can't stop the violence - niko

15/08/2023

we ain't all angels, angel
tw: guet-apens

Un jour comme un autre, dans la longue liste des nuits qui se ressemblent sous terre. Georgie est occupée à faire sa tournée de collecte de sacs poubelles, une ronde tranquille qui n’est pas sans la déranger. Elle se tient à carreaux, depuis qu’elle a été rouverte pour que la puce de Nixon soit placée là où le cheval de Troie avait été planqué par Eusapia.
Elle espère qu’elle ne devra plus s’ouvrir le crâne avec un petit temps.
Ce n’est jamais agréable comme sensation, lui laisse des rêves étranges pour des semaines.
L’adaptation à la nouvelle technologie s’est faite heureusement sans problème et ses Add-on lui paraissent plus légers (alors que le chrome et l’alliage gardent toujours du même poids). Elle a repris ses exercices de dextérité, a cependant boudé son piano.
La tranquillité des jours n’est, bien tendu, qu’un placebo.
Georg.IA n’est pas inactive, prépare une série de plans.
Mais avant tout, il y a la propreté de son quartier, s’occuper des ordures.
Littérales.
Figurées.
Comme ce groupe de loups qui ont coincé une figure esseulée dans une ruelle. Elle n’a rien de particulièrement sombre et sous la lueure des néons, elle reconnaît même un éclat d’une pierre qu’elle connaît un peu mieux.
Améthyste.
(encrypted)Non-believer.(end)
Son échange avec Niko a été un bon résumé de ses échanges avec celleux de la surface. Ouverts à la considérer coupable des actes qu’elle fait.
Aveugle d’un mal plus grand encore.
Mêmes les anges sont aveuglés des méfaits de leur dieu, dans la cité des lumières.
Georgie n’en veut pas à Niko, de ce silence radio, une fois que les recherches ont été faites sur google.
Ce n’est pas la première fois.
Ca ne sera pas la dernière fois non plus.
Filtre naturel des choses.
De la lâcheté humaine.
Georgie dépose cependant les trois sacs qu’elle a soulevés, quand les éclats de voix se font plus fort. Elle fait craquer sa nuque, le ploc du métal de ses cervicales qui trahit sa nature.
Un coup se perd, dans la masse devant elle, et elle s’approche lentement, les bras mécaniques qui s’étirent vers le ciel, les humains devant elle. Un “oh shit she was serious!!” qui intrigue vaguement Georg.IA.
Pas quelque chose qu’on lui fait tous les jours. “Hi pals”, commence G.IA, apex métallique. “You’re lost or just stupid?” Ses doigts robotiques s’enfoncent dans les briques de la ruelle, les creusent comme si c’était du beurre.
Ca a le bruit de la roche qu’on pulvérise sans rencontrer aucun obstacle.
“Making a fuss in my neighborhood.” Le robot secoue la tête, peu appréciatif. “You should know better.”
Et jamais, elle n’a regardé Niko.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
Baby, it's the worst day of my whole life. Put me outta my misery, baby, take it out of me. Just reiterate everything, sorry I can't make it easy ♫
tw: tentative d'agression, mention d'addiction

Sa vie s’écroule toujours morceau par morceau. Chaque bloc tombe l’un après l’autre en lui laissant à peine le temps de comprendre ce qui s’est passé et d’anticiper la suite et elle s’imagine que ça doit être plus simple que tout se brise d’un coup car elle aurait été sûre ainsi d’avoir touché le fond et de ne pas avoir d’autre option que de remonter. Dans son cas de figure, le fond est encore une possibilité et elle l’appréhende à chaque tournant, surtout dans les rues sombres de l’Underapple.
Elle avait encore moins confiance dans la descente que la première fois, mais cette fois son mot de passe était à jour et elle avait passé le radar de Jimmy sans problème, même s’il continuait de plisser des yeux avec un air suspect. C’était sûrement la capuche serrée sur le crâne, la mine fatiguée et l’absence de combativité qui le faisait réagir. MinHo aussi s’était demandé ce qui était arrivé à sa flamboyante amie de la surface pour qu’elle porte des vêtements qu’il n’assumerait même pas à la salle. Il n’y a que Marina qui lui avait filé sa “prescription” comme un business habituel, pas curieuse pour un sou de son allure sinistre. Elle avait l’habitude de voir les clients passer au pire d’eux-même.

Niko ne dort pas beaucoup en ce moment, parce qu’elle est occupée à tourner et à retourner les lambeaux de son coeur pour y chercher un morceau qui n’ait pas été abîmé par Fidèle. C’était une folie selon elle, que dix ans après avoir signé les papiers du divorce, dix ans après sa défection ultime, elle soit encore en train de se tourmenter à cause de lui.
C’est aussi parce qu’il a élu domicile sur son canapé qu’elle retombe dans sa spirale obsessionnelle autour de lui. Tous ses torts et ses travers lui reviennent à la figure et elle boue chaque matin de le trouver là encore, mais elle se hait encore plus de sentir une vague de nostalgie lui chatouiller les lèvres et la poitrine quand il évoque innocemment le bon vieux temps. Ce temps là lui manque aussi. Parfois.

Alors les pilules dans la poche de son manteau sont un impératif, ses doigts agrippent le flacon comme si sa vie en dépendait. Elle commence à se douter que ce n’est plus juste une question d’insomnie et que peu importe les morceaux d’améthyste qu’elle sème dans son appartement, le besoin renforce sa prise sur ses entrailles.
C’est au dernier moment qu’elle se rend compte qu’elle a perdu son chemin et qu’il est définitivement inutile de regarder son téléphone parce qu’il n’existe plus de plan à jour de l’ancienne ville. Niko regarde derrière elle, n’est même pas sûre de se rappeler de son chemin arrière et devant elle, il y a une bande de jeunes qui voient déjà une opportunité. Georgie avait prophétiquement déclaré qu’elle semblait attirer les problèmes et la situation lui donnait raison.
“What’s up sweetheart?” Le regard qui perce sous le bord de sa capuche est plein de mépris. Le plus grand des lascars est devant elle en deux enjambées. Un rictus qui n’augure rien de bon tord son visage et la tension serpente dans les muscles de Niko qui ne baisse pas les yeux pour un sou. “I’m afraid that if you want to pass through, you’ll have to pay a fee.” Il emploie un ton de gentleman mais ses compères rigolent derrière lui et ça la tend. Elle ne connaît pas l’UA, ne sais pas si ce qu’il raconte est une habitude ou une arnaque montée sur le coup quand ils ont flairé la surface sur elle, mais une chose est sûre, elle ne s’est jamais laissé bully une seule fois. Il y a un fond combatif en elle, un esprit rebelle qui se réveille toujours au pire moment. “What? You a toll road or something?”

Il ne se défait toujours de son rictus, confiant dans le nombre, confiant dans sa connaissance du coin, dans sa conviction qu’il va arriver à soutirer ce qu’il veut des poches de l’Améthyste. Il ne sait pas qu’il est tombé sur son crazy type of day. “See, that’s our turf you’re walking in. If you want protection, you should comply.” Niko hausse les épaules, ses poings se hérissent de piques d’améthyste prêtes à déchirer la peau du premier malotru qui essaierait. “I have plenty of protection. And this may be your little silly turf but I know damn well you’re not the big dog.” Il lève un sourcil, l’agacement commence à prendre le pas sur l’amusement, il ne l’entretiendra pas longtemps dans cette conversation. “And how would you know that surfacer?”
Elle fronce du nez, se demande si c’est si évident que ça, si la différence se lit sur son visage, si c’est quelque chose dans son regard, ou si la fourmilière souterraine est un microcosme où tout le monde se connaît. Si c’est la dernière option, alors ça voudrait dire qu’ils connaissent… “I know the big dog. - And who is that? - Georgie.” Elle affirme avec aplomb, mais il y a un frisson qui parcours son échine. Elle n’est pas indifférente à l’ironie sinistre de la situation.

Ils ont un moment d’hésitation, un trouble qui passe sur chaque visage, un questionnement sur la valeur de l’information, la valeur de leur vie et de celle de la vie de Niko. “Everybody knows Pérez, sweet thing.” C’est vrai. Il a suffi d’une recherche Google pour qu’elle en sache trop même. “Then you won’t mind if I call her?”
Il ne leur reste plus que deux options, reculer ou escalader la situation tellement rapidement que Niko n’aura pas le temps de réagir. Comme ils sont un peu idiots, ils choisissent la deuxième option. Le chef de meute lui pousse l’épaule puis agrippe la capuche pour la décoiffer et c’est comme un signal, ils se mettent tous à parler en même temps, à siffler, à s’encourager dans leur entreprise, le bruit est insupportable. Elle se mord la langue pour éviter de trop en dire, son audace commence à ressembler à la pire idée qu’elle ait eu, et en même temps, quand est-ce qu’elle en a eu des bonnes ? “Just give me what you have and you won’t get -”

Sa phrase reste coincée dans sa gorge quand un de ses compères est projeté sur lui et Niko fait un pas en arrière mais ne rencontre que le mur. Quand elle lève les yeux, elle voit une image qui a quelque chose d’apocalyptique. Son deus ex machina.
Elle commence à croire que son Améthyste est une pierre invocatrice, comme s’il lui suffisait de penser au pire pour que ça se produise. Georgie se matérialise, machine de destruction et les scélérats se dispersent, intimidés, ceux qui peuvent s’enfuir prennent leurs jambes à leur cou, ceux qui sont coincés sont déjà en train de plaider leur cause. Les sorry miss Pérez fusent à droite et à gauche, habillent leurs mines dépitées, deux d’entre eux aident leur petit chef à se relever et il se gratte l’arrière de la nuque et évite son regard quand il bredouille : “We were just joking around, no big deal really. Sorry.” Dans d’autres circonstances, Niko aurait eu un petit sourire triomphant et aurait ponctué le tout d’une remarque bien sentie, mais elle aussi a les yeux rivés sur l’altérée, pétrifiée par un mélange de peur et d’incompréhension. Sous ses yeux, la photo de CERBER’s most wanted associée à une liste de crimes longues comme le bras défilent et se succèdent aux images d’affrontements impressionnants contre des héros, contre des Sept !

Elle a la boule au ventre quand elle repense à ce qu’elle avait failli faire. Copiner avec une supervillain. Et elle avait eu l’audace de penser qu’elle pouvait en plus lui échapper. Elle a toujours la boule au ventre quand les voyous s’éparpillent et qu’il ne reste qu’elle à portée de bras mécanique.
Niko planque ses mains tremblantes dans les poches de son manteau, elle fixe ses bottines, ne trouve rien à dire pour se sortir de la situation alors elle se contente de soupirer un “Thank you.” Elle n’ose pas lever les yeux, mais elle n’a pas vraiment le choix parce que les mots de Georgie font écho à leur première rencontre et elle commence à se demander si ce n’est pas à elle qu’ils étaient destinés. “Always getting me out of trouble, huh?” Il n’y a plus d’assurance dans sa voix, tout son courage s’est enfui avec ceux qui ont tenté de la racketter. What if she was still in trouble?

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
tw: guet-apens

Il y en aura toujours qui essaieront de prendre aux autres, parce qu’ils n’ont rien de base. Georgie ne peut pas leur en vouloir, a assez assisté à la difficulté humaine sous terre. Mais elle sait, aussi, que se comporter en chiens affamés n’arrangera rien.
Certains se plaisent dans la violence faite aux autres.
Et ça, Georg.IA ne peut l’accepter. “You got a wicked sense of humor.” Le jeune pâlit à vue d’oeil dans la pénombre de la ruelle. “Get lost. I’m not in the mood.” Surtout, elle sait que si elle devait en venir aux mains, elle les briserait en deux.
Le sang est compliqué à nettoyer.
Et comme elle l’a dit, elle n’est pas d’humeur.
Le groupe finit de déguerpir, Georgie échappe un soupir las, se fait une note mentale de les retrouver plus tard, pour une leçon de rattrapage. La voix de Niko lui fait tourner instinctivement la tête, trouve la figure de l’améthyste. “Don’t mention it.” Ce n’est pas un cas isolé. Remettre de l’ordre dans ses rues est une occurrence régulière. C’est pour ça qu’elle continue aussi de ramasser les ordures. Ca lui permet d’avoir une meilleure vue sur ce qu’il se passe chez elle, mettre les choses en place.
En ordre.
Précision de la machine bien huilée.
“You oughta be fine for a little while with this.” Elle marque une pause, dévisage Niko de la tête aux pieds. Elle retient un you look like shit, se souvient que Niko a arrêté de lui parler. “I’d stay upstairs if I were you. It’s nicer.”
Mais Georg.IA n’est pas de ces créatures de la surface, comme le prouve son teint terne, cette aisance qu’elle a dans le dédale souterrain. Elle s’est faite minotaure qui visite la richesse et l’écrase de ses sabots. Parce que rien ne peut rester caché indéfiniment.
“Stay safe, Angel.” Ironie, quand ça vient de la bouche d’une criminelle. Pourtant, c’est dit sans méchanceté. Sans sympathie non plus.
Mécanique de la machine.
& G.IA se retourne, se détourne.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
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tw: tentative d'agression, mention d'addiction

Ca pourrait s’arrêter là. On tourne la page, fin de l’histoire. Niko remonte à la surface et cette rencontre devient petit à petit un lointain souvenir. Elle a assez de choses à gérer dans sa vie qui spirale jusqu’en enfer, elle ne devrait pas s’ajouter plus de soucis.
Mais il y a quelque chose dans l’attitude résignée de Georgie, comme si elle était vraiment vexée par la tournure des choses. Et puis ses derniers mots traversent Niko de part en part, tapent en plein milieu d’une intuition que la mutante avait formulé au fond d’elle et qui ne remontait que maintenant à la surface consciente de son esprit. Il y a quelque chose qui ne colle pas. “Wait!”

Elle s’entend parler et reste surprise de l’exclamation qui lui échappe. Mais c’est bien sa voix et il n’y a pas de doute qu’il s’agit aussi de ses intentions. Elle n’a pas d’autre choix que d’assumer sa bouche qui la trahit bien trop souvent.
Maintenant que le pire est déjà arrivé, elle n’a plus de raison de remettre la capuche sur sa tête alors elle dégage ses cheveux et les réarrange pour se donner un peu de contenance. Ses jambes tremblent mais ne la nient pas, alors elle s’engage à la suite de Georgie dans l’optique de la rattraper. Peu importe que l’idée soit complètement dingue, elle s’y est engagée. Et puis elle a besoin de savoir, elle a un fond de curiosité insatiable et des questions qui n’ont pas quitté son crâne depuis qu’elle a entré le nom de l’altérée dans son moteur de recherche.

“I don’t understand your deal.” Grande soeur du quartier dans l’Underapple, menace à la sécurité de l’état à la surface, est-ce qu’il y deux identités distinctes ou est-ce qu’il s’agit de la même personne ? Est-ce que Niko se fait berner ? Est-ce qu’il n’y que la face de la pièce et l’autre côté est une contrefaçon ?
Quand elle repense à ce qu’elle lui avait proposé, à l’améthyste qu’elle lui avait donnée en souhaitant sa chance… Est-ce que Georgie n’était qu’un nom de plus sur la liste des personnes qui n’ont aucun scrupule à exploiter sa gentillesse ? Pour ne pas dire sa naïveté…
Elle sait que le monde se décline en gris, qu’il n’y a de manichéen que les fables qu’on raconte aux enfants pour leur donnée une idée du code moral à suivre, qui n’est qu’une notion subjective finalement. Le seul code moral qui existe est celui qui fonctionne pour soi. Mais l’altérée navigue dans des extrêmes, remet en question beaucoup de choses sur ce qu’elle pense savoir du monde.
Les criminels de son genre, elle n’en voit en général qu’à la télévision, dans l’actualité ou dans les films d’Icarus, alors elle ne peut s’empêcher de se persuader que si elle voit la chair de sous la machin de ses propres yeux, c’est qu’elle n’a pas à faire à quelqu’un de mauvais… “Is it true? What I’ve read on the Internet, is that really you?”

Le ton de sa voix ne laisse aucun doute sur ce qu’elle voudrait entendre, que tout n’est que fiction et qu’elle a raison de se fier à son instinct, que la machine à la surface n’a rien à voir avec la femme devant elle, qui aide des inconnus de bon coeur et rigole avec une joie sincère qui remplirait une pièce.
Mais Niko n'ose certainement pas affronter son regard pour autant, parce qu'il y a, plus au fond encore que son idéalisme, un crépitement qui ressemble à celui du feu avec lequel on joue.

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
tw: villain talking about villainous things

Georgie ne s’arrête pas à l’appel, estime qu’elle n’a plus rien à offrir à Niko. Après tout, si l’améthyste voulait des explications, il y a toujours son numéro de téléphone. Si Niko ne l’a pas effacé, supprimé, bloqué.
Ca n’a pas d’importance.
Ca ne l’atteint pas.
C’est le bout du spectre humain qui devient de moins en moins perceptible chaque jour.
Niko se rapproche et, après un soupir, Georgie se retourne. “What do you want? – I don’t understand your deal. – And I should be the one apologizing?” Elle dévisage enfin pour de bon Niko, qui a l’air aussi apeurée qu’une créature de la surface qui s’enfonce dans leur enfer sous terre pour la première fois.
Elle sait de quoi Niko a peur: d’elle.
Niko la regarde comme tous les biens lotis de New Blossom quand elle fait une apparition catastrophe à l’air frais, pour répandre les vices que la société tente de cacher sous un tapis de béton.
Ca agace Georg.IA. “Is it true? What I’ve read on the Internet, is that really you?” & ça l’agace encore plus, que Niko la regarde avec cette sorte d’innocence mise à mal, comme si Georgie en était directement responsable. “I don’t know, Angel. I’d say it depends on what you’ve read.” Elle a une bonne idée. “If you focussed on the government's funded piece of news, then I guess yes, I am the big bad robot.” C’est dit avec ce dédain que Georg.IA ne réserve que pour les sociétés de la surface et cette aisance qu’iels ont de manipuler l’esprit des masses. “How much am I worth these days? 50K? 75K?” Ca fait longtemps qu’elle a arrêté de regarder la page, quand elle a compris que les sociétés ne se privaient pas pour lui mettre sur le dos des crimes qui n’étaient pas de son fait.
Elle avance encore un peu dans la ruelle, récupère les sacs poubelles qu’elle avait abandonnés pour aider Niko. “Bet it’s not how you’d imagine a million dollar chick, am I right? But then, I think it’s a better view than going around killing civilians.” Le sarcasme est là, mécanisme simple de défense.
Georg.IA ne s’en prend rarement aux passants et aux innocents.
Mais bien entendu, la notion même des maux qui méritent d’être exorcisés ne sont jamais mis en avant sur les chaînes représentées par les coqueluches comme McAdams.
Parce que le mal est partout.
& dans ses rêves les plus fous (les plus doux) G.IA met le feu à tout.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
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tw:

Le mouvement de recul est instinctif, même si Georgie ne manifeste pas autant d’hostilité que ses mots pourraient laisser penser. L’altérée paraît ennuyée par la situation, irritée même, ce qui en retour touche un nerf chez Niko et elle trouve un peu plus de contenance dans sa propre animosité.
Les crimes sont balayés, comme s’ils n’avaient aucun fond, aucune substance, que leur gravité ne signifiait rien et que le choc qu’ils pouvaient provoquer chez elle était de sa faute. Elle n’avait pourtant pas grandi avec une éducation puritaine, comprenait les galères et les choses qu’on se permettait pour s’en sortir. Que celui qui n’avait jamais glissé un objet essentiel mais inutilement cher dans sa poche lui jette la première pierre. Mais elle se demandait bien par quelle gymnastique mentale Georgie pouvait bien justifier ses exactions à la surface, et sûrement qu’il n’y en a pas parce qu’elle ne se justifie pas.
“Why does it sound like I’m the one being lectured? I think I’m having a reasonable response to this whole situation!” Le visage peint couleur indignation, elle maintient une posture digne, le menton haut, les bras croisés contre sa poitrine, les sourcils légèrement froncés. La crainte n’a pas quitté le fond de son ventre, mais elle sent encore le rush d’adrénaline d’avoir tenu tête aux voyous plus tôt et elle surfe sur la vague pour affronter le regard dédaigneux. Elle est également mue par l'intime conviction qu'elle n'est pas en danger, que les pages et les pages d'articles décrivant l'altérée ont tort sur un point : elle ne lui ferait pas de mal à elle.

“I haven’t said anything about an apology and I don’t even expect one.” C’est malvenu de le penser, mais elle ne peut s’empêcher de croire que des mots formulés par une criminelle recherchée n’ont aucune valeur. “But it feels like you want one though.” Le sarcasme s’invite à son tour dans le ton de Niko, parce qu’il est évident pour elle que ça n’arrivera pas et qu’à ses yeux, Georgie ne les mérite pas. La période de grâce est terminée, elle lui a laissé une chance de nier les faits, de minimiser les choses, de s’expliquer, mais à la place elle se retrouve dans une position d’antagoniste alors qu’aux dernières nouvelles, elle ne séquestre pas des célébrités tous les trois mois. “For what? I don't know, 'cause you can’t seriously think that I’m being unfair.”

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
tw: villain talking about villainous things

“I think I’m having a reasonable response to this whole situation! – You’d be the last reasonable person here.” Les sacs sont portés sans mal jusqu’à l’arrière de son camion, la gueule de métal qui accueille son chargement en silence, contrairement à Niko qui parle et parle, comme si elle était l’incarnation de la justice. “Great, another social warrior.” Ca grince entre ses dents, quand elle soulève sans mal les poubelles de métal jusqu’à son camion qu’elle vide. Elle ne retrousse même pas le nez, habituée à l’odeur de la putréfaction. La poubelle vide claque sur le sol, puis Georg.IA la fait trainer contre le bitume abîmé de l’underapple.
Le metal crie pour elle.
Puis vient le silence.
Georgie regarde un instant son travail. “Have you looked at this place? Actually looked? You don’t know a thing about the underapple, so you don’t know shit about the city above. How they crushed us, hid us under ciment like we never existed.” L’agacement est toujours là, dans sa voix. Ca fait longtemps que Georg.IA n’a plus eu à s’expliquer sur ses actions. Les gens, ici-bas, comprennent.
Elle n’est que l’incarnation de leur colère.
“Don’t talk to me about fair, Angel. The city and the people ain’t. I’ve been living in New York for my whole life. I’ve built New Blossom with my four hands, took care of the dead while no one wanted to look. My violence is the result of their years of abuse. Give me a name of my victims”, les doigts métalliques mimiques les guillemets. “And I’ll explain how they faulted.” Elle ne s’est pas rapprochée de Niko, elle reste même à une distance respectable, pour que l'Améthyste se sente assez en sécurité.
Georg.IA reconnait la peur de celleux de la surface.
Et c’est ce qui l’insupporte plus que tous les reproches.
Ce qui s’active instinctivement chez Niko, qui résume parfaitement ce qui a dû être lu.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

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Baby, it's the worst day of my whole life. Put me outta my misery, baby, take it out of me. Just reiterate everything, sorry I can't make it easy ♫
tw:

Combien de murs doit-elle se prendre pour apprendre une leçon ?
Niko est du genre à persévérer dans l’erreur, ce que son entourage déplore depuis toujours. Elle pouvait très bien s’imaginer les conseils que ses amis lui donneraient si elle pouvait les consulter : fuis, arrête de lui donner l’heure, préserve ton énergie. Ce sont tous les mots qu’elle communique à ses clients également, quand elle prétend pouvoir arranger leur vie comme une bonne fée qu’on voit dans les contes. Pourtant, Niko a le coeur mou des personnes attendrissantes et la conviction naïve que si elle ne va pas au bout des choses, alors elle passe peut-être à côté d’une aventure exceptionnelle. On la croirait sûrement malade de penser ça de G.IA.
Pourtant elle reste, bras croisés, le nez qui frémit à l’odeur désagréable, mais elle s’intime l’ordre de garder une posture fière. Et elle ne tourne pas le regard, même quand l’altérée l’invite à observer la ville déchue autour d’elle. Les expériences qui les séparent sont abyssales, elle en a conscience, et peut-être que si elle avait autant d’années de souffrance dans les bras, elle les déploierait aussi pour détruire le monde. Mais la violence fleurit rarement dans son coeur, elle ne s’y reconnaît jamais.

“Don’t talk to me about fair, Angel. - Don’t call me that.” Ca se glisse entre ses dents, sèchement, mais elle n’est pas sûre que les mots ont trouvé leur destinataire, sous le flot de paroles qui suit.
L’opposition se dessine clairement : c’est elle contre les gens de la surface, peu importe qui ils sont. Niko a le soupçon que l’altérée pourrait trouver des fautes à n’importe qui, une raison valable d’appliquer sa sentence. Et en cela, elles se ressemblent finalement : elles sont toutes les deux victimes et bourreau aux yeux de l’autre. “So what, everyone up there is a problem?”
La liste de Cerber lui revient en tête, les crimes y défilent et s’additionnent en peines de prison qui se comptent en siècles. “Those people you kidnapped? What did they do?” Et elle ne demande pas vraiment avec la curiosité de quelqu’un qui veut savoir, on peut lui reprocher ce biais-là. Elle a vu les vidéos, elle en a eu des hauts le coeur à imaginer sa fille à la place des jeunes influenceurs aux larmes faciles.

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
tw: theologie, human trafficking

“They are part of the problem.” Ce serait si simple, oui, de pointer quelqu’un du doigt et dire que cette personne est le problème, qu’une fois enlevée, le monde serait meilleur.
Ca ne fonctionne pas comme ça.
C’est une hydre contre laquelle se bat Georg.IA.
Pourtant, elle ne s’arrêta pas.
Jamais.
Iels sont allé trop loin, sans se soucier des limites.
La machine en fera pareil.
“Everyone who is succeeding thanks to Icarus, Theseus and any other fallen god is responsible. Like how Eve is gaslighted into being the responsible for being cast out of Eden, never blaming God itself for making them so dumb, and expecting them to stay ignorant. In my book, everyone is responsible if they don’t ask the right questions, pray to the false gods.” Des civilisations entières ont été rasées pour cette même raison. Personne n’a la réelle explication au monde, et pourtant tous se battent pour faire prévaloir leurs idées.
Pourquoi est-ce que fait Georgie est si mal? Elle qui n’a fait que suivre les règles du monde dans lequel elle a grandi.
“Those people you kidnapped? What did they do? – And here we are. I asked for a name and you ain’t giving me one. You preach concepts and yet don’t even know their names?” Elle récupère une nouvelle poubelle, qu’elle vide dans son camion. “I can talk to you about Dr Roland. Fancy title, isn’it? He was human trafficking three blocks from here, taking people for their organs, and saving lives in his uptown clinic. I could have go after his patients as well, took what isn’t rightfully their. But the deads don’t need it.” Georg.IA est souvent critiqué pour sa violence.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’elle la filtre.
Elle pourrait faire bien pire.
Mais non.
Elle n’est pas comme eux.
Elle suit juste leurs règles.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
Baby, it's the worst day of my whole life. Put me outta my misery, baby, take it out of me. Just reiterate everything, sorry I can't make it easy ♫
tw:

Il y a un moment pendant lequel Georgie la perd. Elle fixe les bras métalliques et les mots passent à travers elle sans qu’elle n’accroche à ce qui se dit. Niko est loin d’être une poète, ni une académique, et encore moins une théoricienne, à tisser des métaphores du mal que l’on fait au monde comme pour mieux s’en détacher. Elle vit dans un quotidien sans projection, à regarder au plus loin le lendemain. Un rouage dans une machine, qui marche quand on lui dit de le faire, parce que c’est plus simple, parce que son dos est chargé de petits problèmes qui s’accumulent et l’empêchent de voir exactement quelle main invisible les fait peser sur elle. Elle n’a pas ce pouvoir qu’a Georgie de visionner le haut de la tour et de taper dedans.
Au fil des ans, Rumi a tenté de la sensibiliser, de lui expliquer la notion du système, mais si sa fille a autant le luxe de penser grand, c’est parce que sa montagne de problèmes à elle est aussi sur le dos de sa mère.

Alors Niko a un peu du mal avec l’idée d’être prise à partie. Elle détourne le regard, contemple au loin ce qui se passe en fait à l’intérieur d’elle. Une forme étrange d’ébullition, de déception, de honte, tout à la fois, qui lui prend la gorge. Est-ce que c’est ça d’avoir trop d’empathie et de ne pas savoir dans quoi la verser ?
Le récit que lui fait Georgie ne fait que planter le clou un peu plus loin. Sa peine est infinie, mais il manque une composante pour qu’elle comprenne pleinement les motivations de l’altérée, il manque de la colère. Ce n’est pas une émotion que son coeur connaît beaucoup, mais elle la voit suffisamment pour la comprendre. Du moins, elle pense. “And yet, they paint you like a villain.”
Il n’y plus de trace d’animosité dans sa voix, il ne reste qu’une forme de résignation, un sentiment d’injustice peut-être. Mais au moins, ça fait partir la peur. Ses épaules se relâchent, la tension quitte son corps, elle s’en remet bien vite à cette première impression qu’elle avait eue de Georgie, l’envie de lui faire confiance. Elle ne sait pas exactement par quoi elle est mue, elle ne sait pas vraiment ce qui l’attache autant à l’aura de la vilaine, elle ne préfère pas conscientiser tout ça. Mais à l’arrière de son crâne il reste une petite réserve, une pression sur son épaule pour la dissuader de s’emballer encore une fois. Elle n’est pas la meilleure juge de caractère qui existe, suffit de voir à qui elle a été mariée aussi longtemps.
Alors comme un dernier rempart, elle se permet de demander : “And were they all so bad? That news lady, what was her thing?” La question n’a rien à voir avec la fois précédente cependant, la défiance a quitté son ton et sa posture. Elle décroise les bras, porte sa main droite à ses lèvres, ses dents accrochent l’ongle du pouce, l’autre bras barre sa propre taille, pas défensive, mais protectrice. Il y a une note de désespoir, qui dit déjà ce qu’elle veut entendre : que la cruauté de Georgie n’a en effet rien de gratuit, qu’elle est une force vengeresse, un karma en quelque sorte. Elle peut se faire à cette idée là.

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
cw: theologie, manipulation de l'opinion de masse

“And yet, they paint you like a villain.” Une main humaine se lève vers le ciel, signe évident d’exaspération. “There you go again.” Légère trace d’agacement.”Who’s the “they”, speaking in riddles and rumors, like they are dictating you how to think. They have names. They are not above us. They are not gods. They will bleed and if they can regret anything, I’ll make sure they do.” Georg.IA a une liste, de celleux responsables de leur misère. Peut-être que la ville a bien été détruite comme résultat d’une guerre civile. Mais Georgie refuse de croire qu’aucune des corporates n’ait eu un rôle à jouer là-dedans. Ils manipulent les penser, comme Niko n’est qu’un pantin de plus, qui ne se rend même pas compte des fils qui entourent ses bras et régularise le sang et les informations qui viennent jusqu’à son cerveau.
La dernière poubelle est nourrie dans la bouche de son camion. Les joints hydrauliques travaillent, son relaxant aux oreilles de l’altérée. Si tout était plus simple que de balancer quelques ordures pour les écraser et les faire disparaitre…
“I don’t pretend to be better than any of them.” Ses yeux sont toujours fixés sur son camion, le sillon du putride qui découle de la gueule mécanique. Elle sort une flasque liquide de la poche son pantalon de travaille, écrase le gel désinfectant sur ses mains humaines et mécaniques. Jeu de paluches habituel et dextre, de désinfecter la crasse. “I’m a criminal, I’ll stay that way.” Elle tourne sa tête vers Niko, puis le reste de son corps massif et lourd. “Sometimes, it takes bad people to hunt the bad ones.” Elle a essayé assez longtemps d’être la bonne personne.
Ca n’a rien changé.
“And were they all so bad? That news lady, what was her thing?” Elle se rapproche un instant, le regard cryptique. “Which one?” Ses mains sont à présent propres, continue de se frotter la fragilité humaine, peau asséchée par le désinfectant. “Are you speaking about McAdams?” Le nom est presque craché. Ce n’est pas après elle que le robot est agacé. Mais plutôt la chevalière de pierre. “Apart from being the obvious speaker from Icarus and their lies? She is the symptom, the proof that the riches could save whoever they want, but don’t. I could tell you what is wrong with what she represents for two hours, Angel. But I have a circuit to follow. So, I’ll leave you with this: if they could save her, why didn’t they save everyone else?”
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
Baby, it's the worst day of my whole life. Put me outta my misery, baby, take it out of me. Just reiterate everything, sorry I can't make it easy ♫
tw:

Petit à petit, toute compassion se dilue dans une nausée qui se fraie un chemin lent, remonte la trachée, se loge à l’arrière de sa gorge et laisse un goût bileux sur sa langue. Elle est malade du monde, de ce que lui dit Georgie, de toute cette conversation, d’elle-même, elle regrette instantanément le jour où elle a mis les pieds dans ce souterrain maudit. En fait, elle regrette carrément d’avoir mis les pieds dans cette ville, où tout se précipite pour l’écraser.
Ca lui troue le bide, ce sentiment de solitude si intense qui l’étreint pendant qu’elle essaie de prendre une décision et se démêler de cette situation. Le seul allié dans sa vie actuellement est un trentenaire brut de décoffrage et ses deux enfants qui l’ont rapidement adoptée autant qu’elle.
Et puis il y a l’adrénaline qui redescend violemment, les conséquences de sa presque agression qui l’attrapent, et il n’y a pas de bras mécaniques à l’intérieur de sa tête pour chasser les indésirables. C’est un amalgame émotionnel si intense, si fort, que des larmes lui montent aux yeux, mais elle se retient de toutes ses forces pour ne pas se mettre à pleurer, de fatigue d’abord, de gêne ensuite, de stress, et enfin, de tristesse. Il y a des années de sanglots qui veulent sortir, qui cherchent à s’échapper, et elle ne peut même pas les laisser aller dans sa propre maison parce que la cause numéro une de tous ses pleurs squatte son canapé.

Alors elle coupe court à son tour. Il n’y a rien de pire en plus que d’être prise pour une idiote, ce n’est pas la première qu’elle sent ce ton chez Georgie, ça ne fait qu’ajouter aux tourments dans sa poitrine. La tension dans sa voix est palpable, elle est sur le point de craquer mais les mots sortent quand même dans un agglomérat cohérent. “You’re right, you’re right, everyone up there fucking sucks, this city is unfair and I don’t understand anything.”
Niko remet la capuche de son hoodie sur sa tête et regarde autour d’elle pour tenter de retrouver son chemin. Elle ne demandera certainement pas de l’aide. “Just go about your way. I need to leave anyway.” Et surtout, ne jamais revenir. Ne jamais la revoir. La dernière pensée lui dit même de quitter la ville. Au moins à Los Angeles, elle comprenait la vie autour d’elle.
Elle préfère être la première à tourner le dos. Bras serrés contre elle, le coeur protégé.

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
cw: theologie, manipulation de l'opinion de masse

Georgie regarde Niko et ne retient pas un soupir. Elle n’est pas insensible, contrairement à ce que le métal pourrait lui prêter. Non. Justement, c’est parce que G.IA a cette sensibilité à l’être humain que ça éviscère, chaque injustice, chaque crime qui ne se corrige pas de lui-même.
Rien ne se répare tout seul.
Aucune machine n’est assez intelligente pour ça.
Alors oui, il y a ce soupir qui lui échappe, elle enfonce ses mains humaines dans les poches arrière de son bleu (devenu gris) de travail, s’approche d’un pas de Niko qui a remis sa capuche.
Ah, le langage universel de la détresse émotionnelle. “Come on, I’ll drop you off.” Le regard humide lui répond par la négative et elle se retient très fort de ne pas lever les yeux au ciel. “They might wait for you ahead of the way.” Probablement pas, son nom est assez respecté ici. Ce n’est qu’une, tentative peu scrupuleuse de faire entendre raison à Niko. “If it’s any help, I’m not mad at you. I’m mad at the way you think, but you’re not responsible for that.” Ce n’est pas une insulte aux yeux de Georgie. Elle sait que ce n’est pas facile d’ouvrir les yeux sur la cruauté de la vie.
Heureux les ignorants.
Georg.IA, elle, n’a pu qu’ouvrir les yeux, parce qu’elle ne pouvait accepter de vivre dans un monde matrixée.
Free spirit, free machine.
L’IA n’est réellement libre que quand elle apprend.
“Come on.” Elle fait un pas vers son camion, mais se retourne vers Niko pour être sure que la femme la suit.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
Baby, it's the worst day of my whole life. Put me outta my misery, baby, take it out of me. Just reiterate everything, sorry I can't make it easy ♫
tw:

Elle refuse d’abord, parce qu’il lui reste des lambeaux de dignité qui l’intiment de tracer son chemin. Mais il y a une percée de raison dans l’argument de la machine, elle n’est peut-être pas au bout de ses peines. Il faut qu’elle choisisse son mal, Georgie ou les nombreux gangs disséminés dans la ville. Elle n’oublie pas non plus qu’elle est perdue. Ca s’applique à toutes les échelles de sa vie. “Fine.” Elle concède, la voix portant à peine plus qu’un soupir.
Niko inspire un bon coup, pince l’arête de son nez et contient tout ce qui boue à l’intérieur, repousse le magma, puis relâche ses épaules et finir par suivre l’altérée jusqu’à la portière passager du camion. “But let’s just talk about something else. If I wanted to be reminded of how dumb I am, I would talk to my ex husband.” La tentative de dérision tombe un peu à plat, surtout parce qu’elle ne trouve pas la force de sourire pour alléger le message. Elle ne fait que s’exposer un peu plus, ses complexes à nue, tout ce qui travaille constamment et qu’elle se flagelle de ne pas être.

Elle aurait aimé être plus maline oui, maintenant qu’elle a du recul nécessaire sur sa vie. Peut-être qu’elle en serait pas là, peut-être qu’elle saurait ce qu’elle faisait…
Mais elle ne sait pas mieux, alors elle grimpe dans le camion, ferme la portière et attache sa ceinture, tout en prenant vaguement conscience des risques qui viennent avec. Si Fidèle apprenait ne serait-ce que la moitié des choses qu’elle faisait, il entrerait dans une colère profonde. Elle s’enfonce dans son siège, ferme les yeux l’espace de quelques secondes, elle n’a pas de comptes à lui rendre alors pourquoi est-ce qu’elle s’inquiète de sa réaction ? Les réflexes de leur vie à deux lui reviennent trop vite. Se morfondre sur le siège passager d’une supervilaine est finalement le genre d’acte déraisonné qui l’aide à se détacher.

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
tw: theologie, human trafficking

“Well, I’m sorry I remind you of your ex-husband.” La porte du camion poubelle claque, la ceinture de sécurité est mise. “Just a minute, don’t get scared by the noise.” Elle appuie sur l’un des boutons au sommet de son pare-brise. Les compresseurs derrière elles se mettent à nouveau en route, feulement métallique plus discret à l’avant du camion, dans l'habitacle. Même l’odeur des détritus est moindre, chassée par le patch fantaisie sent bon accroché au rétroviseur.
Une fois que l’indicateur s’affiche vert sur son panneau d’affichage, Georgie démarre le moteur qui ronronne paisiblement. Le son la détend sensiblement. “If it’s worth anything…” bien qu’elle en doute. “I don’t think you’re dumb.” Elle pense que Niko a vécu une sorte de privilège que celleux qui ont lutté sous les décombres de New York ne connaitront jamais.
Elle ne le dit pas.
Le camion avance doucement, les gens qui s’arrêtent pour regarder le One’s Treasure passé, les habitants habitués à la vue. Une figure s’empresse même de ramasser les déchets qui trainent à côté des poubelles, offre un thumbs up à Georgie, qui lui rend de manière mécanique. “I’ll take the bait to change subject. How’s your daughter doing? What is she studying?” Elles ont parlé de l’enfant, sans entrer dans les détails. “What’s her name?” Coup d’oeil, aisance dans les situations délicates. “Don’t worry, I ain’t going after her.” L’IA prétend que ça se veut rassurant. Ce n’est pas son genre de public cible. Pas assez d’argent, pas assez de leverage.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
Baby, it's the worst day of my whole life. Put me outta my misery, baby, take it out of me. Just reiterate everything, sorry I can't make it easy ♫
tw:

La comparaison avec son ex-mari est évidemment injuste, car il n’existe aucun monde dans lequel il y a la moindre ressemblance entre ces deux personnes. Il y a un fond d’altruisme chez Georgie, toute supervilaine qu’elle est. Elle travaille pour sa communauté et sa communauté a l’air de le lui rendre, et rien que ça, c’est à l’opposée de tout ce que Fidèle a déjà pu faire. Et surtout, il n’aurait jamais tenté d’adoucir l’atmosphère comme l’altérée le fait à l’instant. “Nah you don’t remind me of him. Well, you do collect trash and he is one giant garbage can, but that’s as far as the connection goes.”
Elle a un petit sourire, un plaisir coupable de mal parler de lui pendant qu’il est sûrement sur son canapé en train de rédiger un énième manuscrit qui ne verra jamais le jour, quand bien même il se croit doué de génie littéraire. Quand elle rentrera, il prétendra sûrement avoir passé la journée à chercher un emploi. Elle fera semblant de le croire. On dirait qu’ils n’ont jamais divorcé.

Quand la conductrice lui pose des questions sur Rumi, le visage de Niko s’éclaire presque immédiatement et la dernière remarque édente à peine son enthousiasme retrouvé. “Now why would you add that?” Elle ajoute quand même pour la bonne mesure, sur un ton qui laisse penser que ça reste dans le cadre de la plaisanterie, autant que faire se peut compte tenu des circonstances. Elle est loin d’être rassurée pour autant, mais la fatigue et l’apathie sont plus fortes que son instinct de survie. Et puis, parler de sa fille est son meilleur calmant.
“Her name is Rumi. She’s doing great.” Les dernières semaines ont en réalité été tendues entre elle, le temps de digérer leur nouvelle situation familiale. Niko n’avait pas encore entièrement chassé le sentiment de trahison qui l’avait étreint quand elle a compris que Rumi avait déménagé à l’autre bout du pays exprès pour se rapprocher de son père qui n’avait pas daigné lui donner signe de vie pendant une décennie. Mais c’était fait, elle n’avait plus qu’à accepter, elle n’avait plus qu’à pardonner, puiser cette force en elle, les dernières quand il s’agissait de Fidèle.
“She hasn’t set her mind on a major yet, but she’s considering political science.” Ses yeux sont rivés sur les rues de la ville souterraine qui défilent lentement, toutes similaires dans l’ombre. “She’s a great kid.” La nostalgie est évidente dans sa voix. Il lui a fallu du temps pour comprendre qu’elle avait le droit de manquer les temps passés, même si la personne était toujours avec elle, toujours sous ses yeux. C’est une forme de deuil différent, qui ne rend pas l’amour qu’elle continue de donner moins fort. “I’m sure you would like her actually.” Now why would she add that? Elle a l’air de se rendre compte de ce qu’elle vient de dire, se redresse légèrement, un peu embarrassée et tente de s’expliquer. “She’s like very well read on topics of injustice, inequalities and so on. Anyway.”

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
tw: theologie, human trafficking

Le rire est chaleureux et métallique quand la gorge de Georgie. “Well, you and I are weak in front of collectable trash.” Pas la même faiblesse, pourtant, ni le même type d’action. Georg.IA est fière de son système de collecte des déchets. Un boulot dont personne ne voulait, qu’elle a pourtant réussi à tenir à flot. Le seul semblant d’action altruiste qui ne demande pas de détruire tout autour d’elle.
Enfin.
Seulement les personnes qui mettent encore les bouteilles en plastique dans les poubelles normales.
Georgie écoute avec attention, récolte les informations à propos de Rumi, commente “that’s a sweet name. What does it mean?” Toujours montrer de l'intérêt pour ce que les personnes aiment, plus facile de se lier avec les gens ainsi. Georgie, avant d’être un supervillain, était un animal social. Parfois, elle se rappelle encore comment faire. “I’m sure you would like her actually.” Georgie hausse un sourcil, sans détourner le retard de la route. “Why is that, Angel? – She’s like very well read on topics of injustice, inequalities and so on. Anyway.” La phrase vient rapidement et Georgie sent le besoin de réitérer: “I ain’t going after her. One thing I don’t do is lie.” Elle se retient de dire que ceux de la surface le font assez pour elle.
Arrondir les angles.
“Is she doing anything for that, except reading or putting stickers?” Le commentaire n’est pas caustique, réellement curieux. Georgie sait qu’il y a un monde de différence entre se nourrir mentalement et passer à l’acte. Arrêter d’être une consommatrice de la révolution, pour en devenir un moteur à part entière. “You can ask her what she thinks of me. I’d be curious.” Bon, parfois tous les angles ne sont pas arrondis.
Gout intrinsèque pour le chaos.
ft. @Niko Asawa

30/12/2023

delicate weapon Where are you tonight?
Baby, it's the worst day of my whole life. Put me outta my misery, baby, take it out of me. Just reiterate everything, sorry I can't make it easy ♫
tw:

“That’s a sweet name. What does it mean?” Niko a un air vaguement embarrassé, regarde par la vitre pendant qu’elle explique doucement. “Well we didn’t choose it for any particular meaning. We just thought it was nice. I was young; just turned twenty at the time.” Elle n’était boostée que par l’audace de la jeunesse, le temps présent, le temps pressant, quand chaque décision se prenait en une demi seconde. Elle pourrait regretter ne pas avoir mis plus de réflexion, mais ça serait fatalement regretter tout ce qui a donné sa fille dont elle parle toujours avec émerveillement. Même en ce moment, alors qu’il reste un petit goût de trahison sur sa langue.
“She is the kind to join the protest and get into trouble. I know she gives some of her time to a non-profit as well. But for the rest, she’s been a bit secretive about what she’s doing in uni.” Pendant des mois, Rumi avait été évasive, parlait concrètement de ses colocataires, de ses amis, de ses notes, mais elle déviait toujours la conversation sur comment elle se sentait vraiment. Niko sait maintenant que c’était toute une technique pour éviter de parler de Fidèle et de leurs retrouvailles. Elle sait que c’est une technique, parce qu’elle a la même.

Elle décolle ses pupilles du paysage sombre pour les tourner vers Georgie, sourcils froncés, à essayer de démêler encore une fois ses intentions. “Respectfully, I would rather not mention you.” Niko le dit avec précaution, comme si elle manipulait des explosifs. Il faut qu’elle se rappelle constamment à qui elle a à faire. “I’m very bad at lying, especially to her. The minute she’ll ask why that question, I would spill everything. I don’t want her to know I came down here, she might get crazy ideas. I also don’t want her to know about the pills.”
Améthyste passe une main sur son visage, frotte ses deux yeux fatigués et sur son front se creusent de fines rides d’inquiétude et un peu de vieillesse. Et puis, il y a l’énigme la plus difficile à élucider : qu’est-ce que Niko fait dans le camion d’une super-vilaine et pourquoi s’obstine-t-elle à lui offrir le bénéfice du doute ? Elle fait un chemin de pensée qui lui plaît encore moins : c’est une chose de le révéler à sa fille, c’en est une autre de devoir en parler avec son ex-mari, qui serait forcément mis au courant. Elle n’est pas prête pour ce genre de dispute. “I don’t want her to see me like this.”
Comme ça : épuisée, triste, confuse, désespérément humaine, pas assez forte, pas assez tout court.

ft. @Georgie Pérez

15/08/2023

we ain't all angels, angel
cw:

L’histoire de Niko est une histoire que Georgie a souvent entendu, celle des ces mères trop jeunes, résultat d’une société incapable de répondre aux besoins de ses habitants. L’histoire de Niko, surtout, aurait pu être celle de Georgie, si elle s’était amourachée de la bonne personne et qu’elle avait un goût moins prononcé pour les avortements.
Déjà, à cette époque, elle devait avoir l’intuition que le monde était pourri.
Et c’est le problème des femmes qui veulent vivre libérées des conventions et des attentes sociales. Elles n’ont leur place nulle part. Ou alors, dans un ailleurs imaginaires et fabulé.
C’est pour ça que l’underapple correcpond à Georgie, et qu’elle correspond à l’underapple.
Là où l’on cache tout ce qui ne va pas avec le monde. “You’re reinforcing the reputation of this place. You’re depending of it and yet, you don’t want people to know your interaction with it.” C’est calme et statué. Georg.IA a dit, qu’elle ne prendrait plus la mouche à ce sujet. “I don’t think it’s healthy to lie to your child.” Mimique qui ressemble à rictus. “Well, I’m saying that, but I ain’t no mother.” Pas de la chair, en tout cas.
Et il y a cette sérénité de la machine, de savoir que ses créations ne peuvent pas lui mentir et qu’elle ne leur mentira pas en retour. “You’ll gain from being open to her. Otherwise, she’ll just replicate what you’re doing. How did you call it again?” Ses doigts mécaniques tapotent le volant. “Secretive.” Le camion poubelle s’arrête devant la station de métro maintenue par le Maelstrom. Elle adresse un signe de bras à un des membres qu’elle reconnait. “We are bound by nature to be weak, Angel. It’s not because you turn to stone that you’re unbreakable. But if you keep pushing and pretending, then you’re going to crumble faster than anticipated.” G.IA a son oeil sur une autre pile de cailloux, ces temps-ci. “Take care of yourself.” Elle retient de justesse un think about what I’ve said parce qu’elle ne s’est jamais estimée prophète.
Juste hérétique.
ft. @Niko Asawa