Thing called love ;; Wyatt

Et voilà, quarante quatre piges.
C'était étrange et en même temps, qu'est-ce que ça change vraiment ? L'avait juste eu un gâteau fait par sa mère et une longue discussion qui répétait, comme l'année dernière, toutes les meilleures anecdotes de quand il était plus jeune - elle lui a encore rappelé de quand il l'avait aidé à jeter les affaires de son géniteur. Et puis il était rentré pas si tard, parce qu'il est dix-huit heures quand Jens passe le pas de sa porte. Y'a eu un bref regard sur la porte du voisin, avant d'en revenir à la vie de son appartement, à passer un moment avec les perroquets... Et il avait hésité, Jens.

Entre aller bosser pour s'occuper, ou bien envoyer un message à son demi-frère. Et après un long moment à soupeser le tout tout en faisant un câlin aux affreux, il se décide finalement à choper son téléphone.


Bien entendu, si Wyatt répond pas, il irait sortir le taxi pour aller taffer. Mais une réponse de son frère ne tarde pas et ça le fait sourire, parce que l'idée de le voir lui fait plaisir. L'impression souvent qu'ils ont encore du mal à nouer un véritable lien comme on pourrait les voir dans les films... Mais ça semble leur aller, en même temps ; comme s'ils étaient finalement pas si mal ainsi.

Alors il se redresse pour aller prendre une douche .


L'eau brûlante avait coulé sur sa peau, inondant de buée la salle de bain ; mais Jens revit ainsi, se prépare à passer une soirée qui pourrait être plus froide à présent - mais pas grave, il survivra en prenant sa veste la plus chaude pour sortir. En attendant il retourne dans le salon, pour mettre de la musique, préparer à manger éventuellement ; hésite un peu, se dit qu'ils pourraient sortir bouffer dans un pub qui fait des fish'n'chips... Mais tandis qu'il se tâte, ça sonne ; et après un bref regard vers sa porte, il s'y avance ; ouvre ; découvre son demi-frère, planté là. "Hey." La chaleur qui est très souvent présente dans l'appartement envahi un peu le couloir - mais en Février, c'est pas si surprenant. Une pogne qui alpague le petit frère, pour lui offrir une accolade - sa peau est toujours aussi froide que d'ordinaire - et puis le relâche, avant de se décaler pour le laisser rentrer. "Ca me fait plaisir de te voir." Sans doute que Wyatt l'a remarqué.

Y'a pas de prise de tête, chez Jens ; juste l'envie de voir son frère ; juste d'être là avec lui, à boire une bière et puis se dire des trucs bateaux, à parler boulot ou du foot qu'il pourrait y avoir à la télé au bar ; s'en fiche du reste. Même de l'avis de sa mère ; et au pire, quoi ? Si Wyatt tient de leur père, alors, il a juste hérité du meilleur de cet homme. Jens veut juste le voir ; et se sent heureux quand il la réponse de celui-ci, qu'il sait alors que ça sera ça ce soir.

Un moment entre frères.
Ou comme des amis, s'ils ne savent pas en être.

C'est sans doute tout ce qu'il réclame quand il vient écraser Wyatt contre son poitrail, épargnant tout de même la fleur tendue dans ce tout. Mais l'étreinte est donnée ; et puis il récupère son cadeau, souriant aux mots de l'autre. "Quarante-quatre." Une main a récupéré la fleur et l'élève, pour la regarder ; elle est belle - ça le touche qu'il est pensé à lui prendre quelque chose sur la route. "Nan, elle restera ici. Merci beaucoup." Il faudra juste qu'il se renseigne - sait que c'est une orchidée, mais est-ce que ça aime la chaleur ? Si non, il la mettra au plus loin de la cheminée. Dans le doute, il va la déposer plutôt dans la cuisine, se dit qu'elle tiendra là pour le moment - demain, il enverra une photo à Wyatt, de la fleur dans un beau pot et tout.

Pour l'heure, il veut juste profiter de lui. "Une bière ?" Qu'il propose - et en prendra deux si oui, pour venir trinquer avec lui. "Je suis content que tu sois libre." Ouais, ça fait rudement plaisir. Jens largue son corps dans un fauteuil, étire les longues gambettes - Olive arrive et se hisse par la force de son bec et de ses serres pour grimper le long de son jean. "Va voir tonton, tiens." Qu'il se plaint mollement - bien sûr qu'il adore ces piafs. Egg, lui, est tout occupé à justement venir réclamer l'attention de Wyatt ; et par la force de l'habitude, Jens les ignorent, habitué au spectacle permanent des deux. "Alors, qu'est-ce que tu racontes ? T'as une histoire de chirurgie qu'a mal tourné pour cette fois ?" Le sourire de Jens en dit long - il n'est pas vraiment facilement choquable. On pourrait lui raconter dans le moindre détail des choses sordides qu'il écouterait juste ; sans doute la faute à un imaginaire pas assez développé, ou une cervelle pas capable de faire avec précision les images qu'on lui décrit.

Tant mieux, ça sauve.

Gorgée de bière. "Au fait, j'me disais, on pourrait bouffer en ville. J'ai bien envie de poisson." Qu'il dit, le goulot encore proche des lèvres - le truc, c'est que Jens a tout le temps envie de produits provenant de la mer et que ça, c'est bel et bien la faute de sa mutation.

Trois ans de plus, ouais ; c'est parfois étrange de se le dire, qu'ils ont si peu de différence ; c'est que leur géniteur n'avait pas perdu trop de temps pour jouer au double jeu qui aura finalement fait bien du mal à leurs mères. Mais Wyatt n'a pas à en porter le poids à la place du père ; alors bien sûr que Jens est ravi de le voir là, même si ce dernier oublie son anniversaire. "Comme à chaque fois !" Qu'il dit en riant, mais pas blessé de la chose ; c'est que son demi-frère a tellement de choses à penser que Jens comprend aisément que les anniversaire n'ont pas leur place... "Mais je suis persuadé que si on te le souhaitait pas, tu oublierais le tien aussi." Oh c'est même une certitude, pour Jens. "Je tâcherais de te le rappeler." Le sourire en coin, semblant déjà dire que pas de rancune ici ; il le souhaitera avec le même amour que si Wyatt y avait pensé.

Pour ça qu'il le charrie ainsi, d'ailleurs. "Oh, j'ai foi en toi, j'espère juste un peu de croustillant !" Se marre à le dire, sourit à Wyatt en ignorant que ça voudrait dire que pour une personne, ça n'aurait pas été si drôle ; mais Jens est ainsi, parfois ; détaché de tout ça. Manque pas d'empathie, mais n'en est pas non plus parfaitement rempli ; l'a des moments où les vies humaines ne le touchent pas toujours. "Oula, hm... Mon esprit d'adulte vicié va s'imaginer tout de suite le pire." Aka un truc qu'un enfant n'aurait jamais dû approcher avant sa majorité - bon, peut-être juste un petit avant, soyons magnanimes. "Étrange, comme insolite ?" Vient à élever sa pogne libre pour se frotter la barbe, réfléchissant. "Des piles ?" C'est pas juste étrange, ça, mais plutôt très dangereux ! Mais il aura tenté une supposition, pour jouer le jeu.

Et parce qu'ils n'en bouffent pas eux, des piles, voilà que l'idée de sushis ravi déjà d'avance Jens. "Grave !" Et comme pour marquer le coup, il boit la moitié de ce qu'il lui reste de bière, mais s'arrête pour ne pas s'étouffer à la réflexion de Wyatt ; vient effacer la trace de mousse sur les lèvres avant de sourire. "Bah, plutôt oui ! Je suis pas très viande rouge, j'avoue." Pourtant, avec un tel physique, on pourrait s'imaginer que ça bouffe de la dinde à tout les repas... Mais Jens est un féru de poisson ; et sans doute que le reste reviendrait s'il arrêtait le red, mais il ne fera jamais ça, aime sa condition de mutant, même si cette dernière est particulière, un peu affreuse même en réalité - mais le kraken semble lui plaire, comme un écho agréable. "Parfait, j'adore ce programme." Restaurant et bar ; de quoi être bien.

Et en prime, il a le droit à un bonjour ! Que demander de plus ? Alors Jens sourit à Wyatt. "Oh, tu lui renverras ?" Ca lui fait réellement plaisir ; il n'a jamais eu de reproches à faire à cette femme ; n'a toujours eu que son père dans son viseur, comme sa mère ; digne enfant de celle-ci. "D'ailleurs... Faudrait qu'elle vienne, un jour. Ramène-là, à l'occasion. Je pourrais vous faire à manger, à tous les deux." Et Wyatt devinera par avance le menu : du poisson. Mais ça va, il partage pas la vie quotidienne de Jens après tout - et au pire, pour elleux, il pourra faire un effort.

Bon, après, c'est pas pour tout de suite !

Alors il se redresse finalement, vient récupérer le piaf qui n'est pas papouillé ; vient à fiche le nez entre des plumes pour embrasser un bout ; et il sent les petits coups de becs affectueux de l'animal, sent qu'il a envie d'en découdre ! Jens en sourit, amusé. "Allez, les affreux, on vous laisse la baraque." Tu parles, ils vont être dans leur chambre parce que de toute, c'est largement l'heure d'aller se coucher pour eux. "Dites au revoir à tonton." Le mot triggered Egg, qui vient à le répéter automatiquement ; plusieurs fois, en sautillant près de Wyatt, parce que c'était lui qui était proche de lui. "T'as vu comme ils sont polis ?" Et il se marre, Jens, avant de récupérer le second aussi et aller les mettre dans leur chambre, vérifiant qu'ils ont tout ce qu'il leur faut avant de fermer la porte après un dernier mot pour eux.

Ainsi il se retrouve à récupérer sa bière pour la finir et aviser Wyatt. "On décolle, petit frère ?" Jens aime bien faire ça parfois ; comme pour raccrocher les wagons, leur rappeler ce lien si singulier, si précieux. Attrape déjà sa veste chaude (importé du canada pour les saisons d'hiver, autant dire que ça tient au corps) pour l'enfiler, vérifiant qu'il a bel et bien tout ce qu'il lui faut dans les poches.

Et c'est le cas ; y'aura pas de galère au moins.