il est devenu vigilant.
Un peu trop d’temps libre, un peu d’sommeil qui est pas nécessaire, et l’voilà dans les rues à s’faire pisser d’ssus. Mais hé ; Zee, il sait que y’a des gens qu’c’est leur kiffe, vraiment.
- Ah ouais - j’vois. C’bien d’être occupé ; j’kiffe ça aussi. J’veux dire - quand j’ai du temps libre, c’est un peu la merde. Ça annonce rien d’bon. Il l’dit avec un sourire d’travers, un rire dans la gorge. Zee, il adore les conneries qu’il fait, il adore être casse-cou. C’est vraiment une liberté qui l’fait délirer, l’fait d’être un bouffon et d’jouer avec le danger, avec le feu. Ah - la s’maine prochaine. La semaine prochaine…HM. Y’a un cours à finir, des trucs à faire chez Rin aussi. Zee pense à son horaire et s’en souvient absolument pas mais il essaie de penser, juste pour dire. Au moins, il sait qu’il faudra que son cul soit à la maison ou à la boutique, au moins. Okay, j’prends note. J’veux dire ! C’pas comme si j’allais être là haha. C’bien de nettoyer tes trucs, quoi. C’bien de faire ça hahaha Il sent con, Zee. La p’tite panique qui lui prend au coeur. Mais eh - à défaut d’être chiant eh - j’dois y aller. Zee, il fait du jogging sur place, un peu. Il rit un peu bêtement, à l’observer. Mais j’t’enverrais un message, ouais ? Pour le gars ! Il s’demande encore comment il va faire, la cervelle de Zee a pas poussé autant qu’ça. Y'a genre des vilains qui m'attendent et tout - p'être d'autres mouffettes ! 'fin j'espère pas mais on sait jamais t'sais.