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Let me change my ways and disinter my heart. [Naël]

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Let me change my ways and disinter my heart.
 Une injure s’était échappée d’entre ses lèvres, une fois n’était pas coutume, il avait presque l’impression qu’une malédiction planait au dessus de sa petite tête, malgré le fait qu’il ne croyait pas un seul instant en ce genre de choses. Le fait était là : il avait beau tourner et retourner les boutons, le chauffage restait définitivement non fonctionnel dans son petit studio qui s’était transformé en frigo en un rien de temps. Un peu plus tôt dans la journée, une voisine était venue lui demander s’il avait lui-même le chauffage, ce qui le laissait penser qu’il n’avait pas tout simplement oublié de payer une facture quelconque, ce qui aurait pu tout à fait lui ressembler. Non, la panne était générale dans le bâtiment, et la plupart des occupants avaient déjà mis les voiles pour chez des amis ou famille qui sauraient les héberger le temps que cela soit réparé. Une chose pareille, il était plus que probable que ce soit réglé en moins de deux jours, n’est-ce pas…? Un peu trop d’espoir pour l’Underapple probablement. Cependant, il préférait cela que de se dire immédiatement qu’il allait mourir de froid ici.

Il avait attrapé son téléphone, déverrouillant ce dernier pour rester comme un imbécile sur l’écran d’accueil. Il pourrait demander à Archer s’il pouvait passer quelques temps chez lui au cas où ce n’était pas réglé rapidement, cependant… Son frère avait Dani, son frère devait vouloir un peu plus d’intimité qu’avant, ne pas avoir son petit frère proche du déchet qui débarquait avec un sac défoncé et de vieux vêtements pour s’échouer sur son canapé alors qu’il aurait pu profiter de soirées d’hiver à cajoler sa dulcinée. En soit, il ne doutait pas une seconde qu’Archer l’aurait accueilli à bras ouverts, et Dani avec, ça pas le moins du monde. C’était plutôt lui qui s’excluait de cela sans même demander l’avis des autres. Il avait frotté ses mains avant de souffler sur ces dernières jointes, frissonnant lorsque le bracelet métallique avait glissé sur son poignet, propulsant dans ce dernier une vague de froid. Il avait néanmoins eu un petit sourire et avait serré sa main libre autour de ce dernier. Ce n’était pas nouveau, que ce petit cadeau de rien du tout pour Naël était capable de le réchauffer de l’intérieur, en fin de compte. Comme le fait qu’ils aient continué de parler encore et encore sans jamais que le chirurgien ne se lasse, des tonnes de SMS échangés quand tous deux avaient le temps, quelques petites heures éparses attrapées à la volée… Ils n’avaient pas encore eu l’occasion de réellement passer une soirée tous les deux, comme la promesse avait été faite, sans qu’il ait besoin de se retrouver avec la jambe ouverte pour que cela se fasse. Il s’était rapidement levé pour aller attraper sa couette et s’enrouler dedans dans un long frisson, téléphone toujours à la main. Il n’allait pas pouvoir passer la nuit ici, clairement, et s’il ne voulait déranger ni Archer, ni Dani… Il avait baissé les yeux vers le petit écran, faisant défiler les contacts jusqu’au numéro de Naël, restant un petit moment comme ça à juste regarder les chiffres sur l’écran sans appuyer sur “appeler”. Si le chirurgien avait bien réussi à lui faire comprendre une chose, c’était qu’il ne se lasserait pas, du moins, pas dans l’immédiat, autant par son attitude envers lui, que par le fait qu’il l’ait accompagné à ce satané Thanksgiving où il avait fait preuve de toute la maladresse dont il était capable à plusieurs reprises.

- Oh, et puis merde. Téléphone porté à l’oreille, le coeur battant presque à sortir de la poitrine alors que la tonalité continuait, et dès le son de la voix tant attendue arrivée à son cerveau, il s’était un peu précipité dans les explications. Hey heu… tu vas bien ? Comme si un SMS ce matin n’avait pas déjà demandé. Je… J’suis vraiment désolé mais hm… J’suis un peu dans la merde, genre viteuf, genre l’chauffage a sauté dans l’immeuble et là j’avoue, j’suis en train d’congeler sur le plumard. Un petit rire gêné. Est-ce que genre, ça te dérange si j’m’échoue sur ton canap pour la nuit ? Limite j’ramène mon matos pour t’faire ton tableau, j’t’avais promis nan ? Ou l’makeup s’tu préfères ? Ouais les deux au pire… Ok, j’ramasse mon merdier et j’arrive. Désolé hein, même si j’dois pas m’excuser, j’aime pas prévenir comme ça dernière seconde là et hm… J’passerais bien une soirée avec toi…

Dernière phrase un peu marmonnée, comme si Naël n’était pas complètement au courant qu’il avait envie de passer tout son temps avec lui, et de ne surtout pas le décevoir. Preuve en était la petite fortune qu’il avait dépensée en pressing pour lui rendre ses vêtements le plus rapidement possible… Parlant de cela… son regard avait dérivé vers son placard. Il n’y avait pas de raison pour que Naël soit le seul à le tenter, en fin de compte. Un petit sourire narquois était venu s’accrocher à ses lèvres, et il avait sorti de là un des rares ensemble qu’il avait qui était réellement un peu tentant. Il fallait réellement qu’il songe à arrêter d’acheter tout et n’importe quoi et qu’il investisse réellement dans plus de vêtements. Si ce n’était pour lui, au moins pour moins avoir l’impression d’être un imposteur à côté de Naël. Une grande inspiration plus tard, les vêtements soigneusement organisés sur le lit pour perdre le moins de temps possible, et il avait sauté hors de ses vêtements pour enfiler les autres, jurant comme un charretier, et tremblant de tous ses membres.

- C’qu’y faut pas faire p’tain…

Comme si qui que ce soit l’avait forcé à le faire… Il avait ajouté par dessus un pull et enfin sa veste en cuir favorite, rangers aux pieds. Bon, d’accord, quand il faisait un poil attention, cela avait un brin de gueule, il ne fallait pas se mentir. Détour par la salle de bains pour décorer ses yeux de noir et prendre tout le matétiel de maquillage qu’il avait à disposition, tout fouré dans un sac en faisant quand même attention à ne rien briser, vêtements de rechange pour le lendemain, et matériel de dessin enfourné dans une valise, n’ayant pas grand chose d’autre pour balader tout cela. Il n’allait quand même pas prendre ses pots à peinture, Naël serait bien d’accord pour lui prêter deux verres… non ? Il avait regardé son chevalet avec un air contrit. Non, il ne pouvait définitivement pas aller jusqu’à prendre ce dernier. Il avait donc opté pour une toile plus petite, qu’il pourrait tenir sans trop de mal, sans qu’elle soit minuscule. Porte claquée derrière lui, verrouillée grâce à la serrure changée par Archer, et il avait pris la direction de Neo Arcadia, maudissant tout ce qu’il avait embarqué car il ne pouvait pas passer par les ombres. Cela allait lui prendre un temps… Il avait soupiré, optant pour l’appel d’un taxi peu de temps après être sorti de l’Underapple. Déposé devant la demeure du chirurgien, il avait regardé cette dernière avec un sourire. C’était comme si le bâtiment en lui-même le faisait se sentir bien, et c’était un peu le cas, en réalité. Un refuge, pas uniquement pour la chaleur que le penthouse allait apporter, mais plutôt celle de son propriétaire, avec lequel il se sentait en sécurité, de manière surprenante… Il avait donc sonné, et lorsque Naël avait ouvert, s’était fendu d’un adorable sourire, ses yeux se mettant à briller instantanément.

- Hey… Un petit pas en sa direction, main posée sur le bras qui avait glissé doucement pour aller prendre sa main une seconde, la serrer doucement de ses doigts glacés, puis il l’avait regardé de haut en bas. Toujours l’plus bel homme de la ville, hein ? Il avait ri doucement. Vraiment, merci Naël, j’sais que j’abuse.

Il était finalement rentré avec tout son fatras, permettant de refermer la porte derrière lui. Avec le froid qu’il avait eu l’impression de ressentir toute la journée, il avait l’impression qu’il faisait des centaines de degrés ici, et il avait rapidement retiré veste et pull pour ne rester qu’avec son haut troué et son cargo noir, se tournant finalement vers le chirurgien.

- Du coup… j’m’étale où…? Il avait eu un petit sourire gêné, avant d’incliner un peu la tête.  Ouais, j’ai fait un effort. Il avait un peu écarté les bras pour se montrer. J’m’habille pas toujours comme un sac t’as vu ?

© Laueee
Naël Saleh
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Naël Saleh
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Alias : Pluton
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Statut : what's that?
Occupation : Chirurgien à l'Eclipse - il donne parfois des cours privés pour maintenir sa couverture
Habitation : Neo Arcadia (un penthouse dominant les lumières du quartier)
Stigmates : - Une grande cicatrice part du haut de son cou jusqu'au creux de son ventre, vestige d'un passé ayant sculpté ce qu'il est désormais.
- Une deuxième petite cicatrice siège sur sa hanche. Forme décousue, une seule personne sait qu'elle représente une demi-lune.

Pseudo : Lyne
Comptes : June & Danessa
Genre IRL : elle
Messages : 244
Date d'inscription : 08/04/2023
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Crédits : avatar: suskind / signa': magma.
Thèmes abordés : Mort, Chirurgie, Torture humaine, Troubles psychologiques
Thèmes refusés : Aucun en principe
Infos RP : Présence quotidienne, Rythme aléatoire (en ce moment ça va), nombre de mots aléatoire, langue aléatoire (je m'adapte au besoin <3)
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Disinter my heart
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Disinter My Heart - Trails


Il vient tout juste d’arriver chez lui quand le téléphone vibre. Le nom s’affiche : « Lewis », et Naël sourit légèrement, lippes qui s’étirent en ce geste impossible à décrypter. Il laisse les échos des vibrements se multiplier le temps de poser ses chaussures. Légère torture qu’il espère pour l’autre en laissant les secondes passer. Il décroche avant le dernier. « Lewis. » Le plus jeune qui explique rapidement la raison de son appel. Sa voix grésille dans ton oreille et ça t’énerve, tu veux la qualité de la réalité. Il n’a pas le temps de répondre au « Tu vas bien ? » posé, comme s’il n’avait pas déjà répondu en début de journée, que le danseur continue déjà. Naël écoute, amusé de la malchance qui semble perpétuellement s’écrouler sur les épaules de Lewis. Il profite d’un léger silence, pour répondre. « Les deux, c’est bien. » Confirmation sans le dire qu’évidemment il peut venir s’échouer sur son canapé. Qui va finir pas lui appartenir à cette allure. Naël lève les yeux au ciel aux excuses prononcés, mais les derniers mots le font tant jubiler qu’il souffle un rire. « C’est toute la nuit qu’on va passer ensemble… » Pause sournoise. « … si tu dois me faire un tableau et un maquillage, j’imagine. A tout à l’heure. » Oui, toi aussi t’as hâte.

Appel raccroché, chaussures et manteaux rangés, Naël se dirige vers la salle de bain pour une douche bien méritée. La journée a été difficile, le « patient » récalcitrant au point où l’un des implants avait été abimé. Ce n’est pas la première fois, ce ne sera sans doute pas la dernière. Dans ces moments-là, pourtant, il ne peut s’empêcher de regretter le peu de progrès réalisés pendant toutes ces années. La torture n’est plus aussi satisfaisante lorsqu’elle donne l’impression de reculer au lieu d’avancer. Celle-ci n’avait quasiment rien donné. Autant pour Teddy que pour lui. Un sacrilège, donc. Mais t’irais pas jusqu’à dire un échec. Tu refuses l’échec. Alors Naël fait couler l’eau et se douche pensivement, décortique en pensée tout ce qu’il pourrait faire différemment, sans avoir besoin d’utiliser de morphine. Il est assez peu satisfait des idées qui lui viennent. Mais tu pourras les tester, et ça c’est déjà bien. Amusement qui revient doucement, encore plus quand la sonnette retentit dans l’appartement lorsqu’il attache la ceinture de son pantalon. La chemise est juste là, à portée de main, tu pourrais la mettre en descendant les escaliers. Mais pour quoi faire ? Naël attrape l’habit restant et descend pour aller ouvrir la porte. Torse-nu, sourire trop victorieux aux lèvres.

Le froid s’engouffre dans l’entrée et le fait légèrement frissonner. Il n’en laisse rien paraître, pourtant, et accueille son invité d’un léger hochement de tête. « Entre. » La main serpente sur son bras et il la serre en retour lorsqu’elle atteint la sienne, malgré le froid. Juste un bonjour muet. Tu ne sais pas quand vous êtes devenus si tactiles. Quand se voir est devenu rare ? Quand les mots échangés n’étaient plus qu’électroniques ? Quand tes mains ont exploré la chair de sa jambe ? Impression de l’avoir toujours été, en réalité. « Et ça ne changera pas. » Evidemment que t’es le plus beau, mais la confirmation te plait. Le chirurgien prend ça comme une énième confirmation de la facilité avec laquelle il peut manipuler l’autre. Il le laisse entrer en s’éloignant légèrement, enfile sa chemise et commence à la boutonner. « Ça ressemble vaguement à des excuses. Encore. » Parce que d’abus, il n’y en a pas. Il n’y en a jamais eu.

Ou peut-être que si. L’abus se dévoile alors que Lewis enlève veste et pull et que les doigts de Naël s’arrêtent un instant sur les boutons de sa chemise. Il fixe l’autre, sans s’en cacher, regard qui descend sur le torse, brûle et savoure. Les yeux ne remontent que lorsque la voix reprend. Lewis affiche un air gêné. Pourtant, t’es plus très sûr qu’il soit si désolé que ça. Et ça te fait un peu rire. « Mmh. Peut-être que je commence enfin à déteindre sur toi en matière de goût. » Comme si le reste était si horrible que ça ; le reste n’était pas aussi racoleur. Il incline la tête à son tour. « Je sais pas trop si c’est une bonne ou mauvaise chose. » Ou une mauvaise parce qu’elle est si bonne. Définitivement la dernière. Il termine rapidement de boutonner sa chemise et indique le canapé du salon d’un geste. « Tu peux te mettre là-bas. » L’assise fait face aux lumières de la ville, surplombée par le soleil qui tarde à se coucher. Miroir sur le mur de gauche pour donner l’impression que l’espace est doublement grand. Jamais assez grand. Naël jette un œil sur les affaires que Lewis a ramené avec lui, relève la tête. « Tu veux commencer par quoi ? Maquillage ou tableau ? C’est toi qui décides, c’est toi l’artiste. » Ton artiste à toi pour ce soir.

ft. @Lewis Williams

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Lewis avait légèrement blêmi et rougi en même temps, à supposer que cela soit possible, à la petite pause sournoise en milieu de phrase. Évidemment que son esprit était parti sans attendre la logique, quand bien même il était complètement persuadé que Naël allait rajouter quelque chose. C’était que le chirurgien prenait un malin plaisir à lui faire faire des hauts et des bas à répétition, et ce n’était pas pour lui déplaire, en fin de compte. Cela dit, il aurait bien aimé que la phrase s’arrête là, qu’elle soit une promesse qui n’avait pas pourtant vocation d’être réalisée, un léger doute, un tout petit. Une minuscule information pour lui assurer qu’il n’était pas complètement fou et que Naël, parfois, voyait en lui plus qu’un petit jouet amusant. Il avait soupiré en raccrochant. Le chirurgien savait très bien ce qu’il faisait, et Lewis savait tout autant qu’il se jetait dans la gueule du loup. Manipulation qu’il laissait volontiers tomber sur lui, faisant comme s’il ne la remarquait pas un instant, et peut-être aussi qu’il avait envie d’y céder. Pour une fois ne pas se rebeller, ne pas montrer les crocs et de la distance face à l’inconnu. Laisser Naël mener la danse, car lui n’était pas certain de ce qu’il faisait. Lui n’avait aucune idée de où il allait ni à quoi servait son existence ici et il avait l’impression à la fois enivrante et terrifiante que quelque chose était réalisable, tant que Naël était là. Cependant, pour cela il fallait qu’il arrête de se borner à ce qu’il savait, et qu’il laisse quelqu’un d’autre le guider. Si cela pouvait faire plaisir au chirurgien d’avoir la main mise sur lui, alors soit. Il fallait aussi avouer qu’il avait une affection pour ce dernier qu’il n’était pas tout à fait capable de comprendre, ce n’était pas comme s’il avait déjà ressenti ce genre de choses par le passé. Et si de toute évidence, ce n’était pas de l’amour à proprement parler, il se devait d’être honnête avec lui-même : Lorsque Naël était là, le reste devenait quelque peu accessoire. Une obsession qui s’était teintée de ressentis au fur et à mesure du temps, peut-être aussi une curiosité implacable qu’il avait, une envie de percer à jour le chirurgien, en savoir plus sur ce qu’il pouvait penser, ce qu’il pouvait cacher. Sans aller jusqu’à prétendre être doué en la matière, Lewis avait habituellement une certaine facilité à comprendre les autres, le fait que presque tout lui échappe concernant Naël le fascinait.

Cependant, ce n’était pas parce qu’il se laissait faire la plupart du temps qu’il n’avait aucunement l’intention de rendre un minimum l’attention. Vêtement enfilé pour petit ego et petite vengeance du léger haut et bas qu’il venait de lui faire subir, et voilà déjà que gonflé d’un peu de fierté, il se demandait quand même déjà ce que Naël allait encore pouvoir inventer pour montrer que c’était lui qui commandait dans cette histoire. Lewis savait qu’il ne gagnerait pas à ce petit jeu, et que s’il réussirait potentiellement à éveiller l’intérêt du chirurgien, cela allait rapidement lui retomber dessus, peut-être de la meilleure des façons. L’envie de plaire pourtant, restait la principale motivation. Car Naël hantait ses jours et ses nuits, car lui qui ne touchait habituellement presque pas son téléphone, s’y retrouvait accroché comme si sa vie en dépendait dans la crainte de rater un message ou un appel. Il se retrouvait à déverrouiller ce dernier sans raison, à même le mettre sur sonnerie lorsqu’il prenait une douche, ou lorsqu’il se mettait à peindre, trop peur que le bruit de l’eau ou la concentration ne lui fasse rater quelque chose.

Trépignant presque devant la porte, il avait entrouvert la bouche avant de se mettre à parler, regard descendant sur le torse dévoilé sous ses yeux, accrochant la cicatrice une seconde. Compliment qui était sorti de lui-même, car Naël s’éclairait de manière étrange, peut-être même sans le remarquer, un léger éclat dans le regard lorsque Lewis confirmait ce qu’il savait déjà. Ou peut-être que le danseur ne faisait que s’en persuader pour avoir l’impression d’avoir un impact quelconque… Il avait néanmoins eu un sourire amusé. Evidemment que cela ne changerait pas. Certainement pas à ses yeux en tout cas, peut-être que certains ne seraient pas d’accord, les aveugles et les fous, probablement. Il avait un peu serré et déplié les doigts, impression persistante que ceux de Naël restaient encore là, après qu’il ait doucement serré ces derniers en retour. Comme une légère brûlure sur la peau, comme une sensation fantôme qui s’accrochait et ne voulait pas partir, non pas qu’il ait envie qu’elle le fasse… Il avait eu une petite moue un peu déçue en le voyant enfiler la chemise, jusqu’à grincer légèrement des dents. Il faisait tout son possible pourtant pour ne plus s’excuser autant qu’il le faisait habituellement, il avait même bien réduit la cadence depuis que Naël le lui rappelait et il avait eu un sourire coincé.

- Une… constatation ? Avait-il proposé. Débarquer chez les gens pour squatter l’canap, c’de l’abus. Nan ?

Un petit sourire amusé, parce qu’il savait que cela ne passerait jamais, mais qu’il trouvait très amusant d’essayer de faire comme s’il arrivait à retomber sur ses pattes en présence de Naël. Ce qui était de plus en plus le cas, en réalité. Il avait perdu au fil du temps la crainte constante de mal faire, l’impression de ne pas être réellement désiré, mais seulement de se l’imaginer. Il craignait moins de le vexer à tout bout de champ, qu’il montrait peu à peu un peu plus son caractère espiègle quand il était à l’aise, et que Naël avait clairement pu constater quelle catastrophe il pouvait être en société. Il parlait, Lewis, beaucoup et souvent trop quand on lui donnait l’autorisation de le faire, et il s’exposait beaucoup trop au chirurgien. En faisant cela, il aurait été stupide de finalement faire marche arrière et de continuer à s’enfoncer dans la timidité un peu effrayée qu’il avait découverte avec ce dernier. Il n’en était toujours pas à oser des choses qu’il aurait pu faire, comme il pouvait le faire avec Archer, entrer sans même prendre la peine de sonner, s’étaler sur le canapé comme si cela avait été le sien, se servir dans les placards comme s’ils lui appartenaient. Non, il n’en était clairement pas encore là avec Naël.

Il fallait néanmoins montrer un peu de progrès, et il avait commencé par présenter sa personne, bras écartés, et un léger sourire qu’il avait essayé de retenir était monté à ses lèvres pour remplacer l’air gêné  lorsqu’il avait vu ce dernier arrêter de boutonner sa chemise, ce regard posé sur lui. Un frisson était descendu le long de son échine, et pendant un instant, il s’était fait la réflexion que si Naël décidait là maintenant de l’attraper par la gorge pour le coller contre le mur, il n’aurait pas résisté une seule seconde. Mais à la place, le chirurgien avait repris la parole, et Lewis avait eu un léger rire.

- Une bonne, j’dirais ? Avait-il dit. Même si j’avais ce haut avant d’te connaître. Il avait fait un clin d'œil avant de hausser les épaules. Disons qu’c’est l’bracelet qui fait tout l’style s’tu veux.

Il avait conservé un sourire amusé en allant vers le canapé qui lui avait été désigné. C’était qu’il fallait qu’il commence un tout petit peu à montrer que lui aussi, pouvait être joueur. Qu’il n’était pas qu’un papillon attiré par la flamme d’une bougie et qui allait s’y brûler les ailes. Il pouvait lui aussi taquiner, rendre un peu ce qu’on lui donnait. Il avait poussé tout son matériel sur le côté du canapé, venant s’y installer les jambes croisées, bras écartés sur le dossier, toujours un peu désireux d’essayer de se montrer. Naël avait pourtant déjà gagné, en venant ouvrir torse nu, et avec le froid qu’il faisait, Lewis n’avait pas le moindre doute sur le fait que c’était complètement réfléchi. Il avait néanmoins retenu une petite pique, s’apprêtant à dire que c’était nouveau qu’il décide. Cela dit, quelque chose l’avait fait tiquer, justement. Naël le laissait décider, alors qu'habituellement, il prenait les choses en main, peut-être aussi parce qu’il savait que Lewis n’osait pas réellement en face de lui, mais aussi, peut-être avait-il compris que plus le temps passait, plus le danseur était à l’aise, et plus il lui laissait de place ? Il s’était engouffré dans cette idée, même si elle était peut-être fausse, il aimait la manière dont elle résonnait dans sa tête.

- On va dire le maquillage alors. Avait-il dit tout doucement. Ça prend moins d’temps, et comme ça si t’aimes déjà pas mon makeup, j’vais pas t’faire un tableau, clairement que mes coups d’pinceau t’plaisent pas. Puis ça t’laissera le temps de choisir c’que tu veux comme pose, sachant qu’j’ai pas pu embarquer une super grande toile. Il avait quitté sa posture en un soupir, se penchant pour récupérer tout son matériel et l’avait déposé sur la table doucement. J’te propose des tons de vert, ça irait hyper bien avec ta peau, et on réhausse d’or pour la couleur d’tes yeux. Il avait poussé deux palettes vers lui. Après, j’me dis qu’le violet ça irait bien aussi, mais j’pense que l’vert c’est l’meilleur pari. Il avait eu un sourire mutin. Mais j’peux aussi t’faire un noir et doré, qui t’irait de ouf, mais t’vas m’dire qu’sans couleurs, c’pas aussi fun hein ? Il avait ri avant de se redresser. Tu m’dis quand même si y a des trucs qu’tu veux vraiment pas. Il avait souri. C’la dit, p’t’être que le makeup avant l’tableau, c’est un peu con, s’tu veux pas l’avoir dessus, on va devoir l’enlever. Il avait un peu frotté ses mains l’une contre l’autre. Mais s’tu m’en veux pas, j’veux bien réchauffer un poil mes doigts avant. J’peux m’faire un café ou truc du genre ?

C’était que ses doigts étaient encore un peu crispés par le froid, et qu’il ne voulait absolument rien rater. Il avait un talent certain en maquillage, il était là une des rares choses en lesquelles il avait pleinement confiance, cependant il allait être encore plus attentif qu’habituellement, il fallait que le rendu soit tout simplement parfait. Et bien sûr, que pour chaque proposition il avait déjà passé des heures à y réfléchir, connaissant par coeur les yeux de Naël dans lesquels il se plongeait sans peine tous les soirs dans sa tête, qu’il adulait ouvertement quand ils étaient seuls, et fuyait en public pour ne pas s’y perdre.

- T’veux un truc…? Avait-il demandé en se levant pour regarder vers la cuisine, s’étirant doucement à moitié par besoin, à moitié pour s’étaler au regard de Naël une nouvelle fois.  
Moi ?

La pensée s’était arrêté là, restant par miracle coincé à la barrière de ses lèvres. Il souhaitait par dessus tout essayer de montrer que lui aussi, était joueur, lui aussi pouvait être tentateur et pas seulement subir les assauts du savoir faire de Naël mais… quelque chose le retenait. Peut-être la crainte logée au fond de ses tripes qu’en réalité, Naël ne fasse que s’amuser et qu’il n’ait aucunement l’idée de l’approcher d’une quelconque manière autre que de simples contacts déstabilisants pour se divertir lui-même.
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La réaction de Lewis à sa nudité satisfait Naël, fait grandir un ego déjà monumental. Tout autant que les mots qui suivent, que le danseur répète souvent et dont il ne se lasse pas. Et l’air visiblement mécontent de Lewis lorsqu’il met sa chemise est presque plus satisfaisant encore. Tentation cachée un instant, douce torture dont t’aimes voir les effets. Puis Naël lève un sourcil devant l’explication, interdit pendant quelques secondes. Il finit par secouer doucement la tête. « Non, ta logique m’échappe. L’abus, ça aurait été de débarquer avec toutes tes affaires dans l’optique de t’installer définitivement… Sans prévenir. » Deux petits mots rajoutés à la fin, pour laisser le doute quant à si le fait de le faire en prévenant ne l’aurait absolument pas dérangé. En vérité, t’es pas très certain de comment t’aurais réagi. Tout ce que tu sais, c’est que squatter un canapé à cause d’une panne de chauffage est loin d’être de l’abus à ton sens. Naël apprécie cela dit beaucoup le répondant du danseur, qui n’a fait que s’affirmer au fil de leurs conversations. Et ce malgré les excuses qui peinent à disparaître et que le chirurgien a en horreur. Peut-être encore plus lorsqu’il s’agit de Lewis. Mais ça, tu ne t’en rends pas compte.

Et il fait le beau, Lewis. Sait manifestement qu’il l’est. Le clin d’œil vient affirmer la provocation. Timide Lewis a bien changé, pour son plus grand bonheur. Il sourit à nouveau aux paroles du danseur, au bracelet évoqué. Objet qui n’est rien pour toi et qui semble être devenu tant pour lui. Objet donné dans l’optique de ne jamais se faire oublier par l’esprit du plus jeune. Comme si c’était possible. « On peut dire ça. Mais je crois que c’est surtout passer du temps avec moi qui te fait du bien, qui te fait oser le porter. » Et les paroles sont sincères. T’es d’une très bonne influence, t’en es certain. Sourire toujours aux lèvres alors que les deux hommes se dirigent vers le canapé. Naël regarde Lewis s’installer et s’esclaffe légèrement à la pose prise. Il vient s’y installer également, non loin, pas aussi près qu’ils n’ont pu l’être par le passé. Une jambe relevée, cheville sur le genou de l’autre, il passe une main dans ses cheveux encore humide. Naël écoute et le sourire disparait alors que Lewis se dégrade, parle déjà du fait que Naël pourrait ne pas aimer le maquillage. Sourire qui revient lorsqu’il parle des couleurs, léger haussement d’épaules. « C’est que tu commences à me connaître. » Et puis Lewis revient sur ses paroles, se dit que peut-être le tableau devrait passer avant. Ça le laisse presque estomaqué, Naël, la facilité avec laquelle il a retourné le choix vers le chirurgien. Est-ce qu’il s’en compte, seulement ? De ne pas avoir pris la décision ?  

Alors à sa dernière question, il a bien envie de lui dire « Tu peux les réchauffer sur mon corps, si tu veux. ». Mais ce serait peut-être un peu trop direct, pas aussi drôle que de le voir patienter et souffrir d’envie pour toi. Oui, ça t’y crois. Au lieu de quoi, il répond simplement : « Sers-toi. » Et Naël rit doucement, cette fois, quand Lewis s’étire. Tu n’es pas dupe. T’adores ça. « Un café, je veux bien. » Le chirurgien se fera servir dans sa propre maison et l’idée ne le dérange absolument pas, au contraire. « On dirait presque que t’es déjà chez toi, ici. » Pourtant, il n’y a dormi qu’une seule fois, n’est repassé que deux ou trois fois après ça. Peut-être qu’il aurait dû préciser : j’ai l’impression que tu te sens comme chez toi, avec moi. Parce que c’est ce à quoi ça ressemble. C’est ce qu’il espère que ce soit, aussi. Attachement qu’il veut entier, indéfectible. « Au final, tu ne m’as pas répondu. Maquillage ou tableau ? C’est toi qui dois prendre la décision, je ne suis qu’un simple sujet. » C’est que tu pourrais faire un spectacle très comique à sortir des blagues pareilles. Toi, un simple sujet ? Et les mots suivants sortent plus doucement, suaves. Pourtant, ils sont loin d’être faux. « Je te fais confiance. »

Naël se redresse ensuite, s’admire un instant dans le miroir. Puis met une main sous le menton, coude sur la jambe. « Peut-être que je devrais faire Le Penseur de Rodin. » Il passe sa main dans ses cheveux, tête penchée, l’autre main sur le haut de son torse, l’air lascif. « Ou peut-être un des Esclaves de Michel-Ange. » La pose suivante est dramatique à souhait, bras en l’air, tête vers l’arrière, l’autre main dans le vide. « Ou peut-être Proserpine. » Celle-là même qui a été enlevée par Pluton, et l’ironie manque le faire rire à nouveau. Il se rassoit correctement, tourné vers Lewis. En vérité, tu sais exactement la pose que tu veux faire. Depuis longtemps. Elle est très simple : il te suffira juste de ne pas trop cligner des yeux. Parce que tu veux juste le fixer, sourire en coin. L’admirer te peindre en espérant lui couper le souffle. Oui, tu sais. « Et ne t’en fais, tu le sauras si ça ne me plait pas. » Et il le saura sans doute encore plus, si tu aimes.

ft. @Lewis Williams

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Lewis avait eu un petit air contrit à la mention que sa logique échappait à Naël. C’était que sa logique échappait à beaucoup de monde, mais qu’il avait l’impression étrange que le chirurgien réussissait à le décrypter mieux que personne. Ou plutôt, presque aussi bien qu’Archer, ce qui était une prouesse vu la proximité des deux frères. En soit, l’un comme l’autre étaient diablement observateurs, et si Naël devait en avoir conscience, Lewis, lui, faisait un peu moins confiance à son jugement à ses intuitions, surtout car il avait eu l’habitude de se tromper. Se tromper dans ses réactions surtout, savoir que quelque chose n’allait pas, ne rien dire, la passivité encore et toujours, qui avait fini par former une boule de haine dans ses tripes qui le menait maintenant à considérer des choses que personne d’autre ne semblait prêt à faire… Cependant, il n’avait pas eu le temps de se perdre dans les méandres de son esprit, ses yeux s’ouvrant en grand alors qu’il regardait la pièce d’un air un peu perdu. Comment ça, l’abus serait uniquement qu’il ne prévienne pas qu’il venait s’installer ?! Il était resté un instant interdit, perdant quelque peu de sa superbe. C’était qu’il s’y ferait probablement, à vivre dans un endroit pareil, mais il était bien moins probable que Naël supporte son chaos lorsque cela concernait la tenue de la maison… Ce chaos là n’avait rien de beau ni de glorieux, et Lewis s’attachait à ne recevoir personne chez lui, jamais. Il avait honte, en soit, mais ne savait pas comment vivre autrement. Dès qu’il tentait de faire un minimum attention, cela durait une semaine et il repartait dans ses dérives, le fait de toujours tout laisser en désordre, vêtements et objets au sol, en essayant tout de même de ne pas laisser de déchets qui puissent être réellement dégoûtants. Une bouteille vide, oui, il devait y en avoir une ou deux, rien de bien grave, mais il ne laissait pas traîner de restes de repas par exemple. Le bordel était relativement propre si on excluait la poussière en somme, qu’il ne faisait de toute évidence pas.

- T’aimerais pas que j’m’installe, j’suis hyper bordélique. Avait-il dit avec un petit rire gêné. Mais j’te préviendrai si un jour j’compte poser les valises !

Un léger rire pour montrer qu’il ne prenait pas la chose au sérieux, alors que cette dernière allait clairement rester coincée dans sa tête pendant des semaines voire des mois entiers. Et s’il avait hoché la tête d’un air complètement convaincu au fait qu’il osait porter ce genre de choses grâce à la présence de Naël, une question se posait néanmoins. Lewis avait froncé les sourcils alors qu’il allait vers le canapé. Pour lui, Naël réfléchissait chacun de ses propos, et il essayait de trouver un sens là dedans, autre que celui de lui faire perdre ses moyens, il savait qu’il n’avait besoin que d’un sourire pour ça. Ainsi, pourquoi avoir dit une chose pareille ? Le rendant presque mutique alors que la réflexion faite par le chirurgien lui aurait habituellement valu un nouveau compliment glissé dans une phrase qui se voulait banale. Il avait néanmoins chassé la pensée, se promettant d’y réfléchir plus tard, seul chez lui dans son petit appartement trop en bordel, comme sa tête. Naël ne réalisait sans doute qu’à moitié, à quel point il lui faisait du bien, en réalité, tout en le mettant dans un état complètement second. Il était perdu, perpétuellement avec lui, mais il adorait cela. Il aimait devoir toujours pousser pour comprendre, il aimait frissonner, reculer, juste pour prendre un meilleur élan pour revenir. Il lui faisait découvrir bien trop de sensations qu’il ne connaissait habituellement pas, et il avait concentré son attention sur le maquillage, échappatoire pour ne pas rester coincé dans cet entre-deux d’incertitudes mêlé de convictions. Parce qu’il avait bien compris que Naël appréciait sa présence avec le temps, sans quoi il ne serait pas là présentement, cependant, pour quelle raison et à quel point ? Il n’avait pas la réponse… Petit sourire amusé qui s’était glissé sur les lèvres quand le chirurgien avait déclaré qu’il commençait à le connaître, sans pour autant cesser d’exposer tout ce qui lui passait par la tête.

Sans se rendre compte qu’il posait à nouveau tout entre les mains de Naël, il s’était levé pour faire son café, autorisation donnée et commande passée pour le chirurgien lui-même, et il s’était figé à la phrase. Il semblait si à l’aise…? Il s’était un peu tassé perdant la stature qu’il avait pour reprendre celle plus habituelle des épaules un peu tassées. Il n’avait pas voulu donner l’impression qu’il considérait l’endroit comme étant chez lui, il savait seulement où était la cafetière et comment cette dernière fonctionnait. Il ne savait même pas où étaient les tasses, en réalité… Il avait pourtant pris une grande inspiration, joues gonflées et air bloqué pour ne pas s’excuser. Parce que ce n’était pas ce que Naël voulait, il allait encore le rabrouer, et de toute manière il fallait encore qu’il fasse des efforts sur le sujet.

- J’irais pas jusque là…

Petite phrase à peine marmonnée, dans l’expiration de l’air qui était resté bloqué. Non, il n’irait pas jusqu’à dire qu’il était comme chez lui ici mais plutôt qu’il était partout chez lui tant que Naël était présent aussi. Parce que lorsque ce dernier était présent, il n’y avait que lui, les autres n’avaient aucune importance. La seule exception avait été le thanksgiving, car Archer et Naël se battaient la place duquel Lewis voulait le plus rendre fier, si bien qu’il en avait complètement perdu ses moyens, accumulant les faux pas et catastrophes. Il préférait ne pas trop y songer en fin de compte. Il avait presque fui jusqu’à la cuisine, et lorsqu’il était arrivé au niveau de la table, c’était presque inconsciemment que sa main s’était posée sur cette dernière en passant, doigts caressant la surface doucement, comme une relique, sans que le regard ne soit attiré non plus. Lewis avait ouvert un premier placard, à la recherche des tasses, mais s’était figé dans son mouvement, reculant la tête pour regarder Naël. C’était vrai, qu’il n’avait pas répondu à la question habitude un peu trop ancrée de toujours s’en sortir en disant que ce n’était pas à son initiative. Habitude de fuir et de piéger les gens qui étaient autour de lui, d’un “c’est pas moi qui l’ait dit”, petit tour qu’Archer contournait depuis très longtemps, que le reste de la famille subissait régulièrement, à l’exception de Hazel. Mais surtout… Il lui faisait confiance. Un léger sourire était revenu sur ses lèvres et son regard s’était adouci, alors qu’il restait un instant silencieux, à simplement regarder l’autre, jusqu’à se racler la gorge et finalement regarder ce qu’il y avait dans le placard. Non, raté. Il l’avait refermé, ouvrant l’autre avec un “ah !” satisfait, bien content de ne pas avoir eu à faire toute la cuisine.

- C’est parce que j’veux qu’le tableau t’plaise un max, du coup j’voulais ton avis. Avait-il finalement dit en récupérant deux tasses. Mais du coup, j’me dis qu’le tableau en premier, c’peut-être mieux, juste parce que qu’tu sois d’accord ou pas, t’es tellement beau au naturel qu’ça serait dommage d’en rajouter sur l’premier. Ceux d’après, si t’en veux, pourquoi pas ?

Il avait eu un petit sourire, s’approchant déjà de la cafetière pour commencer à la faire chauffer, se tournant en attendant que la machine décide qu’elle était à bonne température, dos à cette dernière et les mains appuyées sur le plan de travail. Il avait cligné quelques fois des yeux en le regardant prendre la pose du Penseur, avant de rire clairement à la seconde, le dramatique de cette dernière lui ayant arraché un éclat de rire, et il avait secoué la tête en se tournant enfin vers la machine qui avait arrêté sa cacophonie pour dire qu’elle était prête. En soit, aucune position ne le dérangeait, il avait seulement à l’idée quelque chose de plus classique, et surtout, il se disait que Naël n’avait peut-être pas pleinement conscience du fait qu’il allait devoir la tenir pendant un certain temps. Il fallait surtout qu’il soit dans une position où il allait être à l’aise, et s’il voulait réellement un jour une telle peinture, dans des positions aussi pénibles à tenir longtemps, Lewis lui proposerait de le prendre en photo pour se baser dessus, et ainsi qu’il n’ait pas à rester immobile comme ça. Tasses mises sous la cafetière, le doigt s’était arrêté juste avant d’appuyer sur le bouton alors qu’il disait qu’il serait informé si cela ne lui plaisait pas. Oh, de cela le danseur n’avait pas le moindre doute. Il faisait complètement confiance à Naël pour être fondamentalement honnête avec lui. Cependant, il ne voulait pas le décevoir, et aussi… Il y avait ce petit début d’ego que le chirurgien n’avait eu de cesse de lui apprendre à gonfler qui se révoltait à l’idée d’avoir vanté ses talents d’artiste pour au final faire quelque chose qui ne conviendrait pas. Bouton enfin pressé, il avait enfin levé un peu la voix pour couvrir le bruit de la machine.

- Faut surtout qu’tu trouves une position qu’tu seras à l’aise ! Il avait souri. J’suis pas l’plus lent d’ma catégorie pour la peinture, mais ça va quand même prendre quelques heures, faut pas qu’tu t’retrouves à avoir mal partout non plus. L’mieux c’que tu trouves une position qu’tu peux bouger un poil sans qu’ça m’foire toute la perspective.

La machine l’avait rappelé à l’ordre, et à peine avait-il pris les tasses que le bruit reconnaissable de son téléphone laissé sur la table avait retenti. S’il n’y avait pas fait très attention, se disant que si c’était Archer ou Dani, il enverrai un message pour dire qu’il était chez Naël sitôt le café posé sur la table, il ne s’était pas attendu une seule seconde à entendre la voix du chirurgien lui annoncer l’appelant. “Oh ta mère t'appelle, tu veux que je décroche ?”. Les doigts de Lewis s’étaient resserrés autour des tasses, et tout sourire s’était effacé de ses lèvres.

- Laisse la où elle est.

Le ton était sec, peut-être même un peu trop. Il n’avait déjà que peu envie de parler à sa mère, si en plus elle venait gâcher un bon moment, c’était définitivement non. Il avait approché aussi vivement que les tasses le lui permettaient sans renverser, et il avait posé ces dernières sur la table, appuyant sur le bouton de volume du téléphone pour empêcher ce dernier de continuer de vibrer. En soit, il avait conscience d’être extrêmement rancunier, cependant… il n’arrivait pas à faire autrement. A chaque fois qu’il pensait à sa famille, il pensait au mal qu’ils avaient pu faire à Archer, et cela le faisait se refermer comme une huître. Le petit écran s’était à nouveau allumé, signalant un message vocal. Il avait serré les dents, retourné l’appareil, et l’avait poussé un peu plus loin. Son haut allait jusqu’à révéler à quel point il était tendu, un de ses poings serrés tendant les muscles de son bras. Il avait néanmoins ouvert la valise, toujours en silence, sortant toile A3 et crayons, le croquis d’abord, de toute évidence. Il avait posé le tout sur un des fauteuils en face du canapé, et était rapidement revenu sur ses pas pour récupérer sa tasse, et tendre la sienne à Naël. Un très fin sourire était revenu sur ses lèvres, alors qu’il tentait de s’adoucir un peu, le chirurgien n’avait clairement pas à subir son humeur, et un simple appel pouvait être effacé de ses pensées assez rapidement. Tasse portée aux lèvres sans précautions, il s’y était de toute évidence brûlé en lâchant un juron, et son regard s’était noirci en entendant de nouveau le téléphone vibrer. Juste un coup. Un soupir à fendre l’âme lui avait échappé, et il avait repris ce dernier pour regarder, un message de sa mère qu’il n’avait pas ouvert. Elle savait que si elle voulait une réponse rapide de sa part, il fallait envoyer Hazel, sans cela elle risquait d’avoir une réponse sous plusieurs jours… voire pas du tout. Si elle envoyait elle-même un message, c’était que rien n’était grave. Il avait néanmoins reporté son attention sur le chirurgien, et avait eu un sourire plus mal à l’aise qu’autre chose.

- J’ai pas… les meilleures relations du monde avec elle. Avait-il dit pour seule explication, un petit silence s’en était suivi et il avait pincé les lèvres. Ma famille… Hm… J’parle plus qu’à Archie. Il avait haussé les épaules. Un peu une de mes soeurs, mais c’rare, les autres… Il avait eu un rire sans joie. Ouais, s’ils appellent c’est qu’y a un mort. Elle, elle m’appelle d’temps en temps pour savoir si j’suis en vie j’crois. Il avait regardé dans sa tasse. Mais j’crois qu’elle s’donne bonne conscience. Ou alors elle attend un truc. Il avait relevé les yeux vers Naël, et en plongeant son regard dans le sien il avait eu un petit rire un peu plus sincère. T’veux une Story Time maintenant, j’suppose ?

Et si le chirurgien confirmait, qu’est-ce qu’il allait dire ? Tout ? Est-ce qu’il pourrait complètement lui confier tout ce qu’il avait sur le cœur, et à quel point lui-même, il se trouvait parfois injuste envers sa famille ? C’était aussi que les chiens ne faisaient pas des chats, et il avait tendance à rendre ce qu’il avait reçu… peut-être avec quelques intérêts néanmoins…

© Laueee
Naël Saleh
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Naël Saleh
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Alias : Pluton
Genre : H / il, lui
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Statut : what's that?
Occupation : Chirurgien à l'Eclipse - il donne parfois des cours privés pour maintenir sa couverture
Habitation : Neo Arcadia (un penthouse dominant les lumières du quartier)
Stigmates : - Une grande cicatrice part du haut de son cou jusqu'au creux de son ventre, vestige d'un passé ayant sculpté ce qu'il est désormais.
- Une deuxième petite cicatrice siège sur sa hanche. Forme décousue, une seule personne sait qu'elle représente une demi-lune.

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Misc : Toujours ok pour des liens, n'hésitez pas si vous avez des idées !
Disinter my heart
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La réaction de Lewis à l’invitation qui n’en est pas vraiment une le ravit. T’aimes tellement le déstabiliser. Il ne répond que d’un clin d’œil aux paroles, autant pour le bordel qu’à la promesse de prévenir. Il laisse à Lewis la possibilité de tout imaginer. Pourtant, il a raison. T’aimes quand c’est rangé. Preuve en est de l’appartement immaculé, alors que tu ne fais jamais le ménage chez toi. Hommes et femmes de ménage qui défilent pour faire le plus important et ça lui va bien, à Naël. Mais peut-être qu’avoir Lewis à portée de main lui plairait aussi.

Et il rit encore légèrement quand celui-ci se retient visiblement de dire quelque chose (des excuses ?) alors que Naël lui dit à demi-mots qu’il prend ses aises. Le chirurgien aurait pu dire que ce n’était pas un reproche, mais tu n’es pas si doux que ça. Alors il laisse simplement tomber un « Dommage. » un peu joueur. Sincère aussi, parce que tu veux qu’il se sente à l’aise, oui. S’il faut en arriver là pour qu’il se laisse découvrir entièrement. Et qu’il s’accroche à lui sans pouvoir le lâcher. Plus jamais. Et tu te dis que c’est un peu le cas, tout de même, alors que Lewis déambule dans la cuisine et trouve rapidement les tasses.

Naël a les iris qui pétillent aux explications quant à la décision non prise. « Je suis d’accord, je suis très beau au naturel. » Vanité que tu n'as pas volonté de cacher. « Et tu pourras m’en faire autant que tu veux, alors. Sous tous les maquillages et tous les accoutrements. » Malice au bout des lèvres et énième promesse de se revoir. Vous en trouverez toujours, des excuses. Jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus besoin.

Des heures de poses attendues, et Lewis est prévenant, ne veut pas que Naël se fatigue. Le propriétaire des lieux attend que le bruit de la machine à café s’arrête, pour qu’il n’ait pas à hausser la voix. Cordes vocables toujours sensibles, qu’il ne se risquerait pas à affaiblir. « T’inquiète pas pour moi. Je sais déjà ce que je veux pour aujourd’hui. » Et t’as hâte. Le téléphone de l’invité, laissé sur la table, se met à vibrer. Naël se penche légèrement pour voir quel nom s’affiche et relève la tête avant de se tourner vers Lewis, sourire toujours en coin. « Oh ta mère t'appelle, tu veux que je décroche ? » Mais la réaction n’est pas celle attendue. Un simple oui ou non, merci. Le visage de Lewis se ferme et la réponse est froide. Naël lève un sourcil. De la colère ? T’es intrigué, amusé, définitivement intéressé. Les tasses sont rapidement posées sur la table, appel interrompu avant même d’avoir commencé. « Ah oui, à ce point ? » Tu t’en fous d’aller trop loin, t’as presque envie de le voir sortir de ses gonds. Est-ce qu’il oserait se mettre en colère contre toi ? Il observe l’artiste à l’attitude clairement changée, peut-être encore plus appétissant les muscles tendus et la mine fermée. Lui offre un sourire ravissant, aguicheur, alors qu’il lui tend sa tasse et qu’il la prend non sans effleurer ses doigts une petite seconde de plus que la bienséance le voudrait. Naël souffle un peu sur le café tandis que Lewis boit le sien sans précaution, sourire amusé aux lèvres du chirurgien au juron qui sort, au regard qui s’assombrit.

Naël boit finalement une gorgée alors que Lewis pousse un soupir. T’es décidément passionné. « J’ai pas… les meilleures relations du monde avec elle.Ça se voit, sans vouloir t’offenser. » Peut-être bien que si. Il écoute le début de l’histoire, intéressé autant par les mots que par les émotions qui semblent traverser l’homme. La famille, il n’en a plus. Désintégrée dans les ruines de New-York, Theseus en cause. Il ne pense qu’à ses parents que lors de son anniversaire, quand il parle arabe (parfois) et quand le désir de vengeance le prend aux trippes (jamais au cœur) (quel cœur ?). Il repose sa tasse à la question.  « J’veux bien. Parce que jusque-là, il n’y a rien qui explique vraiment la réaction que t’as eue. Je suis curieux, vois-tu. » Il s’enfonce dans le canapé, dos collé au dossier et un bras posé en hauteur dessus, coude plié, l’autre main nonchalamment posée sur les jambes, qui sont désormais croisées en tailleur. Il fixe Lewis, sourire en coin. Malice et autres choses dans les yeux et au bout des lèvres. « C’est ma pose pour le tableau du jour, ça te va ? » Tu n’en changeras pas. « Dis-moi tout, et ne passe pas les détails, je crois qu’on a le temps. Je savais même pas que t'avais des soeurs, d'ailleurs. » Tu veux tout savoir de lui. « T’as tout ce qu’il te faut ? » Il fait un geste vers les affaires du peintre-danseur-racoleur. « J’suis pas sûr d’avoir grand-chose si c’est pas le cas, de toute façon. » Mais t’as hâte de voir le résultat.

ft. @Lewis Williams

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Un simple clin d’oeil en guise de réponse. Lewis ne savait pas trop quoi en penser, au final. Est-ce que Naël essayait de lui signifier que peu importait qu’il soit bordélique, ou est-ce qu’il confirmait qu’il fallait le prévenir ? Lewis était clairement perplexe, se demandant à quel moment l’idée de pouvoir vivre ensemble avait germé entre eux, ou plutôt, à quel moment le chirurgien avait compris que l’idée ne dérangerait pas le danseur, et qu’il pouvait clairement jouer dessus… Parce qu’il ne pensait pas que l’autre soit sérieux, en fin de compte. Parce qu’il se disait bien que c’était lui qui se projetait comme un imbécile, et que Naël savait très bien ce qu’il faisait. Le prévenir pour qu’il puisse refuser, probablement.

En route pour la cuisine, Lewis avait roulé des yeux dos au chirurgien, son “dommage” venant s’incruster dans sa petite caboche. Il n’allait pas répondre non, sinon il allait encore dire tout ce qu’il avait sur le cœur et laisserait complètement les cartes entre les mains de Naël. Lui dire que de toute manière, il serait à l’aise tant qu’il était là, et que du moment qu’il avait son approbation, il n’hésiterait pas. Preuve en était la manière avec laquelle il fouillait les placards, simplement car il lui avait donné le droit de se servir, de faire comme s’il était chez lui. Le café en train de couler, il avait expliqué le manque de décision, et un instant, il avait eu un très fin sourire, en voyant le visage de Naël s’éclairer un peu de ses iris pétillants, et un petit rire lui avait échappé. Evidemment, qu’il était d’accord sur le fait d’être beau au naturel, il aurait fallu être idiot pour ne pas le voir, cependant la manière avec laquelle Naël en avait conscience ne manquait jamais de lui arracher quelques sourires. Il était loin d’avoir la fierté assumée de ce dernier, mais il l’enviait. Il se disait que s’il pouvait avoir autant confiance en lui que le chirurgien, il pourrait abattre des murs. Parce qu’il avait tout de même une détermination à toute épreuve, mais bien qu’elle soit présente, le manque de confiance le faisait abandonner au bout du compte. Parce qu’il se disait que s’obstiner face à l’échec était inutile, quand il était clairement immuable. Il avait néanmoins hoché la tête, un petit sourire aux lèvres alors qu’il se faisait déjà promettre de faire d’autres tableaux, ce qui signifiait se revoir, encore et encore, pendant des heures. Comme s’ils avaient besoin de convenir de rendez-vous pour se voir, mais l’un comme l’autre s’en persuadait….

A peine avaient-ils eu le temps d’échanger sur la position à prendre, Naël y ayant de toute évidence déjà réfléchi, ce qui au final n’étonnait pas tant Lewis. Ce qui le surprenait, c’était surtout qu’il ait gardé en mémoire la proposition, et qu’il lui fasse assez confiance pour le coucher sur toile, pas réellement qu’il sache quelle position lui irait le mieux. Le chirurgien avait sans doute déjà imaginé des centaines de fois faire la muse, pas forcément pour lui d’ailleurs, mais qui s’aimait autant devait bien y avoir songé, non ? Cela semblait plutôt logique à Lewis, sans qu’il ne le formule. Il allait répondre, cependant l’interruption non désirée par le téléphone l’avait soudainement agité, en même temps que cela le faisait se refermer sur lui-même. La nouvelle question, loin de le sortir de ses gonds, lui avait seulement arraché un “hm” de confirmation, et un simple hochement de tête. Oui, à ce point. Non seulement il n’avait pas envie de lui adresser la parole, mais encore moins alors que la soirée se profilait si bien après avoir aussi mal commencé. Appel refusé, et tasse tendue au chirurgien, un très fin sourire sur les lèvres alors que leurs doigts restaient en contact un peu plus longtemps que nécessaire. Cela avait eu le don de légèrement l'apaiser, cependant, des explications étaient demandées seulement dans le regard. Début bancal et incertain, il n’était pas sûr de réussir à s’en sortir avec quelque chose de si vague, bien que la petite remarque de Naël l’ait fait pouffer en milieu d’explication. Il avait bien conscience que cela était plus que visible. Il avait pris une grande inspiration, posant à son tour la tasse pour laisser refroidir, et un nouveau sourire était venu sur ses lèvres. Bien sûr, que Naël était curieux, et qu’il allait vouloir en savoir plus, cependant, outre le fait que Lewis n’ait jamais clairement exprimé son ressenti sur sa famille à qui que ce soit, même pas Archer, il n’était pas sûr qu’il n’allait pas être ennuyeux. Ou alors se faire rabrouer qu’il abusait. Il le savait, pourtant, il était incapable de se défaire de cette haine sourde qui restait coincée autant dans son cœur que dans ses tripes, le sentiment d’injustice qui venait lui broyer les viscères et enflammer les méninges. Pas le temps de répondre, que déjà Naël prend la pose, et une seconde, il avait cligné des yeux plusieurs fois. Bien sûr, que la position lui allait, il aurait même pu le regarder ainsi sans rien faire des heures durant s’il fallait être honnête, mais la suite l’avait fait un peu grincer des dents. N’épargner aucun détail… D’accord, ils avaient le temps mais… Il n’était pas certain de pouvoir tout dire. Parler de la mort de Jeremy, parler de sa culpabilité de n’avoir rien fait pour Archer, et de la haine qu’il avait pour eux tout en se persuadant de ne pas être mieux…

- C’est bon, j’ai pour le croquis, j’irai t’piquer un verre d’eau après quand on passera à la peinture.

La réponse avait été un peu monotone, trop perdu dans ses pensées, alors qu’il allait s’installer de manière à avoir la meilleure vue possible, et ne pas se fatiguer non plus en tenant la toile de manière improbable. Vissé dans le fauteuil en face, et objets poussés de la table basse pour qu’ils ne soient pas au milieu, il avait récupéré son immense trousse, littéralement valise dans la valise, ancienne trousse à maquillage qui s’était vue réhabilitée en trousse d’artiste. Remplie de crayons aux différentes duretés, majoritairement des critériums qui avaient coûté un bras pour pouvoir en avoir adaptés à tout. Lewis passait un bon paquet de son salaire dans le matériel d’art, parfois même des choses dont il ne se servait jamais. Dans cette trousse, il y avait une petite fortune sous forme d’accessoires d’art, crayons divers et variés, crayons de couleur effaçables, des gommes de toutes les formes et toutes les sortes, compas et autres accessoires pour tracer des lignes, des estompes de toutes les tailles, ciseaux, pinces, feutres, dans le fond il y avait peinture et couteaux à peinture, dans une organisation méthodique et méticuleuse qui lui ressemblait pourtant si peu. Crayons nécessaires récupérés, gommes assorties, et la trousse avait été déposée sur la petite table  sur le côté, toujours ouverte pour avoir accès à tout en cas de besoin. Il avait donc derechef commencé  à griffonner, ses yeux allant de la toile à Naël avec un œil nouveau, complètement observateur plus qu’admiratif comme il l’était habituellement. Le moindre petit détail, la moindre trace s’imprégnant dans ses rétines, alors qu’il commençait à parler, d’un ton détaché, son cerveau bien trop concentré sur ce que ses doigts étaient en train de faire.

- C’est idiot, vraiment. Avait-il commencé. En fait, j’suis rancunier comme pas permis, et j’sais que j’abuse, mais j’arrive pas à m’y faire. Un léger silence avait plané alors qu’il s’appliquait. On est sept gamins. Archie et moi, tu connais. Mais j’ai deux autres frères et trois sœurs. Enfin j’avais. Silence un peu tendu. Jeremy, l’plus vieux, enfin… Un léger rire sans joie. Techniquement plus maintenant, il est mort quand j’avais douze ans… Il avait pincé les lèvres. Stephen, avec qui j’me bat bien sur l’côté rancunier. Il avait osé un léger rire. Puis y a Archie, tu connais un peu l’personnage, et ensuite Hazel. C’la seule à qui j’parle encore par plaisir, la seule qu’a pas été la dernière des connasses. Il avait haussé les épaules. Puis t’as Fiona et Felicity, jumelles, des emmerdeuses. Il avait eu un léger rire à nouveau. Puis moi. Ça fait du monde, hein ? Il avait eu un silence, petit bout de langue sorti alors qu’il s’appliquait. J’suis pas con, j’sais qu’ils m’aiment, enfin j’crois, mais moi… Il avait soupiré. J’pense pas que j’peux dire la même chose. A part pour Archie, tu t’doutes. Il avait dégluti avec peine, difficile de parler de ce genre de choses. Jerem est mort à cause d’la drogue… Yeux flous un instant. Y s’dopait en partie avec la thune qu’Archie lui filait, quand il est mort, ça a pas mis long à c’que certains s’mettent à l’foutre sur son dos. Ses doigts s’étaient resserrés sur le crayon, sourcils froncés. C’pas parce qu’Archie lui donnait d’la thune, qu’il le forçait à s’mettre à l’envers, et putain, les bien pensants qui accusent là, alors qu’y ont rien fait pour aider Jerem non plus. A part chialer et s’plaindre, personne a cherché à l’aider hein. Il avait passé une main dans ses cheveux, prenant une inspiration. Archie avait seize ans putain, c’était un gamin, et déjà qu’y devait s’remettre d’la mort d’Jerem, ils ont fait ça ? Un rire mauvais lui avait échappé. Archie et moi, on a toujours été hyper proches, j’l’aime plus que tout, et je jure qu’c’est la meilleure personne du monde, même s’il fait sa tête de con, et j’ai toujours pensé ça, et ça changera jamais. Il avait eu un léger sourire, penser à Archer le calmait toujours. Il s’inquiète toujours pour moi, y prend soin de moi… Il a toujours fait ça, et eux, à soit accuser directement, soit pas l’défendre, ils l’ont fait s’barrer. Ça a pris du temps, mais j’leur pardonnerai jamais d’l’avoir fait se sentir comme ça. Alors quand j’vois la daronne qui vient m’appeler pour m’dire qu’elle veut avoir d’mes nouvelles, j’ai un peu envie d’lui dire qu’elle ferait mieux d’appeler Archie et d’faire un putain d’mea culpa. Lui dire qu’elle aurait dû l’défendre, le supporter, quand t’es parent, l’amour c’pas supposé être sélectif. Il parlait rapidement, dents serrées. Puis v’nir m’demander comment ça va, quand à quatorze piges j’passais plus de temps dehors qu’dedans, que j’me retournais l’crâne H24 et qu’là ça l'inquiétait pas tant, ça m’fait tout doucement marrer t’vois. Si t’es pas foutu d’t’en occuper t’fais pas une ribambelle de chiards. Passivité ou agressivité, c’tout ce que cette putain d’famille sait faire. Alors la vieille, quand elle a vu que j’passais plus de temps à chialer et à m’renfermer sur moi-même qu’à leur parler, elle aurait dû s’inquiéter, pas attendre que j’me barre pour aller vivre dans un trou à rats et que j’donne jamais d’nouvelles pour s’rappeler qu’j’existe. Son regard devenait de plus en plus noir. J’passe de temps en temps, ça devrait lui suffir, j’vois pas c’qu’elle vient m’faire chier l’reste du temps. J’lui répond pas, j’rappelle une fois sur trois, à un moment faut connecter deux neurones et s’dire que peut-être, ton gamin a pas envie d’te causer et s’remettre en question. Il avait pris une grande inspiration, regardant le croquis un instant. J’sais que j’suis vachement trop rancunier. J’sais qu’j’suis injuste aussi, qu’j’ai pas défendu Archie non plus, pas tout d’suite en fait. Mais bordel, j’avais douze ans, j’comprenais pas tant… Il avait secoué la tête. J’l’ai défendu que quand j’ai compris, mais c’était déjà vachement trop tard, et puis moi, on m’écoute jamais dans c’te famille de tarés. J’suis l’plus petit, du coup j’suis le p’tit machin mignon, mais j’suis pas là pour causer. Il avait gardé le silence un instant, se concentrant sur les marquages d’ombrages. J’suis trop taré pour qu’on m’parle, j’passe trop d’temps dans ma tête, on m’informe d’rien, et quand on l’fait j’écoute pas. J’ai pris l’habitude d’pas les écouter, j’veux pas entendre des gens comme ça. Il avait relevé la tête. J’veux bien que quand on est en deuil, on veuille trouver un coupable ou quoi, mais Archie y est pour rien, il méritait pas. Il avait pincé les lèvres. Avec leurs comportements, j’ai fini par perdre deux frères, en fait. Il avait déglutit. J’l’ai vu étouffer, j’l’ai vu s’enfuir, soufftrir, partir, alors qu’moi, j’voulais juste qu’son bonheur, et que j’étais putain d’incapable d’le faire avec les autres autour. Son visage s’était un peu déformé, cherchant à se retenir de pleurer. Même maintenant, j’ai pas… Il avait secoué la tête. J’suis pas l’meilleur frère du monde, j’fais que l’inquiéter tout l’temps même s’il dit l’contraire, j’suis bon qu’à m’attirer des emmerdes, et venir lui chouiner dessus, alors qu’on devrait pouvoir faire tous les deux pareil mais je… Il avait laissé tomber sa main. J’ai été incapable d’lui montrer qu’moi, y pouvait m’faire confiance, qu’c’est pas parce qu’c’est l’plus grand qu’il doit porter mes problèmes, et que j’peux porter les siens. Il avait relevé les yeux vers Naël. Même quand… Même quand la pire des merdes lui arrive, c’pas moi qu’il vient voir… Il avait essuyé ses yeux d’un revers de main, référence directe à cette défiguration qui était arrivée, c’était Dani, qu’Archer était allé voir, pas lui… Et moi, j’suis bon qu’à vouloir son bonheur, pas à l’faire. Personne m’a appris et… Il s’était appuyé dans le fauteuil, regardant la toile. Bref… Il s’était levé pour aller montrer le croquis à Naël. Ca t’va, pour le moment…?

Il avait tenté un petit sourire. Il comprenait maintenant pourquoi il n’en parlait jamais, pour quelle raison il ne voulait pas dégueuler ses émotions et son âme devant les autres, cependant, c’était aussi un pari qu’il prenait, en le faisant avec Naël. Il était extérieur à toute cette situation, et plus encore, s’il avait quelque chose à dire que ce soit blessant ou non, il le ferait. Il n’y avait pas de langue de bois avec le chirurgien, et il avait plus que tout besoin de quelqu’un qui n’hésiterait pas à lui dire s’il considérait que c’était lui, le méchant de cette histoire. Il y avait trop de choses qui lui pesaient sur le cœur, des non dits, des mauvaises compréhensions, et il y avait fort à parier que simplement en parler avec certains d’entre eux, notamment Hazel et Stephen, il serait plus que probable que les choses s’arrangent… Cependant, l’amour qu’il avait pour Archer, qui ne souffrait aucun équivalent, qui ne serait jamais surpassé par rien ni personne l’empêchait de voir clairement, de faire ce qu’il fallait pour que la situation soit moins désastreuse. Il se tenait pour responsable de tout cela, et en réalité, il projetait sa propre haine sur les autres, en ne leur laissant pas l’occasion de s’exprimer sur le sujet. Les bons souvenirs, effacés, les mauvais prenant toute la place. Alors qu’il aurait pu dire combien de fous rires il avait pu prendre avec Stephen quand ils étaient plus petits, la douceur dont était parfois capable leur mère, l’amour plus qu’évident de leur père à leur égard, les jumelles, bien qu’emmerdeuses de première catégorie étaient pourtant aussi amatrices de blagues et magouilleuses comme pas possible, ce qui l’avait toujours amusé. Insuffisant. Tout cela ne faisait plus le poids contre toute cette rancune, imprégnée depuis tant d’années, tant qu’elle avait macéré et pourri pour ne laisser qu’une gangrène dans son esprit, Archer mis sur un piédestal quand tous les autres se faisaient traîner dans la boue. La vraie gangrène dans cette situation, c’était lui, c’était le nœud de tout ce qui n’allait pas, et il ne voulait pas le constater. Il voulait fuir, comme il le faisait toujours, marque de fabrique de la famille Williams à ce stade, tous incapables de faire face à leurs actes, tous sur des plans différents. Il était dysfonctionnel, il le savait très bien, et il n’y avait que très peu de chances pour que cela finisse par changer. Parce que la gangrène se répandait, parce qu’il ne s’agissait plus uniquement de sa famille, mais de la totalité de l’univers, parce que sa rancœur était si étouffante qu’il fallait qu’elle se déverse, qu’il la rabatte sur les autres, que la noirceur qui avait recouvert tout son mode de pensée depuis si longtemps, qui ne reculait qu’en présence d’Archer, puisse déployer ses tentacules pour attraper tous les autres, les briser autant que lui l’était. Parce que rien ne pouvait changer tant qu’il s’enfonçait là dedans, et que tant qu’il ne voyait d'échappatoire, que le mal qui pouvait être fait, ça n’irait que de mal en pire. Faire payer aux autres le mal qu’ils faisaient… Rendre nécessaire l’affliction pour rendre le reste plus brillant, se tordre, principes et valeurs, s’assassiner pour devenir l’ombre frappante et conjurer son propre mauvais sort, expier ses propres haines sur les autres, devenir ça. Se laisser complètement consumer par la noirceur, ne plus lutter. Il était fatigué Lewis. Fatigué d’être en guerre contre lui-même, fatigué de faire taire cette haine suffocante. Son regard s’était posé sur Naël et il avait cette fois un peu incliné la tête, un sourire mystérieux sur le visage.

Et toi, tu m’libères de ça.

Toi, t’es tout ce dont j’ai besoin, t’es mon lâcher prise et mes chaînes en même temps.

Le regard était redescendu sur le dessin, plus serein soudainement, preuve en apparence extérieure de tout ce qui pouvait se passer dans sa petite caboche en quelques secondes seulement. Passer des larmes qui menaçaient de couler à la détermination, avec un trait de folie qui faisait danser ses pupilles.

- Y méritent pas que j’me prenne autant la tête pour eux. Avait-il finalement lâché d’un ton un peu trop neutre. Aucun d’eux.

Aucun d’eux. Ca incluait sa famille, mais aussi tous ces inconnus qui ne faisaient que vivre leur vie en en ayant rien à foutre que les autres puissent souffrir. Ces enfoirés à la tête du monde qui s’en réjouissaient même. Tous ces gens là, qui ne faisaient que sourire en crachant sur les autres, qui se complaisaient à abattre le reste du monde, qui devenaient des monstres à tête d’ange, et qui devenaient des cibles à abattre. Noirceur en tâche qui s’étalait dans le salon de Naël, qui enveloppait presque toute la pièce tant il était visible. Il en avait assez d’être le gentil petit dernier de la famille qui faisait toujours tout, qui rêvait et voulait du changement avec des caresses. Non, la douceur ne servait à rien. La douceur les survolait sans les atteindre, comme lui, incapables de saisir ce qui était beau, et comme lui, s’il fallait des réactions, il fallait de la douleur, il fallait qu’ils ne puissent pas ignorer, il fallait de la terreur et de l’injustice, tout ce qu’il détestait, mais tout ce qui marchait, et tout ce qu’il commençait à embrasser. Naël n’était que la flamme s’approchant des explosifs, en fin de compte, il les avait installés depuis longtemps. Et quand il pensait à tous ces bien heureux qui se contentaient de subir ou qui faisaient subir, la pensée était plutôt claire :  

Ils méritent tous de crever.

© Laueee
Naël Saleh
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Naël Saleh
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Stigmates : - Une grande cicatrice part du haut de son cou jusqu'au creux de son ventre, vestige d'un passé ayant sculpté ce qu'il est désormais.
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Disinter My Heart - Trails


Lewis s’enferme dans un mutisme de froideur que Naël a rarement vu. Pour d’autres, ça aurait exaspéré, peut-être même agacé. Le chirurgien, lui, y voit une autre facette à découvrir, plus sombre encore peut-être que les envies de meurtres et d’hécatombe discutées la dernière fois. Parce que ces envies là sont justifiées, pour toi. La colère visible sur le visage du danseur, tu ne la connais pas (encore). Alors forcément, ça l’intrigue. Curiosité sans fin qui ne sera pas sa perte, qu’il n’associe qu’à la suite logique de cet amusement lascif. Dont il joue pour prendre la pose, dont il aime voir les effets sur le visage de Lewis qui ne cache rien. Même pas l’hésitation quand Naël demande les détails. Evidemment, quoi d’autre ? Tu ne veux pas des discussions futiles. « Ok, tu prendras le plus moche quand même, s’il te plait. » Ordre adoucit de politesse face au ton soudain morne de Lewis. Sourire aux lèvres alors que ça le fait presque grimacer, Naël, d’imaginer son plus beau verre tâché de peinture. Oui, tu tiens beaucoup (trop) à tes affaires. Superficialité qu’il se fout de montrer.

Et le propriétaire des lieux regarde l’artiste s’installer. Le danseur devenir peintre. Lewis sort ce qui ressemble à une mini-valise. Le tissu semble être abîmé, avoir vécu des années. Naël ne peut s’empêcher de se demander s'il en aimerait une neuve. La plus chère et la plus grande qu’il soit possible de transporter. Tu penses déjà au prochain cadeau que tu pourrais lui faire et t’en as à peine conscience. Les ustensiles à l’intérieur sont impeccables, pourraient se faire passer pour neufs pour la plupart. Naël a du mal à croire que l’appartement de l’artiste soit si mal rangé que ça, vu l’état de ses affaires ici. Mais, pour une fois, il n’en dit rien. T’es sage comme une image. Parce que le récit commence, et tu veux te souvenir des moindres fragments de la vie de Lewis.

« En fait, j’suis rancunier comme pas permis, et j’sais que j’abuse, mais j’arrive pas à m’y faire.J’avais pas remarqué ça, pourtant. » Les mots semblent joueurs, ne sont que vérité. Parce que jusque-là, Lewis n’avait fait que tout lui pardonner. Tu retiens un sourire alors que la conclusion se fait dans tes pensées. Lewis n’est pas rancunier envers lui. Et il le laisse continuer, air sur le visage inchangé pour que le croquis soit parfait. (Même s’il ne pourrait en être autrement puisque tu l’es, parfait.) Naël tique sur la correction que le peintre fait, l’usage du passé pour remplacer un présent qu’il aurait sans doute souhaité. La mort, il connaît. Il l’aime autant qu’il la hait. Dépendamment de s’il la donne ou doit la subir. « Ça fait du monde, hein ?Effectivement, ne m’en veut pas si j’écorche certains prénoms. » Tu retiendras celui d’Archer au moins (il t’aime tant) et celui de Jeremy, sans doute, qui n’est plus. L’image de la famille nombreuse, Naël n’en a qu’une vague idée, flou pas très artistique. Enfant unique, ça lui aura au moins évité de perdre un frère ou une sœur. Parce qu’il en est certain, que Theseus les lui aurait pris également.

Et puis Lewis parle du frère décédé, de la drogue qu’il l’a emporté et d’Archie, blâmé. Le plus jeune, au milieu de tout ça. Plus si jeune désormais et que la colère anime. Grondante, fulminante, exubérante. Et l’amour pour son frère. Archer choyé, protégé, qui semble presque parfait selon les mots de Lewis. Naël en doute, mais pas pour tout ce qu’il apprend aujourd’hui. Même pas pour cet ego qu’il a déjà pu apercevoir. Peut-être parce qu’Archer l’avait jugé si vite si facilement. Peut-être parce que personne d’autre que lui ne peut être qualifié de « parfait », finalement. Même pas toi, et tu le sais. Ne l’avouera juste jamais. Lewis continue son histoire, et sous la colère et l’amour se glisse la peine. Le deuil qui fait encore mal. Ça aussi, tu connais. Et Naël retient un rire, toute réaction contenue dans un demi-sourire qui n’a pas tremblé depuis le début, quand il entend « p’tit machin mignon ». Ses yeux glissent sur le corps de l’artiste, t-shirt provocateur qui ne se laisse pas oublier. P’tit machin mignon ? A d’autres. Mais il le laisse continuer, parce que Lewis n’est plus arrêtable. Et Naël n’a pas envie de l’arrêter.

Même quand les larmes menacent visiblement de couler et que Naël s’amuse un peu moins à l’écouter se blâmer. Mais il garde son sourire, qui va jusqu’à s’agrandir quand Lewis lui montre le croquis. Il hoche la tête. « J’ai hâte de voir le résultat final. » Tous deux se reculent dans leur dossier, et Naël ne dit rien, alors que Lewis est penché sur son dessin, des pensées plein la tête visiblement. Il admire la douleur qui se transforme à nouveau en colère. Et puis il ne dit rien non plus, quand Lewis relève la tête vers lui, sourire presque semblable au sien sur les lèvres. Il lève un sourcil à la conclusion fatidique. Il hausse les épaules. Toi, t’es certain que rien ne vaut une telle prise de tête. Ni l’amitié, ni l’amour de la famille, ni l’amour de ce que les autres appellent « âme-sœur ». Il n’y a que toi et ta vengeance qui comptent. Et aujourd’hui, il y a Lewis. Avec toute la noirceur de son être que Naël ne peut qu’adorer. « J’en déduis que tu leur a jamais dit tout ça, de toute façon ? A ta famille. » Question presque rhétorique tant il est flagrant que la famille Williams n’est pas du genre à s’épancher sur ses sentiments. « Parfois, il faut mettre les gens devant les faits pour que les choses bougent. » Il penche légèrement la tête. « Si t’as envie qu’elles bougent. »

Toi, tu veux le chaos. La confrontation, tu ne dirais pas non. Et elle semble en réalité inévitable, si de l’autre côté la famille ne semble pas se remettre en cause tout en voulant rester en contact. Encore plus si Lewis ne coupe pas entièrement les ponts. « Ils avaient besoin de quelqu’un à blâmer et ils ont pris la cible la plus facile. Que ça ne les dérange pas que ce soit leur fils ou leur frère, ça en dit long sur eux. Pas sur toi, ni sur Archer. » Peut-être que tu mets de l’huile sur le feu, peut-être que tu t’en fous. Surtout que le chirurgien à encore le goût amer des derniers mots de l’artiste en bouche. « Mais ce talent pour te blâmer ! Il y a rien qui va, Lewis. » Sourire qui disparait au sérieux des mots. Parce que s’il y a quelque chose qu’il déteste, c’est qu’on s’apitoie sur soi-même ou, pire : qu’on se dévalorise sans peine et sans raison valable. Depuis quand ? « T’en veux à Archie parce qu’il va pas te voir pour gérer ses merdes, alors que c’est sans doute pour te protéger. Tu t’en veux parce que t’arrives pas à faire son bonheur alors que si t’y participait pas, il t’aurais déjà viré de sa vie. C’est pas quelque chose qui le dérange, apparemment, non ? » Le ton est de plus en plus dur. Parce que ça l’exaspère, Naël. Que Lewis se blâme pour tout. Que ce soit pour le passé, alors qu’il n’avait que douze ans. Ou pour le présent, alors qu’Archer avait été si véhément à l’encontre de Naël -parce qu’il aimait son frère et ne voulait que son bien. La pensée le fait rire. Archer, si protecteur, et qui voit déjà en Naël un potentiel danger le remplit de joie, à vrai dire. Mais il secoue la tête dans un soupir. « Vraiment, je vois pas à quel moment t’as pu croire que quoi que ce soit était ta faute. Tu peux pas te blâmer pour les décisions que prennent les gens. Elles ne sont pas des preuves de ce que toi, tu es. » Et le sourire revient enfin, léger, amusé. Dureté des mots précédents déjà oubliés.

« Enfin, s’ils ne méritent rien, alors tu ne devrais pas te séparer d’eux ? Pour de bon. » C’est une décision à prendre, nécessaire. « Parce que la modération est une attitude fatale* et j’ai l’impression que ça te coute déjà un peu cher, à vrai dire. » Naël sent la contrariété en lui, n’a aucune prise de conscience sur ce qui en est la cause : à quel point il a détesté toute la famille Williams lorsque les larmes ont coulé sur les joues de Lewis. Oui, tu pourrais les tuer. Parce qu’ils ne sont rien pour toi. Peut-être pas seulement pour ça. « Notre propre vie : voilà ce qui est important.* Fais ce qui importe pour toi. » Et t’espères bien devenir ce qui lui importe le plus. « Je mets de la musique ? » Question qui n’en est pas réellement une alors que Naël s’empare déjà de la télécommande contrôlant les enceintes et qui trainait sur la table. La musique classique s’élève dans le penthouse, son au plus bas, un genre qu’il écoute pourtant rarement. Mais qui convient parfaitement, tu trouves, pour peindre un tableau de toi. Monsieur le Roi.

Italique avec étoile:

ft. @Lewis Williams

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┗ pluton ┛
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Prendre le plus laid des verres. Lewis avait eu un petit sourire amusé. Il peignait à l’aquarelle, il n’y aurait strictement aucune trace sur aucun des verres concernés, mais s’il n’y avait que cela pour faire plaisir à Naël, alors évidemment qu’il prendrait le moins beau, non pas sans lui demander son avis. Après tout, la beauté était plus que subjective, sauf lorsque cela concernait le chirurgien lui-même. Il n’arrivait pas à concevoir que qui que ce soit puisse le considérer comme laid. Si le visage ne plaisait pas, ce qui était possible après tout, certains avaient mauvais goût, le charisme et la présence de ce dernier faisait le reste, tout simplement, quoi qu’Archer puisse en dire. C’était peut-être ça d’ailleurs, qui l’avait fait réagir de la sorte. Lorsque Naël était présent, il imposait tant que cela en devenait presque oppressant. Cependant, les événements ne l’avaient pas laissé s'épancher sur le sujet, bien qu’il ait accepté ce que disait Naël d’un hochement de tête.. L’appel de sa mère avait fait descendre toute tentative de séduction, et tout début d’admiration presque adulatrice qu’il avait pour le chirurgien. Il s’était donc installé, dans un calme un peu détonnant avec sa personnalité, les pensées allant vivement dans son esprit, le visage plus fermé que ce qu’il n’avait jamais eu en présence de Naël par le passé.

Le récit avait commencé en même temps que les coups de crayon, se laissant perturber seulement d’un sourire fugace quand il s’était entendu dire que sa rancune n’était pas visible. Il était vrai que lorsque cela concernait Naël, il n’en avait aucune, mais aussi, il fallait noter que cela le concernait lui. Il était bien plus indulgent quand il était blessé lui, que lorsqu’on touchait aux personnes qu’il aimait. Il avait continué de parler, haussant seulement les épaules à la mention qu’il pourrait écorcher quelques prénoms. Ce n’était pas comme s’il comptait lui présenter qui que ce soit d’autre qu’Archer, en fin de compte. Même Hazel n’était pas assez proche de lui pour qu’il ait envie de la faire participer à tous les événements de son existence. Elle était celle en qui il avait le plus confiance dans sa famille après Archer, c’était tout. Il s’attachait à mettre de la distance avec tout autre membre de sa famille que le voleur, et c’était peut-être injuste, mais il avait trouvé là une manière de se protéger. Ainsi, s’il ne réagissait pas vivement envers Hazel, il ne lui sautait pas non plus dans les bras à la moindre occasion. Ce n’était clairement pas pour elle qu’il aurait décidé de s’entraîner à faire des repas vegan, qu’il aurait fait des tonnes de dessins juste pour pouvoir lui tirer un sourire, et lui dire qu’il était là même s’il n’était pas visible. Non, ça, il n’y avait qu’Archer qui y avait droit, et qui y aurait toujours droit quoi qu’il puisse dire ou faire. Parce que quand ça le concernait, Lewis pardonnait tout. Il aurait pardonné tous les affronts… Du moins, pour le moment.

Le croquis avait été présenté sous les yeux de Naël, et un tout petit sourire était apparu sur les lèvres du danseur, content malgré tous les souvenirs qu’il ressassait que cela plaise au chirurgien. Il n’aurait plus manqué que même le croquis ne lui plaise pas. Il s’était réinstallé dans le fauteuil, corrigeant ça et là quelques petits détails qui ne lui convenaient pas pour bien poser sa base, ne faisant pas cas de ce haussement d’épaules. Son regard s’était replongé sur son oeuvre, et il avait seulement levé un sourcil à la question de Naël. Le dire de manière aussi abrupte, non, il ne l’avait jamais fait. Cela ne l’avait pas empêché de tenter de le leur faire comprendre, mais visiblement, cela rentrait par une oreille pour ressortir par l’autre. Ils n’avaient pas envie de l’écouter, jamais. Il n’avait pas son avis à donner, il avait tort quoi qu’il arrive, en somme. Il était le plus jeune, celui qui était trop dans ses rêves, qui avait parfois des propos qui ne faisaient pas sens, qui était toujours au courant à la dernière seconde de tout ce qui pouvait se passer. Même s’il allait les confronter, il n’était même pas certain qu’ils se rendraient compte de la gravité de leurs actes, et il y avait fort à parier que cela ne ferait que provoquer une dispute, et que rien ne changerait, alors à quoi bon ? Et quand bien même les choses pourraient changer, c’était bien trop tard.

- Y m’écouteraient pas d’toute façon. Avait-il marmonné en grattant le papier. Puis même, ça servirait à quoi d’faire bouger les choses ? L’mal est fait d’puis trop longtemps, et j’suis même pas certain d’avoir envie d’leur pardonner en fait. Y a des choses qui s’pardonnent pas.

Non, certaines choses ne valaient pas d’être excusées. La douleur d’Archer n’était pas pardonnable, et si lui désirait laisser ça derrière lui pour ne plus subir, Lewis en était complètement incapable. Car de tous, le voleur avait toujours été son préféré, et que lorsque Lewis aimait, il le faisait avec bien trop de force. Chaque affront devenait affaire d’état, et lui faire passer l’éponge était presque impossible. Même Dani, qu’il aimait aussi énormément n’aurait pas droit à une quelconque tendresse si elle blessait un jour Archer au point que ce dernier en devienne changeant. Non, il ne laissait rien ni personne atteindre son frère sans conséquences, même les liens de sang.

Lewis avait néanmoins cessé de dessiner un instant en entendant de nouveau la voix de Naël, et surtout les propos, relevant la tête pour cligner quelques fois des yeux. Bien sûr, qu’il savait que cela en disait long sur eux, c’était bien la raison pour laquelle il était distant, cependant entendre quelqu’un d’autre confirmer que ce n’était pas lui qui était complètement fou, et rancunier comme pas permis, c’était nouveau. Il n’avait pas envie d’en parler à Archer non plus, simplement parce qu’il craignait de retourner le couteau dans la plaie, et que c’était la dernière chose qu’il souhaitait. Lewis s’était pourtant un tout petit peu tassé alors qu’il se faisait déjà rabrouer, comme d’habitude, mais il avait fini par incliner la tête, restant un peu bête devant les mots de Naël. C’était complètement logique. Tout ce que le chirurgien disait faisait terriblement sens, comme si ce dernier connaissait mieux Archer que son propre frère. Il était aussi un peu surpris par le fait de voir Naël prendre la défense de ce dernier. Ne pas sauter sur l’occasion de ne pas faire assez attention à lui ou quelque chose du genre, habitude qu’il avait d’entendre des gens dire combien son frère pouvait être mauvais alors que c’était faux. Il avait ses défauts comme tout le monde, cependant Naël était plus que dans le juste : tout ce qu’il faisait était toujours pour le protéger. Il était aussi tout aussi vrai que s’il avait été un poids pour lui, il n’aurait pas eu cette douceur pour sa personne, il n’aurait pas aimé l’accueillir à la moindre occasion, et pendant une seconde seulement, Lewis s’était dit qu’il était bien idiot, de ne pas avoir appelé Archer à propos de cette histoire de chauffage. Ou plutôt, de trouver des excuses pour ne pas se tourner vers lui quand tout ce qu’il souhaitait était aller chez le chirurgien, le voir, encore, lui montrer ce dont il était capable, tenter de l’impressionner un minimum, et de maladroitement le séduire. Il savait bien pourtant, que Naël et Archer n’étaient clairement pas les meilleurs amis du monde, et que cela avait très peu de chances de changer malgré tout ce qu’il pourrait dire ou faire. Deux coqs dans une même basse cour faisaient rarement bon ménage, et si les miracles étaient possibles, il n’était pas persuadé d’être une personne capable de les faire se réaliser. Mais même sachant cela, Naël défendait Archer sans s’en rendre compte. Mettait sous les yeux de Lewis à quel point son frère tenait à lui, quand lui n’était capable que de penser qu’il avait mal fait quelque chose. Quand lui se persuadait que si Archer ne venait pas vers lui, c’était parce qu’il n’était pas digne de confiance, et pas parce qu’il voulait son bien. Il avait un peu baissé les yeux, mordillant sa lèvre inférieure. La vérité cependant faisait mal. Non, il ne pouvait pas se blâmer pour les décisions des autres, il ne pouvait que s’en vouloir pour ses actes, et ils n’étaient pas suffisants. Il ne faisait pas assez.

- J’ai pas voulu dire que tout était d’ma faute… Avait-il dit tout doucement. Juste que j’aurais pu faire plus. Moi j’suis bon qu’à m’fâcher sans agir, j’sais pas si c’pas pire.

La passivité. Chose qu’il s’était promise de ne plus jamais faire en dehors de sa famille. Il voulait réagir, il voulait se battre, si bien qu’il insistait souvent trop maintenant. Cependant, cette sensation qui le tirait jusqu’au fond de ses tripes, il n’avait pas envie de la revivre. Non, maintenant, il ne resterait plus jamais sans agir, pas si on lui laissait l’opportunité de le faire, que ce soit dans sa vie personnelle, ou nouvellement face au monde en lui-même. Parce que subir sans rien dire, non, il ne pouvait plus. Il avait pris une grande inspiration, les rouages dans son cerveau presque visibles aux prochains propos de Naël. Bien sûr, que couper totalement les ponts serait une possibilité, bien sûr qu’il pourrait le faire mais…

- Si j’le fais, à tout moment y disent à Archie qu’c’est sa faute.

Les mots avaient été dits un peu précipitamment. Maintenant qu’ils l’avaient accusé de la perte d’un fils, ils n’étaient plus à ça près non ? Ne jamais se remettre en question, ne jamais voir à quel point on était en tort, c’était comme si c’était inscrit dans le code génétique des Williams, tous d’une manière différente. Archer avec sa manie à ne jamais s’exprimer de manière claire quand cela le remuait profondément, lui en s’accusant d’absolument tout ce qui pouvait se passer autour de lui, et chacun des autres enfants était dans le même bain, les parents aussi, à y réfléchir plus attentivement. Il voulait juste prendre de la distance, mais rester quand même un peu présent, car malgré tout ce qu’il venait dire, et à quel point il avait montré toute la rancune qu’il avait envers eux, il les aimait autant qu’il les détestait. Sa mémoire était parsemée de souvenirs doux qu’il aurait souhaité à n’importe qui, probablement source de la gentillesse et de la patience dont il était capable lorsque quelqu’un avait ses faveurs, mais une fois encore, tout cela se faisait engloutir par le mal qui avait été fait. Car il était bien plus difficile de s’accrocher au bon qu’au mauvais, même dans les actes de la vie. Lui, qui n’était personne, prêt à ôter des vies parce qu’il n’était pas capable d’avancer en faisant le bien. Parce qu’il n’avait pas la patience, ni la détermination nécessaire pour ne pas laisser ses travers gagner toujours un peu plus de place. Parce qu’au final, il était et restait complètement fou. Parce qu’il s’était construit seul, non pas par manque de présence autour de lui, mais parce qu’il avait depuis bien trop jeune appris que la confiance était une chose toute relative. Son regard s’était posé une seconde sur Naël pendant que ce dernier attrapait la télécommande sur la table.

Tu trahirais ma confiance, toi aussi ?

Il n’en était étrangement pas certain, pour une fois. Parce que Naël ne mâchait pas ses mots, parce que même ses petites manipulations avaient dans le fond une teinte de sincérité chaotique qui l’hypnotisait. Parce que derrière tous les secrets qui pouvaient se cacher dans les traits du chirurgien, petits changements d’attitude qu’il n’avait pas manqué de noter, traits immobiles mais regard qui brillait différemment. Lewis peignait, Lewis détaillait et essayait de saisir l’essence même de l’âme de la personne en face quand il le faisait, il s’y était plongé, sans faire de remarque, et déjà, le regard reproduit sur le papier avait quelque chose d’à la fois froid et blessé. Il avait froncé les sourcils, éloigné un instant le papier pour mieux le regarder. Il n’avait pas eu conscience de saisir cette émotion, et se demandait si Naël l’accepterait, en la regardant une fois colorée. Il avait ramené la toile vers lui, clignant quelque fois des yeux, alors que son corps basculait tout doucement quelques secondes pour suivre la musique qui envahissait la pièce.

- C’qui est important pour moi, c’est d’être avec toi. Avait-il dit en posant la toile de côté le temps de saisir sa palette et de commencer à trifouiller ses pinceaux pour choisir ceux qu’il voulait. Merci. Avait-il ajouté dans un petit souffle. De m’dire c’que tu penses, j’suis pas sûr que quelqu’un d’autre le ferait. Il avait relevé les yeux. J’suis content qu’tu sois un peu d’accord avec moi sur certains trucs et… Il avait eu un petit air doux. J’suis… pas responsable. Ses doigts s’étaient resserrés sur le pinceau qu’il avait à la main. Mais j’suis passif ouais. Il avait fait une moue un peu déroutante avant de planter son regard dans les yeux de Naël. Tu m’apprendras.

Ca, il lui faisait confiance sur le sujet. Ne plus le laisser s’enfoncer dans tout ce qui pouvait éclater dans son esprit, depuis que Naël était entré dans sa vie, il avait déjà beaucoup évolué, même si pour le moment cela n’était qu’en présence du chirurgien. Il s’attachait à ne plus autant s’excuser, et s’attacherait ensuite à ne plus se blâmer pour la moindre des choses qu’il pourrait faire. Peintures sorties, il avait pris celles dont il pensait avoir besoin, les jugeant d’un regard presque accusateur. Il s’était pourtant finalement levé en posant tout de côté pour aller chercher un verre d’eau, non sans montrer celui qu’il prenait à Naël pour confirmation. Revenu s’installer, il avait fait en sorte d’être dans la meilleure position possible pour ne pas se faire mal non plus. Et il ne disait rien Lewis, pour ne pas être pénible, alors même qu’il aurait eu envie de dire au chirurgien que ses mouvements avaient changé tous ses placements d’ombres, cependant, il ferait avec. Il n’avait pas envie de lui imposer de rester complètement immobile des heures durant… Il avait donc pris les peintures et avait commencé ses mélanges, levant régulièrement les yeux pour atteindre au plus près les couleurs qui s’exposaient à lui, légèrement stressé car ce n’était pas le point avec lequel il était le plus à l’aise. Lewis n’avait jamais réellement pris de cours de peinture, ainsi, la gestion des couleurs n’était pas son point le plus fort, et il mettait bien plus longtemps que ce qu’il devrait à atteindre ce qu’il voulait. Il jugeait aussi parfois mal les quantités, se retrouvait comme un idiot à manquer d’une couleur qu’il était incapable de reproduire, ou alors le contraire, il en avait beaucoup trop. Palette décorée de couleurs chaudes, il avait plongé le premier pinceau dans l’eau, posant tout doucement la base de la couleur, bien plus claire que la couleur de peau de Naël, mais qui serait ajustée avec les coups de pinceaux plus tard, laissée apparente uniquement pour les toutes petites zones très éclairées.

- En fait, s’tu veux tout savoir, maintenant qu’on y est hein… Avait-il commencé avec un petit sourire. Quand j’ai commencé à m’barrer d’chez moi parce que j’supportais plus l’ambiance, j’ai vraiment pas fait les meilleures rencontres du monde. Enfin. Moi j’étais trop bien avec eux, mais d’un point d’vue extérieur, j’pense que les gens sont pas du même avis. Il avait ri doucement. Après bah… La vie, certains sont partis vraiment trop en vrille, j’me suis moi éloigné parce que j’avais pas envie d’voir quelqu’un s’tuer comme Jerem l’a fait… Il avait pincé les lèvres. Les autres, j’pense qu’ils ont commencé à prendre peur, j’ai toujours été un peu extrême, et les plus “sages” m’ont rapidement tourné l’dos après deux trois passages chez les flics. Il avait ri. C’pas bien grave, c’est qu’c’étaient pas vraiment des potes. Mais en vrai, sur l’coup j’l’ai pas bien vécu. Maintenant j’m’en tape, mais j’avoue qu’reste un peu distant avec l’amitié en général. S’faire planter des couteaux dans l’dos, ça va deux secondes. Il avait relevé les yeux un instant. T’sais qu’on a tous des tons d’bleu sur la peau ? Avait-il dit soudainement, faisant une pause avant de se reprendre. Enfin, j’te donnerai un cours d’peinture s’tu veux un jour. Il avait ri. Mais bref voilà, j’ai du mal à faire confiance, et puis j’sais qu’c’est principalement mon attitude l’souci, alors ouais, j’m’accuse facilement. Mais j’sais pas, avec toi… Il avait fait une pause le pinceau en suspens au dessus de la toile. J’ai l’impression qu’on a trop d’choses genre… C’est con hein, mais j’ai l’impression qu’tu m’comprend mieux qu’les gens qui m’connaissent d’puis hyper longtemps. Puis putain, ça fait du bien quelqu’un qui tourne pas autour du pot, qui a pas des sujets à éviter sauf… Il s’était lui-même coupé, pinçant les lèvres. Nan, rien. Il avait rebaissé les yeux sur la toile, recommençant à peindre. J’ai ni envie d’te fâcher, ni envie d’te blesser alors qu’tu m’fais qu’du bien, en fait. Il avait eu un petit sourire. J’suis une petite merde egoïste trop curieuse. Il avait secoué la tête. C’pas parce que j’te déballe ma vie qu’t’es obligé d’faire pareil quoi. Il avait soufflé sur une des mèches de ses cheveux qui venait se balancer devant ses yeux. J’crois qu’suis pas trop mal là ! Il avait reculé la toile pour regarder. Ouaip, pas trop mal ! Après c’est d’l’aquarelle, d’la flotte et ça s’rattrape bien. C’con qu’j’ai pas pu prendre plus grand, t’aurais mérité. Il avait ri avant de s’appliquer de nouveau. J’parle trop encore, hein ? En plus j’dessine du coup ça sort tout seul, j’réfléchis pas vraiment.

Il avait eu un léger rire, non sans rester concentré. En réalité, il avait envie de poser des tonnes de questions à Naël. Il s’était ouvert, lui avait dégueulé son coeur en pleine face, cependant, comme il venait de le dire, ce n’était pas parce qu’il avait décidé de le faire qu’il pouvait exiger du chirurgien qu’il fasse la même chose. Ce dernier ne l’avait forcé à rien, en fin ce compte, ce serait complètement déplacé. Son regard avait un instant glissé vers ce dernier un peu plus longtemps que nécessaire.

- T’peux te remettre une seconde comme t’étais tout à l’heure, j’suis pas sûr pour un truc là. Il avait attendu et finalement hoché la tête. Ah non c’bon. P’tain des fois j’m’impressionne, il est fort c’garçon quand il veut. Il avait ri, essayant de mettre un peu plus de légèreté dans la soirée. Voilà que j’me lance des fleurs maintenant, c’ta faute ça, j’espère qu’t’es content !  

© Laueee
Naël Saleh
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Naël Saleh
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Stigmates : - Une grande cicatrice part du haut de son cou jusqu'au creux de son ventre, vestige d'un passé ayant sculpté ce qu'il est désormais.
- Une deuxième petite cicatrice siège sur sa hanche. Forme décousue, une seule personne sait qu'elle représente une demi-lune.

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Disinter my heart
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Disinter My Heart - Trails


L’affirmation fait sourire Naël. Pas de pardon, alors. Toi aussi, tu peux être rancunier. Mais Lewis a encore beaucoup d’amour pour sa famille, et ça, le chirurgien le voit aussi. Pas seulement pour Archer, celui qui se tient si haut dans le cœur du peintre. En première place ? Avant toi ? Pour l’instant. Lewis n’ose pas se séparer totalement de ses frères et sœurs, de ses parents, malgré des mots durs, malgré la violence qui transparaît. Lewis ne fait rien et subit. Mais surtout, il subit pour des choses qu’il ne peut pas contrôler. Au moins, il semble en avoir conscience. Et Naël n’oublie pas ce qu’il lui a promis. « Alors agis. » La conclusion semble très simple pour le plus âgé. Aucune prise de tête. Se rendre compte de ses erreurs et les réparer, n’est-ce pas là le premier pas vers ce que le monde dit « être quelqu’un de bien » ? Et toi, tu ne fais que ça. T’es donc le meilleur de tous. « Tu m’as dit que tu m’aiderais. Tu m’as dit que tu te battrais pour moi. Tu m’as dit que t’avais pas de limites. Est-ce que c’était des paroles en l’air ? » Le regard est perçant. Il n’y a qu’une seule bonne réponse. « Tu sais que t’en es capable, alors fais-le. » Et puis Naël laisse échapper un léger rire, qui détonne. « Ou peut-être que c’était juste pour moi ? » Parce que tu mérites, évidemment. Finalement, il y a sans doute plusieurs bonnes réponses. Mais si le chirurgien veut pouvoir pousser le danseur dans tous les recoins de l’Eclipse, il n’y en a qu’une qui doit importer.

Même quand l’excuse du frère revient sur la table. Amour trop grand, amour que Naël ne peut plus comprendre. Il lève les yeux au ciel. « Je savais que t’étais masochiste, mais j’pensais pas que c’était de famille. » Et puis il reprend sa pose, observant Lewis un instant avant de reprendre. « Vous vous occupez trop de ce que les autres pensent. » Les autres, pour désigner une famille qui n’en est pas une à ses yeux. Est-ce qu’il est encore possible de parler de famille quand des gens vous font autant de mal ? Il lui semblait pourtant que non, à Naël. Et dans les souvenirs qu’il se refuse de déterrer, la famille était synonyme de soutien indéfectible. La biologique comme celle qu’il s’était fait à l’université. Impossible donc, de parler de famille pour des personnes qui vous enfoncent dans une tombe qu’ils ont creusé pour vous.

Musique lancée, l’atmosphère semble déjà s’alléger. Encore plus aux paroles de Lewis, suite auxquelles Naël ne retient pas un sourire large et fier. Oui, t’es peut-être un peu trop heureux. « J’suis pas sûr que quelqu’un d’autre le ferait.Je suis unique, après tout. » Mots rieurs, blagues qui n’en est pas une. Il hoche la tête à l’affirmation qui suit, fait un geste de la main vers le peintre, signifiant un grand « exactement » non prononcé. Et le sourire en coin se réinstalle sur les lèvres du chirurgien aux dernières paroles. « Avec plaisir. » T’espères bien ne pas lui apprendre que ça. Tu deviendras indispensable. (Tu l’es déjà.) Naël laisse ensuite Lewis aller chercher le verre et en profite pour finir son café, presque froid après tout ça. Il ne répond que d’un okay silencieux, appuyé par un mouvement des doigts, lorsque Lewis lui demande de confirmer le verre à prendre. Finalement, vous avez les mêmes goûts. Et il se repositionne alors que le peintre en fait de même. « En fait, s’tu veux tout savoir, maintenant qu’on y est hein… - Toujours. » Alors Lewis continue l’histoire de sa vie. Naël y apprend qu’il a connu la prison. Est peut-être plus solitaire qu’il n’y paraît. Alors qu’il semble si ouvert avec toi. Et Lewis lui confirme qu’il a les pensées sans doute aussi volages que les siennes. « T’sais qu’on a tous des tons d’bleu sur la peau ?Non, je n’savais pas. » Ton curieux, intéressé. Tout ce que tu sais, c’est que le sang de tous les altérés est d’un rouge fascinant. Naël lève un sourcil à la mention du cours de peinture, cela dit. « J’suis plutôt mathématiques et chimie, tu sais. Pas sûr que le résultat soit très probant. » Il rit légèrement, se sait doué de ses mains, n’est pas certain d’avoir la patience pour apprendre à peindre. Et puis Naël laisse Lewis le couler sous les compliments. Faire grandir ton ego qui touche déjà les sommets de l’humanité.

Jusqu’à ce petit mot qui vient tout gâcher. Le regard s’assombrit légèrement. Mais Lewis semble avoir appris de ses erreurs. Et même si les mots durs envers lui-même agacent encore le chirurgien, il est tout de même d’accord sur une chose : oui, trop curieux. Alors il regarde le peintre se raccrocher à des bouées invisibles, l’imagine se mordre la langue pour ne pas poser les questions que Naël sait qu’il a en tête. « J’parle trop encore, hein ? En plus j’dessine du coup ça sort tout seul, j’réfléchis pas vraiment.T’es le seul à le dire, encore une fois. » Les syllabes et les consonnes qui s’alignent, tu ne t’en lasseras jamais. Encore moins quand elle flatte ton ego et le sien, apparemment. Mais Naël sourit doucement à la tentative de changer de sujet. Pas si dupe. « Si c’est grâce à moi, j’en suis ravi. » Et il lui offre même un clin d’œil. « On n’en a pas parlé, mais tu veux quoi comme cadeau ? Pour te remercier du tableau. » Naël fait un léger hochement de tête vers la toile qu’il ne peut pas encore voir. Peut-être que tu la détesteras. « Et ne me dis pas que ma seule présence te suffit. Elle est un cadeau pour le monde entier, ça ne peut pas être juste le tien. » Le rire, léger, s’envole dans la pièce. Mais le regard est sérieux, et les mots qui suivent aussi. « Je peux peut-être t’accorder au moins une question. Mais il faudra que tu la choisisses bien, et que t’en assumes les conséquences, quelles qu’elles soient. » Un peu de toi pour tout de lui ? Le deal te semble convenable. Sourire aux lèvres, même pour avertir d’un certain danger. Que Lewis connaît déjà. « Je me vexe si facilement. » Référence à la remarque qu’il lui avait faite, alors qu’il était allongé sur la table de son salon. La vérité, c’est que t’as tes limites. Comme tout le monde. Alors oui, tu pourrais être offensé.

ft. @Lewis Williams

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┗ pluton ┛
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 Lewis avait levé un sourcil, continuant de griffonner tout de même. Agir. Cela paraissait si simple pour Naël. Lui, vivait ainsi depuis si longtemps que c’en était presque devenu une habitude. Il n’avait pas pour ambition de faire changer les choses car il estimait que cela demandait trop d’énergie, et trop de patience qu’il n’avait pas du tout pour sa famille. Lui qui habituellement pouvait prendre sur lui pendant des mois quand cela concernait, perdait tout cela dès qu’il s’agissait d’eux. Il avait déjà bien trop donné en soit, encaissé pendant trop longtemps, il n’avait plus envie de le faire. Le crayon avait arrêté de bouger quand Naël avait repris la parole, et il avait levé la tête vers lui avec les sourcils froncés. Il ne voyait aucunement en quoi réagir à sa famille pourrait aider le chirurgien, se battre pour lui, ne pas avoir de limites, cela le concernait lui, et rien d’autre. Lewis n’avait aucunement pensé à appliquer cela à ses expériences personnelles. Il voulait se surpasser quand cela signifiait faire bouger le monde dans un sens général, pas le sien. Il savait néanmoins que sans la présence de Naël, il en serait incapable, il avait besoin d’un moteur, de quelqu’un pour au moins le guider sur la bonne voie, au moins au début en réalité. Il avait alors hoché la tête lorsque le chirurgien avait demandé si c’était uniquement pour lui qu’il avait dit ce genre de choses, content au final qu’il comprenne ce qu’il avait voulu dire.

- C’pas la même chose. Avait-il marmonné. J’serais capable de tout pour toi, mais j’vois pas c’que ma famille vient foutre là dedans. J’veux dire, j’vois pas en quoi ça peut t’apporter quoi qu’ce soit. Il avait néanmoins eu un petit sourire. Donc ouais, c’était que pour toi. Mais j’imagine quand même qu’t’as pas tort. Après j’peux pas m’mettre à cogner sur eux, et quand j’essaie d’leur parler, y m’écoutent pas vraiment, donc j’sais pas trop c’que j’peux faire de plus. Il avait haussé les épaules. J’pourrais couper les ponts comme t’as dit, mais même si j’explique en long en large et en travers qu’c’est leur faute, va leur falloir un coupable, parce que visiblement s’remettre en question c’pas dans leurs attributions…

Non, avec la force avec laquelle ils s’étaient acharnés sur Archer quand Jeremy était mort, il ne doutait aucunement du fait qu’ils puissent être capables de dire que c’était de sa faute encore une fois, si le petit dernier de la famille s’en allait. Notamment parce qu’il savait qu’il avait comme un statut privilégié dans la famille. Le dernier, le préféré pour beaucoup, parce qu’il était doux et qu’il avait cette fausse patience qui n’explosait pas devant eux, il avait leur préférence, et c’était un fait, cependant, cela ne les empêchait pas de ne pas l’écouter. Ou du moins, ils aimaient son caractère, ses peintures, ses rêves éveillés constants, ses envies de faire bouger le monde, de passer des heures en songes éveillés à leur expliquer comme le monde pourrait être beau. Ils aimaient cela, pas ses avis quand cela se retournait contre eux, pas quand ils étaient la cible de ce qu’il fallait changer, et soit ils n’écoutaient absolument pas, soit ils balayaient les idées qu’il pouvait exprimer. Il avait pourtant essayé, des centaines de fois, de dire qu’il fallait lâcher Archer un peu, qu’il n’y était pour rien, mais cela ne changeait rien. Peut-être était-il simplement trop émotionnel quand cela concernait son frère. Peut-être qu’il se rendait ridicule lorsqu’il essayait de dire cela, à s’emporter alors qu’habituellement il restait calme, peut-être qu’ils prenaient cela pour un caprice quelconque. Il avait fait une moue dubitative en continuant de dessiner. Peut-être qu’il devrait tout simplement leur donner la froideur dont il était capable sans faire de détours ou de ronds de jambes. Après tout, avec un peu de chance cela fonctionnerait-il. Les asseoir tous en rond et leur expliquer qu’ils étaient mauvais, dans cette histoire. Leur exposer le mal qu’ils faisaient, autant à Archer qu’à lui. Cependant, aller expliquer cela à quelqu’un d’autre que Hazel lui semblait presque impossible. Peut-être que Stephen écouterait. Peut-être seulement. Les jumelles, il n’avait même pas envie de se lancer là dedans. Leur père serait probablement comme lui, d’accord mais dans la passivité, et leur mère… Il n’avait même pas envie d’essayer. En soit, il était peut-être celle à qui il en voulait le plus. A toujours vouloir se rapprocher de lui sans remarquer quel était le réel problème. En soit, il ne savait même pas ce qu’il attendait d’eux s’ils l’écoutaient. Des excuses ? Certainement pas, que ce soit pour lui ou pour Archer, c’était bien trop tard. Même s’ils s’en voulaient réellement, le mal était fait, et il n’y avait pas de retour arrière. Peut-être qu’il était bien plus rancunier que ce qu’il ne le disait, et peut-être même que toutes leurs excuses ne feraient pas en sorte qu’il se pardonne lui-même non plus.

Un léger sourire en coin était venu sur ses lèvres à la suite des propos de Naël. Non, il ne pensait pas que ce côté de sa personnalité était de famille, mais il n’en savait rien au final. Ils pourraient tous tout aussi bien l’être, il ne leur parlait pas assez pour le savoir, la suite lui avait pourtant fait perdre son sourire et il avait de nouveau froncé les sourcils. De sa famille, il était probablement celui qui se préoccupait le moins de ce que les autres pouvaient penser. Il avait alors secoué la tête.

- Au final, j’m’en fous de ce qu’ils pensent. Moi c’que j’garde à la tête, c’est Archie. Il avait soupiré. En vrai, eux si y sont blessés, j’m’en fous, ça serait l’karma, lui c’est bon, il en a assez pris plein la gueule. Il avait repris un minuscule sourire. C’qu’ils pensent c’pas c’qui me retient, c’qui me fait rester, c’est qu’j’pense pas qu’Archie ait envie que j’tourne le dos à tout l’monde pour lui. T’sais, des fois j’me dis que peut-être que j’suis encore plus rancunier qu’lui, mais j’ose pas trop lui en parler. Il avait baissé les yeux. La dernière chose que j’veux c’est l’blesser. Et puis d’toute manière, Archie quand ça l’touche, il parle pas alors bon. Il avait eu un léger rire. C’pas facile tout ça. J’m’occupe pas vraiment d’ce qu’ils pensent, j’essaie juste d’faire au mieux pour lui. Il avait relevé les yeux. Et toi, mais là, c’est pas tout à fait quelque chose qui t’atteint...

Il avait eu un petit sourire amusé. En soit, il était heureux que Naël lui donne son avis, cependant il n’était pas tout à fait certain de comprendre pourquoi il s’y accrochait avec tant de passion. Il aurait pensé qu’il se limiterait à lui dire d’agir, pas d’essayer de lui faire réellement entendre raison, et il ne comprenait pas. Il n’arrivait pas à saisir ce qui pouvait motiver autant le chirurgien. Peut-être simplement le fait de prouver qu’il avait raison ? Lewis avait repoussé les questionnements, il les reprendrait plus tard, quand il ne risquerait plus de simplement zone out au lieu de suivre la conversation. Il avait ainsi continué de parler, ponctuant ce qu’il disait de légers rires en réponse à ce que le chirurgien disait. Bien sûr, qu’il était unique, et encore heureux qu’il le sache. Lewis n’était pas certain d’avoir déjà été aussi à l’aise avec quelqu’un aussi vite, même avec Dani qu’il considérait maintenant comme sa meilleure (et seule) amie, il avait fallu bien plus de temps. Et en soit, il n’avait même jamais parlé de tout cela avec elle. Elle était trop proche d’Archer, il ne pouvait pas. Il ne prendrait ni le risque qu’elle pose des questions, ni le risque que son frère lui reproche d’en avoir parlé. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’ils avaient perdu un frère, pas tout le contexte autour. Il s’était pourtant éclairé d’un grand sourire lorsque Naël avait confirmé qu’il lui apprendrait. A être plus ferme, à mieux se comporter lorsqu’il voulait quelque chose. Tout semblait si simple pour lui, et Lewis lui enviait clairement son assurance et sa capacité à rendre n’importe quelle situation limpide. Si le chirurgien le guidait, peut-être qu’au final, il arriverait à se faire à l’idée de soit couper les ponts, soit enfin arrêter de se considérer comme coupable dans tout cela, bien qu’il le soit à son sens. Laisser les choses faire était de la complicité, et il fallait seulement qu’il s’entre dans le crâne qu’il n’y avait rien qu’il aurait pu faire. Cela viendrait avec le temps, le problème étant que jusque là, il ne s’était jamais réellement ouvert sur le sujet. Il n’avait fait que ressasser et se persuader un peu plus chaque jour qu’il avait sa part de responsabilité là dedans. Tout un mode de pensée qu’il fallait déconstruire.

Verre ramené avec la confirmation de Naël, il s’était calmement attaqué à la peinture, parlant encore un peu. Parce qu’il fallait que ça sorte, et qu’encore une fois, avoir une oreille attentive qui donnait un réel avis n’avait pas de valeur. Il avait hoché la tête fièrement au petit mot de ce dernier indiquant qu’il ne savait pas, presque trop fier de lui avait appris quelque chose avant d’arrêter de peindre pour le regarder d’un air un peu surpris.

- T’es chirurgien Naël. Pour l’dessin d’personnes par exemple, l’anatomie c’la base. T’es probablement même meilleur qu’moi. Il avait ri doucement. J’galère à placer les muscles, la longueur des membres, les proportions et tout l’merdier d’tête. Toi, j’parie qu’tu connais tout ça par coeur. S’tu voulais faire des dessins d’corps, t’serais probablement hyper bon. Il avait eu un petit sourire. Mais faut qu’t’aies envie, j’vais pas t’forcer.

Comme si de toute manière, il avait la moindre chance de pouvoir contraindre Naël à quoi que ce soit. Il avait continué sur sa lancée pourtant, et il avait levé un sourcil à la déclaration du chirurgien. Oui, il le disait, c’était complètement un fait, il parlait sans réfléchir avant à ses propos, sans quoi il n’aurait jamais dit ce qu’il avait dit. Parce que le regard sombre de Naël ne lui avait pas échappé au final, de ce petit regard anxieux qu’il avait coulé vers lui. Le changement de sujet avait donc bien évidemment été tenté, mais bien sûr que le chirurgien n’allait pas le laisser s’en sortir si facilement, quand bien même faisait-il l’effort de flatter son propre ego pour le rendre fier. Evidemment, que c’était grâce à lui, et il le savait bien. Lewis avait plongé son regard de nouveau vers le dessin au clin d’oeil, timidité presque déplacée vu comme il était habillé. Il était beau à tenter de séduire, et ne plus savoir comment réagir à certains simples gestes. Il avait encore l’impression d’être ridicule, cependant il commençait presque à avoir l’habitude. Naël était mille fois plus doué que lui à ce jeu là, tout simplement, et cela ne lui posait aucun problème de s’avouer vaincu. Pas quand la défaite faisait danser tout un tas de petits picotements dans son ventre, et encore moins quand cela signifiait que le plus vieux agissait comme ça pour lui. La mention du cadeau l’avait pourtant fait cligner des yeux quelques fois, et il avait baissé la toile un instant, sans qu’elle ne soit visible pour le chirurgien, mais plus en signe de surprise.

- J’attendais rien en fait ? Avait-il dit. Puis en vrai, j’crois qu’c’était en échange d’passer la nuit là l’plan, donc techniquement t’as déjà fait ta part du marché. Il avait eu un petit sourire amusé. Mais bien sûr qu’ta présence c’est un cadeau pour tout l’monde.

Léger rire qui s’était étouffé lorsque la suite des mots était venue s’écraser dans son crâne. Une question. Il avait droit à une question, en prenant conscience que les conséquences pourraient être terribles. Alors sa question, il fallait qu’il la choisisse minutieusement. Il ne fallait pas partir sur simplement lui demander comment est-ce qu’il avait été blessé, ni risquer d’encore lui demander quelle était la pire expérience qu’il ait vécue. Pensées qui se bousculaient soudainement plus que jamais, dans un brouhaha infernal, alors qu’il peignait presque par automatisme, sans réellement faire attention à ce qu’il faisait, habitude qu’il avait de poser les bases de ses dessins, et il avait déglutit avec un peu de force, paupières qui ne clignaient même pas. En soit, à aucun moment Naël n’avait dit que la proposition était limitée dans le temps, cependant il craignait que l’instant propice passe, et il avait fait fonctionner ses méninges plus que de mesure. En soit, des questions il en avait des tonnes, certaines auxquelles il avait plus envie d’avoir de réponses que d’autres… Il avait un instant pianoté des doigts à l’arrière de la toile. Il ne pensait pas que Naël se vexe facilement, seulement qu’il avait un passé bien trop dur pour en parler aussi facilement que ce que lui l’avait fait. En soit, il ne lui en voulait même pas. Il ne pensait pas qu’il y ait un manque de confiance envers sa personne, quelque chose qui fasse qu’il était réticent à lui expliquer ce qu’il s’était passé. Tout dans la réaction de Naël avait hurlé à quel point cela touchait une corde sensible, et comme pour Archer, il n’avait aucunement l’intention de le blesser. Bien qu’il était presque persuadé que le chirurgien n’admettrait jamais que cela tapait bien trop près des sentiments pour qu’il puisse en parler, pas en ces termes du moins.

- Mais en fait, j’ai pas envie d’te poser d’question. Avait-il finalement dit doucement. Pas comme ça en fait, pas en retour d’un truc que j’fais pour toi. J’veux qu’ce soit naturel, ou qu’t’en parles de toi-même tu vois ? J’sais pas si j’fais sens. Il avait ri doucement. T’vois, comme j’t’ai parlé là, c’parce que j’avais envie d’le faire, pas parce que tu m’as demandé, pour toi, j’veux que ce soit pareil. Il avait eu un petit sourire tout doux Mais si t’veux vraiment qu’j’en pose une... Il avait réfléchi un instant. Pourquoi j’suis là ? J’veux dire… Pourquoi t’as l’air de t’intéresser à moi ? J’me trouve pas si fascinant, et j’sais que t’as déjà dit que tu m’trouvais pas chiant tout ça mais… J’veux dire, t’as tellement d’présence et tout, t’pourrais t’rapprocher d’n’importe qui, et non, c’moi là ici. Alors ouais, t’vas encore m’engueuler parce que j’me déprécie, mais j’comprends pas c’que tu m’trouves en fait… Il avait eu un léger rire sans joie. J’suis hyper heureux moi, parce que j’pense à toi tout l’temps, et que dès qu’t’es là, bah ma journée elle est mieux mais hm… J’ai un peu peur qu’à force, toi tu t’lasses. Il avait baissé les yeux. J’crois qu’j’ai un peu des tendances abandonniques. Il avait secoué la tête l’air désespéré de lui-même. Et j’me dis aussi qu’si tu t’lasses ce sera parce que j’fais que répéter des trucs comme ça, mais j’arrive pas à m’en empêcher. En fait, c’est la première fois que j’me sens comme ça avec quelqu’un, et je hm… J’ai pas envie qu’ça s’arrête parce que j’ai été con…? Donc ouais… Si t’arrives à m’donner des faits auxquels m’raccrocher j’sais pas… Il avait eu une pause. J’ai trop besoin d’être rassuré, j’le sais hein… Mais ouais… Pourquoi j’t’intéresse ?
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Naël Saleh
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- Une deuxième petite cicatrice siège sur sa hanche. Forme décousue, une seule personne sait qu'elle représente une demi-lune.

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D’un geste, Lewis confirme que c’était juste pour toi. Un hochement de tête qui fait agrandir le sourire du chirurgien. Qu’il doit réajuster pour le croquis, tandis qu’il écoute les explications. Naël se garde bien de donner son avis sur le fait que le plus jeune ne puisse pas ou ne veule pas cogner sur sa famille. Il sait que ce serait aller trop loin, trop tôt, de dire que si. Que rien ne lui empêche de le faire si ce n’est une âme qu’il semble vouloir garder plus blanche qu’elle n’a besoin de l’être. Pour lui, ou pour Archer. La finalité est la même. Ça n’a donc aucune importance. Il se contente d’hausser les épaules lui aussi. Ce n’est pas un dilemme auquel il peut miraculeusement apporter une solution. Enfin si. Mais t’as dit : pas aujourd’hui.

Lewis tient trop à son frère, et c’est son avis à lui qui semble le plus compter. Avant même les envies de l’artiste. Il veut faire au mieux pour Archer, mais Naël n’est pas certain qu’Archer sache réellement ce qui est le mieux pour lui non plus. Alors tout le monde s’enlise dans une situation qui ne plait à personne et qui ne fait bouger quoi que ce soit. Un problème de communication ? Lewis et Archer trop lâches, trop peureux ? T’espères pas. Trop attachés à des sentiments qui n’existent pas ou déjà plus. T’as raison, t’en es certain. Mais le chirurgien réagit principalement à la dernière affirmation. Air presque choqué sur le visage, Naël se retient de rire (trop fort). « Je crois pas que tu puisses savoir ce qui m’atteint ou non, Lew. T’es devin ? » Surnom utilisé par pure envie de déstabiliser l’autre. Parce qu’il a tort. Oui, ça t’atteint. Peut-être pas de la façon dont il le voudrait. Ça n’atteint pas ton cœur, organe qui n’est que ça. Ça atteint ton ocytocine, et c’est déjà pas mal, non ?

Surtout quand le plus jeune le rassure. Et peut-être que t’attendais que ça. Il lui dit qu’il serait particulièrement doué au dessin. Et les croquis, il en a fait des centaines en médecine, il est vrai. Pourtant Naël sait qu’un croquis ne fait pas un tableau. Il préfère être les émotions de la peinture plutôt que tenir le pinceau. Son art est ses corps, ceux qui glissent sous ses mains et qu’il décortique avec passion. Oui, toi aussi t’es un artiste. « J’suis pas peu doué dans tout ce que j’entreprends, après tout. » Un euphémisme, à ton sens. Mais non, le chirurgien n’y intéressera sans doute pas. Il préfère entendre ses œuvres crier d’agonie.

Et il déguste la surprise sur le visage de Lewis à la mention d’un cadeau. Ballait la mention d’échange d’un geste de la main. Tu bouges de plus en plus. Des mouvements qui trahissent ton impatience. « L’échange, c’est le maquillage. Le tableau, c’est en plus. Ou alors… T’es en train de me dire que je me suis trompé ? » Accent mis sur le dernier mot, comme si c’était seulement possible, envisageable, que Naël ait fait une erreur. Il ne rajoute rien à la confirmation de Lewis sur le fait qu’il est un cadeau, affiche simplement un air satisfait, volontairement comique. Evidemment que tu l’es.

Tout ce qu’il comprend des explications de Lewis sur le fait qu’il ne veule pas lui poser de questions sur sa vie est qu’il veut que Naël s’ouvre à lui de son plein gré. L’idée te fait presque rire. Tu n’auras donc jamais rien à dire. Tant mieux. Par sur ton passé en tout cas. Sur le présent, peut-être. Si le plan se déroule comme prévu. Si Lewis montre être assez fort pour tous les recoins que possèdent l’Eclipse. Ce sera déjà une belle découverte pour lui. Il pourra sans doute même prendre ça comme un signe de confiance. C’en est un. « Tant pis pour toi, alors. » Il hausse à nouveau les épaules, tandis que le peintre annonce sa question. Ça aurait été dommage (et décevant) de passer à côté de l’opportunité.

Le discours fait sourire Naël. Pas beaucoup plus qu’il ne sourit depuis déjà de longues minutes (heures ?) en posant pour son tableau. Mais tout de même. Lewis a peur que Naël se lasse et rien que ces mots lui prouvent à nouveau à quel point il est attaché. Jamais trop. Jamais assez. « De toutes les questions possibles, tu choisis sans doute la seule qui n’a pas de réponse. C’est un talent. » Il rit légèrement. Le fait est : Naël n’a pas d’explication. Ce qui pourrait être un signe d’alerte. Le coeur a ses raisons que la raison ignore ? Sauf que Naël n’a jamais eu besoin de raisons pour s’intéresser aux gens. Parfois pour très peu. Souvent parce que ça lui apporte quelque chose à lui. En l’occurrence, l’admiration que Lewis porte pour lui fait briller son ego. Mais il ne peut pas le dire comme ça. Tu risquerais de le vexer. « Je ne sais pas, Lewis. Et honnêtement, je pense pas qu’il y ait besoin de raison. » Il ne fait pas la remarque qu’effectivement, un jour il pourrait se lasser. Ça lui semble possible. C’est déjà arrivé. Et pourtant incompréhensible. Parce que le peintre semble près à sauter dans le gouffre qu’il lui met sous les pieds. « Je profite du moment. » De toi. « Tu devrais essayer. » Conseil qui tombe en douceur. Mais Naël se demande à quel point cela doit être fatiguant de se poser toutes ses questions à longueur de journée. Pas de ça chez toi, heureusement.

Il réfléchit tout de même quelques secondes de plus. Pour lui donner au moins un petit fait auquel se raccrocher. Pour le torturer un peu plus longtemps ? « Après tout ce que je t’ai fait, malgré tout ce que je dis, t’es toujours là. T’aurais pu repartir en courant, bon en claudiquant, la dernière fois quand j’ai enfoncé la lame dans ta blessure. Quand je t’ai menacé. T’aurais même pu me dénoncer aux flics ou au moins à Thorpe. » Ah. Ça aurait été si drôle. « Mais t’as rien fait. Au contraire, tu sembles aimer ça. » Plus que de raison ? « Si t’apprécies ma compagnie, pourquoi je n’apprécierais pas la tienne ? » Encore un haussement d’épaule, tu commences à ne plus tenir en place. Et les paroles sont sincères, pourtant. Faire plaisir pour te faire plaisir. « Il y a peu de chances que je me lasse de ça. » Naël hoche la tête. « La réponse te satisfait ? » Et le demi-sourire se réinstalle. Avant qu’il ne baisse les yeux vers la toile. « C’est bientôt fini ? »

ft. @Lewis Williams

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Le haussement d’épaules avait laissé un goût âpre sur sa langue, comme si Naël était déçu, comme si le silence en lui-même voulait dire bien plus que tous les mots qu’il aurait pu prononcer. Depuis quand, est-ce que le chirurgien n’utilisait pas les mots pour lui expliquer qu’il n’était pas d’accord ? Qu’il y avait quelque chose à changer dans son dialogue, et qu’il n’était pas satisfait. Sans en dire quoi que ce soit, Lewis s’était focalisé sur son œuvre, un peu plus perturbé qu’il n’aurait voulu l’avouer. L'apostrophe pourtant, lui avait fait relever la tête et il avait cligné quelques fois des yeux en regardant Naël. Non, il était certain qu’il ne pouvait pas savoir ce qui l’atteignait ou non, mais il n’aurait jamais pensé que ses petits états d’esprit puissent avoir un sens pour le chirurgien. Surtout pas quand cela concernait la relation qu’il pouvait avoir avec son frère ou sa famille de manière plus générale. Si le sujet avait été plus vague, jamais il ne se serait permis de dire qu’il savait ce qui l’atteignait ou non, et c’était avec des yeux ronds et un peu honteux qu’il avait regardé l’homme en face de lui, frisson descendant le long de son échine au surnom qui avait semblé rouler sur la langue de ce dernier.

- Non… Avait-il dit tout doucement, inclinant un peu la tête. J’pensais juste pas que ça pouvait vraiment te toucher, l’sujet d’ma famille. Ca aurait été autre chose j’aurais rien dit, nan, j’suis pas devin comme tu l’dis. Il avait de nouveau baissé les yeux sur la toile. Désolé si j’me suis trompé.

Une petite grimace avait suivi la déclaration, parce qu’il venait de s’excuser malgré lui, et qu’il savait que cela allait lui valoir au moins un regard noir, au pire une énième réflexion. Naël n’aimait pas se répéter, il l’avait bien compris, cependant cela était encore un peu plus fort que lui, et il lui faudrait bien plus de temps pour complètement mettre de côté cette tendance qu’il avait à demander pardon pour tout et n’importe quoi. ses doigts s’étaient un peu serrés sur le crayon, et il avait pincé les lèvres en se raclant la gorge, montrant qu’il savait très bien ce qui l’attendait après avoir osé s’excuser.

Le sujet du dessin en lui-même était venu sur le tapis, et Lewis avait affirmé avec aplomb que Naël serait un bon dessinateur, ou au moins de très bon conseil s’il ne voulait pas passer le cap des crayons. Le danseur avait eu un léger rire au trait d’ego de l’homme, levant un sourcil alors qu’il le regardait en coin d’un air amusé. Bien évidemment, qu’il était doué dans tout ce qu’il entreprenait, il n’y avait aucun doute là-dessus, et ce n’était pas lui qui dirait le contraire. Jusqu’à dans sa manière de lui faire perdre la tête de manière complètement volontaire, il n’allait pas se voiler la face, le chirurgien jouait avec lui, et il adorait cela. Il l’adorait justement parce que cela était fait exprès, et accompli avec brio. S’il y avait bien une chose dont Lewis avait conscience, c’était la capacité de Naël à réussir tout ce qu’il entreprenait. Ou du moins… à y croire fermement. S’il devait parler manipulation, certaines de celles du chirurgien passaient forcément à la trappe, cependant, d’autres, étaient clairement remarquées mais exécutées tout de même. Parce qu’il aimait ce petit jeu auquel ils jouaient, et il aimait voir l’ego briller dans les yeux de Naël. Cette flamme indomptable qu’il lui enviait bien plus que ce qu’il n’aurait jamais pu exprimer, qui le rendait encore plus beau qu’il ne l’était déjà et qui donnait l’impression que le chirurgien ne pourrait jamais être arrêté par rien ni personne. Lewis avait néanmoins eu ce fameux petit air amusé, alors qu’il hochait la tête. Oui, c’était à la fois admirable et drôle, cet ego. Drôle, pas ridicule, drôlement justifié faudrait-il dire. Il avait dégagé le crayon du support un instant et avait observé Naël en silence, beaucoup trop d’informations venant cogner dans son petit crâne, toutes les unes au-dessus des autres, si emmêlées qu’elles n’avaient plus réellement de sens. Perdu d’abord par la beauté du chirurgien, il avait dérivé sur la sensation étrange qui lui tiraillait les entrailles en le regardant, qu’il aurait pu confondre avec du désir. Mais du désir, il en avait déjà ressenti, à de nombreuses reprises. Ca ? Ca, c’était quelque chose de différent. Quelque chose qu’il n’arrivait pas à nommer. Peut-être pas encore de l’amour à l’état pur, plus tout à fait une obsession non plus. Peut-être une fascination presque maladive, qui l’attirait comme un papillon vers la flamme d’une bougie. Le drame était inévitable, cependant il ne pouvait pas s’en empêcher, et il allait y perdre des plumes oui. A cela venait s’ajouter cette autre sensation, cette torsion que le cœur pouvait ressentir lorsqu’un danger était proche, plus de l’instinct qu’un réel sentiment réfléchi. Son regard s’était figé un instant, peut-être un peu trop immobile, jusqu’à ce qu’il ne cligne des yeux pour revenir à la réalité. Cela n’avait duré que quelques secondes, cependant cela aurait pu durer de longues minutes qu’il n’aurait pas vu la différence.

Il avait retenu une nouvelle excuse, et était retourné à ce qu’il faisait, jusqu’à ce que la mention du cadeau ne vienne à nouveau le sortir de ce qu’il était en train de faire. Lewis avait écouté les contres, avant d’incliner un peu la tête sur le côté, sourcils froncés. Il n’avait jamais dit que Naël s’était trompé, et l’interprétation de ses propos avait quelque chose d’acide, un goût qu’il connaissait trop bien, et que le braquait un peu, cependant, il avait rapidement détendu ses muscles et un sourire était revenu sur ses lèvres.

- Peut-être… Avait-il commencé, laissant volontairement un blanc. Que j’voulais juste qu’tu saisisses l’occasion de m’dire qu’tu voulais juste m’faire plaisir.

Un léger rire lui avait échappé, un peu fier de lui, et aussi, ce petit trait d’ego que Naël entretenait chez lui. L’élève apprenait du maître, et il avait compris comment laisser en suspens une phrase pour qu’elle ait l’air de ce qu’elle n’était pas jusqu’à l’achever. Peut-être qu’il allait le regretter, cependant, pour le moment il s’amusait, et il voulait aussi montrer au chirurgien que s’il continuait à s’excuser comme un idiot qu’il était, cela ne voulait pas dire qu’il ne prenait pas exemple sur d’autres choses. Certes, Lewis avait toujours eu cette capacité à avoir une froideur extrême lorsque quelque chose ne lui convenait pas, cependant, se montrer joueur ainsi avec le chirurgien ? Il n’osait habituellement pas. Et il n’était pas certain que ce dernier apprécie réellement le petit jeu de langage.

La suite pourtant, avait commencé par le faire redescendre sur terre de manière un peu trop violente. Tant pis pour lui… Il s’était un poil tassé dans son siège, talent que Naël avait de lui donner l’impression d’avoir des ailes pour les trancher directement la seconde qui suivait. Il avait cette crainte sourde qui le prenait aux tripes d’avoir fait exactement l’opposé de ce qu’il voulait avec sa question : agacer le chirurgien quand il voulait juste la confirmation que ce n’était pas le cas. Puis, le début de réponse, et Lewis avait légèrement froncé les sourcils. La question n’avait pas de réponse ? Il avait quelques fois cligné des paupières à nouveau, se demandant si c’était lui qui était complètement déconnecté de la réalité à se poser toutes ces questions et à vouloir en permanence être rassuré, ou si c’était le chirurgien qui au final, s’en détachait le plus. Bien sûr qu’il y avait des raisons, des tonnes de raisons en réalité. Lewis aurait pu en faire toute une liste en ce qui concernait Naël, en partant du constat simple que la vue était loin d’être désagréable, pour flatter une fois de plus l’ego déjà débordant de ce dernier, et finir par expliquer encore une fois qu’il se sentait libre, quand il parlait avec lui. Parce qu’il n’avait pas besoin de cacher toutes les pensées chaotiques qui lui passaient par la tête, qui horrifiant certains, pendant que Naël les acceptait et allait même jusqu’à les glorifier en un sens. Le sentiment d’appartenance, d’avoir une place quelque part, de ne pas passer pour complètement fou, ou du moins, que cette folie puisse avoir quelque chose de beau. Qu’une valeur puisse lui être donnée. Quand il était avec lui, c’était ce sentiment qui était mis en avant, c’était beau, en réalité. Rassurant, et cela faisait battre son cœur un peu plus fort que ce qu’il n’aurait dû. Il avait incliné la tête. Est-ce qu’il n’y avait réellement pas besoin de raison ? Un besoin, non, il ne l’aurait pas formulé ainsi. Cependant, une explication était toujours possible. S’il n’en trouvait pas, c’était qu’il n’en avait pas idée, mais pourquoi ? Pourquoi Naël, qui lui semblait toujours avoir réponse à tout, ne pouvait pas en formuler cette fois ? Lewis avait baissé les yeux, pensif. Il avait néanmoins rapidement chassé la pensée parasite qui s’était incrustée dans son esprit. Non, Naël ne pouvait pas simplement s’être attaché à lui. La seule raison pour laquelle il voyait qu’il puisse ne pas y avoir de réponse était qu’il l’apprécie profondément, mais qu’il refuse d’admettre cela. Quelqu’un avec autant d’ego, aussi distant quand on essayait de s’approcher de tout ce qui pouvait le toucher, admettre une moindre once de sentiments ? Non, il ne voyait pas le tableau se dresser ainsi. La voix du chirurgien avait pourtant de nouveau fait sa place dans la pièce, et il avait incliné la tête.

- Mais… je profite…

Avait-il dit bêtement, alors qu’il s’accrochait soudainement un poil plus à la pensée qu’il avait tenté de repousser. Mais le chirurgien ne faisait que contourner la question, en réalité. Il profitait de quoi ? Qu’est-ce qui faisait qu’il passait un bon moment ? Est-ce que c’était simplement le fait d’avoir un portrait gratuit, ou est-ce qu’il y avait autre chose ? La suite des propos lui avait fait encore lever un sourcil, alors qu’il continuait quand même de peindre. Pourquoi aurait-il fuit, exactement ? Il avait déjà dit, qu’il se sentait accepté ici, et que c’était une sensation qu’il chérissait plus que tout actuellement. Sans parler de son masochisme découvert grâce aux “soins” de Naël. Cependant, les choses ne marchaient pas aussi simplement que ce que ce dernier semblait vouloir le faire croire. Il connaissait des personnes qui l’appréciaient sans que cela ne soit réciproque, et c’était peut-être aussi pour cela, qu’il avait tant besoin d’être rassuré. Hormis Archer et Dani, Lewis n’avait jamais laissé de place pour personne dans son cœur… jusqu’à maintenant. Même Hazel n’avait pas autant de privilèges que ce que Naël pouvait avoir, et surtout en aussi peu de temps. Alors est-ce que la réponse le satisfaisait ? Il n’était pas certain d’avoir la réponse, mais il avait noté le moindre mot. Pour le moment, il retenait qu’il appréciait sa compagnie, et il saurait s’en contenter à l’instant T. Cela ne voulait pas dire qu’il n’allait pas approfondir la question au fur et à mesure du temps. Lewis n’était pas aussi doué avec les mots que ce que le chirurgien était, et il se savait battu d’avance s’il essayait de tourner les choses à son avantage. Il avait donc hoché tout doucement la tête, laissant ensuite planer un silence un peu trop long qui trahissait qu’en réalité, il n’avait aucune envie de se satisfaire de cette réponse. Encore moins avec toutes les questions qu’elle avait provoquées. Son silence même, était bien plus révélateur que ce qu’il n’aurait voulu. Car il parlait toujours trop Lewis, en particulier devant Naël pour être certain que ce dernier comprenne bien tout ce qui pouvait passer par sa petite caboche trop encombrée. La dernière question l’avait fait revenir un peu à l’instant présent, et il avait regardé le tableau.

- Ah heu… Oui.. Enfin… Pas vraiment. Il avait un peu baissé les yeux. J’suis en train d’poser les ombrages, encore une vingtaine de minutes ? T’peux bouger pas d’souci hein… Il avait eu un petit silence, clairement toujours en train de réfléchir. La prochaine fois, j’te prendrai en photo, et j’ferai depuis la photo, comme ça tu sera pas coincé.

Il avait tenté un petit sourire avant de continuer ce qu’il était en train de faire. Il avait bien remarqué pour le coup, que Naël s’impatientait, et en réalité, il lui aurait fallu quelques heures de plus pour réellement faire quelque chose dont il serait complètement fier. Il avait donc opté pour un style un poil moins réaliste, mais toujours fidèle au modèle, un trait un peu plus cassé qui lui prenait moins de temps car il ne travaillait pas au millimètre. Oui, une photo ce serait bien… Ainsi, il pourrait passer huit ou neuf heures minimum dessus sans avoir l’impression de faire quelque chose de mal. Il avait donc fini rapidement les ombres, avant de reculer la toile pour la regarder, et finalement la poser à plat sur la table devant lui, faisant attention à ne pas mettre les doigts dessus.

- Pas ma meilleure, mais on profiterait moins, si j’y passe plus d’temps, non ? Il avait tenté un nouveau sourire avant de se laisser glisser du fauteuil et ramener ses jambes contre son torse désireux de ne pas mettre les pieds sur l’assise. Mais en fait… Il avait relevé un peu la tête. J’sais que j’devrais m’contenter d’ta réponde et rien dire mais… Il avait soupiré, se levant finalement pour aller se mettre sur le canapé à côté de lui. J’sais pas si t’aimes ma compagnie parce que j’suis marrant genre… T’sais, amusant dans l’sens j’suis taré quoi, et vu qu’on l’est un peu tous les deux… Il avait ri doucement. Ou si hm… Il avait eu un petit silence. J’crois qu’c’est pas vraiment important au fond. Que j’trouve des choses avec toi qu’j’ai jamais trouvées avant, genre… J’ai pas la prétention de… Rha.. Il avait passé une main sur son visage, se laissant finalement tomber dos contre le dossier, bras sur les yeux. J’ai pas la prétention d’te faire ressentir pour moi c’que j’ressens pour toi. Parce que j’sais que au fond, j’te semble probablement un peu hm… J’sais pas, p’t’être un peu trop fragile ? Dans l’sens… Il avait serré les doigts, yeux toujours cachés par son bras. J’ai pas l’aisance qu’t’as dans la vie, et j’sais qu’c’est pas séduisant au final, et j’y peux rien j’suis comme ça, même si j’fais des efforts. Il avait finalement laissé tomber son bras pour regarder Naël. Et parce que j’sais aussi, qu’les sentiments que j’peux avoir pour toi, c’est aussi un truc d’gamin qui s’embale mais maintenant qu’c’est là, on fait avec hein. Il avait eu un petit rire sans joie et s’était redressé, une petite moue sur les lèvres en le regardant. J’cherche à trouver des raisons pour qu’tu m’laisses rester parce que j’crève de trouille qu’tu veuilles plus d’moi, parce que moi… Oh j’en ai marre. Il s’était encore laissé tomber en arrière et doucement, sa main s’était posée sur le dos de Naël, remontant tout doucement pour que finalement ses doigts effleurent la partie de la cicatrice non cachée derrière le tissu. J’voudrais qu’tu puisses t’sentir assez à l’aise avec moi pour m’faire confiance comme j’te fais confiance. Il avait eu un petit silence. Tout c’que j’t’ai raconté, j’l’ai jamais exprimé à personne, j’ressens juste qu’avec toi… c’était possible d’le laisser sortir.Il avait doucement bougé les doigts, caressant la peau cicatrisée doucement. Et j’veux pas dire seulement à propos de ça. Il avait tapoté doucement la cicatrice. A propos d’toi. J’voudrais qu’tu… Il avait laissé retomber ses doigts. En fait, j’voudrais rien qu’tu fasses, j’voudrais juste être pour toi un réconfort comme tu l’es pour moi, et en vrai, réconfort c’pas vraiment l’mot. Il avait soupiré. J’voudrais que quand tu m’regardes, tu t’sentes aussi libre qu’moi quand j’te regarde toi. Il avait relevé de petits yeux vers lui. Parce qu’y a rien qu’tu pourrais m’dire qui m’fera fuir, et que quoi qu’tu puisses me raconter, j’peux l’porter, l’comprendre, l’endurer avec toi en fait. Il avait déglutit avec peine, avant de détourner le regard. J’passe pour un fou romantique cette fois, d’mieux en mieux. Mais Naël je…

Je t’aime, je crois ?

- Je veux juste qu’tu sois bien… et j’veux que quand on est ensemble, ce soit un duo t’vois. Genre une entité, pas juste toi qui m’apprend un truc ou moi qui m’excuse. Il avit ri. J’veux… Attention hein, j’parle pas de duo genre couple ou quoi hein, j’dis pas ça. J’veux juste qu’tu aies la sensation comme moi que quand ça m’concerne, t’es à la maison où qu’on soit t’vois ? J’sais même pas si j’fais sens…

© Laueee
Naël Saleh
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Naël Saleh
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Alias : Pluton
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Statut : what's that?
Occupation : Chirurgien à l'Eclipse - il donne parfois des cours privés pour maintenir sa couverture
Habitation : Neo Arcadia (un penthouse dominant les lumières du quartier)
Stigmates : - Une grande cicatrice part du haut de son cou jusqu'au creux de son ventre, vestige d'un passé ayant sculpté ce qu'il est désormais.
- Une deuxième petite cicatrice siège sur sa hanche. Forme décousue, une seule personne sait qu'elle représente une demi-lune.

Pseudo : Lyne
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Disinter my heart
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Disinter My Heart - Trails


Naël soupire, regard noir, aux excuses prononcées. Mais il ne dit rien de plus, parce que Lewis semble avoir compris son erreur. C’est déjà pas mal. Et t’en as marre de faire le perroquet. Surtout que, assez vite, le sujet dérive vers le chirurgien lui-même. Ego flatté qui l’amuse. Qui ne l’empêche pas de remarquer le regard qui se fige du peintre, avant qu’il ne se remette à son tableau. Et puis la conversation continue. Naël attend (im)patiemment la réaction face à sa question. Qui ne le déçoit pas. Le plus jeune semble vouloir férocement le contredire, avant de se raviser. Et les mots prennent Naël par surprise. Il y a une petite seconde de flottement indécise, avant que l’éclat de rire ne fasse écho entre les notes de musiques, les murs et les vitres immenses. Tu ris presque à t’en faire mal, mais pas assez longtemps pour que ce soit le cas. Et ton visage ne cache pas l’appréciation de la répartie lorsque tes lèvres s’étirent en un énième sourire. Il laisse le silence s’étirer un instant de plus. Avant de reprendre la parole. « Je voulais juste te faire plaisir. » Cadeau susurré. Pas si loin de la vérité.

Et le propriétaire des lieux est d’autant plus ravi des paroles que cela le conforte dans l’idée que Lewis a le potentiel espéré. Pour en faire ce que tu veux. Alors qu’il lui dit de profiter. Et que Lewis confirme qu’il profite. « Tout va bien alors. » Bien que Naël se demande s’ils ont réellement la même définition du mot. Et que Lewis ne fait clairement que se poser un millier de questions pour lesquelles le chirurgien est certain ne trouver aucune utilité. Preuve en est le silence qui s’éternise suite aux déclarations faites. Naël se doute que la réponse ne le satisfait pas. Et pourtant, ce sera la seule qu’il aura. La seule que le chirurgien est disposé à donner. La seule qui, lui, le satisfait. Ton contentement avant celui des autres ?

Il hoche doucement la tête à la réponse du peintre. « Un petit shooting alors. Tu pourras même choisir mes tenues. Parait que t’as l’œil pour ça. » Promesse d’une autre activité. Encore. Réminiscences de leurs conversations passées. Des conseils qu’il avait en réalité assez peu aimés, mais qui l’amusaient tout de même. Parce que tout a tendance à t’amuser. Un mode vie dont tu ne veux pas te passer et dont tu ne saurais pas te passer. La vie doit être drôle. Et pleine de vengeance. Les deux ensembles, c’est un combo fascinant. Naël se rappelle à peine de sa vie d’avant. Avant la vengeance et le demi-sourire aux lèvres constant. Avant l’hôpital et les mois passés sans pouvoir dire un mot. Des souvenirs ensevelis trop profondément, qui manqueraient de prendre feu s’ils étaient déterrés. Un feu dévastateur autant pour lui que pour les autres. Un feu qui ne doit rester qu’étincelle.

Une fois les minutes passées et la toile posée sur la table, Naël se penche vers elle. Il ne réagit pas à la question posée. Son attention est entièrement portée vers le tableau. Il s’y voit, bien sûr. Beauté transcendante que Lewis a su retranscrire de ses peintures. Mais il y a autre chose. Quelque chose qu’il ne réussit pas tout à fait à identifier et qui lui fait perdre son sourire un instant. Derrière le sourire séducteur, Naël ne saurait dire s’il y décèle une froideur distante ou, ce que tu trouverais bien pire, de la douleur. Le chirurgien pose le regard un instant sur Lewis. Tout portrait peint avec sentiment est un portrait de l’artiste, nom du modèle.* Est-ce que Lewis le voit comme une chose brisée ? Ça pourrait te faire aller chercher un couteau de cuisine. Mais tu décides que non. Pas de meurtre ce soir. Le tableau est beau. Et son regard revient vers la toile. Air satisfait affiché avec le sourire qui revient. « Si ça n’est pas ce que tu fais de mieux alors j’ai hâte de voir ce que tu considères comme étant tes plus belles œuvres. » Le sourire s’agrandit. « Peut-être que je le mettrai dans la chambre. » Et tu pourras t’admirer tous les soirs. Ça promet de beaux rêves.

Lewis se relève ensuite, revient sur la réponse donnée par le (magnifique) modèle alors qu’il s’installe à ses côtés. Naël écoute tête tournée, dos toujours légèrement penché vers la toile. « T’sais, amusant dans l’sens j’suis taré quoi, et vu qu’on l’est un peu tous les deux… » Tu lèves un sourcil. « Pardon, quoi ? Moi, taré ? » Mais le sourire est trop grand pour masquer l’amusement toujours présent. Même si tu considères la folie comme un état dans lequel tu ne tomberas jamais. Tu sais ce que tu veux. Et ce que t’es prêt à faire pour l’obtenir. Rien de fou, là-dedans. Et Lewis parle de séduction, de sentiments, de réconfort et autre élucubrations mielleuses qui feraient lever les yeux au ciel, à Naël. Pourtant, il n’en fait rien. Son regard s’assombrit seulement lorsque la cicatrice est à nouveau touchée. Fascination qu’il adore autant qu’il hait. Lewis parle de choses que Naël ne lui offrira jamais. Parce qu’il n’a jamais ressenti ça avec personne, et qu’il ne voit pas pourquoi cela changerait avec lui. Lewis complique tout. Ça t’amuse. Et ça t’énerve. Ça te ravi aussi. Parce qu’il est manifestement à tes pieds. Sauf qu’il voudrait que tu sois aux siens également. Vision déformée de l’amour. Et l’amour rend faible. Tu le sais. Tu l’as vu. Tu l’as vécu. Pas d’amour ici. Plus jamais.

Naël tourne à nouveau la tête vers le tableau, alors que Lewis termine d’essayer de dire ce qu’il pense. Le chirurgien soupire à nouveau, avant de se reculer dans le canapé, dos collé au tissu, corps légèrement tourné vers son invité. Il le regarde sans un sourire. Mais les mots ne sont pas froids. Manquent peut-être un peu de saveurs. « Tu veux que j’te dise ce que je pense ? Je pense que tu parles d’amour. » Le mot est lâché sans douceur. Après tout, Lewis avait évoqué un couple. Naël sait qu’il y pense. Et Lewis semble vouloir de la sincérité. Alors il en aura. Un peu. « Je ne fais pas dans l’amour, Lewis. Toi, t’aimes qui tu veux. Tu m’aimes, si tu veux. » Sourire qui revient, dans lequel une légère cruauté s’affiche. « Mais tout ce que tu décris là, ce n’est pas quelque chose que tu trouveras avec moi. » Cartes sur table, c’est ce que le danseur voulait, non ? « Maintenant que tu sais ça, si tu veux te casser… » Il désigne l’entrée du menton, sans la regarder. « La porte est grand ouverte. Ton choix. » Naël penche légèrement la tête. « Je vais pas te mentir, ça me décevrait. J’ai des projets pour toi. Pour nous. » Un « nous » appuyé, savouré. Un « nous » que Lewis semble vouloir à tout prix. Un « nous » que Naël peut lui offrir, en partie. « Moi, je vais très bien là. Et je sais ce que je veux. » Il tend son bras vers Lewis, vers le torse au t-shirt troué. Doigts qui caressent la peau découverte, tentatrice. « Est-ce que ce que je veux te suffira ? » Et t’espères qu’il dira oui. Tu ne serais peut-être pas que déçu, dans le cas contraire.

Italique avec étoile:

ft. @Lewis Williams

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Le regard noir ne lui avait pas échappé, cependant, il ne s’était pas tassé comme il avait l’habitude de le faire, au contraire, un léger sourire était venu sur ses lèvres. C’était qu’il commençait à bien connaître Naël, à pouvoir prévoir ses réactions de la sorte… Ou peut-être pas si bien, en réalité. Il avait cligné quelques fois des yeux, son rire accompagnant celui du chirurgien presque par réflexe, alors que ses yeux se mettaient à briller de milles étoiles. L’entendre et le voir rire de la sorte avait quelque chose de magique, provoquait dans sa poitrine une sorte de chaleur indécise, quelque chose qu’il n’arrivait pas à décrire, un sentiment de bien être qu’il ressentait rarement. Là, à peindre, à se faire joueur et l’entendre éclater de rire de la sorte… Il voulait que cet instant dure pour toujours. Il voulait qu’ils aient des échanges ainsi à chaque moment de la journée, qu’ils puissent l’un et l’autre avoir des échanges qui soulageaient un peu leurs cœurs, parce que c’était ça, les rires n’est-ce pas ? C’était partager, et pouvoir avoir l’esprit un peu plus léger, alors que Naël s’amusait toujours à le faire marcher sur des œufs. Les rires s’étaient calmés, et Lewis avait rendu son sourire au chirurgien, dans une complicité qu’il ne pensait pas réellement avoir avec lui, sourire qui ne disparaissait pas malgré le silence, mais qui avait subitement disparu pour être remplacé par une mine surprise lorsque les mots étaient parvenus à ses oreilles. Le sourire était rapidement revenu et il avait de nouveau baissé les yeux sur la toile, se servant de ses cheveux comme rideau pour cacher plus mal que bien la légère teinte rouge qui était venue s’incruster sur ses joues.

Profiter du moment… Il était bel et bien en train de le faire, même s’il restait frustré par le fait que la réponse à sa question était un poil différente de ce qu’il avait espéré. En même temps, en demandant une chose pareille il s’y exposait, et cela était idiot d’en vouloir à Naël pour son demi silence, et ses propos qui n’étaient pas aussi clairs qu’il l’aurait voulu. Il y avait forcément une réponse à sa question, et le chirurgien le savait bien. Sans aller jusqu’à inventer des sentiments à ce dernier, Lewis avait l’impression qu’il retenait des informations, singulière façon de le remercier de la manière avec laquelle il s’était exposé à lui comme un livre ouvert. Cela dit, il n’avait pas fait cela en attendant un retour, alors pourquoi est-ce que la réponse ne lui convenait pas à ce point ? Lewis avait un peu remué sur le siège, reprenant ce qu’il était en train de faire pour tenter d’accélérer un peu le rythme. Parce qu’il voulait que Naël lui dise des choses en particulier, mais qu’il savait aussi que cela ne risquait pas d’arriver. Il s’en voulait à lui-même d’avoir choisi cette question, au final. Mieux valait changer de sujet, et il s’était jeté dans celui de la photo, il avait néanmoins souri doucement et avait haussé les épaules.

- J’suis pas un super photographe, j’proposais juste une ou deux pour pas qu’t’aies à poser, mais s’tu veux me faire un défilé, j’vais pas dire non. Avait-il dit en riant tout doucement. Et arrête d’te moquer. Il avait eu un sourire espiègle. J’sais qu’tu choisis mieux qu’moi, moi j’parlais juste en tons !

Il avait ce petit sourire toujours sur les lèvres, en soit, peut-être que celui que Naël arborait constamment commençait à devenir contagieux, même s’il ressemblait plus à un masque lorsque cela le concernait. Donner une illusion, faire semblant… Oh, ça, il avait l’habitude de le faire pourtant, d’être ce bout en train toujours prêt à faire une idiotie plus grosse que lui pour faire rire la galerie, parce qu’il n’y avait rien de plus beau pour lui que quelqu’un qu’il aimait qui souriait grâce à lui.

Toile terminée, elle avait été exposée aux yeux du modèle, et Lewis s’était acharné à ne pas trop attendre de réaction. Il aurait voulu des compliments oui, cependant même lui n’était pas entièrement satisfait de ce qu’il avait produit. Après tout, c’était le lot de travailler dans l’urgence. Il avait accéléré sans faire attention comme il le faisait d’habitude parce que Naël s’était impatienté, et il voyait dans la peinture des centaines de défauts qui ne pouvaient pas être modifiés. Autant sur les traits que sur les ombrages, ce qui revenait un peu au même en fin de compte. Il avait un peu froncé les sourcils au regard qui ne disait pas grand chose, manque de mots pour expliquer ce qui se passait dans la tête du chirurgien. Mais s’il avait eu une explication, probablement aurait-il dit que s’il voyait quelque chose dans l'œuvre, c’était son interprétation, et peut-être que cela voulait dire quelque chose. Lui, s’était contenté de peindre, d’essayer de saisir un maximum d'émotions en trop peu de temps, si bien qu’il était un peu détaché de cette œuvre. Si Naël y voyait de la douleur, c’était ce qu’il avait envie d’y voir, ou plutôt craignait d’y voir. Cependant, Lewis n’était pas télépathe, et il s’était contenté d’avoir un léger mouvement de tête demandant s’il comptait mettre des mots sur son regard, jusqu’à ce que Naël n’ait de nouveau un air satisfait en regardant ce qu’il avait sous les yeux. Lewis avait lâché un petit soupir malgré lui. Il avait pendant une seconde osé songer qu’il commençait à connaître un peu le chirurgien, le fait était que ce dernier était en réalité un mystère complet pour lui. Trop de mots, tout le temps, pour ne jamais rien exposer. Naël parlait dans le vent, pour s’entendre, pour avoir de la présence, cependant il n’y avait jamais rien de profond ou du moins, jamais clairement. Lewis ne pouvait que faire des suppositions en continu, et ça… Oui, si l’image qu’il avait de Naël avait pu être une peinture, alors elle n’aurait pas du tout eu l’aspect de ce qu’il présentait actuellement. Il le voyait en éclats de couleurs tachées d’ombres qui rampaient dans le fond, qui menaçaient à tout moment de tout engloutir. Il voyait des étoiles sans couleur et une lune bleue, immense, dominante, peut-être donnant la vie à des roses épineuses rouge sang sortant d’ossements blanchis par le temps. Il aurait peint entre cela, une forteresse impénétrable, peut-être semblable au château de Butron, une architecture déstructurée mais magnifique dans tout ce qu’elle pouvait avoir de terrifiant. Peut-être que la lune projetait un bleu laiteux sur les remparts, peut-être qu’il y aurait dans les traits de lumière, des corbeaux aux ailes brisées qui pouvaient tout de même voler. Peut-être que le brouillard engloberait les tours, et qu’à travers ce dernier des lueurs apparaîtraient, rendant impossible de déterminer s’il s’agissait d’une alerte d’état de siège ou s’il s’agissait de poix en feu prête à être envoyée sur quiconque oserait regarder trop longtemps. Et peut-être que tout le temps de la peinture, il s’acharnerait à s’ouvrir les doigts pour mêler du sang à tout cela, œuvre temporaire qui promettait de pourrir avec le fluide vital, qui changerait d’aspect au fil du temps, qui finirait dans une poubelle quand l’odeur en deviendrait insoutenable, pour mieux en créer une nouvelle avec l’évolution de leur relation. Lewis avait relevé les yeux, se sortant de sa rêverie aux mots, et il avait eu un léger sourire un peu étrange, à la fois flatté et gêné. Il n’imaginait en aucun cas mettre un portrait de lui-même chez lui, et certainement pas fait par ses propres soins, mais si Naël jugeait la qualité du travail assez bonne pour être exposée dans sa chambre, alors il était fier oui.

- J’te ferai ça un jour, avec une photo. Il avait incliné la tête. Quand j’fais vraiment gaffe, ça peut m’prendre des jours donc… T’vas pas faire la statue pendant tout c’temps.

Cependant, il avait fallu qu’il commence à parler en retour, parce que la pensée parasite qu’il n’avait pas eu la réponse qu’il voulait était trop forte, parce qu’il était complètement perdu dans ce qu’il pouvait ressentir en regardant Naël, et parce qu’il avait besoin de réponses pour pouvoir avancer dans un sens ou dans l’autre. La réponse du plus vieux ne voulait rien dire. Est-ce qu’il profitait du moment parce qu’il appréciait sa présence, ou parce que c’était très drôle de le torturer psychologiquement en soufflant le chaud puis le froid en permanence ? Il avait donc commencé à déblatérer comme il savait si bien le faire, sourire amusé rendu à la petite intervention de Naël. Oui, il était taré, ils l’étaient tous les deux, de la meilleure façon qu’il soit, et ce dernier l’avait bien compris puisqu’il s’en amusait. Le terme n’était pas à but de blesser, juste à montrer qu’ils étaient différents, et que c’était ça qui rendait cette relation aussi intéressante. Lewis avait rejeté l’envie de vivement retirer sa main de la cicatrice quand le regard de Naël s’était assombri, avait au contraire appuyé à peine plus, un peu plus défiant que ce qu’il n’aurait probablement dû l’être avec les propos qu’il tenait.

Le chirurgien s’était redressé, dos collé contre le dossier, le forçant presque à retirer sa main, et Lewis avait un poil relevé le menton, prêt à accuser le coup de ce que le langage corporel voulait dire. Il allait en prendre plein la figure, il le savait, cependant il fallait aussi qu’il exprime ce qu’il ressentait, parce qu’à trop vouloir le garder, il allait finir par imploser. Les mots faisaient l’effet d’un coup de hache en plein torse malgré leur monotonie. Il n’y avait pas la froideur à laquelle il s’était attendu, cependant, plus les mots étaient prononcés, plus le plus jeune se refermait sur lui-même, le regard un peu plus dur. Il n’était pas certain de pouvoir encaisser ce qu’il se passait, sa gorge serrée qui aurait conduit aux larmes s’il avait tenté de prononcer le moindre mot en était la preuve. Naël se trompait sur toute la ligne, la confiance et l’amour étaient deux choses complètement différentes, et ce n’était absolument pas ce qu’il avait voulu dire. Il avait un peu froncé les sourcils, et avait activé sa seconde déchirure, le bas de son échine se couvrant de cette peau dure comme l’acier, à l'abri du regard de Naël. S’il voulait répondre sans que cela ne semble complètement désespéré et que cela ne soit mal interprété, il allait avoir besoin de la confiance et de l'arrogance que lui conférait l’utilisation de cette dernière. Parce qu’il n’était pas blessé, mais plutôt frustré et en colère. Qu’une fois encore, il n’arrive tellement pas à exprimer ce qu’il voulait dire que parce qu’on lui prêtait encore des propos qu’il n’avait pas eus. Il n’avait jamais parlé d’amour, si Naël le prenait de la sorte, libre à lui, mais qu’il ne vienne pas lui dire qu’il parlait d’une chose quand ce n’était pas le cas. D’accord, de son côté, il le considérait de la sorte, cependant à aucun moment il n’avait exigé que le plus vieux ressente la même chose. Il voulait juste que ce dernier lui fasse confiance, c’était si difficile que ça à comprendre ? On ne forçait pas les sentiments, jamais, quels qu’ils soient, cela valait autant pour la haine que pour l’amour. Son regard s’était glissé vers la porte désignée d’un mouvement de menton, et son regard s’était durci, alors que sa respiration se faisait plus calme, entrant doucement dans une phase plus analytique qu’émotionnelle grâce à son pouvoir. Un sourcil s’était levé au mot “nous” et un léger rire s’était échappé d’entre ses lèvres. Si son tempérament habituel acceptait de se faire manipuler sans rien dire, sa seconde déchirure refusait cela. Oh, pour savoir ce qu’il voulait, il était clair que Naël le savait, cependant, précéder la déclaration de ce “moi”, impliquait qu’il pensait que Lewis était perdu, ce qui était plutôt faux, au final. Il savait très bien ce qu’il voulait, ce qu’il ne savait pas c’était comment, et surtout pourquoi. Car son cerveau parasité par son pouvoir se rebiquait comme un cheval sauvage à qui on essaie de mettre un mors, prêt à mettre des coups de sabot en pleine face à qui que ce soit essayant de l’y contraindre. C’était un tempérament qu’il pouvait avoir habituellement, qu’il aurait eu sans l’utilisation de son pouvoir en face de tout autre que Naël, cependant, les parasites de son affection pour lui l’en empêchaient, et il avait besoin d’un petit coup de main. Son regard s’était baissé sur la main caressant sa peau, et il avait serré les dents. Même dans cet état, il ne pouvait pas mentir sur le fait qu’il avait envie de le laisser continuer, de lui dire que oui, ce qu’il voulait allait suffire, cependant cette fierté factice qui s’était glissé dans ses veines l’avait fait relever un regard noir vers le chirurgien. Sa main avait vivement attrapé le poignet de Naël, le reculant de son torse sans le lâcher pour autant.

- Oh, Naël. L’intonation se faisait à la fois moqueuse et teintée d’un faux attendrissement. C’est adorable tu sais, que tu parles d’amour. Avait-il continué dans un murmure. Mais… Il s’était redressé, se glissant souplement sur les genoux du chirurgien, lâchant finalement le poignet pour appuyer sa paume sur une des épaules de l’autre, le bloquant contre le dossier alors qu’il positionnait son visage à quelques centimètres du sien. C’est toi qui le dit, pas moi. Un léger sourire s’était glissé sur ses lèvres. Je ne te demande pas de répondre à des sentiments que tu me prêtes, et encore moins de m’aimer. Il avait eu un léger rire, inclinant un peu la tête. Je te parle de confiance, Naël, pas de sentiments futiles. Il s’était un peu reculé, éloignant leurs visages. Si tu confonds amitié, confiance, amour et passion, ce n’est pas de mon fait. Il avait relevé sa main libre pour aller caresser doucement la joue du chirurgien. Mais partir ne serait pas mon choix, tu me mets dehors. Il avait eu un nouveau sourire un peu plus carnassier avant de se redresser complètement, toujours à califourchon sur lui, mais une main dramatiquement posée sur le torse. Mais oh, comme c’est charmant de ta part de parler de nous quand tu viens de refuser toute proximité. Je suis fatigué, Naël, fatigué que tout le monde me prête des propos que je n’ai pas eus. Sa main était retombée. Je te propose de te reposer sur quelqu’un, d’avoir l’assurance que dès que tu en ressens le besoin, il y aura quelqu’un pour te soutenir et rester à tes côtés quoi qu’il advienne, je veux te faire comprendre qu’avec moi, tu peux t’ouvrir quand tu as envie de le faire, et ça ne veut pas dire dans l’immédiat, ce n’est pas une proposition qui peut expirer, et ce n’est pas de l’amour. Il avait adouci un peu son regard, sourire revenant doucement sur ses lèvres. Donc oui, moi aussi, je sais ce que je veux, et ça commence avec le fait d’arrêter peut-être quelques instants de continuer à te faire croire que toutes tes petites manipulations fonctionnent sur moi, si elles marchent c’est parce que je le veux bien. “Mon choix”, “nous”, “toi”… toutes tes tournures de phrases hurlent le contrôle et l’envie de me faire plier à ce que toi tu attends de moi. Il avait eu un petit soupir. Tu vois, je trouve ça injuste. Il avait eu un léger rire. Je suis supposé répondre au moindre de tes désirs, tu t’attends à ce que je réponde présent sans détour, sans retour, à chaque instant. Peut-être que ça fonctionne sur les imbéciles. Il avait de nouveau étiré ses lèvres en un sourire amusé. Mais je suis loin d’être idiot, Naël, désolé si tu ne t’en rends compte que maintenant. Ton appuyé sur le mot “désolé” craché comme du venin, par défiance plus qu’autre chose. Et honnêtement… ça me décevrait que tu penses que je le suis. Maintenant que tu sais que je me laisse volontairement avoir par tes petites manœuvres parce qu’elles m’amusent autant que toi, est-ce que tu sais toujours ce que tu veux, Naël ? Il s’était penché, glissant ses lèvres près de l’oreille de ce dernier. Parce que moi je sais, et si c’est toujours ce que tu veux aussi, alors vas-y. Il s’était un peu pressé contre lui. Saisis ton moment Naël, au bout du compte, c’est quand même toi qui gagne. Le murmure s’était glissé tout contre la tempe du chirurgien. Si tu veux y croire.

Il s’était reculé juste assez pour pouvoir plonger son regard dans celui de Naël, relâchant enfin la pression sur son épaule, doigts glissant jusqu’à la naissance de sa gorge. Déchirure désactivée, maintenant qu’il avait dit ce qu’il pensait, il pouvait retourner à son lui habituel, même si les effets allaient persister un petit moment encore, juste assez de temps pour que le regret de ce qu’il venait de dire et faire ne le fasse pas reculer d’un bond en demandant réellement pardon cette fois, pour une vraie raison. Peut-être qu’il venait de commettre la pire erreur qu’il ait jamais faite, surtout car oui, lui, aimait, parce que cela allait faire mal, mais aussi, Naël l’y avait poussé, en un sens. Et si ce dernier voulait réellement qu’il montre du caractère comme il avait pu le prétendre, alors il venait de le lui servir sur un plateau, qu’avec ce qu’il venait de se passer, si le chirurgien ne le mettait pas définitivement à la porte, il pourrait se permettre de le faire un peu plus souvent. Son pouvoir ne faisait qu’exacerber une partie de sa personnalité, il ne lui en inventait pas une, et même dans son état normal, c’était là quelque part au bout du compte. Si le chirurgien était prêt à ne plus avoir autant le dessus que ce qu’il pensait avoir, alors ils pourraient avancer oui. Il était bien amusant de se laisser manipuler quand on avait en retour ce qu’on désirait, cependant c’était devenu à sens unique sitôt que Naël avait prononcé ce “Moi, je vais bien, et je sais ce que je veux”. Lui, seul, sans penser à Lewis, le partage s’était éteint avec ces mots. Jusque là, chaque manipulation allait d’une petite “récompense”, mais Naël s’était trop avancé, s’était trop persuadé d’avoir le plein contrôle. Certes, Lewis était amoureux, du moins, il le croyait, en réalité cela était plutôt une passion violente, preuve en était sa réaction. Car s’il avait réellement aimé, probablement se serait-il laissé faire. Car l’amour rend aveugle, n’est-ce pas ? C’était ce qu’il avait entendu dire, en tout cas. Il n’y connaissait rien, au final, cependant il savait que l’amour faisait faire des choses incroyables sans réfléchir un seul instant, et il n’y était pas encore. Très proche, certainement, mais pas encore incapable de dicernement. Il n’avait pas encore vendu son âme à Naël, et si cela arrivait un jour, il faudrait que le chirurgien paye le prix demandé pour cette dernière car dans le fond… c’était tout ce qu’il avait à offrir.    

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Naël Saleh
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Naël Saleh
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Stigmates : - Une grande cicatrice part du haut de son cou jusqu'au creux de son ventre, vestige d'un passé ayant sculpté ce qu'il est désormais.
- Une deuxième petite cicatrice siège sur sa hanche. Forme décousue, une seule personne sait qu'elle représente une demi-lune.

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Disinter My Heart - Trails


Le chirurgien ne fait que lâcher un rire dans un souffle lorsque le peintre lui dit d’arrêter de se moquer. « Mmh, mmh. » Toi, tu sais que tu choisis mieux évidemment. Mais Naël n’est pas certain que Lewis le pense réellement. Espère presque que ce n’est pas le cas. Parce qu’il préfère les joutes aux supplications, il préfère les conflits aux phrases sans saveur. Il veut du brut, de l’émotion. Et ça ne vient pas avec de la soumission. Alors oui, que Lewis se rebelle un peu, ça le ravit. T’as presque l’impression d’avoir réussi quelque chose. Surtout lorsqu’il voit l’air fier sur le visage du peintre aux compliments donnés. Et il acquiesce en penchant la tête. « Nope. Je suis un beau modèle, mais j’ai pas la patience pour ça. » Naël en a de la patience, pour lire et relire les dossiers de cyberpsychoses qui s’entassent d’en ses tiroirs, pour écrire les comptes rendus de ses chirurgies et pour récupérer les mods sous les cris de ses patient-es. T’as énormément de patience. Juste pas pour ça. Tu préfères admirer le résultat final.

Et admirer tes mots faire leur effet sur Lewis. Le propriétaire des lieux ne fait que donner son avis, la vérité, comme il le voulait. Il joue sans jouer. Sincérité truffée d’amusement. Délectation de voir l’autre se refermer, durcir son regard. Tu préfères ça aux sourires timides. Tu veux qu’il se batte pour toi. Alors que Naël sait ce qu’il est prêt à donner et ce qu’il n’offrira jamais. Pas d’amour, ni de confiance. Pas entière en tout cas. Si la surprise se peint sur son visage alors que sa main est repoussée, l’amusement y réapparait. Doublement aux mots qui suivent. Il le laisse faire son discours. Tu te dis qu’il aime autant s’entendre parler que toi, décidemment. Ça te fait rire. Pas de moquerie, d’appréciation. Mais Naël ne rit pas. Sourire en coin planté là, alors que Lewis prend de l’ampleur, assis désormais sur ses genoux, lui caressant la joue. Des paroles plein les lèvres, mais qui ne font aucun sens. Parce que le peintre aussi confond tout. Lewis veut de la confiance et de l’amour. Il en est certain. Et son regard s’assombrit à nouveau quand le plus jeune dit ne pas être dupe face à ses manipulations. Pas parce que t’es déçu que ce ne soit pas le cas. Parce que Lewis pense que tu l’es. Alors quand le danseur se rapproche encore, Naël ne saisit pas le moment. Parce qu’il n’y en a pas à saisir. Il laisse le murmure s’écrouler contre sa tempe avant de se rapprocher de ses lèvres. Il les frôle sans les attraper. Ses yeux si clairs qui affrontent l’abysse de ceux d’en face. Le souffle transperce les notes de la musique qui s’acharne en continu dans l’appartement. « J’ai gagné depuis longtemps. » Et il recule légèrement pour mieux voir ses ongles glisser lentement sur la gorge de l’homme. « Parce que tu veux être le pilier de mon existence, peu importe le temps que ça prendra, n’est-ce pas ? » Confiance, amitié, amour. Peu importe. Lewis s’offre à lui. Littéralement, aussi.

Si tout ça n’est réellement qu’un jeu, alors oui. T’es certain d’avoir gagné. « Et tant mieux, si t’es pas aussi débile que tu penses l’être. Moi, j’ai jamais dit que tu l’étais. » Lewis, par contre, ne cesse jamais de le répéter, il l’a noté. Peut-être que ses manipulations n’ont pas aussi bien fonctionné qu’il l’espérait. Sans doute aussi qu’elles n’auraient jamais fonctionné si Lewis ne s’était pas intéressé un minimum. Et Naël n’aurait pas cherché plus loin. Ils avaient autant joué l’un que l’autre. Ils s’y brûleront les ailes ensemble. « Qu’est-ce que tu disais déjà ? Saisis ton moment ? » Le sourire est plus grand que jamais, et les yeux aussi rieurs que tentateurs. « Mais c’est pas des moments que je veux saisir. » Ce sont des vies. Alors la main de Naël passe dans le cou de Lewis et le rapproche fermement de lui. Il lui laisse une seconde. Une seconde, avant que tout ne change. Et il se saisit de ses lèvres sans douceur. Sans amour. Mais avec passion. Et son bras coule dans son dos et le rapproche encore. Pendant une fraction de seconde, t’as peur. Parce que le baiser n’est pas aussi brutal que tu voudrais qu’il soit. Parce qu’il y a de l’affection qui s’y dissimule. La pensée est chassée d’une autre, alors que la main agrippe les cheveux. Il se recule un instant, légèrement essoufflé, sourire qui revient doucement sur les lèvres. « La confiance, ça se mérite. » Surtout la tienne. « Mais t’es sur la bonne voie. »

ft. @Lewis Williams

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Lewis avait eu un léger sourire au léger rire de Naël, comme s’il pouvait lui en vouloir de se moquer gentiment, et comme si cela ne lui plaisait pas au final. Si le chirurgien voulait presque le conflit, lui aimait tout autant quand il y avait un peu de répondant. Il savait apprécier des moments calmes et plats, certainement, cependant il préférait tout de même quand un minimum d’échange, un peu de vie, un peu d’énergie dans ce qu’il se passait entre les êtres. Il détestait les conversations entièrement plates, y préférait un silence confortable, bien plus lourd de sens à son avis. Car s’il était possible de rester en silence avec quelqu’un sans que cela ne semble gênant, c’était qu’il était à l’aise avec cette personne, qu’il lui faisait confiance. En soit, il aurait pu passer des heures silencieux en compagnie de Naël, si cela avait été le désir du chirurgien, comme l’ombre qu’il était, dans un coin à ne pas faire un bruit, à simplement observer et apprécier.  Il avait néanmoins eu un petit sourire, encore une fois, à la déclaration de ce dernier. En réalité, il connaissait très peu de personnes qui auraient la patience de faire les modèles pendant des heures durant, quand bien même la conversation pourrait être passionnante.

L’ambiance avait viré de bord sans réel sens, sans réel préavis. Car si Naël était en contrôle constant, et que Lewis était toujours en mouvement, dans l’émotion, dans l’impulsion, ils ne faisaient que se tourner autour, tentant sans le savoir de comprendre qui de la stabilité ou de l’âme sauvage gagnerait. Cependant, les dés étaient pipés, le chirurgien avait le dessus pour tant de raisons. Car le danseur ne cherchait au final qu’une forme de stabilité et c’était exactement pour cela qu’il se laissait avoir à tous les petits jeux de Naël, car les actes étaient toujours inattendus, mais à la fois prévisibles. Il ne pouvait prévoir les réactions du plus vieux, mais il savait qu’elles allaient le surprendre, le faire reculer pour prendre un meilleur élan et sauter droit dans l’abysse de ses mots. Aussi parce que la stabilité avait toujours le dessus sur les rébellions, la fermeté sans cris, sans heurts, sans forme de violence réprobatrice injuste aurait fait plier le plus sauvage des fauves avec assez de patience. Naël le domptait avec une aisance déstabilisante, chose que peu pouvaient se vanter d’avoir fait. Archer, en réalité. Il n’y avait que devant son frère qu’il se tenait convenablement quand on le lui demandait, ou du moins, qu’il faisait tout pour correspondre à ce qu’on attendait de lui. Ses parents n’avaient et n’auraient jamais ce privilège, et Lewis avait été persuadé jusqu’à sa rencontre avec le chirurgien que personne ne serait capable de l’apprivoiser comme Archer, pire, en réalité. Il l’avait rompu en un claquement de doigts, en quelques mots qui rejoignaient la folie qu’il voulait voir éclater, en quelques gestes qui avaient su le captiver et le tenir au creux de ses paumes. Aussi, s’il avait refusé fermement de se laisser encore mal comprendre, et qu’il avait triché, même si la fierté venait bouffer jusqu’à l'extrémité de ses nerfs, Naël n’avait eu besoin que d’une simple phrase. Lewis était resté silencieux, le regard plongé dans celui du chirurgien, regard que toute la fierté du monde n’avait pas pu empêcher de changer. Un écart, très léger, un petit air terne en plus dans le regard jusque là pétillant. Un regard qui parlait bien plus que tous les mots. Parce que arrogance n’était pas égale à mauvaise foi, et que Lewis savait qu’il avait raison. Oui, il avait gagné depuis longtemps.

- Tais toi…

Les deux mots s’étaient échappés d’entre ses lèvres avec un très léger rire. Parce que ce n’était pas réellement un ordre, parce qu’il y avait là un aveu que la fierté encore présente ne voulait pas laisser sortir. Le chirurgien avait raison oui, et il n’y avait rien qu’il pouvait dire pour aller à l’encontre de ce qu’il disait. Lui, aimait oui, et en conséquence, il voulait être le pilier de son existence oui, et comme si bien dit, peu importait le temps que cela prendrait. Il n’allait pas abandonner, et peut-être que c’était là que se cachait la plus grande force de Lewis : il ne baissait pas les bras. Il aurait pu, des centaines de fois, face à des centaines de situations, mais lorsque cela lui portait à cœur, il n’y avait rien qui pouvait l’arrêter. Il avait cru avoir abandonné ses rêves d’anarchie et de société qui explose, mais ils avaient seulement été en dormance, il n’y avait qu’à voir avec quelle force il s’était lancé corps et âme dans la gueule du loup quand Naël lui en avait parlé. Des promesses, des propos décalés, considérer l’idée de tuer, tout cela avait été à la fois si limpide et surprenant. Il y avait pourtant songé des centaines de fois, mais le formuler ? En réalité, c’était sûrement là, que Naël avait gagné. A l’instant même où il lui avait dit qu’il tuerait pour lui sans le formuler exactement de la sorte. Parce que si ce n’était pas une promesse pour la personne en soit mais bien pour avancer parce que parfois, il fallait se salir les mains. Il fallait faire la mauvaise chose pour les bonnes raisons. Sitôt Naël avait réussi à extirper cela d’entre ses lèvres, il l’avait eu sous sa coupe. C’était là, lors de leur premier réel temps passé ensemble, que le chirurgien avait brisé quelque chose. De la meilleure des façons, puisque c’était les barreaux d’une cage qu’il avait détruits. Parce qu’il avait laissé Lewis vomir sa haine du monde, avait lâché ce côté de folie indomptable qu’il s’acharnait à garder enchainée. Parce que la savoir libre, et acceptée était la meilleure des sensations. Et parce que s’il devait avoir le rôle du méchant, tant mieux. Il en avait assez d’être la petite bête mignonne qui se faisait marcher dessus sitôt qu’il aimait un peu. Lewis savait manier les mots comme Naël, savait prendre des décisions plus que discutables, savait se mettre en danger raisonnablement quand il le fallait. Savait éteindre les limites des mœurs humaines, comprenait l’importance de parfois les ignorer, mais Naël… Naël, avait vu ça dans l'entrebâillement de la porte, et il l’avait ouverte d’un grand coup de pied. La différence était que Lewis n’était plus enchaîné au mur, mais à lui, et que seul lui avait la clé. Tant que Naël ne déciderait pas de le relâcher, il n’irait nulle part.

Oui, il avait gagné.

- … J’aime perdre contre toi.

Un murmure à peine glissé, une confession pour laquelle il avait dû se battre avec lui-même, fierté rémanente qui se rebellait dans ses tripes. Le reste n’avait que peu d'importance, tout ce qui comptait pour le moment, était la main du chirurgien sur sa mâchoire, la sensation de ses ongles qui effleuraient la peau… Tant mieux s’il ne le pensait pas idiot, un soulagement s’il ne l’avait jamais cru. Une fois de plus, il remportait une victoire sans tâche, de ces simples mots, il muselait le plus jeune en douceur. Il avait néanmoins légèrement incliné la tête, ne comprenant pas tout à fait ce qu’il voulait dire, jusqu’à ce que la main ne se referme sur sa gorge, souffle coupé plus par le mouvement d’approche que par la main menaçante sur lui. Sa vie, il l’avait déjà entre ses mains métaphoriquement, et maintenant physiquement, et Lewis avait déjà sa petite idée de ce qu’il voulait garder pour le moment… Le baiser avait eu l’effet d’une bombe, palpitant prêt à éclater dans sa cage thoracique, jusqu’à lui donner un léger vertige, jusqu’à ce que ses muscles pourtant tendus jusque là ne se détendent pour montrer l’abandon total. La main dans son dos avait propulsé un courant électrique le long de sa colonne, le faisant frissonner malgré lui contre cette dernière. Et soudain, les doigts de Lewis s’étaient resserrés sur le haut de Naël, alors qu’il appuyait le baiser, dans une passion désespérée, jusqu’à ce que les doigts ne vienne s’agripper à ses cheveux, et c’était instinctivement qu’il avait légèrement basculé la tête en arrière, le regard brillant de désir, alors qu’un sourire chargé d’envie mêlée d’impatience venait se glisser sur ses lèvres, une légère défiance dans le regard qui s’était mis à briller aux propos.

- Chacun sa victoire…



[FIN]
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