vermilion

tw: agression, stalking
Comme à chaque fois qu'il quitte son fiancé, Ilyas n'envoie pas tout de suite le message destiné à son garde du corps. Quillan viendra le chercher quand il l'aura décidé, il n'a aucun moyen de savoir qu'Ilyas a déjà faussé compagnie à petit copain. C'est avec défiance et une fierté mal placée qu'il arpente les rues, tout content de son méfait et de cette liberté qu'il s'accorde sporadiquement. Depuis sa tentative d'enlèvement, son père refuse de le laisser seul plus de trente secondes ce qui a le don d'agacer Ilyas au plus haut point. L'incident a peu de chances de se reproduire. Et puis, il ne va pas passer toute sa vie avec des gardes aux abois, prêts à fondre sur le moindre étranger qui s'approcherait de trop près, si ? Il a déjà passé la majeure partie de sa vie enfermée dans la tour à cause d'une santé jugée trop fragile. Ilyas n'est prêt à passer l'autre moitié surveillé, épié, le moindre fait et geste disséqué par des hommes que son père paye.

Quillan n'est pas une mauvaise personne, loin de là. Ilyas n'a tout simplement pas besoin de lui. Quillan l'apprendra à ses dépends s'il tient tant à faire l'employé modèle. Ilyas se méfie, c'est plus fort que lui. Il peut se passer de lui. C'est ce qu'il se dit, mains dans les proches, en crapahutant dans le Nexus.  Jusqu'à ce qu'un type le choppe par le col et le tire dans une rue mal éclairée. Immédiatement, Ilyas regrette toutes les pensées qu'il exprimait jusque là. (Il ne souhaite qu'une chose, trop fier pour se l'avouer) « Lâchez moi immédiatement !   Ilyas ne sait pas comment se défendre et au lieu de rendre les coups, il gesticule comme une bête prise au piège et se fait mal. Qu'est-ce que vous voulez ?! » La panique le gagne. Le type qui l'agresse n'est visiblement pas un rival de son père, ni un idiot qui souhaiterait demander une rançon. Non, il va se faire planter là et maintenant et tout sera de sa faute.

Son salut, il le doit à un illustre inconnu qui s'interpose. Le héros d'un soir est vaguement familier, mais Ilyas croise trop de collaborateurs pour se souvenir où il a vu ce visage. Il retient simplement la finesse de ses traits et suppose qu'ils ont à peu près le même âge ce qui est moins humiliant. « Merci, merci, merci.  Passé la peur pour sa vie, Ilyas retrouve un peu de contenance. Sans parvenir à remettre son masque d'héritier prétentieux. Non, ce soir, il est juste affaibli, blessé dans son ego, mais intact.   Oui, j'ai vraiment eu de la chance. C'était inespéré... Comment puis-je vous remercier ? J'ai de l'argent, vous savez. C'est peut-être ce pourquoi on m'en voulait... » Ilyas se dégoutte presque. Il est comme son père. Voilà tout ce qu'il a à offrir. Sa célébrité et de l'argent.