Ma vie amoureuse c'est une petite croisière ; sauf que le bateau, c'est le Titanic, que mon cul tient pas sur la planche, et y a même pas Leo / René

Dans la vie de René, il y a une bonne quantité de gens dont leur statut est accompagné d’un grand point d’interrogation. Ji-ho en fait partie. Connue sur diverses séances photos et croisée dans plusieurs soirées, la coréenne reste une énigme pour René. Il l’apprécie, oui ; sait-il identifier leur relation ? Non. Peut-être car René n’a pas l’habitude d’avoir des gens qui se glissent si facilement dans sa vie, prennent une place et n’en dérogent pas. Pourtant, JiHo disparaît et revient à son rythme, n’annonce jamais rien. Le québécois pense à elle à l’occasion, mais c’est toujours lorsqu’elle est loin de ses pensées qu’elle réapparaît brusquement. Quelques secondes de maladresse, et son énergie suffit pour que la routine revienne, peu importe ce qu’elle est.
- Pardon ? Mignon ? Ton dramatique et insulté, avant que René porte son propre regard sur la toile en question. Il tire la moue  ; certainement parce qu’il a oublié lui-même ce qu’il voulait faire cette fois-là. C’est trop profond pour toi, c’est pour ça, qu’il répond à la place.
Conversation abandonnée, comme le sac. René l’observe avec un certain intérêt avant de suivre JiHo dans son dressing, posant son cul sur le lit, faisant face à la grande pièce.
Il hausse des sourcils sous le regard qu’elle lui lance. Peut-être qu’il ressemble pas à grand chose, oui, avec son t-shirt noir. Peut-être qu’il est un peu trop court, certes. Sent-il une odeur particulière ? Oui. Appartient-il à quelqu’un qui lui manque un peu ? René refuse de répondre sans la présence de son avocat.
Il y a une grimace qui traverse ses traits quand elle parle de l’argo. René fait un signe de la main, l’air de dire que ce n’est pas important.
- Encore des bêtises. C’est pas la première fois, ça sera pas la dernière. Ils ont du temps à perdre. Il se garde de parler de ses parents parce qu’avec JiHo, ils ont jamais parlé de ce genre de choses là. Ça va. Des dramas par ci par là mais tu me connais. Je respire pas, sans drama. Petite illusion présente. René la maintient avec certaines personnes. La tête se penche et il observe les vêtements qu’elle sélectionne, ramène une jambe contre son torse. Tu vas m’habiller comme une princesse ou comme un prince, aujourd’hui ? Vu le hoodie qu’elle sort, aucun des deux. René adore ce hoodie. Ah  - Encore mieux. , qu’il dit, se laissant sourire. Et toi ça va ? J’ai toujours pas compris pourquoi tu cherches une starlette des années 2000 À choisir, traquer Britney aurait été plus intéressant.

Le regard coule vers Follet qui fait des folies et René se penche pour s’emparer de la petite bête. Il s’agite sur ses cuisses un moment, demande à aller sur le lit et déjà, se transforme en démon à se frotter contre les draps et mettre un vrai bordel. René le regarde quelques secondes, amusé, avant de reporter son attention vers JiHo.
- Quelques semaines déjà. On me l’a offert L’idée de parler de Nessie lui brûle la langue mais René la mord, essaie de garder la chose pour lui. Mine de rien, la popularité de sa fréquentation est importante et René n’a pas envie de pourrir sa réputation en disant à quel point ils sont proches. De toute manière, ce n’est pas comme s’ils étaient en couple. Même si c’était le cas - ah ! - René sait que sa propre réputation poserait problème. t’es mignonne mais le harcèlement en ligne et la loi ? ils ont beau faire des campagnes mignonnes, c’pas encore tout à fait ça Trop de gens se créent des emails maintenant sans y mettre les informations nécessaires. Il n’y a que Richard quarante-sept ans qui le fait et généralement, ce qu’il laisse sous ses posts ressemblent plus à des compliments dégueulasses que des insultes.
Les pieds se posent au sol et René tend les mains, s’empare de ce que Ji lui présente. Il siffle et hoche de la tête, face à sa question :
- Le con-fort. Il aurait pu choisir les habits lui-même, René adore. Ouvre la porte sur ta droite si tu veux fumer. Attention à Follet par contre Le balcon est déjà sécurisé, mais René reste encore un peu anxieux. Avec l’hiver, il n’a pas encore profité du balcon avec la petite bête et il ne voudrait pas qu’il fasse une bêtise.
Déjà, René se redresse et commence à retirer ses habits sans gêne. La douche a été prise plus tôt, la peau hydratée. Il ne reste qu’à se changer. D’une oreille attentive, il écoute les explications de Ji et lui offre des œillades peu impressionnées par moment. Le hoodie enfilé, René répond :
- Si ça s’trouve elle est dans l’coma comme LadyHawk Une pause, un froncement de sourcils. Ah non attends. Elle l’a déjà été non ? Outch René se garde de prononcer son idée. Enfin, pour deux secondes. Ou ils l’ont tué. Il serait pas très surpris, tiens. Si l’Éclipse est apte à faire de telles choses, il ne doute même pas d’une grande compagnie du genre. La petite starlette n’a juste plus la popularité d’autrefois ; ils n’ont pas besoin de faire une histoire pour le public. j’continue de chercher pour toi mais en vrai j’ai rien trouvé encore. J’vais tenter de trouver un revendeur d’infos pour son compte argo. vu qu’il a été supprimé c’est difficile, mais peut-être que quelqu’un avait collecté les infos avant tout ça Certains veulent acheter les ongles coupés des stars, d’autres aiment lire leurs messages privés et les garder pour eux. On trouve de tout, sur le dark web. y’a des gens qu’elle connaissait à qui tu peux demander ? on sait jamais Le pantalon est enfilé et René la rejoint dans le dressing, se regarde dans le miroir et sourit. Par contre on sait que je suis sublime wow Il replace quelques mèches de ses cheveux, enfile le bonnet et se demande si Nessie le trouverait beau, comme ça. Okay. J’suis prêt pour le thé. L’autre thé. Ah - mes pieds, attends. Quelque pas et René se tourne vers sa collection impressionnante de baskets et d’escarpins. Pour le coup, son attention se porte sur les premières.

Le regard de René coule sur JiHo, dehors. Il l’observe comme si elle avait une seconde tête, pendant une seconde.
- Ton frère est intelligent, qu’il finit par dire, sans détour. Tu veux finir enfermée dans un labo ? Les paroles peuvent sembler excessives mais René s’y connaît, mine de rien. Les mods qu’il revend n’ont pas été trouvés dans des poubelles. Fut un temps, il choisissait lui-même les pauvres âmes qui finissaient sur la table d’opération de Naël. Personne n’y survit. C’est la loi de la nature, quelque chose comme ça. René sait bien qu’il pourrait être un peu plus sentimental lorsqu’il est question de la vie des gens, mais son coeur penche beaucoup plus vers les animaux que ces porcs qui perdent leur temps dans les boîtes de nuit et ailleurs.
Mais bon, quand même. La curiosité. Même René n’y échappe pas.
- Tu sais c’est quoi comme complexe ? Ou l’adresse ? Peut-être qu’il cherchera en vitesse. Il sait que Theseus est un sac à merde, mais il se doute bien que Icarus est un équivalent. Merde ou vomi ; aucun ne donne envie.
Les bottes montantes sont empoignées et René pose son cul pour les enfiler. Il hausse d’un sourcil quand elle lui parle de rencontre en tête à date.
- Des dates donc ? bah dis donc. Hmhm Si René et JiHo ont quelque chose en commun, c’est bien la névrose face aux relations et aux rendez-vous. Iels en rigolent ensemble, trop souvent. Quelques temps se sont écoulés depuis la dernière fois, mais René se doute bien que son amie voyait déjà la princesse des abeilles à l’époque. On trouve de tout sur internet, ma chérie René préfère ne pas lui faire une liste. Iels n’ont pas le temps pour ça. Tu peux toujours aller voir les voisins mais bon - les informations auraient déjà fuité Les gens aiment bien ouvrir la gueule sur des choses qui ne les concernent pas juste pour deux minutes de gloire.
Bottes mises, René s’empare de Follet et procède à lui faire des câlins pendant que sa pote finit sa clope. Le chien perché sur ses genoux, il continue :
- Tu te prends beaucoup la tête pour un joli visage. C’est … différent Il penche la tête, en disant le mot. René l’observe. Tu t’es fait implanter un coeur dans les derniers mois, c’est ça ? René l’accuse d’un doigt, lèvres pincées. C’est mignon, qu’il dit, répétant son commentaire sur son sublime tableau.

À écouter Ji-Ho, René se demande sincèrement pour quel genre de hippie elle s’est éprise. On pourrait presque croire que la douce Suni dont lui parle son amie fait partie d’une secte qui parle aux soleils, au nuage et aux animaux et qui fait une prière à chaque pleine nuit en se tenant la main tout en formant un cercle. René se demande aussi si elle se balade à moitié à poil ou encore, complètement nue. Ça expliquerait pourquoi Ji-Ho est aussi mordue, mine de rien.
Il hausse d’un sourcil quand elle lui parle des voisins en question et René grimace. Il imagine deux adolescentes qui s’appelle Daphné et Stacy et qui ont des tresses, les cheveux très longs et des posters de Badboy sur leur mur. Pour une raison qu’il ignore, elles ont des accents du texas et elles veulent marier leur cousin. Est-ce que René juge ? Un peu. Mais oh ; les Québécois sont jugés, il peut se permettre de faire la même chose de son côté.
- Ou alors ils le savent et ils ont des pancartes de Trump sur leur terrain avant encore quoi. Ew. Il fait une expression de dégoût et de jugement excessif, René. On leur souhaite l’ignorance plutôt que la connerie. Amen hein Petit signe de la main sans profondeur ; René n’est pas croyant. Juste peste.
Un sourcil haussé et René agite ses pieds.
- Je les ai mis, ma belle Il rit un peu, la moue sur les lèvres. T’aimes pas ça, hein ? Peut-être que tu ferais mieux de l’oublier si t’aimes pas ça, être mignonne. Il hausse des épaules et serre Follet, brièvement. Mais oui, on l’amène. Il est petit, il a un format chien de vieille folle, ça devrait aller. René pose un baiser sur la tête du chien. Ça me dérange pas d’être une vieille folle pour toi, mon trésor. Le regard se pose sur Ji-Ho. Pour toi non plus, j’imagine. T’es okay. Petite moue fausse de jugement, sur ses lèvres. René se redresse et garde Follet dans les bras. On prend ta jeep ou ma voiture ? Peut-être qu’on pourrait aller vers un tour à Saddle truc après, t’en penses quoi ? Aller voir la secte de ta princesse, quoi.

Ji-Ho est souvent déconcertante, peu importe les choix qu’elle fait. René la trouve plus amusante qu’autre chose, la plupart du temps. Si Ji-Ho est bien une chose, c’est elle-même et pour cela, le québécois l’a toujours admiré avec beaucoup de force. Il aimerait être un peu plus comme elle ; apprend à l’être lentement et sûrement. Parfois, il se demande si Ji-Ho partage ses secrets et ses états d’âme avec des gens. Elle paraît toujours tellement désinvolte. René se demande si son coeur est vraiment si solide ou si elle fait semblant devant la plupart des gens. Il n’espère pas ; lui-même sait à quel point une telle chose peut être particulièrement épuisante. On finit toujours par se sentir énormément seul en agissant de la sorte.
- Prudent ? Prudent? Le mot lui arrache un éclat de rire. René porte une main à son visage pour camoufler la chose mais trop tard ; un rire de cochon le traverse, comme un hoquet. Trahison. C’est qu’elle le fait rire. On ira voir ton complexe si ça t’fait plaisir. j’en ai rien à foutre René possède déjà une pluie de scandales assez forte, une goutte de plus ou de moins, il ne verra pas la différence.
Follet sous le bras, il va chercher le harnais de la petite bête avant de suivre Ji-Ho vers la sortie. Au passage, il envoie un mot doux et des bisous à Ken qui, sous sa lampe, les observe s’en aller. René est souvent bien triste de ne pas pouvoir l’emmener partout avec lui.
Follet sur les cuisses, le trajet se fait plutôt rapidement et René suit encore Ji-Ho jusqu’au salon de thés lorsqu’iels arrivent sur les lieux. Il laisse Follet marché joyeusement à côté de lui, un peu moins anxieux qu’avant mais toujours étrangé à de nouveaux lieux. Il le laisse renifler et lève un regard vers son amie quand elle précise.
- C’vrai qu’on aurait pu croire qu’il porte une perruque à t’voir Comme si Dak-Ho pourrait porter des vêtements du genre. La pensée lui arrache un rire. Précise pas Jeong Moon aurait été plus logique franchement qu’il finit par dire, toujours perdu dans la réflexion. Il hausse les sourcils quand elle lui envoie un regard, lui lançant un bisou pour la vanne, avant de suivre la serveuse en direction de leur table.
Une fois assis, René garde follet sur lui et redemande :
- Tu veux vraiment aller voir leur complexe ? Ça m’dit, mais par contre faut déposer Follet à la maison avant si on y va. Entre sortir dans un nightclub et aller faire de l’urbex dans un lieu certainement surveillé, le choix est plutôt simple. René a des préférences. t’sais quoi ?, qu’il ajoute, courageux. parfois j’me dis  - ‘fin prends le pas mal, c’est juste ma réflexion et elle est peut-être - surement même, conne. mais parfois j’me dis que tu dois te sentir drôlement seule Il le dit en la regardant dans les yeux, sincère. René reste silencieux deux secondes, et continue. tu peux compter sur moi au delà des conneries et des trucs sur l’web, d’accord ? J'fais juste dire ! ah ! Le menu Un raclement de gorge, et René ouvre le menu pour regarder les choix.